Le scénario général est quand même pas mal : imaginer ce qu’est devenu ce fameux pirate quelques années après la fin du roman.
« Long John Silver » est une histoire sombre, très sombre même. J’ai une fois de plus plongé avec un vrai bonheur dans la « grande aventure ».
Une histoire attachante, des personnages, des décors vraiment réussis par un graphisme attractif ; un diptyque qui ne laisse pas indifférent.
J’ai apprécié le travail de Lauffray qui –outre un dessin « haut la main »- se montre un excellent coloriste (sans oublier Thimothée Montaigne) ; nous emmenant ainsi dans de très belles pages qui vous rivent vraiment l’œil.
Quatre tomes sont normalement prévus pour ce « retour » du personnage mythique de « L’Ile au Trésor ». Le niveau du second tome étant –pour moi- supérieur au premier, où les auteurs s’arrêteront-ils ?... car je ressens l’impression qu’ils feront encore mieux.
Vraiment bien bon.
J’aime pas trop les mangas, mais ça… ça m’a plu !
Un très bon triptyque qui décortique une histoire assez simple sauf que : plusieurs personnages que l’on pourraient croire normaux possèdent en fait des pouvoirs assez extraordinaires comme arrêter le temps, prédire le futur, revenir dans le temps quelques secondes en arrière.
Et puis il y a Ja-Gi qui –elle- fait des rêves prémonitoires, dont celui d’un suicide collectif dans le lycée où elle enseigne. Pourra-telle l’empêcher ?… sera-ce possible ?… et comment ?…
Et tout l’art de l’auteur est de ciseler cette histoire en trois phases bien distinctes. Il travaille comme au cinéma, usant de « travellings » pour ensuite faire connaître et intervenir ses personnages.
Et ces phases sont tout bonnement précises, ciselées. Rien ne se perd dans la narration qui évolue au fil des pages ; ce dans un suspense qui monte en gradation. Un suspense qui, aux deux tiers de l’histoire, s’épaissit d’ailleurs avec le décès d’un des « héros ».
Mise en place des personnages et évolution du postulat – seconde partie qui s’achève avec ce qu’on pourrait appeler le « jour J » - et troisième opus pour connaître la fin de cette histoire millimétrée.
Le dessin ?.. peut-on le considérer comme « simple » ?… je ne pense pas. La ligne –comme les intervenants- a du caractère et –même si « simplifiée »- est assez tonique. Pas de blablabla ici : des faits, tout simplement, qui tiennent les yeux et l’esprit attentifs aux nombreux rebondissements.
Que tout ceci est donc bien fait ; un véritable scénario prêt pour le cinéma. Et du manga comme ça, j’en redemande. Ah que oui !…
« Mattéo » est une grande fresque qui doit –normalement- mener le lecteur jusqu’aux débuts de la Seconde Guerre mondiale.
Et si la série est du calibre de ce premier tome, c’est annonciateur de bonnes choses.
J’ai véritablement plongé dans les 64 pages de l’album. Et il les faut pour narrer et mettre en images les premières péripéties de ce fils de réfugiés anarchistes espagnols. Pacifiste à cause des idées héritées de son père, il va néanmoins s’engager pour faire « l’aller-retour à Berlin » -comme l’on disait à l’époque- ; ce à cause la belle Juliette.
Las, cet « aller-retour » va le plonger dans cette « Grande Guerre » qui va sacrifier ce que la France avait de meilleur au combat.
« Mattéo » ?… ce sont des pages vraiment sombres de l’Histoire qui reviennent par pans à la mémoire collective. Les personnages sont « forts », servis par un scénario ciselé, bichonné, et où la narration suit de même.
Gibrat, une fois de plus, y va d’un graphisme au style puissant, raffiné dans sa construction des cases et de la mise en scène.
Premier pan d’une série qui s’annonce bien bonne, je me suis retrouvé ici dans quelque chose de « vivant ».
Et j’ai fort apprécié.
Lulu ?… elle décide d’arrêter. De « s’arrêter » plutôt. De faire le point sur ce qu’elle est, sur ce qu’elle vit.
Que voudrait-elle, Lulu ?… ben, être heureuse… sans plus. Et cet arrêt dans sa vie fait qu’elle se rend compte qu’elle ne l’est pas. Alors Lulu plaque tout et va « faire un tour » à sa façon.
Et tout ça nous vaut une chronique humaine traitée avec grande finesse par un Davodeau en pleine forme.
J’ai eu affaire à une chronique mettant en scène des personnages attachants, qui pourraient sans aucune peine être issus du réel. Avec sa délicatesse habituelle, Davodeau les dépeint –au propre comme au figuré- dans des « histoires » où le bonheur –souvent précaire- s’assimile de concert avec la gravité des choses.
Tout ça m’a valu une chouette plongée où j’ai rencontré des gens que –parfois- j’ai cru reconnaître dans leur comportement, une plongée traitée –certes- d’une certaine façon sans concession mais que j’ai pris plaisir à lire. Ainsi va la vie va.
Premier tome d’un diptyque qui s’annonce prometteur.
« Notes » ?… ce sont au départ des chroniques parues sur un blog.
« Notes » ?… c’est, au jour le jour, une sorte d’angoisse d’un dessinateur professionnel ; angoisse qui se traduit par la peur –réelle- de la « page blanche » ; cette page sur laquelle on ne sait rien mettre vu qu’aucune idée n’arrive. Mais il n’y a pas que cela : il y a la page ratée, celles qui –pour un motif valable ou non- arriveront en retard à l’impression.
« Notes » ?… c’est surtout la vie d’un artiste avec cette angoisse perpétuelle de bien faire, de rencontrer des confrères ou des amis, de participer à des festivals, de s’installer à des séances de dédicaces à attendre le « client…
A titre personnel je connais quelques auteurs, dont de très bons, qui ressentent une véritable peur à ses séances. Pourquoi ?… car les « chasseurs de dessins » ont souvent des idées un peu folles et leur souhait de tel type de dédicace ressemble souvent à un ordre.
J’en connais d’ailleurs un qui ne collectionne que les vaches.
- Le dessinateur : « Et je vous fais quoi, Monsieur ?… »
- Une vache …
Ben, il y en a qui ne savent pas dessiner de vaches, même simplifiées. (hé, ho, entre nous… si un jour vous rencontrez Leonardo (Rantanplan) –monsieur très disponible d’ailleurs- demandez-lui de vous dessiner une vache. Vous allez voir sa tête !… )
Tout ça vous vous dire que « notes » ne pêche certes pas par son originalité, est assez inégal dans son traitement global MAIS : c’est du vécu. Boulet arrive à « se faire vivre » et à vous communiquer les habitudes de sa profession.
Et de ce côté là, c’est quand même varié car il y va d’une forte dose d’autodérision qu’on ne peut faire qu’apprécier cette sorte de « vie de la vie » d’un dessinateur.
Et moi qui fréquente rationnellement ce milieu, je peux vous affirmer que rien n’est fabriqué. Et ça me plaît beaucoup.
Eléonore-Vernon-le Typhaon.
Deux personnes et un trois-mats autour desquels s’articule cette série.
Une série qui m’a un peu troublé car j’ai ressenti cette curieuse impression de ne pas avoir de repères à sa lecture. C’est vrai, il y a le bateau MAIS : d’où vient-il ?… vers où vogue-t-il ?… sur quelle mer ou océan ?… en quel siècle ?… Pas de réponse(s).
Eléonore ?… après son sauvetage et alors qu’elle se met à parler (chic, je vais savoir) : boum ! des flash-backs… qui accentuent pourtant ce côté intemporel de l’histoire.
Car il en est aussi question… du temps qui passe. On passe du jour à la nuit, et ainsi de suite, sans (s)avoir la notion du temps qui s’écoule.
Une série… énigmatique, étrange, assez étonnante aussi. Parfois le mot « stressant » m’est également venu à l’esprit. Mais bon… hé…ho… ce n’est quand même que du papier ! N’empêche… ce petit côté « Lovecraft » est séduisant et accrocheur.
Le dessin ?… Un trait réalise puissant, bien lisible, au service d’une mise en page –certes fort structurée- mais accrocheuse. Mais que serait cela sans la colorisation ?… Très belle, elle forme une vraie symbiose entre couleur froide –le bleu- et couleur chaude –le jaune-. Et le traitement donné à ces deux tons de base, de par leurs dégradés, donne ainsi un album « froid » où les nuances du jaune sont une sorte d’appel à l’œil du lecteur pour –à leur manière- le « réchauffer » un peu pendant sa lecture ; des sortes de petites « haltes colorées » où il fait bon de rester un petit peu.
Bien beau que tout cela. Une série pas fort connue je pense, mais vraiment méritante.
C’est pas trop récent. Je ne connaissais pas. C’est fait. Et j’ai eu affaire à quelque chose de très bien fait.
L’histoire ?… bonne, mais ce n’est pas cela qui va renouveler le genre. MAIS la note fantastique qui se dégage du récit fait que ce dernier, très rapidement, devient accrocheur et ne vous lâche ainsi dire plus.
Mais cette « Mary », c’est surtout le dessin qui m’a attiré. Outre mes collections de BDs, j’ai « hérité » d’une vieille librairie –voici quelques années- de centaines de vieux chromos des années 50 que l’on découpait et collait dans les cahiers d’histoire, de géographie, de sciences naturelles… de religion aussi.
Et le dessin de « Mary », la composition graphique, m’a fait replonger avec délices dans cette sorte d’imagerie d’Epinal qui sent si bon mes jeunes années.
« Mary », ce sont des cases où suintent des ambiances plutôt que des dessins de batailles, d’abordages, de combats sanglants.
« Mary », c’est une histoire où se mêlent le conte, le fantastique, le merveilleux dans une mise en page qui fleure bon les récits dessinés des années d’avant-guerre (celle de 40).
« Mary », c’est un ensemble de petites compositions sur lesquelles on s’attarde, où l’on prend son temps de « regarder une image ».
« Mary », c’est aussi une colorisation où les nuances des tons utilisés jouent avec douceur entre ombre et lumière pour donner un véritable cachet aux diverses scènes.
« Mary »… c’est beau. Une sorte de pureté dans le dessin et la couleur qui ravissent l’œil, le retiennent.
« Mary » ?…. quelque chose de rare ; et cette rareté m’est précieuse.
Une bonne histoire de pirates avec les poncifs habituels du genre : un trésor transporté sur un bateau les pirates en chasse, l’abordage, la cache pour ce trésor (une grotte sur une île déserte… j’y aurais pas pensé !…), le retour –des années plus tard- du principal intervenant qui veut récupérer « son » bien…
Ca ne renouvelle pas trop le genre « histoires de pirates » MAIS : le scénario est habile, bien mené, aux nombreux rebondissement qui retiennent l’attention.
Mais c’est surtout au niveau graphique que cet opus se défend plus que bien, je dirais même « fort bien ». Tshitshi a une sacrée patte et son trait réaliste, pointilleux, bien lisible m’en a souvent mis plein la vue.
Qui plus est, la façon dont il traite sa mise en page est très agréable. On passe de cases « standards » à des « éclatés », à certaines juxtapositions qui forment de beaux ensembles graphiques. Une bien belle colorisation parachève le tout
Les personnages sont créatifs et forment un sacré ramassis de gueules. Les bateaux –surtout-, décors et arrière-plans ne sont pas en reste et l’ensemble forme une sorte de « communion graphique » dans laquelle je suis entré de bon cœur.
Vraiment joli que tout cela.
Mais que voilà une série qui m’a très agréablement surpris ! Ah que oui !…
Ce sont d’abord les couvertures accrocheuses, comme celles de ces romans dits « de gare » qui eurent leurs années de gloire dans les années 20 et 30…
C’est ensuite un scénario qui fleure bon ces vieux films de cape et d’épée d’André Hunebelle et autres où Jean Marais pourfendait le lâche et défendait la veuve et l’orphelin. Aaaah… ces « Capitan », « le Bossu », « le miracle des loups », « le Capitaine Fracasse » et autres « Masque de fer » ; des films bondissants qui ne demandaient qu’une chose : plaire au public, ce sans arrière-pensées.
C’est un peu de cet esprit que j’ai retrouvé ici : je me suis retrouvé en 1686 sous Louis XIV. Et bardaf, un méchant Marquis enlève la jolie sœur d’un comte ; s’appropriant une carte où un fabuleux trésor dormirait dans une île perdue des mers du Sud.
Et c’est parti pour l’aventure avec un grand « A ». Tous les poncifs de la bonne « BD de pirates » sont ici réunis dans un scénario où ne se trouve quasi aucun temps mort ; des développements attractifs et attachants tiennent vraiment le lecteur en haleine qui passe de page en page avec un vrai plaisir de lecture.
Le dessin ?… Un bien beau et bon style réaliste au trait nerveux qui met en valeur certaines trognes à ne pas rencontrer un soir d’orage ! Le graphisme d’ailleurs m’a un peu fait penser à celui de De Moor dans sa série « Cori le Moussaillon » de très bonne mémoire également.
C’est vrai que ce genre de dessin –assez académique- fait un peu « temps passé » ; mais c’est ce qui donne vrai charme récurent à cette série.
Vérifié dans mes fiches, ce François Jarry est inconnu au bataillon. Pas possible. Ben oui, cette série est la seule œuvre qu’il ait jamais réalisée pour la BD. Jarry ?… c’est un architecte. Et pour son plaisir, il a imaginé et dessiné cette geste en quelque 500 planches, ce sur une période de 10 ans. Il en sera normalement édité 12 tomes. Je suis déjà preneur. Directement.
Jarry ?.. quelqu’un que j’aimerais VRAIMENT rencontrer pour lui signifier ma reconnaissance de m’avoir fait passer de vraiment très bons moments de lecture.
Excellent
Une série prometteuse… mais Franz s’en est allé. C’est toujours trop tôt quand un bien bon auteur nous quitte. Ce qui est le cas.
Deux albums des « compagnons » ont quand même été édités. Et j’ai apprécié. Apprécié car Franz, vraiment, connaissait ses classiques. Ce récit de flibuste engrange tous les bons poncifs du genre : le jeune héros –un comptable- qui est une sorte de faire-valoir d’un capitaine –lui- très bien réussi, duels, bagarres, courses au vent, cannibales, trésor, jeunes filles assez accortes…
J’ai goûté, sans retenue, à une histoire pleine de rebondissements, très attractive, remplies de « gueules », magistralement mise en scène par un graphisme où rien n’est à jeter.
Franz a ici puisé aux meilleurs sources des récits de corsaires, pirates et flibustiers pour offrir une véritable geste qui tient en haleine.
Je me suis même amusé –dans le sabir utilisé par les sauvages- à retrouver des mots, des phrases en patois picard qui me sont si régionaux. Et ça m’a fait plaisir.
Ces « compagnons » ?… laisser-vous emporter dans cette sorte de film dessiné, à la mise en page « pétante » de santé, aux personnages que vous n’oublierez pas. Plongez avec bonheur dans ces cases où vous attendent ces confréries des frères de la côte qui vous ferons partager –grâce au talent d’un grand auteur- ce qu’à été leur vie.
Très bon. Je maintiens.
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Long John Silver
Le scénario général est quand même pas mal : imaginer ce qu’est devenu ce fameux pirate quelques années après la fin du roman. « Long John Silver » est une histoire sombre, très sombre même. J’ai une fois de plus plongé avec un vrai bonheur dans la « grande aventure ». Une histoire attachante, des personnages, des décors vraiment réussis par un graphisme attractif ; un diptyque qui ne laisse pas indifférent. J’ai apprécié le travail de Lauffray qui –outre un dessin « haut la main »- se montre un excellent coloriste (sans oublier Thimothée Montaigne) ; nous emmenant ainsi dans de très belles pages qui vous rivent vraiment l’œil. Quatre tomes sont normalement prévus pour ce « retour » du personnage mythique de « L’Ile au Trésor ». Le niveau du second tome étant –pour moi- supérieur au premier, où les auteurs s’arrêteront-ils ?... car je ressens l’impression qu’ils feront encore mieux. Vraiment bien bon.
Timing
J’aime pas trop les mangas, mais ça… ça m’a plu ! Un très bon triptyque qui décortique une histoire assez simple sauf que : plusieurs personnages que l’on pourraient croire normaux possèdent en fait des pouvoirs assez extraordinaires comme arrêter le temps, prédire le futur, revenir dans le temps quelques secondes en arrière. Et puis il y a Ja-Gi qui –elle- fait des rêves prémonitoires, dont celui d’un suicide collectif dans le lycée où elle enseigne. Pourra-telle l’empêcher ?… sera-ce possible ?… et comment ?… Et tout l’art de l’auteur est de ciseler cette histoire en trois phases bien distinctes. Il travaille comme au cinéma, usant de « travellings » pour ensuite faire connaître et intervenir ses personnages. Et ces phases sont tout bonnement précises, ciselées. Rien ne se perd dans la narration qui évolue au fil des pages ; ce dans un suspense qui monte en gradation. Un suspense qui, aux deux tiers de l’histoire, s’épaissit d’ailleurs avec le décès d’un des « héros ». Mise en place des personnages et évolution du postulat – seconde partie qui s’achève avec ce qu’on pourrait appeler le « jour J » - et troisième opus pour connaître la fin de cette histoire millimétrée. Le dessin ?.. peut-on le considérer comme « simple » ?… je ne pense pas. La ligne –comme les intervenants- a du caractère et –même si « simplifiée »- est assez tonique. Pas de blablabla ici : des faits, tout simplement, qui tiennent les yeux et l’esprit attentifs aux nombreux rebondissements. Que tout ceci est donc bien fait ; un véritable scénario prêt pour le cinéma. Et du manga comme ça, j’en redemande. Ah que oui !…
Mattéo
« Mattéo » est une grande fresque qui doit –normalement- mener le lecteur jusqu’aux débuts de la Seconde Guerre mondiale. Et si la série est du calibre de ce premier tome, c’est annonciateur de bonnes choses. J’ai véritablement plongé dans les 64 pages de l’album. Et il les faut pour narrer et mettre en images les premières péripéties de ce fils de réfugiés anarchistes espagnols. Pacifiste à cause des idées héritées de son père, il va néanmoins s’engager pour faire « l’aller-retour à Berlin » -comme l’on disait à l’époque- ; ce à cause la belle Juliette. Las, cet « aller-retour » va le plonger dans cette « Grande Guerre » qui va sacrifier ce que la France avait de meilleur au combat. « Mattéo » ?… ce sont des pages vraiment sombres de l’Histoire qui reviennent par pans à la mémoire collective. Les personnages sont « forts », servis par un scénario ciselé, bichonné, et où la narration suit de même. Gibrat, une fois de plus, y va d’un graphisme au style puissant, raffiné dans sa construction des cases et de la mise en scène. Premier pan d’une série qui s’annonce bien bonne, je me suis retrouvé ici dans quelque chose de « vivant ». Et j’ai fort apprécié.
Lulu Femme Nue
Lulu ?… elle décide d’arrêter. De « s’arrêter » plutôt. De faire le point sur ce qu’elle est, sur ce qu’elle vit. Que voudrait-elle, Lulu ?… ben, être heureuse… sans plus. Et cet arrêt dans sa vie fait qu’elle se rend compte qu’elle ne l’est pas. Alors Lulu plaque tout et va « faire un tour » à sa façon. Et tout ça nous vaut une chronique humaine traitée avec grande finesse par un Davodeau en pleine forme. J’ai eu affaire à une chronique mettant en scène des personnages attachants, qui pourraient sans aucune peine être issus du réel. Avec sa délicatesse habituelle, Davodeau les dépeint –au propre comme au figuré- dans des « histoires » où le bonheur –souvent précaire- s’assimile de concert avec la gravité des choses. Tout ça m’a valu une chouette plongée où j’ai rencontré des gens que –parfois- j’ai cru reconnaître dans leur comportement, une plongée traitée –certes- d’une certaine façon sans concession mais que j’ai pris plaisir à lire. Ainsi va la vie va. Premier tome d’un diptyque qui s’annonce prometteur.
Notes
« Notes » ?… ce sont au départ des chroniques parues sur un blog. « Notes » ?… c’est, au jour le jour, une sorte d’angoisse d’un dessinateur professionnel ; angoisse qui se traduit par la peur –réelle- de la « page blanche » ; cette page sur laquelle on ne sait rien mettre vu qu’aucune idée n’arrive. Mais il n’y a pas que cela : il y a la page ratée, celles qui –pour un motif valable ou non- arriveront en retard à l’impression. « Notes » ?… c’est surtout la vie d’un artiste avec cette angoisse perpétuelle de bien faire, de rencontrer des confrères ou des amis, de participer à des festivals, de s’installer à des séances de dédicaces à attendre le « client… A titre personnel je connais quelques auteurs, dont de très bons, qui ressentent une véritable peur à ses séances. Pourquoi ?… car les « chasseurs de dessins » ont souvent des idées un peu folles et leur souhait de tel type de dédicace ressemble souvent à un ordre. J’en connais d’ailleurs un qui ne collectionne que les vaches. - Le dessinateur : « Et je vous fais quoi, Monsieur ?… » - Une vache … Ben, il y en a qui ne savent pas dessiner de vaches, même simplifiées. (hé, ho, entre nous… si un jour vous rencontrez Leonardo (Rantanplan) –monsieur très disponible d’ailleurs- demandez-lui de vous dessiner une vache. Vous allez voir sa tête !… ) Tout ça vous vous dire que « notes » ne pêche certes pas par son originalité, est assez inégal dans son traitement global MAIS : c’est du vécu. Boulet arrive à « se faire vivre » et à vous communiquer les habitudes de sa profession. Et de ce côté là, c’est quand même varié car il y va d’une forte dose d’autodérision qu’on ne peut faire qu’apprécier cette sorte de « vie de la vie » d’un dessinateur. Et moi qui fréquente rationnellement ce milieu, je peux vous affirmer que rien n’est fabriqué. Et ça me plaît beaucoup.
Typhaon
Eléonore-Vernon-le Typhaon. Deux personnes et un trois-mats autour desquels s’articule cette série. Une série qui m’a un peu troublé car j’ai ressenti cette curieuse impression de ne pas avoir de repères à sa lecture. C’est vrai, il y a le bateau MAIS : d’où vient-il ?… vers où vogue-t-il ?… sur quelle mer ou océan ?… en quel siècle ?… Pas de réponse(s). Eléonore ?… après son sauvetage et alors qu’elle se met à parler (chic, je vais savoir) : boum ! des flash-backs… qui accentuent pourtant ce côté intemporel de l’histoire. Car il en est aussi question… du temps qui passe. On passe du jour à la nuit, et ainsi de suite, sans (s)avoir la notion du temps qui s’écoule. Une série… énigmatique, étrange, assez étonnante aussi. Parfois le mot « stressant » m’est également venu à l’esprit. Mais bon… hé…ho… ce n’est quand même que du papier ! N’empêche… ce petit côté « Lovecraft » est séduisant et accrocheur. Le dessin ?… Un trait réalise puissant, bien lisible, au service d’une mise en page –certes fort structurée- mais accrocheuse. Mais que serait cela sans la colorisation ?… Très belle, elle forme une vraie symbiose entre couleur froide –le bleu- et couleur chaude –le jaune-. Et le traitement donné à ces deux tons de base, de par leurs dégradés, donne ainsi un album « froid » où les nuances du jaune sont une sorte d’appel à l’œil du lecteur pour –à leur manière- le « réchauffer » un peu pendant sa lecture ; des sortes de petites « haltes colorées » où il fait bon de rester un petit peu. Bien beau que tout cela. Une série pas fort connue je pense, mais vraiment méritante.
Mary la Noire
C’est pas trop récent. Je ne connaissais pas. C’est fait. Et j’ai eu affaire à quelque chose de très bien fait. L’histoire ?… bonne, mais ce n’est pas cela qui va renouveler le genre. MAIS la note fantastique qui se dégage du récit fait que ce dernier, très rapidement, devient accrocheur et ne vous lâche ainsi dire plus. Mais cette « Mary », c’est surtout le dessin qui m’a attiré. Outre mes collections de BDs, j’ai « hérité » d’une vieille librairie –voici quelques années- de centaines de vieux chromos des années 50 que l’on découpait et collait dans les cahiers d’histoire, de géographie, de sciences naturelles… de religion aussi. Et le dessin de « Mary », la composition graphique, m’a fait replonger avec délices dans cette sorte d’imagerie d’Epinal qui sent si bon mes jeunes années. « Mary », ce sont des cases où suintent des ambiances plutôt que des dessins de batailles, d’abordages, de combats sanglants. « Mary », c’est une histoire où se mêlent le conte, le fantastique, le merveilleux dans une mise en page qui fleure bon les récits dessinés des années d’avant-guerre (celle de 40). « Mary », c’est un ensemble de petites compositions sur lesquelles on s’attarde, où l’on prend son temps de « regarder une image ». « Mary », c’est aussi une colorisation où les nuances des tons utilisés jouent avec douceur entre ombre et lumière pour donner un véritable cachet aux diverses scènes. « Mary »… c’est beau. Une sorte de pureté dans le dessin et la couleur qui ravissent l’œil, le retiennent. « Mary » ?…. quelque chose de rare ; et cette rareté m’est précieuse.
Le Joyau du Pacifique
Une bonne histoire de pirates avec les poncifs habituels du genre : un trésor transporté sur un bateau les pirates en chasse, l’abordage, la cache pour ce trésor (une grotte sur une île déserte… j’y aurais pas pensé !…), le retour –des années plus tard- du principal intervenant qui veut récupérer « son » bien… Ca ne renouvelle pas trop le genre « histoires de pirates » MAIS : le scénario est habile, bien mené, aux nombreux rebondissement qui retiennent l’attention. Mais c’est surtout au niveau graphique que cet opus se défend plus que bien, je dirais même « fort bien ». Tshitshi a une sacrée patte et son trait réaliste, pointilleux, bien lisible m’en a souvent mis plein la vue. Qui plus est, la façon dont il traite sa mise en page est très agréable. On passe de cases « standards » à des « éclatés », à certaines juxtapositions qui forment de beaux ensembles graphiques. Une bien belle colorisation parachève le tout Les personnages sont créatifs et forment un sacré ramassis de gueules. Les bateaux –surtout-, décors et arrière-plans ne sont pas en reste et l’ensemble forme une sorte de « communion graphique » dans laquelle je suis entré de bon cœur. Vraiment joli que tout cela.
Les Fils de l'aventure
Mais que voilà une série qui m’a très agréablement surpris ! Ah que oui !… Ce sont d’abord les couvertures accrocheuses, comme celles de ces romans dits « de gare » qui eurent leurs années de gloire dans les années 20 et 30… C’est ensuite un scénario qui fleure bon ces vieux films de cape et d’épée d’André Hunebelle et autres où Jean Marais pourfendait le lâche et défendait la veuve et l’orphelin. Aaaah… ces « Capitan », « le Bossu », « le miracle des loups », « le Capitaine Fracasse » et autres « Masque de fer » ; des films bondissants qui ne demandaient qu’une chose : plaire au public, ce sans arrière-pensées. C’est un peu de cet esprit que j’ai retrouvé ici : je me suis retrouvé en 1686 sous Louis XIV. Et bardaf, un méchant Marquis enlève la jolie sœur d’un comte ; s’appropriant une carte où un fabuleux trésor dormirait dans une île perdue des mers du Sud. Et c’est parti pour l’aventure avec un grand « A ». Tous les poncifs de la bonne « BD de pirates » sont ici réunis dans un scénario où ne se trouve quasi aucun temps mort ; des développements attractifs et attachants tiennent vraiment le lecteur en haleine qui passe de page en page avec un vrai plaisir de lecture. Le dessin ?… Un bien beau et bon style réaliste au trait nerveux qui met en valeur certaines trognes à ne pas rencontrer un soir d’orage ! Le graphisme d’ailleurs m’a un peu fait penser à celui de De Moor dans sa série « Cori le Moussaillon » de très bonne mémoire également. C’est vrai que ce genre de dessin –assez académique- fait un peu « temps passé » ; mais c’est ce qui donne vrai charme récurent à cette série. Vérifié dans mes fiches, ce François Jarry est inconnu au bataillon. Pas possible. Ben oui, cette série est la seule œuvre qu’il ait jamais réalisée pour la BD. Jarry ?… c’est un architecte. Et pour son plaisir, il a imaginé et dessiné cette geste en quelque 500 planches, ce sur une période de 10 ans. Il en sera normalement édité 12 tomes. Je suis déjà preneur. Directement. Jarry ?.. quelqu’un que j’aimerais VRAIMENT rencontrer pour lui signifier ma reconnaissance de m’avoir fait passer de vraiment très bons moments de lecture. Excellent
Compagnons de fortune
Une série prometteuse… mais Franz s’en est allé. C’est toujours trop tôt quand un bien bon auteur nous quitte. Ce qui est le cas. Deux albums des « compagnons » ont quand même été édités. Et j’ai apprécié. Apprécié car Franz, vraiment, connaissait ses classiques. Ce récit de flibuste engrange tous les bons poncifs du genre : le jeune héros –un comptable- qui est une sorte de faire-valoir d’un capitaine –lui- très bien réussi, duels, bagarres, courses au vent, cannibales, trésor, jeunes filles assez accortes… J’ai goûté, sans retenue, à une histoire pleine de rebondissements, très attractive, remplies de « gueules », magistralement mise en scène par un graphisme où rien n’est à jeter. Franz a ici puisé aux meilleurs sources des récits de corsaires, pirates et flibustiers pour offrir une véritable geste qui tient en haleine. Je me suis même amusé –dans le sabir utilisé par les sauvages- à retrouver des mots, des phrases en patois picard qui me sont si régionaux. Et ça m’a fait plaisir. Ces « compagnons » ?… laisser-vous emporter dans cette sorte de film dessiné, à la mise en page « pétante » de santé, aux personnages que vous n’oublierez pas. Plongez avec bonheur dans ces cases où vous attendent ces confréries des frères de la côte qui vous ferons partager –grâce au talent d’un grand auteur- ce qu’à été leur vie. Très bon. Je maintiens.