Cette série est difficile d'accès tant sa lecture (et bien souvent relecture) demande de la concentration. Je ne suis pas fan du dessin de Bourgeon qui à mon avis complique encore un peu plus la lecture, mais un conseil, accrochez et n'hésitez pas à le relire.
Seul petit bémol qui m'empêche personnellement de mettre un 5/5, le manque de lien entre les deux premiers tomes et le dernier. Mais on peut au final considérer que ces deux entractes à l'histoire auront permis à Bourgeon d'introduire ses personnages et le décor.
A lire absolument.
Je trouve la critique bien sévère.
Cette série à parution rapide me donne après lecture des trois premiers tomes grande satisfaction. J'ai avalé les pages à toute allure et attends la suite avec impatience. Le scénario est pour le moment bien ficelé et le suspens entier.
Niveau dessins, j'apprécie aussi beaucoup.
Bref, une série fluide qui se lit très bien et dont j'espère le niveau ne baissera pas.
Cette BD est un patchwork de 14 récits différents sur la forme et le fond.
Sur la forme, car Killoffer utilise différents styles, toujours N&B. Ca va d'une sorte de style à la Picasso avec des belles nuances de gris à un style très réaliste avec uniquement du blanc ou du noir. J'aime ses qualités de dessinateur, son trait est sûr et esthétique.
Sur le fond car aucun récit ne se ressemble, il y a de la pure fiction, du récit psychologique, de l'autobiographie, de la satire, etc...
L'auteur y développe un sens poussé de l'auto-dérision.
Cet ouvrage est vraiment riche et permet de découvrir les différentes facettes de Killoffer.
Ces divers récits datent principalement des années 90 (92 à 98), la plupart d'entre elles ayant été publiées dans le magasine Lapin de l'Association.
Au delà d'une sorte de compilation sans thèmes principaux, je vois surtout la présentation d'un passé d'artiste talentueux.
Je vais me pencher sérieusement sur ce type de récits riches à tout point de vue en espérant que les autres auteurs de l'Association ont eu le droit à ce genre de volume.
Croisement de SF, d'écologie, de sociologie, entre autres, ce petit one shot amène à réfléchir et à faire des parallèles avec comme base le comportement humain indirectement cité.
L'ensemble est bien construit. Ce récit est avant tout une base de réflexion, il ne dénonce pas clairement et ne fournit pas de solutions.
Il faut le prendre tel qu'il est avec ses nombreuses qualités au regard des contraintes de cette collection.
Le dessin est peut être moyen ou simple mais il fait son travail à merveille.
Ce one shot est une réussite et ne ressemble à aucun autre patte de mouche.
Je comprends qu’on puisse ne pas rentrer dans l’univers de Sattouf. Tout d’abord, si l’on n’aime pas le dessin de prime abord simpliste, on ne pourra pas apprécier pleinement cette histoire. Pour ma part, j’ai passé un excellent moment avec souvent le sourire aux lèvres et parfois des fous rires. Pour moi, ces « pattes de mouche » évoquent les griffonnages dessinés discrètement au coin d’une page lors d’un cours soporifique. Aucune case, aucun scénario ne viennent fixer de cadre à cette BD qui se veut indisciplinée - peut-être comme une vengeance de l’auteur face à des profs sans pitié. Il faut donc plutôt lire cet ouvrage comme un assemblage des fragments les plus marquants de son passage à « Charles-Henri ».
La sincérité du propos réussit parfaitement à faire oublier le minimalisme du trait (bien souvent ce ne sont que des visages qui sont représentés, beaucoup plus rarement un décor, mais Sattouf n’oublie pas les points noirs sur les visages et les appareils dentaires !), et ça, c’est très fort, car on est vraiment dedans (moi en tous cas !), comme l’auteur lui-même, directement replongé dans nos années ados. Qu’il s’agisse des situations, des profs ou des élèves, tout cela paraît incroyablement familier (on a tous eu des « filles molles » ou un « mec à nanas » dans notre classe), et quand bien même cela se déroule dans un des lycées les plus huppés de Paris.
Attention, ici pas de tendre nostalgie façon « Diabolo menthe » ou de farces potaches outrancières comme dans « les Sous-doués ». On est dans le vécu, le réaliste... Sattouf raconte TOUT : la cruauté, la stupidité, le bagout et l’insolence des teenagers, avec un trait faussement naïf et un regard pour le moins mordant. Lui-même ne se fait pas de cadeaux, et se représente dans l’histoire tel un ado maigrichon et voûté, comme s’il n’avait jamais quitté sa timidité pubère… Cette « obsession du collège », comme il le dit à la fin du récit, a trouvé en cette BD un exutoire qui se poursuit actuellement au cinéma pour le plus grand bonheur des amateurs….
J’ai toujours apprécié l’univers de Comès, absolument unique, nimbé de mystère et intemporel, univers auquel cette histoire ne déroge pas.
Un couple de citadins et son enfant autiste viennent s’installer dans la vieille ferme qu’ils viennent d’acquérir dans un village ardennais. Très vite, ils se heurteront à l’hostilité menaçante du voisin sournois et son grand fils taré et d’une laideur repoussante, ainsi que du curé à l’air pas très « catholique »… Délaissée par son mari cynique davantage préoccupé de sa carrière à la télévision, Anne sera amenée, par l’intermédiaire de son fils Pierre, à rencontrer une sorcière païenne dénommée la Belette qui s’imposera comme un soutien incontournable face à un curé de plus en plus inquiétant…
La ligne claire de l’auteur épouse parfaitement la simplicité de l’histoire, et les aplats noirs qui sont sa marque de fabrique contribuent à rendre l’atmosphère sombre, avec des recoins dissimulant on ne sait quelle menace toujours prête à surgir. La représentation des personnages va du difforme au gracieux, et ceux-ci sont dotés d’une psychologie en apparence assez sommaire et caricaturale. Tout cela peut parfois paraître naïf voire agacer, mais cette simplicité permet d’évoquer davantage les contes de notre enfance.
Et c’est bien cela que j’apprécie chez Comès. On entre dans ses histoires comme on pénétrerait en secret dans une vaste demeure avec de nombreuses portes closes dont il faut trouver la clé comme dans un jeu de piste. On aime s’y perdre sans jamais savoir ce que l’on va trouver, ni même si l’on va en sortir.
La Belette se révèle un conte pour adultes, où l’auteur se livre de front à deux condamnations, l’une contre le christianisme (le curé) et les superstitions d’un autre âge (les voisins), et à l’opposé contre un matérialisme outrancier propre à nos sociétés modernes (Gérald, le mari). De cette façon, il nous invite gentiment à étudier une troisième voie beaucoup plus spirituelle, plus écologique. A sa façon, il réhabilite un certain paganisme anéanti au Moyen-âge par l’Inquisition, qui considérait comme de la sorcellerie ces cultures millénaires où l’homme occidental était alors en communion avec la nature, à l’image des sociétés chamaniques toujours présentes aux quatre coins du monde mais néanmoins menacées.
Parmi tous les nouveaux scénaristes du moment, j'avais déjà repéré un dénommé Alcante pour son excellente série Pandora Box qui n'a pourtant pas pu capter l'intérêt du plus grand nombre de lecteurs malgré son ambition. Je m'étais dis que nous avons là l'un des plus brillants auteurs de sa génération dans le genre fantastique et anticipation.
Avec Jason Brice, il va encore plus loin dans un créneau un peu différent dans le Londres des années 1920. J'ai rarement lu une histoire aussi machiavélique dont la fin est tout simplement surprenante. Le thème principal est celui du destin: c'est écrit ! En deux mots: un jeune détective cartésien enquête sur un mystérieux roman prophétisant la mort d'une jeune femme dont les signes avant-coureur se réalisent. Cet auteur disparu avait déjà écrit un roman nommé Titan sur le naufrage du plus grand paquebot du monde en 1902 soit 10 ans avant la catastrophe maritime que nous connaissons.
Là encore, cette série semble être passée un peu aux oubliettes faute de publicité ou peut-être de bouche à oreille efficace. C'est un peu dommage car la série ne le mérite pas au vu du lot de production réellement passable. Si vous aimez les histoires étranges, celle-ci est faite pour vous. C'est une très bonne bd par son scénario excellent et par un dessin traditionnel précis. Une véritable claque qui peut faire des émules.
J'ai quelque peu hésité entre 3 et 4 pour la note finale. N'étant pas un grand fan de Fantasy (j'aime bien de temps en temps) mais le pratiquant sur divers supports (jeux vidéos, livres et BDs notamment) j'ai quelques reproches à faire au scénario. Il tient la route mais je le trouve un peu linéaire. Concernant l'histoire du roi, c'était flagrant. Quant à l'histoire principale je l'ai trouvé intéressante mais pas captivante. Je n'ai jamais vraiment été captivé par le scénario.
Parlons maintenant de la narration qui tel le cours d'un fleuve se laisse suivre docilement et sans accroc notable. La psychologie des personnages est bien développée et tous possèdent un charisme certain qui assure à cette BD ses lettres de noblesse.
[modification concernant le dessin]
A la première lecture, j'avais trouvé le dessin souvent illisible. Après relecture, je le trouve fantastique (j'avais de la merde dans les eux ce jour là?). Riche en détails, de couleurs, de précision. Bref grandiose.
Un petit bémol : j'aurais souhaité un épilogue véritable et non une fin nous laissant sur notre faim (désolé pour le jeu de mots minable "involontaire").
Fou ça. Davodeau est vraiment un as pour nous faire lire des histoires toutes simples, des récits où il ne se passe quasiment rien. Son art de la mise en scène, sa direction d'acteurs et sa narration à la fois fluide et déliée rendent vraiment ses albums très agréables, à lire.
La collection Aire Libre a dû l'inciter à "durcir" un peu son trait, à l'épaissir, le rendant ainsi bien plus présent. A ce titre, "Chute de vélo" est une totale réussite. Ses personnages sont simples, mais pas idiots, ils ne se prennent pas la tête, bref, j'adore. Et la fin m'a procuré un petit pincement au cœur, je ne saurais dire pourquoi...
« Black Crow » est une histoire de pirates. Les matelots sentent le rhum, les navires les embruns et le vent du large. Jean-Yves Delitte, peintre officiel de la marine française, partage sa passion de la mer avec le lecteur.
Alors que je parcourais les rayons d’une librairie, la couverture de « Black Crow » a tout de suite attiré mon attention. J’aime bien les histoires de pirates en général et depuis l’excellent Bouffe Doublon paru chez Soleil, je restais sur ma faim.
Je me suis laissé tenter par les beaux dessins et je ne le regrette pas.
Le dessin tout d’abord ; une vrai réussite ! L’auteur est un spécialiste des bateaux et de la marine en général et ça se voit. Les vaisseaux sont magnifiques. Les plus beaux que j’ai pu voir. Les personnages sont bien réalisés bien qu’ils soient un peu plus figés que les navires qu’ils manœuvrent. La mise en couleur est un régal. La nuit, les pages ont un fond noir, le jour un fond blanc. Le vent et les embruns sont ressentis par le lecteur. L’ambiance est excellente.
Les personnages principaux nous sont présentés. Le commodore, Black Crow alias Samuel Prescott, et tous ses fidèles lieutenants. A part Black Crow, les protagonistes sont assez classiques sans toutefois être ennuyeux. Ce premier tome ne fait que les introduire. Nous ferons connaissance avec eux au fil de ce premier tome puis dans les albums suivants. Black Crow est lui-même réussi : à la fois mystérieux et charismatique, c’est un personnage qui promet beaucoup.
Le scénario est une histoire de pirates sur fond de guerre d’indépendance américaine et de complot. Si Jean-Yves Delitte ne renouvelle pas le genre, il livre ici une bonne aventure. La trahison subie par Black Crow et sa mission sont développées de manière complète et succincte. Bien introduites, il me tarde de connaître la suite. Ce premier album n’est pas vraiment une introduction classique. On ne s’attarde pas trop sur le pourquoi du comment. L’auteur nous invite à découvrir son intrigue au fil de l’eau et de l’aventure de Black Crow.
En résumé, « Black Crow » est une bonne histoire de piraterie servie par un dessin et des couleurs remarquables. Si le récit est assez classique, il n’en reste pas moins que cette série nous embarque dans l’aventure avec un grand A.
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Les Compagnons du Crépuscule
Cette série est difficile d'accès tant sa lecture (et bien souvent relecture) demande de la concentration. Je ne suis pas fan du dessin de Bourgeon qui à mon avis complique encore un peu plus la lecture, mais un conseil, accrochez et n'hésitez pas à le relire. Seul petit bémol qui m'empêche personnellement de mettre un 5/5, le manque de lien entre les deux premiers tomes et le dernier. Mais on peut au final considérer que ces deux entractes à l'histoire auront permis à Bourgeon d'introduire ses personnages et le décor. A lire absolument.
L'ultime Chimère
Je trouve la critique bien sévère. Cette série à parution rapide me donne après lecture des trois premiers tomes grande satisfaction. J'ai avalé les pages à toute allure et attends la suite avec impatience. Le scénario est pour le moment bien ficelé et le suspens entier. Niveau dessins, j'apprécie aussi beaucoup. Bref, une série fluide qui se lit très bien et dont j'espère le niveau ne baissera pas.
Quand faut y aller
Cette BD est un patchwork de 14 récits différents sur la forme et le fond. Sur la forme, car Killoffer utilise différents styles, toujours N&B. Ca va d'une sorte de style à la Picasso avec des belles nuances de gris à un style très réaliste avec uniquement du blanc ou du noir. J'aime ses qualités de dessinateur, son trait est sûr et esthétique. Sur le fond car aucun récit ne se ressemble, il y a de la pure fiction, du récit psychologique, de l'autobiographie, de la satire, etc... L'auteur y développe un sens poussé de l'auto-dérision. Cet ouvrage est vraiment riche et permet de découvrir les différentes facettes de Killoffer. Ces divers récits datent principalement des années 90 (92 à 98), la plupart d'entre elles ayant été publiées dans le magasine Lapin de l'Association. Au delà d'une sorte de compilation sans thèmes principaux, je vois surtout la présentation d'un passé d'artiste talentueux. Je vais me pencher sérieusement sur ce type de récits riches à tout point de vue en espérant que les autres auteurs de l'Association ont eu le droit à ce genre de volume.
Les Voisins
Croisement de SF, d'écologie, de sociologie, entre autres, ce petit one shot amène à réfléchir et à faire des parallèles avec comme base le comportement humain indirectement cité. L'ensemble est bien construit. Ce récit est avant tout une base de réflexion, il ne dénonce pas clairement et ne fournit pas de solutions. Il faut le prendre tel qu'il est avec ses nombreuses qualités au regard des contraintes de cette collection. Le dessin est peut être moyen ou simple mais il fait son travail à merveille. Ce one shot est une réussite et ne ressemble à aucun autre patte de mouche.
Retour au collège
Je comprends qu’on puisse ne pas rentrer dans l’univers de Sattouf. Tout d’abord, si l’on n’aime pas le dessin de prime abord simpliste, on ne pourra pas apprécier pleinement cette histoire. Pour ma part, j’ai passé un excellent moment avec souvent le sourire aux lèvres et parfois des fous rires. Pour moi, ces « pattes de mouche » évoquent les griffonnages dessinés discrètement au coin d’une page lors d’un cours soporifique. Aucune case, aucun scénario ne viennent fixer de cadre à cette BD qui se veut indisciplinée - peut-être comme une vengeance de l’auteur face à des profs sans pitié. Il faut donc plutôt lire cet ouvrage comme un assemblage des fragments les plus marquants de son passage à « Charles-Henri ». La sincérité du propos réussit parfaitement à faire oublier le minimalisme du trait (bien souvent ce ne sont que des visages qui sont représentés, beaucoup plus rarement un décor, mais Sattouf n’oublie pas les points noirs sur les visages et les appareils dentaires !), et ça, c’est très fort, car on est vraiment dedans (moi en tous cas !), comme l’auteur lui-même, directement replongé dans nos années ados. Qu’il s’agisse des situations, des profs ou des élèves, tout cela paraît incroyablement familier (on a tous eu des « filles molles » ou un « mec à nanas » dans notre classe), et quand bien même cela se déroule dans un des lycées les plus huppés de Paris. Attention, ici pas de tendre nostalgie façon « Diabolo menthe » ou de farces potaches outrancières comme dans « les Sous-doués ». On est dans le vécu, le réaliste... Sattouf raconte TOUT : la cruauté, la stupidité, le bagout et l’insolence des teenagers, avec un trait faussement naïf et un regard pour le moins mordant. Lui-même ne se fait pas de cadeaux, et se représente dans l’histoire tel un ado maigrichon et voûté, comme s’il n’avait jamais quitté sa timidité pubère… Cette « obsession du collège », comme il le dit à la fin du récit, a trouvé en cette BD un exutoire qui se poursuit actuellement au cinéma pour le plus grand bonheur des amateurs….
La Belette
J’ai toujours apprécié l’univers de Comès, absolument unique, nimbé de mystère et intemporel, univers auquel cette histoire ne déroge pas. Un couple de citadins et son enfant autiste viennent s’installer dans la vieille ferme qu’ils viennent d’acquérir dans un village ardennais. Très vite, ils se heurteront à l’hostilité menaçante du voisin sournois et son grand fils taré et d’une laideur repoussante, ainsi que du curé à l’air pas très « catholique »… Délaissée par son mari cynique davantage préoccupé de sa carrière à la télévision, Anne sera amenée, par l’intermédiaire de son fils Pierre, à rencontrer une sorcière païenne dénommée la Belette qui s’imposera comme un soutien incontournable face à un curé de plus en plus inquiétant… La ligne claire de l’auteur épouse parfaitement la simplicité de l’histoire, et les aplats noirs qui sont sa marque de fabrique contribuent à rendre l’atmosphère sombre, avec des recoins dissimulant on ne sait quelle menace toujours prête à surgir. La représentation des personnages va du difforme au gracieux, et ceux-ci sont dotés d’une psychologie en apparence assez sommaire et caricaturale. Tout cela peut parfois paraître naïf voire agacer, mais cette simplicité permet d’évoquer davantage les contes de notre enfance. Et c’est bien cela que j’apprécie chez Comès. On entre dans ses histoires comme on pénétrerait en secret dans une vaste demeure avec de nombreuses portes closes dont il faut trouver la clé comme dans un jeu de piste. On aime s’y perdre sans jamais savoir ce que l’on va trouver, ni même si l’on va en sortir. La Belette se révèle un conte pour adultes, où l’auteur se livre de front à deux condamnations, l’une contre le christianisme (le curé) et les superstitions d’un autre âge (les voisins), et à l’opposé contre un matérialisme outrancier propre à nos sociétés modernes (Gérald, le mari). De cette façon, il nous invite gentiment à étudier une troisième voie beaucoup plus spirituelle, plus écologique. A sa façon, il réhabilite un certain paganisme anéanti au Moyen-âge par l’Inquisition, qui considérait comme de la sorcellerie ces cultures millénaires où l’homme occidental était alors en communion avec la nature, à l’image des sociétés chamaniques toujours présentes aux quatre coins du monde mais néanmoins menacées.
Jason Brice
Parmi tous les nouveaux scénaristes du moment, j'avais déjà repéré un dénommé Alcante pour son excellente série Pandora Box qui n'a pourtant pas pu capter l'intérêt du plus grand nombre de lecteurs malgré son ambition. Je m'étais dis que nous avons là l'un des plus brillants auteurs de sa génération dans le genre fantastique et anticipation. Avec Jason Brice, il va encore plus loin dans un créneau un peu différent dans le Londres des années 1920. J'ai rarement lu une histoire aussi machiavélique dont la fin est tout simplement surprenante. Le thème principal est celui du destin: c'est écrit ! En deux mots: un jeune détective cartésien enquête sur un mystérieux roman prophétisant la mort d'une jeune femme dont les signes avant-coureur se réalisent. Cet auteur disparu avait déjà écrit un roman nommé Titan sur le naufrage du plus grand paquebot du monde en 1902 soit 10 ans avant la catastrophe maritime que nous connaissons. Là encore, cette série semble être passée un peu aux oubliettes faute de publicité ou peut-être de bouche à oreille efficace. C'est un peu dommage car la série ne le mérite pas au vu du lot de production réellement passable. Si vous aimez les histoires étranges, celle-ci est faite pour vous. C'est une très bonne bd par son scénario excellent et par un dessin traditionnel précis. Une véritable claque qui peut faire des émules.
Légendes des Contrées Oubliées
J'ai quelque peu hésité entre 3 et 4 pour la note finale. N'étant pas un grand fan de Fantasy (j'aime bien de temps en temps) mais le pratiquant sur divers supports (jeux vidéos, livres et BDs notamment) j'ai quelques reproches à faire au scénario. Il tient la route mais je le trouve un peu linéaire. Concernant l'histoire du roi, c'était flagrant. Quant à l'histoire principale je l'ai trouvé intéressante mais pas captivante. Je n'ai jamais vraiment été captivé par le scénario. Parlons maintenant de la narration qui tel le cours d'un fleuve se laisse suivre docilement et sans accroc notable. La psychologie des personnages est bien développée et tous possèdent un charisme certain qui assure à cette BD ses lettres de noblesse. [modification concernant le dessin] A la première lecture, j'avais trouvé le dessin souvent illisible. Après relecture, je le trouve fantastique (j'avais de la merde dans les eux ce jour là?). Riche en détails, de couleurs, de précision. Bref grandiose. Un petit bémol : j'aurais souhaité un épilogue véritable et non une fin nous laissant sur notre faim (désolé pour le jeu de mots minable "involontaire").
Chute de Vélo
Fou ça. Davodeau est vraiment un as pour nous faire lire des histoires toutes simples, des récits où il ne se passe quasiment rien. Son art de la mise en scène, sa direction d'acteurs et sa narration à la fois fluide et déliée rendent vraiment ses albums très agréables, à lire. La collection Aire Libre a dû l'inciter à "durcir" un peu son trait, à l'épaissir, le rendant ainsi bien plus présent. A ce titre, "Chute de vélo" est une totale réussite. Ses personnages sont simples, mais pas idiots, ils ne se prennent pas la tête, bref, j'adore. Et la fin m'a procuré un petit pincement au cœur, je ne saurais dire pourquoi...
Black Crow
« Black Crow » est une histoire de pirates. Les matelots sentent le rhum, les navires les embruns et le vent du large. Jean-Yves Delitte, peintre officiel de la marine française, partage sa passion de la mer avec le lecteur. Alors que je parcourais les rayons d’une librairie, la couverture de « Black Crow » a tout de suite attiré mon attention. J’aime bien les histoires de pirates en général et depuis l’excellent Bouffe Doublon paru chez Soleil, je restais sur ma faim. Je me suis laissé tenter par les beaux dessins et je ne le regrette pas. Le dessin tout d’abord ; une vrai réussite ! L’auteur est un spécialiste des bateaux et de la marine en général et ça se voit. Les vaisseaux sont magnifiques. Les plus beaux que j’ai pu voir. Les personnages sont bien réalisés bien qu’ils soient un peu plus figés que les navires qu’ils manœuvrent. La mise en couleur est un régal. La nuit, les pages ont un fond noir, le jour un fond blanc. Le vent et les embruns sont ressentis par le lecteur. L’ambiance est excellente. Les personnages principaux nous sont présentés. Le commodore, Black Crow alias Samuel Prescott, et tous ses fidèles lieutenants. A part Black Crow, les protagonistes sont assez classiques sans toutefois être ennuyeux. Ce premier tome ne fait que les introduire. Nous ferons connaissance avec eux au fil de ce premier tome puis dans les albums suivants. Black Crow est lui-même réussi : à la fois mystérieux et charismatique, c’est un personnage qui promet beaucoup. Le scénario est une histoire de pirates sur fond de guerre d’indépendance américaine et de complot. Si Jean-Yves Delitte ne renouvelle pas le genre, il livre ici une bonne aventure. La trahison subie par Black Crow et sa mission sont développées de manière complète et succincte. Bien introduites, il me tarde de connaître la suite. Ce premier album n’est pas vraiment une introduction classique. On ne s’attarde pas trop sur le pourquoi du comment. L’auteur nous invite à découvrir son intrigue au fil de l’eau et de l’aventure de Black Crow. En résumé, « Black Crow » est une bonne histoire de piraterie servie par un dessin et des couleurs remarquables. Si le récit est assez classique, il n’en reste pas moins que cette série nous embarque dans l’aventure avec un grand A. A découvrir !