Tengu

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Nous sommes à la fin du shogounat, période qui a été appelée l'instant avant l'aube.


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Akata / Delcourt Gekiga Le Japon historique Samourai Shogakukan

Nous sommes à la fin du shogounat, période qui a été appelée l'instant avant l'aube. Voici la page d'histoire la plus sombre du Japon. Dans ce monde qui tremble sur ses bases sévit le shinsengumi, la milice secrète du shogounat. Or, un homme s'oppose au shinsen-gumi. On l'a surnommé le tengu du mont Kurama. Un jeune acrobate des rues va cotoyer de près ce mystérieux homme.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Août 2005
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série Tengu © Delcourt (Akata) 2005
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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01/10/2006 | cac
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‘Tengu’ est un manga vraiment intéressant. J’ai beaucoup appris au sujet de cette période de l’histoire du Japon qu’est la fin du shogounat. Le contexte historique est admirablement fouillé et détaillé. L’auteur est solidement documenté et a vraiment à cœur de ne pas laisser le lecteur se perdre dans un contexte aussi complexe. Ainsi, les notes de fin et le fait de présenter à plusieurs reprises les différents protagonistes et de faire régulièrement le point sur la situation politique m’ont permis de ne pas décrocher. « Tengu » est le surnom d’un mystérieux rônin qui œuvre dans l’ombre pour la restauration impériale. Il est traqué sans relâche par le Shinsen-Gumi, qui est une sorte de Gestapo créée par le shogounat. Le Tengu est accompagné de Sugisaku, un jeune saltimbanque. Le regard innocent de ce jeune garçon permet la mise en valeur de la complexité des enjeux politiques du conflit et de la difficulté d’opter pour un camp plutôt qu’un autre. L’humanité de Sugisaku contrebalance parfaitement la violence inhérente au personnage du Tengu. La formule est loin d’être unique, singulièrement dans l’univers du manga. Pensons, par exemple, à la relation qu’entretiennent Puck et Guts, dans Berserk. Au départ, j’ai apprécié le compromis entre l’aventure et l’histoire. Mais, par la suite, la crédibilité m’a semblé trop empiéter sur la fiction. En effet, cela ne m’aurait pas déplu que l’auteur insiste, par exemple, davantage sur les combats du Tengu. Bref, ‘Tengu’ est un manga de qualité, plus intéressant que passionnant, mais à conseiller. Note finale : 3,5/5.

23/03/2010 (modifier)
Par Pasukare
Note: 3/5
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"Tengu" est un manga historique qui nous raconte, en 4 tomes, un épisode crucial dans l'histoire nippone à savoir les instants qui précédèrent la chute du shogounat, la fin de l'ère d'Edo et de 250 ans d'isolement. Il s'agit en fait de l'adaptation d'un roman de Jirô Osaragi. En ce sens, il est très instructif sur le déchirement et les hésitations d'un peuple à la croisée des chemins. Comme Lone Wolf & Cub, il met en scène un ronin solitaire extrêmement doué (Tenzen Kurata, surnommé "Tengu") accompagné d'un enfant qui lui voue un culte sans limite (Sugisaku, jeune saltimbanque échappé des griffes de son tortionnaire de maître). Ce dernier apporte indéniablement une touche d'humanité et de sincérité dans ce monde de violence et de manigances et il aura bien du mal à choisir son camp étant donné qu'il s'est lié d'amitié avec deux hommes que tout oppose, en dehors de leur sens de l'honneur. Cette histoire est instructive, mais pas passionnante. L'émotion présente dans les deux premiers tomes (en particulier lorsque le jeune garçon risque sa vie pour sauver et libérer le Tengu de sa prison) laisse finalement la place à un cours d'histoire illustré, très intéressant, mais qui ne transporte pas. Graphiquement c'est toujours aussi beau et majestueux avec ces regards noirs et ces affrontements très esthétiques, un style sobre et efficace, proche de celui des histoires illustrées par Hirata Hiroshi ou par Kojima Goseki que j'affectionne beaucoup. A lire pour se cultiver agréablement.

27/08/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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"Tengu" prend pied dans une période charnière de l'histoire du Japon. C'est la fin de l'ère Edo, au XIXème siècle, où le shogunat vit ses dernières heures, face à l'intrusion de la modernité, représentée par des visiteurs occidentaux. L'Occident, accompagné du christianisme, qui se flattait alors d'être civilisateur. La modernité l'emportera, pas le christianisme. Le Tengu est un rônin mystérieux, capable de tuer 10 samouraïs, membres du Shinsen-Gumi (équivalent de la police) sans coup férir. L'intérêt historique de ce manga est indéniable, puisqu'il se situe à une période où la plupart des acteurs de la société nipponne se posent beaucoup de questions sur leur avenir. Confrontés à une nouvelle culture après des siècles d'immobilisme et d'hermétisme ethno-centré, les samouraïs et même les gens du petit peuple ne savent plus trop où ils habitent. Bien sûr, tout cela est traité par le petit bout de la lorgnette par les deux auteurs, à travers la rencontre d'un rônin totalement libre et même insaisissable, et un jeune garçon, survivant d'un monde sur le déclin de par son métier d'acteur des rues. La misère, la solitude des orphelins, la détresse des samouraïs apeurés, tous ces sentiments (et bien d'autres) coexistent dans "Tengu", dessiné par le magistral Hideki Mori, auquel on doit aussi Stratège. Cependant l'intrigue en elle-même m'a relativement ennuyé, et je ne saurais trop recommander la lecture des notes regroupées en fin de tomes pour bien comprendre le contexte et l'atmosphère dans lesquels baigne ce manga. A noter, dans le troisième tome, l'apparition de la phalange Sangaku, groupe aux motivations un peu difficiles à cerner au début. Invention du scénariste, ou faction ayant éréellement existé ? Cela n'est pas précisé dans les notes de fin de tome. Toujours est-il que leur façon d'agir, leur decorum et leur identité finale sont des bonnes idées, qui permettent au récit de décoller un peu. C'est une nouvelle étape, cette fois-ci décisive, que nous invitent à suivre les deux auteurs. Le moment où le peuple de Kyoto décide de renverser le château shogunal, symbole de ce système de gouvernement. Le retour de l'Empereur n'est pas loin... Les auteurs mettent d'ailleurs l'accent là-dessus. L'ouverture à la modernité, à d'autres civilisations, les espoirs d'une vie meilleure, où l'instruction sera promise à tous, est le fil rouge de la série et le lien entre le Tengu et le petit Sugisaku. Alors que les relations et les enjeux dans le conflit entre le Shogunat et les rônins semblait s'éclaircir, cet épisode du Choshu et de la phalange Sangaku viennent brouiller les cartes... Comme quoi, rien n'est simple en temps de guerre civile... D'une manière générale, le manga a le don de nous montrer d'autres factions qui ont fait parler d'elles au moment de la chute du système shogunal. Ici c'est l'Oniwa-Ban, une sorte de service secret qui opère dans l'ombre, un groupe que le Tengu connaît bien... Oui, ce tome conclusif est moins bon que le précédent, pour la simple raison que le groupe qu'on nous présente est assez vite démystifié, et que le Tengu règle la question en deux temps trois mouvements. Le tome compte 210 pages, mais c'est comme s'il n'y en avait que 30 ; tout aurait pu tenir en quelques planches bien compactées. Au lieu de quoi, l'on voit Sugisaku jouer à l'acrobate, Kurata (le Tengu) défourrailler 2 ou 3 fois, et puis hop ! c'est enlevé. Il y a quelques notes explicatives en fin de tome, comme d'habitude, mais cela ne rajoute pas beaucoup d'intérêt. Il se passe quand même des drôles de trucs dans le Japon médiéval... des petits garçons volent au secours des tueurs sans pitié ; des hommes mûrs, antagonistes, se disputent l'amitié dudit petit garçon. Et tout ça, avec 0 femme à l'horizon. Enfin si, il y en a une, mais qui a un rôle tellement mineur... A croire qu'elles ne mettaient jamais le nez dehors quand ça chauffait... C'est quand même surprenant, cette exaltation de la virilité, de la bravoure, du guerrier. Le Bushido dans toute sa splendeur ? Probablement. Mais une autre lecture de ces pages peut prêter le flanc à une autre interprétation. Vous l'aurez compris, le scénario flirte joliment avec l'absurde, et il faut une nouvelle fois se rabattre sur le dessin et le contexte historique pour trouver des motifs de satisfaction. Car le trait d'Hideki Mori est toujours très maîtrisé, dynamique, et il n'en rajoute pas sur les combats, point qui évite au lecteur de s'endormir. Certes, certaines cases, comme celles où les samouraïs montrent leur stupéfaction, peuvent prêter à sourire par leur aspect un peu naïf, mais je pense que c'est un passage obligé dans l'imagerie du Japon médiéval et de ses soldats un peu idiots. Finalement cette série est un assez bon docu-fiction historique, qui braque le projecteur sur une période-charnière de l'histoire nipponne, qui du coup semble un peu moins opaque, même si on a du mal à comprendre certaines situations... Mais cela ne révolutionne pas, à mes yeux, le genre, même si l'illustrateur est talentueux.

15/03/2007 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Mori et Osaragi présentent le parcours en plein XIXème d'un samouraï surnommé le Tengu. Un peu sur le mode Lone Wolf & Cub c'est un homme fondamentalement bon, sabreur hors pair et mystérieux à la fois. Je n'ai lu que le premier tome pour l'instant donc je peux difficilement juger sur le déroulement de la série. Mais il est assez intéressant, permettant de planter un décor ma foi classique de clan, pauvreté, lâcheté, combats, honneur etc. Le dessin de Mori est bon, rien de particulier à signaler.

01/10/2006 (modifier)