Je ne sais pas pour vous, mais le style d'humour qu'utilise Alan Moore dans cette série me fait penser à ce que fait Daniel Goossens. En tout cas, les différentes histoires de "Jack B. Quick, enfant prodige" contiennent plusieurs moments hilarants. Mes moments préférés sont le procès de la lumière et l'histoire où le village recule dans le temps. J'aime aussi quand Jack agit de façon étrange. Il est totalement décalé par rapport à notre monde.
Bref, si vous aimez le second degré et l'humour intellectuel, cette série est pour vous !
Bonne lecture plaisante.
J'aime beaucoup les univers kafkaïens. Cette adaptation est globalement réussie.
Je regrette surtout le fait que la BD soit trop courte. J'aurais aimé un plus grand développement de certaines séquences.
Le dessin assez simple est de toute beauté. Il a une touche personnelle appréciable.
Les couleurs participent positivement au rendu graphique de qualité.
Avec ce récit, il faut mettre de côté ses certitudes cartésiennes et se laisser happer par cette ambiance oppressante ou l'absurde déstabilise le lecteur et le fait réagir.
Ca fait du bien de lire des BD originales comme celle ci.
Elle mériterait d'être plus connue car n'a pas reçu beaucoup d'avis en 3 ans.
Franchement super ! Une histoire où le passé et le présent se mélangent. Beaucoup de mystère autour de ces personnages. Le scénario est très bien écrit et chaque page tournée nous plonge encore plus profondément dans cette intrigue. Le dessin est très net, très précis, très agréable. J’ai beaucoup aimé, vivement la suite…
Enfin un Gibrat qui me convainc pleinement !
Bon, nous n'en sommes qu'au tout début de l'aventure annoncée, mais si un album de Gibrat est forcément attendu au tournant, môôôssieur négocie très bien ses courbes dans les premiers tours !
Du côté de l'objet déjà, Futuropolis nous gâte d'une édition de très bonne facture : présentation, papier, tout est fait pour le plaisir de l'œil. Et Gibrat nous ressort le grand jeu côté dessin et aquarelle. Bref, attention les yeux ! Seul regret et reproche que je ferais, c'est à nouveau la monotonie de ses personnages féminin... On prend les même (ou presque et on recommence...). Du coup, heureux, ceux qui découvriront Gibrat à travers cet album !
Mais ce qui a fait la différence avec ses albums précédent, pour moi, c'est le texte et le ton qui a su trouver pour nous rapporter l'horreur de cette première guerre mondiale. Sarcastique, voire caustique, l'humour grinçant sied à merveille à l'histoire qu'il compose. Ca m'a aussi fait penser au très bon film sur le sujet de François Dupeyron : "La chambre des officiers".
Bref, un album qui a su me réconcilier pleinement avec l'auteur que j'avais pu trouver un peu mièvre dans Le Sursis par exemple. Vivement la suite !
La vague est tirée d'un roman qui a été également adapté en film au cinéma sorti en ce début de l'année 2009. Cela s'inspire d'une histoire plus vraie que nature d'un professeur voulant faire comprendre à ses élèves comment petit à petit tout un peuple peut basculer dans l'horreur du fascisme.
On apprend que seulement 10% des allemands étaient nazis dans l'âme. Cela a suffit pour faire basculer cette grande démocratie dans le pire état fasciste qu'on puisse connaître. Ils ont quand même tué pas moins de 10 millions de personnes au nom de leur idéologie.
Une élève pose une question tout à fait légitime: comment ont 'ils pu faire cela? Bref, elle pense que cela ne pourrait pas arriver. Or l'Histoire n'est 'elle pas destinée à se répéter? Le professeur n'a pas su répondre à cette question. Cela lui pose un problème. Il va alors créer le mouvement de la vague dont le communautarisme va influer sur la vie et le comportement des élèves. Le pouvoir par la discipline... Le pouvoir par la communauté... Le pouvoir par l'action... Un sigle, un chef et des promesses de victoire. Quand on fait passer la volonté du groupe devant ses propres convictions, on peut aller perfidement jusqu'à rejeter ceux qui ne sont pas des nôtres.
Personnellement, je n'aime pas les groupes. Cela me met toujours mal à l'aise car il y a toujours un malin pour prendre le dessus sur les autres et les manipuler. Tout comme, je haïs du plus profond de mon être tout ce qui s'apparente au fascisme et au totalitarisme. Il n'y a qu'à voir en ce moment le simulacre de démocratie en Iran avec son guide suprême qui décide qui doit être le sous-fifre. Oui, cela me donne envie de vomir. Bon sang, réveillez-vous le peuple ! On est responsable de ce qui nous arrive. Le fascisme, ce n'est pas seulement l'affaire des autres...
Ce livre est véritablement d'utilité publique pour comprendre les mécanismes qui peuvent conduire à ne plus être soi-même.
L'avis de ThePatrick correspond parfaitement à la forte impression que m'a laissée cette série.
En découvrant le trait de Boudjellal, on se dit "Mouais... ça a l'air gentil tout ça, et le dessin, bah, on a vu mieux..."...et puis... et puis, la magie s'installe petit à petit...
On se laisse embarquer par la qualité de conteur de cet auteur et son trait si laché, ses aquarelles pures sur certaines planches, qui nous replonge dans cette France de la fin des années 50 et sa tragique guerre d'Algérie. Tout ça à travers le regard emprunt d'innocence et des sentiments de Mahmoud et de la vie pas toujours simple de sa famille à Toulon. Les amis, l'école, les voisins et l'Histoire composent une toile de fond simple mais d'une grande qualité qui en font une œuvre à part entière. Ça respire de simplicité, mais ça transpire de sentiments et de moments forts que Boudjellal sait retranscrire de façon admirable (J'ai adoré la double planche ou le père de Mahmoud apprend la mort de son père : simple, original, mais d'une force ! Je vous laisse la découvrir).
La petite histoire traverse la Grande et se poursuit ainsi jusque dans les années 70' avec les frasques de Mahmoud dans un 4e tome. Un tome un peu différent dans son contenu, mais qui marque aussi l'évolution graphique de Boudjellal, qui était d'ailleurs perceptible au fil des tomes.
Une série à découvrir absolument pour ceux qui ne l'auraient pas encore lue.
Achetée pour découvrir le "avant" Dragon Ball, et surtout pour me fendre la goule, je n'ai pas été déçu ! Cette série est vraiment super, on ne rigole pas comme un con devant son bouquin mais ça nous fait sourire et nous accroche suffisamment pour que l'on continue.
L'histoire est à dormir debout en permanence, elle est scénarisée en plusieurs petits chapitres tout comme pourrait l'être la série TV. Ce schéma permet donc la lecture occasionnelle plutôt facilement.
Mon seul regret dans la série, c'est le caractère plutôt simpliste de l'humour de certains passages qui pourraient ne pas faire marrer certains. D'ailleurs je vous propose un challenge : racontez à un ami une scène marante de Dr Slump ! Vous verrez que c'est dur de faire rire juste avec le gag sans connaitre les personnages...
J’ai attendu impatiemment la parution de « Annie Zoo » ! J’avais beaucoup aimé Hyper l'hippo la précédente bd de jeunesse du duo Jean-David Morvan (au scénario) et Nemiri (au dessin). En fait, j’avais énormément apprécie le traitement graphique et la sympathique histoire de Hyper l'hippo.
Je ne vais pas vous faire un petit commentaire sur le début de cet album car la lecture se termine très vite ! (« seulement » 32 pages et une petit dizaine de minutes pour lire « Annie Zoo » …). Néanmoins, sachez que ce one-shot m’est apparu très plaisant et agréable à feuilleter. L’histoire est basée sur les angoisses d’Annie vis-à-vis du monde adulte et extérieur. Les péripéties de cette jeune fille sont très mignonnes et devraient – à mon avis - plaire au jeune lectorat : il y a beaucoup de tendresse, d'imagination et de poésie dans cet album !
Je crois aussi que les bédéphiles adultes s’inspireront de ce récit pour rassurer leurs enfants face à leurs craintes de se retrouver au beau milieu de gens inconnus.
J’espère aussi que nos chères petites têtes blondes aimeront aussi le graphisme de Nemiri car ça ne semble pas si évident que ça… Par rapport à Hyper l'hippo, le dessin est – à mon avis - en retrait : le trait de Nemiri m’est apparu brouillon, un peu trop lâché à mon goût. Heureusement que la mise en couleurs adopte énormément de tons dont je suis sûr que nos bambins vont adorer !
Pourtant, malgré ce coup de patte plus relâché qu’à l’accoutumé de la part de l’auteur, j’aime toujours autant ce style. Je le trouve inimitable et très personnel. Il y a dans ce dessin quelque chose de particulier, quelque chose qui me fait dire que c’est magnifique de contempler un aspect graphique sortant de l’ordinaire… bref, c’est beau !
Dès maintenant, « Annie Zoo » figure parmi les bds que je n’hésiterai pas à acheter pour mon enfant car l’histoire m’est apparue très plaisante à lire et à contempler malgré une lecture très rapide.
Quant à moi et en attentant d’avoir un enfant, j’offrirai cette bd aux bambins de mes proches… quels veinards !
Tiens, belle petite série que voilà.
Dans la tradition de nombreux romans d'aventures maritimes, Matthieu Bonhomme nous emmène sur les traces d'un jeune matelot embarqué sur un baleinier. La vie à bord est assez bien décrite, la psychologie des personnages bien rendue, le récit est bien mené, cela ne fait aucun doute.
Et puis graphiquement l'auteur est à son apogée depuis 3 ans, et Le Voyage d'Esteban lui permet d'exploiter à fond son goût pour les grands espaces. C'est de l'aventure avec un grand A, un véritable régal. Seul hic, le tome 3, qui devrait conclure la série, se fait attendre depuis plus de deux ans. Avec la disparition de Capsule cosmique, ça sent quelque peu le roussi...
Lire un album de Matthieu Bonhomme est d'utilité publique.
Je mourrai pas gibier est une oeuvre forte et poignante d'un dérapage cruel dans un village de la France profonde partagé entre les vignerons et les charpentiers. Elle n'est pas à mettre entre toutes les mains. On ressort de cette lecture complètement vidé et avec un profond malaise. Cela nous prend véritablement aux tripes. J'aime quand une bd arrive à me procurer autant d'adrénaline. On ressent toute la puissance des mots et des images. Bouleversant...
Depuis que Le Désespoir du Singe est devenu l'une de mes bd cultes, je surveille avec un certain intérêt les productions d'Alfred. Je me surprends à aimer son trait. Il utilise une imagerie assez forte avec un trait plutôt épais et presque brutal. Je ne suis pas pourtant fan du minimalisme. Cependant, je ne sais pas... Cela doit être certainement dans la manière de dessiner car il se dégage tout de suite une atmosphère à partir de ce graphisme singulier.
Les expressions des personnages sont superbement retranscrites. Les flash-backs sont utilisés à bon escient. La lecture est très haletante. Cette bd demeure une incontestable réussite à partir d'un fait divers sanglant. Je mourrai pas gibier est un véritable carnage à lire et à posséder !
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Jack B. Quick - Enfant prodige
Je ne sais pas pour vous, mais le style d'humour qu'utilise Alan Moore dans cette série me fait penser à ce que fait Daniel Goossens. En tout cas, les différentes histoires de "Jack B. Quick, enfant prodige" contiennent plusieurs moments hilarants. Mes moments préférés sont le procès de la lumière et l'histoire où le village recule dans le temps. J'aime aussi quand Jack agit de façon étrange. Il est totalement décalé par rapport à notre monde. Bref, si vous aimez le second degré et l'humour intellectuel, cette série est pour vous !
Le Procès
Bonne lecture plaisante. J'aime beaucoup les univers kafkaïens. Cette adaptation est globalement réussie. Je regrette surtout le fait que la BD soit trop courte. J'aurais aimé un plus grand développement de certaines séquences. Le dessin assez simple est de toute beauté. Il a une touche personnelle appréciable. Les couleurs participent positivement au rendu graphique de qualité. Avec ce récit, il faut mettre de côté ses certitudes cartésiennes et se laisser happer par cette ambiance oppressante ou l'absurde déstabilise le lecteur et le fait réagir. Ca fait du bien de lire des BD originales comme celle ci. Elle mériterait d'être plus connue car n'a pas reçu beaucoup d'avis en 3 ans.
Sasmira
Franchement super ! Une histoire où le passé et le présent se mélangent. Beaucoup de mystère autour de ces personnages. Le scénario est très bien écrit et chaque page tournée nous plonge encore plus profondément dans cette intrigue. Le dessin est très net, très précis, très agréable. J’ai beaucoup aimé, vivement la suite…
Mattéo
Enfin un Gibrat qui me convainc pleinement ! Bon, nous n'en sommes qu'au tout début de l'aventure annoncée, mais si un album de Gibrat est forcément attendu au tournant, môôôssieur négocie très bien ses courbes dans les premiers tours ! Du côté de l'objet déjà, Futuropolis nous gâte d'une édition de très bonne facture : présentation, papier, tout est fait pour le plaisir de l'œil. Et Gibrat nous ressort le grand jeu côté dessin et aquarelle. Bref, attention les yeux ! Seul regret et reproche que je ferais, c'est à nouveau la monotonie de ses personnages féminin... On prend les même (ou presque et on recommence...). Du coup, heureux, ceux qui découvriront Gibrat à travers cet album ! Mais ce qui a fait la différence avec ses albums précédent, pour moi, c'est le texte et le ton qui a su trouver pour nous rapporter l'horreur de cette première guerre mondiale. Sarcastique, voire caustique, l'humour grinçant sied à merveille à l'histoire qu'il compose. Ca m'a aussi fait penser au très bon film sur le sujet de François Dupeyron : "La chambre des officiers". Bref, un album qui a su me réconcilier pleinement avec l'auteur que j'avais pu trouver un peu mièvre dans Le Sursis par exemple. Vivement la suite !
La Vague
La vague est tirée d'un roman qui a été également adapté en film au cinéma sorti en ce début de l'année 2009. Cela s'inspire d'une histoire plus vraie que nature d'un professeur voulant faire comprendre à ses élèves comment petit à petit tout un peuple peut basculer dans l'horreur du fascisme. On apprend que seulement 10% des allemands étaient nazis dans l'âme. Cela a suffit pour faire basculer cette grande démocratie dans le pire état fasciste qu'on puisse connaître. Ils ont quand même tué pas moins de 10 millions de personnes au nom de leur idéologie. Une élève pose une question tout à fait légitime: comment ont 'ils pu faire cela? Bref, elle pense que cela ne pourrait pas arriver. Or l'Histoire n'est 'elle pas destinée à se répéter? Le professeur n'a pas su répondre à cette question. Cela lui pose un problème. Il va alors créer le mouvement de la vague dont le communautarisme va influer sur la vie et le comportement des élèves. Le pouvoir par la discipline... Le pouvoir par la communauté... Le pouvoir par l'action... Un sigle, un chef et des promesses de victoire. Quand on fait passer la volonté du groupe devant ses propres convictions, on peut aller perfidement jusqu'à rejeter ceux qui ne sont pas des nôtres. Personnellement, je n'aime pas les groupes. Cela me met toujours mal à l'aise car il y a toujours un malin pour prendre le dessus sur les autres et les manipuler. Tout comme, je haïs du plus profond de mon être tout ce qui s'apparente au fascisme et au totalitarisme. Il n'y a qu'à voir en ce moment le simulacre de démocratie en Iran avec son guide suprême qui décide qui doit être le sous-fifre. Oui, cela me donne envie de vomir. Bon sang, réveillez-vous le peuple ! On est responsable de ce qui nous arrive. Le fascisme, ce n'est pas seulement l'affaire des autres... Ce livre est véritablement d'utilité publique pour comprendre les mécanismes qui peuvent conduire à ne plus être soi-même.
Petit Polio
L'avis de ThePatrick correspond parfaitement à la forte impression que m'a laissée cette série. En découvrant le trait de Boudjellal, on se dit "Mouais... ça a l'air gentil tout ça, et le dessin, bah, on a vu mieux..."...et puis... et puis, la magie s'installe petit à petit... On se laisse embarquer par la qualité de conteur de cet auteur et son trait si laché, ses aquarelles pures sur certaines planches, qui nous replonge dans cette France de la fin des années 50 et sa tragique guerre d'Algérie. Tout ça à travers le regard emprunt d'innocence et des sentiments de Mahmoud et de la vie pas toujours simple de sa famille à Toulon. Les amis, l'école, les voisins et l'Histoire composent une toile de fond simple mais d'une grande qualité qui en font une œuvre à part entière. Ça respire de simplicité, mais ça transpire de sentiments et de moments forts que Boudjellal sait retranscrire de façon admirable (J'ai adoré la double planche ou le père de Mahmoud apprend la mort de son père : simple, original, mais d'une force ! Je vous laisse la découvrir). La petite histoire traverse la Grande et se poursuit ainsi jusque dans les années 70' avec les frasques de Mahmoud dans un 4e tome. Un tome un peu différent dans son contenu, mais qui marque aussi l'évolution graphique de Boudjellal, qui était d'ailleurs perceptible au fil des tomes. Une série à découvrir absolument pour ceux qui ne l'auraient pas encore lue.
Dr. Slump
Achetée pour découvrir le "avant" Dragon Ball, et surtout pour me fendre la goule, je n'ai pas été déçu ! Cette série est vraiment super, on ne rigole pas comme un con devant son bouquin mais ça nous fait sourire et nous accroche suffisamment pour que l'on continue. L'histoire est à dormir debout en permanence, elle est scénarisée en plusieurs petits chapitres tout comme pourrait l'être la série TV. Ce schéma permet donc la lecture occasionnelle plutôt facilement. Mon seul regret dans la série, c'est le caractère plutôt simpliste de l'humour de certains passages qui pourraient ne pas faire marrer certains. D'ailleurs je vous propose un challenge : racontez à un ami une scène marante de Dr Slump ! Vous verrez que c'est dur de faire rire juste avec le gag sans connaitre les personnages...
Annie Zoo
J’ai attendu impatiemment la parution de « Annie Zoo » ! J’avais beaucoup aimé Hyper l'hippo la précédente bd de jeunesse du duo Jean-David Morvan (au scénario) et Nemiri (au dessin). En fait, j’avais énormément apprécie le traitement graphique et la sympathique histoire de Hyper l'hippo. Je ne vais pas vous faire un petit commentaire sur le début de cet album car la lecture se termine très vite ! (« seulement » 32 pages et une petit dizaine de minutes pour lire « Annie Zoo » …). Néanmoins, sachez que ce one-shot m’est apparu très plaisant et agréable à feuilleter. L’histoire est basée sur les angoisses d’Annie vis-à-vis du monde adulte et extérieur. Les péripéties de cette jeune fille sont très mignonnes et devraient – à mon avis - plaire au jeune lectorat : il y a beaucoup de tendresse, d'imagination et de poésie dans cet album ! Je crois aussi que les bédéphiles adultes s’inspireront de ce récit pour rassurer leurs enfants face à leurs craintes de se retrouver au beau milieu de gens inconnus. J’espère aussi que nos chères petites têtes blondes aimeront aussi le graphisme de Nemiri car ça ne semble pas si évident que ça… Par rapport à Hyper l'hippo, le dessin est – à mon avis - en retrait : le trait de Nemiri m’est apparu brouillon, un peu trop lâché à mon goût. Heureusement que la mise en couleurs adopte énormément de tons dont je suis sûr que nos bambins vont adorer ! Pourtant, malgré ce coup de patte plus relâché qu’à l’accoutumé de la part de l’auteur, j’aime toujours autant ce style. Je le trouve inimitable et très personnel. Il y a dans ce dessin quelque chose de particulier, quelque chose qui me fait dire que c’est magnifique de contempler un aspect graphique sortant de l’ordinaire… bref, c’est beau ! Dès maintenant, « Annie Zoo » figure parmi les bds que je n’hésiterai pas à acheter pour mon enfant car l’histoire m’est apparue très plaisante à lire et à contempler malgré une lecture très rapide. Quant à moi et en attentant d’avoir un enfant, j’offrirai cette bd aux bambins de mes proches… quels veinards !
Esteban (Le Voyage d'Esteban)
Tiens, belle petite série que voilà. Dans la tradition de nombreux romans d'aventures maritimes, Matthieu Bonhomme nous emmène sur les traces d'un jeune matelot embarqué sur un baleinier. La vie à bord est assez bien décrite, la psychologie des personnages bien rendue, le récit est bien mené, cela ne fait aucun doute. Et puis graphiquement l'auteur est à son apogée depuis 3 ans, et Le Voyage d'Esteban lui permet d'exploiter à fond son goût pour les grands espaces. C'est de l'aventure avec un grand A, un véritable régal. Seul hic, le tome 3, qui devrait conclure la série, se fait attendre depuis plus de deux ans. Avec la disparition de Capsule cosmique, ça sent quelque peu le roussi... Lire un album de Matthieu Bonhomme est d'utilité publique.
Je mourrai pas gibier
Je mourrai pas gibier est une oeuvre forte et poignante d'un dérapage cruel dans un village de la France profonde partagé entre les vignerons et les charpentiers. Elle n'est pas à mettre entre toutes les mains. On ressort de cette lecture complètement vidé et avec un profond malaise. Cela nous prend véritablement aux tripes. J'aime quand une bd arrive à me procurer autant d'adrénaline. On ressent toute la puissance des mots et des images. Bouleversant... Depuis que Le Désespoir du Singe est devenu l'une de mes bd cultes, je surveille avec un certain intérêt les productions d'Alfred. Je me surprends à aimer son trait. Il utilise une imagerie assez forte avec un trait plutôt épais et presque brutal. Je ne suis pas pourtant fan du minimalisme. Cependant, je ne sais pas... Cela doit être certainement dans la manière de dessiner car il se dégage tout de suite une atmosphère à partir de ce graphisme singulier. Les expressions des personnages sont superbement retranscrites. Les flash-backs sont utilisés à bon escient. La lecture est très haletante. Cette bd demeure une incontestable réussite à partir d'un fait divers sanglant. Je mourrai pas gibier est un véritable carnage à lire et à posséder !