Mon avis tout au long de la lecture de cette série a un peu oscillé mais je salue en tout cas l'originalité et la personnalité de son ensemble.
L'auteur, seul aux commandes, nous crée ici un univers assez étonnant. Quelque part entre science-fiction, fantasy et fable onirique, le monde de Thorinth est à la fois gothique et léger.
C'est l'histoire d'un homme à la recherche de sa femme enfermée dans une tour gigantesque dont on ne ressort pas. Mais c'est aussi toute l'histoire de ce monde cruel et fou qui s'est créé au sein de celle-ci. Et c'est pour finir l'histoire d'un plan fantastique ourdi depuis la nuit des temps par une femme décidée à transcender l'humanité elle-même, quitte à manipuler les hommes et à écraser les opposants.
L'ensemble forme un tout assez hétéroclite à l'ambiance particulière et assez marquée. Une véritable création.
D'autant que le graphisme est tout aussi personnel. Grandes fresques, un peu gothiques, un peu SF, un peu fantasy, elles tiennent souvent davantage de la peinture que du dessin de BD classique. Le style va d'ailleurs évoluer sensiblement de tome en tome, se rapprochant doucement d'un genre infographique, notamment à partir du tome 3.
Certains décors sont vraiment très réussis. La créature nommée garde-fous est aussi rendue de belle manière. J'apprécie en outre grandement les textures des couleurs. A noter surtout un "bleu sogrom" assez hypnotisant, quelque part entre le Bleu de Klein et la poudre indigo.
Cependant, malgré les qualités du graphisme dans son ensemble, je regrette que les personnages en eux-mêmes soient souvent assez ratés. Quand il ne s'agit pas de personnages fantasques, aux allures volontairement grossières et bouffonnes, l'auteur a du mal à représenter les humains typiques, notamment le héros et sa jeune compagne de voyage. Leurs visages sont changeants et assez plats. C'est dommage.
J'ai accroché dès le début de ma lecture à l'ambiance et à l'intrigue particulière de cette série. J'ai été agréablement étonné d'y trouver un mélange d'aventure fantasy assez classique avec quelques notions innovantes de conte onirique et aussi une bonne dose d'humour. La légèreté du récit trouve son apogée dans le tome 2 où certaines scènes sont purement humoristiques.
Le scénario prend cependant un tour différent à partir du tome 3. Le héros passe momentanément au second plan, presque éliminé. Il se met également en place à partir de ce tome une intrigue de complot et de pouvoir qui m'est apparue comme présentée de manière assez abrupte, comme si j'avais manqué un ou deux épisodes pour passer du contenu du tome précédent à celui-ci. L'ensemble devient plus sombre, plus sérieux, plus mégalomane. J'ai un petit peu décroché.
Mais comme l'ensemble se tient et forme un tout cohérent et toujours aussi original malgré une fin classique, je trouve que cette bande dessinée sort du lot et mérite nettement la lecture.
Jusqu'où l'imagination d'un enfant peut-elle aller ? Barbara, elle, vit dans un monde virtuel, fait de dragons et d'autres petites créatures ; elle veut sauver le monde qui bientôt sera détruit par les géants. Mais n'est-ce pas plutôt son propre monde qu'elle souhaite sauver ? Que s'est-il passé pour qu'elle en arrive à de telles extrémités ? D'ailleurs la psychologue de l'école a bien du mal avec elle. Et où sont ses parents, d'ailleurs ? Quel drame se cache sous cette imagination si prolifique ?
A la fin du récit comme à contre-pied d'une histoire ou d'un drame psychologique de gosses, elle prend une tournure cauchemardesque, des visions d'horreur s'étalent sur les dernières planches, on se demande quel chemin prendra le deuxième tome, drame ? Fantastique ? Autre ? Une bd pleine de points d'interrogation.
Le dessin est pour le moins particulier, tellement simple qu'il pourrait donner une impression de vide au feuilletage, mais une fois plongés dans la lecture paradoxalement il envahit l'espace, les personnalités de personnages sont tellement bien développées et intenses qu'elles comblent le manque de décors. Tout en dégradés de gris sobres et apaisants, avec quelques bêtes imaginaires qui prennent parfois place sur les planches au gré des pensées de Barbara.
En général les récits concernant des enfants m'intéressent moyennement, mais ici j'ai tout de suite été captivée par l'ensemble. On attend énormément de choses pour la suite, cela dit je préfèrerais qu'elle prenne une tournure soit fantastique soit polar, mais pas le drame habituel du gamin maltraité, ce qui serait un peu trop banal à mon goût.
Je redoutais ma rencontre avec ce marin légendaire dont l’image est placardée même sur les pyjamas homme de nos surfaces commerciales. J’ai maintes fois repoussé la lecture des œuvres d’Hugo Pratt. J’avais peur de trouver une œuvre plate emplie de poésie de façade et baignant dans un ésotérisme niais. J’avoue que je croyais fermement que le récit des aventures de Corto était totalement dépassé par toutes les productions actuelles. Certaines critiques très cinglantes de ce site avaient totalement achevé de me convaincre. Et pourtant…
Comme il ne me restait plus grand chose à lire et à emprunter à mes bibliothèques, je me suis dit qu’il fallait quand même que je prenne mon courage à deux mains. Corto déchaîne les passions. C’est un fait. Après ; il faut se faire soi-même son idée. Je découvre un héros mythique pas du tout stéréotypé comme je me l’imaginais. Dans « la ballade de la mer salée », il n’est pas montré à son avantage ce qui rend le personnage intéressant. En effet, il écume les mers du Sud au profit des forces navales allemandes qui préparent la guerre en 1913.
On fait la connaissance de méchants plutôt charismatiques et qui ont une logique de raisonnement. Ils peuvent même paraître attachants par moment. Les liens qu’entretiennent les personnages entre eux sont souvent complexes. Cela ajoute au fait que cela rend cette série passionnante à souhait. Les aventures nous entraînent dans tous les coins du monde. Il y a toujours un contexte historique et on prend plaisir à découvrir les modes de vie des différentes peuplades sans être abasourdi par des explications trop détaillées.
Nous avons une œuvre intelligente et mâture compte tenu de l’époque de publication. La violence cruelle est présente ce qui tranche totalement avec une série naïve comme Tintin par exemple. Je regrette maintenant d’avoir découvert aussi tard les aventures de Corto. C’est incroyable comme cela peut nous faire rêver. Je dois bien avouer que je serai passé à côté d’un véritable monument de la bande dessinée.
Même les versions colorisées ne me font pas horreur, au contraire. Je ne trouve pas le dessin brouillon comme certains lecteurs ont pu le considérer. J’ai vu bien pire avec le style minimaliste qui s’est imposé sur la bande dessinée ces dernières années. Graphiquement, c’est même beau.
Au final, je vais rejoindre ceux qui pensent que Corto aura influencé incontestablement la bd moderne et qu’il restera toujours un personnage mythique. Son créateur aujourd’hui malheureusement décédé a d’ailleurs adopté une position inverse d’Hergé car il souhaite que Corto vive toujours même sous la plume d’autres auteurs. On attend la suite avec impatience.
Ca fait plaisir de voir une bande dessinée d'une telle qualité, avec autant de soin apporté au graphisme et à l'originalité du scénario. C'est une très bonne fable qui s'entame ici, dans un décor novateur et intéressant, mélangeant heroic-fantasy, ambiance renaissance et conflit entre stricts humains et créatures animalières.
Le dessin de Béatrice Tillier est impressionnant de travail et de finesse. Personnages, costumes, décors ; un même soin et un même souci du détail est apporté à chaque élément. Pour autant, la lecture reste fluide et les scènes dynamiques. Les couleurs sont très belles. Et j'ai surtout été séduit par la réussite des expressions animalières : les visages des hommes-loups sont parfaitement rendus, avec des expressions canines très palpables et parlantes.
C'est beau et efficace.
Le scénario n'est pas en reste car, quoiqu'il soit structuré de manière assez classique, il est prenant et parfois très réjouissant. J'aime le parallèle entre les situations chez les humains et chez leurs ennemis, animaux de haute taille. Le récit qui mêle ambiance historique, fable un peu moraliste et récit d'aventure et de magie est original et bien monté.
J'ai hâte de savoir la suite.
Ce one shot est une petite pépite d'authenticité.
L'histoire est simple mais hautement respectueuse.
On y découvre un personnage comme il n'en existe plus de nos jours : le grand père de l'auteur
Il vit comme un ermite, loin des nouvelles technologies mais toujours en phase avec la nature.
Cette histoire biographique est relatée depuis les souvenirs de Baudoin enfant.
On découvre un homme au dur passé mais également au présent hors norme (présent au moment du récit où il est âgé).
Le dessin N&B est parfois gras mais toujours précis. Je lui trouve un charme certain.
Un bon moment de lecture, un récit sincère, une simplicité qui fait mouche.
Une série qui, je ne sais pas pour quelle raison, sort du lot à mes yeux...
Peut être parce qu'elle sort complètement du cadre éditorial habituel des séries dites d’humour ?
En effet, malgré la surenchère de séries de ce genre, celle ci se démarque de ses concurrentes grâce à des textes plus intéressants des dessins vraiment particuliers, de bonnes situations cocasses. Le tout parsemé d'une touche d’humanité.
Les personnages sont franchement agréables, les gags régulièrement marrants, pas tout le temps mais assez souvent. Ce qui est déjà une prouesse en soi, vu la difficulté à trouver drôle ce qui sort ses temps ci, ce n’est que mon avis…
Je crois que le fait que cette série soit faite en famille, la mère Dominique Roques aux scénarii et le fils Alexis Dormal aux dessins, humanise la série.
Ils sont moins dans le trip " ce qu’il faut faire pour vendre en ce moment " et du coup laissent plus libre cour à leur envie. Finalement " moins mode et actuel ", mais plus intemporelle, plus proche de nous...
La famille vue par la famille, finalement quand c’est fait avec le cœur cela se voit et se ressent.
Evidemment pour le coup la série peut vraiment plaire à tout le monde, car il y en a pour tout le monde !
Enfin une série humour originale !
En quelque sorte nous avons notre Calvin et Hobbes français. Enfin attendons quand même de voir mais la comparaison n’est pas anodine… c’est la bd à s’acheter si on cherche de l’humour et surtout a offrir.
14/20
Oh le bel album !
Je ne suis pas particulièrement fan de Landru à la base. Bon je connais l’histoire. J’ai notamment vu deux adaptations. L’une télévisée qui date de quelques années avec Patrick Timsit dans le rôle du tueur en série. L’autre cinématographique, et plus décalée : Monsieur Verdoux de et avec Charlie Chaplin, sur une idée originale d’Orson Welles. Excusé du peu.
Avant de débuter ma lecture, je savais que Chabouté avait choisi un angle original pour raconter la vie de Landru. En fait, il respecte les événements tels qu’ils se sont déroulés ou plutôt tels qu’ils ont été rapportés grâce à l’enquête menée mais l’auteur propose un autre éclairage, un autre point de vue. Au passage, on voit bien qu’un gros travail de documentation a été réalisé.
La question qui se pose alors est de savoir si ce choix, audacieux, est crédible et permet à l’ensemble de l’intrigue de se tenir. J’aurai tendance à répondre oui. Néanmoins, je laisse à chacun cette appréciation car j’avoue être « dans le genre » un bon client. Je me laisse aisément embobiné par un bon scénario.
L’histoire me semble donc globalement maîtrisée. La narration parallèle mise en place dans la première partie de l’album fonctionne bien. Certes, j’ai ressenti un léger creux aux ¾ de l’album (il y a quelques répétitions) mais rien de bien dommageable. Quant au dessin, nickel. J’aime beaucoup le Noir et Blanc de Chabouté et son découpage minutieux des séquences.
Pari réussi selon moi. Un vrai 4/5.
A peu près tous les ingrédients du polar tournant autour de la mafia sont présents dans ce diptyque.
Un duo de frangins n’acceptant pas le pouvoir du " mafieux local tout puissant " décide de lui faire comprendre qu’il n’est pas le bienvenue dans leur quartier.
Cela s’accompagne évidemment d'un jeu cruel du destin, avec de très grosses coïncidences, vous apprécierez, qui ne font qu’agrémenter le récit.
Trois personnes : Un flic, Lenny Valentino (c’est à dire le protagoniste principal) et pour finir un tueur à gages.
Ils se croisent et recroisent à plusieurs années d’intervalles, mais finalement leur destiné est liée, enchaînée même. Je ne vais évidemment pas vous dire pourquoi, cela gâcherait la lecture, mais mine de rien c’est rudement bien imaginé, bien ficelé et bien écrit.
Bien sur cela reste du divertissement pur et dur. Ce n’est pas un chef d’œuvre mais juste une œuvre très bien construite, on a son compte de révélations et de péripéties au cours de ses deux albums.
Dans le genre, j’ai préféré ce récit à "la cuisine du diable " par exemple, même si ce ne sont pas exactement les même ingrédients le plats reste dans le même esprit... spaghetti.
Les dessins aussi sont bons, pas les meilleurs du monde mais servent admirablement le récit, les flash-back dessinés de façon différente sont un très bons rendus et font presque regretter que le procédé ne soit pas utilisé tout le long de cette série tellement ils sont, visuellement, bien réussis.
15/20 une note un peu légère pour une série pas prise de tête mais bien faite, qui faut voir comme telle.
Ce qui fait la différence et retient mon attention dans cette histoire, c’est, dans un premier temps, la très bonne atmosphère qu'elle dégage, tout y est bien dosé.
Une histoire touchante, simple, teintée de nostalgie d’une époque pourtant révolue et d’on nous n’avons pas de souvenir…à moins d’être centenaire.
Malgré cela on se sent impliqué dans cette histoire qui prend son temps et nous prend par la main…
Un jeune écrivain talentueux vient chercher l’inspiration dans un petit village perdu dans les montagnes.
Les bruits sourds du glacier qui craque, un petit vieux " égaré " qu'on recherche, une musique envoûtante et une personne disparue cher à son cœur. Voila quelques ingrédients qui servent ce récit de manière magistrale.
Dit comme cela on peut trouver l’histoire un brin simpliste, et pourtant c’est la narration, le dessin, finalement le soin apporté à son ensemble qui rend cette histoire incontournable.
Un peu d’aventure, un côté roman policier, " scénario catastrophe", un peu de romance également, du mystère, et une touche d’écologie…
Un peu de tout, donc, mais vraiment bien mis en forme.
Assurément un grand récit. …
(16/20)
Un one shot atypique...
Plusieurs petites histoires avec comme fil rouge : essayer d’empêcher un tyran de contrôler le monde entier par son monopole grâce à sa société sur " le biomécanique et organes synthétiques " …
Dit comme cela on pourrait émettre quelques réserves et se dire que le sujet a déjà été exploité et qu’il n’a pas l’air bien passionnant....
Mais là ou d’autres scénaristes se seraient cassés les dents, à coup sûr, Gazzotti (qui est à l’origine du projet) et Vehlmann (scénariste) s’en tirent haut la main !
Le fait est qu’ils ont la sagesse, ou le tour de main, de ne faire de ce scénario que "leur point de départ " et de fil conducteur est une très bonne idée en soit.
La suite…et bien ce n’est qu’une succession de petites histoires chacune plus intéressante les unes que les autres.
Plusieurs thèmes sont abordés : l’univers carcéral comme jamais vu, les égouts expliqués d’une manière originale, une petite histoire de science fiction dans l’espace et je ne vous ai cite que la moitié.
Le plus intrigant, est que chaque petites histoires est en soi assez intéressante, pour faire de chaque thème abordé un album à par entière en développant un tant soit peu...
Cet album est très riche, et de plus chaque fin de ces petites histoires, est réellement atypique. la conclusion tombant juste comme il faut, surprenante, drôle ou touchante, bref vraiment intéressant…
Bien sur il y a quelques raccourcis qui pourraient paraître faciles, mais ils sont là justement pour ne pas alourdir l’histoire avec des explications supplémentaires
Finalement Le fait que notre personnage réussisse ou non à changer le cours de l’histoire, n’est pas plus important que cela. Cela sert juste à introduire tous ces récits pour leur donner une cohésion d’ensemble.
Les dessins de Meyer servent très bien l’histoire, j’ai même une préférence pour ceux-là que pour Berceuse assassine qui etaient déjà très bons
Un vrai gros plaisir. Une vraie bonne surprise, un scénario du tonnerre, que du bon !
(17/20)
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Thorinth
Mon avis tout au long de la lecture de cette série a un peu oscillé mais je salue en tout cas l'originalité et la personnalité de son ensemble. L'auteur, seul aux commandes, nous crée ici un univers assez étonnant. Quelque part entre science-fiction, fantasy et fable onirique, le monde de Thorinth est à la fois gothique et léger. C'est l'histoire d'un homme à la recherche de sa femme enfermée dans une tour gigantesque dont on ne ressort pas. Mais c'est aussi toute l'histoire de ce monde cruel et fou qui s'est créé au sein de celle-ci. Et c'est pour finir l'histoire d'un plan fantastique ourdi depuis la nuit des temps par une femme décidée à transcender l'humanité elle-même, quitte à manipuler les hommes et à écraser les opposants. L'ensemble forme un tout assez hétéroclite à l'ambiance particulière et assez marquée. Une véritable création. D'autant que le graphisme est tout aussi personnel. Grandes fresques, un peu gothiques, un peu SF, un peu fantasy, elles tiennent souvent davantage de la peinture que du dessin de BD classique. Le style va d'ailleurs évoluer sensiblement de tome en tome, se rapprochant doucement d'un genre infographique, notamment à partir du tome 3. Certains décors sont vraiment très réussis. La créature nommée garde-fous est aussi rendue de belle manière. J'apprécie en outre grandement les textures des couleurs. A noter surtout un "bleu sogrom" assez hypnotisant, quelque part entre le Bleu de Klein et la poudre indigo. Cependant, malgré les qualités du graphisme dans son ensemble, je regrette que les personnages en eux-mêmes soient souvent assez ratés. Quand il ne s'agit pas de personnages fantasques, aux allures volontairement grossières et bouffonnes, l'auteur a du mal à représenter les humains typiques, notamment le héros et sa jeune compagne de voyage. Leurs visages sont changeants et assez plats. C'est dommage. J'ai accroché dès le début de ma lecture à l'ambiance et à l'intrigue particulière de cette série. J'ai été agréablement étonné d'y trouver un mélange d'aventure fantasy assez classique avec quelques notions innovantes de conte onirique et aussi une bonne dose d'humour. La légèreté du récit trouve son apogée dans le tome 2 où certaines scènes sont purement humoristiques. Le scénario prend cependant un tour différent à partir du tome 3. Le héros passe momentanément au second plan, presque éliminé. Il se met également en place à partir de ce tome une intrigue de complot et de pouvoir qui m'est apparue comme présentée de manière assez abrupte, comme si j'avais manqué un ou deux épisodes pour passer du contenu du tome précédent à celui-ci. L'ensemble devient plus sombre, plus sérieux, plus mégalomane. J'ai un petit peu décroché. Mais comme l'ensemble se tient et forme un tout cohérent et toujours aussi original malgré une fin classique, je trouve que cette bande dessinée sort du lot et mérite nettement la lecture.
I kill giants (Je tue des géants)
Jusqu'où l'imagination d'un enfant peut-elle aller ? Barbara, elle, vit dans un monde virtuel, fait de dragons et d'autres petites créatures ; elle veut sauver le monde qui bientôt sera détruit par les géants. Mais n'est-ce pas plutôt son propre monde qu'elle souhaite sauver ? Que s'est-il passé pour qu'elle en arrive à de telles extrémités ? D'ailleurs la psychologue de l'école a bien du mal avec elle. Et où sont ses parents, d'ailleurs ? Quel drame se cache sous cette imagination si prolifique ? A la fin du récit comme à contre-pied d'une histoire ou d'un drame psychologique de gosses, elle prend une tournure cauchemardesque, des visions d'horreur s'étalent sur les dernières planches, on se demande quel chemin prendra le deuxième tome, drame ? Fantastique ? Autre ? Une bd pleine de points d'interrogation. Le dessin est pour le moins particulier, tellement simple qu'il pourrait donner une impression de vide au feuilletage, mais une fois plongés dans la lecture paradoxalement il envahit l'espace, les personnalités de personnages sont tellement bien développées et intenses qu'elles comblent le manque de décors. Tout en dégradés de gris sobres et apaisants, avec quelques bêtes imaginaires qui prennent parfois place sur les planches au gré des pensées de Barbara. En général les récits concernant des enfants m'intéressent moyennement, mais ici j'ai tout de suite été captivée par l'ensemble. On attend énormément de choses pour la suite, cela dit je préfèrerais qu'elle prenne une tournure soit fantastique soit polar, mais pas le drame habituel du gamin maltraité, ce qui serait un peu trop banal à mon goût.
Corto Maltese
Je redoutais ma rencontre avec ce marin légendaire dont l’image est placardée même sur les pyjamas homme de nos surfaces commerciales. J’ai maintes fois repoussé la lecture des œuvres d’Hugo Pratt. J’avais peur de trouver une œuvre plate emplie de poésie de façade et baignant dans un ésotérisme niais. J’avoue que je croyais fermement que le récit des aventures de Corto était totalement dépassé par toutes les productions actuelles. Certaines critiques très cinglantes de ce site avaient totalement achevé de me convaincre. Et pourtant… Comme il ne me restait plus grand chose à lire et à emprunter à mes bibliothèques, je me suis dit qu’il fallait quand même que je prenne mon courage à deux mains. Corto déchaîne les passions. C’est un fait. Après ; il faut se faire soi-même son idée. Je découvre un héros mythique pas du tout stéréotypé comme je me l’imaginais. Dans « la ballade de la mer salée », il n’est pas montré à son avantage ce qui rend le personnage intéressant. En effet, il écume les mers du Sud au profit des forces navales allemandes qui préparent la guerre en 1913. On fait la connaissance de méchants plutôt charismatiques et qui ont une logique de raisonnement. Ils peuvent même paraître attachants par moment. Les liens qu’entretiennent les personnages entre eux sont souvent complexes. Cela ajoute au fait que cela rend cette série passionnante à souhait. Les aventures nous entraînent dans tous les coins du monde. Il y a toujours un contexte historique et on prend plaisir à découvrir les modes de vie des différentes peuplades sans être abasourdi par des explications trop détaillées. Nous avons une œuvre intelligente et mâture compte tenu de l’époque de publication. La violence cruelle est présente ce qui tranche totalement avec une série naïve comme Tintin par exemple. Je regrette maintenant d’avoir découvert aussi tard les aventures de Corto. C’est incroyable comme cela peut nous faire rêver. Je dois bien avouer que je serai passé à côté d’un véritable monument de la bande dessinée. Même les versions colorisées ne me font pas horreur, au contraire. Je ne trouve pas le dessin brouillon comme certains lecteurs ont pu le considérer. J’ai vu bien pire avec le style minimaliste qui s’est imposé sur la bande dessinée ces dernières années. Graphiquement, c’est même beau. Au final, je vais rejoindre ceux qui pensent que Corto aura influencé incontestablement la bd moderne et qu’il restera toujours un personnage mythique. Son créateur aujourd’hui malheureusement décédé a d’ailleurs adopté une position inverse d’Hergé car il souhaite que Corto vive toujours même sous la plume d’autres auteurs. On attend la suite avec impatience.
Le Bois des Vierges
Ca fait plaisir de voir une bande dessinée d'une telle qualité, avec autant de soin apporté au graphisme et à l'originalité du scénario. C'est une très bonne fable qui s'entame ici, dans un décor novateur et intéressant, mélangeant heroic-fantasy, ambiance renaissance et conflit entre stricts humains et créatures animalières. Le dessin de Béatrice Tillier est impressionnant de travail et de finesse. Personnages, costumes, décors ; un même soin et un même souci du détail est apporté à chaque élément. Pour autant, la lecture reste fluide et les scènes dynamiques. Les couleurs sont très belles. Et j'ai surtout été séduit par la réussite des expressions animalières : les visages des hommes-loups sont parfaitement rendus, avec des expressions canines très palpables et parlantes. C'est beau et efficace. Le scénario n'est pas en reste car, quoiqu'il soit structuré de manière assez classique, il est prenant et parfois très réjouissant. J'aime le parallèle entre les situations chez les humains et chez leurs ennemis, animaux de haute taille. Le récit qui mêle ambiance historique, fable un peu moraliste et récit d'aventure et de magie est original et bien monté. J'ai hâte de savoir la suite.
Couma Aco
Ce one shot est une petite pépite d'authenticité. L'histoire est simple mais hautement respectueuse. On y découvre un personnage comme il n'en existe plus de nos jours : le grand père de l'auteur Il vit comme un ermite, loin des nouvelles technologies mais toujours en phase avec la nature. Cette histoire biographique est relatée depuis les souvenirs de Baudoin enfant. On découvre un homme au dur passé mais également au présent hors norme (présent au moment du récit où il est âgé). Le dessin N&B est parfois gras mais toujours précis. Je lui trouve un charme certain. Un bon moment de lecture, un récit sincère, une simplicité qui fait mouche.
Pico Bogue
Une série qui, je ne sais pas pour quelle raison, sort du lot à mes yeux... Peut être parce qu'elle sort complètement du cadre éditorial habituel des séries dites d’humour ? En effet, malgré la surenchère de séries de ce genre, celle ci se démarque de ses concurrentes grâce à des textes plus intéressants des dessins vraiment particuliers, de bonnes situations cocasses. Le tout parsemé d'une touche d’humanité. Les personnages sont franchement agréables, les gags régulièrement marrants, pas tout le temps mais assez souvent. Ce qui est déjà une prouesse en soi, vu la difficulté à trouver drôle ce qui sort ses temps ci, ce n’est que mon avis… Je crois que le fait que cette série soit faite en famille, la mère Dominique Roques aux scénarii et le fils Alexis Dormal aux dessins, humanise la série. Ils sont moins dans le trip " ce qu’il faut faire pour vendre en ce moment " et du coup laissent plus libre cour à leur envie. Finalement " moins mode et actuel ", mais plus intemporelle, plus proche de nous... La famille vue par la famille, finalement quand c’est fait avec le cœur cela se voit et se ressent. Evidemment pour le coup la série peut vraiment plaire à tout le monde, car il y en a pour tout le monde ! Enfin une série humour originale ! En quelque sorte nous avons notre Calvin et Hobbes français. Enfin attendons quand même de voir mais la comparaison n’est pas anodine… c’est la bd à s’acheter si on cherche de l’humour et surtout a offrir. 14/20
Henri Désiré Landru
Oh le bel album ! Je ne suis pas particulièrement fan de Landru à la base. Bon je connais l’histoire. J’ai notamment vu deux adaptations. L’une télévisée qui date de quelques années avec Patrick Timsit dans le rôle du tueur en série. L’autre cinématographique, et plus décalée : Monsieur Verdoux de et avec Charlie Chaplin, sur une idée originale d’Orson Welles. Excusé du peu. Avant de débuter ma lecture, je savais que Chabouté avait choisi un angle original pour raconter la vie de Landru. En fait, il respecte les événements tels qu’ils se sont déroulés ou plutôt tels qu’ils ont été rapportés grâce à l’enquête menée mais l’auteur propose un autre éclairage, un autre point de vue. Au passage, on voit bien qu’un gros travail de documentation a été réalisé. La question qui se pose alors est de savoir si ce choix, audacieux, est crédible et permet à l’ensemble de l’intrigue de se tenir. J’aurai tendance à répondre oui. Néanmoins, je laisse à chacun cette appréciation car j’avoue être « dans le genre » un bon client. Je me laisse aisément embobiné par un bon scénario. L’histoire me semble donc globalement maîtrisée. La narration parallèle mise en place dans la première partie de l’album fonctionne bien. Certes, j’ai ressenti un léger creux aux ¾ de l’album (il y a quelques répétitions) mais rien de bien dommageable. Quant au dessin, nickel. J’aime beaucoup le Noir et Blanc de Chabouté et son découpage minutieux des séquences. Pari réussi selon moi. Un vrai 4/5.
Lenny Valentino
A peu près tous les ingrédients du polar tournant autour de la mafia sont présents dans ce diptyque. Un duo de frangins n’acceptant pas le pouvoir du " mafieux local tout puissant " décide de lui faire comprendre qu’il n’est pas le bienvenue dans leur quartier. Cela s’accompagne évidemment d'un jeu cruel du destin, avec de très grosses coïncidences, vous apprécierez, qui ne font qu’agrémenter le récit. Trois personnes : Un flic, Lenny Valentino (c’est à dire le protagoniste principal) et pour finir un tueur à gages. Ils se croisent et recroisent à plusieurs années d’intervalles, mais finalement leur destiné est liée, enchaînée même. Je ne vais évidemment pas vous dire pourquoi, cela gâcherait la lecture, mais mine de rien c’est rudement bien imaginé, bien ficelé et bien écrit. Bien sur cela reste du divertissement pur et dur. Ce n’est pas un chef d’œuvre mais juste une œuvre très bien construite, on a son compte de révélations et de péripéties au cours de ses deux albums. Dans le genre, j’ai préféré ce récit à "la cuisine du diable " par exemple, même si ce ne sont pas exactement les même ingrédients le plats reste dans le même esprit... spaghetti. Les dessins aussi sont bons, pas les meilleurs du monde mais servent admirablement le récit, les flash-back dessinés de façon différente sont un très bons rendus et font presque regretter que le procédé ne soit pas utilisé tout le long de cette série tellement ils sont, visuellement, bien réussis. 15/20 une note un peu légère pour une série pas prise de tête mais bien faite, qui faut voir comme telle.
A la recherche de Peter Pan
Ce qui fait la différence et retient mon attention dans cette histoire, c’est, dans un premier temps, la très bonne atmosphère qu'elle dégage, tout y est bien dosé. Une histoire touchante, simple, teintée de nostalgie d’une époque pourtant révolue et d’on nous n’avons pas de souvenir…à moins d’être centenaire. Malgré cela on se sent impliqué dans cette histoire qui prend son temps et nous prend par la main… Un jeune écrivain talentueux vient chercher l’inspiration dans un petit village perdu dans les montagnes. Les bruits sourds du glacier qui craque, un petit vieux " égaré " qu'on recherche, une musique envoûtante et une personne disparue cher à son cœur. Voila quelques ingrédients qui servent ce récit de manière magistrale. Dit comme cela on peut trouver l’histoire un brin simpliste, et pourtant c’est la narration, le dessin, finalement le soin apporté à son ensemble qui rend cette histoire incontournable. Un peu d’aventure, un côté roman policier, " scénario catastrophe", un peu de romance également, du mystère, et une touche d’écologie… Un peu de tout, donc, mais vraiment bien mis en forme. Assurément un grand récit. … (16/20)
Des lendemains sans nuage
Un one shot atypique... Plusieurs petites histoires avec comme fil rouge : essayer d’empêcher un tyran de contrôler le monde entier par son monopole grâce à sa société sur " le biomécanique et organes synthétiques " … Dit comme cela on pourrait émettre quelques réserves et se dire que le sujet a déjà été exploité et qu’il n’a pas l’air bien passionnant.... Mais là ou d’autres scénaristes se seraient cassés les dents, à coup sûr, Gazzotti (qui est à l’origine du projet) et Vehlmann (scénariste) s’en tirent haut la main ! Le fait est qu’ils ont la sagesse, ou le tour de main, de ne faire de ce scénario que "leur point de départ " et de fil conducteur est une très bonne idée en soit. La suite…et bien ce n’est qu’une succession de petites histoires chacune plus intéressante les unes que les autres. Plusieurs thèmes sont abordés : l’univers carcéral comme jamais vu, les égouts expliqués d’une manière originale, une petite histoire de science fiction dans l’espace et je ne vous ai cite que la moitié. Le plus intrigant, est que chaque petites histoires est en soi assez intéressante, pour faire de chaque thème abordé un album à par entière en développant un tant soit peu... Cet album est très riche, et de plus chaque fin de ces petites histoires, est réellement atypique. la conclusion tombant juste comme il faut, surprenante, drôle ou touchante, bref vraiment intéressant… Bien sur il y a quelques raccourcis qui pourraient paraître faciles, mais ils sont là justement pour ne pas alourdir l’histoire avec des explications supplémentaires Finalement Le fait que notre personnage réussisse ou non à changer le cours de l’histoire, n’est pas plus important que cela. Cela sert juste à introduire tous ces récits pour leur donner une cohésion d’ensemble. Les dessins de Meyer servent très bien l’histoire, j’ai même une préférence pour ceux-là que pour Berceuse assassine qui etaient déjà très bons Un vrai gros plaisir. Une vraie bonne surprise, un scénario du tonnerre, que du bon ! (17/20)