Etrange histoire …
Cette bande dessinée, si elle ne peut prétendre au titre de chef d’œuvre, m’a séduit tant du point de vie esthétique qu’au niveau de son scénario aux accents fantastiques.
L’histoire met en scène un modéliste maniaque engagé par une actrice en vogue pour réaliser la maquette de sa demeure art déco. On retrouve ici l’esprit qui régnait dans des séries télévisées telles que « Twilight Zone (la quatrième dimension) ». Les rebondissements sont certes prévisibles mais l’ambiance est agréablement prenante et légèrement angoissante. L’aspect fantastique arrive progressivement et le profil psychologique du modéliste est suffisamment étoffé pour rendre ce personnage crédible (à la manière d’un Jack Nicholson dans « Shinning »).
Le trait de Anne Baltus est directement issu de la ligne claire. Contrairement à Calypso, je l’ai trouvé ici très proche du « mathématique » Goffin (Le Théorème de Morcom). La ligne droite est la règle et la netteté de ce trait ne peut être contestée. Ce style donne à l’album un côté vieillot qui correspond parfaitement au scénario imaginé par les auteurs.
Pour la cote, j’hésite entre un « franchement bien » très flatteur et un « pas mal » plutôt réducteur. Cet album est tout simplement bien ! Il mérite votre attention si vous aimez les récits fantastiques naïfs des années ’50 et la ligne claire de son auteure.
A découvrir !
Voilà presque 10 ans que je recherche partout où je traine le tome 3 de cette série… L’ayant enfin trouvé je peux aviser sur cette série qui marqua pour moi la découverte d’une bande dessinée adulte aux personnages ayant une profondeur psychologique dans un univers complètement rebâti.
Alors certes le trait a vieilli ! Si le dessin est fluide, les cadrages manquent parfois d’originalité et la colorisation donne un aspect vieillot à ces albums (en fait surtout dans le tome 1). Mais quel joli travail de trait et d’univers ! Si les arrières plans sont inégaux en richesse, les planches sont fluides et lisibles, la magie est adroitement montrée et les personnages ont des caractéristiques très intéressantes. Aujourd’hui je me dirai qu’il aurait une très belle place en termes de qualité graphique dans les sorties contemporaines (sauf le 1 un peu fade).
Parlons des trois tomes maintenant : le premier nous transporte dans des contrées bien mystérieuses. Les personnages sont pleins de mystères, les héros plein de bravoure et d’idéaux mais également torturés finalement. La magie est déjà bien présente et on devine un complot gigantesque qui nous dépasse. Cet opus donne vraiment envie de se plonger dans la suite, c’est avec lui que je suis sorti d’une vision de la BD réduite à tintin et bob et bobette.
Le second tome garde la même veine avec des personnages aux parcours pleins de rêve agissant pour des forces qui nous échappent. Si l’intrigue nous emmène parfois loin du cœur de l’action on est tout de même bien mené et les multiples personnages ont tous un intérêt propre. On essaye de deviner comment tous ces fils tissés vont se retrouver dans le 3ème tome.
Maintenant le 3ème tome, j’espérais y trouver la résolution finale puisque qu’il n’y a pas de tome parus ensuite, hélas, si l’histoire avance de façon très vivante et adroite, si le maitre des brumes pointe enfin son nez et que l’on comprend sa substance le récit reste inachevé…
Je suis donc déçu de ne jamais connaitre la fin de ce récit que je trouve très riche, avec de très bonnes idées maintes fois reprises depuis. Les personnages sont multi facettes et ont une vrai personnalité, l’univers est magistralement rendu (ou disons créé). Dommage que le tout reste inachevé, je pense qu’il faudrait 2 tomes pour finir étant donné ce qui est dénoué dans le 3.
Au final la série est excellente mais frustrante, j’en courage vivement à le trouver pour le lire et voir qu’en 1987 tous les ingrédients étaient là pour ces univers et autres récits fantasy.
Voici une série qui recèle de multiples atouts.
Premièrement, une idée de base certes déjà maintes fois utilisée (Le Camp-Volant, Les Lutins, entre autres exemples) mais toujours aussi séduisante. Le Changeling est en effet un enfant « échangé » petit par les fées, celles-ci s’emparant d’un petit d’humains et fournissant en lieu et place un enfant issu du monde féérique à la famille humaine. Cet enfant se révèle bien sûr très sensible aux mystères de la nature et doué de certains pouvoirs, dont le moindre n’est pas de communiquer avec les forces invisibles du monde de féerie.
Deuxièmement, l’auteur a l’intelligence de placer son récit à une époque de grands troubles sociaux. L’histoire ne se limite donc pas à un simple conte de fées mais s’enrichit d’une véracité historique et d’un contexte dramatique, qui densifient les propos de l’auteur. Le scénario mélange agréablement le côté légende celtique avec une critique sociale, certes convenue mais pas inintéressante.
Troisièmement, le dessin de Fourquemin sied à merveille à ce type d’aventure. Ses personnages à longs nez sont diantrement séduisants et ses décors ne sont pas avares en détail. Seul bémol, la colorisation aurait mérité un meilleur traitement. En effet, cette variation informatisée manque de nuance pour un univers qui aurait tiré un tout autre bénéfice d’un travail en finesse.
Au final, la série vaut la peine d’être découverte, et son riche univers m’a d’ores-et-déjà convaincu. Manquerait plus qu’elle change de colorisation pour devenir une série culte à mes yeux.
(avis donné après lecture des deux premiers tomes)
Reprenant les grands thèmes du film de morts vivants (armée en déroute, on s'enferme dans une maison puis on essaye d'en sortir....), cette bande dessinée se lit très facilement et procure un réel plaisir. Fans des univers glauques et sanglants, vous en aurez pour votre argent!
Cependant, il me semble que cette aventure se termine un peut trop rapidement car contrairement à l'avis posté en dessous, je ne pense pas qu'il y ait une suite. Ainsi, après avoir fait monter la pression à son paroxysme, l'intrigue ne parvient pas à conserver son rythme et redescend mollement. Dernier point négatif: on a une réelle impression au cours de cette lectures que les auteurs ont voulu nous présenter rapidement des personnages (qui tombent du ciel) pour pouvoir les faire mourir 10 pages plus tard.
Mais il n'empêche, cette histoire adulte reste de très bonne qualité et m'a vraiment fait passer un bon moment. Le dessin, qui ma rebuté au début, est quand a lui parfait pour ce type de scénario. Le découpage est très bien maitrisé et l’histoire tient la route. En Bref, un bon divertissement à lire sur sa terrasse! ;)
Après La Valise envolée et Crevaison, je ne m'attendais pas à un aussi bon premier vrai album.
Le dessin y est toujours aussi hachuré mais plus géométrique. C'est très dense mais agréable et même beau avec une accoutumance. En tout cas, Sardon s'est créé une signature graphique unique.
Le scénario a un petit côté Simpsons.
Mormol débarque dans une petite ville provinciale et va essayer de s'intégrer.
Mais autour de lui tout va partir de travers.....
C'est rythmé et plaisant à suivre. On ne s'ennuie jamais, les personnages sont tous plus truculents les uns que les autres.
C'est étonnant qu'une telle BD sortie en 2000 soit si peu connue car elle a d'innombrables qualités et une originalité de plus en plus rare dans ce secteur aux produits formatés par le marketing...
L'auteur a mis deux ans pour faire cette BD. Il a pris son temps mais le résultat est vraiment superbe.
Voilà une bonne histoire de pirates comme je n’en ai pas lu depuis longtemps ! Je retrouve avec plaisir un peu de ce qui me faisait vibrer dans ce genre d’histoire quand j’étais gamin.
On est en présence de tous les ingrédients nécessaires et indispensables du genre. Mais en plus, l’histoire est bien plus intéressante qu’une banale chasse au trésor déjà lue des dizaines de fois. Notre héros, à la fois mystérieux et charismatique, mène habilement une opération de piraterie en pleine mer. Les quelques séquences qui traitent de sa vie personnelle apportent de la profondeur à l’intrigue. Le tout est servi par un dessin splendide de maitrise.
Histoire prenante, fluide, bien menée ... certes, mais il y a un petit quelque chose en plus qui fait qu’on s’immerge dans cette lecture : Les ambiances superbement bien rendues. Que ce soient les décors, les scènes de nuit sur le pont à la lueur de la lune, ou les combats en pleine mer, on s’y croirait. Que ça sent bon les aventures de pirates !
Adaptation d’un roman noir de Donald Westlake par un Christian Lax au mieux de sa forme, cet album est une sympathique petite réussite.
J’ai d’abord été séduit par l’époque choisie. Le début des années ’70 est, en effet, une période finalement peu exploitée alors que son univers (fin de la période Hippie, émergence du look disco, prémices de la mode punk) se révèle très coloré et diversifié.
Ensuite, le scénario de Westlake est d’une grande qualité. Non que le suspense soit haletant, mais les mésaventures de ces maladroits voleurs se révèlent très amusantes à suivre, et la spirale infernale dans laquelle ils tournoient, la surenchère dans leur folie imaginative afin de mener leur mission à terme et le charisme même de cette bande de crétins suffisent à me scotcher dans mon fauteuil, un sourire jubilatoire aux lèvres.
Enfin, l’adaptation de Christian Lax, tant dans le découpage et la narration qu’au niveau graphique, est une belle réussite. Je n’ai jamais eu l’impression de lire une adaptation mais bien une bande dessinée originale. Tout semble fluide, rien ne paraît avoir été coupé. Il est vrai que je n’ai pas lu le roman original et que mon opinion serait peut-être tout autre dans le cas contraire.
Un dernier mot sur le style graphique de Lax. Son trait parfois brouillon et souvent sombre convient parfaitement à cet univers. La colorisation est certes spéciale et ne laisse que peu de place aux nuances, mais il se dégage de ces planches une impression « crasseuse » finalement totalement adéquate. Je suis cependant convaincu que ce style singulier laissera plus d’un lecteur de marbre.
A découvrir par tout amateur de roman policier au ton ironique.
Après un très décevant Planète Kratochvil, je retrouve le Mahler que j'apprécie.
Au delà du dessin simpliste mais reconnaissable entre mille, ce one shot offre un excellent moment de lecture.
Le scénario est réfléchi et l'auteur joue avec son média.
L'histoire réunit deux personnages : l'auteur et l'éditeur.
Ils discutent des évolutions à apporter à des projets : allonger et raccourcir les récits : d'où le titre.
Le dialogue est fin et marrant.
J'ai aimé l'utilisation à répétition de cases muettes identiques pour étayer le discours. Il y a un petit côté Oubapo dans cet exercice.
Cette BD est idéale pour découvrir Mahler et s'habituer à ses codes graphiques.
Après la lecture des 3 tomes.
Cette série est typique de l'univers de David B. , de ses rêves et des ses thèmes récurrents.
Le récit suit une trame linéaire cohérente mais a un contenu partant dans tous les sens.
Il est presque impossible à résumer.
Le titre vient d'un journal datant du 19ème siècle mais ayant diverses publications dans le temps dont une dernière récente dans le tome 3. L'histoire ésotérique s'articule autour de son créateur dénommé Travers. On y découvre aussi un dieu de destruction s'appelant Enn.
L'ensemble est bien écrit, David B. a un don indéniable pour narrer les histoires.
Le dessin est personnel et classique par rapport à ses autres oeuvres.
J'ai pris un grand plaisir à lire ces 3 tomes mais je doute d'une sortie future d'un tome 4 car le tome 3 date quand même de 2002....
David B. est un auteur à part qui ne laisse pas indifférent. Il faut passer outre son trait si particulier et ne pas avoir peur de se plonger dans son imaginaire débordant.
Une BD d'ambiance. Voilà ce qu'est, pour moi, Britten et associé.
L'ambiance se dégage d'abord dans les couleurs. Assez sombres et dépressives dans leur ensemble, elles contribuent à justement créer une ambiance qui nous met dans le même état d'esprit que notre héros. (Et puis, une ambiance sombre pour une enquête sur une mort, c'est normal, non?).
Ambiance ensuite au niveau des dessins. Les décors sont parfois flous (du fait du fog anglais?), les personnages expressifs et notre héros montre bien qu'il n'a pas "la joie de vivre".
Ambiance toujours via la scénario en lui-même. On se laisse facilement porter par les découvertes de notre enquêteur principal, qui nous envoie d'indices en suppositions en culs-de-sac et en solutions, même si, une fois ou deux, j'ai trouvé quelques facilités scénaristiques.
BD qui mérite, il est vrai, une deuxième lecture, car je me suis aussi parfois embrouillé dans les noms (serais-je aussi fatigué :-) ).
Petite note négative pour le prix qui est vraiment prohibitif et incompréhensible :-(
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Dolorès
Etrange histoire … Cette bande dessinée, si elle ne peut prétendre au titre de chef d’œuvre, m’a séduit tant du point de vie esthétique qu’au niveau de son scénario aux accents fantastiques. L’histoire met en scène un modéliste maniaque engagé par une actrice en vogue pour réaliser la maquette de sa demeure art déco. On retrouve ici l’esprit qui régnait dans des séries télévisées telles que « Twilight Zone (la quatrième dimension) ». Les rebondissements sont certes prévisibles mais l’ambiance est agréablement prenante et légèrement angoissante. L’aspect fantastique arrive progressivement et le profil psychologique du modéliste est suffisamment étoffé pour rendre ce personnage crédible (à la manière d’un Jack Nicholson dans « Shinning »). Le trait de Anne Baltus est directement issu de la ligne claire. Contrairement à Calypso, je l’ai trouvé ici très proche du « mathématique » Goffin (Le Théorème de Morcom). La ligne droite est la règle et la netteté de ce trait ne peut être contestée. Ce style donne à l’album un côté vieillot qui correspond parfaitement au scénario imaginé par les auteurs. Pour la cote, j’hésite entre un « franchement bien » très flatteur et un « pas mal » plutôt réducteur. Cet album est tout simplement bien ! Il mérite votre attention si vous aimez les récits fantastiques naïfs des années ’50 et la ligne claire de son auteure. A découvrir !
Le Maître des brumes
Voilà presque 10 ans que je recherche partout où je traine le tome 3 de cette série… L’ayant enfin trouvé je peux aviser sur cette série qui marqua pour moi la découverte d’une bande dessinée adulte aux personnages ayant une profondeur psychologique dans un univers complètement rebâti. Alors certes le trait a vieilli ! Si le dessin est fluide, les cadrages manquent parfois d’originalité et la colorisation donne un aspect vieillot à ces albums (en fait surtout dans le tome 1). Mais quel joli travail de trait et d’univers ! Si les arrières plans sont inégaux en richesse, les planches sont fluides et lisibles, la magie est adroitement montrée et les personnages ont des caractéristiques très intéressantes. Aujourd’hui je me dirai qu’il aurait une très belle place en termes de qualité graphique dans les sorties contemporaines (sauf le 1 un peu fade). Parlons des trois tomes maintenant : le premier nous transporte dans des contrées bien mystérieuses. Les personnages sont pleins de mystères, les héros plein de bravoure et d’idéaux mais également torturés finalement. La magie est déjà bien présente et on devine un complot gigantesque qui nous dépasse. Cet opus donne vraiment envie de se plonger dans la suite, c’est avec lui que je suis sorti d’une vision de la BD réduite à tintin et bob et bobette. Le second tome garde la même veine avec des personnages aux parcours pleins de rêve agissant pour des forces qui nous échappent. Si l’intrigue nous emmène parfois loin du cœur de l’action on est tout de même bien mené et les multiples personnages ont tous un intérêt propre. On essaye de deviner comment tous ces fils tissés vont se retrouver dans le 3ème tome. Maintenant le 3ème tome, j’espérais y trouver la résolution finale puisque qu’il n’y a pas de tome parus ensuite, hélas, si l’histoire avance de façon très vivante et adroite, si le maitre des brumes pointe enfin son nez et que l’on comprend sa substance le récit reste inachevé… Je suis donc déçu de ne jamais connaitre la fin de ce récit que je trouve très riche, avec de très bonnes idées maintes fois reprises depuis. Les personnages sont multi facettes et ont une vrai personnalité, l’univers est magistralement rendu (ou disons créé). Dommage que le tout reste inachevé, je pense qu’il faudrait 2 tomes pour finir étant donné ce qui est dénoué dans le 3. Au final la série est excellente mais frustrante, j’en courage vivement à le trouver pour le lire et voir qu’en 1987 tous les ingrédients étaient là pour ces univers et autres récits fantasy.
La Légende du Changeling
Voici une série qui recèle de multiples atouts. Premièrement, une idée de base certes déjà maintes fois utilisée (Le Camp-Volant, Les Lutins, entre autres exemples) mais toujours aussi séduisante. Le Changeling est en effet un enfant « échangé » petit par les fées, celles-ci s’emparant d’un petit d’humains et fournissant en lieu et place un enfant issu du monde féérique à la famille humaine. Cet enfant se révèle bien sûr très sensible aux mystères de la nature et doué de certains pouvoirs, dont le moindre n’est pas de communiquer avec les forces invisibles du monde de féerie. Deuxièmement, l’auteur a l’intelligence de placer son récit à une époque de grands troubles sociaux. L’histoire ne se limite donc pas à un simple conte de fées mais s’enrichit d’une véracité historique et d’un contexte dramatique, qui densifient les propos de l’auteur. Le scénario mélange agréablement le côté légende celtique avec une critique sociale, certes convenue mais pas inintéressante. Troisièmement, le dessin de Fourquemin sied à merveille à ce type d’aventure. Ses personnages à longs nez sont diantrement séduisants et ses décors ne sont pas avares en détail. Seul bémol, la colorisation aurait mérité un meilleur traitement. En effet, cette variation informatisée manque de nuance pour un univers qui aurait tiré un tout autre bénéfice d’un travail en finesse. Au final, la série vaut la peine d’être découverte, et son riche univers m’a d’ores-et-déjà convaincu. Manquerait plus qu’elle change de colorisation pour devenir une série culte à mes yeux. (avis donné après lecture des deux premiers tomes)
Zombie - La Cavale des morts
Reprenant les grands thèmes du film de morts vivants (armée en déroute, on s'enferme dans une maison puis on essaye d'en sortir....), cette bande dessinée se lit très facilement et procure un réel plaisir. Fans des univers glauques et sanglants, vous en aurez pour votre argent! Cependant, il me semble que cette aventure se termine un peut trop rapidement car contrairement à l'avis posté en dessous, je ne pense pas qu'il y ait une suite. Ainsi, après avoir fait monter la pression à son paroxysme, l'intrigue ne parvient pas à conserver son rythme et redescend mollement. Dernier point négatif: on a une réelle impression au cours de cette lectures que les auteurs ont voulu nous présenter rapidement des personnages (qui tombent du ciel) pour pouvoir les faire mourir 10 pages plus tard. Mais il n'empêche, cette histoire adulte reste de très bonne qualité et m'a vraiment fait passer un bon moment. Le dessin, qui ma rebuté au début, est quand a lui parfait pour ce type de scénario. Le découpage est très bien maitrisé et l’histoire tient la route. En Bref, un bon divertissement à lire sur sa terrasse! ;)
Mormol
Après La Valise envolée et Crevaison, je ne m'attendais pas à un aussi bon premier vrai album. Le dessin y est toujours aussi hachuré mais plus géométrique. C'est très dense mais agréable et même beau avec une accoutumance. En tout cas, Sardon s'est créé une signature graphique unique. Le scénario a un petit côté Simpsons. Mormol débarque dans une petite ville provinciale et va essayer de s'intégrer. Mais autour de lui tout va partir de travers..... C'est rythmé et plaisant à suivre. On ne s'ennuie jamais, les personnages sont tous plus truculents les uns que les autres. C'est étonnant qu'une telle BD sortie en 2000 soit si peu connue car elle a d'innombrables qualités et une originalité de plus en plus rare dans ce secteur aux produits formatés par le marketing... L'auteur a mis deux ans pour faire cette BD. Il a pris son temps mais le résultat est vraiment superbe.
Black Crow
Voilà une bonne histoire de pirates comme je n’en ai pas lu depuis longtemps ! Je retrouve avec plaisir un peu de ce qui me faisait vibrer dans ce genre d’histoire quand j’étais gamin. On est en présence de tous les ingrédients nécessaires et indispensables du genre. Mais en plus, l’histoire est bien plus intéressante qu’une banale chasse au trésor déjà lue des dizaines de fois. Notre héros, à la fois mystérieux et charismatique, mène habilement une opération de piraterie en pleine mer. Les quelques séquences qui traitent de sa vie personnelle apportent de la profondeur à l’intrigue. Le tout est servi par un dessin splendide de maitrise. Histoire prenante, fluide, bien menée ... certes, mais il y a un petit quelque chose en plus qui fait qu’on s’immerge dans cette lecture : Les ambiances superbement bien rendues. Que ce soient les décors, les scènes de nuit sur le pont à la lueur de la lune, ou les combats en pleine mer, on s’y croirait. Que ça sent bon les aventures de pirates !
Pierre qui roule
Adaptation d’un roman noir de Donald Westlake par un Christian Lax au mieux de sa forme, cet album est une sympathique petite réussite. J’ai d’abord été séduit par l’époque choisie. Le début des années ’70 est, en effet, une période finalement peu exploitée alors que son univers (fin de la période Hippie, émergence du look disco, prémices de la mode punk) se révèle très coloré et diversifié. Ensuite, le scénario de Westlake est d’une grande qualité. Non que le suspense soit haletant, mais les mésaventures de ces maladroits voleurs se révèlent très amusantes à suivre, et la spirale infernale dans laquelle ils tournoient, la surenchère dans leur folie imaginative afin de mener leur mission à terme et le charisme même de cette bande de crétins suffisent à me scotcher dans mon fauteuil, un sourire jubilatoire aux lèvres. Enfin, l’adaptation de Christian Lax, tant dans le découpage et la narration qu’au niveau graphique, est une belle réussite. Je n’ai jamais eu l’impression de lire une adaptation mais bien une bande dessinée originale. Tout semble fluide, rien ne paraît avoir été coupé. Il est vrai que je n’ai pas lu le roman original et que mon opinion serait peut-être tout autre dans le cas contraire. Un dernier mot sur le style graphique de Lax. Son trait parfois brouillon et souvent sombre convient parfaitement à cet univers. La colorisation est certes spéciale et ne laisse que peu de place aux nuances, mais il se dégage de ces planches une impression « crasseuse » finalement totalement adéquate. Je suis cependant convaincu que ce style singulier laissera plus d’un lecteur de marbre. A découvrir par tout amateur de roman policier au ton ironique.
Longueurs et retranchements
Après un très décevant Planète Kratochvil, je retrouve le Mahler que j'apprécie. Au delà du dessin simpliste mais reconnaissable entre mille, ce one shot offre un excellent moment de lecture. Le scénario est réfléchi et l'auteur joue avec son média. L'histoire réunit deux personnages : l'auteur et l'éditeur. Ils discutent des évolutions à apporter à des projets : allonger et raccourcir les récits : d'où le titre. Le dialogue est fin et marrant. J'ai aimé l'utilisation à répétition de cases muettes identiques pour étayer le discours. Il y a un petit côté Oubapo dans cet exercice. Cette BD est idéale pour découvrir Mahler et s'habituer à ses codes graphiques.
Les Incidents de la nuit
Après la lecture des 3 tomes. Cette série est typique de l'univers de David B. , de ses rêves et des ses thèmes récurrents. Le récit suit une trame linéaire cohérente mais a un contenu partant dans tous les sens. Il est presque impossible à résumer. Le titre vient d'un journal datant du 19ème siècle mais ayant diverses publications dans le temps dont une dernière récente dans le tome 3. L'histoire ésotérique s'articule autour de son créateur dénommé Travers. On y découvre aussi un dieu de destruction s'appelant Enn. L'ensemble est bien écrit, David B. a un don indéniable pour narrer les histoires. Le dessin est personnel et classique par rapport à ses autres oeuvres. J'ai pris un grand plaisir à lire ces 3 tomes mais je doute d'une sortie future d'un tome 4 car le tome 3 date quand même de 2002.... David B. est un auteur à part qui ne laisse pas indifférent. Il faut passer outre son trait si particulier et ne pas avoir peur de se plonger dans son imaginaire débordant.
Britten et Associé
Une BD d'ambiance. Voilà ce qu'est, pour moi, Britten et associé. L'ambiance se dégage d'abord dans les couleurs. Assez sombres et dépressives dans leur ensemble, elles contribuent à justement créer une ambiance qui nous met dans le même état d'esprit que notre héros. (Et puis, une ambiance sombre pour une enquête sur une mort, c'est normal, non?). Ambiance ensuite au niveau des dessins. Les décors sont parfois flous (du fait du fog anglais?), les personnages expressifs et notre héros montre bien qu'il n'a pas "la joie de vivre". Ambiance toujours via la scénario en lui-même. On se laisse facilement porter par les découvertes de notre enquêteur principal, qui nous envoie d'indices en suppositions en culs-de-sac et en solutions, même si, une fois ou deux, j'ai trouvé quelques facilités scénaristiques. BD qui mérite, il est vrai, une deuxième lecture, car je me suis aussi parfois embrouillé dans les noms (serais-je aussi fatigué :-) ). Petite note négative pour le prix qui est vraiment prohibitif et incompréhensible :-(