La structure même du récit laisse augurer une suite palpitante ; on reconnaît le travail de DAVID qui pose les jalons prudemment tout comme dans Servitude. Le dessin est parfois imprécis mais ce n'est rien quant au ressenti général de qualité et d'adhésion au lieu et aux personnages.
A suivre et à recommander.
1er cycle :
Une BD bien sympa qui se lit assez vite. Le dessin est pas mal, sans etre genial, mais il colle bien à l'histoire. Un bon scenario, meme si j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs, notamment dans le tome 1, quand le tueur se pose des questions existencielles pendant des pages et des pages.
Par contre j'ai franchement bien accroché dès qu'il y avait un peu plus d'action.
L'intrigue est assez claire, on ne nous embrouille pas l'esprit. J'ai aimé les personnages, pas trop nombreux, on comprend bien leurs personnalités. Le tueur et Mariano dégagent un certain charisme par moment. Bref c'est très efficace.
En résumé je dirais que ca demarre doucement pour finir en beauté, ce qui d'ailleurs est bien plus appreciable que l'inverse. J'ai passé un très bon moment à la lecture du tueur.
2eme cycle :
Trois petites étoiles et c'est bien payé, car si le 6e tome démarre ce cycle de façon intéressante, je me suis plutôt ennuyé à la lecture du 7e tome. Ca n'avance pas, ça parle toujours autant en voies off. 10 pages pour nous lister les conflits et les guerres injustes dans ce bas monde, ça fait un peu beaucoup. Ca me donne un peu l'impression qu'il n'y a pas matière à faire un cycle de 3 albums, mais que comme il faut les faire, eh ben on brode comme on peut.
De plus je n'ai pas trop aimé le comportement du tueur avec la jeune cubaine, ça ne lui correspond pas...
Très chouette BD jeunesse !
Avec un graphisme très particulier et qui n'appartient qu'à lui, Nicolas Nemiri parvient à retranscrire de façon extrêmement lisible le scénario de JD Morvan. Style lisible donc, mais pas simpliste, le dessinateur gardant son goût pour les cadrages diversifiés et des belles couleurs.
L'histoire quant à elle est bien sympa, proposant une belle variation sur le thème du compagnon de jeux d'un enfant. Son imagination est débordante, tout à fait dans le ton de ce que pourrait raconter un enfant.
Bref, une bien belle BD. :)
C'est la troisième fois que je lis cette série, et je l'apprécie un peu plus à chaque lecture. Cette fresque vampirique à travers les âges et les générations de Rougemont est passionnante et j'aime beaucoup l'idée de nous faire vivre les tentatives de vengeance de cette famille maudite à toutes les époques depuis le moyen âge jusqu'au début du XXème siècle.
Le dessin, dont j'apprécie assez moyennement l'usage et l'abus des hachures pour matérialiser les ombres, est très bon malgré quelques proportions hasardeuses dans les premiers tomes. Je ne suis pas fan du sosie en BD, entre Vanessa Paradis en couverture du T4 et Jean Gabin en commissaire à 6 mois de la retraite, c'est limite, mais ça reste anecdotique et la qualité de l'histoire pardonne largement le reste. Le trait et les couleurs sont meilleurs à chaque tome et la mise en page et les angles de vue gagnent en audace au fil des épisodes.
Je trouve le 2ème cycle excellent, notamment "Le journal de Maximilien" et cette rencontre au château de Ruhenberg. Les paysages sous la neige sont de toute beauté et l'ambiance bien glauque et glaciale de ce château maudit au milieu de nulle part sont d'une qualité exceptionnelle.
J'espère qu'il y aura un troisième cycle, comme la fin du 6ème tome le laisse espérer.
Lucky Luke est un western humoristique dans la plus pure tradition. Nous avons là une série distrayante. Cependant, elle est beaucoup trop longue: près de 80 albums! Cela se ressent avec une certaine inégalité selon les périodes et les différents auteurs qui se sont succédés. Le héros est devenu quasiment mythique à l’image d’«Astérix ».
Pour beaucoup de collectionneur, il s'agit d'un incontournable de la BD qu'il faut absolument posséder. Les premiers scénarios de Goscinny apportent une qualité indéniable à la série. Cependant, les derniers ne sont pas en reste également. La reprise de Gerra est même salutaire.
Une Bd qui n’a pas trop vieillie au contraire de « Blake et Mortimer » par exemple. On pourra simplement reprocher un léger manque de rythme et d'inspiration lié à cette surproduction commerciale.
Je ne possède chez moi que les albums de la collection "Lucky Comic", et malheureusement pas les premiers qui reste étiqueté "Dupuis". Cela fait quand même près de 43 volumes! Rien que ça!
L'achat pourra se réaliser dans les marchés aux puces où ces titres abondent largement.Je dois également avouer que ma note tient beaucoup compte d'un facteur affectif lié à mes lectures d'enfance.
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Je suis un inconditionnel de Mamette. Cette série est des plus savoureuses grâce au ton usité emprunt de sensibilité. Sans compter sur le dessin et les couleurs . . . un régal !
Et comme toute série qui a son petit succès (largement mérité ici), elle a droit à sa spin off. Le sujet ? La jeunesse de Mamette. Le premier opus conte l’arrivée de Mamette chez ses grands-parents vivant à la campagne. Pour une fille de la ville, les changements seront d’importance. Le ton de la série mère est préservé. On éprouve beaucoup de plaisir à découvrir le passé de cette mamie qui avait déjà à cette époque son petit caractère. L’histoire se déroulera en plusieurs chapitres, chaque chapitre formant un tome. Le premier chapitre se termine de belle manière.
Et que dire des planches ? La galerie parle d’elle-même. C’est du beau travail !
Bref, un album plein de tendresse et de nostalgie.
Chaudement recommandé !
Cette lecture dans l'âme du Kyudo s'est révélée très enrichissante de la pratique de ce sport dans le Japon médiéval du XVème siècle. C'était d'ailleurs plus qu'un sport puisque les enjeux entre clans étaient importants. Il s'agissait de tirer le plus grand nombre de flèches en 24 heures d'un bout à l'autre d'une galerie extérieure d'un temple. Il y avait comme une espèce de fièvre à battre le record. Les samouraïs qui n'y parvenaient pas se suicidaient sur le champ, tant l'honneur était quelque chose de primordial. Il y a incontestablement beaucoup de noblesse dans ce jeu qui pouvait se révéler fatal.
J'ai adoré cette très longue lecture de 436 pages car elle retrace le chemin parcouru par un jeune paysan Kanza pour atteindre son but. Il veut d'abord venger la mort de son père mais sa quête se transformera vite par l'entrainement du tôshiya.
Le schéma n'est pourtant pas nouveau : un jeune disciple essaie de dépasser sa condition physique et sa condition sociale également en accomplissant un exploit. Il se fait aider par un maître vieux et expérimenté et commence alors un dur entraînement.
Cependant, le déroulement sera plus ardu que l'on ne pense car l'entraînement durera près de 10 ans. Il y a alors beaucoup plus de crédibilité dans l'action et dans l'effort accompli. Oui, j'aime ces valeurs que sont le travail et l'effort accompli pour parvenir à un but ultime à force de courage et de détermination. C'est quelque fois pénible en raison non seulement de la concurrence acharnée mais également des conditions climatiques dépendant de la chance. Il y a également les coups tordus, les tricheries et les tracasseries administratives.
L'art du tir à l'arc a son manga culte. Je pense qu'on pourra difficilement faire mieux. A travers cela, il y a également l'émergence de valeurs intemporelles qui peuvent encore servir aujourd'hui. Les illusions, les doutes et les échecs font partie de la vie de chacun. Cela nous permet de progresser et de finalement trouver la voie de la réussite. En cela, cette lecture s'est trouvée enrichissante. Ce ne sont pas que des mots ou des flèches ...
Cette BD fourmille de bonnes idées graphiques, de clins d'œil auto-référent, d'allusions à l'histoire (artistique) du début du siècle précédent, de mises en case protéiformes, d'espièglerie sans jamais l'ombre d'un essoufflement de la part du dessinateur.
Le scénario est tout d'abord inexistant puis prend de l'épaisseur pour finir complet à la fin du second tome (je n'ai pas lu les suivants).
J'ai été emporté puis bercé par l'imaginaire de Gradimir Smudja : c'est très agréable !
Décidément ces deux-là ont un grand talent !
On avait découvert Benjamin Flao et son trait réaliste dans La Ligne de fuite, il y a deux ans. A l'époque son trait me semblait manquer d'un peu de maturité, mais il me semblait voué à faire de grandes choses. C'est déjà chose faite avec ces "Mauvais garçons", cette chronique désenchantée de deux chiens fous que l'amour du flamenco consume. La plupart des planches sont juste magnifiques, une petite minorité manquant un peu de maîtrise. Mais le choix des cadrages, des ambiances et des plans montre la maturité du jeune auteur nantais.
Son complice Christophe Dabitch a planté cette fois le décor en Andalousie, de nos jours, dans un village où le temps semble paresseux, où les deux héros traînent leur mélancolie au milieu des vieux qui radotent, mégotent, ergotent tout en sirotant leur jaja quotidien. Un village dont quelques tranches de vie sont montrées, comme des ponctuations à l'histoire de Manuel et Benito, l'un espagnol ayant vécu en France, l'autre d'origine gitane, si différents et si riches de cette différence...
Leur amour du flamenco et des femmes les mènera à leur perte... ou pas. C'est dans ce jeu des nuances que se situe l'âme de ce diptyque plein de grâce, de splendeur et de rythme chaloupé.
L'amour de la musique, après Rébétiko, semble inspirer les gens chez Futuropolis...
Troisième tome des aventures de Brice, cet album est aussi le meilleurs … et le plus coloré. Alors, déjà que j’avais bien apprécié les récits précédents, vous imaginez aisément dans quel état d’excitation m’a laissé celui-là !
La recette devient classique. Brice garde tout son charisme et continue de grandir. Avec son personnage, Marc Vlieger signe un coup de maître, car il peut lui faire gagner de la maturité à chaque nouveau récit. J’ai particulièrement apprécié les interrogations du héros face à sa place dans la société, et au rôle qu’il désire y jouer. De plus, l'arrivée de Rufus depuis Les Fils de la racaille permet à l'auteur de constituer un duo complémentaire très efficace (surtout dans sa dimension humoristique).
Mais si cet album est aussi réussi, c’est parce qu’il parvient à combiner plusieurs autres éléments.
Tout d’abord, une intrigue classique mais rondement menée. Le destin de ce vieil ermite m’a ému, les péripéties s’enchainent logiquement pour parvenir à la tragique conclusion.
A plusieurs égards, je trouve que ce troisième album se rapproche plus de l’univers d’un Etienne Davodeau (« Le Réflexe de survie », « Lulu Femme Nue ») que les précédents (que j’associais plus au travail de Baru). Raisons principales de cette comparaison : la tendresse, l’humour, l’humanité de la plupart des personnages de cet album, mais aussi son cadre plus champêtre, plus rural.
Chez Vlieger, certains « méchants » sont bien gentils en réalité. Aucun personnage n’est aussi simple qu’il le laisse croire. J’ai particulièrement apprécié le rôle du maire de cette petite ville. Il aurait été facile d’en faire un riche arrogant corruptible, mais l’artiste a opté pour une toute autre voie et je l’en remercie. Cette volonté de fréquemment nuancer le caractère de ses personnages est incontestablement devenue une marque de fabrique pour Vlieger, et une des raisons pour lesquelles j’aime tant ses albums.
Autre constante chez l’auteur : son rapport avec le handicap mental. Ce troisième album offre effectivement, à nouveau, un rôle à des personnages déficients mentaux. Ce pourrait n’être qu’anecdotique si cette tendance ne se répétait pas à chaque album … et si je n’étais pas moi-même concerné par cet aspect (de par mon travail). Je pense objectivement que cet élément contribue à mon appréciation de l’ensemble, mais ne trouvera sans doute pas semblable écho chez tous les lecteurs.
Malheureusement, si la petite fille est très réussie, le gamin est trop caricatural pour me convaincre. Ce n’est pas dans ses habitudes, mais Marc Vlieger a eu le tort de ne pas nuancer ce personnage. C’est un des rares sinon le seul reproche que je ferai au présent album.
J’aurais pourtant pu faire un autre reproche : sa colorisation. Car dans le genre audacieux, l’artiste frappe très fort. Mais finalement, je trouve au contraire cette colorisation très réussie. Cependant, lorsqu’il me confie vouloir continuer le processus dans les prochains épisodes, je dois bien avouer que Marc Vlieger me fait peur, car je ne parviens pas à imaginer plus pétant que son « rose » quasi fluo souvent employé dans le présent album (et, d’un autre côté, je me réjouis de voir ça …)
En guise de conclusion, je dirai qu’à nouveau, Marc Vlieger signe une œuvre pleine d’humanité, dont la principale qualité réside dans le charisme de ses personnages. Mais, pour la première fois, son intrigue m’a elle aussi totalement convaincu, tant elle constitue un terreau formidable pour l’épanouissement de ses multiples seconds rôles.
Une très belle réussite !
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Bravesland
La structure même du récit laisse augurer une suite palpitante ; on reconnaît le travail de DAVID qui pose les jalons prudemment tout comme dans Servitude. Le dessin est parfois imprécis mais ce n'est rien quant au ressenti général de qualité et d'adhésion au lieu et aux personnages. A suivre et à recommander.
Le Tueur
1er cycle :
Une BD bien sympa qui se lit assez vite. Le dessin est pas mal, sans etre genial, mais il colle bien à l'histoire. Un bon scenario, meme si j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs, notamment dans le tome 1, quand le tueur se pose des questions existencielles pendant des pages et des pages.
Par contre j'ai franchement bien accroché dès qu'il y avait un peu plus d'action.
L'intrigue est assez claire, on ne nous embrouille pas l'esprit. J'ai aimé les personnages, pas trop nombreux, on comprend bien leurs personnalités. Le tueur et Mariano dégagent un certain charisme par moment. Bref c'est très efficace.
En résumé je dirais que ca demarre doucement pour finir en beauté, ce qui d'ailleurs est bien plus appreciable que l'inverse. J'ai passé un très bon moment à la lecture du tueur.
2eme cycle :
Trois petites étoiles et c'est bien payé, car si le 6e tome démarre ce cycle de façon intéressante, je me suis plutôt ennuyé à la lecture du 7e tome. Ca n'avance pas, ça parle toujours autant en voies off. 10 pages pour nous lister les conflits et les guerres injustes dans ce bas monde, ça fait un peu beaucoup. Ca me donne un peu l'impression qu'il n'y a pas matière à faire un cycle de 3 albums, mais que comme il faut les faire, eh ben on brode comme on peut.
De plus je n'ai pas trop aimé le comportement du tueur avec la jeune cubaine, ça ne lui correspond pas...
Hyper l'hippo
Très chouette BD jeunesse ! Avec un graphisme très particulier et qui n'appartient qu'à lui, Nicolas Nemiri parvient à retranscrire de façon extrêmement lisible le scénario de JD Morvan. Style lisible donc, mais pas simpliste, le dessinateur gardant son goût pour les cadrages diversifiés et des belles couleurs. L'histoire quant à elle est bien sympa, proposant une belle variation sur le thème du compagnon de jeux d'un enfant. Son imagination est débordante, tout à fait dans le ton de ce que pourrait raconter un enfant. Bref, une bien belle BD. :)
Le Prince de la Nuit
C'est la troisième fois que je lis cette série, et je l'apprécie un peu plus à chaque lecture. Cette fresque vampirique à travers les âges et les générations de Rougemont est passionnante et j'aime beaucoup l'idée de nous faire vivre les tentatives de vengeance de cette famille maudite à toutes les époques depuis le moyen âge jusqu'au début du XXème siècle. Le dessin, dont j'apprécie assez moyennement l'usage et l'abus des hachures pour matérialiser les ombres, est très bon malgré quelques proportions hasardeuses dans les premiers tomes. Je ne suis pas fan du sosie en BD, entre Vanessa Paradis en couverture du T4 et Jean Gabin en commissaire à 6 mois de la retraite, c'est limite, mais ça reste anecdotique et la qualité de l'histoire pardonne largement le reste. Le trait et les couleurs sont meilleurs à chaque tome et la mise en page et les angles de vue gagnent en audace au fil des épisodes. Je trouve le 2ème cycle excellent, notamment "Le journal de Maximilien" et cette rencontre au château de Ruhenberg. Les paysages sous la neige sont de toute beauté et l'ambiance bien glauque et glaciale de ce château maudit au milieu de nulle part sont d'une qualité exceptionnelle. J'espère qu'il y aura un troisième cycle, comme la fin du 6ème tome le laisse espérer.
Lucky Luke
Lucky Luke est un western humoristique dans la plus pure tradition. Nous avons là une série distrayante. Cependant, elle est beaucoup trop longue: près de 80 albums! Cela se ressent avec une certaine inégalité selon les périodes et les différents auteurs qui se sont succédés. Le héros est devenu quasiment mythique à l’image d’«Astérix ». Pour beaucoup de collectionneur, il s'agit d'un incontournable de la BD qu'il faut absolument posséder. Les premiers scénarios de Goscinny apportent une qualité indéniable à la série. Cependant, les derniers ne sont pas en reste également. La reprise de Gerra est même salutaire. Une Bd qui n’a pas trop vieillie au contraire de « Blake et Mortimer » par exemple. On pourra simplement reprocher un léger manque de rythme et d'inspiration lié à cette surproduction commerciale. Je ne possède chez moi que les albums de la collection "Lucky Comic", et malheureusement pas les premiers qui reste étiqueté "Dupuis". Cela fait quand même près de 43 volumes! Rien que ça! L'achat pourra se réaliser dans les marchés aux puces où ces titres abondent largement.Je dois également avouer que ma note tient beaucoup compte d'un facteur affectif lié à mes lectures d'enfance. Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Les Souvenirs de Mamette
Je suis un inconditionnel de Mamette. Cette série est des plus savoureuses grâce au ton usité emprunt de sensibilité. Sans compter sur le dessin et les couleurs . . . un régal ! Et comme toute série qui a son petit succès (largement mérité ici), elle a droit à sa spin off. Le sujet ? La jeunesse de Mamette. Le premier opus conte l’arrivée de Mamette chez ses grands-parents vivant à la campagne. Pour une fille de la ville, les changements seront d’importance. Le ton de la série mère est préservé. On éprouve beaucoup de plaisir à découvrir le passé de cette mamie qui avait déjà à cette époque son petit caractère. L’histoire se déroulera en plusieurs chapitres, chaque chapitre formant un tome. Le premier chapitre se termine de belle manière. Et que dire des planches ? La galerie parle d’elle-même. C’est du beau travail ! Bref, un album plein de tendresse et de nostalgie. Chaudement recommandé !
L'Âme du Kyudo
Cette lecture dans l'âme du Kyudo s'est révélée très enrichissante de la pratique de ce sport dans le Japon médiéval du XVème siècle. C'était d'ailleurs plus qu'un sport puisque les enjeux entre clans étaient importants. Il s'agissait de tirer le plus grand nombre de flèches en 24 heures d'un bout à l'autre d'une galerie extérieure d'un temple. Il y avait comme une espèce de fièvre à battre le record. Les samouraïs qui n'y parvenaient pas se suicidaient sur le champ, tant l'honneur était quelque chose de primordial. Il y a incontestablement beaucoup de noblesse dans ce jeu qui pouvait se révéler fatal. J'ai adoré cette très longue lecture de 436 pages car elle retrace le chemin parcouru par un jeune paysan Kanza pour atteindre son but. Il veut d'abord venger la mort de son père mais sa quête se transformera vite par l'entrainement du tôshiya. Le schéma n'est pourtant pas nouveau : un jeune disciple essaie de dépasser sa condition physique et sa condition sociale également en accomplissant un exploit. Il se fait aider par un maître vieux et expérimenté et commence alors un dur entraînement. Cependant, le déroulement sera plus ardu que l'on ne pense car l'entraînement durera près de 10 ans. Il y a alors beaucoup plus de crédibilité dans l'action et dans l'effort accompli. Oui, j'aime ces valeurs que sont le travail et l'effort accompli pour parvenir à un but ultime à force de courage et de détermination. C'est quelque fois pénible en raison non seulement de la concurrence acharnée mais également des conditions climatiques dépendant de la chance. Il y a également les coups tordus, les tricheries et les tracasseries administratives. L'art du tir à l'arc a son manga culte. Je pense qu'on pourra difficilement faire mieux. A travers cela, il y a également l'émergence de valeurs intemporelles qui peuvent encore servir aujourd'hui. Les illusions, les doutes et les échecs font partie de la vie de chacun. Cela nous permet de progresser et de finalement trouver la voie de la réussite. En cela, cette lecture s'est trouvée enrichissante. Ce ne sont pas que des mots ou des flèches ...
Le Cabaret des Muses (Le Bordel des Muses)
Cette BD fourmille de bonnes idées graphiques, de clins d'œil auto-référent, d'allusions à l'histoire (artistique) du début du siècle précédent, de mises en case protéiformes, d'espièglerie sans jamais l'ombre d'un essoufflement de la part du dessinateur. Le scénario est tout d'abord inexistant puis prend de l'épaisseur pour finir complet à la fin du second tome (je n'ai pas lu les suivants). J'ai été emporté puis bercé par l'imaginaire de Gradimir Smudja : c'est très agréable !
Mauvais garçons
Décidément ces deux-là ont un grand talent ! On avait découvert Benjamin Flao et son trait réaliste dans La Ligne de fuite, il y a deux ans. A l'époque son trait me semblait manquer d'un peu de maturité, mais il me semblait voué à faire de grandes choses. C'est déjà chose faite avec ces "Mauvais garçons", cette chronique désenchantée de deux chiens fous que l'amour du flamenco consume. La plupart des planches sont juste magnifiques, une petite minorité manquant un peu de maîtrise. Mais le choix des cadrages, des ambiances et des plans montre la maturité du jeune auteur nantais. Son complice Christophe Dabitch a planté cette fois le décor en Andalousie, de nos jours, dans un village où le temps semble paresseux, où les deux héros traînent leur mélancolie au milieu des vieux qui radotent, mégotent, ergotent tout en sirotant leur jaja quotidien. Un village dont quelques tranches de vie sont montrées, comme des ponctuations à l'histoire de Manuel et Benito, l'un espagnol ayant vécu en France, l'autre d'origine gitane, si différents et si riches de cette différence... Leur amour du flamenco et des femmes les mènera à leur perte... ou pas. C'est dans ce jeu des nuances que se situe l'âme de ce diptyque plein de grâce, de splendeur et de rythme chaloupé. L'amour de la musique, après Rébétiko, semble inspirer les gens chez Futuropolis...
A l'ombre du Monde
Troisième tome des aventures de Brice, cet album est aussi le meilleurs … et le plus coloré. Alors, déjà que j’avais bien apprécié les récits précédents, vous imaginez aisément dans quel état d’excitation m’a laissé celui-là ! La recette devient classique. Brice garde tout son charisme et continue de grandir. Avec son personnage, Marc Vlieger signe un coup de maître, car il peut lui faire gagner de la maturité à chaque nouveau récit. J’ai particulièrement apprécié les interrogations du héros face à sa place dans la société, et au rôle qu’il désire y jouer. De plus, l'arrivée de Rufus depuis Les Fils de la racaille permet à l'auteur de constituer un duo complémentaire très efficace (surtout dans sa dimension humoristique). Mais si cet album est aussi réussi, c’est parce qu’il parvient à combiner plusieurs autres éléments. Tout d’abord, une intrigue classique mais rondement menée. Le destin de ce vieil ermite m’a ému, les péripéties s’enchainent logiquement pour parvenir à la tragique conclusion. A plusieurs égards, je trouve que ce troisième album se rapproche plus de l’univers d’un Etienne Davodeau (« Le Réflexe de survie », « Lulu Femme Nue ») que les précédents (que j’associais plus au travail de Baru). Raisons principales de cette comparaison : la tendresse, l’humour, l’humanité de la plupart des personnages de cet album, mais aussi son cadre plus champêtre, plus rural. Chez Vlieger, certains « méchants » sont bien gentils en réalité. Aucun personnage n’est aussi simple qu’il le laisse croire. J’ai particulièrement apprécié le rôle du maire de cette petite ville. Il aurait été facile d’en faire un riche arrogant corruptible, mais l’artiste a opté pour une toute autre voie et je l’en remercie. Cette volonté de fréquemment nuancer le caractère de ses personnages est incontestablement devenue une marque de fabrique pour Vlieger, et une des raisons pour lesquelles j’aime tant ses albums. Autre constante chez l’auteur : son rapport avec le handicap mental. Ce troisième album offre effectivement, à nouveau, un rôle à des personnages déficients mentaux. Ce pourrait n’être qu’anecdotique si cette tendance ne se répétait pas à chaque album … et si je n’étais pas moi-même concerné par cet aspect (de par mon travail). Je pense objectivement que cet élément contribue à mon appréciation de l’ensemble, mais ne trouvera sans doute pas semblable écho chez tous les lecteurs. Malheureusement, si la petite fille est très réussie, le gamin est trop caricatural pour me convaincre. Ce n’est pas dans ses habitudes, mais Marc Vlieger a eu le tort de ne pas nuancer ce personnage. C’est un des rares sinon le seul reproche que je ferai au présent album. J’aurais pourtant pu faire un autre reproche : sa colorisation. Car dans le genre audacieux, l’artiste frappe très fort. Mais finalement, je trouve au contraire cette colorisation très réussie. Cependant, lorsqu’il me confie vouloir continuer le processus dans les prochains épisodes, je dois bien avouer que Marc Vlieger me fait peur, car je ne parviens pas à imaginer plus pétant que son « rose » quasi fluo souvent employé dans le présent album (et, d’un autre côté, je me réjouis de voir ça …) En guise de conclusion, je dirai qu’à nouveau, Marc Vlieger signe une œuvre pleine d’humanité, dont la principale qualité réside dans le charisme de ses personnages. Mais, pour la première fois, son intrigue m’a elle aussi totalement convaincu, tant elle constitue un terreau formidable pour l’épanouissement de ses multiples seconds rôles. Une très belle réussite !