Les Fils de la racaille

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

De petits boulots en petits boulots, de squat en squat, la vie de Brice est basée sur le rythme de ses errances. Une fois de plus, il échoue dans un quartier qui n'est pas le sien. Sa route croise celle de Manu, sans domicile fixe. Ceci est le 2ème volet des tribulations de Brice. A voir aussi : Les Ames sombres A l'ombre du Monde


Banlieue Mirages

" La terre émet des ondes qui empoisonnent l'esprit des hommes et les rendent mauvais. ", voilà ce que pense Henri, adolescent simplet devenu fils unique depuis la disparition de son frère aîné dans le canal. Sa mère l'invective sans cesse, le rendant responsable de la mort de ce dernier. Son père, un colosse qui dirige une bande de routiers trafiquants, n'éprouve pour lui que haine et mépris. Pendant ce temps, un gang de dealers sillonne leur quartier industriel en ayant l'air d'y avoir perdu quelque chose. ! Et ce vagabond qui a sauté du viaduc, qu'est-il venu faire ici ? Qu'importe, Henri sait bien que la terre va les transformer en marionnettes sanglantes

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 27 Août 2008
Statut histoire One shot (2ème volet des tribulations de Brice) 1 tome paru

Couverture de la série Les Fils de la racaille © Delcourt 2008
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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05/09/2009 | Erik
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L'avatar du posteur Noirdésir

C’est le deuxième album de Marc Vlieger que je lis après L'Echangeur, et je dois dire qu’il confirme les qualités et les défauts de l’auteur. Parmi les qualités, un dessin plutôt réussi, qui permet de transcender les paysages de banlieue, un peu coupés du monde qui forment le décor de ses créations. Avec là aussi un quartier comme séparé du reste de la ville et du monde (par des infrastructures, mais aussi par une histoire particulière). Autre qualité, Marc Vlieger sait brosser le portrait de ses personnages, et créer des personnalités creusées auxquelles on s’attache facilement. C’est le cas ici de Brice, inadapté à une certaine forme de vie sociale – et qui va faire la connaissance d’un autre inadapté (jeune ado au cœur d’un terrible secret). Brice est aussi une sorte de hobo qui ne sait se fixer quelque part, et qui apporte une sorte de poésie au milieu de cet univers de béton (la violence de certaines relations entre les protagonistes est ici à l’unisson de l’univers froid des constructions – du pont, des entrepôts). Vlieger réintroduit la vie là où elle semblait vouloir disparaitre. J’ai parlé de défauts aussi, et c’est ce qui m’empêche d’aller au-delà des trois étoiles. Ces défauts concernent essentiellement le scénario. Plus que certaines invraisemblances, c’est surtout le manque de rythme, cette sorte d’ « aventure molle » qui fait alors ressortir de manière peut-être outrancière le positivisme forcené de Brice (même si on évite quand même la mièvrerie !).

08/10/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Deuxième album de Marc Vlieger paru dans la collection Mirages de Delcourt, Les Fils de la Racaille est en fait la suite de « Les Ames sombres ». On retrouve le personnage de Brice, jeune marginal sympathique et immature. Une des grandes forces de Marc Vlieger est de parvenir à créer des personnages bien plus complexes qu’il n’y parait. Chez lui, personne n’est tout blanc, personne n’est tout noir. L’innocence peut cacher une certaine cruauté, la cruauté peut cacher une certaine faiblesse. Par conséquent, si, de prime abord, les rôles semblent distribués dès le départ, on se rend compte au fil de la lecture que tout n’est peut-être pas aussi simple que cela. Et si notre première impression se révèle finalement être la bonne, elle sera aussi bien plus nuancée au terme du récit. Une deuxième grande force de l’artiste, c’est de concilier un univers relativement violent avec beaucoup d’humanité. L’humour est très présent dans cet album (et la séquence introductive est à hurler de rire, d’après moi), tout comme la tendresse (même si elle ne se niche pas là où on l’attend), et l’auteur aborde des thèmes délicats avec un style personnel qui me plait. Si je devais rapprocher son œuvre du travail d’un autre auteur, j’irais chercher du côté de Baru. Son univers est celui du béton, des banlieues, des laissés-pour-compte, les sentiments s’expriment à la truelle et à coup de grandes claques dans le dos, ou dans la gueule en fonction des affinités. Mais ce récit est aussi un récit d’aventure, et Marc Vlieger nous propose une intrigue riche en rebondissements. Bien menée, elle n’est cependant pas le véritable moteur de ce récit, qui demeure le profil de ses personnages. Graphiquement, l’album est (encore) plus net que « Les Ames sombres ». L’artiste a un trait précis, clair et assez anguleux, qui offre des mentons bien carrés à ses personnages (ce qui leur convient bien). Vlieger réalise également un beau travail au niveau des regards, par lesquels passent souvent beaucoup d’informations. Enfin, la colorisation est plus vive dans ce deuxième tome. Cette évolution est volontaire et se confirmera dans le troisième épisode de la série. Les amateurs de couleurs nuancées risquent d’être déçus par son aspect assez tranché, mais ce style m’a finalement plutôt bien plu. Un album dont je conseille la lecture bien plus pour le charisme des personnages que pour l’intrigue proposée. (Un très bon 3/5, limite 4/5)

28/10/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Du même auteur, j'avais lu Les Ames sombres il n'y a pas si longtemps. Je dois dire qu'il reprend un peu le même schéma. Nous avons encore un héros sans domicile fixe qui est une âme charitable au milieu de la racaille plongé dans divers trafic dont celui de la drogue. Il est également question de deux frères : l'un est beau et intelligent. L'autre est difforme et simple d'esprit et du coup, il est renié par ses parents. Lorsque notre héros croise la route des fils de la racaille, cela fait deux mois que l'un d'eux a disparu mystérieusement noyé dans le canal. S'agit 'il d'un accident de voltige ? S'agit 'il d'un meurtre ? ... Cela fleure bon la chronique sociale mais il s'agit avant tout d'un thriller dans la plus pure tradition. Il y aura même une évolution dans la psychologie de certains personnages qui semble être une traduction de foi en la bonté humaine. Bref, c'est comme si on avait une Amélie Poulain dans le milieu du squat et des dealers. A découvrir !

05/09/2009 (modifier)