Mukanda Tiodora

La nouvelle bande dessinée de Marcelo D’Salete, auteur de Angola Janga et Cumbe (Eisner Award 2018) est une histoire passionnante, basée sur des faits réels, dans une édition riche en documents historiques, comprenant des textes de l’historienne Cristina Wissenbach, une chronologie de la lutte abolitionniste à São Paulo et, pour la première fois, une reproduction intégrale des lettres de Tiodora.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Auteurs brésiliens Brésil Cà et Là Esclavage Les petits éditeurs indépendants
Au milieu du XIXe siècle, la population noire de São Paulo avait ses propres espaces, avec des églises, des quartiers et autres lieux de vie. Bien que le pouvoir était entièrement entre les mains des Blancs (dont beaucoup n’étaient pas si blancs), des milliers de Noirs - esclaves ou libres - exerçaient différents métiers : porteurs, blanchisseurs, marchands de fruits et légumes, etc. Parmi ces personnes, il y avait Tiodora Dias da Cunha, née en Afrique, séparée du reste de sa famille et vendue comme esclave à un chanoine de São Paulo. Par le biais de lettres à son mari et à son fils, Tiodora cherchait par tous les moyens à réunir l’argent nécessaire pour obtenir son affranchissement. Ces courriers ont été archivés suite à une enquête policière à laquelle elle se trouva mêlée. Mukanda Tiodora s’inspire de cette histoire.
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Date de parution | 19 Janvier 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


J'ai apprécié cette lecture à deux titres. Premièrement la thématique principale de l'esclavage n'est jamais épuisée . De plus la fiction proposée s'appuie sur des écrits attestés d'une ancienne esclave ce qui est très rare. Il y a une grande originalité qui tient à la découverte de l'ambiance du Brésil en 1866, une époque clé pour la fin de l'esclavagisme ( lois européennes, fin de la guerre de sécession aux USA, fin de la traite atlantique). L'exemple brésilien est vraiment intéressant car il montre l'émergence d'une société mixte ( sociale et ethnique) où l'écrit a eu sa place pour combattre l'esclavagisme de l'intérieur. La lecture de la BD est rapide mais exigeante et parle sans doute plus à un public initié à cause du vocabulaire local. De même la construction est parfois complexe et l'ensemble du récit ne prend sens qu'une fois la lecture terminée. Le graphisme s'appuie sur un trait épais très sombre et charbonneux. Cela produit une ambiance pesante qui colle bien à la thématique. Toutefois il est parfois difficile de faire la différence entre les origines des différents personnages et de savoir si telle ou telle action est due au racisme ou au banditisme. Le plus de l'ouvrage se trouve dans l'important dossier quasi universitaire qui suit la partie dessinée. Il est composé d'écrit d'universitaires, de la traduction des lettres de Tio, de photos et d'une importante bibliographie. Une série utile pour compléter ses connaissances sur le sujet. Un bon 3


Je me retrouve dans l’avis et la déception de Cacal69. En effet, le sujet est a priori intéressant, et on sent que l’auteur est passionné et s’est solidement documenté. D’ailleurs, le texte de présentation, le glossaire, le dossier final sont les parties qui m’ont le plus intéressé. Il s’agit ici de l’esclavage au Brésil au XIXème siècle, l’album s’inspirant des lettres écrites par une esclaves cherchant à obtenir l’argent pour acheter sa liberté. J’ai aussi apprécié le travail graphique, plutôt original, avec un Noir et Blanc assez charbonneux, au rendu parfois proche de la gravure. Malheureusement, j’ai traversé cette lecture sans réellement accrocher. D’abord parce que, si le dessin est en soi agréable, la mise en pages ne le rend pas toujours très clair. Et surtout, les esclaves, et le personnage de Tiodora en particulier ne m’ont ici pas vraiment captivé. On ne s’attache pas à elle. La faute sans doute à une narration sans passion, décousue, manquant parfois de clarté (je ne savais pas toujours qui était qui). En plus, « l’intrigue » elle-même n’est pas toujours très claire, et elle est en tout cas un peu « légère ». Bref, je salue le travail de recherche et une certaine originalité du dessin, mais le rendu m’a clairement déçu. Note réelle 2,5/5.


Grosse déception. Un BD qui m'intéresse depuis sa sortie, mon sixième sens s'était mis en alerte à chaque fois que je l'avais dans les mains, mais son sujet et son graphisme m'ont eu à l'usure. Mal m'en a pris. Tiodora est une femme originaire d'Afrique centrale née au début du XIXe siècle. Elle sera capturée et emmenée au Brésil pour servir d'esclave. Elle va être séparée de son mari et de son fils, dès lors elle n'aura de cesse de les retrouver. C'est à partir des lettres de Tiodora que Marcelo D'Salete va bâtir ce roman graphique. Des lettres retrouvées dans les archives d'un tribunal suite au procès de celui qui les a écrites, car Tiodora, analphabète, faisait écrire ses lettres par une tierce personne. Une BD qui commence par une préface de l'auteur. Un récit fictif qui prend naissance à partir des missives de Tiodora qu'elle adresse à son mari et son fils, où elle explique qu'elle économise pour pouvoir acheter sa liberté. L'action se déroule en 1866 sur deux journées, le temps de faire écrire une lettre et de suivre son cheminement. Mes gros reproches, un récit peu clair avec des facilités scénaristiques, le courant abolitionniste n'est pas assez développé et le personnage de Tiodora ne m'a inspiré aucune empathie, ni les autres d'ailleurs. J'ai survolé cette histoire sans aucune émotion. Un truc agaçant, l'auteur emploie souvent le jargon local et ces mots sont accompagnés par un astérisque qui renvoie à un glossaire en fin d'album, pas très pratique ces allers-retours. Chaque chapitre commence par un extrait de lettre de Tiodora. Une lecture rapide, de nombreuses planches sans texte. Un album qui se termine par un très gros dossier qui m'en a beaucoup plus appris sur cette période charnière au Brésil que les 174 pages précédentes. Intervention de l'historienne Cristina Wissenbach, reproduction des lettres de Tiodora, photos de la ville de Sao Paulo à cette période et une chronologie de la lutte contre l'esclavage. Le point fort de cette BD. La partie graphique est réussie, un beau noir et blanc charbonneux, mais il demande un minimum de concentration pour ne pas confondre certains personnages. Note réelle : 2,5.
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