J'ai dû m'y prendre à deux fois pour venir à bout des deux premiers tomes. Tout d'abord parce que je préfère le style d'Alfred dans Abraxas par exemple, ici le trait hachuré et moins précis m'a pas mal déroutée et ne m'a pas aidée à rentrer dans l'histoire. Après lecture des deux tomes je m'y suis faite et je dirai même qu'aujourd'hui il me plaît.
Question scénario ça a été le même topo, le premier tome qui tourne autour de plusieurs histoires d'amour ne m'a pas plu, mais j'avais la sensation d'avoir manqué quelque chose, de ne pas m'être laissée emporter dans cette société totalitaire et n'être restée qu'à la surface du récit. Je me suis donc lancée dans la relecture du premier tome et la lecture du second et j'ai enfin accroché. J'ai trouvé le second opus nettement meilleur, et même si les amourettes du tome 1 m'ont encore une fois un peu fatiguée, elles posent les bases des relations entre les personnages, ce qui prend tout son sens dans la suite des évènements. Par ailleurs je me suis finalement beaucoup attachée aux personnages et à leurs personnalités. Plus on avance et plus le récit devient noir, je n'ai qu'une hâte c'est de connaître la suite.
"Onomatopées" est un album auquel je suis tout particulièrement attachée : en effet, je suis une grande admiratrice de l'œuvre de Frederik Peeters et j'étais enceinte de ma fille quasiment exactement en même temps que sa compagne... et si sa grossesse, qui fait l'objet du livre, était plus angoissante que la mienne du fait de sa séropositivité, il n'en demeure pas moins que de nombreuses pages entrent en résonance avec mon propre vécu.
On sent que Peeters a dessiné ces pages sans penser au départ à les publier, et qu'il y livre beaucoup d'images et de pensées intimes. On peut ainsi parfois se sentir un peu voyeur en lisant "onomatopées", mais il reste des pages très émouvantes sur ses angoisses, ses joies, et l'amour avec lequel il dessine les rondeurs de sa femme.
Ce titre reste toutefois une œuvre à part dans sa bibliographie, un drôle de livre plus spontané mais moins construit que ses autres (chef-d' )oeuvres. Bref, je ne sais si un public autre que celui des "jeunes-parents-fans-de-Peeters" peut y trouver son compte.
L'album en lui-même est beau mais de facture extrêmement fragile. Je n'en conseille pas l'achat car, publié à l'époque à compte d'auteur à 500 exemplaires, cet album est depuis devenu très recherché des collectionneurs et se vend à prix d'or.
Après le diptyque sur Dracula, Pascal Croci nous revient avec ce one-shot sur Elisabeth Bathory.
Il reprend d'ailleurs le personnage de Jonathan Harker, qui découvre les notes de soeur Agatha sur cette mystérieuse femme. Ce tome, même si indépendant du diptyque, s'insère donc au milieu du deuxième tome...
On retrouve dans Elisabeth tout ce qu'on retrouvait dans le diptyque :
- une narration un peu décousue,
- les voix-off racontant l'histoire,
- une ambiance "malsaine" et gothique,
- des planches époustouflantes et magnifiques,
- une très belle colorisation.
Et, comme pour le diptyque, on retrouve la même difficulté à plonger totalement dans l'histoire.
Le début déjà déconcerte : un personnage qui rêve dans un rêve et qui donc se réveille deux fois... (pas certain d'ailleurs de comprendre l'utilité de cette introduction)
Ensuite, le fait qu'il n'y ait pas vraiment de continuité dans les différentes scènes : on suit Elisabeth à différents moments de sa vie, on passe au procès, puis on revient dans un épisode de sa vie... Mais, d'un autre côté, comme l'histoire est extraite d'un journal, cette narration peut s'expliquer...
Au final, on obtient donc un album déconcertant, mais oh combien jouissif une fois immergé dedans.
PS1 : la "révélation finale" fait qu'on a envie de relire l'album.
PS2 : certaines scènes sont, en effet, vraiment gores et malsaines. Ames sensibles s'abstenir.
Ce diptyque est assez déconcertant, du point de vue de la narration.
Le premier tome nous raconte comment Vlad Tepes est devenu Dracula.
Le deuxième tome est une mise en image de certains passages du livre de Bram Stoker.
Dans les deux cas, l'auteur a pris le parti de ne pas faire une narration linéaire, mais plutôt (et surtout dans le deuxième) d'illustrer des périodes de la vie des personnages.
Ce qui fait qu'on obtient une histoire parfois décousue et, il est vrai, pas toujours facile à suivre et à digérer. De plus, il est important (de nouveau, surtout pour le deuxième tome) de connaître l'histoire (savoir qui est Van Helsing, par exemple). Mais n'empêche, cette lecture m'a donné envie de redécouvrir le roman...
Et au niveau du graphisme, c'est une pure merveille : une ambiance gothique à souhait, des paysages grandioses, des couleurs adéquatement choisies. De vrai bonheur quoi...
Mais, il est vrai que rentrer dans cette BD n'est pas des plus simple. C'est pourquoi je n'ai mis "que 4 étoiles"...
Quand j'ai feuilleté pour la première fois "mauvais garçons" ça a été un choc graphique. Un vrai coup de foudre. Le dessin y est sublime, précis et spontané, avec je trouve un petit côté Pratt mais avec un amour du modelé en plus... c'est vraiment beau. Je pourrais passer des heures rien qu'à me repaître de ces images et de ces séquences tellement elles me transportent. Un vrai, réel coup de cœur, comme je n'en ai pas eu depuis longtemps.
Le scénario quant à lui semble dicté par l'envie qu'a eu le dessinateur de représenter telle ou telle séquence : une corrida entre un homme et son chien, un groupe de flamenco qui joue, chante et danse, deux amoureux qui s'enlacent dans la verdure... cela a l'avantage de produire des saynètes belles et inspirées, mais rend l'histoire quelque peu décousue, ce qui pourra en rebuter certains. J'ai personnellement bien aimé, bien que je sois restée un peu sur ma faim.
Mais aucun, non, aucun amoureux du beau dessin ne devrait passer à côté de cet album graphiquement exceptionnel.
Litteul Kevin est un peu l’univers du stéréotype du biker et du non biker (qui apparait bien rarement). Une espèce d’hybride entre le « Joe Bar Team » version custom et « Le Petit Spirou » un peu plus trash.
Et j’accroche parce qu’on est dans le stéréotype assumé et surtout habile.
Le dessin de Coyote est super riche, plein de vie et de dynamisme. Tout est fouillé et travaillé, on est à la limite de la caricature, car le trait est rond et souvent excessif (comme la poitrine des personnages féminins !). Le tout colle parfaitement au ton donné par Coyote à ses mini récits.
Tout n’est pas toujours d’une finesse extraordinaire, mais de nombreuses chutes tombent juste et m’ont bien fait rire.
A mon sens le personnage le plus drôle étant celui du père, à la fois grosse brute machiste et au cœur tendre comme du beurre, mené par le bout du nez (ou du sein) par sa femme.
Je viens de me rendre compte que je n’ai pas encore avisé cette bd qui est pourtant un des piliers de ma bibliothèque.
J’ai eu la chance de tomber dessus quasiment à la sortie du premier tome et ça a été pour moi une vraie claque.
Je suis en admiration devant les dessins de Ledroit qui ont gagné en maturité jusqu'à ce qu’il laisse la place à Pontet, dont je suis un peu moins fan. Je trouve le trait de ce dernier un peu plus grossier en comparaison de celui de Ledroit. Mais bon la barre était haute et je trouve néanmoins que Pontet a su parfaitement s’inscrire dans la continuité de l’ambiance créée par Ledroit après une petite période de chauffe.
Au scénario, Froideval, nous livre une histoire complexe riche en rebondissements. L’ascension de Wismerhill est forte de péripéties et de rencontres avec des personnages riches garnissant un univers complexe où les alliances sont nombreuses et fragiles.
Bon, objectivement, le niveau des différents tomes est quand même assez inégal. Certains tomes sont d’une grande fadeur scénaristique, mais sont largement rattrapés par ceux qui tirent cette série vers le haut.
Au final, on a une série d’un très bon niveau, où chaque tome nous donne envie de savoir avidement ce qu’il va advenir de notre jeune héros.
La fin me laisse un peu sur ma faim (ah ah !), il reste pour moi quelques questions sans réponse, mais l’art de la conclusion peut être souvent casse gueule et la sortie ici est honorable.
Je n'aime pas tout ce que fait Davodeau, ça dépend dans quel registre il œuvre. Disons que ses récits "documentaires à fort engagement" type Les Mauvaises gens ne m'ont pas plu, alors que j'ai bien plus accroché à ses albums où il nous raconte des histoires romancées (Chute de Vélo par exemple). Ce Lulu femme nue rentrant largement dans la seconde catégorie, j'ai bien accroché.
Très bien même. Cette histoire simple m'a parlé. Évidement par son contenu, la vie de cette héroïne qui à basculée sur un coup de tête. Mais j'ai aussi beaucoup accroché à la construction du récit. Grâce à la narration qui est vraiment maîtrisée. Grâce au déroulement du récit qui fait planer une ambiance mystérieuse au début, puis qui nous dévoile peu à peu des bribes de réponses, qui elles mêmes amènent de nouvelles interrogations. De telle sorte qu'on est toujours pris par l'histoire, avec une grande question : que s'est-il passée ensuite ? Où est-elle en ce moment ?
Au final, c'est une simple histoire de la vie mais très bien racontée, donc ça m'a captivé.
Le tome 2 est en peu en dessous, j'ai eu du mal à croire à certaines péripéties (principalement la relation amicale qui se tisse entre Lulu et la vieille dame) mais bon la lecture reste plaisante et j'avais quand même bien envie de découvrir le final de cette histoire.
Watchmen n’est pas un comic mainstream de super-héros. Ce n’est pas que ça ! Arrêter sa pensée à cette conclusion serait lui faire injure.
En effet, à partir de ce qui pourrait n’être qu’une banale histoire de meurtres en série de super-héros, Alan Moore nous livre une vertigineuse réflexion sur quelques sujets essentiels comme le sens (et l’intérêt ?) de la vie et de la mort, le destin (hasard ou déterminisme), l’illusion du temps et quelques considérations de macro-économie et de géopolitique tout-à-fait intéressantes.
Pour avoir déjà lu From Hell, je savais que Moore est un auteur puissant qui livre des histoires riches, de la lecture desquelles on ressort marqué et admiratif.
Ici, chaque personnage (super-héros) semble représenter une certaine façon d’appréhender le monde :
- Froidement analytique et calculatrice (Ozymandias)
- Prédatrice, soumise à ses plus bas instincts, opportuniste et sans scrupules (le Comédien)
- Romantique et sentimentale (le Hibou)
- Détachée des considérations affectives, purement cérébrale (Doc Manhattan)
- Manichéenne mais nourrie d’une perception biaisée de la réalité (Rorschach)
Le personnage de Laurie Juspeczyk (sorte de super-héroïne malgré elle) enfin, échappe à une description aussi concise, et pour cela peut-être, il est très attachant.
Mais à mes yeux le plus fascinant, le plus charismatique, le plus intéressant est Doc Manhattan, que Moore présente comme “une certaine forme d’organisation électromagnétique ressemblant à une conscience”. Ce personnage, qui n’est pas sans rappeler l’homme floristique de Swamp Thing a, comme lui, subi une violente et irréversible mutation tant mentale que physiologique. Cette mutation, à l’origine de ses super pouvoirs va transformer sa vision du monde. Assez ironiquement, Moore inflige à ce personnage qui se destinait initialement au métier d’horloger, une expérience qui va lui faire ressentir au plus profond de lui-même la relativité du temps !
Fort de cette révélation, et de ses super pouvoirs bien pratiques pour survivre sur Mars, et parce qu’il n’est plus un être humain, mais une sorte de Deus ex-machina, Doc Manhattan assis sur un rocher tel Le Penseur de Rodin, tient des propos d’une grande pertinence sur la nécessité (ou non) de la vie humaine (“un phénomène bien surestimé” selon lui) et sur le miracle que constitue le-dit phénomène, un authentique et improbable miracle, dont Moore pointe cependant la banalité.
Le débat métaphysique entre Laurie et Manhattan dans ce chapitre-là est l’un de mes passages préférés.
Outre qu’il rappelle quelques vérités salutaires sur l’apparition de la vie sur terre, ce qui fait du bien en cette période ou les théories créationnistes refont surface, ce passage est assez fascinant, poétique et, tout simplement, beau.
La Terre, pas plus que Mars, n’a besoin de la vie humaine. Mais chaque être humain est un miracle hautement improbable. Merci monsieur Moore pour cette audacieuse vision des choses !
Il y a encore beaucoup à dire sur ce monumental album. En effet, Moore -formidablement secondé par Dave Gibbons au dessin- n’est pas avare de trouvailles en tous genres. Il affectionne les métaphores visuelles pour caractériser ses personnages. Le chapitre consacré à Rorschach en est truffé, Moore glissant par exemple habilement d’une parodie de scène d’amour aux taches du masque du super-héros. Je pense aussi à la scène dans laquelle Dan rêve qu’il fait l’amour avec Laurie après un déshabillage mutuel riche de sens. Il use aussi abondamment (comme déjà largement mentionné dans les précédents avis) de la mise en parallèle de deux récits a priori sans lien. Mais chez Moore, le concomitant n’est jamais fortuit : la BD que lit le gamin fait écho aux propos désabusés du vendeur de journaux sur la marche du monde ;)
Moore est un homme qui a beaucoup d’idées à exprimer, il se sert de son histoire pour nous livrer sa vision pessimiste du monde (et accessoirement de la mort), de l’équilibre précaire entre les super-puissances et de la façon dont cette période de guerre froide (une époque “sur [laquelle] pèse l’ombre d’une guerre sans après-guerre”) a agi sur ceux qui la vivaient.
Parmi les défauts qu’on lui reproche : son exécrable mise en couleurs. C’est vrai que dans les premiers instants de la lecture, on se dit “beurk, c’est immonde !” mais l’intrigue et l’atmosphère particulière ont vite fait de reléguer au second plan les horribles couleurs flashy. Ceci dit, je pense que le magnifique coup de crayon de Gibbons serait magnifié par un sobre noir & blanc.
On reproche aussi à Watchmen sa lenteur. Ca m’a rappelé une conversation que j’avais eue avec un copain à propos de Radiohead : il trouvait leur musique lente et pour lui c’était un défaut. Quelle idée absurde ! La lenteur est une caractéristique, pas un défaut !!! Il y a tellement de profondeur, de richesse, d’intelligence dans les scénarios de Moore qu’ils ont besoin de place et de temps pour s’exprimer pleinement. Ainsi, Moore dilate son scénario à l’envi, mais ce n’est jamais gratuit !
Je n’ai lu les textes de fin de chapitre qu’en deuxième lecture ; ils lui donnent un autre éclairage sur chaque personnage ou sur le contexte géopolitique. Ils permettent aussi de mesurer le colossal travail fourni par Moore, et l’ingéniosité de sa construction narrative.
J’ai dû rendre mon exemplaire de Watchmen avant d’avoir eu le temps de finir de les lire tous et je le regrette. Je reste sur l’impression d’avoir du quitter un riche musée avant d’avoir pu en visiter toutes les salles. Impression frustrante, mais promesse de futures relectures passionnantes !
C’est le genre de BD propre à susciter des échanges d’une grande richesse, des discussions passionnées à perte de vue, entre lecteurs- pour peu qu’on aime ça- sur les sujets les plus variés. C’est aussi ça, la grande force de Watchmen !
Une dernière chose : si vous l’achetez en français, préférez l’édition Delcourt, traduite par Jean-Patrick Manchette !
« Daredevil - Renaissance » offre un bon moment de lecture avec une histoire dense, riche et fouillée. Qui est au scénario ? Frank Miller ! Ce qui explique sûrement la qualité objective de ce beau one shot.
Graphiquement, on se situe dans la plus pure tradition comics. Le dessin est de bonne facture. Quant à la colorisation... et bien c’est un peu - comme d’habitude - une déception même si ça ne gène pas le moins du monde à la lecture.
Le découpage est souvent excellent et donne un rythme tout à fait spécial à l’album.
Si ce one shot vaut la peine d’être lu, c’est avant tout pour son scénario et la psychologie des personnages.
Karen, l’ex petite amie de Matt Murdock alias Daredevil est une junkie. En manque, elle révèle la véritable identité de Daredevil pour une dose. Cette information remonte jusqu’aux oreilles du Caïd. Ce dernier, seigneur du crime à New York, fait ainsi perdre à Matt Murdock tout ce qui lui est cher : son métier, son appartement, absolument tout. La descente au enfer prend fin par une renaissance : celle de Matt Murdock, celle de l’homme sans peur qui va aller au-delà de ce qu’il perdu pour renaître de ses cendres.
Il est intéressant de voir que sans son costume, le super héros n’est rien. Pas par perte de pouvoir ou d’effet, mais simplement parce que si le super héros est indestructible, son alter ego, son alias, lui n’est qu’un homme normal : il a besoin d’un toit, de manger, de travailler, de dormir, de payer ses factures... il est vulnérable et accessible. C’est d’ailleurs à Matt Murdock et non à Daredevil que le Caïd s’attaque pour faire chuter l’homme sans peur.
Je regrette seulement que parfois le ton soit si dramatique. Matt Murdock est accablé, triste, seul trahi et parfois je trouve que Miller se complait un peu trop dans le registre du drame.
Note réelle : 3,75/5
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Le Désespoir du Singe
J'ai dû m'y prendre à deux fois pour venir à bout des deux premiers tomes. Tout d'abord parce que je préfère le style d'Alfred dans Abraxas par exemple, ici le trait hachuré et moins précis m'a pas mal déroutée et ne m'a pas aidée à rentrer dans l'histoire. Après lecture des deux tomes je m'y suis faite et je dirai même qu'aujourd'hui il me plaît. Question scénario ça a été le même topo, le premier tome qui tourne autour de plusieurs histoires d'amour ne m'a pas plu, mais j'avais la sensation d'avoir manqué quelque chose, de ne pas m'être laissée emporter dans cette société totalitaire et n'être restée qu'à la surface du récit. Je me suis donc lancée dans la relecture du premier tome et la lecture du second et j'ai enfin accroché. J'ai trouvé le second opus nettement meilleur, et même si les amourettes du tome 1 m'ont encore une fois un peu fatiguée, elles posent les bases des relations entre les personnages, ce qui prend tout son sens dans la suite des évènements. Par ailleurs je me suis finalement beaucoup attachée aux personnages et à leurs personnalités. Plus on avance et plus le récit devient noir, je n'ai qu'une hâte c'est de connaître la suite.
Onomatopées
"Onomatopées" est un album auquel je suis tout particulièrement attachée : en effet, je suis une grande admiratrice de l'œuvre de Frederik Peeters et j'étais enceinte de ma fille quasiment exactement en même temps que sa compagne... et si sa grossesse, qui fait l'objet du livre, était plus angoissante que la mienne du fait de sa séropositivité, il n'en demeure pas moins que de nombreuses pages entrent en résonance avec mon propre vécu. On sent que Peeters a dessiné ces pages sans penser au départ à les publier, et qu'il y livre beaucoup d'images et de pensées intimes. On peut ainsi parfois se sentir un peu voyeur en lisant "onomatopées", mais il reste des pages très émouvantes sur ses angoisses, ses joies, et l'amour avec lequel il dessine les rondeurs de sa femme. Ce titre reste toutefois une œuvre à part dans sa bibliographie, un drôle de livre plus spontané mais moins construit que ses autres (chef-d' )oeuvres. Bref, je ne sais si un public autre que celui des "jeunes-parents-fans-de-Peeters" peut y trouver son compte. L'album en lui-même est beau mais de facture extrêmement fragile. Je n'en conseille pas l'achat car, publié à l'époque à compte d'auteur à 500 exemplaires, cet album est depuis devenu très recherché des collectionneurs et se vend à prix d'or.
Elizabeth Bathory
Après le diptyque sur Dracula, Pascal Croci nous revient avec ce one-shot sur Elisabeth Bathory. Il reprend d'ailleurs le personnage de Jonathan Harker, qui découvre les notes de soeur Agatha sur cette mystérieuse femme. Ce tome, même si indépendant du diptyque, s'insère donc au milieu du deuxième tome... On retrouve dans Elisabeth tout ce qu'on retrouvait dans le diptyque : - une narration un peu décousue, - les voix-off racontant l'histoire, - une ambiance "malsaine" et gothique, - des planches époustouflantes et magnifiques, - une très belle colorisation. Et, comme pour le diptyque, on retrouve la même difficulté à plonger totalement dans l'histoire. Le début déjà déconcerte : un personnage qui rêve dans un rêve et qui donc se réveille deux fois... (pas certain d'ailleurs de comprendre l'utilité de cette introduction) Ensuite, le fait qu'il n'y ait pas vraiment de continuité dans les différentes scènes : on suit Elisabeth à différents moments de sa vie, on passe au procès, puis on revient dans un épisode de sa vie... Mais, d'un autre côté, comme l'histoire est extraite d'un journal, cette narration peut s'expliquer... Au final, on obtient donc un album déconcertant, mais oh combien jouissif une fois immergé dedans. PS1 : la "révélation finale" fait qu'on a envie de relire l'album. PS2 : certaines scènes sont, en effet, vraiment gores et malsaines. Ames sensibles s'abstenir.
Dracula, le prince valaque Vlad Tepes
Ce diptyque est assez déconcertant, du point de vue de la narration. Le premier tome nous raconte comment Vlad Tepes est devenu Dracula. Le deuxième tome est une mise en image de certains passages du livre de Bram Stoker. Dans les deux cas, l'auteur a pris le parti de ne pas faire une narration linéaire, mais plutôt (et surtout dans le deuxième) d'illustrer des périodes de la vie des personnages. Ce qui fait qu'on obtient une histoire parfois décousue et, il est vrai, pas toujours facile à suivre et à digérer. De plus, il est important (de nouveau, surtout pour le deuxième tome) de connaître l'histoire (savoir qui est Van Helsing, par exemple). Mais n'empêche, cette lecture m'a donné envie de redécouvrir le roman... Et au niveau du graphisme, c'est une pure merveille : une ambiance gothique à souhait, des paysages grandioses, des couleurs adéquatement choisies. De vrai bonheur quoi... Mais, il est vrai que rentrer dans cette BD n'est pas des plus simple. C'est pourquoi je n'ai mis "que 4 étoiles"...
Mauvais garçons
Quand j'ai feuilleté pour la première fois "mauvais garçons" ça a été un choc graphique. Un vrai coup de foudre. Le dessin y est sublime, précis et spontané, avec je trouve un petit côté Pratt mais avec un amour du modelé en plus... c'est vraiment beau. Je pourrais passer des heures rien qu'à me repaître de ces images et de ces séquences tellement elles me transportent. Un vrai, réel coup de cœur, comme je n'en ai pas eu depuis longtemps. Le scénario quant à lui semble dicté par l'envie qu'a eu le dessinateur de représenter telle ou telle séquence : une corrida entre un homme et son chien, un groupe de flamenco qui joue, chante et danse, deux amoureux qui s'enlacent dans la verdure... cela a l'avantage de produire des saynètes belles et inspirées, mais rend l'histoire quelque peu décousue, ce qui pourra en rebuter certains. J'ai personnellement bien aimé, bien que je sois restée un peu sur ma faim. Mais aucun, non, aucun amoureux du beau dessin ne devrait passer à côté de cet album graphiquement exceptionnel.
Litteul Kévin
Litteul Kevin est un peu l’univers du stéréotype du biker et du non biker (qui apparait bien rarement). Une espèce d’hybride entre le « Joe Bar Team » version custom et « Le Petit Spirou » un peu plus trash. Et j’accroche parce qu’on est dans le stéréotype assumé et surtout habile. Le dessin de Coyote est super riche, plein de vie et de dynamisme. Tout est fouillé et travaillé, on est à la limite de la caricature, car le trait est rond et souvent excessif (comme la poitrine des personnages féminins !). Le tout colle parfaitement au ton donné par Coyote à ses mini récits. Tout n’est pas toujours d’une finesse extraordinaire, mais de nombreuses chutes tombent juste et m’ont bien fait rire. A mon sens le personnage le plus drôle étant celui du père, à la fois grosse brute machiste et au cœur tendre comme du beurre, mené par le bout du nez (ou du sein) par sa femme.
Chroniques de la lune noire
Je viens de me rendre compte que je n’ai pas encore avisé cette bd qui est pourtant un des piliers de ma bibliothèque. J’ai eu la chance de tomber dessus quasiment à la sortie du premier tome et ça a été pour moi une vraie claque. Je suis en admiration devant les dessins de Ledroit qui ont gagné en maturité jusqu'à ce qu’il laisse la place à Pontet, dont je suis un peu moins fan. Je trouve le trait de ce dernier un peu plus grossier en comparaison de celui de Ledroit. Mais bon la barre était haute et je trouve néanmoins que Pontet a su parfaitement s’inscrire dans la continuité de l’ambiance créée par Ledroit après une petite période de chauffe. Au scénario, Froideval, nous livre une histoire complexe riche en rebondissements. L’ascension de Wismerhill est forte de péripéties et de rencontres avec des personnages riches garnissant un univers complexe où les alliances sont nombreuses et fragiles. Bon, objectivement, le niveau des différents tomes est quand même assez inégal. Certains tomes sont d’une grande fadeur scénaristique, mais sont largement rattrapés par ceux qui tirent cette série vers le haut. Au final, on a une série d’un très bon niveau, où chaque tome nous donne envie de savoir avidement ce qu’il va advenir de notre jeune héros. La fin me laisse un peu sur ma faim (ah ah !), il reste pour moi quelques questions sans réponse, mais l’art de la conclusion peut être souvent casse gueule et la sortie ici est honorable.
Lulu Femme Nue
Je n'aime pas tout ce que fait Davodeau, ça dépend dans quel registre il œuvre. Disons que ses récits "documentaires à fort engagement" type Les Mauvaises gens ne m'ont pas plu, alors que j'ai bien plus accroché à ses albums où il nous raconte des histoires romancées (Chute de Vélo par exemple). Ce Lulu femme nue rentrant largement dans la seconde catégorie, j'ai bien accroché. Très bien même. Cette histoire simple m'a parlé. Évidement par son contenu, la vie de cette héroïne qui à basculée sur un coup de tête. Mais j'ai aussi beaucoup accroché à la construction du récit. Grâce à la narration qui est vraiment maîtrisée. Grâce au déroulement du récit qui fait planer une ambiance mystérieuse au début, puis qui nous dévoile peu à peu des bribes de réponses, qui elles mêmes amènent de nouvelles interrogations. De telle sorte qu'on est toujours pris par l'histoire, avec une grande question : que s'est-il passée ensuite ? Où est-elle en ce moment ? Au final, c'est une simple histoire de la vie mais très bien racontée, donc ça m'a captivé. Le tome 2 est en peu en dessous, j'ai eu du mal à croire à certaines péripéties (principalement la relation amicale qui se tisse entre Lulu et la vieille dame) mais bon la lecture reste plaisante et j'avais quand même bien envie de découvrir le final de cette histoire.
Watchmen
Watchmen n’est pas un comic mainstream de super-héros. Ce n’est pas que ça ! Arrêter sa pensée à cette conclusion serait lui faire injure. En effet, à partir de ce qui pourrait n’être qu’une banale histoire de meurtres en série de super-héros, Alan Moore nous livre une vertigineuse réflexion sur quelques sujets essentiels comme le sens (et l’intérêt ?) de la vie et de la mort, le destin (hasard ou déterminisme), l’illusion du temps et quelques considérations de macro-économie et de géopolitique tout-à-fait intéressantes. Pour avoir déjà lu From Hell, je savais que Moore est un auteur puissant qui livre des histoires riches, de la lecture desquelles on ressort marqué et admiratif. Ici, chaque personnage (super-héros) semble représenter une certaine façon d’appréhender le monde : - Froidement analytique et calculatrice (Ozymandias) - Prédatrice, soumise à ses plus bas instincts, opportuniste et sans scrupules (le Comédien) - Romantique et sentimentale (le Hibou) - Détachée des considérations affectives, purement cérébrale (Doc Manhattan) - Manichéenne mais nourrie d’une perception biaisée de la réalité (Rorschach) Le personnage de Laurie Juspeczyk (sorte de super-héroïne malgré elle) enfin, échappe à une description aussi concise, et pour cela peut-être, il est très attachant. Mais à mes yeux le plus fascinant, le plus charismatique, le plus intéressant est Doc Manhattan, que Moore présente comme “une certaine forme d’organisation électromagnétique ressemblant à une conscience”. Ce personnage, qui n’est pas sans rappeler l’homme floristique de Swamp Thing a, comme lui, subi une violente et irréversible mutation tant mentale que physiologique. Cette mutation, à l’origine de ses super pouvoirs va transformer sa vision du monde. Assez ironiquement, Moore inflige à ce personnage qui se destinait initialement au métier d’horloger, une expérience qui va lui faire ressentir au plus profond de lui-même la relativité du temps ! Fort de cette révélation, et de ses super pouvoirs bien pratiques pour survivre sur Mars, et parce qu’il n’est plus un être humain, mais une sorte de Deus ex-machina, Doc Manhattan assis sur un rocher tel Le Penseur de Rodin, tient des propos d’une grande pertinence sur la nécessité (ou non) de la vie humaine (“un phénomène bien surestimé” selon lui) et sur le miracle que constitue le-dit phénomène, un authentique et improbable miracle, dont Moore pointe cependant la banalité. Le débat métaphysique entre Laurie et Manhattan dans ce chapitre-là est l’un de mes passages préférés. Outre qu’il rappelle quelques vérités salutaires sur l’apparition de la vie sur terre, ce qui fait du bien en cette période ou les théories créationnistes refont surface, ce passage est assez fascinant, poétique et, tout simplement, beau. La Terre, pas plus que Mars, n’a besoin de la vie humaine. Mais chaque être humain est un miracle hautement improbable. Merci monsieur Moore pour cette audacieuse vision des choses ! Il y a encore beaucoup à dire sur ce monumental album. En effet, Moore -formidablement secondé par Dave Gibbons au dessin- n’est pas avare de trouvailles en tous genres. Il affectionne les métaphores visuelles pour caractériser ses personnages. Le chapitre consacré à Rorschach en est truffé, Moore glissant par exemple habilement d’une parodie de scène d’amour aux taches du masque du super-héros. Je pense aussi à la scène dans laquelle Dan rêve qu’il fait l’amour avec Laurie après un déshabillage mutuel riche de sens. Il use aussi abondamment (comme déjà largement mentionné dans les précédents avis) de la mise en parallèle de deux récits a priori sans lien. Mais chez Moore, le concomitant n’est jamais fortuit : la BD que lit le gamin fait écho aux propos désabusés du vendeur de journaux sur la marche du monde ;) Moore est un homme qui a beaucoup d’idées à exprimer, il se sert de son histoire pour nous livrer sa vision pessimiste du monde (et accessoirement de la mort), de l’équilibre précaire entre les super-puissances et de la façon dont cette période de guerre froide (une époque “sur [laquelle] pèse l’ombre d’une guerre sans après-guerre”) a agi sur ceux qui la vivaient. Parmi les défauts qu’on lui reproche : son exécrable mise en couleurs. C’est vrai que dans les premiers instants de la lecture, on se dit “beurk, c’est immonde !” mais l’intrigue et l’atmosphère particulière ont vite fait de reléguer au second plan les horribles couleurs flashy. Ceci dit, je pense que le magnifique coup de crayon de Gibbons serait magnifié par un sobre noir & blanc. On reproche aussi à Watchmen sa lenteur. Ca m’a rappelé une conversation que j’avais eue avec un copain à propos de Radiohead : il trouvait leur musique lente et pour lui c’était un défaut. Quelle idée absurde ! La lenteur est une caractéristique, pas un défaut !!! Il y a tellement de profondeur, de richesse, d’intelligence dans les scénarios de Moore qu’ils ont besoin de place et de temps pour s’exprimer pleinement. Ainsi, Moore dilate son scénario à l’envi, mais ce n’est jamais gratuit ! Je n’ai lu les textes de fin de chapitre qu’en deuxième lecture ; ils lui donnent un autre éclairage sur chaque personnage ou sur le contexte géopolitique. Ils permettent aussi de mesurer le colossal travail fourni par Moore, et l’ingéniosité de sa construction narrative. J’ai dû rendre mon exemplaire de Watchmen avant d’avoir eu le temps de finir de les lire tous et je le regrette. Je reste sur l’impression d’avoir du quitter un riche musée avant d’avoir pu en visiter toutes les salles. Impression frustrante, mais promesse de futures relectures passionnantes ! C’est le genre de BD propre à susciter des échanges d’une grande richesse, des discussions passionnées à perte de vue, entre lecteurs- pour peu qu’on aime ça- sur les sujets les plus variés. C’est aussi ça, la grande force de Watchmen ! Une dernière chose : si vous l’achetez en français, préférez l’édition Delcourt, traduite par Jean-Patrick Manchette !
Daredevil - Renaissance (Justice aveugle)
« Daredevil - Renaissance » offre un bon moment de lecture avec une histoire dense, riche et fouillée. Qui est au scénario ? Frank Miller ! Ce qui explique sûrement la qualité objective de ce beau one shot. Graphiquement, on se situe dans la plus pure tradition comics. Le dessin est de bonne facture. Quant à la colorisation... et bien c’est un peu - comme d’habitude - une déception même si ça ne gène pas le moins du monde à la lecture. Le découpage est souvent excellent et donne un rythme tout à fait spécial à l’album. Si ce one shot vaut la peine d’être lu, c’est avant tout pour son scénario et la psychologie des personnages. Karen, l’ex petite amie de Matt Murdock alias Daredevil est une junkie. En manque, elle révèle la véritable identité de Daredevil pour une dose. Cette information remonte jusqu’aux oreilles du Caïd. Ce dernier, seigneur du crime à New York, fait ainsi perdre à Matt Murdock tout ce qui lui est cher : son métier, son appartement, absolument tout. La descente au enfer prend fin par une renaissance : celle de Matt Murdock, celle de l’homme sans peur qui va aller au-delà de ce qu’il perdu pour renaître de ses cendres. Il est intéressant de voir que sans son costume, le super héros n’est rien. Pas par perte de pouvoir ou d’effet, mais simplement parce que si le super héros est indestructible, son alter ego, son alias, lui n’est qu’un homme normal : il a besoin d’un toit, de manger, de travailler, de dormir, de payer ses factures... il est vulnérable et accessible. C’est d’ailleurs à Matt Murdock et non à Daredevil que le Caïd s’attaque pour faire chuter l’homme sans peur. Je regrette seulement que parfois le ton soit si dramatique. Matt Murdock est accablé, triste, seul trahi et parfois je trouve que Miller se complait un peu trop dans le registre du drame. Note réelle : 3,75/5