Au premier abord, ce pavé ne paraît guère engageant. Plus de 350 pages de noir et blanc peut, pour moi en tout cas, sembler quelque peu rebutant, surtout si l'on a aucune information sur la qualité de l'album. Puis on rentre chez soi, on ouvre le livre et les craintes s'estompent.
Ce qui me rebutait un peu, à savoir le noir et blanc, se révèle en fait être diablement efficace. Bien que les visages se ressemblent un peu trop à mon goût, je n'ai rien à redire sur le reste. En général, le dessin et le découpage participent grandement à instaurer une ambiance confinée, parfois oppressante. On se retrouve alors pris dans la toile tissée par Charles Burns, embarqués malgré nous dans le quotidien de ces adolescents touchés par une maladie d'origine mystérieuse transmise sexuellement.
On pourrait voir dans cette étrange maladie une métaphore filée du sida mais il n'en est rien. Bien qu'elle détruise irrémédiablement la vie de ceux qui la contractent, son origine ne sera pas expliquée, et tel n'est d'ailleurs pas le but. Fans d'aventure et de récits bourrins, passez votre chemin. Car ici il n'est pas question de foncer dans le tas. C'est même l'inverse qui se produit. On s'attache à suivre le cheminement psychologique des protagonistes, que l'on suit à tour de rôle. En effet, l'auteur a pris le parti de briser son récit, de répartir les chapitres entre les protagonistes. La deuxième particularité narrative consiste à romancer quelque peu le récit via des voix off à la première personne qui nous dévoilent les pensées du protagoniste suivi ou tout simplement l'allure du paysage. J'ai particulièrement apprécié ce dernier procédé car j'ai du mal à me sentir impliqué lorsque je suis en présence de cases contemplatives.
Au final, une BD assez chouette grâce à son ambiance sombre et mystérieuse, renforcée par la proximité des personnages. La thématique est également intéressante et assez bien amenée, à savoir le sentiment d'exclusion chez les adolescents.
Note finale: 3.5/5
J'avais découvert cette BD il y a quelques années ; coup de coeur!
Un personnage principal attachant, dont seule une dépression peut expliquer l'éloignement de sa famille sans l'avoir prévenue, et que des rencontres vont permettre d'avancer. Des rencontres certes un peu "cliché" : une jeune fille en crise, une vieille dame comme dans les contes, un couple amical...
Une sorte de lenteur dans le récit, un peu de dépression mais pas du désespoir, de la douceur. Ceux qui n'aiment que les BD violentes n'aimeront pas évidemment.
Des personnages masculins dont le visage évoquent ceux de Tardi. Un hommage discret?
Le traitement quasi cinématographique du graphisme et du récit (plans divers, champ, contre-champ, plongée, contre-plongée, "caméra" subjective, flash-back) en font une BD qui pourrait être utilisée en première année d'option cinéma.
Alors... une BD pour s'exercer à différentes choses ? Ce qui expliquerait qu'il n'y a pas eu de suite? En cherchant à la commander sur l'internet, je viens de l'apprendre.
Finalement, une raison de plus pour (re)commander cette BD : elle est unique. La première d'une série qui n'existera pas.
A moins que les auteurs ne changent d'avis ...
Même si je ne les ai pas tous lus, je suis persuadé que quelque soit l'album de cette série que vous preniez, vous y trouverez autant de perles page après page. Car Sempé a un don incroyable pour la mise en page, l'observation de ses prochains et l'humour.
Ses illustrations en une page ou ses petites bandes dessinées sont toutes excellemment construites et belles. J'ai une fois de plus été bluffé de me rendre compte sur chaque image à quel point l'oeil est dirigé exactement là où l'auteur le désire : une vue d'ensemble d'abord, puis on se rapproche du sujet, on le parcoure et enfin on tombe sur l'élément humoristique qui donne sa formidable saveur au tout. Dans d'autre cas, tout l'humour est contenu dans le texte qui accompagne et souligne parfaitement l'image. Quoiqu'il en soit, c'est incroyablement efficace et le plus mauvais gag de ces recueils attire au minimum le sourire.
C'est beau, c'est tendre et c'est très joliment humain.
On sort de cette lecture avec le coeur léger et le sourire aux lèvres.
La couverture est déjà attirante, je me suis demandée ce que faisait ce bonhomme tout seul sur son estrade et à l'ouverture de la bd j'ai été encore plus intriguée par son contenu. Il m'est difficile de décrire ce dessin qui m'a plu instantanément, les visages et leurs expressions sont parfaitement réussis, de plus il y a une quantité extraordinaire de personnages et le summum c'est que ce sont des gens que l'on pourrait croiser dans la rue, point de pinbèches sur-poumonés, point de mâles athlétiques, la beauté de cette bd réside justement dans son naturel.
Le scénario se compose d'histoires indépendantes qui n'ont pas toutes de lien entre elles, sauf celles qui touchent de près à la vie de Mr. Arenas l'hypnotiseur. C'est un polar mené sur un ton un peu désabusé et surtout très calme, ça m'a fait penser aux enquêtes de l'inspecteur Derick. Même M. Arenas a un petit air de ressemblance avec ce dernier, à la différence que celui-ci n'est pas policier mais hypnotiseur et c'est sur les planches d'un petit théâtre qu'il gagne sa vie en hypnotisant des personnes, qui pour la plupart cherchent un secret enfoui en eux, car la réputation de réussite de M. Arenas n'est plus à faire.
Évidemment l'histoire personnelle de ce dernier fait autant office de liant entre ces histoires que d'intrigue principale. C'est vraiment bien pensé, ça se prend au sérieux juste ce qu'il faut et l'humour est subtil et léger. Le suspense est presque parfait, quasiment à aucun moment on ne sait vraiment où on va, de plus la psychologie des personnages est bien développée d'autant que ceux-ci sont assez nombreux.
J'ai hâte de voir les prochaines productions de ces deux auteurs.
La guerre des OGM est une bd documentaire qui nous explique ce que sont ces fameux organismes génétiquement modifiés et pourquoi ils sont dangereux pour l'homme et son environnement. Il y a un véritable parti pris de la part des auteurs alors qu'au départ, j'espérais que cela reste plutôt neutre. C'est vrai que je croyais naïvement que les OGM étaient peut-être une solution aux famines à travers le tiers-monde et l'avenir d'une humanité en voie de surpopulation. J'ai plutôt confiance en la Science comme d'autres feraient confiance en la Foi divine.
La démonstration des auteurs a été assez convaincante. Cela souligne bien les différents dangers ! Je comprends mieux les passions que cela déchaîne à travers le monde.
Mais attention, je le répète : je n'approuve aucunement la violence par les actes et les voies de fait réalisés au mépris de la loi. Ce récit aborde également le combat de José Bové et d'autres leaders altermondialistes à travers le monde. Leurs méthodes sont plutôt musclées, on le sait. Ils se battent pour une cause qu'ils croient juste pour sauver la nature et l'homme. Il ne faut pas jouer aux apprentis sorciers avec les plantes ou sinon gare !
J'ai quand même encore un petit doute qui demeure. J'aimerais entendre la voix de ceux qui défendent les OGM pour pouvoir me faire une idée concrète. Si nos auteurs ont raison, cela ferait très peur et je n'ose pas croire un tel schéma catastrophique. Les OGM sont également utilisés à bon escient dans le domaine médical et pharmaceutique sans que cela ne pose de graves problèmes. Les auteurs ont pris soin de bien faire la distinction au début de leur démonstration. En tout cas, le débat est assez intéressant.
Cette bd aura eu le mérite de m'apprendre de manière approfondie quels sont les véritables enjeux de la guerre des OGM. J'avais récemment visité une exposition assez mal faite je dois dire où je n'avais rien retenu de concret. Cette bd documentaire a été plutôt un bon moyen d'expression et de compréhension. J'ai bien aimé le fait que chaque aspect du problème a été étudié dans les différents chapitres : la définition, l'histoire, le cadre juridique et scientifique, la guerre industrielle ...
Maintenant, je ne suis pas totalement dupe. Sous le couvert du progrès, une seule multinationale agricole ayant à coeur d'exploiter son brevet sur des organismes vivants peut entraîner un véritable bouleversement de la nature. Comme dit, il y a de quoi s'interroger !
J'étais surprise de voir Ottonegger dire dans son avis : "Un scénario à faire trembler de peur Letendre (La Quête de l'Oiseau du Temps)", j'ai pensé que peut-être dans son enthousiasme il exagérait un peu mais je suis bien d'accord avec cette remarque, sans aller jusqu'à faire trembler Letendre, je trouve ces deux séries tout aussi innovantes l'une que l'autre.
Ce qui fâche un peu dans Le Matin de Suaires Brûlés c'est que le premier tome n'est pas vraiment accrocheur, il est un peu confus ou trop mystérieux et sans être repoussant il ne donne pas une furieuse envie de continuer. Mais en passant au second puis aux suivants l'intérêt grandit de façon exponentielle et l'originalité de cette histoire prend alors toute son ampleur. La fin est superbe et surtout elle est en forme d'épilogue, on saura tout sur les personnages jusqu'au bout du bout.
Lukinburg a une narration parfaite dans un style presque poétique ponctué de petites pensées philosophiques, ce qui tranche avec la cruauté et la dureté de certaines scènes. Il a aussi introduit dans son récit quelques données de notre propre histoire ce qui lui donne une touche de réalisme bien agréable. Juste pour sa narration cette bd vaut déjà son pesant de cacahuètes.
J'ai moins apprécié le personnage de Iannah, trop plantureuse, qui n'a rien d'original mais qu'il faut bien servir au lectorat mâle. J'ai eu un coup de cœur particulier pour Oumbaba et Piou, personnages pleins d'humour et attachants au possible.
Graphiquement j'aime beaucoup de style de Tandiang malgré un tome 3 un peu inférieur aux autres et un tome 4 qui revient presque au niveau des deux premiers, cela dit cette petite baisse de régime n'enlève rien à la qualité de l'ensemble.
Arf ! Bouzard me fait rire ! C'est pas toujours le cas mais il a quand même le don pour me faire souvent éclater de rire.
J'avais moyennement accroché à The autobiography of me too. Il y avait beaucoup de passages marrants dans cette parodie de biographie mais d'autres passages tombaient un peu plus à plat à mon goût.
Avec The Autobiography of a Mitroll, même s'il reprend les mêmes personnages, il pousse la parodie un peu plus loin et passe du recueil d'histoires courtes à une longue histoire en plusieurs tomes. Il y insère une dose de fantastique ou du moins la promesse de fantastique. Il y ajoute aussi un voyage initiatique à la recherche d'un père inconnu. Et il nous offre enfin l'exotisme et le danger avec un décor affreusement... breton.
Et franchement, j'ai bien ri.
Bouzard est doué pour l'humour décalé et il fait souvent mouche avec moi. On pourrait craindre qu'une longue histoire dilue les gags à moins de paraitre lourde ou artificielle, mais j'ai trouvé cette histoire de mitroll très bien équilibrée. J'étais à la fois curieux de savoir la suite, heureux du voyage proposé et de l'aventure au coin du bois et amateur des bons mots et des gags pince-sans-rire qui parsèment les planches.
Une heureuse lecture !
Très belle bande dessinée. J'ai été épaté sur le fait que les personnages sont très ressemblant à la réalité en plus c'est une histoire vraie ! Le dessin est bien fait. La série est composée de 6 albums.
Il n'empêche que je plains Yann, ou L'Épervier c'est la même personne : leur aventure se passe en Guyane mais je ne dit pas dans quel album.
Je pensais avoir affaire à une aventure « fantasy » très traditionnelle, dans la lignée de La Quête de l'Oiseau du Temps et autres Légendes des Contrées Oubliées (un héros, une quête, des personnages secondaires rigolos, des paysages magnifiques, etc.). J’étais loin de m’attendre à une telle diatribe, qui ne raconte certes rien de nouveau mais qui en met plein la gueule aux religions et leurs satanées croisades.
L’intrigue est passionnante (même si je trouve que le rythme fléchit un peu dans le tome 3), les contrées décrites absolument superbes, et la fin m’a beaucoup plu. Quel cynisme, quelle fatalité, comment ne pas ressentir du dégoût après la tirade du prêtre qui explique gentiment que « on s’en fiche que les faits soient erronés et que des innocents meurent pour rien, le plus important, c’est de faire survivre la foi ! »
Voila, je ne mets « que » 4/5 à cause d’un tome 3 que j’ai trouvé moins prenant, mais sinon c’est du tout bon… et à mort l’intégrisme et l’intolérance !
Au début de ma lecture je n'ai pas été très convaincue, le dessin est trop artificiel et informatisé à outrance, mais après quelques planches d'adaptation il s'est révélé être très agréable, surtout dans les décors qui sont somptueux. Concernant les visages, ceux des plus âgés sont bien meilleurs que ceux des jeunes…
J'ai aussi rencontré quelques difficultés concernant le scénario. Au début le ton est assez théâtral ce qui m'a gênée un peu, mais quelques pages plus loin les dialogues deviennent plus naturels et fluides. Ensuite ce début d'histoire est finalement assez classique, le héros déchu qui reprend du service… Et puis le petit côté incestueux de deux personnages m'a aussi un peu dérangée, vu que le papa est passablement débectant.
Malgré tout je dois bien avouer qu'au fil des pages j'ai été de plus en plus conquise par les personnages bien travaillés psychologiquement, ainsi que par l'histoire qui n'a aucun temps mort, en dehors de celui un peu lourd où on nous raconte par le menu le passé de tout ce petit monde. La fin nous harponne avec un bon suspense qui donne une furieuse envie d'avoir la suite sans attendre.
J'ajouterai pour finir, qu'il n'y a pour l'instant dans ce récit ni magie ni monstres, rien qui pourrait faire penser au genre fantasy, c'est de la pure aventure, si ce n'est les décors façon Le Seigneur des Anneaux et quelques noms similaires.
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Black Hole
Au premier abord, ce pavé ne paraît guère engageant. Plus de 350 pages de noir et blanc peut, pour moi en tout cas, sembler quelque peu rebutant, surtout si l'on a aucune information sur la qualité de l'album. Puis on rentre chez soi, on ouvre le livre et les craintes s'estompent. Ce qui me rebutait un peu, à savoir le noir et blanc, se révèle en fait être diablement efficace. Bien que les visages se ressemblent un peu trop à mon goût, je n'ai rien à redire sur le reste. En général, le dessin et le découpage participent grandement à instaurer une ambiance confinée, parfois oppressante. On se retrouve alors pris dans la toile tissée par Charles Burns, embarqués malgré nous dans le quotidien de ces adolescents touchés par une maladie d'origine mystérieuse transmise sexuellement. On pourrait voir dans cette étrange maladie une métaphore filée du sida mais il n'en est rien. Bien qu'elle détruise irrémédiablement la vie de ceux qui la contractent, son origine ne sera pas expliquée, et tel n'est d'ailleurs pas le but. Fans d'aventure et de récits bourrins, passez votre chemin. Car ici il n'est pas question de foncer dans le tas. C'est même l'inverse qui se produit. On s'attache à suivre le cheminement psychologique des protagonistes, que l'on suit à tour de rôle. En effet, l'auteur a pris le parti de briser son récit, de répartir les chapitres entre les protagonistes. La deuxième particularité narrative consiste à romancer quelque peu le récit via des voix off à la première personne qui nous dévoilent les pensées du protagoniste suivi ou tout simplement l'allure du paysage. J'ai particulièrement apprécié ce dernier procédé car j'ai du mal à me sentir impliqué lorsque je suis en présence de cases contemplatives. Au final, une BD assez chouette grâce à son ambiance sombre et mystérieuse, renforcée par la proximité des personnages. La thématique est également intéressante et assez bien amenée, à savoir le sentiment d'exclusion chez les adolescents. Note finale: 3.5/5
Solo (Sternis)
J'avais découvert cette BD il y a quelques années ; coup de coeur! Un personnage principal attachant, dont seule une dépression peut expliquer l'éloignement de sa famille sans l'avoir prévenue, et que des rencontres vont permettre d'avancer. Des rencontres certes un peu "cliché" : une jeune fille en crise, une vieille dame comme dans les contes, un couple amical... Une sorte de lenteur dans le récit, un peu de dépression mais pas du désespoir, de la douceur. Ceux qui n'aiment que les BD violentes n'aimeront pas évidemment. Des personnages masculins dont le visage évoquent ceux de Tardi. Un hommage discret? Le traitement quasi cinématographique du graphisme et du récit (plans divers, champ, contre-champ, plongée, contre-plongée, "caméra" subjective, flash-back) en font une BD qui pourrait être utilisée en première année d'option cinéma. Alors... une BD pour s'exercer à différentes choses ? Ce qui expliquerait qu'il n'y a pas eu de suite? En cherchant à la commander sur l'internet, je viens de l'apprendre. Finalement, une raison de plus pour (re)commander cette BD : elle est unique. La première d'une série qui n'existera pas. A moins que les auteurs ne changent d'avis ...
Quelques...
Même si je ne les ai pas tous lus, je suis persuadé que quelque soit l'album de cette série que vous preniez, vous y trouverez autant de perles page après page. Car Sempé a un don incroyable pour la mise en page, l'observation de ses prochains et l'humour. Ses illustrations en une page ou ses petites bandes dessinées sont toutes excellemment construites et belles. J'ai une fois de plus été bluffé de me rendre compte sur chaque image à quel point l'oeil est dirigé exactement là où l'auteur le désire : une vue d'ensemble d'abord, puis on se rapproche du sujet, on le parcoure et enfin on tombe sur l'élément humoristique qui donne sa formidable saveur au tout. Dans d'autre cas, tout l'humour est contenu dans le texte qui accompagne et souligne parfaitement l'image. Quoiqu'il en soit, c'est incroyablement efficace et le plus mauvais gag de ces recueils attire au minimum le sourire. C'est beau, c'est tendre et c'est très joliment humain. On sort de cette lecture avec le coeur léger et le sourire aux lèvres.
L'Hypnotiseur
La couverture est déjà attirante, je me suis demandée ce que faisait ce bonhomme tout seul sur son estrade et à l'ouverture de la bd j'ai été encore plus intriguée par son contenu. Il m'est difficile de décrire ce dessin qui m'a plu instantanément, les visages et leurs expressions sont parfaitement réussis, de plus il y a une quantité extraordinaire de personnages et le summum c'est que ce sont des gens que l'on pourrait croiser dans la rue, point de pinbèches sur-poumonés, point de mâles athlétiques, la beauté de cette bd réside justement dans son naturel. Le scénario se compose d'histoires indépendantes qui n'ont pas toutes de lien entre elles, sauf celles qui touchent de près à la vie de Mr. Arenas l'hypnotiseur. C'est un polar mené sur un ton un peu désabusé et surtout très calme, ça m'a fait penser aux enquêtes de l'inspecteur Derick. Même M. Arenas a un petit air de ressemblance avec ce dernier, à la différence que celui-ci n'est pas policier mais hypnotiseur et c'est sur les planches d'un petit théâtre qu'il gagne sa vie en hypnotisant des personnes, qui pour la plupart cherchent un secret enfoui en eux, car la réputation de réussite de M. Arenas n'est plus à faire. Évidemment l'histoire personnelle de ce dernier fait autant office de liant entre ces histoires que d'intrigue principale. C'est vraiment bien pensé, ça se prend au sérieux juste ce qu'il faut et l'humour est subtil et léger. Le suspense est presque parfait, quasiment à aucun moment on ne sait vraiment où on va, de plus la psychologie des personnages est bien développée d'autant que ceux-ci sont assez nombreux. J'ai hâte de voir les prochaines productions de ces deux auteurs.
La Guerre des OGM
La guerre des OGM est une bd documentaire qui nous explique ce que sont ces fameux organismes génétiquement modifiés et pourquoi ils sont dangereux pour l'homme et son environnement. Il y a un véritable parti pris de la part des auteurs alors qu'au départ, j'espérais que cela reste plutôt neutre. C'est vrai que je croyais naïvement que les OGM étaient peut-être une solution aux famines à travers le tiers-monde et l'avenir d'une humanité en voie de surpopulation. J'ai plutôt confiance en la Science comme d'autres feraient confiance en la Foi divine. La démonstration des auteurs a été assez convaincante. Cela souligne bien les différents dangers ! Je comprends mieux les passions que cela déchaîne à travers le monde. Mais attention, je le répète : je n'approuve aucunement la violence par les actes et les voies de fait réalisés au mépris de la loi. Ce récit aborde également le combat de José Bové et d'autres leaders altermondialistes à travers le monde. Leurs méthodes sont plutôt musclées, on le sait. Ils se battent pour une cause qu'ils croient juste pour sauver la nature et l'homme. Il ne faut pas jouer aux apprentis sorciers avec les plantes ou sinon gare ! J'ai quand même encore un petit doute qui demeure. J'aimerais entendre la voix de ceux qui défendent les OGM pour pouvoir me faire une idée concrète. Si nos auteurs ont raison, cela ferait très peur et je n'ose pas croire un tel schéma catastrophique. Les OGM sont également utilisés à bon escient dans le domaine médical et pharmaceutique sans que cela ne pose de graves problèmes. Les auteurs ont pris soin de bien faire la distinction au début de leur démonstration. En tout cas, le débat est assez intéressant. Cette bd aura eu le mérite de m'apprendre de manière approfondie quels sont les véritables enjeux de la guerre des OGM. J'avais récemment visité une exposition assez mal faite je dois dire où je n'avais rien retenu de concret. Cette bd documentaire a été plutôt un bon moyen d'expression et de compréhension. J'ai bien aimé le fait que chaque aspect du problème a été étudié dans les différents chapitres : la définition, l'histoire, le cadre juridique et scientifique, la guerre industrielle ... Maintenant, je ne suis pas totalement dupe. Sous le couvert du progrès, une seule multinationale agricole ayant à coeur d'exploiter son brevet sur des organismes vivants peut entraîner un véritable bouleversement de la nature. Comme dit, il y a de quoi s'interroger !
Le Matin des suaires brûlés
J'étais surprise de voir Ottonegger dire dans son avis : "Un scénario à faire trembler de peur Letendre (La Quête de l'Oiseau du Temps)", j'ai pensé que peut-être dans son enthousiasme il exagérait un peu mais je suis bien d'accord avec cette remarque, sans aller jusqu'à faire trembler Letendre, je trouve ces deux séries tout aussi innovantes l'une que l'autre. Ce qui fâche un peu dans Le Matin de Suaires Brûlés c'est que le premier tome n'est pas vraiment accrocheur, il est un peu confus ou trop mystérieux et sans être repoussant il ne donne pas une furieuse envie de continuer. Mais en passant au second puis aux suivants l'intérêt grandit de façon exponentielle et l'originalité de cette histoire prend alors toute son ampleur. La fin est superbe et surtout elle est en forme d'épilogue, on saura tout sur les personnages jusqu'au bout du bout. Lukinburg a une narration parfaite dans un style presque poétique ponctué de petites pensées philosophiques, ce qui tranche avec la cruauté et la dureté de certaines scènes. Il a aussi introduit dans son récit quelques données de notre propre histoire ce qui lui donne une touche de réalisme bien agréable. Juste pour sa narration cette bd vaut déjà son pesant de cacahuètes. J'ai moins apprécié le personnage de Iannah, trop plantureuse, qui n'a rien d'original mais qu'il faut bien servir au lectorat mâle. J'ai eu un coup de cœur particulier pour Oumbaba et Piou, personnages pleins d'humour et attachants au possible. Graphiquement j'aime beaucoup de style de Tandiang malgré un tome 3 un peu inférieur aux autres et un tome 4 qui revient presque au niveau des deux premiers, cela dit cette petite baisse de régime n'enlève rien à la qualité de l'ensemble.
The Autobiography of a Mitroll
Arf ! Bouzard me fait rire ! C'est pas toujours le cas mais il a quand même le don pour me faire souvent éclater de rire. J'avais moyennement accroché à The autobiography of me too. Il y avait beaucoup de passages marrants dans cette parodie de biographie mais d'autres passages tombaient un peu plus à plat à mon goût. Avec The Autobiography of a Mitroll, même s'il reprend les mêmes personnages, il pousse la parodie un peu plus loin et passe du recueil d'histoires courtes à une longue histoire en plusieurs tomes. Il y insère une dose de fantastique ou du moins la promesse de fantastique. Il y ajoute aussi un voyage initiatique à la recherche d'un père inconnu. Et il nous offre enfin l'exotisme et le danger avec un décor affreusement... breton. Et franchement, j'ai bien ri. Bouzard est doué pour l'humour décalé et il fait souvent mouche avec moi. On pourrait craindre qu'une longue histoire dilue les gags à moins de paraitre lourde ou artificielle, mais j'ai trouvé cette histoire de mitroll très bien équilibrée. J'étais à la fois curieux de savoir la suite, heureux du voyage proposé et de l'aventure au coin du bois et amateur des bons mots et des gags pince-sans-rire qui parsèment les planches. Une heureuse lecture !
L'Epervier
Très belle bande dessinée. J'ai été épaté sur le fait que les personnages sont très ressemblant à la réalité en plus c'est une histoire vraie ! Le dessin est bien fait. La série est composée de 6 albums. Il n'empêche que je plains Yann, ou L'Épervier c'est la même personne : leur aventure se passe en Guyane mais je ne dit pas dans quel album.
Alim le tanneur
Je pensais avoir affaire à une aventure « fantasy » très traditionnelle, dans la lignée de La Quête de l'Oiseau du Temps et autres Légendes des Contrées Oubliées (un héros, une quête, des personnages secondaires rigolos, des paysages magnifiques, etc.). J’étais loin de m’attendre à une telle diatribe, qui ne raconte certes rien de nouveau mais qui en met plein la gueule aux religions et leurs satanées croisades. L’intrigue est passionnante (même si je trouve que le rythme fléchit un peu dans le tome 3), les contrées décrites absolument superbes, et la fin m’a beaucoup plu. Quel cynisme, quelle fatalité, comment ne pas ressentir du dégoût après la tirade du prêtre qui explique gentiment que « on s’en fiche que les faits soient erronés et que des innocents meurent pour rien, le plus important, c’est de faire survivre la foi ! » Voila, je ne mets « que » 4/5 à cause d’un tome 3 que j’ai trouvé moins prenant, mais sinon c’est du tout bon… et à mort l’intégrisme et l’intolérance !
Le Banni
Au début de ma lecture je n'ai pas été très convaincue, le dessin est trop artificiel et informatisé à outrance, mais après quelques planches d'adaptation il s'est révélé être très agréable, surtout dans les décors qui sont somptueux. Concernant les visages, ceux des plus âgés sont bien meilleurs que ceux des jeunes… J'ai aussi rencontré quelques difficultés concernant le scénario. Au début le ton est assez théâtral ce qui m'a gênée un peu, mais quelques pages plus loin les dialogues deviennent plus naturels et fluides. Ensuite ce début d'histoire est finalement assez classique, le héros déchu qui reprend du service… Et puis le petit côté incestueux de deux personnages m'a aussi un peu dérangée, vu que le papa est passablement débectant. Malgré tout je dois bien avouer qu'au fil des pages j'ai été de plus en plus conquise par les personnages bien travaillés psychologiquement, ainsi que par l'histoire qui n'a aucun temps mort, en dehors de celui un peu lourd où on nous raconte par le menu le passé de tout ce petit monde. La fin nous harponne avec un bon suspense qui donne une furieuse envie d'avoir la suite sans attendre. J'ajouterai pour finir, qu'il n'y a pour l'instant dans ce récit ni magie ni monstres, rien qui pourrait faire penser au genre fantasy, c'est de la pure aventure, si ce n'est les décors façon Le Seigneur des Anneaux et quelques noms similaires.