Il m'a fallu un tout petit peu de temps pour vraiment apprécier le dessin, mais une fois l'adaptation faite, force est de constater qu'il est superbe!
Quant à l'histoire, il est intéressant de voir comment l'auteur a su créer une histoire typique d'héroic fantasy (le groupe classique d'aventuriers) dans un contexte historique, celui des croisades. Et ca fonctionne!
Ensuite, la BD se termine par un twist particulièrement excitant, qui donne envie de voir la suite! Bref, l'une des bonnes surprises du moment!
Je vois que Petit Vampire ne remporte pas le succès qu'il mérite. Sfar avec cette série arrive encore une fois à m'épater, il cible tous les lecteurs avec succès, les plus jeunes - à partir de 8 ans - avec des histoires qui font un peu peur et les adultes qui la liront le sourire aux lèvres. La narration est plutôt naïve, ce qui est normal pour une série jeunesse, mais à côté de ça Sfar y a introduit des éléments qui ne s'adressent qu'aux adultes, comme par exemple le pépé, médecin de profession, qui va ausculter une dame dans une chambre d'hôtel pendant que son petiot attend en mangeant une glace… quel blagueur ce Sfar… imaginez votre gosse qui à la fin de sa lecture vous dit : c'est comme papa avec la dame… ou maman avec le monsieur…on sait bien que la vérité sort de la bouche des enfants.
Tous les personnages sont attachants et très souvent attendrissants. La touche pipi-caca n'est pas trop dérangeante, c'est en général une chose que je n'aime pas, mais ici elle est présentée avec humour et il n'y en a pas à toutes les pages non plus ! Le plus important c'est que toutes ces histoires comportent une certaine morale amenée sans lourdeur et sont d'une très fine psychologie, notamment avec les notions d'amitié, de tolérance, de respect de l'autre et de toutes choses. De plus, Sfar a cette capacité à dédramatiser la mort lui rendant presque justice en lui ôtant la peur qu'elle inspire.
Ces différentes histoires ne sont pas toutes égales, certaines font preuve de plus d'imagination que d'autres, mais elles se lisent toutes avec un immense plaisir.
Graphiquement je soulignerais tout de même que les derniers tomes sont un cran en dessous des premiers, ils sont moins peaufinés, on sent que Sfar les a dessinés plus vite, mais ils restent raisonnables niveau qualité. J'avoue faire ici preuve d'un peu d'indulgence, mais le scénario étant à la hauteur… ça passe.
Première chose, je dois dire que j'ai beaucoup aimé le dessin d'Yslaire, et ses couleurs sont superbes, ça tombe bien pour une bande dessinée qui parle du milieu artistique, de la recherche du modèle parfait pour composer un tableau et qui se passe pour cela dans les couloirs du Louvre. A l'instar des précédents ouvrages commandés par le musée comme Période Glaciaire, on a le droit à une galerie de tableaux mais sans que ça fasse catalogue, c'est bien intégré dans l'histoire. L'essentiel de celle-ci ne contient pas de célèbres tableaux mais met en scène de célèbres personnages comme Robespierre, David et d'autres alors que la révolution vient d'éclater pour mettre en place la République. Il faut un symbole fort pour la fête de l'être suprême, Robespierre, l'instigateur de cette nouvelle fête de la République, confie à David la tâche de réaliser une toile porteuse de sens qui sera emblématique d'un être de pureté.
De mon point de vue cet album est une réussite à la fois graphique mais aussi scénaristique car le contexte historique est bien exploité et l'album fait passer un message sur l'art et la création laborieuse qu'est celle de Jacques-Louis David. Le format carré de l'album un peu plus grand que la moyenne permet de mettre en valeur les planches.
Bref à lire.
Ah, Monsieur Liberge, quel coquin ! Il nous offre ici une bd pour adultes dans sa plus belle fonction : le plaisir de la chair, la damnation des sens. Et ce titre quelle exquise trouvaille ! Fornikandias… nom donné à notre satyre fornicateur, qui allie force et douceur autant que plaisir et douleur.
Voici un hymne à la jouissance, péché divin où se vautrer dans la luxure mène direct aux enfers ! Quel est donc l'impuissant qui a dit cela ?! Si vous gagnez votre place au paradis vous n'aurez pas droit à la bagatelle, pensez-y ! Réjouissons-nous mes enfants et forniquons car le bonheur se trouve chez les dieux païens, auprès de Pan et ses satyres, dans cette vie ou dans l'autre.
Ce n'est pas une basique bd X juste visuelle, une baise de bas de gamme où la femme est reléguée au niveau de chose pénétrable et où l'homme est réduit à un vulgaire phallus souvent trop orgueilleux. Éric Liberge s'attache avant tout au plaisir et à l'orgasme, ce qui est l'essence même d'une bonne bd pour adultes. Soyons réalistes ce n'est que pure hypocrisie que de vouloir donner de l'importance à l'histoire d'une bd X qui n'est là que pour nous mener à des scènes de sexe, admettons aussi que la grande majorité d'entre elles - pour ne pas dire toutes - ne présentent aucun intérêt à ce niveau là, alors autant passer d'emblée aux choses sérieuses, d'autant qu'ici elle s'inscrit dans un contexte mythologique : les satyres et le dieu Pan, quels meilleurs personnages pour incarner cette aventure sexuelle ?
La grande force de cette œuvre réside dans ses dialogues, qui bien que crus tombent rarement dans la vulgarité, d'ailleurs sans eux la qualité serait nettement amoindrie, presque rabaissée à de la banale bd X. Si le dessin immanquablement réchauffe nos petits culs, le langage ici enflamme notre tête et propulse notre imaginaire à un niveau bien supérieur, celui de pénétrer directement dans l'organe sexuel le plus important du corps humain : notre cerveau.
Bien qu'elle garde sur beaucoup de scènes une certaine banalité copulative, cet aspect est parfois présenté sous forme de critique, critique de la pornographie commerciale juste vouée à l'argent, avilissante pour le corps, ce qui pour une bd X assez hard comme celle-ci est assez original. On y trouve aussi de l'humour ce qui permet de… décompresser…
Malgré tout j'émettrai quelques petites réserves qui m'ont fait revoir ma note à la baisse. Tout d'abord la scène du fétichisme du pied, qui pourra plaire à certains… mais là j'avoue, je passe ou plutôt je trépasse. Ensuite la partie télévisuelle qui a des personnages qui m'ont pas mal agacée et finalement celle concernant le double phallus du satyre qui fait un peu alien.
Le graphisme est totalement adapté à ce type de récit. Le format est plutôt petit mais la taille des cases est grande, le plus souvent elles sont au nombre de deux ou trois par planche, ce qui donne un format de case plutôt conséquent. Il n'y a pratiquement pas de décors mais l'essentiel étant ailleurs cela n'a aucune importance.
Les contes de fée en prennent un sérieux coup dans ces 4 volumes. Presque tout est pris à contre-pied, ce qui n'est pas plus mal. L'humour est présent dans chaque page, un humour assez noir, ténébreux, comme la plupart des personnages.
Le dessin est un peu chargé, mais reste lisible. La mangaka connait son métier et dessine bien, très bien d'ailleurs. Tous les poncifs du shojo y sont, mais dynamités ! Mention spéciale pour certaines princesses et sorcières, qui ont de quoi faire rêver la gente masculine (et même féminine).
Notons au passage que la source est plutôt les frères Grimm que Perrault, d'où des variations, variations d'ailleurs expliquées en fin de volume.
Moi, j'ai aimé, des mangas comme ça, je veux bien en lire du petit déjeuner au souper !
Et voilà le dessinateur vedette des petits en passe de devenir le dessinateur vedette des parents de ces mêmes petits.
J'ai vraiment adoré la lecture de cette BD qui se situe entre le Tozoid et Vula et les Péchés mignons. Mais là je trouve que la BD surclasse les deux précitées.
Tout d'abord Zep a gardé son style efficace et a simplement changé d'univers. Ici la cible ce sont les adultes.
Les blagues tiennent sur 1 ou 2 planches et sont toutes très drôles. Le niveau est assez homogène d'une planche à l'autre.
Je crois que ce que j'ai le plus apprécié dans cette BD c'est le contraste entre le dessin assez mignon et les situations qui sont plus que crues... vraiment crues. Il semblerait ici que Zep ne se soit pas imposé de limites sur les sujets abordés et sur les angles de vue choisis. Tout est montré sans chercher à enjoliver ou à dissimuler quoi que ce soit. En fait c'est le style Titeuf (le style Zep) qui permet à cette BD de rester très humoristique sans jamais basculer dans le vulgaire. Là est le tour de force réalisé par Zep.
"Swallow me whole" est le type de roman graphique qui ne laisse pas indemne le lecteur.
Il traite de l'adolescence d'un frère et d'une sœur aux tendances schizophrènes et dissociatives. Ce mal semble familial car la grand-mère, qui squatte le salon en attendant sa mort, a eu des symptômes similaires dans sa jeunesse.
L'auteur gère son récit avec efficacité en laissant une grande part d'interprétation au lecteur. Il y a beaucoup de non-dits surtout sur le final extrêmement fort.
J'ai rarement été aussi troublé par une BD. Même en faisant preuve d'empathie, j'ai subi les errements de cette famille où les difficultés comportementales et communicatives sont compensées par des relations fortes et sincères.
La lecture est presque frustrante car on peine à entrevoir une solution à ces troubles.
Quand on est cartésien, il est difficile de concevoir une vie mêlant le réel et l'imaginaire.
Si on la subit, on ne s'en rend pas compte, et pour les autres, il n'est pas concevable ou possible de la comprendre...
Ce récit psychologique est d'autant plus dense que le dessin noir et blanc accompagne à merveille le contenu. Il s'approprie l'histoire en la servant parfaitement et sobrement.
La lecture de ce one shot est éprouvante mais je n'ai pas souvenir d'avoir lu une BD traitant de sujets aussi difficiles et abstraits avec une telle justesse.
Il faut être prêt à tenter l'expérience qui ouvre les yeux sur l'irrationnel pouvant toucher le tout un chacun.
Très bonne petite BD démontrant que le qualitatif ne va pas forcément de paire avec le quantitatif. Sylvain Vallée réussit ce one shot sur tous les points.
Le scénario est rythmé et bourré d'humour.
Le dessin est très réussi, il est nerveux et précis. Les personnages sont expressifs et les décors fourmillent de détails.
Je suis bluffé par cette oeuvre de jeunesse démontrant tant de qualités.
La collection Comix est vraiment à découvrir.
Ashita no Joe (Joe de demain) est une des œuvres emblématiques du Japon de la fin des années 1960 et de la décennie suivante. On y suit les aventures d'un jeune orphelin qui ne connait que ses poings pour se faire respecter. Il va faire la connaissance d'un ancien boxeur dépité qui va voir en ce jeune garçon un futur grand boxeur. Seulement, Joe tient à son indépendance et va continuer à aller de galère en (très grosse) galère tout en prenant conscience petit à petit de son don pour le noble sport.
Ashita no Joe est à classer quelque part entre les meilleures œuvres de Tezuka et les meilleurs opus de Rocky (le gars qui va en baver pour atteindre le meilleur niveau).
Sur un thème similaire, on est en fait loin d'un manga comme Ippo (manga que j'apprécie énormément), qui est principalement axé sur l'entrainement et les combats du héros. Ashita no Joe est beaucoup plus noir et varié, et propose une vision (paraît-il) très juste du Japon et de sa situation économique et sociale de l'époque.
Il est étonnant de voir comment une BD de plus de 40 ans peut avoir une narration et un dessin si modernes. On ne s'ennuie pas une seule seconde, tout est loin d'être rose pour tous les protagonistes. On comprend aisément comment elle a pu acquérir au fil des décennies le statut d'œuvre culte.
À noter enfin, qu'il existe en France en DVD une vieille série animée de 1980 intitulée Joe 2 et qui reprend la deuxième partie du manga (elle peut sans soucis être vue sans connaître le début du manga). Je la recommande fortement, surtout qu'on retrouve aux commandes le mythique duo Dezaki/Sugino, à qui l'on doit notamment les séries de Cobra, Rémi sans famille, L'île aux trésors, Lady Oscar (pour ne parler que des plus connues).
Après que ses parents soient morts alors qu'elle n'avait que un an, ses parents adoptifs meurent également et voila He Pao, une jeune fille aux traits Européens, qui se voit confiée à des religieuses dans la Chine médiévale. C'est dans un couvent au cours de sa formation qu'elle apprendra un art martial redoutable créé par un moine que l'on dit fou. Mais cet art martial la ronge de l'intérieur, et voilà qu'He Pao se met en quête du moine fou et de ceux qui l'ont connu afin de trouver un remède à cet art martial qui la ronge de l'intérieur. Au gré de ses aventures, elle rencontrera tantôt un mercenaire, tantôt un jeune disciple des arts martiaux qui l'accompagneront sur les routes de Chine et de Corée.
[SPOILER]Au final elle ne rencontrera jamais le moine fou, mais percera le secret de ses origines dans le dernier volume de cette saga.[/SPOILER]
Une superbe série réalisée par un dessinateur qui bien avant Hermann, Rosinski ou Follet travaille en couleur directe, nous livrant ainsi des planches d'une rare beauté.
Une série superbe, à la fois faite d'action et de contemplation signée Vink et Ciné pour les couleurs qu'il convient de posséder absolument.
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Crusades
Il m'a fallu un tout petit peu de temps pour vraiment apprécier le dessin, mais une fois l'adaptation faite, force est de constater qu'il est superbe! Quant à l'histoire, il est intéressant de voir comment l'auteur a su créer une histoire typique d'héroic fantasy (le groupe classique d'aventuriers) dans un contexte historique, celui des croisades. Et ca fonctionne! Ensuite, la BD se termine par un twist particulièrement excitant, qui donne envie de voir la suite! Bref, l'une des bonnes surprises du moment!
Petit Vampire
Je vois que Petit Vampire ne remporte pas le succès qu'il mérite. Sfar avec cette série arrive encore une fois à m'épater, il cible tous les lecteurs avec succès, les plus jeunes - à partir de 8 ans - avec des histoires qui font un peu peur et les adultes qui la liront le sourire aux lèvres. La narration est plutôt naïve, ce qui est normal pour une série jeunesse, mais à côté de ça Sfar y a introduit des éléments qui ne s'adressent qu'aux adultes, comme par exemple le pépé, médecin de profession, qui va ausculter une dame dans une chambre d'hôtel pendant que son petiot attend en mangeant une glace… quel blagueur ce Sfar… imaginez votre gosse qui à la fin de sa lecture vous dit : c'est comme papa avec la dame… ou maman avec le monsieur…on sait bien que la vérité sort de la bouche des enfants. Tous les personnages sont attachants et très souvent attendrissants. La touche pipi-caca n'est pas trop dérangeante, c'est en général une chose que je n'aime pas, mais ici elle est présentée avec humour et il n'y en a pas à toutes les pages non plus ! Le plus important c'est que toutes ces histoires comportent une certaine morale amenée sans lourdeur et sont d'une très fine psychologie, notamment avec les notions d'amitié, de tolérance, de respect de l'autre et de toutes choses. De plus, Sfar a cette capacité à dédramatiser la mort lui rendant presque justice en lui ôtant la peur qu'elle inspire. Ces différentes histoires ne sont pas toutes égales, certaines font preuve de plus d'imagination que d'autres, mais elles se lisent toutes avec un immense plaisir. Graphiquement je soulignerais tout de même que les derniers tomes sont un cran en dessous des premiers, ils sont moins peaufinés, on sent que Sfar les a dessinés plus vite, mais ils restent raisonnables niveau qualité. J'avoue faire ici preuve d'un peu d'indulgence, mais le scénario étant à la hauteur… ça passe.
Le Ciel au-dessus du Louvre
Première chose, je dois dire que j'ai beaucoup aimé le dessin d'Yslaire, et ses couleurs sont superbes, ça tombe bien pour une bande dessinée qui parle du milieu artistique, de la recherche du modèle parfait pour composer un tableau et qui se passe pour cela dans les couloirs du Louvre. A l'instar des précédents ouvrages commandés par le musée comme Période Glaciaire, on a le droit à une galerie de tableaux mais sans que ça fasse catalogue, c'est bien intégré dans l'histoire. L'essentiel de celle-ci ne contient pas de célèbres tableaux mais met en scène de célèbres personnages comme Robespierre, David et d'autres alors que la révolution vient d'éclater pour mettre en place la République. Il faut un symbole fort pour la fête de l'être suprême, Robespierre, l'instigateur de cette nouvelle fête de la République, confie à David la tâche de réaliser une toile porteuse de sens qui sera emblématique d'un être de pureté. De mon point de vue cet album est une réussite à la fois graphique mais aussi scénaristique car le contexte historique est bien exploité et l'album fait passer un message sur l'art et la création laborieuse qu'est celle de Jacques-Louis David. Le format carré de l'album un peu plus grand que la moyenne permet de mettre en valeur les planches. Bref à lire.
Fornikandias
Ah, Monsieur Liberge, quel coquin ! Il nous offre ici une bd pour adultes dans sa plus belle fonction : le plaisir de la chair, la damnation des sens. Et ce titre quelle exquise trouvaille ! Fornikandias… nom donné à notre satyre fornicateur, qui allie force et douceur autant que plaisir et douleur. Voici un hymne à la jouissance, péché divin où se vautrer dans la luxure mène direct aux enfers ! Quel est donc l'impuissant qui a dit cela ?! Si vous gagnez votre place au paradis vous n'aurez pas droit à la bagatelle, pensez-y ! Réjouissons-nous mes enfants et forniquons car le bonheur se trouve chez les dieux païens, auprès de Pan et ses satyres, dans cette vie ou dans l'autre. Ce n'est pas une basique bd X juste visuelle, une baise de bas de gamme où la femme est reléguée au niveau de chose pénétrable et où l'homme est réduit à un vulgaire phallus souvent trop orgueilleux. Éric Liberge s'attache avant tout au plaisir et à l'orgasme, ce qui est l'essence même d'une bonne bd pour adultes. Soyons réalistes ce n'est que pure hypocrisie que de vouloir donner de l'importance à l'histoire d'une bd X qui n'est là que pour nous mener à des scènes de sexe, admettons aussi que la grande majorité d'entre elles - pour ne pas dire toutes - ne présentent aucun intérêt à ce niveau là, alors autant passer d'emblée aux choses sérieuses, d'autant qu'ici elle s'inscrit dans un contexte mythologique : les satyres et le dieu Pan, quels meilleurs personnages pour incarner cette aventure sexuelle ? La grande force de cette œuvre réside dans ses dialogues, qui bien que crus tombent rarement dans la vulgarité, d'ailleurs sans eux la qualité serait nettement amoindrie, presque rabaissée à de la banale bd X. Si le dessin immanquablement réchauffe nos petits culs, le langage ici enflamme notre tête et propulse notre imaginaire à un niveau bien supérieur, celui de pénétrer directement dans l'organe sexuel le plus important du corps humain : notre cerveau. Bien qu'elle garde sur beaucoup de scènes une certaine banalité copulative, cet aspect est parfois présenté sous forme de critique, critique de la pornographie commerciale juste vouée à l'argent, avilissante pour le corps, ce qui pour une bd X assez hard comme celle-ci est assez original. On y trouve aussi de l'humour ce qui permet de… décompresser… Malgré tout j'émettrai quelques petites réserves qui m'ont fait revoir ma note à la baisse. Tout d'abord la scène du fétichisme du pied, qui pourra plaire à certains… mais là j'avoue, je passe ou plutôt je trépasse. Ensuite la partie télévisuelle qui a des personnages qui m'ont pas mal agacée et finalement celle concernant le double phallus du satyre qui fait un peu alien. Le graphisme est totalement adapté à ce type de récit. Le format est plutôt petit mais la taille des cases est grande, le plus souvent elles sont au nombre de deux ou trois par planche, ce qui donne un format de case plutôt conséquent. Il n'y a pratiquement pas de décors mais l'essentiel étant ailleurs cela n'a aucune importance.
Ludwig Revolution
Les contes de fée en prennent un sérieux coup dans ces 4 volumes. Presque tout est pris à contre-pied, ce qui n'est pas plus mal. L'humour est présent dans chaque page, un humour assez noir, ténébreux, comme la plupart des personnages. Le dessin est un peu chargé, mais reste lisible. La mangaka connait son métier et dessine bien, très bien d'ailleurs. Tous les poncifs du shojo y sont, mais dynamités ! Mention spéciale pour certaines princesses et sorcières, qui ont de quoi faire rêver la gente masculine (et même féminine). Notons au passage que la source est plutôt les frères Grimm que Perrault, d'où des variations, variations d'ailleurs expliquées en fin de volume. Moi, j'ai aimé, des mangas comme ça, je veux bien en lire du petit déjeuner au souper !
Happy Sex
Et voilà le dessinateur vedette des petits en passe de devenir le dessinateur vedette des parents de ces mêmes petits. J'ai vraiment adoré la lecture de cette BD qui se situe entre le Tozoid et Vula et les Péchés mignons. Mais là je trouve que la BD surclasse les deux précitées. Tout d'abord Zep a gardé son style efficace et a simplement changé d'univers. Ici la cible ce sont les adultes. Les blagues tiennent sur 1 ou 2 planches et sont toutes très drôles. Le niveau est assez homogène d'une planche à l'autre. Je crois que ce que j'ai le plus apprécié dans cette BD c'est le contraste entre le dessin assez mignon et les situations qui sont plus que crues... vraiment crues. Il semblerait ici que Zep ne se soit pas imposé de limites sur les sujets abordés et sur les angles de vue choisis. Tout est montré sans chercher à enjoliver ou à dissimuler quoi que ce soit. En fait c'est le style Titeuf (le style Zep) qui permet à cette BD de rester très humoristique sans jamais basculer dans le vulgaire. Là est le tour de force réalisé par Zep.
Swallow me whole
"Swallow me whole" est le type de roman graphique qui ne laisse pas indemne le lecteur. Il traite de l'adolescence d'un frère et d'une sœur aux tendances schizophrènes et dissociatives. Ce mal semble familial car la grand-mère, qui squatte le salon en attendant sa mort, a eu des symptômes similaires dans sa jeunesse. L'auteur gère son récit avec efficacité en laissant une grande part d'interprétation au lecteur. Il y a beaucoup de non-dits surtout sur le final extrêmement fort. J'ai rarement été aussi troublé par une BD. Même en faisant preuve d'empathie, j'ai subi les errements de cette famille où les difficultés comportementales et communicatives sont compensées par des relations fortes et sincères. La lecture est presque frustrante car on peine à entrevoir une solution à ces troubles. Quand on est cartésien, il est difficile de concevoir une vie mêlant le réel et l'imaginaire. Si on la subit, on ne s'en rend pas compte, et pour les autres, il n'est pas concevable ou possible de la comprendre... Ce récit psychologique est d'autant plus dense que le dessin noir et blanc accompagne à merveille le contenu. Il s'approprie l'histoire en la servant parfaitement et sobrement. La lecture de ce one shot est éprouvante mais je n'ai pas souvenir d'avoir lu une BD traitant de sujets aussi difficiles et abstraits avec une telle justesse. Il faut être prêt à tenter l'expérience qui ouvre les yeux sur l'irrationnel pouvant toucher le tout un chacun.
L'écrin
Très bonne petite BD démontrant que le qualitatif ne va pas forcément de paire avec le quantitatif. Sylvain Vallée réussit ce one shot sur tous les points. Le scénario est rythmé et bourré d'humour. Le dessin est très réussi, il est nerveux et précis. Les personnages sont expressifs et les décors fourmillent de détails. Je suis bluffé par cette oeuvre de jeunesse démontrant tant de qualités. La collection Comix est vraiment à découvrir.
Ashita no Joe
Ashita no Joe (Joe de demain) est une des œuvres emblématiques du Japon de la fin des années 1960 et de la décennie suivante. On y suit les aventures d'un jeune orphelin qui ne connait que ses poings pour se faire respecter. Il va faire la connaissance d'un ancien boxeur dépité qui va voir en ce jeune garçon un futur grand boxeur. Seulement, Joe tient à son indépendance et va continuer à aller de galère en (très grosse) galère tout en prenant conscience petit à petit de son don pour le noble sport. Ashita no Joe est à classer quelque part entre les meilleures œuvres de Tezuka et les meilleurs opus de Rocky (le gars qui va en baver pour atteindre le meilleur niveau). Sur un thème similaire, on est en fait loin d'un manga comme Ippo (manga que j'apprécie énormément), qui est principalement axé sur l'entrainement et les combats du héros. Ashita no Joe est beaucoup plus noir et varié, et propose une vision (paraît-il) très juste du Japon et de sa situation économique et sociale de l'époque. Il est étonnant de voir comment une BD de plus de 40 ans peut avoir une narration et un dessin si modernes. On ne s'ennuie pas une seule seconde, tout est loin d'être rose pour tous les protagonistes. On comprend aisément comment elle a pu acquérir au fil des décennies le statut d'œuvre culte. À noter enfin, qu'il existe en France en DVD une vieille série animée de 1980 intitulée Joe 2 et qui reprend la deuxième partie du manga (elle peut sans soucis être vue sans connaître le début du manga). Je la recommande fortement, surtout qu'on retrouve aux commandes le mythique duo Dezaki/Sugino, à qui l'on doit notamment les séries de Cobra, Rémi sans famille, L'île aux trésors, Lady Oscar (pour ne parler que des plus connues).
Le Moine fou
Après que ses parents soient morts alors qu'elle n'avait que un an, ses parents adoptifs meurent également et voila He Pao, une jeune fille aux traits Européens, qui se voit confiée à des religieuses dans la Chine médiévale. C'est dans un couvent au cours de sa formation qu'elle apprendra un art martial redoutable créé par un moine que l'on dit fou. Mais cet art martial la ronge de l'intérieur, et voilà qu'He Pao se met en quête du moine fou et de ceux qui l'ont connu afin de trouver un remède à cet art martial qui la ronge de l'intérieur. Au gré de ses aventures, elle rencontrera tantôt un mercenaire, tantôt un jeune disciple des arts martiaux qui l'accompagneront sur les routes de Chine et de Corée. [SPOILER]Au final elle ne rencontrera jamais le moine fou, mais percera le secret de ses origines dans le dernier volume de cette saga.[/SPOILER] Une superbe série réalisée par un dessinateur qui bien avant Hermann, Rosinski ou Follet travaille en couleur directe, nous livrant ainsi des planches d'une rare beauté. Une série superbe, à la fois faite d'action et de contemplation signée Vink et Ciné pour les couleurs qu'il convient de posséder absolument.