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Couverture de la série Walking Dead - Clementine
Walking Dead - Clementine

En tant que fan de longue date des jeux vidéo The Walking Dead de Telltale, c’est un vrai plaisir de retrouver Clementine dans cette trilogie signée Tillie Walden. Le personnage m’a profondément marqué dans le jeu, et je dois avouer que j’étais à la fois curieux et un peu inquiet de la retrouver dans une œuvre d’un autre format. Dès les premières pages, on sent la patte graphique de Walden : un trait sobre, des décors souvent froids et hostiles, qui collent bien à l’univers post-apocalyptique tout en apportant une atmosphère plus contemplative et intime que dans le jeu. Ce qui m’a surpris, c’est le choix narratif de départ : Clementine part seule à l’aventure et laisse AJ derrière elle. Pour moi qui avais suivi leur relation fusionnelle dans les jeux, ce détachement est déstabilisant. On comprend vite que l’autrice veut explorer une autre facette de Clementine, plus solitaire, plus introspective, mais ça reste un virage narratif qui peut diviser les fans. Au fil des trois tomes, j’ai apprécié la galerie de nouveaux personnages, notamment Amos, ainsi que les différentes communautés rencontrées. Tillie Walden met davantage l’accent sur les liens humains, la reconstruction et les questionnements intérieurs que sur l’action pure. Cela donne un rythme particulier : parfois plus lent, parfois très fort émotionnellement, mais toujours empreint d’une vraie sensibilité. On retrouve bien la dureté de l’univers de The Walking Dead, avec les rôdeurs et la menace constante, mais ce qui m’a le plus marqué, ce sont les moments de doute, d’espoir et de choix difficiles auxquels Clementine est confrontée. Elle n’est plus seulement la survivante que l’on guidait dans le jeu, elle devient une adolescente en quête de sens et de stabilité, avec tout ce que cela implique de contradictions. En conclusion, cette trilogie n’est pas une suite fidèle aux jeux Telltale : il faut l’aborder comme une réinterprétation du personnage par une autrice qui propose sa propre vision. Si on accepte cela, on découvre un récit original, touchant, qui développe Clementine différemment et qui, malgré quelques choix discutables, reste une expérience riche et émouvante pour tout fan de l’univers.

03/10/2025 (modifier)
Par Hervé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Green Witch Village
Green Witch Village

C’est presque par hasard que j’ai découvert l’existence de cette bande dessinée, et pourtant je scrute attentivement les sorties des albums qui pourraient m’intéresser. Ce qui a attiré mon attention, c’est tout d’abord la couverture, superbe au demeurant et qui, vous le découvrirez à la lecture, reprend l’ensemble des protagonistes de ce récit. Le dessin de Biancarelli est vraiment excellent et le dessinateur rend hommage ici aux comics des années 50 (les Sunday pages), à la fois dans la mise en page (voir le dossier en fin d’album) et le style de dessin. C’est d’ailleurs le dessin de Biancarelli qui m’a fait pencher vers l’achat de l’album. Certains cadrages audacieux sont à souligner. Quant au scénario de Lewis Trondheim , il n’est pas en reste. Il mêle habilement histoire d'espionnage, de nazis, sur fond de guerre froide et d'affrontement entre la CIA et le KGB. Certes, un côté fantastique est présent mais il ne m’a pas gêné. Et puis de « Au coeur Temps » (série des années 60) à « Nimitz », j’adore tout ce qui touche au paradoxe temporel. Même l’histoire avec le fantôme s’intègre sans problème dans le récit. Mais ce qui est assez réjouissant dans cet album est le décalage entre l’attitude de Tabatha et les us et coutumes de la fin des années 50 (misogynie, technologie etc). La pagination est importante (94 pages) mais vu la mise en page utilisée, (avec presque une chute en fin de page), le lecteur doit prendre son temps pour mieux apprécier cet album. Une très belle lecture pour moi, en tout cas, et mon coup de cœur pour cette rentrée. Je le relirai sans aucun doute.

02/10/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Les 5 Terres - Demeus Lor
Les 5 Terres - Demeus Lor

3.5 Un bon one-shot tiré de la série Les 5 terres qui met en vedette un personnage du premier cycle que j'aimais bien sans qu'il fasse partie de mes préférés. Demeus est retourné chez lui, une ile contrôlé par les félins et tout va mal lorsqu'une armée d'ours envahit et prends le contrôle de l'endroit. On retrouve les ingrédients de la série mère: de la politique, des scènes de combats, des morts, des retournements de situation....Il y en a d'ailleurs un peu trop dans cet album. J'ai trouvé que la lecture était agréable, mais on sent que le scénario est condensé pour que tout tiens dans le même album. Si tout va bien au début, j'ai trouvé que le rythme s'accélérait vers les 20 dernières pages avec tous ses personnages qui changent d'idées un peu trop facilement. Je pense qu'il y avait assez de matériel pour tenir sur au moins un tome suppléments, certains éléments du scénario me semblent un peu trop survolés, notamment le destin final d'un des personnages importants du récit. Cela reste malgré tout une lecture que je recommande aux fans de la série, mais la qualité est clairement en-dessous des meilleurs albums de la série-mère.

01/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Nirvana est ici
Le Nirvana est ici

Décidément, Mikael Ross est un auteur assez original, et intéressant (c’est le troisième album de lui que je lis). Il nous propose des histoires très diverses, mais qui méritent à chaque fois le détour. Le dessin est moderne et dynamique, sans fioriture. Pas exempt de défauts, mais très lisible, et globalement agréable. L’intrigue mêle le roman graphique et le polar (ce dernier devient plus présent dans la seconde moitié du récit). On s’attache aisément aux quelques personnages au centre de ce récit. Un récit qui, par-delà l’histoire en elle-même, met en avant une certaine idée de la liberté individuelle, face aux contraintes exercées par la société : liberté de choisir ses amis, liberté de circuler et de franchir les frontières, liberté d’avoir ses secrets. Mais aussi les responsabilités, les choix à faire, entre famille et amis. La narration est fluide, la lecture rapide (les près de 350 pages filent vite, car il y a peu de textes finalement). Une lecture plaisante et recommandable donc. Note réelle 3,5/5.

01/10/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Leave them alone
Leave them alone

Arizona, 1874. Dans le décor aride du western classique, les diligences sont systématiquement attaquées par une bande de hors-la-loi qui massacrent tous les passagers. Les autorités de Flagstaff n'en peuvent plus : il faut que l'argent des banques circule de nouveau. Elles montent alors un piège pour neutraliser les voleurs. Sans le vouloir, cette opération va plonger un trio de femmes et un étranger dans une tragédie. Leave Them Alone est un western pur et dur, classique dans sa construction mais enrichi par une place importante accordée aux personnages féminins. Le ton reste réaliste et âpre, proche de celui des meilleurs westerns crépusculaires. Le dessin de Christophe Regnault s'accorde parfaitement au genre. Son trait organique capte bien l'atmosphère des déserts écrasés de soleil, des bandits miteux dignes d'un Morricone, des héros désabusés, mais aussi des femmes endurcies par la rudesse de l'Ouest. Le grand format de l'album met toutefois parfois son encrage épais en difficulté, donnant l'impression de cadrages trop serrés, surtout dans les premières pages. Heureusement, dès que la mise en scène s'élargit, le dessin retrouve toute sa force. Le scénario est solide, précis et mené avec rigueur. Les différents personnages s'entrecroisent de manière fluide jusqu'au climax, où l'action explose véritablement. Qu'il s'agisse des malfrats détestables, du pistolero solitaire, de la prostituée qui veut fuir son souteneur, ou encore de la grand-mère et de sa petite-fille tenant le relais de diligence, tous sont bien campés et apportent à l'histoire. L'intrigue ne ménage aucune concession : cruelle quand il le faut, avec un drame inattendu en milieu d'album rappelant que personne n'est à l'abri. Mais elle conserve aussi une part d'optimisme, parfois à la limite de la vraisemblance, comme dans le cas de ces deux femmes survivant seules dans le désert avec l'aide d'un Navajo, ou dans sa conclusion même. Cet équilibre entre dureté et espoir permet néanmoins de livrer une histoire prenante, rythmée et pleinement satisfaisante. Un western efficace, sombre mais généreux, qui tient toutes ses promesses.

01/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Au-delà de Neptune
Au-delà de Neptune

Au-delà de Neptune est un voyage à la fois intime et cosmique, qui illustre parfaitement l’ambition du nouveau label Aux confins des éditions Steinkis, dédié aux récits de genre étrangers. Signé par l’Italien Gabriele Melegari, ce one-shot raconte l’odyssée solitaire de Lela, unique astronaute à bord du vaisseau-télescope Ulysse, en route vers Neptune en 2283. Pendant plus de sept ans, elle vit coupée de la Terre, retransmettant ses rapports vidéo avec une précision quasi militaire, mais aussi avec une honnêteté crue sur ses états d’âme, ses doutes et ses regrets, notamment celui d’avoir laissé sa compagne sur une Terre polluée. Melegari réussit un subtil équilibre entre SF et introspection. Lela n’est pas seulement exploratrice, elle incarne une tension entre vocation altruiste et désir personnel de découverte, entre la quête de solutions pour sauver l’humanité et l’appel irrésistible de l’infini cosmique. L’auteur interroge ainsi des thématiques contemporaines comme le dérèglement climatique et la dépendance à la technologie, sans jamais imposer de réponses faciles, laissant le lecteur méditer sur ce qui pourrait attendre l’Homme au-delà de notre système solaire. Graphiquement, l’album est un régal. Les scènes spatiales sont vertigineuses, mélangeant perspectives imposantes, décors technologiques détaillés et plongées lyriques dans des paysages exoplanétaires enchanteurs. L’usage de la gouache et de l’aquarelle donne une densité et une profondeur au noir spatial qui rendent l’expérience visuelle presque palpable. Les hallucinations de Lela, ses souvenirs de Béa et ses explorations virtuelles des exoplanètes sont autant d’occasions pour Melegari de mêler réalisme scientifique et lyrisme. Au-delà de Neptune est une réussite qui capte le lecteur dès la première page et le maintient suspendu jusqu’au dénouement. C’est un premier album prometteur qui inaugure idéalement le label Aux confins, à la fois par la force de son récit et la beauté de son objet-livre. On en ressort avec l’impression d’avoir voyagé autant dans l’espace que dans l’esprit d’une héroïne attachante et complexe.

30/09/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Les Temps retrouvés
Les Temps retrouvés

Difficile de noter cette BD qui déborde de bon sentiment jusqu'à sentir l'eau de rose un peu trop fortement, tout en étant sincèrement touchante sur la vieillesse et l'amour. Ce manga en deux tomes nous conte l'histoire simple et charmante de deux petits vieux de 70 ans, chacun veuf/veuve, qui se rencontrent et développent un attachement l'un à l'autre, faisant refleurir la vie là où ils attendaient docilement la mort. L'ensemble va assez loin, puisque les deux petits vieux s'imaginent convoler en juste noces, afin de finir leurs vies ensemble, alors que leurs familles respectives ne sont absolument pas d'accord. Le pitch lancé, tout semble classique et convenu, et je dois dire que c'est exactement ce qu'on trouve dans la BD. Du coup, il est difficile de dire qu'on sera surpris, d'autant que la BD reste assez clair sur les clichés manipulés (amis rigolos et exubérants, difficulté de communiquer avec ses enfants, ...) tout en parlant de façon touchante de l'amour et du couple. Donc en gros, c'est une comédie romantique classique sauf que les deux protagonistes sont deux petits vieux qui se racontent leurs vies passées. Et puis voila ... Maintenant, il faut le dire, ça marche. C'est convenu, mais ça marche. Les relations sont brossés sans trop de pudeur et le tout va juste assez vite pour que l'on ne soit pas ennuyé, mais assez lentement pour faire crédible et ressentir la découverte l'un de l'autre. De même, le dessin en douceur et faisant la part belle aux silences donne un sentiment de comédie romantique de Noël, clichée mais qu'on aime tant. Et je ne saurais dire pourquoi, mais j'ai bien aimé. C'est aussi simple que vous l'imaginez et pourtant, sur moi ça a marché. Peut-être parce que la BD ne cherche jamais à faire plus, ni tomber dans le pathos, mais j'ai ressenti à la lecture une forme de sincérité touchante et c'est à peu près tout ce que je pourrais en dire. Inexplicablement, j'ai trouvé ça très sympa.

30/09/2025 (modifier)
Couverture de la série La Danseuse aux dents noires
La Danseuse aux dents noires

En 1912, un médecin est envoyé au Cambodge pour opérer le roi (pro-français) d'une cataracte. Le récit est basé sur les mémoires de cet ophtalmologiste et agrémenté d'une intrigue d'espionnage qui nous révèle les enjeux de ces colonies lointaines. Une BD qui a un petit "truc" en plus. On connaissait bien Olivier Truc pour ses polars ethniques en Laponie, du Premier Renne au Dernier Lapon, en passant par la série de la Brigade des Rennes. Le frenchy adopté par les suédois s'était même aventuré du côté des Sentiers obscurs de Karachi. On n'a donc guère hésité à suivre l'écrivain voyageur en Asie avec La danseuse aux dents noires, en format BD. Mais il doit y avoir un truc avec cette BD puisque le scénario est cosigné par ... Jean-Laurent Truc ?! Un air de famille car ils sont en effet cousins et la BD s'inspire librement des mémoires d'un aïeul, Hermentaire Truc ! Jean-Laurent Truc est le spécialiste de la BD qui anime le site Ligne Claire. Aux pinceaux, ce sera Eric Stalner : vous vous souvenez peut-être de cette "vieille" série Le Boche (1990 !) mais Stalner a également adapté plus récemment des romans d'un autre voyageur, Nicolas Vanier, comme Loup. En 1912, le roi Sisowath du Cambodge (à l'époque sous protectorat français) souffre gravement d'une cataracte. Pour rétablir le prestige vacillant de la République, le gouvernement français envoie un éminent ophtalmologiste, Hermentaire Truc, l'arrière-grand-père des auteurs, pour opérer le roi. Le médecin débarque à Saïgon puis Phnom-Penh alors que les différentes factions manœuvrent en coulisse pour faire chuter le roi pro-français. Les allemands soutiennent les bonzes du clergé bouddhiste et même un prince rebelle, Norodom Yukanthor, car le Kaiser Guillaume II aimerait bien agrandir son empire colonial. Phnom-Penh et Saïgon sont alors de véritables nids d'espions et la mission du toubib va s'avérer bien délicate tant sur le plan médical que sur le plan diplomatique ... Le roi sera même opéré à Saïgon pour l'éloigner quelque temps de Phnom-Penh et des intrigues de cour ! « Quel cirque ! Tout cela pour une cataracte, royale certes, mais une cataracte ... » Pour romancer leur intrigue, les scénaristes plongent leur aïeul Hermentaire Truc dans un véritable dilemme : va-t-il rester fidèle à son serment d'Hippocrate pour redonner la vue au roi et perpétuer ainsi le pouvoir colonial français qui maintient dans la misère le peuple cambodgien grâce au commerce d'opium ? « - L'opération aurait-elle échoué ? - Échoué ? Échoué pour qui ? Je n'en sais rien. » Une intrigue qui mettra en scène, c'est le cas de le dire, les danseuses apsaras du royaume, les fameuses danseuses aux dents noires (effet dû à une teinture renouvelée fréquemment) : quelques années auparavant, en 1906, les danseuses du ballet royal avaient subjugué le Tout-Paris lors d'une visite officielle du roi. Cocteau, Rodin et bien d'autres avaient été fascinés par la grâce de leur art ancestral. Le scénario imaginé par les cousins Truc est captivant : s'appuyant largement sur les mémoires de leur arrière-grand-père, l'intrigue mêle habilement faits véridiques et roman d'espionnage. Il ne s'agit pas d'un simple album de Tintin au Cambodge et on apprend ainsi plein de choses sur la présence française en Indochine, entre ces deux guerres avec l'Allemagne, celle de 1870 et celle de 1914 à venir. L'album comporte d'ailleurs un excellent dossier qui éclaire les différents points de l'affaire, photos d'époque à l'appui. Les dessins de Stalner sont ceux d'une belle ligne claire mais sont ici mis en valeur par une belle et soyeuse colorisation qui parvient à rendre l'humidité poisseuse qui règne en Asie du Sud-Est pendant la saison des pluies. Qu'il s'agisse du faste royal, des eaux sombres du fleuve ou du vert impénétrable de la forêt, ces couleurs d'orient sont superbes. Le dessinateur a même invité au spectacle tout le folklore indochinois : sampan aux gros yeux bigarrés, maison khmère, moustache et costume colonial, fumerie d'opium, éléphant et panthère, palais royal et temple, eau, fleuve et pluie, ... Et bien sûr, les fameuses danseuses royales qui faisaient rêver Rodin.

30/09/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série La Princesse guerrière
La Princesse guerrière

Alexander Utkin poursuit son exploration du folklore russe après son excellent Le Roi des oiseaux et je suis carrément partisan de cette lecture très belle et réussie, selon moi. Tout comme le premier opus, nous aurons ici diverses histoires sous forme de conte, parfois étrange, faisant appel à un folklore russe et qui finissent ainsi que de nombreux contes. Comme souvent avec cette forme, ce n'est pas l’originalité qui prime mais le ton, l'ambiance et la morale du récit. Et je suis personnellement comblé de la façon dont tout ceci s'organise ! Alexandre Utkin part d'un premier conte que j'ai reconnu (je l'avais étant enfant) et que j'aime beaucoup, puis développe ensuite l'histoire de la Princesse guerrière, qui est assez indépendant même si quelques faibles liens subsiste. De la même manière que Michael Ende dans son Histoire sans fin, le récit est souvent ponctué de petits détails qui semblent indiquer une origine d'un autre conte mais qui ne sera pas raconté, tissant ainsi un monde d'imaginaires dont nous n’apercevons qu'une petite partie. L'auteur tisse de nombreux liens avec son précédent ouvrage et laisse ainsi l'imaginaire combler les zones d'ombres qu'il disperse dans le récit. Le dessin de l'auteur est toujours aussi excellent, et fait une grande partie de la force de ses récits. C'est un trait charbonneux rehaussé de couleur qu'on dirait fait à la craie grasse. L'ensemble à une patte graphique indéniable, faisant "conte" à la manière de vieilles illustrations tout en se tenant parfaitement comme BD. De fait la lecture est simple et claire, tout en étant vive et colorée. L'auteur s'amuse dans les pages, faisant parfois des images proches de l’enluminure et des pleines planches de combat. Je suis personnellement sous le charme de son travail graphique ! Une deuxième BD de conte tout aussi réussie que la première. Si vous avez lu et aimé Le Roi des oiseaux, ce deuxième volume ne pourra que vous combler et je vous le recommande fortement. Une petite pépite de conte que j'affectionne tout particulièrement.

30/09/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Aventures de Fred et Alfred
Les Aventures de Fred et Alfred

Avant de se faire connaître comme auteur de bandes dessinées policières et historiques, François Dimberton a commencé avec des récits dans la veine de Tillieux comme Alex - Gentleman détective ou Celsius. Ici, il commence à trouver sa propre identité. L'auteur dont on pourrait probablement le rapprocher le plus serait Greg, pour la loufoquerie de ses aventures, mais la comparaison s'arrête là. Même si certaines péripéties et leur résolution peuvent paraître un peu faciles, c'est autorisé par l'absurdité du ton choisi. C'est vraiment là que Fred et Alfred fonctionne le mieux : ça part dans tous les sens, et c'est pour ça que c'est génial ! On ne sait jamais où le scénario va nous emmener, ce qui permet à Dimberton d'ouvrir un champ des possibles parfaitement réjouissant. Le dessin épuré, dans la plus pure veine d'un Tillieux ou d'un Franquin (pas toujours avec la même maîtrise, certes) flatte l'œil du début à la fin. C'est toujours très lisible et agréable à lire, c'est dynamique, bondissant, coloré... Ajouté à l'imprévisibilité du scénario et à l'humour souvent efficace des dialogues et des situations, cela donne une belle bande dessinée d'aventures comme on les aime ! Dommage qu'il n'y ait eu que deux tomes, mais on profite sans retenue de cette pépite si injustement oubliée.

30/09/2025 (modifier)