J'attendais "Providence" de Alan Moore avec impatience et pour une fois, j'ai été déçu par l'auteur. Non par le scénario, non par la mise en page, et même pas par le dessin qui est ici très bon, alors que des fois Alan Moore travaille avec des dessinateurs moins dans mes goûts, mais par le sujet.
Je savais qu'il évoquerait l'univers de Lovecraft, que je ne connais pas, mais j'imaginais un personnage ayant à lutter contre les démons et les horreurs inventées par Lovecraft, et non pas un pauvre hère qui se contenterait de rechercher l'inspiration en croisant sans les remarquer, beaucoup d'être étranges, tout droit issus des nouvelles de Lovecraft.
Mais j'imagine que les inconditionnels de Lovecraft devraient aimer les pérégrinations du personnage principal, à la quête d'un livre mystique (une référence au Necronomicon) conservé par une secte dont chaque membre navigue à proximité du monde du rêve et de l'horreur.
A part des morts rapides et nombreuses, qui laissent peu de traces sur les protagonistes, et le fait que tous les hommes tombent amoureux de l'héroïne, ce deuxième cycle est à l'avenant du premier.
C'est à dire que le dessin est toujours figé avec aucune impression de mouvement (nous sommes très loin du manga), les émotions des personnages étant retranscrites par la quantité importante de texte.
L'histoire est toujours intéressante, oscillant encore entre enquête policière et découverte d'un nouveau monde, de nouveaux écosystèmes et de nouveau organismes parfois improbables mais souvent très esthétiques.
Je ne vais pas dévoiler l'histoire par un résumé, seulement vous révéler que les protagonistes évoluent sur une autre planète dans un environnement étrange, qui a une part très importante dans leur aventure. A noter que j'ai pu deviner que l'auteur était brésilien, rien que part son penchant à mettre des plages de sable blanc partout et des personnages métissés.
Le dessin est figé, comprenez que les images ne s'enchaînent pas assez rapidement pour donner une impression de mouvement. Cela va bien avec le style de l'auteur, qui sait retranscrire les émotions de ses personnages et avec la quantité importante de texte. Mais il faut d'abord s'y faire surtout depuis la mode des mangas qui sont à l'exact opposé.
L'histoire est intéressante, oscillant entre enquête policière et découverte d'un monde nouveau pour nous, les lecteurs. L'auteur a bien détaillé l'environnement, ce que mon côté naturaliste a bien aimé même si certains organismes sont parfois un peu ridicules.
Dans la foulée de ma découverte de l'univers de Black Hammer, j'étais curieux de découvrir ce cross-over avec l'univers DC Comics et la Justice League.
Black Hammer est à la base un récit de métafiction, une histoire de super-héros bourrée de clins d'oeil et de références, qui réfléchit sur les super-héros eux-mêmes. Ce n'est donc pas exactement le genre de récit qu'on imagine forcément bien se marier avec les aventures musclées et premier degré de la Justice League. Le cocktail a de quoi surprendre. D'autant que les personnages de Black Hammer sont justement une version revisitée d'autres héros existants, notamment Mark Markz qui est une version homosexuelle de J'onn J'onnz, le martien de la Justice League ("Pas un martien !", dirait d'ailleurs Mark à son propos). Mais c'est justement ça qui est drôle : de faire se rencontrer des univers si différents, et de voir interagir leurs personnages.
Il ne faut pas prendre le scénario très au sérieux. Son intrigue est avant tout un prétexte à ce fameux cross-over. Et son mystérieux antagoniste, dont les connaisseurs auront pu deviner l'identité secrète au vu de ses pouvoirs et de son accoutrement, est la définition du grand méchant qu'on ne peut pas exactement prendre au sérieux tant il est hors norme.
J'ai beaucoup aimé l'humour qui imprègne cette rencontre entre les membres de la Justice League et la famille hétéroclite des héros de Black Hammer. Voir Mark Markz mettre en doute la nature de martien de J'onn J'onnz, Gail faire du rentre-dedans à Aquaman, Madame Dragonfly dénigrer les faibles pouvoirs magiques de Zatanna, le Colonel Weird et Bizarro être décontenancés par leurs bizarrerie respectives, ou encore les gros mots de Gail se faire censurer par l'univers tous publics de DC Comics : il y a plein de situations humoristiques dans cette mini-série qui m'ont fait rire ou sourire. Le clash entre les univers est réjouissant.
L'intrigue pour sa part est un peu trop bidon sur le fond pour vraiment être prenante mais elle tient suffisamment la route sur la forme pour satisfaire le lecteur. On sent surtout que les auteurs sont là pour se faire plaisir et s'amuser à faire se rencontrer deux mondes et leurs particularités. Quant au graphisme, il est de bonne qualité.
Du coup, si vous avez bien aimé la série Black Hammer et que vous connaissez relativement bien l'univers DC Comics, c'est un agréable cross-over.
A la suite d'un combat titanesque, un groupe d'anciens super-héros est bloqué depuis 10 ans dans ce qui s'apparente à un village américain. Il leur est impossible de quitter la région sans mourir et ils ne savent même pas s'ils sont dans un monde parallèle, un univers de poche, une prison virtuelle ou simplement sur Terre mais empêchés d'une quelconque manière d'accéder à ce qu'il y a au-delà des limites du village. Alors ils se sont adaptés à leur vie campagnarde et forment désormais une famille hétéroclite, essayant de profiter de ce que la vie leur offre sans attirer trop l'attention sur eux. Et forcément, certains d'entre eux continuent à chercher sans relâche un moyen de sortir de ce mystérieux enfermement.
Avec ce récit, Jeff Lemire brasse toutes les références super-héroïques qu'il a assimilées pour nous offrir une réflexion sur le genre même et sur les super-héros en tant que personnages de fiction. Il semble d'ailleurs que ce type de récit autoréférentiel a un nom bien défini : la Metafiction.
Ses héros rappellent tous plus ou moins d'autres personnages : il y a l'ersatz vieillissant d'un Captain America, une version inversée de Captain Marvel/Shazam qui est une femme âgée se transformant en gamine à super-pouvoirs quand elle prononce son mot magique, une version homosexuelle de J'onn J'onnz/Martian Manhunter, une sorcière et sa Cabane des horreurs, ou encore le fameux Colonel Weird, issu de l'imaginaire des pulp comics de SF de l'ère atomique, combattant des aliens à coups de pistolets lasers dans des mondes spatiaux parallèles. Il y a aussi un peu de l'atmosphère des comics de ABC Comics type Tom Strong ou Jonni Future qui revisitent avec légèreté des archétypes de super-héros.
Et le concept de Black Hammer consiste justement à plonger le lecteur dans un cadre de héros familiers mais de leur imposer une vie trop humaine pour eux avec toutes les frustrations que cela implique.
Durant les deux premiers tomes de l'édition Urban Comics, correspondant aux 12 principaux épisodes de la série initiale Black Hammer, nous restons sur un tel statu-quo, avec en trame de fond l'enquête sur le mystère de leur étrange exil et pourquoi ils sont bloqués là. Nous y suivons essentiellement leurs relations et leurs aspirations. L'un tente de vivre son histoire d'amour avec la tenancière d'un diner, l'autre est tombé amoureux du nouveau pasteur du village, une autre enrage d'être bloquée dans un corps de gamine, etc...
C'est à partir du troisième album que la vérité éclate et le rythme du récit avec elle. Les tomes 3 et 4 correspondent en effet essentiellement aux 12 épisodes de la mini-série Black Hammer: Age of Doom, suite directe de la série de base. L'intrigue y part dans tous les sens et il serait difficile d'en parler davantage sans en dévoiler trop. On note toutefois que c'est un prétexte pour Jeff Lemire de rappeler que les héros sont des personnages de fiction et que leurs aventures tiennent entre les mains de leurs créateurs, leurs histoires ne s'arrêtant jamais tant qu'un auteur en imagine de nouvelles pour eux.
Et nous avons là encore droit à de nombreux clins d'oeil à l'univers des comics, des pulps ou encore à Lovecraft. J'ai notamment souri au passage très fortement inspiré de Sandman, avec son petit lot de dérision affectueuse.
Le dessinateur principal de la série est Dean Ormston. Son trait est appréciable sans être véritablement marquant. C'est pourtant bien son graphisme que je préfère car ceux des autres dessinateurs qui le côtoient et ont réalisé certains épisodes de la série ou hors-série ne sont certes pas laids mais ils contrastent parfois trop fortement avec le style plus réaliste d'Ormston, brisant l'ambiance visuelle qu'il a su créer.
L'histoire est plaisante... mais elle ne m'a qu'à moitié enthousiasmé. J'ai surtout été tenu en haleine par le mystère autour de ce qui était arrivé aux héros et comment ils allaient s'en sortir. Leurs aventures plus intimistes ne sont pas désagréables mais elles ne m'ont pas passionné. Quant aux nombreux flash-backs, la plupart rendant hommage au style particulier des aventures super-héroïques de chacun d'entre eux, ils m'ont un peu ennuyé car il s'agit pour la plupart de succédanées volontaires des aventures des héros classiques de comics et de pulps auxquels ils s'apparentent.
En outre, la révélation sur les raisons de ce qu'il leur est arrivé et de leur présence dans ce village ne m'a pas convaincu, ou en tout cas pas la manière dont cela a été fait et pourquoi un tel secret a été maintenu à son sujet. Surtout quand on voit comment l'un des personnages clés agit tout à coup complètement à l'encontre des raisons de tout ça à la fin du tome 3, sans vraiment d'explication.
Et puis la dernière partie du récit, à savoir la seconde moitié du tome 4 globalement, m'a déçu. Avec ce tome, on pouvait croire qu'on allait enfin rentrer pour de bon dans le cœur du sujet et dans l'aboutissement de ce qui a été mis en place jusque là, mais l'intrigue s'enlise et vise finalement une porte de sortie peu enthousiasmante, convenue et assez artificielle. En cela, la toute fin est... mignonne car relativement heureuse, mais un peu décevante aussi.
A noter que cette série a connu un succès suffisant pour permettre la création de plusieurs spin-offs reprenant ses héros et son univers. Et qu'autant l'intrigue globale trouve une vraie conclusion à la fin du tome 4, autant il semble que Jeff Lemire prépare une seconde saison qui s'intitulera Black Hammer: Reborn. Reste à voir ce qu'elle vaudra et si elle apporte vraiment quelque chose de nouveau...
J’ai eu vent en 2013, des intentions de Niko et Nico, deux fervents passionnés d’automobiles, de publier sous le format bande dessinée, une saga familiale sur plusieurs décennies, avec ses hauts et ses bas. Petite particularité, cette famille est propriétaire d’une marque automobile prestigieuse, la fameuse Mazzari. Le projet détaillé est exposé sur le site participatif « my major compagny ». L’enthousiasme des deux compères et les premières planches dévoilées ont fait que l’on me compte sur la liste des nombreux contributeurs. Je n’ai vraiment pas regretté d’avoir participé, à ma manière, à la sortie du premier album.
On pourrait bien évidemment se dire que nous sommes sur les mêmes bases que « Michel Vaillant », la référence ultime dans le monde de l’automobile. Mais pas du tout. Rien à voir. Bon ok un peu quand même. Au-delà des courses, les auteurs voulaient avant tout, publier l’histoire d’une famille et d’une marque. On commence par 1974 avec Renzo Mazzari le fils unique du patriarche en personnage principal. Il faudra patienter un peu pour savoir si dans le prochain tome nous aurons 1954, la date de la création de la firme avec Muzio Mazzari dans le premier rôle ou encore une quelconque année, dans les années 2000. Pas de biographie linéaire à attendre, juste des moments mémorables de la marque.
Le dessin est très particulier. Dans le bon sens du terme. Inimitable car il ne ressemble à aucun auteur que je connaisse. Cela ressemble plutôt à des aquarelles. Les femmes sont séduisantes avec des courbes sensuelles et les voitures sont fascinantes. Le contraire est vrai aussi…
Ce premier opus assoit les principaux personnages de la série. Pas trop de rythme sur ce premier album. Rien de dingue mais cela reste un bon moment de lecture.
Point important, à noter la volonté des auteurs de délivrer chaque album comme un one shot. Heureusement car cela fait 6 ans que j’attends la suite et point de signe à l’horizon ! Je ne suis pas très optimiste sur la sortie du deuxième album. Dommage.
Cet ouvrage qu’est « Odeur de mâles » est-il réellement à la hauteur de sa couverture extrêmement provocante ? Moi-même, peut-être victime des derniers relents d’une éducation marquée par un catéchisme assez moralisateur, du moins le pensais-je, j’avais hésité bien longtemps avant de me procurer récemment, un peu par hasard, l’objet du délit que ma mémoire avait mis au placard. J’avais bien eu l’occasion de le feuilleter auparavant, peut-être chez un bouquiniste ou dans une librairie gay, peu importe, mais je n’avais jamais franchi (osé franchir ?) le cap de l’achat. Pourtant, l’explication ne pouvait se résumer à ma seule culpabilité ou la peur de rôtir en enfer. Après l’avoir enfin lu, je crois pouvoir en donner quelques raisons…
Parce que oui, il faut bien le dire, cette couverture est un sommet de provocation en nos « terres chrétiennes » doublement millénaires, un défonçage de tabou plus puissant et plus brûlant qu’un bûcher de l’Inquisition. Ce n’est pas tant lié au fait que deux hommes à oilpé y soient représentés, non… L’un d’eux, bellâtre brun et barbu, ressemble à s’y méprendre au Jésus de la Bible. Fixant l’horizon d’un regard pur et déterminé, il se voit enlacé tendrement par un autre barbu au visage ténébreux, d’apparence diabolique, bien plus hirsute et doté de cornes et d’oreilles pointues ! Le péché ultime pour les uns, un monument d’homoérotisme pour les autres !
Venons-en au contenu. Si l’on fait abstraction du format maigrelet (46 pages) et l’odeur de vieux grenier (il semblerait qu’« Odeur de mâles » n’ait jamais été réédité et que l’éditeur n’existe plus), la première impression est tout de même celle d’un objet vieillot, avec une mise en page pas très équilibrée et un lettrage anarchique, un brin daté (en particulier dans la première partie). Si le dessin, réaliste, comporte des qualités indéniables — ici, le fusain est très approprié pour représenter un érotisme à la fois raffiné et torride, cerné par des ambiances en clair-obscur — le découpage reste assez statique, et on est presque davantage dans l’illustration que dans la bande dessinée. On peut regretter le style parfois inégal d’une histoire à l’autre. Pour le reste, malgré la tournure littéraire des textes, on reste un peu sur sa faim à la lecture de ces nouvelles trop courtes qui laissent un goût d’inachevé, et dont aucune ne raconte la « love story » entre Jésus et Satan promise par la couverture…
Quand on tente de se renseigner sur l’auteur, Alain Fretet, on se rend compte qu’il s’est par la suite davantage cantonné à l’illustration (et on le comprend), en s’orientant parallèlement vers le graphisme et la photographie. Il ne se revendique pas du tout comme appartenant à la communauté LGBT, et se définit plutôt comme un « freaks » amoureux des Harleys, et à voir son look d’ « ange de l’enfer », on se dit que ça ne s’invente pas !… Alain Fretet n’est peut-être pas gay — et au fond, on s’en fout —, mais bien plutôt un être avide de nouvelles expériences et de découvertes. Il faut d’ailleurs noter qu’il a réalisé d’autres BDs « pour adultes » (quelque peu tombées dans l’oubli) décrivant des relations hétérosexuelles. « Odeur de mâles », sous ses dehors esthétisants privilégiant les intérieurs obscurs, pourrait s'avérer le stimulant homo-érotique le plus approprié pour les hétérosexuels (mâles bien sûr) n’osant s’avouer attirés par la chose… Mais s’il est strictement question de lire des bouquins avec une seule main, les homos, eux, les vrais ( !), préfèreront indubitablement le décomplexé Tom of Finland ou l’hyper-trash The Hun. ^^
Cette série d’anticipation, c’est pour résumer en quelques mots, un cocktail d’une aventure d’espionnage avec de nombreux rebondissements, un peu de fantastique, des révélations distillées avec parcimonie, des balles qui fusent et au final une intrigue complexe à suivre.
Sur le papier tout était réuni pour que ce triptyque me séduise. Le dessin de Zivorad Radivojevic est fin et détaillé. Tout ce que j’apprécie. Mais dans le détail, il faut se cramponner. Les personnages ont presque tous la même tête chez les hommes comme chez les femmes. Il faut être un bon observateur pour ne pas revenir en arrière pour comprendre le qui est qui. Je vais vous aider en vous donnant une astuce. Il y a les blonds et les bruns, les cheveux courts et les cheveux longs et enfin les noirs et les blancs. Cette difficulté visuelle ne m’a pas aidé dans la lecture de ce récit, au point de ne pas avoir tout compris de cette histoire trop décousue à mon goût. Trop de rebondissements, trop de fausses pistes font qu’au final tu ne sais pas trop bien qui sont les gentils et qui sont les méchants. Et pourtant je viens de lire les 3 albums d’une seule traite.
Je ne dis pas que je n’ai pas apprécié. Mais dans le même genre la série « Alpha » est bien plus lisible et compréhensible.
Si vous trouvez la série à la bibliothèque, ok pour un emprunt mais je ne recommande pas l’achat.
Note plus proche de 2,5 que de 3
J'ai fini par lire ce one-shot parce que j'aime bien le travail de Peter Milligan.
Je suis un peu déçu par le scénario. Namor n'est pas le personnage principal, mais un scientifique qui essaye de prouver que l'Atlantide n'existe pas et je trouve que le développement de ce personnage est un peu cliché, j'ai facilement deviné comment cela allait finir et j'ai vite trouvé ce personnage arrogant et peu sympathique. Il reste de bonnes scènes en profondeur où on sent la détresse de l'équipage. Un bon huis-clos, mais qui manque d'originalité et qui ne m'a pas captivé plus que ça.
Le dessin est correct au niveau des couleurs, mais je trouve que le style est un peu froid.
Cela fait un moment que je n'avais lu une BD mêlant fantastique et espionnage. J'avoue, la couverture un peu austère ainsi que le titre également austère pourraient rebuter nombre de lectrices et lecteurs potentiel(le)s. Mais après avoir rencontré et interviewé Mathieu Gabella, son scénariste, intrigué par son pitch.
Et c'est vrai que sur le papier, c'est alléchant : des agents du renseignement qui pratiquent la sorcellerie, et traquent des créatures surnaturelles... Une femme flic au fort tempérament, plutôt jolie mais sans être là seulement pour faire joli... Cela va très vite, il se passe beaucoup de choses, c'est même un peu beaucoup en termes d'information, mais nul doute que la suite de la série va "éclairer les choses, connaissant Gabella. En tous les cas, j'aime bien, il y a un potentiel pour une vraie bonne série, peut-être même un classique du genre.
j'ai pensé plusieurs fois au Chant des Stryges en lisant l'album, non seulement pour la dynamique narrative (Gabella assume dans les bonus avoir potassé de la littérature sur l'art du scénario, et pas que du scénario BD), et cela est également dû au style graphique de l'Espagnol Fernando Dagnino, qui a déjà une belle carrière chez DC, qui émarge dans le même registre dynamique et rugueux que Richard Guérineau. Ralph Meyer est un modèle déclaré par le dessinateur, par ailleurs. De belles références, qui donnent une idée de la qualité des planches, pleines de bruit et de fureur, de cette nouvelle série dont j'attends la suite.
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Providence
J'attendais "Providence" de Alan Moore avec impatience et pour une fois, j'ai été déçu par l'auteur. Non par le scénario, non par la mise en page, et même pas par le dessin qui est ici très bon, alors que des fois Alan Moore travaille avec des dessinateurs moins dans mes goûts, mais par le sujet. Je savais qu'il évoquerait l'univers de Lovecraft, que je ne connais pas, mais j'imaginais un personnage ayant à lutter contre les démons et les horreurs inventées par Lovecraft, et non pas un pauvre hère qui se contenterait de rechercher l'inspiration en croisant sans les remarquer, beaucoup d'être étranges, tout droit issus des nouvelles de Lovecraft. Mais j'imagine que les inconditionnels de Lovecraft devraient aimer les pérégrinations du personnage principal, à la quête d'un livre mystique (une référence au Necronomicon) conservé par une secte dont chaque membre navigue à proximité du monde du rêve et de l'horreur.
Bételgeuse
A part des morts rapides et nombreuses, qui laissent peu de traces sur les protagonistes, et le fait que tous les hommes tombent amoureux de l'héroïne, ce deuxième cycle est à l'avenant du premier. C'est à dire que le dessin est toujours figé avec aucune impression de mouvement (nous sommes très loin du manga), les émotions des personnages étant retranscrites par la quantité importante de texte. L'histoire est toujours intéressante, oscillant encore entre enquête policière et découverte d'un nouveau monde, de nouveaux écosystèmes et de nouveau organismes parfois improbables mais souvent très esthétiques.
Aldébaran
Je ne vais pas dévoiler l'histoire par un résumé, seulement vous révéler que les protagonistes évoluent sur une autre planète dans un environnement étrange, qui a une part très importante dans leur aventure. A noter que j'ai pu deviner que l'auteur était brésilien, rien que part son penchant à mettre des plages de sable blanc partout et des personnages métissés. Le dessin est figé, comprenez que les images ne s'enchaînent pas assez rapidement pour donner une impression de mouvement. Cela va bien avec le style de l'auteur, qui sait retranscrire les émotions de ses personnages et avec la quantité importante de texte. Mais il faut d'abord s'y faire surtout depuis la mode des mangas qui sont à l'exact opposé. L'histoire est intéressante, oscillant entre enquête policière et découverte d'un monde nouveau pour nous, les lecteurs. L'auteur a bien détaillé l'environnement, ce que mon côté naturaliste a bien aimé même si certains organismes sont parfois un peu ridicules.
Justice League / Black Hammer
Dans la foulée de ma découverte de l'univers de Black Hammer, j'étais curieux de découvrir ce cross-over avec l'univers DC Comics et la Justice League. Black Hammer est à la base un récit de métafiction, une histoire de super-héros bourrée de clins d'oeil et de références, qui réfléchit sur les super-héros eux-mêmes. Ce n'est donc pas exactement le genre de récit qu'on imagine forcément bien se marier avec les aventures musclées et premier degré de la Justice League. Le cocktail a de quoi surprendre. D'autant que les personnages de Black Hammer sont justement une version revisitée d'autres héros existants, notamment Mark Markz qui est une version homosexuelle de J'onn J'onnz, le martien de la Justice League ("Pas un martien !", dirait d'ailleurs Mark à son propos). Mais c'est justement ça qui est drôle : de faire se rencontrer des univers si différents, et de voir interagir leurs personnages. Il ne faut pas prendre le scénario très au sérieux. Son intrigue est avant tout un prétexte à ce fameux cross-over. Et son mystérieux antagoniste, dont les connaisseurs auront pu deviner l'identité secrète au vu de ses pouvoirs et de son accoutrement, est la définition du grand méchant qu'on ne peut pas exactement prendre au sérieux tant il est hors norme. J'ai beaucoup aimé l'humour qui imprègne cette rencontre entre les membres de la Justice League et la famille hétéroclite des héros de Black Hammer. Voir Mark Markz mettre en doute la nature de martien de J'onn J'onnz, Gail faire du rentre-dedans à Aquaman, Madame Dragonfly dénigrer les faibles pouvoirs magiques de Zatanna, le Colonel Weird et Bizarro être décontenancés par leurs bizarrerie respectives, ou encore les gros mots de Gail se faire censurer par l'univers tous publics de DC Comics : il y a plein de situations humoristiques dans cette mini-série qui m'ont fait rire ou sourire. Le clash entre les univers est réjouissant. L'intrigue pour sa part est un peu trop bidon sur le fond pour vraiment être prenante mais elle tient suffisamment la route sur la forme pour satisfaire le lecteur. On sent surtout que les auteurs sont là pour se faire plaisir et s'amuser à faire se rencontrer deux mondes et leurs particularités. Quant au graphisme, il est de bonne qualité. Du coup, si vous avez bien aimé la série Black Hammer et que vous connaissez relativement bien l'univers DC Comics, c'est un agréable cross-over.
Black Hammer
A la suite d'un combat titanesque, un groupe d'anciens super-héros est bloqué depuis 10 ans dans ce qui s'apparente à un village américain. Il leur est impossible de quitter la région sans mourir et ils ne savent même pas s'ils sont dans un monde parallèle, un univers de poche, une prison virtuelle ou simplement sur Terre mais empêchés d'une quelconque manière d'accéder à ce qu'il y a au-delà des limites du village. Alors ils se sont adaptés à leur vie campagnarde et forment désormais une famille hétéroclite, essayant de profiter de ce que la vie leur offre sans attirer trop l'attention sur eux. Et forcément, certains d'entre eux continuent à chercher sans relâche un moyen de sortir de ce mystérieux enfermement. Avec ce récit, Jeff Lemire brasse toutes les références super-héroïques qu'il a assimilées pour nous offrir une réflexion sur le genre même et sur les super-héros en tant que personnages de fiction. Il semble d'ailleurs que ce type de récit autoréférentiel a un nom bien défini : la Metafiction. Ses héros rappellent tous plus ou moins d'autres personnages : il y a l'ersatz vieillissant d'un Captain America, une version inversée de Captain Marvel/Shazam qui est une femme âgée se transformant en gamine à super-pouvoirs quand elle prononce son mot magique, une version homosexuelle de J'onn J'onnz/Martian Manhunter, une sorcière et sa Cabane des horreurs, ou encore le fameux Colonel Weird, issu de l'imaginaire des pulp comics de SF de l'ère atomique, combattant des aliens à coups de pistolets lasers dans des mondes spatiaux parallèles. Il y a aussi un peu de l'atmosphère des comics de ABC Comics type Tom Strong ou Jonni Future qui revisitent avec légèreté des archétypes de super-héros. Et le concept de Black Hammer consiste justement à plonger le lecteur dans un cadre de héros familiers mais de leur imposer une vie trop humaine pour eux avec toutes les frustrations que cela implique. Durant les deux premiers tomes de l'édition Urban Comics, correspondant aux 12 principaux épisodes de la série initiale Black Hammer, nous restons sur un tel statu-quo, avec en trame de fond l'enquête sur le mystère de leur étrange exil et pourquoi ils sont bloqués là. Nous y suivons essentiellement leurs relations et leurs aspirations. L'un tente de vivre son histoire d'amour avec la tenancière d'un diner, l'autre est tombé amoureux du nouveau pasteur du village, une autre enrage d'être bloquée dans un corps de gamine, etc... C'est à partir du troisième album que la vérité éclate et le rythme du récit avec elle. Les tomes 3 et 4 correspondent en effet essentiellement aux 12 épisodes de la mini-série Black Hammer: Age of Doom, suite directe de la série de base. L'intrigue y part dans tous les sens et il serait difficile d'en parler davantage sans en dévoiler trop. On note toutefois que c'est un prétexte pour Jeff Lemire de rappeler que les héros sont des personnages de fiction et que leurs aventures tiennent entre les mains de leurs créateurs, leurs histoires ne s'arrêtant jamais tant qu'un auteur en imagine de nouvelles pour eux. Et nous avons là encore droit à de nombreux clins d'oeil à l'univers des comics, des pulps ou encore à Lovecraft. J'ai notamment souri au passage très fortement inspiré de Sandman, avec son petit lot de dérision affectueuse. Le dessinateur principal de la série est Dean Ormston. Son trait est appréciable sans être véritablement marquant. C'est pourtant bien son graphisme que je préfère car ceux des autres dessinateurs qui le côtoient et ont réalisé certains épisodes de la série ou hors-série ne sont certes pas laids mais ils contrastent parfois trop fortement avec le style plus réaliste d'Ormston, brisant l'ambiance visuelle qu'il a su créer. L'histoire est plaisante... mais elle ne m'a qu'à moitié enthousiasmé. J'ai surtout été tenu en haleine par le mystère autour de ce qui était arrivé aux héros et comment ils allaient s'en sortir. Leurs aventures plus intimistes ne sont pas désagréables mais elles ne m'ont pas passionné. Quant aux nombreux flash-backs, la plupart rendant hommage au style particulier des aventures super-héroïques de chacun d'entre eux, ils m'ont un peu ennuyé car il s'agit pour la plupart de succédanées volontaires des aventures des héros classiques de comics et de pulps auxquels ils s'apparentent. En outre, la révélation sur les raisons de ce qu'il leur est arrivé et de leur présence dans ce village ne m'a pas convaincu, ou en tout cas pas la manière dont cela a été fait et pourquoi un tel secret a été maintenu à son sujet. Surtout quand on voit comment l'un des personnages clés agit tout à coup complètement à l'encontre des raisons de tout ça à la fin du tome 3, sans vraiment d'explication. Et puis la dernière partie du récit, à savoir la seconde moitié du tome 4 globalement, m'a déçu. Avec ce tome, on pouvait croire qu'on allait enfin rentrer pour de bon dans le cœur du sujet et dans l'aboutissement de ce qui a été mis en place jusque là, mais l'intrigue s'enlise et vise finalement une porte de sortie peu enthousiasmante, convenue et assez artificielle. En cela, la toute fin est... mignonne car relativement heureuse, mais un peu décevante aussi. A noter que cette série a connu un succès suffisant pour permettre la création de plusieurs spin-offs reprenant ses héros et son univers. Et qu'autant l'intrigue globale trouve une vraie conclusion à la fin du tome 4, autant il semble que Jeff Lemire prépare une seconde saison qui s'intitulera Black Hammer: Reborn. Reste à voir ce qu'elle vaudra et si elle apporte vraiment quelque chose de nouveau...
Mazzari 1974
J’ai eu vent en 2013, des intentions de Niko et Nico, deux fervents passionnés d’automobiles, de publier sous le format bande dessinée, une saga familiale sur plusieurs décennies, avec ses hauts et ses bas. Petite particularité, cette famille est propriétaire d’une marque automobile prestigieuse, la fameuse Mazzari. Le projet détaillé est exposé sur le site participatif « my major compagny ». L’enthousiasme des deux compères et les premières planches dévoilées ont fait que l’on me compte sur la liste des nombreux contributeurs. Je n’ai vraiment pas regretté d’avoir participé, à ma manière, à la sortie du premier album. On pourrait bien évidemment se dire que nous sommes sur les mêmes bases que « Michel Vaillant », la référence ultime dans le monde de l’automobile. Mais pas du tout. Rien à voir. Bon ok un peu quand même. Au-delà des courses, les auteurs voulaient avant tout, publier l’histoire d’une famille et d’une marque. On commence par 1974 avec Renzo Mazzari le fils unique du patriarche en personnage principal. Il faudra patienter un peu pour savoir si dans le prochain tome nous aurons 1954, la date de la création de la firme avec Muzio Mazzari dans le premier rôle ou encore une quelconque année, dans les années 2000. Pas de biographie linéaire à attendre, juste des moments mémorables de la marque. Le dessin est très particulier. Dans le bon sens du terme. Inimitable car il ne ressemble à aucun auteur que je connaisse. Cela ressemble plutôt à des aquarelles. Les femmes sont séduisantes avec des courbes sensuelles et les voitures sont fascinantes. Le contraire est vrai aussi… Ce premier opus assoit les principaux personnages de la série. Pas trop de rythme sur ce premier album. Rien de dingue mais cela reste un bon moment de lecture. Point important, à noter la volonté des auteurs de délivrer chaque album comme un one shot. Heureusement car cela fait 6 ans que j’attends la suite et point de signe à l’horizon ! Je ne suis pas très optimiste sur la sortie du deuxième album. Dommage.
Odeur de Mâles
Cet ouvrage qu’est « Odeur de mâles » est-il réellement à la hauteur de sa couverture extrêmement provocante ? Moi-même, peut-être victime des derniers relents d’une éducation marquée par un catéchisme assez moralisateur, du moins le pensais-je, j’avais hésité bien longtemps avant de me procurer récemment, un peu par hasard, l’objet du délit que ma mémoire avait mis au placard. J’avais bien eu l’occasion de le feuilleter auparavant, peut-être chez un bouquiniste ou dans une librairie gay, peu importe, mais je n’avais jamais franchi (osé franchir ?) le cap de l’achat. Pourtant, l’explication ne pouvait se résumer à ma seule culpabilité ou la peur de rôtir en enfer. Après l’avoir enfin lu, je crois pouvoir en donner quelques raisons… Parce que oui, il faut bien le dire, cette couverture est un sommet de provocation en nos « terres chrétiennes » doublement millénaires, un défonçage de tabou plus puissant et plus brûlant qu’un bûcher de l’Inquisition. Ce n’est pas tant lié au fait que deux hommes à oilpé y soient représentés, non… L’un d’eux, bellâtre brun et barbu, ressemble à s’y méprendre au Jésus de la Bible. Fixant l’horizon d’un regard pur et déterminé, il se voit enlacé tendrement par un autre barbu au visage ténébreux, d’apparence diabolique, bien plus hirsute et doté de cornes et d’oreilles pointues ! Le péché ultime pour les uns, un monument d’homoérotisme pour les autres ! Venons-en au contenu. Si l’on fait abstraction du format maigrelet (46 pages) et l’odeur de vieux grenier (il semblerait qu’« Odeur de mâles » n’ait jamais été réédité et que l’éditeur n’existe plus), la première impression est tout de même celle d’un objet vieillot, avec une mise en page pas très équilibrée et un lettrage anarchique, un brin daté (en particulier dans la première partie). Si le dessin, réaliste, comporte des qualités indéniables — ici, le fusain est très approprié pour représenter un érotisme à la fois raffiné et torride, cerné par des ambiances en clair-obscur — le découpage reste assez statique, et on est presque davantage dans l’illustration que dans la bande dessinée. On peut regretter le style parfois inégal d’une histoire à l’autre. Pour le reste, malgré la tournure littéraire des textes, on reste un peu sur sa faim à la lecture de ces nouvelles trop courtes qui laissent un goût d’inachevé, et dont aucune ne raconte la « love story » entre Jésus et Satan promise par la couverture… Quand on tente de se renseigner sur l’auteur, Alain Fretet, on se rend compte qu’il s’est par la suite davantage cantonné à l’illustration (et on le comprend), en s’orientant parallèlement vers le graphisme et la photographie. Il ne se revendique pas du tout comme appartenant à la communauté LGBT, et se définit plutôt comme un « freaks » amoureux des Harleys, et à voir son look d’ « ange de l’enfer », on se dit que ça ne s’invente pas !… Alain Fretet n’est peut-être pas gay — et au fond, on s’en fout —, mais bien plutôt un être avide de nouvelles expériences et de découvertes. Il faut d’ailleurs noter qu’il a réalisé d’autres BDs « pour adultes » (quelque peu tombées dans l’oubli) décrivant des relations hétérosexuelles. « Odeur de mâles », sous ses dehors esthétisants privilégiant les intérieurs obscurs, pourrait s'avérer le stimulant homo-érotique le plus approprié pour les hétérosexuels (mâles bien sûr) n’osant s’avouer attirés par la chose… Mais s’il est strictement question de lire des bouquins avec une seule main, les homos, eux, les vrais ( !), préfèreront indubitablement le décomplexé Tom of Finland ou l’hyper-trash The Hun. ^^
One
Cette série d’anticipation, c’est pour résumer en quelques mots, un cocktail d’une aventure d’espionnage avec de nombreux rebondissements, un peu de fantastique, des révélations distillées avec parcimonie, des balles qui fusent et au final une intrigue complexe à suivre. Sur le papier tout était réuni pour que ce triptyque me séduise. Le dessin de Zivorad Radivojevic est fin et détaillé. Tout ce que j’apprécie. Mais dans le détail, il faut se cramponner. Les personnages ont presque tous la même tête chez les hommes comme chez les femmes. Il faut être un bon observateur pour ne pas revenir en arrière pour comprendre le qui est qui. Je vais vous aider en vous donnant une astuce. Il y a les blonds et les bruns, les cheveux courts et les cheveux longs et enfin les noirs et les blancs. Cette difficulté visuelle ne m’a pas aidé dans la lecture de ce récit, au point de ne pas avoir tout compris de cette histoire trop décousue à mon goût. Trop de rebondissements, trop de fausses pistes font qu’au final tu ne sais pas trop bien qui sont les gentils et qui sont les méchants. Et pourtant je viens de lire les 3 albums d’une seule traite. Je ne dis pas que je n’ai pas apprécié. Mais dans le même genre la série « Alpha » est bien plus lisible et compréhensible. Si vous trouvez la série à la bibliothèque, ok pour un emprunt mais je ne recommande pas l’achat. Note plus proche de 2,5 que de 3
Namor - Voyage au fond des mers
J'ai fini par lire ce one-shot parce que j'aime bien le travail de Peter Milligan. Je suis un peu déçu par le scénario. Namor n'est pas le personnage principal, mais un scientifique qui essaye de prouver que l'Atlantide n'existe pas et je trouve que le développement de ce personnage est un peu cliché, j'ai facilement deviné comment cela allait finir et j'ai vite trouvé ce personnage arrogant et peu sympathique. Il reste de bonnes scènes en profondeur où on sent la détresse de l'équipage. Un bon huis-clos, mais qui manque d'originalité et qui ne m'a pas captivé plus que ça. Le dessin est correct au niveau des couleurs, mais je trouve que le style est un peu froid.
L'Agent
Cela fait un moment que je n'avais lu une BD mêlant fantastique et espionnage. J'avoue, la couverture un peu austère ainsi que le titre également austère pourraient rebuter nombre de lectrices et lecteurs potentiel(le)s. Mais après avoir rencontré et interviewé Mathieu Gabella, son scénariste, intrigué par son pitch. Et c'est vrai que sur le papier, c'est alléchant : des agents du renseignement qui pratiquent la sorcellerie, et traquent des créatures surnaturelles... Une femme flic au fort tempérament, plutôt jolie mais sans être là seulement pour faire joli... Cela va très vite, il se passe beaucoup de choses, c'est même un peu beaucoup en termes d'information, mais nul doute que la suite de la série va "éclairer les choses, connaissant Gabella. En tous les cas, j'aime bien, il y a un potentiel pour une vraie bonne série, peut-être même un classique du genre. j'ai pensé plusieurs fois au Chant des Stryges en lisant l'album, non seulement pour la dynamique narrative (Gabella assume dans les bonus avoir potassé de la littérature sur l'art du scénario, et pas que du scénario BD), et cela est également dû au style graphique de l'Espagnol Fernando Dagnino, qui a déjà une belle carrière chez DC, qui émarge dans le même registre dynamique et rugueux que Richard Guérineau. Ralph Meyer est un modèle déclaré par le dessinateur, par ailleurs. De belles références, qui donnent une idée de la qualité des planches, pleines de bruit et de fureur, de cette nouvelle série dont j'attends la suite.