Justice League / Black Hammer (Hammer of Justice)

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)

Venant de mondes différents, la Ligue de Justice et les champions oubliés de Spiral City étaient amenés à ne jamais se rencontrer.


Auteurs canadiens Crossover Dark Horse Comics DC Comics Justice League Séries avec un unique avis Super-héros

Mais lorsque qu'un mystérieux voyageur temporel croise leur chemin, tout bascule. Les anciens héros de Spiral City se retrouvent sur Terre-2 tandis que Batman, Superman, Wonder Woman et le reste de la Ligue atterrissent dans la paisible ferme des compagnons d'armes du héros disparu Black Hammer.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Juillet 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Justice League / Black Hammer © Urban Comics 2020
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

24/11/2020 | Ro
Modifier


Par Présence
Note: 2/5
L'avatar du posteur Présence

Sympathique mais sans plus - Ce tome contient une histoire complète qui peut se comprendre sans connaissance des personnages, mais qui s'apprécie mieux en sachant de quoi il retourne pour Black Hammer, et en ayant une connaissance superficielle de la Justice League. Il contient les 5 épisodes la minisérie, initialement parus en 2019, écrits par Jeff Lemire, dessinés, encrés et mis en couleurs par Michael Walsh, avec l'aide de Toni-Marie Griffin pour les couleurs. Il comprend les couvertures originales de Michael Walsh, ainsi que les couvertures alternatives d'Andrea Sorrentino (*2), Yanick paquette, Yuko Shimizu, Jeff Lemire, Christian Ward, Jill Thompson, Ian Bertram, Julian Totino Tedesco, Matteo Scalera, Nate Powell, Ray Fawkes, Tradd Moore, Evan Shaner, Andrew Robinson, Francesco Francavilla, Gabriel Hernández Walta, Tyler Crook, Matt Kindt, Shawn Crystal, Sandy Jarrell, Terry & Rachel Dodson. En zone rurale aux États-Unis, dans une ferme située à l'écart du village de Rockwood, Abraham Slamkowski (Abraham Slam) prend son café matinal sur la véranda. Il repère quelque chose d'anormal dans la grange et s'y rend : avec l'aide de Mark Markz (Barbalien), Talky-Walky (TLK-E WLK-E) a transformé le tracteur en une sorte d'engin destiné à franchir la barrière entre les dimensions. Slamkowski exige que Talky-Walky lui rende son tracteur sous sa forme de tracteur. Randall Weird (Colonel Weird) apparaît sous sa forme spectrale flottant dans les airs et prononcent des phrases évoquant des événements à venir, rendant le sens de son propos inintelligible pour ses interlocuteurs. C'est à ce moment que Gail Gibbons (Golden Gail) revient d'une nuit passée à fumer et à picoler en ville. Puis Madame Dragonfly fait son apparition indiquant que quelque chose de sérieux va se produire. Abraham demande à Mark de reprendre forme humaine, et au colonel de disparaître. Un homme d'une cinquantaine d'années avec un chapeau melon et une valisette à la main arrive à pied sur le chemin qui mène à la ferme. Il les salue du chapeau, et indique qu'il est venu pour acheter leur ferme. À Metropolis, la Justice League est en train de combattre Starro qui a déjà commencé à prendre possession de l'esprit des civils avec ses étoiles. Superman (Clark Kent), Batman (Bruce Wayne), Wonder Woman (Diana), Flash (Barry Allen), Cyborg (Victor Stone) sont sur place en train d'essayer d'endiguer le vol des mini-Starro. Cyborg commence à reprendre le dessus grâce à son canon émettant du bruit banc. Superman s'empare de Starro ainsi sonné et s'apprête à l'emmener loin d'ici. Wonder Woman se rend compte que quelque chose n'est pas normal. Elle repère un homme d'une cinquantaine d'années, avec un chapeau melon s'avançant vers eux. Il les salue et leur annonce qu'il est une sorte d'agent de voyage et qu'il est là pour leur offrir une pause, des vacances bien méritées. Dans le même temps, il est en train de parler aux héros de la ferme en les assurant qu'il va leur offrir ce qu'ils désirent le plus : une évasion. En 2016, le lecteur voit apparaître le premier épisode de la série Black Hammer, écrite et créée par Jeff Lemire, dessinée par Dean Ormston. Le scénariste a expliqué qu'il s'agissait d'un projet initié en 2007, et concrétisé après une longue période de mûrissement. Cette série met en scène des superhéros qui se retrouvent inexplicablement dans une ferme, prisonnier d'une grande zone s'étendant autour et comprenant une petite ville habitée. Le lecteur y faisait la rencontre de six superhéros présentant de fortes similitudes avec certains personnages de DC ou Marvel : Captain America pour Abraham Slam, Martian Manhunter pour Barbalien, Shazam pour Golden Gail, Adam Strange ou Captain Comet pour Colonel Weird, une sorcière pour Madame Dragonfly et M-11 pour Talky Walky. L'un des thèmes de la série était la mise à l'écart de ces superhéros suite à un combat contre l'entité Anti-God, une métaphore de Crisis on infinite Earths (1985/1986) de George Perez & Marv Wolfman, où les superhéros DC combattaient l'Anti-Monitor, à la suite de quoi l'univers DC est relancé à partir de zéro, comme si les superhéros d'avant Crisis avaient été mis au rebut, ou à la retraite dans un endroit isolé dont ils ne pourraient jamais revenir. Il apparaît donc un peu étrange que Jeff Lemire souhaite confronter ses superhéros de Black Hammer aux originaux, ou à leur version d'actualité en 2019. En outre, le format du récit ne laisse que peu de place pour chaque personnage et les superhéros DC sont esquissés à gros traits. Pour ce projet surprenant, les responsables éditoriaux de Dark Horse ont choisi Michael Walsh comme dessinateur. Il avait déjà réalisé plusieurs comics, dont une excellente saison de Secret Avengers (2014/2015), écrite par Ales Kot. L'artiste doit réussir à reproduire la sensibilité de Dean Ormston, le dessinateur attitré de la série Black Hammer, pour que le lecteur éprouve la sensation qu'il s'agit bien d'eux, donner une apparence différente à la Justice League de sorte à bien pouvoir différencier les 2 mondes (La ferme / Metropolis), et réussir les effets spéciaux de la Para-Zone, environnement très particulier entre le monde matériel et le monde spirituel. Le lecteur constate qu'effectivement, il retrouve bien l'atmosphère spécifique de la série Black Hammer : des personnages à l'apparence ordinaire qui ne portent quasiment jamais leur costume de superhéros, et dont le regard comporte une forme de tristesse du fait de leur conscience aiguë de ne pas pouvoir retrouver leur monde. Par comparaison, les membres de la Justice League (les 5 transportés à la ferme et les autres qui apparaissent dans le récit) ont une allure plus déterminée, plus agressive pendant les combats physiques. Pour ceux qui sont à la ferme, leur visage n'exprime pas la même forme de lassitude et de renoncement. En particulier, Bruce Wayne a un visage plus fermé, plus obsessionnel. Les superhéros DC ne sont pas revenus à un état civil. Diana conserve une forme d'élégance immarcescible. L'artiste joue également sur les couleurs pour bien distinguer les deux mondes : celui plus terne de la ferme, celui plus lumineux de Metropolis. Il met en scène les combats avec une forme de recul, sans chercher à glorifier la force des superhéros ou des supercriminels. Une fois chaque équipe de superhéros déplacée, le scénario peut consacrer une page ou parfois deux à l'un d'entre eux en particulier. Il apparaît vite que certains inspirent vraiment Michael Walsh. Bien évidemment, Bruce Wayne ne peut pas se contenter de rester tranquille à la ferme en regardant les jours passer. Cela donne lieu à une patrouille nocturne très savoureuse par son côté dérisoire, l'artiste mettant bien en avant la banalité de de cette ronde en pickup. Par la suite, il donne une réelle personnalité tragique à Gail Gibbons, cette femme de 60 ans, disposant du corps d'une fillette de 10 ans. Il est visible également qu'il prend plaisir à montrer les relations entre elle et Zatanna Zatara, deux femmes au caractère très différent, mais tout aussi affirmé. Le lecteur sourit franchement devant l'expressivité des personnages, lors d'une séance d'interrogatoire de 3 pages, composées de 6 cases chacune, à chaque fois un plan poitrine sur l'interrogateur ou l'interrogé. Enfin Walsh représente la Para-Zone, sous forte influence de Steve Ditko, comme l'est Dean Ormston dans la série Black Hammer, avec un résultat très dépaysant. En entamant cette histoire, le lecteur sait qu'elle ne changera rien, ni pour Black Hammer la série étant déjà terminée au moment de la parution de celle-ci, ni pour la Justice League, propriété intellectuelle de DC Comics. S'il vient pour les superhéros DC, il risque de ne pas y trouver son compte. Il apparaît bien une dizaine de personnages DC Comics, qui sont bien traités, conformément à leurs caractéristiques, mais ce n'est pas vraiment leur histoire. À part pour Zatanna Zatara, ils sont cantonnés à un rôle primaire, sans qu'ils ne soient interchangeables pour autant. D'un autre côté, il est plus probable que le lecteur vienne pour Black Hammer, à la fois parce que cette histoire est écrite par Jeff Lemire, le créateur de cette série, à la fois parce que cette rencontre est publiée par Dark Horse Comics, l'éditeur de Black Hammer. Du coup, l'horizon d'attente du lecteur n'est pas tant de découvrir une intrigue décoiffante, que d'assister aux échanges entre les 2 familles de superhéros, de voir comment la version à la fois postmoderne et retraitée (celle de Black Hammer) réagit face à ceux encore en activité, ou exploités par l'éditeur qui en est propriétaire. Bizarrement, le scénariste ne joue pas trop sur cette rencontre. Il s'amuse avec la couleur des martiens, J'onn J'onzz étant vert et Mark Markz étant rouge. Madame Dragonfly ironise un peu sur les combats physiques obligés. Mais ça ne va pas plus loin. Il n'y a pas d'effet révélateur, d'une génération (obsolète pour Black Hammer) à une autre en cours d'activité. Le lecteur amateur de la Justice League peut être curieux de voir ses superhéros préférés rencontrer une équipe qui sort de nulle part. Il sera vraisemblablement déçu par leur rôle secondaire et par les conventions superhéros qui ne sont pas exaltées. Celui intrigué de retrouver les personnages de Black Hammer se sent plus dans sa série, et pour cause elle est écrite par son créateur. Il retrouve les éléments qu'il apprécie : la personnalité abrasive de Gail Gibbons, le caractère lunatique de Randall Weird, ainsi que cette terrible ferme. Michael Walsh réalise des planches qui respectent l'esprit de celles de Dean Ormston sans le singer. Il reste un peu sur sa faim, le scénariste n'exploitant pas le principe de la Justice League se retrouvant devant les superhéros qui ont été écartés par Crisis on infinite Earths.

26/04/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Dans la foulée de ma découverte de l'univers de Black Hammer, j'étais curieux de découvrir ce cross-over avec l'univers DC Comics et la Justice League. Black Hammer est à la base un récit de métafiction, une histoire de super-héros bourrée de clins d'oeil et de références, qui réfléchit sur les super-héros eux-mêmes. Ce n'est donc pas exactement le genre de récit qu'on imagine forcément bien se marier avec les aventures musclées et premier degré de la Justice League. Le cocktail a de quoi surprendre. D'autant que les personnages de Black Hammer sont justement une version revisitée d'autres héros existants, notamment Mark Markz qui est une version homosexuelle de J'onn J'onnz, le martien de la Justice League ("Pas un martien !", dirait d'ailleurs Mark à son propos). Mais c'est justement ça qui est drôle : de faire se rencontrer des univers si différents, et de voir interagir leurs personnages. Il ne faut pas prendre le scénario très au sérieux. Son intrigue est avant tout un prétexte à ce fameux cross-over. Et son mystérieux antagoniste, dont les connaisseurs auront pu deviner l'identité secrète au vu de ses pouvoirs et de son accoutrement, est la définition du grand méchant qu'on ne peut pas exactement prendre au sérieux tant il est hors norme. J'ai beaucoup aimé l'humour qui imprègne cette rencontre entre les membres de la Justice League et la famille hétéroclite des héros de Black Hammer. Voir Mark Markz mettre en doute la nature de martien de J'onn J'onnz, Gail faire du rentre-dedans à Aquaman, Madame Dragonfly dénigrer les faibles pouvoirs magiques de Zatanna, le Colonel Weird et Bizarro être décontenancés par leurs bizarrerie respectives, ou encore les gros mots de Gail se faire censurer par l'univers tous publics de DC Comics : il y a plein de situations humoristiques dans cette mini-série qui m'ont fait rire ou sourire. Le clash entre les univers est réjouissant. L'intrigue pour sa part est un peu trop bidon sur le fond pour vraiment être prenante mais elle tient suffisamment la route sur la forme pour satisfaire le lecteur. On sent surtout que les auteurs sont là pour se faire plaisir et s'amuser à faire se rencontrer deux mondes et leurs particularités. Quant au graphisme, il est de bonne qualité. Du coup, si vous avez bien aimé la série Black Hammer et que vous connaissez relativement bien l'univers DC Comics, c'est un agréable cross-over.

24/11/2020 (modifier)