Je réécris mon avis après avoir encore relu cette saga.
Il y a du bon et du moins bon dans cette longue série. Le premier tome est pas mal même si on sait ce qui va se passer à la fin. Le point fort est selon moi l'utilisation des méchants de Batman. Moi qui aime bien les super-vilains, c'est un régal de voir, par exemple, une équipe formée par le Joker et l'Épouvantail et le Chapelier Fou a droit à une de ses meilleures performances. Bane est un peu intéressant comme méchant, mais je ne comprends pas trop pourquoi il veut détruire Batman, même après avoir lu les origines du perso dans un autre album.
Ensuite, Jean-Paul Valley devient le nouveau Batman et va finir par vaincre Bane avant de devenir fou. On peut pinailler sur le fait que Valley devient soudainement un très bon Batman alors qu'au début de la saga il semble n'être qu'un homme normal, mais cela ne m'a pas trop dérangé parce que j'étais pris dans le feu de l'action. C'est plus l''histoire sur Bruce qui m'a moins convaincu, pour retrouver l'usage de ses jambes, il doit être soigné par une docteure qui a des pouvoirs magiques (?!?) et pas de chance elle se fait kidnapper et il va la suivre autour du monde et franchement c'est peu palpitant.
Ensuite, vient le tome 3 qui est correct quoiqu'il y a uniquement l'histoire avec le Joker qui m'a semblé mémorable, les autres histoires avec des nouveaux méchants se laissent lire sans plus. Le tome 4 est meilleur. J'adore tout ce qui tourne autour du méchant Abattoir et la famille de Gueule d'Argile qui font partie de mes méchants de Batman préférés. La déchéance de Valley est bien faite. Puis vient le tome 5 et je commençais à en avoir un peu marre. Il y a des méchants génériques, l'entrainement de Batman pour retrouver sa forme ne m'a pas trop captivé et le combat final me semble un peu vite expédié, comme si les auteurs ont avait marre. Il faut dire qu'ils devaient rapidement terminer cette saga parce que DC Comics allait lancer un crossover auquel le vrai Batman devait participer.
Donc voilà une saga un peu trop longue avec des passages que j'ai aimés et d'autres moins. Je ne sais pas si je la conseillerais à quelqu'un qui veut découvrir Batman. En tout cas, si vous adorez les super-méchants, vous allez aimer vu qu'il y a pratiquement tous les méchants importants de Batman (il manque le Pingouin, qui est apparu dans un récit non repris en français et Ras Al Ghul qui avait disparu des comics à l'époque). Le dessin peut faire vieillot, mais je le préfère au style fait à l'ordinateur qu'on retrouve dans les comics modernes.
J'ai un problème avec Margaux Motin.
J'aime beaucoup ses dessins, c'est souple, séduisant. Le blanc du papier, très présent, nous laisse respirer, les couleurs sont gaies, bref ça me convient.... Mais je suis totalement incapable de vous dire de quoi ça parle. ça véhicule une image des femmes très sofistiquée dans laquelle je n'ai pas vraiment de place. Leur sujet de conversation me passe totalement au dessus. leur vocabulaire est celui d'une génération plus jeune que moi. Je me sens exclue.
J'en ai lu beaucoup à la bibliothèque, comme pour me tenir au courant. En me disant, peut-être un jour elle va vieillir et parler de choses qui m'intéressent, mais ce n'est encore pas pour cette fois.
Quand récit de Super-héros se mêle à la corruption, au syndicalisme et aux sombres intrigues politiques.
Le cadre de ce comics est son élément le plus important. Cela se passe à Chicago en 1962 dans un univers uchronique où les super-héros et super-vilains sont apparus une vingtaine d'années auparavant. Tandis que les héros de l'âge d'or étaient partis combattre sur le front de la Seconde Guerre Mondiale, les vilains prenaient le contrôle de la pègre de Chicago, déjà réputée auparavant pour être gangrénée par le crime et la corruption. A leur retour, les super-héros se regroupèrent dans la Ligue, un syndicat de super-héros, et s'organisèrent pour purifier la ville de ses super-gangsters. Le comics s'entame au moment où la Ligue vient d'éliminer le dernier super-vilain. Sur le plan politique, leur rôle devient donc désormais caduc mais ni les vrais gangsters ni la corruption n'ont quitté la ville, sauf que cela n'est en théorie pas du ressort des super-héros de gérer ça. Nous suivons alors les magouilles des uns et des autres pour permettre à la Ligue de rester en place ou pour tenter vainement de faire éclater la lumière sur les agissements répréhensibles des uns et des autres. Entre mouvements de grève, enquêtes parallèles, combines mafieuses et autres règlements de compte, c'est une vision bien noire du monde des super-héros et de la politique en générale qui nous est présentée là.
C'est un récit réaliste et pas inintéressant, mais un peu rébarbatif sur la forme et sur le rythme.
Le graphisme de Rod Reis est esthétique mais pas très agréable à la lecture. Son dessin manque foncièrement de profondeur et la colorisation sombre n'aide pas à apprécier et comprendre les scènes d'action. Quant au personnage, certains sont faciles à confondre et cela n'aide pas à la clarté de l'intrigue.
Car cette dernière est aussi assez difficile d'accès. Il m'a fallu parcourir un bon tiers de l'album avant d'y retrouver pour de bon mes petits et de bien assimiler qui était qui et faisait quoi. Et encore, jusqu'à la fin, les motivations de certains ont continué à m'échapper. D'autant que dans l'ensemble, il y en a bien peu qui sont charismatiques. J'aimais bien le détective enquêteur au départ... Dommage quand on sait ce qu'il se passe le concernant.
Concrètement, c'est une lecture qui ne manque pas d'idée et d'une dose d'originalité, mais son déroulement est laborieux, parfois trop alambiqué et pas toujours passionnant.
Initialement prévu pour être publié en Novembre 2020, cet album a dû être repoussé à Janvier 2021 pour cause de re-confinement.
Il raconte l'histoire vraie de la première école, féminine en l'occurence, accueillant des élèves noires aux Etats-Unis dans la première moitié du 19e siècle. Cela se passait dans une petite ville du Connecticut à une époque où l'esclavage existait encore dans le Sud, où la ségrégation était en vigueur dans le Nord et où les abolitionnistes étaient certes présents mais minoritaires, surtout dans une région rurale telle que celle-ci. Prudence Crandall accepta un jour d'accueillir une élève noire dans la classe exclusivement blanche qu'elle tenait. Devant le tollé suscité par ce choix, elle ne se démonta pas et alla encore plus loin dans sa démarche : puisque les notables blancs ne voulaient pas voir les enfants cotoyer des noirs, elle prit la décision de transformer son école en établissement réservé aux élèves noires uniquement.
Le fond de l'histoire est instructive. C'est un combat avant l'heure pour le droit à l'égalité raciale, quand on sait que la véritable égalité des droits n'a été obtenu que plus d'un siècle plus tard aux Etats-Unis. On y découvre la force de caractère de cette jeune institutrice mais aussi le soutien qu'elle a pu obtenir, notamment de sa famille. Et on est navré par l'intolérance manifestée à l'inverse par la population blanche de sa région.
Et la forme est très belle.
Stéphane Fert, qui réalise le dessin, était déjà l'auteur de Morgane ou encore Peau de Mille Bêtes, autres oeuvres très belles et aux couleurs charmantes. Les planches sont un plaisir à regarder, contrastant par leur beauté avec l'amertume de la situation et la laideur de la pensée raciste de ceux auxquels les héroïnes de ce récit s'opposent pacifiquement.
Certains passages et leur représentation graphique dégage une très belle émotion, presque poétique voire enchanteresse.
Toutefois, l'intrigue elle-même a fini par me décevoir. Car ce n'est que le simple reflet de la réalité des faits, certes raconté avec justesse et de manière plaisante, évitant de sombrer dans la lourdeur des détails d'un combat juridique notamment, mais on devine bien comment les choses ne peuvent que se terminer pour un tel combat à l'époque. Et du coup, la fin se révèle trop amère, voire un peu abrupte, pour que je ressorte épanoui de ma lecture.
J'aime beaucoup cet album de Margaux Motin et j'espère que les autres sont aussi bien car ils sont inscrits sur ma liste d'ouvrages à acquérir (peut-être pas au moment où vous lisez ces lignes car cette liste n'est pas à jour).
Je l'avais acheté pour mon épouse mais celle-ci ne l'a lu que par politesse et il siège désormais dans ma bibliothèque.
Le dessin et sa mise en page sont vraiment plaisants à regarder (absence de case, croquis de grande taille...). Le contenu, composé d'une succession de saynètes de la "vie de tous les jours", est sympathique et en harmonie avec le trait et les traits de l'auteur. Car Margaux Motin y raconte apparemment sa vie, ses bonnes comme ses mauvaises péripéties, et on en suit le fil en toile de fond.
Je recommande.
J'ai eu l'occasion de rencontrer le dessinateur lors d'un festival art et nature en forêt de Brocéliande, ce qui m'a permis de découvrir à la fois cette bd, mais surtout le personnage de Thoreau. J'avoue mon inculture à son sujet pourtant, il avait beaucoup d'atouts pour m'interpeller : abolitionniste, amour de la forêt, et déjà adepte de la décroissance...
Je ne sais pas si ce support bd est le plus adapté pour en apprendre beaucoup sur Thoreau. La biographie n'est certes pas complète, mais ce n'était visiblement pas le but, elle s'attache à quelques moments clés de la vie de Thoreau. Pour ce qui est de sa pensée, j'ai été beaucoup plus intéressée par l'interview du spécialiste de la littérature US Michel Granger qui m'a sérieusement donné envie de lire Walden. Bon, pas assez d'une vie, moi.....
Pour en revenir à la bd proprement dite, j'ai beaucoup aimé le dessin, surtout celui des paysages naturels, magnifiques, et c'est vrai qu'ils mettent en lumière le côté contemplatif de la nature de Thoreau. Le dessin des personnages m'a un peu moins plu mais correspond bien à l'ensemble. Une plutôt bonne découverte du personnage entre la bd et l'interview quand comme moi on ignorait son existence. J'imagine que lorsqu'on connaît déjà, cela présente beaucoup moins d'intérêt.
Sympathique, dans l’air du temps, franchement bobo, pas hilarant…
Margaux Motin s’est appliquée pour que cette nouvelle série qu’elle lance chez Casterman ressemble plus à une bande dessinée que ses œuvres précédentes qui sentaient clairement le blog adapté en bd (La Théorie de la contorsion, La Tectonique des plaques …) et le résultat est assez satisfaisant. Je trouve même certaines grandes illustrations assez jolies tandis que le découpage donne vraiment ce sentiment de lire une bande dessinée.
Son personnage est toujours aussi immature et surexcité. A force, je dois bien avouer que ça fatigue mais comme j’ai lu l’album à petites gorgées, elle ne m’a pas horripilé suffisamment pour que je l’abandonne en cours de route.
Le scénario est assez classique et fait très roman graphique. L’humour omniprésent allège le propos… mais je n’ai jamais ri aux éclats. Je suis toujours resté sur cette impression de lire un album sympathique et dans l’air du temps, avec une héroïne qui n’est pas vraiment confrontée à de graves problèmes (elle est manifestement belle, dynamique, riche, a des enfants adorables et un mari aimant… en fait, son gros problème, c’est elle…). Une lecture détente, pas indispensable et dont je lirai la suite à l’occasion, sans me presser mais sans non plus y aller à reculons.
Gaston Lagaffe est un incontournable de la BD franco-belge. Je l'ai toujours aimé. Lui en tant que personnage central, ses gags récurrents, les situations dans lesquelles il se fourre, puis les personnages secondaires qui s'affirment, qui reviennent, parfois qui changent (Fantasio s'en va il me semble)... J'ai toujours aimé.
Pourtant, je suis surpris de le voir si bien noté. Car si Gaston Lagaffe est un monument, ce n'est pas le plus beau, le plus haut ou le plus gros. C'est plaisant à lire mais sans surprises, et si le personnage était original à ses débuts, ses gags et ses farces étaient relativement convenus.
J’ai découvert cette série, il y a quelques mois dans un vide grenier. Je profite d’avoir un peu de temps en ce moment pour enfin la parcourir. Et c’est une belle surprise !
Rien de bien révolutionnaire. Un héros plutôt sympathique qui défend la veuve et l’orphelin. Une BD âgée de presque 35 ans qui n’a pas pris une ride. Ca bouge, il a du mouvement, les balles fusent de partout, et pour clôturer cette histoire, un beau happy end. Ma foi, je me laisse faire. Cela me convient, surtout que le dessin de Malik est efficace. La violence et la tendresse s’entremêlent dans un chatoiement de couleurs et de passion. Un peu le trait de "Dany" dans les années 70.
Sans doute un peu difficile de vous procurer ces deux albums car il n’y a pas de réédition à l’horizon mais cela vaut le coup de les acquérir en occasion si une opportunité se présente à vous.
Avis posté après lecture des deux premiers tomes (mais chaque tome développe une histoire différente).
C’est une série qui s’adresse je pense à un jeune lectorat. L’univers animalier est en effet tout gentil, avec un dessin (plutôt réussi d’ailleurs) renforçant un côté « propret » proche de l’univers des Sylvanians (qui avaient fait le bonheur de ma fille). Un jeune lectorat visé donc, même s’il y a quand même pas mal de textes, et que parfois le vocabulaire me parait plutôt difficile à comprendre pour les plus jeunes dans certains dialogues au langage soutenu – surtout lorsque s’exprime l’escargot intello, Gonzague (donc à réserver à de très jeunes ados ?).
Pour le reste, la lecture est fluide. Le premier tome introduit bien l’univers, présente les personnages récurrents (des écoliers – et certains de leurs parents, mais aussi quelques adultes), tout en développant une sorte d’enquête policière : nos jeunes héros cherchent à élucider les mystérieuses disparitions qui sèment peu à peu l’angoisse dans la communauté de la vallée des Mitaines. C’est assez vivant, et devrait plaire au lectorat visé, entre autres du fait de la variété des caractères des membres du groupe de jeunes que nous suivons.
Le deuxième tome est deux fois moins épais, moins rythmé aussi, c’est plus une chronique tranquille. Mais cela se laisse lire aussi.
A noter qu’en fin d’album, Clément, dans un long dossier, montre tout ce qui a pu l’influencer pour créer son univers, et surtout ses personnages (leurs nom et personnalité) – c’est amusant et intéressant.
Le tome suivant (qui va sortir sous peu) promet de reprendre du rythme, puisque tournant autour de l’arrivée de zombies !
Voilà une série jeunesse de qualité en tout cas. Ma remarque est aussi valable pour le travail éditorial, le papier épais et la belle colorisation donnant envie de tourner les pages.
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Batman - Knightfall
Je réécris mon avis après avoir encore relu cette saga. Il y a du bon et du moins bon dans cette longue série. Le premier tome est pas mal même si on sait ce qui va se passer à la fin. Le point fort est selon moi l'utilisation des méchants de Batman. Moi qui aime bien les super-vilains, c'est un régal de voir, par exemple, une équipe formée par le Joker et l'Épouvantail et le Chapelier Fou a droit à une de ses meilleures performances. Bane est un peu intéressant comme méchant, mais je ne comprends pas trop pourquoi il veut détruire Batman, même après avoir lu les origines du perso dans un autre album. Ensuite, Jean-Paul Valley devient le nouveau Batman et va finir par vaincre Bane avant de devenir fou. On peut pinailler sur le fait que Valley devient soudainement un très bon Batman alors qu'au début de la saga il semble n'être qu'un homme normal, mais cela ne m'a pas trop dérangé parce que j'étais pris dans le feu de l'action. C'est plus l''histoire sur Bruce qui m'a moins convaincu, pour retrouver l'usage de ses jambes, il doit être soigné par une docteure qui a des pouvoirs magiques (?!?) et pas de chance elle se fait kidnapper et il va la suivre autour du monde et franchement c'est peu palpitant. Ensuite, vient le tome 3 qui est correct quoiqu'il y a uniquement l'histoire avec le Joker qui m'a semblé mémorable, les autres histoires avec des nouveaux méchants se laissent lire sans plus. Le tome 4 est meilleur. J'adore tout ce qui tourne autour du méchant Abattoir et la famille de Gueule d'Argile qui font partie de mes méchants de Batman préférés. La déchéance de Valley est bien faite. Puis vient le tome 5 et je commençais à en avoir un peu marre. Il y a des méchants génériques, l'entrainement de Batman pour retrouver sa forme ne m'a pas trop captivé et le combat final me semble un peu vite expédié, comme si les auteurs ont avait marre. Il faut dire qu'ils devaient rapidement terminer cette saga parce que DC Comics allait lancer un crossover auquel le vrai Batman devait participer. Donc voilà une saga un peu trop longue avec des passages que j'ai aimés et d'autres moins. Je ne sais pas si je la conseillerais à quelqu'un qui veut découvrir Batman. En tout cas, si vous adorez les super-méchants, vous allez aimer vu qu'il y a pratiquement tous les méchants importants de Batman (il manque le Pingouin, qui est apparu dans un récit non repris en français et Ras Al Ghul qui avait disparu des comics à l'époque). Le dessin peut faire vieillot, mais je le préfère au style fait à l'ordinateur qu'on retrouve dans les comics modernes.
La Tectonique des plaques
J'ai un problème avec Margaux Motin. J'aime beaucoup ses dessins, c'est souple, séduisant. Le blanc du papier, très présent, nous laisse respirer, les couleurs sont gaies, bref ça me convient.... Mais je suis totalement incapable de vous dire de quoi ça parle. ça véhicule une image des femmes très sofistiquée dans laquelle je n'ai pas vraiment de place. Leur sujet de conversation me passe totalement au dessus. leur vocabulaire est celui d'une génération plus jeune que moi. Je me sens exclue. J'en ai lu beaucoup à la bibliothèque, comme pour me tenir au courant. En me disant, peut-être un jour elle va vieillir et parler de choses qui m'intéressent, mais ce n'est encore pas pour cette fois.
C.O.W.L.
Quand récit de Super-héros se mêle à la corruption, au syndicalisme et aux sombres intrigues politiques. Le cadre de ce comics est son élément le plus important. Cela se passe à Chicago en 1962 dans un univers uchronique où les super-héros et super-vilains sont apparus une vingtaine d'années auparavant. Tandis que les héros de l'âge d'or étaient partis combattre sur le front de la Seconde Guerre Mondiale, les vilains prenaient le contrôle de la pègre de Chicago, déjà réputée auparavant pour être gangrénée par le crime et la corruption. A leur retour, les super-héros se regroupèrent dans la Ligue, un syndicat de super-héros, et s'organisèrent pour purifier la ville de ses super-gangsters. Le comics s'entame au moment où la Ligue vient d'éliminer le dernier super-vilain. Sur le plan politique, leur rôle devient donc désormais caduc mais ni les vrais gangsters ni la corruption n'ont quitté la ville, sauf que cela n'est en théorie pas du ressort des super-héros de gérer ça. Nous suivons alors les magouilles des uns et des autres pour permettre à la Ligue de rester en place ou pour tenter vainement de faire éclater la lumière sur les agissements répréhensibles des uns et des autres. Entre mouvements de grève, enquêtes parallèles, combines mafieuses et autres règlements de compte, c'est une vision bien noire du monde des super-héros et de la politique en générale qui nous est présentée là. C'est un récit réaliste et pas inintéressant, mais un peu rébarbatif sur la forme et sur le rythme. Le graphisme de Rod Reis est esthétique mais pas très agréable à la lecture. Son dessin manque foncièrement de profondeur et la colorisation sombre n'aide pas à apprécier et comprendre les scènes d'action. Quant au personnage, certains sont faciles à confondre et cela n'aide pas à la clarté de l'intrigue. Car cette dernière est aussi assez difficile d'accès. Il m'a fallu parcourir un bon tiers de l'album avant d'y retrouver pour de bon mes petits et de bien assimiler qui était qui et faisait quoi. Et encore, jusqu'à la fin, les motivations de certains ont continué à m'échapper. D'autant que dans l'ensemble, il y en a bien peu qui sont charismatiques. J'aimais bien le détective enquêteur au départ... Dommage quand on sait ce qu'il se passe le concernant. Concrètement, c'est une lecture qui ne manque pas d'idée et d'une dose d'originalité, mais son déroulement est laborieux, parfois trop alambiqué et pas toujours passionnant.
Blanc autour
Initialement prévu pour être publié en Novembre 2020, cet album a dû être repoussé à Janvier 2021 pour cause de re-confinement. Il raconte l'histoire vraie de la première école, féminine en l'occurence, accueillant des élèves noires aux Etats-Unis dans la première moitié du 19e siècle. Cela se passait dans une petite ville du Connecticut à une époque où l'esclavage existait encore dans le Sud, où la ségrégation était en vigueur dans le Nord et où les abolitionnistes étaient certes présents mais minoritaires, surtout dans une région rurale telle que celle-ci. Prudence Crandall accepta un jour d'accueillir une élève noire dans la classe exclusivement blanche qu'elle tenait. Devant le tollé suscité par ce choix, elle ne se démonta pas et alla encore plus loin dans sa démarche : puisque les notables blancs ne voulaient pas voir les enfants cotoyer des noirs, elle prit la décision de transformer son école en établissement réservé aux élèves noires uniquement. Le fond de l'histoire est instructive. C'est un combat avant l'heure pour le droit à l'égalité raciale, quand on sait que la véritable égalité des droits n'a été obtenu que plus d'un siècle plus tard aux Etats-Unis. On y découvre la force de caractère de cette jeune institutrice mais aussi le soutien qu'elle a pu obtenir, notamment de sa famille. Et on est navré par l'intolérance manifestée à l'inverse par la population blanche de sa région. Et la forme est très belle. Stéphane Fert, qui réalise le dessin, était déjà l'auteur de Morgane ou encore Peau de Mille Bêtes, autres oeuvres très belles et aux couleurs charmantes. Les planches sont un plaisir à regarder, contrastant par leur beauté avec l'amertume de la situation et la laideur de la pensée raciste de ceux auxquels les héroïnes de ce récit s'opposent pacifiquement. Certains passages et leur représentation graphique dégage une très belle émotion, presque poétique voire enchanteresse. Toutefois, l'intrigue elle-même a fini par me décevoir. Car ce n'est que le simple reflet de la réalité des faits, certes raconté avec justesse et de manière plaisante, évitant de sombrer dans la lourdeur des détails d'un combat juridique notamment, mais on devine bien comment les choses ne peuvent que se terminer pour un tel combat à l'époque. Et du coup, la fin se révèle trop amère, voire un peu abrupte, pour que je ressorte épanoui de ma lecture.
La Tectonique des plaques
J'aime beaucoup cet album de Margaux Motin et j'espère que les autres sont aussi bien car ils sont inscrits sur ma liste d'ouvrages à acquérir (peut-être pas au moment où vous lisez ces lignes car cette liste n'est pas à jour). Je l'avais acheté pour mon épouse mais celle-ci ne l'a lu que par politesse et il siège désormais dans ma bibliothèque. Le dessin et sa mise en page sont vraiment plaisants à regarder (absence de case, croquis de grande taille...). Le contenu, composé d'une succession de saynètes de la "vie de tous les jours", est sympathique et en harmonie avec le trait et les traits de l'auteur. Car Margaux Motin y raconte apparemment sa vie, ses bonnes comme ses mauvaises péripéties, et on en suit le fil en toile de fond. Je recommande.
Thoreau - La vie sublime
J'ai eu l'occasion de rencontrer le dessinateur lors d'un festival art et nature en forêt de Brocéliande, ce qui m'a permis de découvrir à la fois cette bd, mais surtout le personnage de Thoreau. J'avoue mon inculture à son sujet pourtant, il avait beaucoup d'atouts pour m'interpeller : abolitionniste, amour de la forêt, et déjà adepte de la décroissance... Je ne sais pas si ce support bd est le plus adapté pour en apprendre beaucoup sur Thoreau. La biographie n'est certes pas complète, mais ce n'était visiblement pas le but, elle s'attache à quelques moments clés de la vie de Thoreau. Pour ce qui est de sa pensée, j'ai été beaucoup plus intéressée par l'interview du spécialiste de la littérature US Michel Granger qui m'a sérieusement donné envie de lire Walden. Bon, pas assez d'une vie, moi..... Pour en revenir à la bd proprement dite, j'ai beaucoup aimé le dessin, surtout celui des paysages naturels, magnifiques, et c'est vrai qu'ils mettent en lumière le côté contemplatif de la nature de Thoreau. Le dessin des personnages m'a un peu moins plu mais correspond bien à l'ensemble. Une plutôt bonne découverte du personnage entre la bd et l'interview quand comme moi on ignorait son existence. J'imagine que lorsqu'on connaît déjà, cela présente beaucoup moins d'intérêt.
Le Printemps suivant
Sympathique, dans l’air du temps, franchement bobo, pas hilarant… Margaux Motin s’est appliquée pour que cette nouvelle série qu’elle lance chez Casterman ressemble plus à une bande dessinée que ses œuvres précédentes qui sentaient clairement le blog adapté en bd (La Théorie de la contorsion, La Tectonique des plaques …) et le résultat est assez satisfaisant. Je trouve même certaines grandes illustrations assez jolies tandis que le découpage donne vraiment ce sentiment de lire une bande dessinée. Son personnage est toujours aussi immature et surexcité. A force, je dois bien avouer que ça fatigue mais comme j’ai lu l’album à petites gorgées, elle ne m’a pas horripilé suffisamment pour que je l’abandonne en cours de route. Le scénario est assez classique et fait très roman graphique. L’humour omniprésent allège le propos… mais je n’ai jamais ri aux éclats. Je suis toujours resté sur cette impression de lire un album sympathique et dans l’air du temps, avec une héroïne qui n’est pas vraiment confrontée à de graves problèmes (elle est manifestement belle, dynamique, riche, a des enfants adorables et un mari aimant… en fait, son gros problème, c’est elle…). Une lecture détente, pas indispensable et dont je lirai la suite à l’occasion, sans me presser mais sans non plus y aller à reculons.
Gaston Lagaffe
Gaston Lagaffe est un incontournable de la BD franco-belge. Je l'ai toujours aimé. Lui en tant que personnage central, ses gags récurrents, les situations dans lesquelles il se fourre, puis les personnages secondaires qui s'affirment, qui reviennent, parfois qui changent (Fantasio s'en va il me semble)... J'ai toujours aimé. Pourtant, je suis surpris de le voir si bien noté. Car si Gaston Lagaffe est un monument, ce n'est pas le plus beau, le plus haut ou le plus gros. C'est plaisant à lire mais sans surprises, et si le personnage était original à ses débuts, ses gags et ses farces étaient relativement convenus.
Johnny Paraguay
J’ai découvert cette série, il y a quelques mois dans un vide grenier. Je profite d’avoir un peu de temps en ce moment pour enfin la parcourir. Et c’est une belle surprise ! Rien de bien révolutionnaire. Un héros plutôt sympathique qui défend la veuve et l’orphelin. Une BD âgée de presque 35 ans qui n’a pas pris une ride. Ca bouge, il a du mouvement, les balles fusent de partout, et pour clôturer cette histoire, un beau happy end. Ma foi, je me laisse faire. Cela me convient, surtout que le dessin de Malik est efficace. La violence et la tendresse s’entremêlent dans un chatoiement de couleurs et de passion. Un peu le trait de "Dany" dans les années 70. Sans doute un peu difficile de vous procurer ces deux albums car il n’y a pas de réédition à l’horizon mais cela vaut le coup de les acquérir en occasion si une opportunité se présente à vous.
Le Temps des Mitaines
Avis posté après lecture des deux premiers tomes (mais chaque tome développe une histoire différente). C’est une série qui s’adresse je pense à un jeune lectorat. L’univers animalier est en effet tout gentil, avec un dessin (plutôt réussi d’ailleurs) renforçant un côté « propret » proche de l’univers des Sylvanians (qui avaient fait le bonheur de ma fille). Un jeune lectorat visé donc, même s’il y a quand même pas mal de textes, et que parfois le vocabulaire me parait plutôt difficile à comprendre pour les plus jeunes dans certains dialogues au langage soutenu – surtout lorsque s’exprime l’escargot intello, Gonzague (donc à réserver à de très jeunes ados ?). Pour le reste, la lecture est fluide. Le premier tome introduit bien l’univers, présente les personnages récurrents (des écoliers – et certains de leurs parents, mais aussi quelques adultes), tout en développant une sorte d’enquête policière : nos jeunes héros cherchent à élucider les mystérieuses disparitions qui sèment peu à peu l’angoisse dans la communauté de la vallée des Mitaines. C’est assez vivant, et devrait plaire au lectorat visé, entre autres du fait de la variété des caractères des membres du groupe de jeunes que nous suivons. Le deuxième tome est deux fois moins épais, moins rythmé aussi, c’est plus une chronique tranquille. Mais cela se laisse lire aussi. A noter qu’en fin d’album, Clément, dans un long dossier, montre tout ce qui a pu l’influencer pour créer son univers, et surtout ses personnages (leurs nom et personnalité) – c’est amusant et intéressant. Le tome suivant (qui va sortir sous peu) promet de reprendre du rythme, puisque tournant autour de l’arrivée de zombies ! Voilà une série jeunesse de qualité en tout cas. Ma remarque est aussi valable pour le travail éditorial, le papier épais et la belle colorisation donnant envie de tourner les pages.