Les derniers avis (47299 avis)

Par Yann135
Note: 3/5
Couverture de la série Trucs-en-Vrac
Trucs-en-Vrac

Il y a 40 ans j’aurais mis sans hésiter un 5* sur Trucs en Vrac. Un humour déjanté, irrespectueux, absurde et novateur. Ce côté complétement décalé m’a séduit … au siècle dernier. En relisant l’intégral, je n’ai pas retrouvé cette saveur qui m’avait tant ébloui. Je trouve même les gags aujourd’hui fades et insignifiants. Le grand cru des années 80 est devenu une piquette quelconque ! Je ne m’explique pas ce changement brutal. J’ai vieilli, j’ai découvert d’autres auteurs, et d’autres humoristes talentueux. La question qui me titille cependant … est ce que Gotlib aurait la reconnaissance d’hier si il devait recommencer aujourd’hui ? Je pense sincérement que non. Entre mon 5* des années 80 et mon 2* d’aujourd’hui, ma note sera de 3*

21/08/2022 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
Couverture de la série Oleg
Oleg

Pas aussi dithyrambique que mes collègues. Sûr qu'on se reconnait dans ce type archétype de l'occidental 2022, classe moyenne, 45 ans, pas trop de problème d'argent, qui fait du sport pour se maintenir en forme, (il faut bientôt changer de lunettes) qui fait un boulot qu'il a choisi mais qu'il n'est jamais sur de mériter complètement, qui a une fille unique encore à la maison et qui ne voit pas du tout ce qu'elle pourrait faire dans la vie dans ce monde qui se déglingue... Tout d'un coup sa compagne a un problème de santé, tout son monde s'effondre... Bref on peut largement se reconnaître. C'est bien dessiné, au trait, en noir et blanc, c'est "profil bas", ... Mais so what ? Pas d'étonnement, pas de nouveaux horizons... Bref , là c'est trop proche : contrairement à ce que je dis souvent, il ne suffit pas d'être proche du lecteur : il faut lui apporter de quoi réfléchir, de quoi rêver, de quoi surmonter ses emmerdements, porter le regard là où personne ne voit... Ici on tourne en rond, je trouve. C'est juste mais ce n'est pas neuf.

21/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Torso
Torso

Les auteurs se sont emparés d’une affaire réelle et célèbre aux États-Unis : l’un des premiers serial killers américains « référencés », avec aux commandes de l’enquête Eliot Ness (moi qui le croyais irrévocablement lié à Chicago, suite à son combat gagné contre Al Capone, il a ensuite été nommé à Cleveland, où se déroule cette sordide affaire). Affaire restée officiellement irrésolue, mais que les auteurs ont bien étudiée, leur hypothèse est très crédible. Affaire sordide donc, d’un tueur qui découpe ses victimes en morceaux, qu’il sème un peu partout, au milieu d’une population terrorisée qui réclame un coupable, d’un maire qui s’intéresse uniquement à sa carrière politique (qui nécessite que l’affaire soit rapidement conclue ou étouffée), alors qu’Eliot Ness est tout récemment nommé à Cleveland pour remettre de l’ordre dans une police locale gangrénée par la corruption (ce qui ne lui attire pas que des amis !). L’aspect polar noir est bien exploité, sans surprise, mais l’histoire se lit bien. Le dessin use judicieusement d’un Noir et Blanc tranché, même si je l’ai trouvé un peu trop minimaliste parfois (souvent des images sont réutilisées plusieurs fois, c’est très statique). Des photos sont utilisées comme décor en arrière-plan : je ne suis pas fan du résultat. Enfin, certaines planches ont un découpage pas toujours très lisible, le texte partant dans tous les sens. Pour amateur du genre.

21/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Loge story
Loge story

Cette collection ne permet pas de développer d’histoire trop longue, mais pour les galops d’essai, elle se révèle bien calibrée. Ici, je suis ressorti un peu frustré d’une première lecture, trouvant un goût de « trop peu » à l’intrigue. Une seconde lecture m’a fait l’apprécier davantage. Il y a quelque chose de l’ordre de l’humour noir dans l’enchainement des faits, qui font basculer dans une violence absurde un type insignifiant, avec une chute ironique qui est plutôt amusante. Le dessin est original, je l’ai trouvé moderne et beau. Bref, une petite lecture sympathique.

21/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Stamford Bridge
Stamford Bridge

Je voulais lire absolument cet album, d'abord parce que ça concerne une bataille médiévale, ensuite parce que sans ignorer totalement le sujet, je n'avais que de très faibles connaissances sur cette bataille du pont de Stamford qui préfigure la grande bataille d'Hastings que elle, je connais parfaitement. Il m'a fallu attendre longtemps que cet album soit dispo en bibli, mais voila qui est enfin fait. Le plus étonnant, c'est que Delitte ose placer cette bataille, certes essentielle en Angleterre, dans sa série des grandes batailles navales, car en réalité, elle eut lieu sur terre, près de ce fameux pont. Les Vikings ont seulement utilisé leurs landskips (ou drakkars) pour remonter les fleuves et arriver sur les lieux. Alors certes, évoquer les invasions vikings (ces guerriers ayant été de hardis marins) aurait été bien vu dans cette collection, hélas il n'y eut pas de bataille navale célèbre. Ceci reste tout de même dans son contexte un récit solidement documenté, mais avec une narration romancée. Car ce qui est intéressant, c'est que Delitte et Seiter restituent bien les événements de façon claire et lisible, de façon à ce que l'on comprenne quels étaient les participants avec de chaque côté, Saxons, Vikings et Normands, tout en y intégrant une dimension romanesque ; ceci a l'avantage de donner du rythme à la narration sans éclipser l'essentiel des faits historiques, et ça se traduit par l'invention de ce personnage féminin, cette femme guerrière revancharde qui veut venger ses parents, et qui n'apporte pas grand chose. Les auteurs montrent bien que cette défaite de Stamford Bridge marque la fin de l'aventure viking. Mais ils indiquent aussi, et c'est rappelé dans le dossier de fin d'album, que si Guillaume le Conquérant a gagné à Hastings, c'est que l'armée d'Harold était fourbue après avoir parcouru des centaines de kilomètres, et que si elle était arrivée plus fraîche sur le champ de bataille, le sort aurait pu être différent, est-ce que les Normands auraient eu le dessus ? on ne le saura jamais. Le dessin de Gine, j'ai pas toujours été fan sur d'autres Bd, ici il est un peu torturé et de qualité inégale, avec des visages parfois pas très réussis, mais en définitive, je trouve que ça colle plutôt bien sur ce sujet de contexte rude et brutal, même si j'aurais préféré un dessin plus policé.

20/08/2022 (modifier)
Couverture de la série L'Idole dans la bombe
L'Idole dans la bombe

Voilà une série tout à fait sympathique, dont la lecture, fluide, agréable et rapide, est recommandée à ceux qui recherchent de l’aventure « rafraichissante ». On a là une vision parodique de la guerre froide (pas mal de passages grotesques, ubuesques lui donnent un air de farce), aucun des deux camps qui s’affrontent ne sortant grandi (leur nom déjà indique que leur effondrement est inéluctable). Tout dans cette histoire donne un air « primesautier » à une intrigue traitant pourtant de dictature et de libertés bafouées. La narration mêle humour léger et drame aseptisé, imbrique allusion à l’histoire réelle et créations originales (voir les aéronefs), avec un dessin simple et efficace (j’aime bien le trait de Jouvray – même si parfois j’ai eu du mal à distinguer certains personnages). Une série à découvrir ou redécouvrir, pour ceux qui l’avaient cru abandonnée. Note réelle 3,5/5.

20/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Adlivun
Adlivun

J’ai trouvé la couverture très belle, pleine de mystère, d’une beauté glaciale et évanescente. Le dessin intérieur est différent, usant de l’aquarelle, un trait proche de l’esquisse parfois. C’est différent de la couverture donc, mais j’ai aussi apprécié cet aspect. Quant à l’histoire, elle est basée sur des faits réels (disparitions plus ou moins mystérieuses de plusieurs navires au XIXème siècle), même si Balzano s’écarte de ce que nous en savons. L’intrigue se développe lentement, comme engourdie par le froid. Mais elle a quelque chose d’envoûtant. Comme Sloane, je trouve en effet quelques accointances avec les atmosphères que Mac Orlan savait projeter sur ses romans. Balzano y ajoute des allusions au Moby Dick de Melville, et là aussi certains parallèles, au niveau de la quête folle, éperdue, sont pertinents. J’espérais peut-être davantage de cet album en l’entamant. Le rythme lent me convient ici, et le fantastique ne sombre pas dans le n’importe quoi. Je ne suis pas convaincu par la pirouette finale autour de Jack l’éventreur par contre. Et au final, l’album me laisse une impression étrange, comme si au creux une certaine poésie, ou je ne sais quoi me manquait. Mais ça reste une lecture agréable. Note réelle 3,5/5.

20/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Le Chevalier à la licorne
Le Chevalier à la licorne

J’ai trouvé cette histoire agréable à lire, sur une période qui m’intéresse, mais j’en suis quand même sorti quelque peu frustré. On peut dire que Piatzszek a cherché – et globalement réussi – à présenter un moyen-âge crédible, ni aseptisé ni artificiellement « noirci ». Et, dès le départ, il plante bien le décor, avec cette bataille de Crécy, pour laquelle il montre bien l’aveuglement de la chevalerie française, dans des charges quasi anachroniques, face à la froide efficacité des archers gallois (qui avaient expérimenté cette tactique peu avant en Écosse). C’est de cette boucherie qu’émerge le héros, Juan Fernandez de Heredia, chevalier échappant miraculeusement au massacre, et qui va ensuite passer une partie de sa vie à poursuivre une chimère, ou plutôt une licorne. C’est en fait une image symbolique : Heredia n’a pas compris pourquoi il avait échappé à la mort, c’est cette mort qu’il cherche à rattraper. Cet aspect est intéressant, mais lassant au bout d’un moment. J’aurais clairement préféré que l’histoire se cantonne à un cadre historique réaliste, il y avait matière à faire quelque chose de suffisamment intéressant. A noter que Juan Fernandez de Heredia a vraiment existé à cette même époque. Comme son nom l’indique il n’était pas chevalier français (et n’a donc pas participé à la bataille de Crécy) mais, après avoir servie en Espagne, il a réellement eu les relations avec le pape que Piatzszek décrit à la fin de l’album (je ne sais pas pourquoi l’auteur a ainsi choisi un personnage historique, dont il a franchement dévié la trajectoire !?). Pour le dessin d’Escalada, c’est là aussi un ressenti mitigé qui domine. Je le trouve globalement réussi, avec de belles planches, une belle reconstitution de l’époque, mais je n’ai pas accroché à la colorisation, qui gomme trop l’aspect crasseux, qui anesthésie le réalisme que j’aurais voulu voir davantage dominer. Cela reste une lecture agréable donc, mais dont j’attendais mieux, ou autre chose.

20/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Yvain et Yvon
Yvain et Yvon

Tiens, une Bd du journal Tintin que je viens de voir dans la base de données, et je ne l'avais pas avisée ? étonnant ! C'était pas mal, je vois qu'elle est mal notée, c'est dommage, mais il faut avouer qu'elle évoluait dans un registre peu habituel dans le journal, une sorte de combiné entre aventure et fantastique, puisque de ces 2 frères jumeaux, Yvon a l'étrange pouvoir de se métamorphoser en loup aux yeux rouges. Ce loup a sa propre histoire et s'appelle Ysengrin, il est différent de Yvon. Le concept est intéressant mais pas assez bien exploité, si bien que la série qui avait débuté dans Tintin en 1985 au moment où le journal vivait ses derniers feux, prit fin en 1988, et le journal Tintin cessa la même année. Si elle s'arrêta, c'est aussi par manque de succès et le peu de ventes des albums, la faute à des scénarios peu attrayants ; si bien que le dernier album parut au Lombard de façon très confidentielle et qu'un cinquième annoncé avant la disparition de Tintin, ne parut jamais. Je n'en étais pas fan, d'autant plus qu'à cette époque, je ne lisais le journal Tintin que de façon épisodique, sa grande époque était finie, les grands héros n'étaient plus là, et ce genre de bande symbolise l'arrivée de nouveaux personnages, une série jeunesse certes, mais plus évoluée et moins enfantine ; l'ennui c'est que les auteurs ne l'ont pas assez développée, pourtant ils faisaient grandir leurs petits héros : âgés de 7 ans au début, ils avaient environ 13 ans vers la fin, et cette bizarrerie de métamorphose donnait lieu à des situations cocasses ou insolites. On y trouvait une poésie pleine de charme bucolique, l'action se déroulait en Wallonie, puis en Alsace (j'y reconnaissais le pont du village de Kaysersberg). Le dessin était le point fort de cette petite Bd : lorgnant vers un trait proche de Mitteï et de Mazel, il mettait l'accent sur les décors réalistes bien retranscrits et soignés. Mais j'avoue que cette histoire de garçon métamorphe m'avait laissé dubitatif. Une Bd méconnue qui a sans doute gâché un potentiel.

20/08/2022 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Shangri-La
Shangri-La

J'ai enfin lu Shangri-La, un album dont on m'a beaucoup parlé et plutôt en très bien. Et après l'avoir refermé, le premier mot qui me vient malheureseument est frustration. J'aurais vraiment voulu adorer cet album car il y a beaucoup de bonnes choses dans le scénario. Certes, il y a probablement pleins de trucs déjà vus ici et là, dans d'autres histoires de SF ou d'anticipation. Mais peu importe, parce que ça s'imbrique très bien ici : Des humains (du moins ce qu'il en reste) confinés dans une station spatiale, une société faussement idyllique qui cache en fait une sorte de dictature. La critique de la société de consommation, c'est aussi du déjà vu, mais ce monopole de Tianzhu tv / phone / tab / burgers etc... ça pique notre société juste ce qu'il faut. Bien vus aussi le devenir des chiens et des chats qui sont devenus des animoïdes. Au delà de ce background, il y a surtout pour moi dans ce scénario quelques péripéties excellentes. Bref ça aurait pu (aurait du) être franchement très bien. Sauf que j'ai vraiment bloqué au niveau du dessin, et en particulier des personnages. Un style basique et anguleux, qui donne aux personnages des gueules un peu moches et surtout pas variées du tout. La colorisation des combinaisons avec une palette à 2 couleurs n'aide pas non plus. Résultat des personnages qui se ressemblent trop, tous, et qu'on ne différencie pas. Aïe, que c'est dur. On a parfois du mal à savoir si c'est un homme ou une femme qu'on a sous les yeux, c'est dire. J'arrive en général facilement à me plonger dans une bonne histoire même si je ne suis pas fan du dessin. Mais ici, je ne sais pas qui est qui, ni qui dit quoi, et ça a gâché ma lecture. Je ne compte pas le nombre de retours arrières pour être sur de comprendre ce que je suis en train de lire. Ajoutons à cela certaines bulles écrites vraiment petites où il a fallu m'arracher les yeux pour les déchiffrer. Et enfin quelques séquences pas bien lisibles, notamment dans le chaos général de la dernière partie. Quelques scènes d'une page qui s'intercalent au milieu d'autres sans que je comprenne pourquoi ce passage avec un personnage que je n'identifie pas, vient hacher la scène principale que je suis en train de lire. Vraiment dommageable. Bref un super potentiel niveau scénario, gâché par un manque de lisibilité trop important. Une lecture dont je ressors frustré. 2,5/5

20/08/2022 (modifier)