De la dystopie par Zep ? Intrigué mais méfiant, je me lance.
Le résultat est finalement assez proche de The End : c'est sympathique et agréable à lire, les dessins y sont pour beaucoup (trait léger et moins rond que sur ses Titeuf, dans un style similaire à celui adopté sur ses autres titres "adultes"), mais l'intrigue est bien peu poussée, même si l'idée de départ est vraiment bonne et que celle-ci est plutôt habilement menée (rythmée, claire, des ouvertures intéressantes pour relancer l'intrigue).
Cette BD est donc un thriller paranoïaque et une sombre dystopie, mais tout en légèreté. Maladroite oxymore pour un étonnant mais assez plaisant résultat.
Je constate sur cette fiche une flopée d'avis négatifs, voire même assassins, faut-il se méfier ? eh ben non, moi je pars du principe qu'il faut voir par soi-même, et pour paraphraser un célèbre Romain que je n'aime pourtant pas : "Je suis venu, j'ai lu et j'ai vécu" ! Mon jugement est donc un peu moins négatif.
Apparemment, ça a l'air de reprendre le concept d'une héroic fantasy maritime, concept déja utilisé par Ouali sur Les Larmes d'Ostasis. Je n'avais pas trop envie de m'y intéresser en fait vu que cet album est unique et qu'il n'y a pas de suite. Mais le dessin est d'un aspect agréable qui me convient, et le visuel est plutôt plaisant. Qu'est-ce qui cloche ?
Décidément, les Bd de Ouali ont la fâcheuse tendance à être abandonées, c'est dommage, il y avait sans doute un potentiel qui a peut-être été mal exploité, bien que je n'ai rien trouvé de bien transcendant dans cette histoire, les personnages n'ont rien d'original, et le déroulé de l'action n'a rien d'exceptionnel. Son tort est justement de dégager une étrange impression de déja vu, car d'autres séries de fantasy maritime comme Les Ailes du Phaéton ou Les Feux d'Askell dégagent beaucoup plus d'intérêt. L'histoire aurait mérité d'évoluer, on sent que ça pourrait décoller, mais on ne le saura jamais... Je note un peu large, mais si je veux vraiment être honnête, ma note réelle serait : 2,5/5.
Les Géants est une série d'aventure fantastique à destination des jeunes ados. Elle met en scène des créatures géantes de diverses formes qui se réveillent pour contrer le retour du plus dangereux des leurs qui menace la survie de la planète Terre toute entière. Ces géants sont tous reliés psychiquement à des enfants de 10 à 11 ans environ avec qui ils partagent leur esprit et leurs pouvoirs. Et une multinationale dirigée par un vieux despote va tout faire pour s'emparer des pouvoirs du plus puissant d'entre eux.
C'est plus ou moins une série concept dans le sens où il y a un unique scénariste mais plusieurs dessinateurs se partagent le travail. Leur style est suffisamment formaté "série jeunesse" pour qu'on ne remarque pas vraiment le passage de l'un à l'autre.
Le scénario est de l'action à grand spectacle avec une menace planétaire et des enfants prêts à protéger la Terre avec l'aide de leurs puissants géants et leurs pouvoirs magiques. Chacun des cinq premiers tomes permet d'introduire un nouvel enfant (ils forment un duo dans le tome 3) et son géant attitré, tandis qu'en parallèle l'intrigue progresse avec les manigances de la Crossland Corporation et de son patron sans scrupules, jusqu'au combat final dans le sixième tome qui clôt la première saison de la série, en supposant qu'il en vienne effectivement une autre plus tard comme l'annonce la fin de l'album.
Ce que j'ai apprécié dans cette série, c'est justement cette mise en scène de chacun des héros qui nous amène à chaque fois dans un pays et un contexte bien différent. Même si ceux-ci sont généralement assez simples, ces ambiances et les moteurs qui poussent chaque enfant à agir sont intéressants et donnent une bonne profondeur aux protagonistes et à l'intrigue globale. C'est la découverte de ces enfants et de chacun de leurs géants attitrés qui a maintenu mon attention au long des 5 premiers tomes de la série.
L'intrigue elle-même par contre est vraiment très basique. On est du niveau d'une enquête de Mickey contre le Fantôme Noir avec des méchants très méchants, des adultes qui obéissent presque tous à l'affreuse corporation, et des enfants qui sont là en contrepoint pour se battre pour la nature, la liberté, les fleurs et les petits oiseaux. Quant aux géants, ils paraissent parfois incroyablement puissants et d'autres fois largement incapables de faire quoi que ce soit quand il faut affronter leur ennemi... jusqu'à ce combat final où le pouvoir de l'amitié va soudain sauver la situation d'un coup de deus ex machina. La conclusion finale m'a paru particulièrement nunuche notamment.
Pour faire simple, ce n'est pas un scénario foncièrement mauvais, mais il présente trop de clichés et de facilités pour contenter un lecteur adulte. Cela pourrait cependant apporter un divertissement plutôt sympathique à des lecteurs de 10 à 13 ans environ.
Note : 2,5/5
Un bon album même si c'est pas le meilleur de Bruno Duhamel.
Décidément, cet auteur aime brasser des thèmes intéressants. Ici, on suit un héros qui a passé 15 ans à jouer sur scène un personnage mythique du far west et qui s'identifie tellement à ce personnage historique qu'il a de la difficulté à faire la distinction entre la vie réelle et la fiction. Après avoir perdu son emploi, il va airer et faire une espèce de road trip qui va changer sa vie.
J'ai bien aimé comment Duhamel joue avec les clichés, notamment ce qu'il fait avec les personnages amérindiens. Il y a de très bon dialogues, les personnages sont mémorables même s'ils sont un peu caricaturaux par moment et le dessin est excellent. J'ai bien aimé comment le récit est remplit de personnages issues de la diversité et c'est traité de manière normal, ce sont juste des personnages comme les autres.
Toutefois, je n'ai pas été captivé du début jusqu'à la fin. La faute au personnage principal lui-même qui est sans doute le moins intéressant parmi les personnages importants de l'album. Tout le passage de sa vision du passé ne m'a pas trop passionné et son comportement est irritant par moment.
Si cette bande dessinée est sortie un mois avant le Mondial de football, désormais relégué au rayon des souvenirs, il n’est pas trop tard pour s’intéresser au sujet, bien au contraire. Car même si les cornes de brume ont cessé de résonner au-dessus des gratte-ciel de Doha, le Qatar continuera à faire parler de lui, c’est certain. On a pu le constater, les premiers émois quant aux conditions inhumaines des ouvriers travaillant sur les chantiers et la possibilité d’un boycott de l’événement ont rapidement fait pschitt face à l’engouement des foules. Ainsi est faite la nature humaine quand il est question de pain et de jeux…
L’ouvrage, judicieusement divisé en plusieurs chapitres concernant les aspects politiques et économiques, débute par un rappel historique sur les origines du Qatar, qui a d’abord construit son économie sur l’industrie perlière, désormais relayée par ses immenses ressources en pétrole et en gaz. Ce que montre très bien ce docu-BD, c’est la complexité géopolitique inhérente à cet État, coincé entre une Arabie saoudite qui a longtemps été l’interlocuteur privilégié des USA dans la région, et les Émirats arabes unis rivaux (Dubaï devance encore largement Doha en matière d’attractivité touristique), sans parler d’une situation souvent explosive hors des frontières de ces pays, où guerre, terrorisme et pauvreté semblent endémiques.
« Qatar, le lustre et l’Orient » fournit un état des lieux assez complet sur ce petit royaume dont la taille est inversement proportionnelle à son rayonnement international. Il faut dire que la famille princière Al Thani met tous les moyens pour contrôler aussi bien l’image du pays que son peuple, qui dans son ensemble ne profite guère de la manne financière issue du gaz et du pétrole. Victor Valentini détaille tout ce que l’on sait plus ou moins, à savoir que cette monarchie absolue n’est jamais regardante quand il est question de redorer son image (l’organisation de la récente Coupe du monde, l’achat de clubs de foot en Europe ou la construction de musées sous la houlette des plus grands architectes) d’asseoir sa puissance médiatique (la diffusion à grande échelle des programmes des chaînes Al-Jazeera et BeIn Sports) ou de s’ingérer dans les affaires politiques d’un pays stratégique à ses yeux (le soutien des Frères musulmans en Palestine ou dans les banlieues françaises, malgré les constants démentis de Doha).
Pour ce qui est du dessin, Emmanuel Pick fournit un dessin réaliste passe-partout, parfois quasi-photographique, qui convient bien au genre, agrémenté d’une mise en page assez variée et d’une colorisation agréable.
C’est aussi une des qualités de ce livre qui permet, à la façon d’un documentaire télé, d’avoir une vision plus claire de ce qui se cache derrière le « lustre » de cette monarchie du Golfe qui malgré l’impressionnante « skyline » de ses gratte-ciels futuristes, fait toujours très peu de cas des droits de l’homme, qu’il s’agisse des conditions de travail, du statut des femmes ou de l’homosexualité, toujours passible de peine de mort à l’instar de la plupart des pays voisins.
A mon sens, un 2eme cycle qui ne peut être entamé sans les prérequis, la lecture du 1er est plus que recommandée pour apprécier à minima.
On retrouve les mêmes auteurs à la barre, le trait de Juillard a gagné en finesse et en élégance, et Cothias « casse » sa tragédie. Une petite déception sur ce dernier point (la fin du 1er cycle perd du coup en force) mais aussi un gros plaisir coupable à retrouver ces personnages. A ce titre, je trouve le 1er tome particulièrement réussi. Le 2eme passe bien avec cette arrivée sur le nouveau monde et ces enjeux, mais Paris a commencé à me manquer …
Les 2 derniers ne me plaisent pas, je les avais sans doute trop attendu, l’histoire m’a ennuyé et surtout je n’aime pas du tout cette fin, à mes yeux du pur sabotage.
A noter qu’un 3eme cycle, que je n’attendais pas, est en cours. Ça répare gentiment le crime de lèse-majestés de la fin de la présente série, mais j'attends encore de voir si toutes ces suites étaient vraiment indispensables.
2,5
Le duo De Moor-Desbesg se reforme pour cet album. Comme avec leur série-phrase La Vache, ce one-shot met en vedettes des animaux humanoïdes et les humains ne se rendent pas compte que les animaux agissent comme eux.
Le dessin est vraiment excellent. Johan De Moor est un dessinateur méconnu selon moi, son style est tout simplement génial et j'adore particulièrement les couleurs. Le scénario de Desberg est délirant et a un côté satirique, les fans de 'La vache' ne seront donc pas dépaysés. L'histoire met en vedette un ours manager d'un groupe de rock et il serait inspiré de Peter Grant, le manager de Led Zeppelin. Bon je connais rien au rock hormis des noms de groupes/chanteurs et quelques chansons (juste pour vous donner une idée de ma méconnaissance du sujet, j'ai cru pendant des années que Led Zeppelin était un chanteur) alors j'imagine que le récit est truffé de clins d'œil qui me sont passés au-dessus de la tête.
Heureusement, on a pas besoin d'être un grand fan de rock pour apprécier. Le scénario est sympathique à lire et ça doit être la meilleure œuvre de Desberg depuis au moins 15 ans. L'humour m'a fait sourire et j'ai passé un bon moment de détendre. C'est pas un indispensable qui va révolutionner l'histoire de la BD, mais c'est à lire si on a aimé les autres productions de ce duo.
Au cœur de l'hiver, c'est cette Vague de froid qui s'est présentée à moi. Cette BD faisait partie de mes "devoirs à la maison". C'est donc par obligation professionnelle que je l'ai lue, mais j'aurais tout aussi bien pu le faire dans un autre contexte. En effet, le dessin est plutôt engageant, faisant preuve d'une belle vivacité. Certes, je le trouve dans les détails un peu simpliste, et j'aurais préféré un rendu un peu plus fouillé, mais les attitudes sont très bien rendues. En venant s'appuyer sur une mise en couleur très sensible, le trait ainsi rehaussé gagne nettement en profondeur. Un bel écrin qui rend la lecture agréable et nous immerge dans une ambiance.
De fait, on vient à bout de ses 250 pages sans douleur. Tout se tient, tout est cohérent. Le scénar suit son bonhomme de chemin aussi surement que nos deux frangins se rapprochent du but de leur voyage : le Preikestolen, une falaise qui surplombe de plus de 600 mètres la rive nord du Lysefjord. Ce qui l'est moins, c'est la santé mentale de Martin, le frère ainé, qui laisse planer le doute quant à l'issue de cette escapade qui frôle sans cesse la tragédie. Ce dernier est en effet aux prises avec une histoire familiale difficile qui le voit se réfugier dans une sorte de salmigondis spirituel construit à première vue de bric et de broc. J'arrête là au sujet de nos deux héros. Le reste, il faut le découvrir. C'est bien entendu ce qui fait tout le sel de cette affaire. Je dirais simplement que cette histoire pourrait bien receler un fond de vérité, si ce n'est plus car Jean Cremers, si j'en juge par les quelques photos qui émaillent le net, ressemble très fortement à Martin...
Au passage, l'un des personnages secondaires, un berger surgit de nulle part au beau milieu de la montagne, porte le nom de Grimir. Une allusion à Grimr de Jérémie Moreau ? Il est permis d'y croire.
Sans être un coup de cœur, Vague de froid m'a bien emmené. J'étais avec les frangins tout au long de ma lecture et je voulais connaître la fin. Je n'aurais qu'une critique véritablement négative, et elle concerne le choix de la police de caractère. C'est difficilement lisible, en tout cas pour un quinqua comme bibi. Les lettres fines se confondent parfois. Mais c'était le seul caillou dans ma chaussure.
Ce consistant pavé raconte l'histoire de l'opposition à la guerre au Vietnam en Australie et comment tout cela a été vécu par la population. Mirranda Burton compile des récits de vie différents afin de dresser un portrait complet. On croise ainsi Jean McLean, fervente opposante à la guerre et à la conscription, également fondatrice de l'association Save Our Sons (dont l'acronyme est SOS), Bill Cantwell, ancien combattant, Mai Ho, une sud vietnamienne, les époux Pugh, dont le mari est artiste et la femme recueille des animaux sauvages... Bref ! On rencontre une galerie de personnages parfois hauts en couleurs.
C'est clairement le titre qui m'a interpelé, d'abord parce que j'éprouve une vive sympathie pour ces irrésistibles marsupiaux qui peuplent le sud de l'Australie. Le dessin, lui, ne me parle pas vraiment. Je le trouve trop lisse à mon goût, voire un peu quelconque. Tout comme le propos un peu convenu. Oui, la guerre, c'est mal. Oui, c'est toujours les pauvres gens qui trinquent, d'un côté comme de l'autre. Bref ! De ce point de vue, Underground n'apporte pas vraiment de neuf. Faut dire que j'en ai tellement lu/vu des histoires sur la guerre...
Je suis bien conscience d'être un peu chien d'écrire ça. D'abord parce que certains passages sont quand même assez émouvants, et à ce titre, c'est peut-être le parcours de Mai Ho qui m'a le plus remué. Ensuite parce qu'il y a quelques petites trouvailles graphiques tout à fait pertinentes disséminées tout au long du récit, bien qu'un peu atténuées par la banalité du trait.
Bon, c'est chouette et ça valait sans doute une bande-dessinée de cet acabit, même si graphiquement parlant, ce n'est pas ce que je recherche. Tant pis pour moi.
Cette histoire propose un face-à-face assez classique mais intéressant entre deux protagonistes, et deux cultures que tout oppose : une cul-de-jatte excentrique qui dirige un groupe de trappeurs au nord du lac Baïkal, et un Américain vain et prétentieux. Les clichés abondent, mais j’ai trouvé l’histoire prenante et bien narrée. Il faut dire que le personnage de Aza est attachant. La fin est certes convenue (et un peu confuse) mais bien amenée et satisfaisante.
La mise en image est superbe, notamment les paysages sibériens enneigés et montagneux.
Un chouette one-shot, certes classique, mais rempli d’aventure et de grands espaces.
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De la dystopie par Zep ? Intrigué mais méfiant, je me lance. Le résultat est finalement assez proche de The End : c'est sympathique et agréable à lire, les dessins y sont pour beaucoup (trait léger et moins rond que sur ses Titeuf, dans un style similaire à celui adopté sur ses autres titres "adultes"), mais l'intrigue est bien peu poussée, même si l'idée de départ est vraiment bonne et que celle-ci est plutôt habilement menée (rythmée, claire, des ouvertures intéressantes pour relancer l'intrigue). Cette BD est donc un thriller paranoïaque et une sombre dystopie, mais tout en légèreté. Maladroite oxymore pour un étonnant mais assez plaisant résultat.
L'Alkaest
Je constate sur cette fiche une flopée d'avis négatifs, voire même assassins, faut-il se méfier ? eh ben non, moi je pars du principe qu'il faut voir par soi-même, et pour paraphraser un célèbre Romain que je n'aime pourtant pas : "Je suis venu, j'ai lu et j'ai vécu" ! Mon jugement est donc un peu moins négatif. Apparemment, ça a l'air de reprendre le concept d'une héroic fantasy maritime, concept déja utilisé par Ouali sur Les Larmes d'Ostasis. Je n'avais pas trop envie de m'y intéresser en fait vu que cet album est unique et qu'il n'y a pas de suite. Mais le dessin est d'un aspect agréable qui me convient, et le visuel est plutôt plaisant. Qu'est-ce qui cloche ? Décidément, les Bd de Ouali ont la fâcheuse tendance à être abandonées, c'est dommage, il y avait sans doute un potentiel qui a peut-être été mal exploité, bien que je n'ai rien trouvé de bien transcendant dans cette histoire, les personnages n'ont rien d'original, et le déroulé de l'action n'a rien d'exceptionnel. Son tort est justement de dégager une étrange impression de déja vu, car d'autres séries de fantasy maritime comme Les Ailes du Phaéton ou Les Feux d'Askell dégagent beaucoup plus d'intérêt. L'histoire aurait mérité d'évoluer, on sent que ça pourrait décoller, mais on ne le saura jamais... Je note un peu large, mais si je veux vraiment être honnête, ma note réelle serait : 2,5/5.
Les Géants
Les Géants est une série d'aventure fantastique à destination des jeunes ados. Elle met en scène des créatures géantes de diverses formes qui se réveillent pour contrer le retour du plus dangereux des leurs qui menace la survie de la planète Terre toute entière. Ces géants sont tous reliés psychiquement à des enfants de 10 à 11 ans environ avec qui ils partagent leur esprit et leurs pouvoirs. Et une multinationale dirigée par un vieux despote va tout faire pour s'emparer des pouvoirs du plus puissant d'entre eux. C'est plus ou moins une série concept dans le sens où il y a un unique scénariste mais plusieurs dessinateurs se partagent le travail. Leur style est suffisamment formaté "série jeunesse" pour qu'on ne remarque pas vraiment le passage de l'un à l'autre. Le scénario est de l'action à grand spectacle avec une menace planétaire et des enfants prêts à protéger la Terre avec l'aide de leurs puissants géants et leurs pouvoirs magiques. Chacun des cinq premiers tomes permet d'introduire un nouvel enfant (ils forment un duo dans le tome 3) et son géant attitré, tandis qu'en parallèle l'intrigue progresse avec les manigances de la Crossland Corporation et de son patron sans scrupules, jusqu'au combat final dans le sixième tome qui clôt la première saison de la série, en supposant qu'il en vienne effectivement une autre plus tard comme l'annonce la fin de l'album. Ce que j'ai apprécié dans cette série, c'est justement cette mise en scène de chacun des héros qui nous amène à chaque fois dans un pays et un contexte bien différent. Même si ceux-ci sont généralement assez simples, ces ambiances et les moteurs qui poussent chaque enfant à agir sont intéressants et donnent une bonne profondeur aux protagonistes et à l'intrigue globale. C'est la découverte de ces enfants et de chacun de leurs géants attitrés qui a maintenu mon attention au long des 5 premiers tomes de la série. L'intrigue elle-même par contre est vraiment très basique. On est du niveau d'une enquête de Mickey contre le Fantôme Noir avec des méchants très méchants, des adultes qui obéissent presque tous à l'affreuse corporation, et des enfants qui sont là en contrepoint pour se battre pour la nature, la liberté, les fleurs et les petits oiseaux. Quant aux géants, ils paraissent parfois incroyablement puissants et d'autres fois largement incapables de faire quoi que ce soit quand il faut affronter leur ennemi... jusqu'à ce combat final où le pouvoir de l'amitié va soudain sauver la situation d'un coup de deus ex machina. La conclusion finale m'a paru particulièrement nunuche notamment. Pour faire simple, ce n'est pas un scénario foncièrement mauvais, mais il présente trop de clichés et de facilités pour contenter un lecteur adulte. Cela pourrait cependant apporter un divertissement plutôt sympathique à des lecteurs de 10 à 13 ans environ. Note : 2,5/5
Fausses pistes
Un bon album même si c'est pas le meilleur de Bruno Duhamel. Décidément, cet auteur aime brasser des thèmes intéressants. Ici, on suit un héros qui a passé 15 ans à jouer sur scène un personnage mythique du far west et qui s'identifie tellement à ce personnage historique qu'il a de la difficulté à faire la distinction entre la vie réelle et la fiction. Après avoir perdu son emploi, il va airer et faire une espèce de road trip qui va changer sa vie. J'ai bien aimé comment Duhamel joue avec les clichés, notamment ce qu'il fait avec les personnages amérindiens. Il y a de très bon dialogues, les personnages sont mémorables même s'ils sont un peu caricaturaux par moment et le dessin est excellent. J'ai bien aimé comment le récit est remplit de personnages issues de la diversité et c'est traité de manière normal, ce sont juste des personnages comme les autres. Toutefois, je n'ai pas été captivé du début jusqu'à la fin. La faute au personnage principal lui-même qui est sans doute le moins intéressant parmi les personnages importants de l'album. Tout le passage de sa vision du passé ne m'a pas trop passionné et son comportement est irritant par moment.
Qatar - Le Lustre et l'Orient
Si cette bande dessinée est sortie un mois avant le Mondial de football, désormais relégué au rayon des souvenirs, il n’est pas trop tard pour s’intéresser au sujet, bien au contraire. Car même si les cornes de brume ont cessé de résonner au-dessus des gratte-ciel de Doha, le Qatar continuera à faire parler de lui, c’est certain. On a pu le constater, les premiers émois quant aux conditions inhumaines des ouvriers travaillant sur les chantiers et la possibilité d’un boycott de l’événement ont rapidement fait pschitt face à l’engouement des foules. Ainsi est faite la nature humaine quand il est question de pain et de jeux… L’ouvrage, judicieusement divisé en plusieurs chapitres concernant les aspects politiques et économiques, débute par un rappel historique sur les origines du Qatar, qui a d’abord construit son économie sur l’industrie perlière, désormais relayée par ses immenses ressources en pétrole et en gaz. Ce que montre très bien ce docu-BD, c’est la complexité géopolitique inhérente à cet État, coincé entre une Arabie saoudite qui a longtemps été l’interlocuteur privilégié des USA dans la région, et les Émirats arabes unis rivaux (Dubaï devance encore largement Doha en matière d’attractivité touristique), sans parler d’une situation souvent explosive hors des frontières de ces pays, où guerre, terrorisme et pauvreté semblent endémiques. « Qatar, le lustre et l’Orient » fournit un état des lieux assez complet sur ce petit royaume dont la taille est inversement proportionnelle à son rayonnement international. Il faut dire que la famille princière Al Thani met tous les moyens pour contrôler aussi bien l’image du pays que son peuple, qui dans son ensemble ne profite guère de la manne financière issue du gaz et du pétrole. Victor Valentini détaille tout ce que l’on sait plus ou moins, à savoir que cette monarchie absolue n’est jamais regardante quand il est question de redorer son image (l’organisation de la récente Coupe du monde, l’achat de clubs de foot en Europe ou la construction de musées sous la houlette des plus grands architectes) d’asseoir sa puissance médiatique (la diffusion à grande échelle des programmes des chaînes Al-Jazeera et BeIn Sports) ou de s’ingérer dans les affaires politiques d’un pays stratégique à ses yeux (le soutien des Frères musulmans en Palestine ou dans les banlieues françaises, malgré les constants démentis de Doha). Pour ce qui est du dessin, Emmanuel Pick fournit un dessin réaliste passe-partout, parfois quasi-photographique, qui convient bien au genre, agrémenté d’une mise en page assez variée et d’une colorisation agréable. C’est aussi une des qualités de ce livre qui permet, à la façon d’un documentaire télé, d’avoir une vision plus claire de ce qui se cache derrière le « lustre » de cette monarchie du Golfe qui malgré l’impressionnante « skyline » de ses gratte-ciels futuristes, fait toujours très peu de cas des droits de l’homme, qu’il s’agisse des conditions de travail, du statut des femmes ou de l’homosexualité, toujours passible de peine de mort à l’instar de la plupart des pays voisins.
Plume aux vents (Les 7 vies de l'épervier - 2ème époque)
A mon sens, un 2eme cycle qui ne peut être entamé sans les prérequis, la lecture du 1er est plus que recommandée pour apprécier à minima. On retrouve les mêmes auteurs à la barre, le trait de Juillard a gagné en finesse et en élégance, et Cothias « casse » sa tragédie. Une petite déception sur ce dernier point (la fin du 1er cycle perd du coup en force) mais aussi un gros plaisir coupable à retrouver ces personnages. A ce titre, je trouve le 1er tome particulièrement réussi. Le 2eme passe bien avec cette arrivée sur le nouveau monde et ces enjeux, mais Paris a commencé à me manquer … Les 2 derniers ne me plaisent pas, je les avais sans doute trop attendu, l’histoire m’a ennuyé et surtout je n’aime pas du tout cette fin, à mes yeux du pur sabotage. A noter qu’un 3eme cycle, que je n’attendais pas, est en cours. Ça répare gentiment le crime de lèse-majestés de la fin de la présente série, mais j'attends encore de voir si toutes ces suites étaient vraiment indispensables. 2,5
Les Sauvages Animaux
Le duo De Moor-Desbesg se reforme pour cet album. Comme avec leur série-phrase La Vache, ce one-shot met en vedettes des animaux humanoïdes et les humains ne se rendent pas compte que les animaux agissent comme eux. Le dessin est vraiment excellent. Johan De Moor est un dessinateur méconnu selon moi, son style est tout simplement génial et j'adore particulièrement les couleurs. Le scénario de Desberg est délirant et a un côté satirique, les fans de 'La vache' ne seront donc pas dépaysés. L'histoire met en vedette un ours manager d'un groupe de rock et il serait inspiré de Peter Grant, le manager de Led Zeppelin. Bon je connais rien au rock hormis des noms de groupes/chanteurs et quelques chansons (juste pour vous donner une idée de ma méconnaissance du sujet, j'ai cru pendant des années que Led Zeppelin était un chanteur) alors j'imagine que le récit est truffé de clins d'œil qui me sont passés au-dessus de la tête. Heureusement, on a pas besoin d'être un grand fan de rock pour apprécier. Le scénario est sympathique à lire et ça doit être la meilleure œuvre de Desberg depuis au moins 15 ans. L'humour m'a fait sourire et j'ai passé un bon moment de détendre. C'est pas un indispensable qui va révolutionner l'histoire de la BD, mais c'est à lire si on a aimé les autres productions de ce duo.
Vague de froid
Au cœur de l'hiver, c'est cette Vague de froid qui s'est présentée à moi. Cette BD faisait partie de mes "devoirs à la maison". C'est donc par obligation professionnelle que je l'ai lue, mais j'aurais tout aussi bien pu le faire dans un autre contexte. En effet, le dessin est plutôt engageant, faisant preuve d'une belle vivacité. Certes, je le trouve dans les détails un peu simpliste, et j'aurais préféré un rendu un peu plus fouillé, mais les attitudes sont très bien rendues. En venant s'appuyer sur une mise en couleur très sensible, le trait ainsi rehaussé gagne nettement en profondeur. Un bel écrin qui rend la lecture agréable et nous immerge dans une ambiance. De fait, on vient à bout de ses 250 pages sans douleur. Tout se tient, tout est cohérent. Le scénar suit son bonhomme de chemin aussi surement que nos deux frangins se rapprochent du but de leur voyage : le Preikestolen, une falaise qui surplombe de plus de 600 mètres la rive nord du Lysefjord. Ce qui l'est moins, c'est la santé mentale de Martin, le frère ainé, qui laisse planer le doute quant à l'issue de cette escapade qui frôle sans cesse la tragédie. Ce dernier est en effet aux prises avec une histoire familiale difficile qui le voit se réfugier dans une sorte de salmigondis spirituel construit à première vue de bric et de broc. J'arrête là au sujet de nos deux héros. Le reste, il faut le découvrir. C'est bien entendu ce qui fait tout le sel de cette affaire. Je dirais simplement que cette histoire pourrait bien receler un fond de vérité, si ce n'est plus car Jean Cremers, si j'en juge par les quelques photos qui émaillent le net, ressemble très fortement à Martin... Au passage, l'un des personnages secondaires, un berger surgit de nulle part au beau milieu de la montagne, porte le nom de Grimir. Une allusion à Grimr de Jérémie Moreau ? Il est permis d'y croire. Sans être un coup de cœur, Vague de froid m'a bien emmené. J'étais avec les frangins tout au long de ma lecture et je voulais connaître la fin. Je n'aurais qu'une critique véritablement négative, et elle concerne le choix de la police de caractère. C'est difficilement lisible, en tout cas pour un quinqua comme bibi. Les lettres fines se confondent parfois. Mais c'était le seul caillou dans ma chaussure.
Underground - Wombat renégat et autres opposants australiens à la guerre du Vietnam
Ce consistant pavé raconte l'histoire de l'opposition à la guerre au Vietnam en Australie et comment tout cela a été vécu par la population. Mirranda Burton compile des récits de vie différents afin de dresser un portrait complet. On croise ainsi Jean McLean, fervente opposante à la guerre et à la conscription, également fondatrice de l'association Save Our Sons (dont l'acronyme est SOS), Bill Cantwell, ancien combattant, Mai Ho, une sud vietnamienne, les époux Pugh, dont le mari est artiste et la femme recueille des animaux sauvages... Bref ! On rencontre une galerie de personnages parfois hauts en couleurs. C'est clairement le titre qui m'a interpelé, d'abord parce que j'éprouve une vive sympathie pour ces irrésistibles marsupiaux qui peuplent le sud de l'Australie. Le dessin, lui, ne me parle pas vraiment. Je le trouve trop lisse à mon goût, voire un peu quelconque. Tout comme le propos un peu convenu. Oui, la guerre, c'est mal. Oui, c'est toujours les pauvres gens qui trinquent, d'un côté comme de l'autre. Bref ! De ce point de vue, Underground n'apporte pas vraiment de neuf. Faut dire que j'en ai tellement lu/vu des histoires sur la guerre... Je suis bien conscience d'être un peu chien d'écrire ça. D'abord parce que certains passages sont quand même assez émouvants, et à ce titre, c'est peut-être le parcours de Mai Ho qui m'a le plus remué. Ensuite parce qu'il y a quelques petites trouvailles graphiques tout à fait pertinentes disséminées tout au long du récit, bien qu'un peu atténuées par la banalité du trait. Bon, c'est chouette et ça valait sans doute une bande-dessinée de cet acabit, même si graphiquement parlant, ce n'est pas ce que je recherche. Tant pis pour moi.
La Demi-double Femme
Cette histoire propose un face-à-face assez classique mais intéressant entre deux protagonistes, et deux cultures que tout oppose : une cul-de-jatte excentrique qui dirige un groupe de trappeurs au nord du lac Baïkal, et un Américain vain et prétentieux. Les clichés abondent, mais j’ai trouvé l’histoire prenante et bien narrée. Il faut dire que le personnage de Aza est attachant. La fin est certes convenue (et un peu confuse) mais bien amenée et satisfaisante. La mise en image est superbe, notamment les paysages sibériens enneigés et montagneux. Un chouette one-shot, certes classique, mais rempli d’aventure et de grands espaces.