Les derniers avis (48356 avis)

Par Antoine
Note: 3/5
Couverture de la série La Septième fonction du langage
La Septième fonction du langage

Avis à l'opposé de celui de Spooky. Pour une note similaire néanmoins. Si Spooky s'identifie à l'inspecteur qui comprend difficilement le discours linguistique, je m'identifie (partiellement) au prof. Pour comprendre, je me permets de vous faire ma bio rapidement, avec un poil d'égocentrisme. Je suis linguiste. Ou plutôt j'étais linguiste. N'ayant jamais pu être titularisé en université six ans après l'obtention de mon doctorat, j'ai pris la décision d'abandonner cette carrière, la mort dans l'âme. Je confesse un peu ma honte néanmoins. Cette bd est l'adaptation d'un roman que je ne connaissais pas, je suis passé complètement à côté, tu parles d'un linguiste ! C'est à Angoulême que je suis tombé dessus, le dessinateur étant en dédicaces. Le titre m'a interpellé, j'ai en effet enseigné les SIX fonctions du langage de Jakobson à mes étudiants pendant des années. Il n'y a pas que celle de Jakobson d'ailleurs mais aucune des théorie sur les fonctions du langage ne dépasse ce chiffre de 6, à ma connaissance en tout cas. Je regrette d'ailleurs, en bon intello, que l'auteur du roman omette certains linguistes, défendant d'autres thèses que celle de Jakobson. Je le dis en toute honnêteté intellectuelle car j'avoue que je n'ai pas tout compris. Ici on parle de sémiologie, qui n'était pas ma spécialité dans les sciences du langage, et l'auteur du roman est quand même sacrément calé, me faisant finalement passer du côté de l'inspecteur à plusieurs reprises... L'histoire nous raconte la "mort" de Roland Barthes, découvreur d'une septième fonction du langage. La fonction performative. On parle habituellement plutôt d'énoncés performatifs, si l'on en suit les thèses de John Austin, "créateur" de la performativité. Pour faire court, un énoncé performatif est un énoncé qui réalise une action par le fait même de son énonciation. Par exemple, "vous êtes licenciés". Le simple fait d'énoncer cela réalise l'action. Ici, Roland Barthes aurait trouvé le moyen de rendre tout discours performatif. Donc de pouvoir manipuler n'importe qui. Évidemment, un tel pouvoir attise les convoitises. Et nous voilà parti dans une course poursuite où vont se mêler services secrets bulgares, parti socialiste, Giscard, Japonais, etc. Et bien sûr, une flopée de linguistes et de penseurs en tout genre. Je confesse avoir été perdu dans ma lecture à plusieurs reprises, j'ai trouvé cela un peu fouilli, un peu fourre-tout. C'est complètement loufoque et cela part dans tout les sens. Les personnages réels mis en scène sont certes caricaturaux et parfois drôles mais je ne sais pas, et là c'est l'ancien linguiste qui parle, j'aimerai bien qu'on arrête de nous prendre pour des illuminés (je dis nous mais je ne me mets certainement pas au niveau des génies dépeints dans le livre, oh que non !). La réalité est toute autre, bien que je reconnaisse que certains de mes anciens collègues étaient originaux. Je passe peut-être pour quelqu'un de détestable en disant cela mais les personnages tous aussi caricaturaux les uns que les autres m'ont navré. Pour revenir à la bd, je salue l'idée des auteurs de s'insérer dans les planches pour permettre de faire des ellipses et donc de passer sous silence certains passages sans doute trop longs. Le dessin est joli, il correspond bien au ton de l'ouvrage. Honnêtement, je suis content d'avoir lu cette bd mais je ne suis pas sûr de lire le roman original, trop loufoque et caricatural pour moi.

13/02/2023 (modifier)
Par yOyO
Note: 3/5
Couverture de la série Cyberwar
Cyberwar

Une bd grand spectacle américain à prendre pour ce qu'elle est. Narration fluide, scénario catastrophe, de l'action, des gouvernements mis à l'épreuve, un virus informatique exceptionnel, et ça fait le job et c'est le principal, car on passe un bon moment de lecture. Le dessin de Denys fonctionne encore à merveille pour ce genre de récit, les cadrages très cinématographiques et les persos très clichés fonctionnent. Bref un bon divertissement.

13/02/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série La Couleur des choses
La Couleur des choses

C'est la narration graphique qui fait l'originalité de cette BD, le fait de présenter l'ensemble du récit sous forme schématisée de type icones informatiques, en vue de dessus, avec des personnages sous la forme de simples ronds de différentes couleurs, et ici et là des traits et autres flèches comme pour insérer des informations annexes au cœur du récit. Tout cela rappelle beaucoup les expériences narratives de Chris Ware (Jimmy Corrigan) dans une version encore plus poussée puisque ce dernier dessinait tout de même les personnages. De n'avoir ici que des ronds pourrait faire craindre de trop facilement les confondre et aussi une réelle frustration de ne pas avoir droit à un vrai dessin, mais cela fonctionne assez bien et l'imagination fait le reste pour que le lecteur se représente les personnages et les différentes scènes, aucune ne sortant particulièrement des sentiers battus des récits réalistes. Pour autant, cela ne m'épate pas vraiment car, outre le fait que ce ne soit pas tellement novateur puisque Chris Ware le faisait il y a plus de vingt ans, ça n'apporte pas énormément au récit et cela n'efface pas le sentiment d'avoir été quelque part floué d'un vrai dessin. Je prends l'exemple de l'homme qui vient en aide au jeune héros : je l'imaginais initialement sous la forme d'une sorte de détective privé bagarreur, alors que plus loin dans le récit, il s'avère être probablement physiquement plus minable. D'une certaine manière, le fait de ne pas voir son physique dessiné m'a trompé sur la bonne compréhension des tenants et aboutissants de certaines portions de l'intrigue. Cela étant dit, j'avais quelques appréhensions à l'idée de lire un album aussi épais avec juste des ronds pour personnages et juste des dialogues pour comprendre ce qu'il se passait, mais c'est plutôt bien passé. L'histoire n'est pas passionnante, mais elle tient la route. J'ai toutefois trouvé le jeune héros vraiment débile pour son âge : il a 14 ans mais se comporte pendant les trois quarts de l'album comme un enfant de moins de 10 ans. C'est un peu pénible, surtout que c'est cette idiotie qui sert d'élément déclencheur à des passages clés de l'histoire. Concrètement, je salue l'originalité graphique et narrative, même si ce n'est pas totalement novateur, mais l'histoire en elle-même ne m'a pas captivé.

13/02/2023 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
Couverture de la série Centralia
Centralia

Drôle de BD. Nous suivons une sorte de journaliste embarquée dans une équipe qui cherche un trésor dans une ville abandonnée à la suite d'une catastrophe minière qui continue de brûler le sous-sol et de dégager des gaz toxiques. Les protagonistes sont comme des archétypes désaccordés (une sorte de Zorro chef de guérilla, avec un Davy Crockett muet, une blonde à frange qui est journaliste, un petit rouquin à bretelles qui joue le scientifique de la bande) mais il y a comme une naïveté générale qui déroute. Le dessin des décors navigue entre invraisemblance des constructions et justesse des perspectives dans une couleur rosâtre. Les traits de contours sont tantôt rigides et froids comme sortis d'un stylo tubulaire, tantôt évanescent comme une photocopie de stylo-bille... Bref, ça agace mais ça intrigue aussi. Les mutations subies par les habitants de Centralia resteront probablement dans mon imaginaire, et les fragilités technologiques aussi bien que les rapports humains dépourvus de psychologie continueront de rester une énigme. La fresque à la fois gigantesque, tragique et poétique d'un gars à côté de ses pompes...

12/02/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Succubus & Hitman
Succubus & Hitman

2.5 Un autre manga d'action pour public très averti. En effet, les méchants sont très méchants, il y a du gore et des scènes de sexe explicites. Le héros est mort, a fait un pacte avec une succube, prend possession d'un autre corps et il va se venger de ceux qui ont tué sa famille. Le scénario se laisse lire, mais je l'ai pas trouvé bien palpitant. C'est une œuvre sombre et comme trop souvent avec le manga, cela finit pas tourner par moment au grand-guignolesque tellement les auteurs semblent vouloir choquer le plus possible. On notera que pour le moment le héros n'a tué que des méchants de sexe masculin, parce qu'il va quand même pas faire du mal à des filles sexy. D'ailleurs son entourage au quotidien est composé pratiquement que de jolies filles dont sa nouvelle petite sœur qui trouve que son grand frère a bien changé depuis quelques temps. Il y a aussi de la diversité puisqu'en plus d'une équipe composée d'un homme et d'un succube, il y a aussi une équipe femme-succube et une homme-incube. Si vous aimez les mangas d'action violents avec du sexe et des personnages immoraux, ça va sans doute vous plaire, c'est bien dessiné. Personnellement, ce n'est pas mon genre préféré et certaines scènes bien explicites du tome 2 m'ont donné envie de ne pas lire la suite, c'est parfois trop sombre et dégueu pour moi !

12/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Le Passager (Pisapia)
Le Passager (Pisapia)

Cet album est difficile à critiquer. Il présente le témoignage, le vécu, de son autrice. Face à d'étranges symptômes, on commence par découvrir son parcours de diagnostic, puis son parcours de prise en charge médical. Son parcours de ressenti aussi. Choc, déni, colère, tristesse, résignation, acceptation, reconstruction. Réactions et vécu de l'entourage, également. Rien que de très classique, pourrait-on tout de même être tenté de dire en se sentant un brin distant. Certes. Sauf que, comme peut le faire La Différence invisible avec l'autisme, cet ouvrage nous fait toucher du doigt ce qu'est la sclérose en plaques. Et il s'agit là de faits réels, et non d'imagination. A ce titre, ce témoignage est précieux, et permet d'aborder cette maladie. Il ne peut cependant suffire à la comprendre, et il n'aborde que ce qui concerne le vécu direct de l'autrice. On n'explique par exemple à aucun moment qu'il s'agit d'un dysfonctionnement du système immunitaire, qui en attaquant le système nerveux créé des lésions entraînant des symptômes pouvant être extrêmement variés d'une personne à l'autre. Ni qu'il existe plusieurs "grandes formes", récurrente / intermittente, ou progressive. On manque donc un peu de fond sur cette maladie. Mais c'est un bon premier pas pour commencer à comprendre, et c'est déjà beaucoup.

12/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Sauveurs
Les Sauveurs

Cet album présente l’action de 7 personnalités, en faveur de la cause animale. Chacune d’entre elle a passé sa vie à le faire, y a aussi laissé sa vie parfois, au point que l’on peut presque parler ici de martyres, en plus de passionnés. En effet, certaines d’entre-elles ont été menacées, voire tuées, justement par ceux qu’elles combattaient, braconniers, chasseurs, et tous ont consacré et parfois risqué leur vie pour la cause (contre des industriels, des États, voire l’État islamique). La narration en fait de véritables héros. C’est sans doute le petit reproche que l’on peut faire à ce recueil, cet aspect un trop poussé vers l’hagiographie un chouia naïve. Mais si ça s’adresse à un public très large, je pense que de jeunes lecteurs, des adolescents, y trouveront davantage leur compte, y trouveront sans doute matière à s’engager, en tout cas des héros modernes, passionnés et passionnants. Si tous les personnages évoqués ici (je ne connaissais que Dian Fossey, et l’action de L214) méritent le respect à tous égards, j’ai surtout été marqué par la personnalité et l’action d’Amir Khalil, un vétérinaire qui intervient sur les mêmes terrains que les reporters de guerre ou les commandos des forces spéciales, mais lui, c’est pour sauver ou exfiltrer des animaux, y compris sur des théâtres de guerre ! Le dessin est simple, mais efficace, fluide, totalement au service de ces biographies de militants estimables. Voilà un album dont la lecture est recommandable. Note réelle 3,5/5.

12/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Terence Trolley
Terence Trolley

Dessin et scénario ressemblent pas mal à ce qui se faisait beaucoup – chez Delcourt par exemple – quelques années auparavant. Disons que c’est de l’aventure SF dynamique, rythmée, avec des ingrédients déjà vus (multinationales utilisant les découvertes d’un savant peu scrupuleux pour s’enrichir et dominer le monde, « créatures » dudit savant recueillies par de gentils justiciers, le tout avec des personnages humains et humanoïdes). Le dessin est efficace mais passe-partout – je ne suis en particulier pas fan des visages. La colorisation s’améliore dans le second tome, le changement a ici eu du bon. Quant à l’histoire, Le Tendre a su ajouter quelques petits détails (autour des enfants et de leurs pouvoirs, avec cette androïde qui a les traits de l’ancienne femme du héros, mais qui ne peut sortir du van dans lequel ils vivent sans être « rebootée », etc.). Du coup, tous les éléments déjà-vus passent assez bien. J’ai trouvé que cela s’accélérait un chouia trop sur la fin. Même si la dernière page, au travers d’un happy end, laisse planer un petit doute pas désagréable… Une lecture détente sans prétention, à emprunter à l'occasion.

12/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Rita - Sauvée des eaux
Rita - Sauvée des eaux

Une histoire étonnante, et un album qui l’est un peu aussi, tant il arrive, dans un exercice d’équilibriste risqué, à traiter de façon légère un drame familial. Il est vrai que la personnalité de l’autrice, Sophie (c’est un album autobiographique) y est pour quelque chose. En effet, alors qu’elle n’était qu’une enfant, son père est mort en sauvant de la noyade une jeune Indienne, sa mère s’est suicidée peu après. De quoi bouleverser une vie. Pourtant Sophie va encore plus s’amouracher de l’Inde, où elle séjourne souvent, et va tout faire pour retrouver la jeune femme sauvée par son père (Rita donc), pour la contacter. Cette rencontre est une sorte de renaissance, des liens forts et immédiats vont se nouer entre les deux femmes (nous le savons dès le départ, puisque Sophie est invitée à un mariage dans la famille de Rita, la suite étant un très long flash-back). Le départ est un peu longuet, mais après, sans qu’il y ait pourtant réellement d’action, ça se laisse lire agréablement. La narration est fluide, la force de caractère de Sophie dynamise le récit et le dessin joue lui aussi la carte de la simplicité. Tout est aéré (certains passages relèvent presque plus du récit illustré que de la pure BD).

12/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Chansons de Mickey 3D en BD
Les Chansons de Mickey 3D en BD

En lisant le catalogue de Petit à Petit j'ai été surpris de trouver Mickey3D dans cette collection aux côtés de Brassens, Higelin ou Gainsbourg. Je trouve l'initiative sympa de ne pas se cantonner aux "dinosaures" de ma génération. J'avoue humblement que je ne connaissais pas ce groupe ni ses chansons. Il n'y a que six chansons adaptées graphiquement. Cela se lit donc très vite. Les textes sont bons et assez classiques empreints d'une note de nostalgie. J'ai trouvé les adaptations graphiques calquées sur la lettre des textes. Je trouve que seule "La Mort du Peuple" propose un univers un peu personnel. Cela reste une lecture découverte agréable.

11/02/2023 (modifier)