Je ne suis pas très familier de l’univers de Conan le Barbare (et je n’ai donc pas forcément saisi les éventuelles allusions à cet univers disséminées ici ou là – et je ne pense pas d’ailleurs qu’il y en ait autant que ça). Mais ce n’est pas grave, on est là dans la parodie, et surtout dans le délire d’érotique fantaisie, comme le signale l’éditeur.
Un peu de médiéval fantastique, une pincée d’échanges entre monde des dieux et celui des humains, quelques situations et dialogues jouant sur un humour un peu potache, et, bien sûr, du cul.
A noter que le « glory hole » évoqué dans le jeu de mots du titre (l’album est d’ailleurs truffé de jeux de mots à deux balles) fait ici allusion à une scène coquasse, un dieu se trouvant privé de son – très gros – attribut, suite à un rituel interrompu par Connie, par ailleurs défenseure d’un prince et de sa dulcinée, qu’elle sauve d’un sacrifice tout en lui faisant connaitre la volupté.
L’album est vite lu. Sans prétention, il n’est pas désagréable, et renouvelle un peu le genre porno. Par contre, je ne sais pas si sur la durée ça restera intéressant (il est prévu d’autres chapitres dans deux autres albums en plus). Personnellement, cet album me suffira je pense (mais je l’ai trouvé intéressant dans son genre).
2.5
La fille de Daniel Balavoine témoigne de sa dépendance à la drogue.
Bon c'est toujours important lorsqu'une victime (de drogue, d'abus, de l'alcool, de viol et de tout ce que vous voulez) témoigne, sauf que voilà pour moi cela ne donne pas automatiquement une bande dessinée extraordinaire. Ici, j'ai rien contre le dessin que j'aime bien, quoique je me demande si c'est le bon style pour ce genre d'album parce que c'est beau à regarder, mais je le trouve aussi un peu froid ce qui n'est pas l'idéal lorsqu'on fait un récit aussi émotif.
Le scénario se laisse lire. J'ai juste pas été passionné parce que le témoignage ressemble à n'importe quel récit sur les problèmes de drogues : la victime en prend parce qu'elle a des problèmes émotionnels, elle en devient dépendante, se coupe de son entourage qui n'en peut plus de son attitude.... Au moins ça finit bien ! Les parties les plus intéressantes de la BD pour moi sont celles sur ce père célèbre qu'elle n'a pas connu. Sinon, le dossier à la fin, écrit par Joana Balavoine, m'a beaucoup plus ému que la BD elle-même.
Bonne pioche et merci bdtheque d'avoir attiré mon attention sur cet album inclassable.
Enfin une bd où tout peut arriver, et chaque bas de page est suivi d'un rebondissement, tour à tour bizarre, rafraîchissant, drôle, dégoûtant, effrayant, agaçant poétique et pour finir familier.
C'est le cocon familial de chevrotine qui est attachant. Bucolique et sanguinolant, il mélange l"'Auberge rouge"(avec Fernandel) et "Retour vers le futur". Comment est-ce possible me direz-vous ?
Et bien je ne peux pas dire que je l' ai compris.
Le dessin en noir et blanc a quelque chose de Gotlieb mais après me-too : pluss de femmes et de filles, trait précis et décor simplifié, humour noir et perversité. ..
Et pour finir, la construction de l'histoire retombe sur ses pattes avec aplomb, alors qu'on s'attendait à être abandonné à notre questionnement.
Une belle surprise, un roman graphique sur le plus beau cadeau que puisse faire la vie, celui d'avoir un enfant, enfin normalement.
Le récit autobiographique de Xavier Bétaucourt.
Xavier, 48 ans, repart à zéro après avoir quitté sa femme. Il rencontre Léa, 40 ans, elle ne peut pas avoir d'enfant et cela lui convient très bien, il veut profiter de la vie, sans entrave. Mais dame nature aime jouer des mauvais tours, Léa se retrouve enceinte. Elle est aux anges, lui beaucoup moins.
Un récit touchant qui se concentre sur le ressenti de Xavier, il va passer par toutes les émotions et elles vont évoluer à mesure que la grosse de Léa approche du terme.
Pendant les 37 semaines, Xavier va se poser des tas de questions et il ira au cimetière pour trouver des réponses auprès de son frère, décédé il y a peu en laissant orpheline de père sa petit fille. Il a peur que cela lui arrive (il n'est plus tout jeune), mais il pense aussi à la malformation, au regard des autres (tiens voilà le grand-père), à ses dernières vacances rien qu'à deux. Il doit surtout en informer son fils de 20 ans, pas le plus facile, la pilule sera difficile à avaler (oups).
Une narration qui a su maintenir ma curiosité et j'ai énormément apprécié la touche d'humour parsemée ci et là lors des réflexions de Xavier.
Un bon moment de passé et quelques souvenirs qui reviennent en mémoire.
Graphiquement, c'est moins réussi, un dessin qui manque d'assurance par moment et un choix discutable des couleurs, par contre la mise en page est aérée et rend la lecture agréable.
Une lecture recommandable.
Note réelle : 3,5.
Cet album se laisse lire facilement, et relativement rapidement, malgré une pagination assez conséquente. En effet, il n’y a pas tant de texte que cela, et les pages sont aérées. La narration est fluide.
Le sujet a déjà été traité pas mal de fois. Nous suivons deux jeunes adolescents (en classe de cinquième), tous deux mis à l’écart, « différents », en particulier l’un d’entre eux, arrivé en cours d’année, qui ne se sépare jamais de sa grande cagoule (cet aspect est souligné par le fait que le rouge de cette cagoule est la seule touche de couleur dans un album dessiné en Noir et Blanc (avec un trait relativement gras).
Tous deux rejetés et moqués par leurs camarades (l’un pour son embonpoint, l’autre pour sa cagoule), ils deviennent amis, jusqu’à ce que certaines circonstances ne les séparent.
La construction en flash-back laisse deviner une fin dramatique – ce qui est le cas. Mais Soulman a choisi de traiter ça de façon simple, métaphorique (voir les passages donnant sens au titre de l’album), et c’est plutôt réussi. Le fait de ne pas expliquer grand-chose (en particulier à propos du mal être du gamin à cagoule – et de ce qu’elle cache réellement) peut frustrer le lecteur. Mais je trouve que ce mystère relatif ajoute une touche intéressante à l’histoire.
Je regrette quand même certaines choses. En particulier, alors que Soulman a fait preuve de pudeur, a joué sur une certaine retenue pour montrer le mal-être des deux adolescents, il nous montre une salle des professeurs franchement caricaturale, tant comportements et propos de la plupart des enseignants (entre eux ou dans leurs cours) semblent peu crédibles. Ces passages m’ont vraiment gêné.
C’est dommage, car pour le reste j’ai trouvé cet album intéressant (même s’il aurait sans doute fallu l’élaguer un peu, pour éviter quelques longueurs).
J’avais vraiment beaucoup aimé (scénario, dessin et colorisation) la collaboration de ces deux auteurs autour du Marsupilami (à ce propos, j‘attends la suite depuis trop longtemps !), et j’étais donc confiant pour entrer dans leur vision de Spirou, dans cette collection de one-shot permettant à plein d’auteurs d’explorer cet univers sans être l’auteur « officiel » de la série mère.
Disons que je suis sorti avec un avis mitigé de ma lecture.
Côté dessin, il n’y a pas de bémol, c’est vraiment chouette ! Lisible, agréable, c’est un quasi sans faute de la part de Frank Pé.
Quant à l’histoire, je dirais qu’elle se laisse lire, qu’elle n’est pas désagréable. Pas mal de clins d’œil à la série mère (et à d’autres œuvres Dupuis surtout – comme cet album des « Nombrils » apparaissant dans plusieurs cases : pourquoi pas ? – même si je ne suis pas fan de ce genre de placement de produit qui n’apporte rien au scénario – un album de « Blacksad » apparait aussi dans une case).
Comme d’autres, Pé et Zidrou cherchent à éviter les redites, et à donner quelque chose de personnel, sans trahir l’univers de base.
C’est à moitié réussi. Pas de trahison, mais plutôt un évitement. Car, comme pour les versions de Feroumont et surtout de Durieux, on a parfois l’impression que l’histoire aurait tout aussi bien pu se dérouler sans Spirou et Fantasio, faires valoir de leurs propres aventures. Champignac subit le même sort, n’apparaissant qu’épisodiquement dans une aventure annexe, sans lien avec le reste (et à la résolution qui m’a laissé perplexe) – mais lui n’occupe pas titre et couverture !). C’est un peu le défaut récurrent de ce genre de collection : éviter le copier-coller, tout en restant près de l’univers, de ses codes, sans les trahir, mais en les renouvelant.
Bilan, on a là un album très plaisant à regarder, plaisant à lire – sans plus, mais c’est déjà ça.
MAJ après relecture des premiers tomes 20 ans plus tard:
C'est vraiment du grand nimp' mais je les ai relus avec un grand sourire aux lèvres. De la série B de très gros calibre que beaucoup de bisseux rêveraient voir mis en pellicule, par Rodriguez par exemple.
Un bestiaire diversifié, des personnages hauts en couleurs des 2 côtés (principaux (Lilith au top, Carmody évidemment) et acolytes (la perverse Sheneshtra, le Rabbi "misère...")), des idées loufoques s'enchaînant (le dome du Vatican, il fallair y penser!) à un rythme décoiffant.
La lecture pourrait être rapide mais les détails disséminés un peu partout au milieu des grosses cases fouillues sont justement ce qui rend ce type de série attachante: une pub, une remarque en marge de l'action, un personnage ayant l'attention détournée... C'est Froideval donc évidemment on pense "Chroniques de lune noire" mais cette série a la sage idée de s'arrêter au bout de 6 tomes (que je vais racheter pour connaître à nouveau le fin mot de l'histoire).
Bien sûr, le côté mysogine explose à la figure (pauvre Schmurtz) mais c'est punk. Prenez en compte la période de parution et mettez-vous dans la peau d'un ado, vous prendrez votre pied :)
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Alors attention cet avis fait suite à une lecture 20 ans en arrière. Depuis, cette série n'est plus dans aucune bibliothèque alentour, les goûts des passeurs de commande ont changé :)
Pour faire simple, du gros délire pour ado (mâle). Des combats, de la tripaille, de la vulgarité, des images colorées avec des muscles et du silicone. Bref, de quoi rigoler en le lisant à plusieurs.
Depuis, les normes ont changé (enfin ici et c'est pas plus mal, pour les mangas c'est autre chose), le dessin est demi-amateur mais on s'est tapé de sacrées barres à l'époque. Il en faut pour tous les publics, alors ami(e)s bibliothécaires remettez 666 en rayon ! (jeunesse ou adulte?)
Voilà un album qui mine de rien m'aura fait passer un très bon moment de lecture !
Nous voici propulsés sous les jupons d'une équipe de religieuse plus qu'atypiques ! Sous cet ordre religieux un peu baroque se cache une organisation délurée chargée de délivrer ce bon roi Louis XI retenu prisonnier par Charles de Bourgogne. Deux agents supplémentaires viennent prendre part à cette mission : Arnaud, un voleur sauvé de la potence en échange de ses services et Blanche, une aristocrate mystérieuse... Ce duo improbable va donc s'évertuer de parvenir à ses fins en usant de stratagèmes peu académiques pour notre plus grand bonheur.
Voilà une série toute en fraicheur, qui ne se prend pas au sérieux et distille au fil des pages un humour bien dosé. Situations cocasses, humour de répétition et dialogues bien sentis assurent le service après vente. Ajoutez à cela le magnifique dessin de Christian Paty et vous obtenez un album détonnant qui vous colle la banane en ces temps assez moroses !
*** Tome 2 ***
Passé l'effet de surprise du 1er tome, je suis un peu moins enthousiaste avec ce deuxième opus.
On retrouve notre épique équipe de choc avec à leur tête Blanche et Arnaud, toujours en mission spéciale pour éviter cette fois-ci que l'Angleterre n'entre une énième fois en guerre contre le royaume de France.
Jeux de mots à tout va et petites phrases bien senties rythment les péripéties cocasses qui s'enchainent au fil des pages. Christian Paty en rajoute une couche avec des représentations animales très drôles (on sent qu'il aime ça !) et une palette de couleurs aquarellées très enjouée.
Pour autant, je me suis moins amusé qu'à la découverte du 1er album. Si certains gags font mouche, l'ensemble est assez convenu.
Je passe donc ma note à 3/5
3.5
Je viens de lire le 1er tome et je le referme confiant quant au potentiel de la série, même si j'entends beaucoup d'écho sur la lenteur de l'avancée des intrigues. Car c'est vrai que l'histoire met beaucoup de temps à se mettre en place, vous n'en aurez pas forcément pour votre argent. Je suis curieux de lire la suite car le pitch est vraiment farfelu mais ne sombre pas dans le n'importe quoi.
Les couvertures sont bien stylisées avec un superbe effet de motifs 3d, le dessin numérique donne un aspect frais collant bien à l'environnement.
Les personnages secondaires sont lambda mais notre héros vieux avant l'heure est attachant et crée une vraie empathie.
Voyons si la suite confirme l'essai.
Avis à l'opposé de celui de Spooky. Pour une note similaire néanmoins.
Si Spooky s'identifie à l'inspecteur qui comprend difficilement le discours linguistique, je m'identifie (partiellement) au prof.
Pour comprendre, je me permets de vous faire ma bio rapidement, avec un poil d'égocentrisme.
Je suis linguiste. Ou plutôt j'étais linguiste. N'ayant jamais pu être titularisé en université six ans après l'obtention de mon doctorat, j'ai pris la décision d'abandonner cette carrière, la mort dans l'âme.
Je confesse un peu ma honte néanmoins. Cette bd est l'adaptation d'un roman que je ne connaissais pas, je suis passé complètement à côté, tu parles d'un linguiste !
C'est à Angoulême que je suis tombé dessus, le dessinateur étant en dédicaces. Le titre m'a interpellé, j'ai en effet enseigné les SIX fonctions du langage de Jakobson à mes étudiants pendant des années. Il n'y a pas que celle de Jakobson d'ailleurs mais aucune des théorie sur les fonctions du langage ne dépasse ce chiffre de 6, à ma connaissance en tout cas. Je regrette d'ailleurs, en bon intello, que l'auteur du roman omette certains linguistes, défendant d'autres thèses que celle de Jakobson. Je le dis en toute honnêteté intellectuelle car j'avoue que je n'ai pas tout compris. Ici on parle de sémiologie, qui n'était pas ma spécialité dans les sciences du langage, et l'auteur du roman est quand même sacrément calé, me faisant finalement passer du côté de l'inspecteur à plusieurs reprises...
L'histoire nous raconte la "mort" de Roland Barthes, découvreur d'une septième fonction du langage. La fonction performative. On parle habituellement plutôt d'énoncés performatifs, si l'on en suit les thèses de John Austin, "créateur" de la performativité. Pour faire court, un énoncé performatif est un énoncé qui réalise une action par le fait même de son énonciation. Par exemple, "vous êtes licenciés". Le simple fait d'énoncer cela réalise l'action.
Ici, Roland Barthes aurait trouvé le moyen de rendre tout discours performatif. Donc de pouvoir manipuler n'importe qui.
Évidemment, un tel pouvoir attise les convoitises. Et nous voilà parti dans une course poursuite où vont se mêler services secrets bulgares, parti socialiste, Giscard, Japonais, etc. Et bien sûr, une flopée de linguistes et de penseurs en tout genre.
Je confesse avoir été perdu dans ma lecture à plusieurs reprises, j'ai trouvé cela un peu fouilli, un peu fourre-tout. C'est complètement loufoque et cela part dans tout les sens. Les personnages réels mis en scène sont certes caricaturaux et parfois drôles mais je ne sais pas, et là c'est l'ancien linguiste qui parle, j'aimerai bien qu'on arrête de nous prendre pour des illuminés (je dis nous mais je ne me mets certainement pas au niveau des génies dépeints dans le livre, oh que non !). La réalité est toute autre, bien que je reconnaisse que certains de mes anciens collègues étaient originaux. Je passe peut-être pour quelqu'un de détestable en disant cela mais les personnages tous aussi caricaturaux les uns que les autres m'ont navré.
Pour revenir à la bd, je salue l'idée des auteurs de s'insérer dans les planches pour permettre de faire des ellipses et donc de passer sous silence certains passages sans doute trop longs. Le dessin est joli, il correspond bien au ton de l'ouvrage.
Honnêtement, je suis content d'avoir lu cette bd mais je ne suis pas sûr de lire le roman original, trop loufoque et caricatural pour moi.
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Connie la barbare
Je ne suis pas très familier de l’univers de Conan le Barbare (et je n’ai donc pas forcément saisi les éventuelles allusions à cet univers disséminées ici ou là – et je ne pense pas d’ailleurs qu’il y en ait autant que ça). Mais ce n’est pas grave, on est là dans la parodie, et surtout dans le délire d’érotique fantaisie, comme le signale l’éditeur. Un peu de médiéval fantastique, une pincée d’échanges entre monde des dieux et celui des humains, quelques situations et dialogues jouant sur un humour un peu potache, et, bien sûr, du cul. A noter que le « glory hole » évoqué dans le jeu de mots du titre (l’album est d’ailleurs truffé de jeux de mots à deux balles) fait ici allusion à une scène coquasse, un dieu se trouvant privé de son – très gros – attribut, suite à un rituel interrompu par Connie, par ailleurs défenseure d’un prince et de sa dulcinée, qu’elle sauve d’un sacrifice tout en lui faisant connaitre la volupté. L’album est vite lu. Sans prétention, il n’est pas désagréable, et renouvelle un peu le genre porno. Par contre, je ne sais pas si sur la durée ça restera intéressant (il est prévu d’autres chapitres dans deux autres albums en plus). Personnellement, cet album me suffira je pense (mais je l’ai trouvé intéressant dans son genre).
Les Lions endormis
2.5 La fille de Daniel Balavoine témoigne de sa dépendance à la drogue. Bon c'est toujours important lorsqu'une victime (de drogue, d'abus, de l'alcool, de viol et de tout ce que vous voulez) témoigne, sauf que voilà pour moi cela ne donne pas automatiquement une bande dessinée extraordinaire. Ici, j'ai rien contre le dessin que j'aime bien, quoique je me demande si c'est le bon style pour ce genre d'album parce que c'est beau à regarder, mais je le trouve aussi un peu froid ce qui n'est pas l'idéal lorsqu'on fait un récit aussi émotif. Le scénario se laisse lire. J'ai juste pas été passionné parce que le témoignage ressemble à n'importe quel récit sur les problèmes de drogues : la victime en prend parce qu'elle a des problèmes émotionnels, elle en devient dépendante, se coupe de son entourage qui n'en peut plus de son attitude.... Au moins ça finit bien ! Les parties les plus intéressantes de la BD pour moi sont celles sur ce père célèbre qu'elle n'a pas connu. Sinon, le dossier à la fin, écrit par Joana Balavoine, m'a beaucoup plus ému que la BD elle-même.
Chevrotine
Bonne pioche et merci bdtheque d'avoir attiré mon attention sur cet album inclassable. Enfin une bd où tout peut arriver, et chaque bas de page est suivi d'un rebondissement, tour à tour bizarre, rafraîchissant, drôle, dégoûtant, effrayant, agaçant poétique et pour finir familier. C'est le cocon familial de chevrotine qui est attachant. Bucolique et sanguinolant, il mélange l"'Auberge rouge"(avec Fernandel) et "Retour vers le futur". Comment est-ce possible me direz-vous ? Et bien je ne peux pas dire que je l' ai compris. Le dessin en noir et blanc a quelque chose de Gotlieb mais après me-too : pluss de femmes et de filles, trait précis et décor simplifié, humour noir et perversité. .. Et pour finir, la construction de l'histoire retombe sur ses pattes avec aplomb, alors qu'on s'attendait à être abandonné à notre questionnement.
Trop vieux pour toi
Une belle surprise, un roman graphique sur le plus beau cadeau que puisse faire la vie, celui d'avoir un enfant, enfin normalement. Le récit autobiographique de Xavier Bétaucourt. Xavier, 48 ans, repart à zéro après avoir quitté sa femme. Il rencontre Léa, 40 ans, elle ne peut pas avoir d'enfant et cela lui convient très bien, il veut profiter de la vie, sans entrave. Mais dame nature aime jouer des mauvais tours, Léa se retrouve enceinte. Elle est aux anges, lui beaucoup moins. Un récit touchant qui se concentre sur le ressenti de Xavier, il va passer par toutes les émotions et elles vont évoluer à mesure que la grosse de Léa approche du terme. Pendant les 37 semaines, Xavier va se poser des tas de questions et il ira au cimetière pour trouver des réponses auprès de son frère, décédé il y a peu en laissant orpheline de père sa petit fille. Il a peur que cela lui arrive (il n'est plus tout jeune), mais il pense aussi à la malformation, au regard des autres (tiens voilà le grand-père), à ses dernières vacances rien qu'à deux. Il doit surtout en informer son fils de 20 ans, pas le plus facile, la pilule sera difficile à avaler (oups). Une narration qui a su maintenir ma curiosité et j'ai énormément apprécié la touche d'humour parsemée ci et là lors des réflexions de Xavier. Un bon moment de passé et quelques souvenirs qui reviennent en mémoire. Graphiquement, c'est moins réussi, un dessin qui manque d'assurance par moment et un choix discutable des couleurs, par contre la mise en page est aérée et rend la lecture agréable. Une lecture recommandable. Note réelle : 3,5.
Comme un papillon
Cet album se laisse lire facilement, et relativement rapidement, malgré une pagination assez conséquente. En effet, il n’y a pas tant de texte que cela, et les pages sont aérées. La narration est fluide. Le sujet a déjà été traité pas mal de fois. Nous suivons deux jeunes adolescents (en classe de cinquième), tous deux mis à l’écart, « différents », en particulier l’un d’entre eux, arrivé en cours d’année, qui ne se sépare jamais de sa grande cagoule (cet aspect est souligné par le fait que le rouge de cette cagoule est la seule touche de couleur dans un album dessiné en Noir et Blanc (avec un trait relativement gras). Tous deux rejetés et moqués par leurs camarades (l’un pour son embonpoint, l’autre pour sa cagoule), ils deviennent amis, jusqu’à ce que certaines circonstances ne les séparent. La construction en flash-back laisse deviner une fin dramatique – ce qui est le cas. Mais Soulman a choisi de traiter ça de façon simple, métaphorique (voir les passages donnant sens au titre de l’album), et c’est plutôt réussi. Le fait de ne pas expliquer grand-chose (en particulier à propos du mal être du gamin à cagoule – et de ce qu’elle cache réellement) peut frustrer le lecteur. Mais je trouve que ce mystère relatif ajoute une touche intéressante à l’histoire. Je regrette quand même certaines choses. En particulier, alors que Soulman a fait preuve de pudeur, a joué sur une certaine retenue pour montrer le mal-être des deux adolescents, il nous montre une salle des professeurs franchement caricaturale, tant comportements et propos de la plupart des enseignants (entre eux ou dans leurs cours) semblent peu crédibles. Ces passages m’ont vraiment gêné. C’est dommage, car pour le reste j’ai trouvé cet album intéressant (même s’il aurait sans doute fallu l’élaguer un peu, pour éviter quelques longueurs).
Le Spirou de Frank Pé et Zidrou - La Lumière de Bornéo
J’avais vraiment beaucoup aimé (scénario, dessin et colorisation) la collaboration de ces deux auteurs autour du Marsupilami (à ce propos, j‘attends la suite depuis trop longtemps !), et j’étais donc confiant pour entrer dans leur vision de Spirou, dans cette collection de one-shot permettant à plein d’auteurs d’explorer cet univers sans être l’auteur « officiel » de la série mère. Disons que je suis sorti avec un avis mitigé de ma lecture. Côté dessin, il n’y a pas de bémol, c’est vraiment chouette ! Lisible, agréable, c’est un quasi sans faute de la part de Frank Pé. Quant à l’histoire, je dirais qu’elle se laisse lire, qu’elle n’est pas désagréable. Pas mal de clins d’œil à la série mère (et à d’autres œuvres Dupuis surtout – comme cet album des « Nombrils » apparaissant dans plusieurs cases : pourquoi pas ? – même si je ne suis pas fan de ce genre de placement de produit qui n’apporte rien au scénario – un album de « Blacksad » apparait aussi dans une case). Comme d’autres, Pé et Zidrou cherchent à éviter les redites, et à donner quelque chose de personnel, sans trahir l’univers de base. C’est à moitié réussi. Pas de trahison, mais plutôt un évitement. Car, comme pour les versions de Feroumont et surtout de Durieux, on a parfois l’impression que l’histoire aurait tout aussi bien pu se dérouler sans Spirou et Fantasio, faires valoir de leurs propres aventures. Champignac subit le même sort, n’apparaissant qu’épisodiquement dans une aventure annexe, sans lien avec le reste (et à la résolution qui m’a laissé perplexe) – mais lui n’occupe pas titre et couverture !). C’est un peu le défaut récurrent de ce genre de collection : éviter le copier-coller, tout en restant près de l’univers, de ses codes, sans les trahir, mais en les renouvelant. Bilan, on a là un album très plaisant à regarder, plaisant à lire – sans plus, mais c’est déjà ça.
666
MAJ après relecture des premiers tomes 20 ans plus tard: C'est vraiment du grand nimp' mais je les ai relus avec un grand sourire aux lèvres. De la série B de très gros calibre que beaucoup de bisseux rêveraient voir mis en pellicule, par Rodriguez par exemple. Un bestiaire diversifié, des personnages hauts en couleurs des 2 côtés (principaux (Lilith au top, Carmody évidemment) et acolytes (la perverse Sheneshtra, le Rabbi "misère...")), des idées loufoques s'enchaînant (le dome du Vatican, il fallair y penser!) à un rythme décoiffant. La lecture pourrait être rapide mais les détails disséminés un peu partout au milieu des grosses cases fouillues sont justement ce qui rend ce type de série attachante: une pub, une remarque en marge de l'action, un personnage ayant l'attention détournée... C'est Froideval donc évidemment on pense "Chroniques de lune noire" mais cette série a la sage idée de s'arrêter au bout de 6 tomes (que je vais racheter pour connaître à nouveau le fin mot de l'histoire). Bien sûr, le côté mysogine explose à la figure (pauvre Schmurtz) mais c'est punk. Prenez en compte la période de parution et mettez-vous dans la peau d'un ado, vous prendrez votre pied :) ---------------------------------------- Alors attention cet avis fait suite à une lecture 20 ans en arrière. Depuis, cette série n'est plus dans aucune bibliothèque alentour, les goûts des passeurs de commande ont changé :) Pour faire simple, du gros délire pour ado (mâle). Des combats, de la tripaille, de la vulgarité, des images colorées avec des muscles et du silicone. Bref, de quoi rigoler en le lisant à plusieurs. Depuis, les normes ont changé (enfin ici et c'est pas plus mal, pour les mangas c'est autre chose), le dessin est demi-amateur mais on s'est tapé de sacrées barres à l'époque. Il en faut pour tous les publics, alors ami(e)s bibliothécaires remettez 666 en rayon ! (jeunesse ou adulte?)
Les Mantes Religieuses
Voilà un album qui mine de rien m'aura fait passer un très bon moment de lecture ! Nous voici propulsés sous les jupons d'une équipe de religieuse plus qu'atypiques ! Sous cet ordre religieux un peu baroque se cache une organisation délurée chargée de délivrer ce bon roi Louis XI retenu prisonnier par Charles de Bourgogne. Deux agents supplémentaires viennent prendre part à cette mission : Arnaud, un voleur sauvé de la potence en échange de ses services et Blanche, une aristocrate mystérieuse... Ce duo improbable va donc s'évertuer de parvenir à ses fins en usant de stratagèmes peu académiques pour notre plus grand bonheur. Voilà une série toute en fraicheur, qui ne se prend pas au sérieux et distille au fil des pages un humour bien dosé. Situations cocasses, humour de répétition et dialogues bien sentis assurent le service après vente. Ajoutez à cela le magnifique dessin de Christian Paty et vous obtenez un album détonnant qui vous colle la banane en ces temps assez moroses ! *** Tome 2 *** Passé l'effet de surprise du 1er tome, je suis un peu moins enthousiaste avec ce deuxième opus. On retrouve notre épique équipe de choc avec à leur tête Blanche et Arnaud, toujours en mission spéciale pour éviter cette fois-ci que l'Angleterre n'entre une énième fois en guerre contre le royaume de France. Jeux de mots à tout va et petites phrases bien senties rythment les péripéties cocasses qui s'enchainent au fil des pages. Christian Paty en rajoute une couche avec des représentations animales très drôles (on sent qu'il aime ça !) et une palette de couleurs aquarellées très enjouée. Pour autant, je me suis moins amusé qu'à la découverte du 1er album. Si certains gags font mouche, l'ensemble est assez convenu. Je passe donc ma note à 3/5
Last Hero Inuyashiki
3.5 Je viens de lire le 1er tome et je le referme confiant quant au potentiel de la série, même si j'entends beaucoup d'écho sur la lenteur de l'avancée des intrigues. Car c'est vrai que l'histoire met beaucoup de temps à se mettre en place, vous n'en aurez pas forcément pour votre argent. Je suis curieux de lire la suite car le pitch est vraiment farfelu mais ne sombre pas dans le n'importe quoi. Les couvertures sont bien stylisées avec un superbe effet de motifs 3d, le dessin numérique donne un aspect frais collant bien à l'environnement. Les personnages secondaires sont lambda mais notre héros vieux avant l'heure est attachant et crée une vraie empathie. Voyons si la suite confirme l'essai.
La Septième fonction du langage
Avis à l'opposé de celui de Spooky. Pour une note similaire néanmoins. Si Spooky s'identifie à l'inspecteur qui comprend difficilement le discours linguistique, je m'identifie (partiellement) au prof. Pour comprendre, je me permets de vous faire ma bio rapidement, avec un poil d'égocentrisme. Je suis linguiste. Ou plutôt j'étais linguiste. N'ayant jamais pu être titularisé en université six ans après l'obtention de mon doctorat, j'ai pris la décision d'abandonner cette carrière, la mort dans l'âme. Je confesse un peu ma honte néanmoins. Cette bd est l'adaptation d'un roman que je ne connaissais pas, je suis passé complètement à côté, tu parles d'un linguiste ! C'est à Angoulême que je suis tombé dessus, le dessinateur étant en dédicaces. Le titre m'a interpellé, j'ai en effet enseigné les SIX fonctions du langage de Jakobson à mes étudiants pendant des années. Il n'y a pas que celle de Jakobson d'ailleurs mais aucune des théorie sur les fonctions du langage ne dépasse ce chiffre de 6, à ma connaissance en tout cas. Je regrette d'ailleurs, en bon intello, que l'auteur du roman omette certains linguistes, défendant d'autres thèses que celle de Jakobson. Je le dis en toute honnêteté intellectuelle car j'avoue que je n'ai pas tout compris. Ici on parle de sémiologie, qui n'était pas ma spécialité dans les sciences du langage, et l'auteur du roman est quand même sacrément calé, me faisant finalement passer du côté de l'inspecteur à plusieurs reprises... L'histoire nous raconte la "mort" de Roland Barthes, découvreur d'une septième fonction du langage. La fonction performative. On parle habituellement plutôt d'énoncés performatifs, si l'on en suit les thèses de John Austin, "créateur" de la performativité. Pour faire court, un énoncé performatif est un énoncé qui réalise une action par le fait même de son énonciation. Par exemple, "vous êtes licenciés". Le simple fait d'énoncer cela réalise l'action. Ici, Roland Barthes aurait trouvé le moyen de rendre tout discours performatif. Donc de pouvoir manipuler n'importe qui. Évidemment, un tel pouvoir attise les convoitises. Et nous voilà parti dans une course poursuite où vont se mêler services secrets bulgares, parti socialiste, Giscard, Japonais, etc. Et bien sûr, une flopée de linguistes et de penseurs en tout genre. Je confesse avoir été perdu dans ma lecture à plusieurs reprises, j'ai trouvé cela un peu fouilli, un peu fourre-tout. C'est complètement loufoque et cela part dans tout les sens. Les personnages réels mis en scène sont certes caricaturaux et parfois drôles mais je ne sais pas, et là c'est l'ancien linguiste qui parle, j'aimerai bien qu'on arrête de nous prendre pour des illuminés (je dis nous mais je ne me mets certainement pas au niveau des génies dépeints dans le livre, oh que non !). La réalité est toute autre, bien que je reconnaisse que certains de mes anciens collègues étaient originaux. Je passe peut-être pour quelqu'un de détestable en disant cela mais les personnages tous aussi caricaturaux les uns que les autres m'ont navré. Pour revenir à la bd, je salue l'idée des auteurs de s'insérer dans les planches pour permettre de faire des ellipses et donc de passer sous silence certains passages sans doute trop longs. Le dessin est joli, il correspond bien au ton de l'ouvrage. Honnêtement, je suis content d'avoir lu cette bd mais je ne suis pas sûr de lire le roman original, trop loufoque et caricatural pour moi.