Les derniers avis (47310 avis)

Par Titanick
Note: 3/5
Couverture de la série Radium Girls
Radium Girls

Waouh, je ne connaissais pas cet épisode de lutte pour faire reconnaître une maladie professionnelle. Ces femmes sont des héroïnes, victimes mais combattantes contre le cynisme de patrons toujours à la recherche du meilleur profit, fût-ce au prix de la vie de leurs salariés. Pionnières d’une longue et douloureuse série, on pense à l’amiante bien sûr... C’est une bonne idée de les mettre en lumière (non, pas de mauvais jeu de mots, le sujet ne s’y prête pas). On va suivre leur parcours en même temps qu’elles. Elles sont heureuses et fières. Fières de leur métier, de gagner leur salaire (on est à l’aube du xxe siècle!). Une petite phrase du médecin du travail, et le doute s’installe. Mais non, ce n’est pas possible. Si c’était dangereux, les patrons ne nous demanderaient pas ça, enfin ! Et puis la pente avec la perte, de la santé, de l’insouciance, de leur argent, de leur maison, de leur réputation… de leur vie, de tout, petit à petit. Rien que pour ça, la bd mérite d’être connue. Après, j’ai eu l’impression d’un traitement peut-être un peu léger. Les années d’insouciance prennent le pas sur celles de leur maladie et surtout du combat judiciaire où j’aurais aimé avoir plus de détail dans les argumentations des protagonistes. Et je retrouve un peu ce déséquilibre dans le traitement graphique aux crayons de couleurs, au demeurant très agréable. Justement, je trouve que ça donne une grande douceur aux planches qui sied très bien à la première partie du récit, mais qui rend presque irréelle la dureté de leur combat. De plus, j’avais un peu de mal à distinguer quelques unes de ces femmes, mais rien de rédhibitoire pour l’histoire. À lire, très instructif pour ma part.

30/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Nettoyage par le vide
Nettoyage par le vide

J'ai lu la plupart des romans de Mickey Spillane, j'aime beaucoup la série des Mike Hammer, même si le personnage est discutable, tout comme son auteur car il y a souvent une extrême violence, des filles à poil et torturées et des connotations parfois racistes ou insultantes pour certaines minorités. Quand on s'engage dans un bouquin de Spillane, il faut s'attendre à en prendre plein la gueule et à lire un style loin d'être raffiné ou subtil, on est loin de Chandler ou d'Hammett. Dans cette adaptation qui est la plus connue comme ne faisant pas partie de la série Mike Hammer, je retrouve bien le style de Spillane, j'ai lu ce roman il y a bien longtemps quand j'étais étudiant, je m'en souviens à peu près car c'est le genre de bouquin qui marque un ado découvrant le roman noir, et en lisant cette Bd, les images correspondaient assez bien à ce que j'avais imaginé, l'auteur s'en sort pas mal, le roman est assez bien suivi, même si ça manque un peu de liant, mais il y a une ambiance lourde, de l'action, du sang et du sexe, c'est probablement le seul roman qui se rapproche le plus des Mike Hammer sans en faire partie. McBride va mener une enquête vengeresse impitoyable, véritable nettoyage par le vide où la violence et la mort vont frapper sans répit, au terme de laquelle il retrouvera les traces de son propre passé, l'intrigue est bien tournée en un style direct et brutal. Après, il y a le dessin, je ne peux pas dire que ça soit joli ou que ce soit dans mes préférences, c'est un style un peu rugueux et grossier qui au final colle assez bien au contexte de cette histoire, le noir & blanc accentuant le caractère violent et sombre des situations.

30/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Druuna
Druuna

Serpieri est un dessinateur au talent fou ! En tout cas j’adore son trait énergique, d’un réalisme efficace et très agréable à l’œil, qui joue sur une succession de petites hachures pour restituer formes et expressions (du corps et du visage). Son talent éclate dans ses nombreuses séries Western (dont la plupart viennent d’être rééditées par Mosquito), et, bien évidemment, dans des représentations érotiques, en particulier lorsqu’il s’agit de dessiner de superbes femmes (voir les couvertures de Femmes de l'ouest et de L'Homme Médecine). Mais c’est surtout dans Druuna qu’il va donner libre cours à ce penchant érotique, autour justement du personnage éponyme (qui vampirise la série, qui s’appelait à l’origine Morbus Gravis). Il faut dire qu’elle occupe une bonne partie des cases, et que sa plastique ne la fait pas passer inaperçue. D’autant plus que Serpieri la déshabille très souvent, nous montrant ses fesses et ses seins – qu’elle a opulents et jolis ! Si le décor et l’intrigue incarnent une SF post-apocalypse crasseuse et noire (les deux premiers albums sont plutôt intéressants – le premier surtout, assez équilibré et intriguant), Serpieri va peu à peu abuser de l’érotisme de Druuna (et de scènes de sexe violentes et gratuites parfois, la donzelle subissant des relations avec des créatures dégénérées), alors même que le scénario devient moins clair et intéressant. Il aurait sans doute fallu resserrer l’intrigue sur moins de tomes, et mieux travailler le scénario. Reste le dessin de Serpieri, dont je suis grand amateur, et qui fait que j’arrondis aux trois étoiles. Note réelle 2,5

30/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Chicken Little
Chicken Little

Je suis une grande nostalgique de ce film, je l’ai vu en large et en travers gamine, je connais les répliques par cœur ainsi que les scènes. Bref j’apprécie ce film car la nostalgie parle, bien qu'objectivement il n'est pas incroyable, il n’est pas si terrible que ça. Ma note (3,5) colle pour moi bien à cette BD, elle suit parfaitement la trame du film, avec des cases qui expliquent un peu ce qui s’y passe, une personne ne connaissant pas le film peut la lire sans réel soucis particulier. Certains passages ont par contre été bâclés, en effet sur 48 pages, compliqué de tout raconter, la fin du film est donc ici trop vite amenée, la scène d’explication entre le héros et son père ne dure ici que 3 cases alors que plus importante dans le film. Après c’est un problème récurrent des livres basés sur des films Disney en général, cela dit je n’ai remarqué aucun passage important supprimé, mais quelques petits ont un peu disparu. Graphiquement c’est sympathique, ça respecte bien l’aspect du film, certains personnages ont un design raté, en particulier Abby. Chicken Little est lui représenté parfaitement. Les décors quant à eux sont fidèles aux films bien que des fois un peu trop simplistes. Une BD sympathique pour les jeunes et les nostalgiques du film.

29/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Yellow Cab
Yellow Cab

Malgré ses nombreux albums, c’est mon 1er contact avec Chabouté (je m’en étonne moi même ?!), un auteur qui a longtemps échappé à mon radar. Je répare cette injustice avec cet emprunt. Le voyage graphique m’a bien plu, l’auteur maîtrise sa narration et son noir & blanc, il retranscrit très bien l’ambiance new-yorkaise. Par contre je suis sorti moins emballé que mes prédécesseurs sur l’histoire, intéressante et plaisante au demeurant mais pas emporté, je n’ai pas eu de sympathie pour le héros. A signaler que c’est l’adaptation d’un roman où son auteur narre son expérience de taxi driver, pas désagréable mais ça ronronne un peu. Je ne reviendrais pas spécialement sur celui-ci mais je vais jeter un œil sur les albums solo de Chabouté. Et pis aussi sur Taxi ! de Aimée De Jongh pour comparer ;)

29/08/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Jessica Jones - L'enfant pourpre
Jessica Jones - L'enfant pourpre

Je ne connaissais rien à l'univers de Jessica Jones, c'est le nom de Filipe Andrade après son formidable travail sur Toutes les morts de Laila Starr qui a fait me pencher sur ce comics. Et je ne le regrette pas. Jessica Jones est en couple avec Luke Cage (Power Man), ils ont une petite fille,  Danielle, et un jour elle se retrouve avec la peau violette. Un cauchemar pour Jessica, son pire ennemi, l'Homme Pourpre, serait-il derrière cette transformation ? Pourtant il est mort. Un scénario bien ficelé, on suit l'enquête de Jessica pour découvrir qui se cache derrière cette machination. Une Jessica au bord de l'implosion et qui retombe dans l'abus d'alcool, se pourrait-il que son ennemi juré soit le père de son enfant ? Une narration qui dépeint à merveille la psychologie de notre héroïne, ses questionnements, ses doutes, qui met à jour sa fragilité et qui la poussera dans ses derniers retranchements. Une narration où la voix off de notre héroïne apporte une profondeur au récit. L'humour n'y est pas absent avec les seins d'Emma Frost. Côté dessin, deux dessinateurs aux manettes et je dois avouer que l'idée est excellente. D'abord, Filipe Andrade s'occupe de la partie où Jessica laisse une tiers personne prendre les commandes de son cerveau (17 planches) et sa proposition graphique est superbe. Ensuite, Mattia De Iulis s'occupe du reste du récit avec un trait très comics, expressif, détaillé et efficace. Enfin, le même principe est appliqué pour la colorisation pour un très beau rendu. J'ai adoré ce principe, la différence est marquée et elle permet de bien différencier les deux Jessica, les deux mondes où se situe l'action. Sans oublier le découpage qui donne du rythme à l'ensemble. Quelques Guest Star: Daredevil, Daniel Rand (Iron Fist) et La Reine Blanche (devenue le Roi Noir). En tant que novice sur ce personnage Marvel, j'ai pris du plaisir avec ce one shot. Il n'est pas nécessaire de connaître les antécédents du personnage. Note réelle : 3,5. Vraiment pas loin du quatre étoiles. Coup de cœur.

29/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Two Gentlemen
Two Gentlemen

Les albums de cette collection se lisent très vite (seulement 16 pages), mais elle est propice à quelques petites découvertes. En tout cas cette histoire se révèle légère, amusante, et donc plutôt réussie, jusqu’à la chute finale. C’est une sorte de fuite en avant (ou en arrière, mais une fuite !) de deux colons anglais, imbus de leur supériorité, méprisant avec les autochtones, mais qui n’incarnent pas vraiment le courage ! C’est un peu courage fuyons, avec des tics de langage accentuant la morgue coloniale du faux fier à bras. Amusant donc, avec une chute farfelue, mais réjouissante. Voilà un petit album très sympathique !

28/08/2022 (modifier)
Par yOyO
Note: 3/5
Couverture de la série La Conjuration de Cluny
La Conjuration de Cluny

Je ne suis pas d'accord avec l'ensemble des avis. J'ai bien aimé ce récit et son intrigue médiévale même si, effectivement, ça reste classique. Le parallèle avec l'actualité de l'époque est plutôt bien fait. Je fais partie de ce grand public qui aime les histoires accrocheuses, fluides, et qui savent tenir le lecteur jusqu'au bout. Le dessin et les plans sont plaisants, clairs et à bonne école. En bref, une BD qui fait le job.

28/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Porfiri
Porfiri

Du polar relativement classique, avec un détective privé, Porfiri, qui manque d’envergure, joufflu, avec pull-over improbable sous son trench-coat. Un gros mou qui traine une certaine nonchalance au milieu d’intrigues un peu moins mollassonnes que lui. Des airs de polar américain, mais en Allemagne (les histoires ont pour cadre la ville de Hambourg). J’ai trouvé la première histoire décevante, manquant de rythme – et d’intérêt il faut le dire, y compris jusque dans la chute, un peu bizarre. La seconde histoire est plus intéressante. Non seulement elle est plus rythmée, mais elle est aussi plus dense dans son intrigue, plus tortueuse. Et Saudelli, habitué à des séries plus « adultes », y place davantage de courbes féminines (avec quelques scènes faisant penser à La Blonde, avec une femme très souple !). Il introduit aussi quelques personnages aux airs de freaks. Un album à emprunter à l’occasion, la seconde moitié de l’album relevant l’ensemble.

27/08/2022 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Un général, des généraux
Un général, des généraux

Toutes les BD de François Boucq sont pour moi comme les fantasmes, soit drôles soit violents, d'un grand frère imaginaire. Son trait si reconnaissable transforme tout visage en trogne étrange, et les femmes ont souvent des allures à la limite de la monstruosité. Ses inventions scénaristiques gaguesques ou tragiques tiennent en halène grâce à la qualité de leur mécanique de construction. Mais ici le scénario échoit à Nicolas Juncker (inconnu de moi) et le sujet est historique : Le coup d'état du "quarteron de généraux en retraite" . En tout cas j'ai trouvé le titre bien inspiré, et j'ai acheté l'album. L'épisode est traité en short cuts, avec différents points de vue qui se succèdent (Paris /Alger/ la retraite du général de Gaulle). Mais comme on connait la fin de l'histoire, le sel du déroulement vient surtout de l'interprétation des personnages et des faits, et du caractère profondément humain (pour ne pas dire foireux), que Boucq sait leurs donner par son trait (ici dans la veine de la caricature flamboyante) et aussi par le coté audiardesque des dialogues. De Gaulle à la sauce "tontons flingueurs". Bref c'est drôle, mais on rit jaune. On se rend bien compte que politiques et militaires ne sont pas beaucoup plus aptes à gouverner que Sam et Jean-louis les deux piliers de mon bistro communal.. Bref on reconnait notre pauvre virilité quotidienne dans les excès, les magouilles, les atermoiements, les emportements de ces généraux, assez dépassés par les évènements et manipulés par des seconds couteaux plus jeunes qui referont surface plus tard. On y voit donc (avec leur pédigrée affiché au cours des évènements) : - Salan, sa casquette de général basculée en arrière , l'oeil ahuri et le front brillant de sueur, - le menton volontaire de Massu, en treillis et croquenots, le béret écrasé sur le coté, - le sourcil en l'air de Chassin surplombant une moue dissymétrique, la cravate ouverte et en bras de chemise - les tempes grises et accablées de Pflimlin ... et j'en passe des moins connus mais tout aussi pathétiques - et le silence Du général... Je n'étais pas familière de cette période (évitée par l'éducation nationale parce que trop récente pour mes professeurs de l'époque) et l'interprétation moqueuse qui en est faite m'amuse et m'inquiète en même temps, par sa ressemblance avec certains personnages ridicules des nos gouvernements récents...

27/08/2022 (modifier)