Rita, sauvée des eaux

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Lorsque le père de Sophie Legoubin Caupeil décède en empêchant la jeune Rita de se noyer, il sauve une vie et en bouleverse une autre. Trente ans plus tard, l'autrice enquête pour redonner tout son sens au geste de son père.


Autobiographie Douleurs intimes Inde La BD au féminin

Mumbai. 2017. Alice, Sophie et sa famille se préparent pour aller assister à un mariage. Lorsqu'une invitée demande à Sophie dans quelles circonstances elle a connu Rita, la mère du marié, elle fait appel à ses souvenirs. Rita est plus jeune, elle se débat dans l'eau. Le père de Sophie plonge pour la sauver... Le récit lumineux d'une métamorphose, de comment on décide de transmettre une certaine résilience aux générations suivantes, de transformer un drame en joli conte et de jeter enfin le costume de victime.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Juin 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Rita, sauvée des eaux © Delcourt 2020
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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19/12/2020 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Noirdésir

Une histoire étonnante, et un album qui l’est un peu aussi, tant il arrive, dans un exercice d’équilibriste risqué, à traiter de façon légère un drame familial. Il est vrai que la personnalité de l’autrice, Sophie (c’est un album autobiographique) y est pour quelque chose. En effet, alors qu’elle n’était qu’une enfant, son père est mort en sauvant de la noyade une jeune Indienne, sa mère s’est suicidée peu après. De quoi bouleverser une vie. Pourtant Sophie va encore plus s’amouracher de l’Inde, où elle séjourne souvent, et va tout faire pour retrouver la jeune femme sauvée par son père (Rita donc), pour la contacter. Cette rencontre est une sorte de renaissance, des liens forts et immédiats vont se nouer entre les deux femmes (nous le savons dès le départ, puisque Sophie est invitée à un mariage dans la famille de Rita, la suite étant un très long flash-back). Le départ est un peu longuet, mais après, sans qu’il y ait pourtant réellement d’action, ça se laisse lire agréablement. La narration est fluide, la force de caractère de Sophie dynamise le récit et le dessin joue lui aussi la carte de la simplicité. Tout est aéré (certains passages relèvent presque plus du récit illustré que de la pure BD).

12/02/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Il est toujours délicat de juger une œuvre autobiographique, d’autant plus quand celle-ci traite avec une sincérité indiscutable d’un traumatisme personnel. Traumatisme transformé en force de vie, dans le cas présent, ce qui est admirable. Du coup, et même si je ne la comprends pas toujours, je ne peux qu’être admiratif devant le parcours de Sophie Legoubin-Caupeil. Et c’est d’autant plus facile que, d’un strict point de vue technique, cette bande dessinée est bien réalisée. La narration est agréable et bien mise en avant par un dessin au style spontané dans lequel la colorisation permet de souligner le trait ou de mettre un élément en avant, mais sans étouffer les planches. Résultat : un visuel aéré et léger qui laisse prédominer le texte, bien soutenu par ce frais dessin. Au niveau de l’histoire qui nous est racontée, nous sommes dans du pur roman graphique de type ‘parcours de vie’. Sophie, la scénariste et narratrice de ce roman, a vu son père se noyer alors que celui-ci tentait de sauver une jeune Indienne inconnue. Sa mère ne survivra pas à ce drame et se suicidera trois ans plus tard. De quoi haïr l’Inde, et pourtant Sophie va rester fascinée par ce pays et ses habitants, au point d’y retourner régulièrement. Ce roman relate ses démarches pour retrouver et rencontrer Rita, la jeune Indienne sauvée des eaux par son père. Comme dit plus haut, j’ai parfois du mal à la comprendre mais je suis extrêmement mal placé pour juger. J’ai en tous les cas apprécié la sincérité dont fait preuve l’autrice, et son caractère -je ne sais pas si le terme ‘optimiste’ est adéquat mais je n’en vois pas d’autre- qui lui a permis de transformer cette tragédie vécue dans son adolescence en une force de vie et d’ouverture aux autres. A lire. Et si le début du récit vous semble vraiment très lent et nombriliste (j’avoue avoir pensé renoncer à cette lecture après une dizaine de pages), sachez que ça s’améliore grandement par la suite.

19/12/2020 (modifier)