Ma fille, mon enfant

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Le jour où Chloé annonce à sa mère que son petit copain s’appelle Abdelaziz, la nouvelle passe mal. Car, bien qu’elle s’en défende, Catherine est raciste. Et que personne ne se berce d’illusions ! Elle désapprouve cette relation et ne se prive pas de le faire savoir.


Occitanie Racisme, fascisme

Les relations entre la mère et la fille se tendent, se détériorent, s’amenuisent, puis disparaissent. Quand un événement tragique frappe Abdelaziz, Catherine veut soutenir sa fille mais le lien est rompu.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Janvier 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ma fille, mon enfant © Bamboo 2020
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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07/07/2020 | Ro
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Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Un one-shot qui traite du racisme, un sujet déjà traité dans d'autres bandes dessinées. La première partie est bien faite, mais c'est un peu cliché. Alors on a la mère qui est un peu raciste, du genre qui a rien contre les étrangers du moment qu'ils restent dans leur coin, et qui bien sûr devient hystérique lorsque sa fille se met en couple avec un Arabe, le père sympathique compréhensif (tellement qu'on se demande pourquoi il supporte sa femme et se barre pas), l'Arabe en question qui est juste un type normal, ses parents qui sont des gentils pratiquants....En fait, j'ai un peu l'impression qu'en dehors de la mère et de la fille, les autres personnages ont des personnalités relativement simples. Ça aurait été bien, par exemple, de voir comment les parents du petit ami réagiraient s'il avait vu sa petite amie dans la tenue sexy qu'elle met dans une scène parce qu'hormis être des gentils musulmans ils font pas grand chose dans le scénario. La seconde partie est plus intéressante car un événement inattendu bouscule le récit. J'ai été agréablement surpris par la tournure des événements et le scénario se met à traiter d'autres choses que le racisme et c'est fait de manière intelligente. Pour moi s'il faut lire cet album, c'est surtout pour cette deuxième partie. Le dessin est sympathique.

10/02/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Le thème des amours de jeunesse contrariés est très prolifique dans le monde des arts. Il est souvent traité à la façon d'une farce comme chez Molière pour moquer la rigidité et le réactionnisme des structures en place. Il peut aussi être traité de façon dramatique comme chez Shakespeare pour montrer que l'amour est plus fort que la bêtise du moment. David Ratte a choisi cette seconde voie avec une vision politique plus large. Son oeuvre, coincée entre les attentats de 2015 et la mort de Samuel Paty, se veut exercice d'apaisement et de dialogue. C'est particulièrement vrai dans la scène du repas entre les parents où le très sensible sujet de Charlie Hebdo est abordé. On aimerait que le dialogue inter communautaire se fasse d'une façon aussi paisible et courtoise, hélas ce n'est pas toujours le cas. Si David Ratte place son récit dans ce coin de France, ce n'est sûrement pas par hasard. La douceur du climat et la beauté des paysages ne peut cacher la rudesse des engagements politiques. La famille de Chloé représente deux France qui ont une vision bien différente du futur de leurs enfants. David Ratte pousse jusqu'à la caricature le racisme de la maman et le coté humaniste presque "bisounours" du papa. Comme le souligne Ro le scénario se scinde en deux parties bien distinctes. Le début est assez classique avec des comportements prévisibles et convenus. La seconde partie propose un approfondissement des personnalités de Chloé et de sa maman. David Ratte reste dans une volonté d'apaisement et de réconciliation jusqu'au bout ce qui le conduit à ces dernières planches touchantes. J'aime le graphisme de David Ratte. Il y mêle rondeur, humour et couleurs chaudes. Cela crée un fort décalage avec l'ambiance du récit surtout quand il accentue les expressions ridicules des visages. Il y a bien quelques points qui me taquinent. Par exemple cette impression de "product placement" dans certaines cases. Plus embêtant la scène clé de la tenue hyper sexy de Chloé est vue uniquement du côté parents de la JF. Cela reste une lecture agréable sur une problématique difficile qui reste d'actualité. 3.5

03/11/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Ma fille, mon enfant, c'est l'histoire d'une mère, doucement raciste, qui le prend très mal le jour où elle apprend que sa fille lycéenne sort avec un arabe. Aussi gentil et intégré que soit ce dernier, elle n'arrive pas à accepter la chose et finit par se fâcher pour de bon avec sa fille, par excès d'amour et par la faute d'idées préconçues. Avec cette BD, on retrouve la finesse d'esprit et l'humour de David Ratte, auteur du Voyage des Pères. Il aborde là un sujet très actuel, celui des couples mixtes dans une France marquée par le traumatisme de l'islamisme et des attentats terroristes. La mère de famille est ici certes très ronchonne et colérique, mais son racisme est presque un racisme ordinaire, celui d'un peu tout le monde qui sourit sans problème aux étrangers dans la rue ou au boulot tant qu'ils se contentent d'être des étrangers à leur vie intime mais qui a du mal à accepter l'idée que sa propre fille puisse sortir avec l'un d'entre eux. A l'inverse, son mari est beaucoup plus compréhensif... presque trop car son rôle parait un peu surfait tant il ne s'énerve jamais et accepte avec énormément de patience et de sagesse tant la relation amoureuse de sa fille que les emportements parfois scandaleux de sa femme. Si j'avais une réserve envers le récit, ce serait probablement sur le manque de naturel de ce mari et père trop parfait. Le récit se déroule dans une petite ville non nommée mais ceux qui l'ont visitée y reconnaîtront très vite Amélie-les-Bains, dans les Pyrénées orientales. L'ambiance provinciale y est rendue de manière très agréable, tant par la mise en scène que dans le dessin. David Ratte nous offre un graphisme très plaisant et on sent qu'il a acquis encore davantage de maîtrise depuis Le Voyage des Pères, même si ses personnages ont toujours un côté un petit peu raide et certains décors sont parfois très vides. J'aime bien les expressions de visages qu'il donne à ses personnages. L'histoire est un peu banale sur la première moitié de l'album, simple mise en scène de ce fameux racisme ordinaire tel qu'on peut le voir dans d'autres récits, que ce soit ce fameux sketch de Muriel Robin ou le film Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu. Mais l'intrigue prend ensuite brusquement un virage radical et change de ton pour devenir plus intense et plus forte en émotions. C'est à ce moment là, alors que la mère s'enfonce malgré elle dans ses travers, que j'ai eu le plus de mal à trouver crédible le contrepoids trop idéal formé par son mari. Cela a un petit peu réduit mon plaisir de lecture. Mais à l'inverse, j'ai trouvé la fin excellente, et notamment la toute dernière planche que j'ai trouvé très belle et drôle à la fois. Une excellente conclusion à un récit beau et plein de sincérité, de sentiments mais aussi d'humour.

07/07/2020 (modifier)