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Couverture de la série Le Voyage avec Bill
Le Voyage avec Bill

Un album planant, où il faut se laisser porter sans attendre nécessairement un atterrissage : c’est le vol qui compte, la sensation de frôler la réalité, de s’en éloigner parfois. Un road-movie un peu vieille école qui se laisse lire très agréablement en tout cas. On est lentement – mais immanquablement – embarqué dans l’histoire, sans se poser de questions, comme Bill intègre l’équipée sans but de Luke et de sa fille Tweety. Des moments d’ennui (ceci n’est ici pas forcément une critique) alternent avec des instants poétiques, le temps se dilate. Rien d’extraordinaire, mais j’ai bien aimé cette lecture – même si vers la fin, un certain fantastique nous fait sans doute un peu trop dévier d’une réalité rassurante (mais c’est en partie compensé par une poésie noire intéressante). Rien à redire concernant le dessin, que j’ai trouvé à la fois beau et très bien adapté au ton et à l’ambiance qui prévalent dans cette histoire finalement originale. Une lecture très sympathique. Note réelle 3,5/5.

05/06/2023 (modifier)
Couverture de la série Sous les bouclettes
Sous les bouclettes

L’album reprend des notes/scénarios de Gudule, auxquels se mêlent ceux de Melaka sa fille. Le tout donne un album biographique chargé d’émotions. C’est aussi une déclaration d’amour de Melaka à sa mère (et à sa famille – par alliance parfois). Beaucoup d’émotions donc, qui touchera surtout ceux qui connaissent Gudule, sa personne et son œuvre. Mais les autres (dont je suis – je ne connais qu’à la marge et souvent de l’extérieur cette dame assez atypique et attachante) liront cet album sans problème, la narration est dynamique et fluide. Le dessin, moderne et simple, est frais et très lisible. Il y a un peu de Marjane Satrapi (le côté sociétal et historique en moins) dans le traitement graphique et narratif. C’est juste qu’on a parfois du mal à se placer à la hauteur de l’investissement affectif de Melaka.

05/06/2023 (modifier)
Couverture de la série Kase-san
Kase-san

Premier essai pour ma pomme dans l’univers du yuri… et j’en sors quelque peu décontenancé mais également plutôt séduit. Soyons clairs : je trouve cette série imparfaite, étrange et addictive. J’ai en effet éprouvé suffisamment de plaisir à suivre la romance entre ces deux collégiennes pour enchainer les cinq tomes tout en pestant sur quelques stéréotypes qui m’énervent dans le manga et en m’interrogeant sur la personnalité d’une des deux protagonistes. Les défauts ? Un caractère très répétitif des chapitres sur lesquels est construit ce récit. On recommence systématiquement par la présentation des personnages et l’ensemble de l’histoire n’est jamais qu’une longue et lente approche entre les deux lycéennes qui s’aiment mais ont peur d’exprimer leurs sentiments (ou ne savent pas comment faire, voire ce qu’elles désirent). Des tomes 3 et 4 franchement un cran en dessous, dans lesquels l’autrice a trop souvent à mon goût recours à la caricature grotesque et aux scènes surjouées. Un dessin passe-partout peu marquant. Etrange ? Le personnage de Yui Yamada m’a désarçonné. A un point tel que je ne pouvais m’empêcher au début du récit de la trouver limite handicapée mentale légère. La mangaka l’infantilise énormément, n’hésitant pas à la caricaturer comme si elle était âgée de 6 ou 7 ans alors qu’elle est censée avoir 16 ans au début du récit. Même hors de ces passages caricaturaux, son immaturité sexuelle est déstabilisante à mes yeux tant elle est passive et semble dépourvue de désirs physiques. Pour un style (le yuri) que je pensais plus tourné vers l’érotisme, je dois bien avouer que ce personnage n’a cessé de m’intriguer, me mettant parfois mal à l’aise tout en la trouvant attachante. Addictif ? Bah oui, j’ai enchainé les tomes. C’est facile à lire, les personnages sont attachants, l’ensemble est totalement dépourvu de méchanceté. Je m’attendais quand même à quelque chose de plus érotique même si on a finalement droit à une scène d’amour physique (très soft et épurée) en guise de conclusion mais j’ai été pris. Donc voilà : à titre personnel, j’ai trouvé cette série plutôt pas mal… mais j’ai du mal à comprendre réellement pourquoi.

05/06/2023 (modifier)
Couverture de la série Venise (Taniguchi)
Venise (Taniguchi)

L’histoire de cet album est clairement un prétexte pour Taniguchi afin de nous offrir de très belles illustrations de Venise. Ce jeune homme parti sur les traces d’un grand-père qu’il n’a pas connu déambule ainsi dans les rues de la cité des Doges tout en retombant sur des photos ou des tableaux de ses grands-parents (son grand-père ayant longtemps peint Venise). Le rythme est très contemplatif, l’ambiance fait un peu penser à celle dans laquelle baigne « L'Homme qui marche » mais il est ici bien plus agréable de s’attarder sur les illustrations en couleurs de l’artiste japonais. Beaucoup de planches se résument à une seule illustration comme autant d'arrêts sur image. Une voix off à la première personne nous guide à travers l'histoire tandis que les planches découpées en gaufrier nous permettent de suivre les pas du personnage principal. Au final, voici un petit album assez vite lu mais qui vaut le coup d’œil. L’intérêt réside avant tout dans les illustrations proposées mais malgré le fait que l'histoire ne sert que de prétexte, il s'en dégage une douce nostalgie, une agréable mélancolie qui cadre bien avec le théâtre du récit.

05/06/2023 (modifier)
Couverture de la série Petites leçons de Permaculture
Petites leçons de Permaculture

Sans chercher à devenir un puriste en la matière, je m’intéresse depuis plusieurs années à la permaculture, piquant ici et là certaines idées pour mon jardin privé. Et malgré mes connaissances dans ce domaine, cet album a été une précieuse source d’informations pour moi, d’un point de vue historique d’abord (on en apprend beaucoup sur les origines de la permaculture mais aussi sur les techniques agricoles à travers le temps), d’un point de vue pratique ensuite (soit en confirmant certains tuyaux trouvés par ailleurs, soit en m’en proposant d’autres qui me semblent faciles à mettre en place). L’album alterne courtes bandes dessinées et fiches techniques, un peu à la manière de « Plastic tac tic tac », paru chez le même éditeur et dans la même collection. Ces récits pris dans l’ordre permettent de découvrir progressivement ce qu’est la permaculture et quels en sont les principaux principes, mais rien n’empêche de picorer dans ce livre selon nos besoins. On peut donc très facilement passer directement à un sujet pratique puis revenir en arrière à un autre moment pour un passage plus historique. Le style graphique et le ton employés sont simples, bonhommes et quelque peu bobo sur les bords. Ce n’est pas ce que je préfère mais pour ce genre de documentaire, le choix est pertinent et la lecture est très aisée. Le chapitrage permet la plupart du temps de rapidement retrouver une information. Franchement, c’est un petit livre plutôt bien fait dans son genre, avec plusieurs conseils pratiques exploitables et un bon rappel de l’histoire de la permaculture. A réserver bien entendu aux personnes intéressées par le sujet.

05/06/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Mohamed
Les Mohamed

Malgré les presque 300 pages j'ai lu cette série très rapidement. Le sujet m'a donc intéressé et la narration est suffisamment fluide pour capter l'attention du public. Jérôme Ruillier dans les pas de Yamina Benguigui se réfère à une époque que je connais bien. Paradoxalement c'est peut-être une faiblesse du livre. La période évoquée appartient plus à l'histoire qu'à l'actualité de l'immigration à mon avis. Si le côté hommage aux hommes qui ont participé à la richesse des trente glorieuses est louable et bien exprimé je suis plus circonspect sur d'autres aspects du récit. Pour intéressantes que soit les anecdotes qui parlent de la lutte entre le FLN et le MNA j'ai trouvé cela à la marge du sujet. Puisque l'on parle du bidonville de Nanterre, de condition de travail ou de loi sur le retour avec insistance j'aurais préféré avoir une vision plus précise des luttes ou des prises de consciences qui ont permis l'amélioration de ces situations iniques. La seconde partie interpelle sur la condition de la femme et la troisième partie est mi-figue mi-raisin sur le discours des enfants de ces familles. Je pense qu'une multiplication des anecdotes n'est pas suffisante pour donner une vision plus large et plus approfondie de la thématique d'immigration. Une autre faiblesse de la série est son graphisme. Le côté minimaliste peut se comprendre pour laisser l'espace au discours mais je n'ai pas apprécié le choix de l'auteur dans sa représentation des personnes. Une uniformité qui gomme l'unicité des individus est trop réductrice de la volonté des personnes devant l'adversité. De plus je n'ai pas aimé ce côté animalier que rend le dessin de l'auteur. Une lecture qui possède des points intéressants mais que je trouve assez éloignée des problèmes migratoires contemporains et proposée avec un pauvre graphisme.

05/06/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série La Petite Mosquée dans la cité
La Petite Mosquée dans la cité

J'aime beaucoup la collection de BD Sociorama dont plusieurs titres m'ont déjà particulièrement intéressés, pour leurs contenus toujours tournés autour de fait sociologique et donc à but de mieux comprendre notre société si étrange. Ici, je trouve que l'album arrive à la fois à bien nous faire comprendre la problématique autour des mosquées dans les villes et à nous faire ressentir toute la stigmatisation de la communauté musulmane autour de la pratique religieuse. Comme d'autres BD autour de tels sujets, deux idées se disputent dans ma tête, entre le rejet radical que j'ai de la religion et l'idée que chacun puisse pratiquer librement sa foi sans souci. Et j'ai de l'attachement aux valeurs républicaines, donc je reconnais la possibilité que chacun jouisse librement de ses droits de culte. La BD tente ici surtout de montrer que le combat des mosquées déborde simplement au-delà du fait religieux et s'inscrit dans les problématiques politiques (qu'on connait bien trop, malheureusement), dans le contexte social et aussi dans un contexte culturel. Les personnes musulmanes peuvent être issues de l'immigration mais aussi de seconde ou troisième génération. Il est difficile d'en tirer une seule figure identifiable facilement, ce sont des travailleurs, des jeunes, des femmes, des radicaux, des modérés. La BD montre la problématique que cristallise une mosquée à elle-seule, toutes les tensions qu'elle soulève mais aussi tout ce qu'elle englobe. C'est assez large, et la BD aide à comprendre comment tout ceci s'articule. Le hic, et que d'autres posteurs ont soulignés avant moi, c'est un peu léger au final. Si l'histoire se finit d'une façon pour que l'on puisse apprécier la BD comme un seul bloc et qui fait comprendre que tout continue, c'est pourtant assez léger et assez peu développé. Il manque réellement de corps dans le propos, comme dans d'autres BD qui ont été faite, peut-être une critique plus appuyée et plus assumée, ou un développement qui aurait été plus tendue vers un sens et moins consensuel qu'ici. Le dessin me plait bien, il me rappelle un peu le trait de Davodeau sur certaines de ses BD. Globalement c'est une façon assez basique de faire mais qui convient au propos et évite d'être distrait ou de s'éparpiller. En somme, une BD qui tient ses promesses mais ne déborde jamais vraiment de ce cadre. Je suis content de l'avoir lu mais je ne suis pas certain de vouloir le prendre. Une BD à lire sans que je ne puisse conseiller l'achat.

04/06/2023 (modifier)
Par Charly
Note: 3/5
Couverture de la série Black Hole
Black Hole

L'histoire se déroule dans les années 1970, une époque marquée par les mutations sociales et les luttes de l'adolescence. "Black Hole" suit un groupe d'adolescents qui contractent une mystérieuse maladie sexuellement transmissible qui les transforme physiquement. Les dessins en noir et blanc, réalisés avec précision par Burns, capturent l'essence sombre et inquiétante de cette histoire. Ce qui frappe immédiatement dans "Black Hole", c'est l'atmosphère oppressante qui règne tout au long de la lecture. Burns parvient à créer une ambiance visuelle puissante grâce à son style graphique unique. Les illustrations détaillées et les expressions des personnages révèlent leur détresse et leur aliénation face aux mutations qu'ils subissent. Le thème central de l'adolescence et de la découverte de soi est exploré avec une intensité saisissante. La métaphore de la maladie comme représentation des luttes intérieures et des angoisses propres à cet âge est traitée de manière subtile, mais parfois déroutante. Certaines scènes sont assez dérangeantes et peuvent choquer les lecteurs plus sensibles. Cependant, malgré la richesse des thèmes abordés et la force de l'oeuvre, j'ai ressenti un certain manque de clarté et de cohérence dans l'intrigue. La narration, bien que suggestive et visuellement expressive, peut parfois sembler confuse et laisser des questions en suspens. Certains éléments du récit auraient pu être davantage développés pour donner plus de profondeur aux personnages et à leur évolution. En ce qui concerne les personnages, ils sont présentés de manière réaliste, mais leur développement est inégal. Certains d'entre eux bénéficient d'une exploration approfondie de leurs motivations et de leurs émotions, tandis que d'autres restent en surface. Cela crée une certaine distance émotionnelle qui limite notre attachement à l'ensemble du groupe.

04/06/2023 (modifier)
Par Charly
Note: 3/5
Couverture de la série L'Incal
L'Incal

Aujourd'hui, je vais vous parler de "L'Incal" de Moebius. Alors, comment résumer cette BD en quelques mots ? Eh bien, c'est un mélange de science-fiction, de fantasy et de psychédélisme, le tout emballé dans un style artistique unique. Je dois dire que "L'Incal" a réussi à me captiver avec son intrigue cosmique et ses personnages bizarroïdes. On suit les mésaventures de John Difool, un détective malchanceux embarqué dans une quête complètement folle. Franchement, ça ressemble à une journée de malchance extrême dans l'espace, et ça, ça m'a bien fait rire. Maintenant, je dois avouer que le scénario est parfois un peu confus. On se retrouve dans un univers futuriste complexe où la spiritualité et le destin se mêlent à une dose massive de WTF. Il y a tellement de choses qui se passent que j'ai parfois eu du mal à suivre le fil. Mais bon, on ne lit pas "L'Incal" pour son histoire hyper linéaire, n'est-ce pas ? Ce qui m'a vraiment attiré dans cette BD, c'est le style graphique de Moebius. C'est comme si vous regardiez un trip sous acide, avec des paysages étranges, des créatures bizarres et des couleurs qui explosent dans tous les sens. C'est vraiment un plaisir visuel, même si parfois ça peut donner l'impression d'avoir atterri dans un trip de drogues dures.

04/06/2023 (modifier)
Par Charly
Note: 3/5
Couverture de la série Le Monde d'Edena
Le Monde d'Edena

L'un des points forts indéniables de cette BD réside dans le talent artistique incontestable de Moebius. Chaque page est une véritable œuvre d'art, regorgeant de détails et de paysages imaginaires à couper le souffle. Les architectures complexes, les créatures étranges et les vastes panoramas cosmiques créés par Moebius sont tout simplement fascinants. C'est un régal visuel qui vous transporte dans un monde extraterrestre à chaque instant. Cependant, malgré la beauté visuelle de l'œuvre, le récit lui-même m'a laissé sur ma faim. L'intrigue commence de manière prometteuse, avec deux personnages principaux qui se retrouvent piégés sur une planète inconnue. Les premiers chapitres m'ont captivé, alimentant mon imagination avec des énigmes existentielles et des concepts philosophiques intrigants. Mais au fur et à mesure de ma lecture, j'ai commencé à me perdre dans des détours narratifs et des sous-intrigues complexes qui semblaient s'éloigner de l'objectif initial de l'histoire. Certaines parties de l'intrigue étaient difficiles à suivre, et j'ai trouvé que cela nuisait à ma compréhension globale de l'univers d'Edena et de ses enjeux. De plus, les personnages principaux, Stel et Atan, manquaient de développement. Leur évolution était plutôt limitée, et j'ai trouvé qu'ils manquaient de profondeur émotionnelle. Cela a rendu plus difficile pour moi de me connecter à eux et de m'investir pleinement dans leurs voyages à travers cet étrange monde.

04/06/2023 (modifier)