Labiano fait parler de lui en ce moment avec Mr Georges des célèbres scénaristes Rodolphe et Le Tendre. Mais avant cela et avant Dixie Road avec Dufaux, il a dessiné Matador, une assez belle réussite graphique surtout pour ses pages pleines de lumière qui transcrivent à merveille cette Espagne de "campos", de l’Andalousie à la Castille en passant par les terres desséchées d’Extremadura.
Cette Espagne des années 30, sa misère, ses tensions exacerbées d’avant-guerre, sont bien rendues, même si le contexte historique est parfois un peu sommaire, et l’on découvre l’ascenseur social que pouvait représenter alors la corrida
On voit de plus que Jakupi connaît l’univers de la tauromachie, ses rites, ses coutumes, ses lois. Tout cela donne une plongée saisissante dans ce monde à travers l’ascension, la chute et la rédemption du plus doué des matadors de son époque, qui n’est pas sans rappeler le célèbre Manolete.
Un 3 limite 2. Les dessins sont plutôt réussis mais la moitié des scénarios est vraiment limite tant c'est convenu. A l'inverse l'autre moitié (histoires 1, 2, 6 et 7) est plutôt originale et les histoires assez coquines. M'enfin bon, rien d'extraordinaire même pour de la BD érotique.
Je suis malheureusement un peu moins enthousiaste que les posteurs ici-bas et ce, principalement à cause du dessin auquel je n'accroche pas du tout. Il est extrêmement original, maîtrisé mais je trouve l'ensemble assez moche: clairement une question de goût donc.
Concernant l'histoire proprement dite, j'apprécie le fait que cette série soit prévue en seulement 3 tomes, Morvan a pas mal tendance à s'embarquer dans des séries assez longues. Le canevas de départ est original car inversé par rapport à d'autres BD exploitant le même thème et la psychologie de l'héroine est bien cernée; on partage avec elle ses doutes, ses angoisses et ses questions.
Merde, je vais être un des seuls avec Cassidy à mettre seulement 3, ça me perturbe. J'ai l'impression d'être un intrus dans ce concert de louanges : non, je n'ai pas trouvé "V pour Vendetta" extraordinaire. Je ne suis pas un fan transi de "Watchmen" mais il n'y a, à mon avis, pas photo entre les deux.
Premièrement, "V pour Vendetta" est affreusement moche. Je ne sais pas si la couleur a été rajoutée à la demande de l'éditeur mais c'est un carnage. OK, une BD c'est aussi un scénario, mais à ce moment-là, je lis un bouquin. Ce que j'aime dans la bande dessinée, c'est justement l'adjonction d'un dessin de qualité à une histoire de qualité, pas l'un ou l'autre (on devrait peut-être proposer à Alan Moore de bosser avec Frezatto, ils se compléteraient bien tous les deux, lol). Ce dessin m'a été pénible durant toute la lecture, à aucun moment je n'ai réussi à l'oublier tant il est confus et sale.
Il faut dire que j'ai trouvé le scénario général juste bien, ça ne m'a surement pas aidé à me plonger corps et âme dans cette aventure. Pour tout dire, j'ai trouvé les deux premiers tomes (oui, je l'ai lu en tomes séparés, ça existe encore) purement géniaux : le Royaume-Uni post-WW3, mené par un gouvernement fasciste, est bien défini. Moore explique que ce gouvernement s'est installé pour mettre fin au chaos régnant et j'aime assez ce côté ambigu ou le choléra a été introduit pour chasser la peste.
Malheureusement, à partir du 4ème tome, j'ai parfois été saisi d'un profond ennui. Je n'ai pas du tout accroché à la relation entre V et la jeune prostituée qu'il prend sous son aile ni à son "éducation" (on se demande pourquoi elle reste après) ou aux intrigues politiques des différentes entités gouvernementales.
Au final Moore livre tout de même une réflexion intéressante sur le monde (mais ce n'est pas le seul). Il ne défend pas vraiment l'anarchie à mon sens (ou alors en accord avec la définition selon laquelle l'anarchie, c'est l'ordre sans le pouvoir) même si son héros nous est infiniment plus sympathique que le gouvernement; il nous montre juste comment un homme s'élève contre un système. A t-il tous les droits pour autant si sa cause est juste, la réponse n'appartient finalement qu'à nous-même.
L'histoire de Thorgal est intelligente et intéressante. L'aventure, le fantastique, la science-fiction y trouvent leur part juste et créent une trame très agréable à la lecture et à la découverte des aventures de Thorgal, tout en gardant en permanence une dimension humaine qui rend le héros et ses proches très attachants.
Cependant, chacun le dira, la série va en péréclitant, devenant de plus en plus répétitive et vide de contenu. Seuls les 10 ou 15 premiers tomes ont vraiment de la valeur à mes yeux.
Juste pour nuancer les propos du précédent posteur, je trouve que le ton de ce western est assez proche de celui des westerns spaghettis de Sergio Leone (on ne parlera pas ici des westerns bas de gamme associant Terence Hill et Bud Spencer).
D'autant plus que "certains méchants" de la BD collent parfaitement avec ceux de Leone comme Gian Maria Volonte dans "Et pour quelques dollars de plus" ou encore Rod Steiger dans "il était une fois la révolution" (ou encore, le personnage du manchot de la BD, avec son visage buriné, correspond à un Charles Bronson, un Ernest Borgnine ou un Lee Van Cleef)...
Pour ma part, j'ai vraiment apprécié les dessins de Boucq, mais le côté "grand guignolesque" de certains passages du scénario m'a plutôt lassé…
Bref, "Bouncer" est un bonne retranscription du genre en BD. Reste à savoir si le western spaghetti vous séduisait à l'écran.
Ahlala, quel bordel au niveau des auteurs ! Arleston a fait les 24 premiers gags, Dav les autres, 2 ont été coscénarisés par chais plus qui, Didier Barbelivien a trouvé le titre du tome 1... Bref, lisez les remerciements en début d'album, ça vaut le coup d'oeil ! Idem pour les deux grands jeux en 2ème et 3ème de couverture. :)
Concernant la bd elle-même, eh bien le dessin est toujours aussi réjouissant, avec des expressions outrées et franchement réussies. Je regrette juste un peu (un peu !) le trait parfois trop fin, et les couleurs un peu pétantes (Bobo les yeux O_o), mais bon, on s'y fait très bien. Ce qui frappe le plus, c'est sans aucun doute l'enthousiasme de Dav qu'on retrouve à chaque page. L'humour a beau être gros, lourd, gore, dégueu, pipi-caca-vomi-sang partout, la lecture reste... réjouissante, je ne vois pas d'autre mot. :)
Ceci dit, chaque gag pris indépendamment n'est pas drôle, loin s'en faut, et l'accumulation peut lasser un peu, d'autant plus que le fil directeur est finalement assez mince.
Mais voilà, ça marche, et on passe un bon moment à se faire plaisir. A conseiller aux amateurs de "Kid Paddle" et Cie, à déconseiller pour les cérébraux subtils et raffinés. :)
Un grand classique de la BD belge, effectivement, au même titre que des "Buck Danny", des "Michel Vaillant", et autres "Blake et Mortimer".
Maintenant, si Weinberg est certes un tout grand auteur dans le genre, (et un personnage absolument formidable, ceux qui l'ont déjà côtoyé dans un quelconque festival ne me contrediront pas), je ne suis ma foi pas fan de son oeuvre.
Le séduisant aviateur qui gagne tout le temps, ça aurait pu être sympa, mais le tout manque franchement d'originalité, même si on peut tout de même accorder une mention spéciale au réalisme et au travail de recherches qu'effectue l'auteur pour chaque album.
Une série donc sans grande surprise, mais à lire au moins une fois.
Pas mal...
Andi Watson nous présente un jeune couple tout ce qu'il y a de plus classique : Rob et Louise vivent ensemble et travaillent au même endroit. Rob aime le foot et sortir boire des bières avec ses copains, Louise a envie de mariage et de bébé. Au-delà de cette constatation de base, toutes les situations qui vont être mises en scène au cours de la petite double centaine de pages que comporte cet album ne s'écartent jamais de ce classicisme : licenciement des deux, effondrement des volontés individuelles qui conduit à l'effondrement du couple, etc… On pourrait penser que ce serait pénible, pas intéressant et en deux mots "pas enivrant". Mais voilà, lorsqu'ils s'attaquent à une comédie dramatique, quand ils font dans l'étude des mœurs de leurs contemporains, les auteurs anglais ont ce petit supplément d'âme qui font de simples récits de jolies histoires.
Avec un dessin minimaliste à souhait et qui rappellera nombre d'auteurs plus connus du grand public, Watson ne s'attache aux détails que dans son récit. Il n'y a pas la place pour le deuxième plan qui change tout, le petit détail graphique qui a son importance. Non, ici ce sont les scènes elles-mêmes qui sont importantes, avec leur dimension de "petit rien qui change tout" qui parleront à tout lecteur à propos de la vie quotidienne d'un couple. Du reste pour appuyer ses transitions graphiques, Watson utilise des grandes planches très symboliques qui lui permettent de résumer un sentiment, une situation ou parfois même un moment.
A la fin du deuxième tiers de l'album, le rythme change soudainement et devient un brin chaotique, à l'image de la vie de Rob et Louise à ce moment là. C'est plutôt bien fichu, et même si on se doute franchement de là où veut nous emmener Watson, cela reste agréable à lire. Au final, une bonne BD, pas foncièrement révolutionnaire dans son propos ni dans son traitement mais où dessin et scénario s'accordent plutôt bien, avec des personnages humains et du quotidien qui évoqueront des échos en chaque lecteur.
Décidément, cette dictature Argentine aura fait beaucoup d'encre... et de sang...
Les auteurs comme les dessinateurs de BD argentins ont été "excessivement marqués" par cette période (Oesterheld, Breccia, Sasturain, Trillo, Mandrafina, Samapyo ou encore Munoz). Cette "influence regrettable" a été magnifiée par des oeuvres remarquables comme Perramus, l'Eternaute ou Buscavidas (dans une moindre mesure).
Aujourd'hui, elle conduit et propulse sur le devant de la scène une nouvelle génération d'auteurs comme Goldestein (première BD) ou de dessinateurs tel Feliciano Garcia (découvert par Munoz).
La tragédie et la poésie de ce roman véhiculent l'espoir d'une nouvelle génération d'argentins qui souhaitent tourner la page de cette dictature.
Paradoxalement, j'ai trouvé cette BD particulièrement mature pour une première collaboration entre deux "jeunes artistes".
Le dessin rebutera certain d'entre vous, mais je vous recommande de dépasser cela pour vous plonger dans ce poème tragique.
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Matador
Labiano fait parler de lui en ce moment avec Mr Georges des célèbres scénaristes Rodolphe et Le Tendre. Mais avant cela et avant Dixie Road avec Dufaux, il a dessiné Matador, une assez belle réussite graphique surtout pour ses pages pleines de lumière qui transcrivent à merveille cette Espagne de "campos", de l’Andalousie à la Castille en passant par les terres desséchées d’Extremadura. Cette Espagne des années 30, sa misère, ses tensions exacerbées d’avant-guerre, sont bien rendues, même si le contexte historique est parfois un peu sommaire, et l’on découvre l’ascenseur social que pouvait représenter alors la corrida On voit de plus que Jakupi connaît l’univers de la tauromachie, ses rites, ses coutumes, ses lois. Tout cela donne une plongée saisissante dans ce monde à travers l’ascension, la chute et la rédemption du plus doué des matadors de son époque, qui n’est pas sans rappeler le célèbre Manolete.
Les Rendez-vous du plaisir
Un 3 limite 2. Les dessins sont plutôt réussis mais la moitié des scénarios est vraiment limite tant c'est convenu. A l'inverse l'autre moitié (histoires 1, 2, 6 et 7) est plutôt originale et les histoires assez coquines. M'enfin bon, rien d'extraordinaire même pour de la BD érotique.
Je suis morte
Je suis malheureusement un peu moins enthousiaste que les posteurs ici-bas et ce, principalement à cause du dessin auquel je n'accroche pas du tout. Il est extrêmement original, maîtrisé mais je trouve l'ensemble assez moche: clairement une question de goût donc. Concernant l'histoire proprement dite, j'apprécie le fait que cette série soit prévue en seulement 3 tomes, Morvan a pas mal tendance à s'embarquer dans des séries assez longues. Le canevas de départ est original car inversé par rapport à d'autres BD exploitant le même thème et la psychologie de l'héroine est bien cernée; on partage avec elle ses doutes, ses angoisses et ses questions.
V pour Vendetta
Merde, je vais être un des seuls avec Cassidy à mettre seulement 3, ça me perturbe. J'ai l'impression d'être un intrus dans ce concert de louanges : non, je n'ai pas trouvé "V pour Vendetta" extraordinaire. Je ne suis pas un fan transi de "Watchmen" mais il n'y a, à mon avis, pas photo entre les deux. Premièrement, "V pour Vendetta" est affreusement moche. Je ne sais pas si la couleur a été rajoutée à la demande de l'éditeur mais c'est un carnage. OK, une BD c'est aussi un scénario, mais à ce moment-là, je lis un bouquin. Ce que j'aime dans la bande dessinée, c'est justement l'adjonction d'un dessin de qualité à une histoire de qualité, pas l'un ou l'autre (on devrait peut-être proposer à Alan Moore de bosser avec Frezatto, ils se compléteraient bien tous les deux, lol). Ce dessin m'a été pénible durant toute la lecture, à aucun moment je n'ai réussi à l'oublier tant il est confus et sale. Il faut dire que j'ai trouvé le scénario général juste bien, ça ne m'a surement pas aidé à me plonger corps et âme dans cette aventure. Pour tout dire, j'ai trouvé les deux premiers tomes (oui, je l'ai lu en tomes séparés, ça existe encore) purement géniaux : le Royaume-Uni post-WW3, mené par un gouvernement fasciste, est bien défini. Moore explique que ce gouvernement s'est installé pour mettre fin au chaos régnant et j'aime assez ce côté ambigu ou le choléra a été introduit pour chasser la peste. Malheureusement, à partir du 4ème tome, j'ai parfois été saisi d'un profond ennui. Je n'ai pas du tout accroché à la relation entre V et la jeune prostituée qu'il prend sous son aile ni à son "éducation" (on se demande pourquoi elle reste après) ou aux intrigues politiques des différentes entités gouvernementales. Au final Moore livre tout de même une réflexion intéressante sur le monde (mais ce n'est pas le seul). Il ne défend pas vraiment l'anarchie à mon sens (ou alors en accord avec la définition selon laquelle l'anarchie, c'est l'ordre sans le pouvoir) même si son héros nous est infiniment plus sympathique que le gouvernement; il nous montre juste comment un homme s'élève contre un système. A t-il tous les droits pour autant si sa cause est juste, la réponse n'appartient finalement qu'à nous-même.
Thorgal
L'histoire de Thorgal est intelligente et intéressante. L'aventure, le fantastique, la science-fiction y trouvent leur part juste et créent une trame très agréable à la lecture et à la découverte des aventures de Thorgal, tout en gardant en permanence une dimension humaine qui rend le héros et ses proches très attachants. Cependant, chacun le dira, la série va en péréclitant, devenant de plus en plus répétitive et vide de contenu. Seuls les 10 ou 15 premiers tomes ont vraiment de la valeur à mes yeux.
Bouncer
Juste pour nuancer les propos du précédent posteur, je trouve que le ton de ce western est assez proche de celui des westerns spaghettis de Sergio Leone (on ne parlera pas ici des westerns bas de gamme associant Terence Hill et Bud Spencer). D'autant plus que "certains méchants" de la BD collent parfaitement avec ceux de Leone comme Gian Maria Volonte dans "Et pour quelques dollars de plus" ou encore Rod Steiger dans "il était une fois la révolution" (ou encore, le personnage du manchot de la BD, avec son visage buriné, correspond à un Charles Bronson, un Ernest Borgnine ou un Lee Van Cleef)... Pour ma part, j'ai vraiment apprécié les dessins de Boucq, mais le côté "grand guignolesque" de certains passages du scénario m'a plutôt lassé… Bref, "Bouncer" est un bonne retranscription du genre en BD. Reste à savoir si le western spaghetti vous séduisait à l'écran.
Flibustor
Ahlala, quel bordel au niveau des auteurs ! Arleston a fait les 24 premiers gags, Dav les autres, 2 ont été coscénarisés par chais plus qui, Didier Barbelivien a trouvé le titre du tome 1... Bref, lisez les remerciements en début d'album, ça vaut le coup d'oeil ! Idem pour les deux grands jeux en 2ème et 3ème de couverture. :) Concernant la bd elle-même, eh bien le dessin est toujours aussi réjouissant, avec des expressions outrées et franchement réussies. Je regrette juste un peu (un peu !) le trait parfois trop fin, et les couleurs un peu pétantes (Bobo les yeux O_o), mais bon, on s'y fait très bien. Ce qui frappe le plus, c'est sans aucun doute l'enthousiasme de Dav qu'on retrouve à chaque page. L'humour a beau être gros, lourd, gore, dégueu, pipi-caca-vomi-sang partout, la lecture reste... réjouissante, je ne vois pas d'autre mot. :) Ceci dit, chaque gag pris indépendamment n'est pas drôle, loin s'en faut, et l'accumulation peut lasser un peu, d'autant plus que le fil directeur est finalement assez mince. Mais voilà, ça marche, et on passe un bon moment à se faire plaisir. A conseiller aux amateurs de "Kid Paddle" et Cie, à déconseiller pour les cérébraux subtils et raffinés. :)
Dan Cooper
Un grand classique de la BD belge, effectivement, au même titre que des "Buck Danny", des "Michel Vaillant", et autres "Blake et Mortimer". Maintenant, si Weinberg est certes un tout grand auteur dans le genre, (et un personnage absolument formidable, ceux qui l'ont déjà côtoyé dans un quelconque festival ne me contrediront pas), je ne suis ma foi pas fan de son oeuvre. Le séduisant aviateur qui gagne tout le temps, ça aurait pu être sympa, mais le tout manque franchement d'originalité, même si on peut tout de même accorder une mention spéciale au réalisme et au travail de recherches qu'effectue l'auteur pour chaque album. Une série donc sans grande surprise, mais à lire au moins une fois. Pas mal...
Breakfast after noon
Andi Watson nous présente un jeune couple tout ce qu'il y a de plus classique : Rob et Louise vivent ensemble et travaillent au même endroit. Rob aime le foot et sortir boire des bières avec ses copains, Louise a envie de mariage et de bébé. Au-delà de cette constatation de base, toutes les situations qui vont être mises en scène au cours de la petite double centaine de pages que comporte cet album ne s'écartent jamais de ce classicisme : licenciement des deux, effondrement des volontés individuelles qui conduit à l'effondrement du couple, etc… On pourrait penser que ce serait pénible, pas intéressant et en deux mots "pas enivrant". Mais voilà, lorsqu'ils s'attaquent à une comédie dramatique, quand ils font dans l'étude des mœurs de leurs contemporains, les auteurs anglais ont ce petit supplément d'âme qui font de simples récits de jolies histoires. Avec un dessin minimaliste à souhait et qui rappellera nombre d'auteurs plus connus du grand public, Watson ne s'attache aux détails que dans son récit. Il n'y a pas la place pour le deuxième plan qui change tout, le petit détail graphique qui a son importance. Non, ici ce sont les scènes elles-mêmes qui sont importantes, avec leur dimension de "petit rien qui change tout" qui parleront à tout lecteur à propos de la vie quotidienne d'un couple. Du reste pour appuyer ses transitions graphiques, Watson utilise des grandes planches très symboliques qui lui permettent de résumer un sentiment, une situation ou parfois même un moment. A la fin du deuxième tiers de l'album, le rythme change soudainement et devient un brin chaotique, à l'image de la vie de Rob et Louise à ce moment là. C'est plutôt bien fichu, et même si on se doute franchement de là où veut nous emmener Watson, cela reste agréable à lire. Au final, une bonne BD, pas foncièrement révolutionnaire dans son propos ni dans son traitement mais où dessin et scénario s'accordent plutôt bien, avec des personnages humains et du quotidien qui évoqueront des échos en chaque lecteur.
Taca Tac
Décidément, cette dictature Argentine aura fait beaucoup d'encre... et de sang... Les auteurs comme les dessinateurs de BD argentins ont été "excessivement marqués" par cette période (Oesterheld, Breccia, Sasturain, Trillo, Mandrafina, Samapyo ou encore Munoz). Cette "influence regrettable" a été magnifiée par des oeuvres remarquables comme Perramus, l'Eternaute ou Buscavidas (dans une moindre mesure). Aujourd'hui, elle conduit et propulse sur le devant de la scène une nouvelle génération d'auteurs comme Goldestein (première BD) ou de dessinateurs tel Feliciano Garcia (découvert par Munoz). La tragédie et la poésie de ce roman véhiculent l'espoir d'une nouvelle génération d'argentins qui souhaitent tourner la page de cette dictature. Paradoxalement, j'ai trouvé cette BD particulièrement mature pour une première collaboration entre deux "jeunes artistes". Le dessin rebutera certain d'entre vous, mais je vous recommande de dépasser cela pour vous plonger dans ce poème tragique.