Les derniers avis (48387 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Lorinn & Lorinndel
Lorinn & Lorinndel

Lorinn & Lorinndel est un conte méconnu des frères Grimm. C'est l'histoire d'une méchante sorcière qui transforme en oiseau et enferme toutes les jeunes filles qui approchent de son château, et pétrifie les hommes imprudents. Lorinn & Lorinndel (Jorinde et Joringel en version originale) sont deux jeunes amoureux mais Lorinn s'est faite capturer et Lorinndel n'a de cesse de trouver un moyen de la sauver. Jusqu'au jour où il apprend en rêve qu'une fleur magique peut contrer les sortilèges de la sorcière. il parcourt alors le monde à sa recherche, la trouve dans un champ, bat la sorcière et sauve les prisonnières. The end. La raison du manque de célébrité de ce conte est probablement sa brièveté, le manque de surprise de son intrigue et sa fin très convenue. Toutefois, une fois mis en image dans cet album plutôt dédié à la jeunesse, le résultat est joli et agréable. La mise en scène des pouvoirs et de la cruauté de la sorcière est bien rendue. Et l'ensemble des planches est assez joli à regarder et facile à lire. Ce n'est pas un conte indispensable mais c'est une sympathique BD pour faire découvrir aux jeunes lecteurs un conte de fées très classique.

15/01/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Capuchon Rouge (Le Petit Chaperon Rouge en Transylvanie)
Le Capuchon Rouge (Le Petit Chaperon Rouge en Transylvanie)

Le Capuchon Rouge est une adaption assez moderne du conte de Grimm. A sa lecture, j'ai pu constater combien la version de Grimm différait de celle de Charles Perrault que je connaissais mieux : si le fond de l'histoire est le même, son déroulé et sa conclusion sont bien différentes. La mise en scène est ici sympathique, soutenue par le dessin de Victor Rivas qui donne une touche un peu amusante et moderne à l'ensemble. Ca se lit bien et grâce à ces variations entre la version des frères Grimm et de Perrault, j'ai eu l'impression de lire une histoire sensiblement nouvelle et donc pas ennuyeuse. La réédition de cette BD chez les Aventuriers d'Ailleurs s'accompagne de l'ajout d'une seconde histoire du Chaperon Rouge, une histoire plus courte cette fois, illustrée par Alexander Utkin. Cette adaptation là est bien plus libre, voire même carrément déjantée. Utkin y fait preuve d'un graphisme audacieux, très coloré et qui contribue grandement à l'impression d'exubérance et de chaos de cette histoire qui tient en partie du combat de héros de manga. Amusant mais un peu brève, ce récit fait un bon ajout à l'autre adaptation plus sage qui forme l'essentiel de l'album.

15/01/2024 (modifier)
Couverture de la série Pépin Cadavre
Pépin Cadavre

En soi, cette série ne m’a pas déplu. Il y a du rythme, des personnages charismatiques et un univers avec un gros potentiel. Ceci dit, ça manque cruellement d’originalité. Mais ce qui m’a vraiment surpris, c’est que tant au niveau du scénario que du dessin, j’ai eu le sentiment de lire une série des années ’80 et très influencée par les mangas de l’époque. Si la série propose une affaire par tome, une intrigue globale prend forme dans les deux premiers opus. Et comme aucune suite n’a été donnée au tome 2 (sorti il y a maintenant plus de 5 ans), on n’échappe pas à la petite frustration née d’une conclusion qu’on ne connaîtra sans doute jamais. Honnêtement, le manque d’originalité et surtout le côté « années ‘80 » du ton de la série n’en font clairement pas une priorité de lecture à mes yeux. Mais ça reste une œuvre à emprunter à l’occasion (surtout pour de jeunes adolescents). Pas mal, quoi, mais vraiment sans plus.

15/01/2024 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série Frontier
Frontier

Voici une BD qui intrigue et à laquelle on repense en journée entre deux lectures nocturnes. Elle imprègne la mémoire, aussi parce qu'elle déçoit un peu. "Frontier", c'est d'abord un style graphique très particulier, indiscutablement orienté manga voire kawaï, avec ces rondeurs généralisées et têtes surdimensionnées. Des illustrations par ailleurs surchargées de détails, avec en effet un côté "Où est Charlie ?", invitant à laisser son regard papillonner dans l'image, à s'égarer pour mieux rêver ce futur interstellaire. Je goûte modérément ce style graphique, qui vient en plus contredire la noirceur du propos. La contradiction déstabilise, n'apporte clairement rien au récit, mais est sans doute à l'origine de cette imprégnation de la mémoire. Côté scénario, on emprunte une voie SF façon space opera, qui cherche peut-être trop à conclure un récit fort volumineux. La bonne idée est de nous faire découvrir cette histoire via le prisme d'une poignée de personnages, de ne pas recourir à un narrateur ; les enjeux et passions en ressortent joliment exacerbés, en plus de gagner en clarté, en lisibilité. Une histoire de conquête spatiale, de recherche scientifique se heurtant à une mercantile surexploitation commerciale des ressources, de fuite puis d'exil vers une micro-société marginale plutôt libertaire. Un joli propos, dénué de naïveté, volontiers noir aux entournures, où l'on évoque les conditions de travail, le sens de celui-ci, l'éthique de la société, la résignation des hommes face au quotidien éventuellement décevant, les dérives fascistes, etc. Une BD importante, réussie à bien des égards, avec un style graphique étonnant pouvant fasciner ou déplaire.

15/01/2024 (modifier)
Couverture de la série Ichthyophobia
Ichthyophobia

Je découvre cet auteur taïwanais avec cet album, assez inclassable. Album qui joue sur de l’humour, sur du fantastique (cet aspect est exacerbé dans la seconde moitié de l’album), dans une histoire assez loufoque, mais que j’ai trouvé agréable à lire. L’album est muet, mais la narration de Li est très fluide. Très dynamique aussi, on ne s’ennuie pas du tout ! Nous suivons un homme qui, comme l’indique le titre, est atteint d’une terrible phobie : la simple vue d’un poisson le terrorise, le rend hystérique. Ça lui vaut de péter les plombs assez souvent (dont une fois au restaurant avec la femme qu’il aime). La situation va dégénérer, jusqu’à une chute que je n’avais pas vu venir, et qui apporte humour et poésie à une histoire vite lue, mais très plaisante. J’ajoute que le dessin, avare au niveau des décors, est lui aussi agréable et très lisible. Ce qui fait de cet album une lecture tout à fait recommandable (il a été primé au Japon en 2016).

15/01/2024 (modifier)
Couverture de la série Blacksad
Blacksad

J'ai trouvé cette série sympathique sans plus. En tout cas je suis loin de mettre cette série dans mon top 10 comme elle est dans de nombreux classements vantée comme "Série légendaire !". À chacun ses goûts... En effet si je la trouve divertissante et d'une lecture facile je lui trouve trop de faiblesses pour mériter de tels honneurs. En premier lieu je trouve les scénarii assez convenus et superficiels, le tome 1 étant l'illustration d'une histoire vue ou lue de nombreuses fois sans un poil d'originalité supplémentaire. C'est d'ailleurs une de mes réserves : Diaz Canalès pioche dans les thématiques du classicisme américain des 50's avec une approche très politiquement correct. Que ce soit un industriel plus ou moins véreux et mafieux, un KKK saupoudré de pédophilie, Mac Carthy, les Jazzman maudits de New Orleans ou la réduction des transports publics. Je me suis retrouvé dans du très visité auparavant et traité de façon conventionnelle. Blacksad avance à grande vitesse à coup de révélations miraculeuses, son opposition au FBI fait super cliché, et l'auteur l'affuble d'une moralité à géométrie variable ce qui nuit à sa cohérence (voir T5). Le graphisme fait bien le travail pour les personnages en gros plan. Je suis plus réservé pour les scènes d'arrière-plan surtout avec de nombreux personnages. Le graphisme s'affermit dans ce sens au fil des épisodes ce qui donne des scènes de carnaval en Louisiane très agréables et vivantes. Par contre j'ai beaucoup aimé le rendu des ambiances que ce soit à New York, New Orleans, dans le Sud et une mention spéciale pour avoir placé l'épisode du KKK sous la neige. Le choix des animaux et leur concordance psy est assez classique. Blacksad est un chat surdimensionné pour lutter contre les ours, renards ou autres prédateurs classiques. Quant aux femmes, elles sont presque toutes dessinées sur le même modèle à la manière d'une série comme Omaha. C'est séduisant mais pas très original. Une agréable série distrayante qui se lit très facilement (20-30 min/épisode) mais qui ne m'a jamais fait vibrer.

15/01/2024 (modifier)
Par Bruno :)
Note: 3/5
Couverture de la série Le Vagabond des Limbes
Le Vagabond des Limbes

Quelques albums me sont passés par les mains dans ma prime adolescence (le premier et le cinquième, assurément ?!) et j'en avais gardé un souvenir assez flou, sinon que l'idée du dormeur à la poursuite d'un rêve précis m'avait pas mal plu, à l'époque ; et surtout dans un contexte de Science-Fiction. L'absence de réel mystère quant au genre de Musky -auto décidé !- m'avait fait zapper cette partie de l'originalité du concept mais, à la relecture, il apparait TRÈS regrettable que le sujet ne soit pas mieux exploité que ça au long des intrigues, qui se succèdent jusqu'à "l'explication" finale (tome 15 ou 16, je ne sais plus : c'est là que j'ai calé, pour le moment...). Surtout que la "révélation" est redondante dés le second épisode. Outre le fait que Julio Ribéra semble incapable de lui donner une apparence androgyne (ou même adolescente, sinon après son retour de "l'autre côté" où, tout soudain, Musky accuse bien plus franchement un âge qui ne devrait pourtant plus être le sien ?!), Christian Godard, par l'accumulation des poncifs sexistes les plus éculés, définit assez caricaturalement la dynamique des rapports entre les deux héros, fatalement trop signifiante ; nous privant ainsi du plaisir de deviner nous-mêmes. Le caractère supposément capricieux du "petit clown" est vraiment lourd et apparait forcé, infirmant la validité du doute concernant son identité sexuelle tant le trait semble un déguisement de plus vis-à-vis de Axle. Idem pour le dilemme Shimeer, une idée romantique à souhait qui aurait du constituer le centre des préoccupations des personnages ; lesquels se perdent pas mal en aventures diverses mais rarement passionnantes. Les scénarios, assez inventifs et volontairement légers (pleins de deus-ex-machina...), nous font passer d'un univers à l'autre avec une volonté assumée de distraction sans trop de prise de tête -au début, en tous cas... L'esthétique fait la part belle au Space-Opera, avec moult effets de styles et autres gratuités décoratives qui enjolivent évidemment plus qu'ils ne définissent un cosmos résolument surréaliste et poétique. Ceci disparait avec l'arrivée d'un artiste supplémentaire (Plumail) aux décors (?!) quand le rythme de parution des albums s'accélère (choix commercial) : hyper-fouillés et beaucoup plus tangibles, les univers où évoluent alors Axle Munshine et Musky tranchent d'autant plus durement avec le ton originel du premier cycle (15 albums sur 31, quand même !). Mais je préciserais mon avis si je me lance dans la lecture de ceux-ci. Bon, en effet -et ce malgré le soin apporté au dessin par Ribéra (encrages sensibles et chaleureux et couleurs agréablement utilisées.), le médium n'est franchement pas maitrisé et l'action se déroule assez laborieusement d'une case à une autre. Très peu d'ellipses et aucun mouvement, dans le récit ou l'Art : même le sillage du déplacement d'un appareil nous apparait plus comme une fantaisie graphique qu'une tentative d'en souligner la vitesse. Le texte, quasi uniquement composé de dialogues, envahit toutes les cases (pas toujours bien ordonnées : les flèches indicatives pullulent...) et alourdit encore d'avantage la progression ; et il est parfois difficile de s'intéresser à ce qu'on nous décrit alors que les images parlent d'elles-mêmes. Mais le tout demeure d'un niveau honnête, surtout très maitrisé côté artistique, et le ton général est assez décalé pour valider la démarche créative. Mais je dis "si" car c'est surtout le personnage principal qui pose problème ! À la fois têtu mais démissionnaire (il défie ses supérieurs et sombre dans la dépression), plein de sensiblerie et pourtant dénué d'empathie (il pleure sur son amour impossible mais n'hésite pas à zigouiller des innocents pour se venger !), vertueusement inspiré alors que très clairement égocentré (il compatit au drame de Musky mais ne lui sacrifie rien.), cet Axle Munshine au brushing changeant ne pousse pas à la sympathie ! D'autant plus que le scénariste le pare d'un machisme rébarbatif -car traité comme une vertu et non comme un défaut moyenâgeux (mais surtout sans le moindre recours même au plus infime soupçon d'humour !!) ! Si on ajoute les portraits littéralement grotesques de la totalité des personnages féminins, il apparait manifeste que Godard lui-même est véritablement l'élément le plus "daté" de cette lecture... Mais l'idée de départ est vraiment bonne ; alors pour se dépayser naïvement, pourquoi pas ?

14/01/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Demon days
Demon days

2.5 L'autrice est d'origine japonaise et elle semblerait qu'elle a récemment connu un certain succès aux États-Unis alors Marvel lui a donné carte blanche pour ré imaginer l'univers Marvel à sa sauce. On va donc retrouver des personnages de Marvel en version japonaise et particulièrement en monstres japonais, les fameux youkais du folklore japonais. Aimant bien le fantastique en général, ce qui inclut les histoires de youkais, le concept m’intéressait. En plus, le dessin est très bon et comme l'album est dans un format plus grand que celui standard des comics, on peut admirer sans problème le trait de l'autrice. Cerise sur le gâteau, pour une fois les couleurs sont belles dans un comics de super-héros modernes et donc le dessin n'est pas ruiné par des couleurs fades faites par ordinateur. Malheureusement, je trouve qu'au final le scénario est moyen. Les récits manquent de profondeurs et que trop d'espaces est dédié aux scènes de combats. Certes, cela donne de bonnes scènes de bastons bien chorégraphié, mais la psychologie des personnages et l'univers est peu développé. Je ne me suis pas attaché à l'héroïne. Encore une fois, j'ai l'impression qu'on a plus porté attention au contenant qu'au contenu. C'est bien d'avoir un beau dessin, surtout que moi je ne suis pas du tout capable de dessiner, mais lorsque le scénario est vide, cela donne un album pas très mémorable ou alors une BD qu'on achète plus pour le dessin, d'ailleurs le dernier tiers de l'album n'est qu'une de dessins. Un bel artbook, en gros.

14/01/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Lebensborn
Lebensborn

J'avais entendu parler des Lebensborn, ces "usines à bébé" destinées à fournir des milliers d'enfants de "race pure" au IIIème Reich, mais j'en avais -comme plein de gens je suppose- un vision probablement biaisée par l'imagerie que l'on peut avoir des réalisations du régime nazi. Isabelle Maroger, dont la mère est née dans un de ces établissements en Norvège, en a fait l'objet de sa bande dessinée après qu'une personne indélicate lui ait fait une remarque très particulière sur les traits "raciaux" de son enfant. Une remarque qui l'a replongée dans son passé, lorsqu'elle a découvert, au collège, l'existence de ces lebensborn et fait en partie le lien avec l'histoire de sa mère. Jouant un rôle tour à tour moteur et celui d'une spectatrice, elle assiste donc à la procédure permettant à sa mère d'en savoir plus sur ses origines. Et sans jouer plus que ça la corde victimisante ou moralisatrice, nous décrit de manière émouvante et digne cette sensation étrange de se trouver, à l'âge adulte (voire plus) une famille dont on ne soupçonnait pas l'existence. Lorsqu'elle a initié ce récit il y a plusieurs années auprès de son éditrice de l'époque, Maroger avait peur de ne pas être mature, au niveau de l'écriture et du graphisme, mais celle-ci l'a poussée à y croire, à développer tous ses éléments, mettre des mots sur des sentiments parfois confus, pour que cette histoire voie le jour. Et ce processus arrive à son terme avec cet album plutôt équilibré, très clair dans son propos, et assez émouvant car il doit y avoir des dizaines de milliers de personnes issues de ce programme spécial initié par Himmler... Graphiquement le style d'Isabelle Morager est assez typique de ce qui se fait en illustration jeunesse (cela ne dénoterait pas, par exemple, dans un roman de Roald Dahl, tiens, un Norvégien devenu anglais !), et ces qualités d'illustration lui permettent de placer les éléments essentiels dans ses planches. Si souvent les scènes un peu intimistes sont réduites à l'essentiel en termes d'éléments, elle ne s'interdit pas, à l'occasion, de dessiner des beaux paysages naturels ou de l'architecture. On sent qu'elle met beaucoup de choses personnelles dans cet album, mais aussi de se faire plaisir graphiquement parlant.

14/01/2024 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Daronnes
Les Daronnes

Je trouve souvent les manwhas nuancés, à la fois déroutants et très proches de nous. Ici c'est le quotidien d'une femme divorcée qui ne fait plus partie des ménagères de moins de 50 ans, mais qui a encore de longues années de travail à tirer avant la retraite. Je dois avouer que je suis pile dans la tranche d'âge ! Et cette suite d'épisodes qui tournent autour de la vie affective de 4 copines, avec leurs ennuis de boulot et de famille peut paraître monotone, mais la description est tellement bienveillante (l'auteur décrit en fait des histoires arrivées à sa propre mère) et détaillée qu'on finit par se laisser prendre au jeu. C'est une femme de ménage qui vit encore avec le dernier de ses fils qui s'attarde à la maison, scotché à l'écran, dans sa chambre. Le dessin en noir et blanc, trait fin, peu de décors, va à l'essentiel : on sent le plaisir à s'attarder sur les bagarres, mais cela ne prend pas toute la place de l'album, loin de là, on a aussi la préparation des repas, les corps vieillissants de ces femmes... . Le rythme lent, typique de ces séries asiatiques peut agacer les lecteurs stricts de BD franco-belge, ou de certains comics, mais il faut passer par dessus cette habitude pour jouir de la mise en scène du quotidien, et finalement de la construction du scénario. Cet amalgame de dépaysement et d'intimité me semble réussi. Amateurs de couleurs, de rebondissements, de beauté idéale, passez votre chemin !

14/01/2024 (modifier)