Je découvre cette collection que je connaissais depuis longtemps mais dont je n'avais jamais lu un seul tome avec cet album qui montre les coulisses de la pornographie.
La lecture a été instructive même si j'avais déjà entendu parler de quelques détails, surtout en ce qui concerne ce qui arrive aux hommes. Ben oui ça a l'air d'un métier de rêve de baiser des femmes, mais à force d'avoir du sexe, cela finit par être mécanique, il y a pas de plaisir et en peut finir avec des problèmes érectiles. Quant aux femmes, sans surprises certaines ont eu une vie sexuelle de merde avant d'atterrir dans le porno.
C'est intéressant de voir l'envers du décor. Les auteurs montrent les problèmes du porno (magouilles, la santé des acteurs qui n'est pas prise en compte) sans tomber dans un ton moralisateur chiant. On montre les faits et on laisse le lecteur juger du pour et du contre. Le dessin est sympa, les scènes de sexes ne sont pas émoustillantes, mais je pense que c'est bien que ça ne soit pas le cas, cela illustre le propos qu'à la longue on perd du plaisir à faire ce genre de film. D'ailleurs, vers la fin je commençais à trouver cela lassant de voir des gens parler de sexe tout le temps.
Cette collection de Casterman, sans faire de bruit, se révèle plutôt intéressante, proposant des reportages en BD sur des sujets très variés. C’est souvent l’occasion de découvrir un sujet (quitte à approfondir ensuite avec d’autres lectures).
Ici, j’y ai trouvé de l’intérêt, même si j’ai aussi trouvé que le sujet était en partie survolé trop rapidement.
Il s’agit des audiences de couples en instance de divorce – à l’amiable ou pas – au cours desquelles un/une juge et sa greffière entendent les deux parties, pour ensuite statuer, pour le partage des biens, la garde des enfants (sujet le plus sensible et le plus courant dans les cas évoqués dans cet album), etc.
Au travers des exemples regroupés ici on a une idée de la diversité des situations, et de la difficulté pour la justice, et donc pour les juges des affaires familiales, d’être juste et équilibré, dans des affaires comme le divorce, où souvent il n’y a que des perdants.
La mauvaise fois de certains, la situation compliquée de beaucoup font qu’on alterne entre sourire et s’énerver.
La narration est fluide, le dessin – maladroit et très simple – accompagne bien le récit, il est lisible (par-delà les affaires de goûts). On s’attache particulièrement à la greffière, qui fait la transition entre deux juges, et qui vit dans son couple la situation qu’elle a à gérer dans son travail.
Mon regret vient du fait que le manque de moyens de la Justice, qui fait que les dossiers sont traités très vite, à la chaîne, n’est pas assez montré – faute de place sans doute (ce qui fait que l’album souffre des mêmes maux que le sujet qu’il traite !?).
Une lecture intéressante en tout cas. En région parisienne, un mariage sur deux finissant par un divorce, une partie des lecteurs pourra un temps se sentir concerné par le sujet de ce documentaire.
Un album sympathique. Vite lu (peu de texte et de pages), une narration agréable, un dessin simple mais lui aussi très lisible. On est embarqué dans ce road-movie sans trop se poser de questions, et globalement avec plaisir.
Je regrette juste un manque de consistance, et un côté un peu trop linéaire de l’intrigue. Quelques petites digressions, quelques bons mots supplémentaires n’auraient pas été de refus.
La chute peut se laisser deviner. Mais elle est l’une des rares petites « surprises » ménagées par le scénario, dans une histoire qui m’a laissé un petit goût de trop peu.
On retrouve une partie des personnages du chouette Village global dans cette suite qui se déroule en quelque sorte de l'autre côté du décor, à savoir le Sénégal, pays d'où partent de nombreuses personnes venues chercher une vie meilleure en Europe. Dans la foulée d'Aristide et son pote Génésio nous est donné à découvrir le Sénégal authentique, accueillant, bienveillant, à la fois chamarré et simple. Oh bien sûr, au-delà du message d'espoir porté par Ibou et sa famille (un brin surjoué quand même à la fin, tout le monde trouve sa place et surtout une vie remplie), il y a aussi les à-côtés pas très sympas du pays : les vols de bagages à l'aéroport, le trafic de jeunes filles dans des filières de prostitution locales puis internationales, les recruteurs-requins prêts à faire venir en Europe le George Weah de demain (oui, je parle de foot). Ce n'est pas facile pour tout le monde, loin de là, et tout n'est pas rose, mais les auteurs, qui ont bénéficié d'un coup de pouce financier, ont pu se rendre sur place et croquer un ensemble de portraits probablement assez authentiques.
Malgré la bienveillance qui règne sur le récit et la qualité de l'histoire, je le trouve un chouïa en-deça de Village global, car un peu répétitif quand on lit les deux à la suite. Il n'en reste pas moins que c'est un chouette bouquin sur un chouette pays.
2.5
Un autre album que je n'aurais sans doute jamais lu s'il n'avait pas reçu un prix à Angoulême.
La raison est simple: je n'aime pas le dessin que je trouve moche. Rien que regarder la couverture ne me donne pas du tout envie de lire l'album. J'ai tout de même fini par le lire par curiosité. Il m'a fallu du temps pour rentrer dans le récit non seulement à cause du dessin, mais aussi parce qu'au premier abord les personnages ne sont pas très attachants. Et puis petit à petit, j'ai fini par m'attacher un peu à cette mère qui fait tout son possible pour sauver sa fille de ses démons et son homme qui fait tout pour aider malgré tout. En revanche, la fille est vraiment détestable avec son comportement autodestructeur et ingrat.
J'ai pas réussi à trouver le récit passionnant, il y a tout de même de bons moments et j'ai bien aimé la description de l'univers socio-politique où évoluent les personnages.
La fin du monde est proche, la lune va s’écraser sur la Terre. Sur ce canevas pré-apocalyptique, Lisa Blumen (que je découvre avec cet album) a développé une histoire qui sort clairement des sentiers battus.
D’abord parce qu’il n’y a aucune surenchère catastrophiste, pas de grandes planches décrivant l’Armageddon achevant les derniers Terriens. Au contraire, tout est raconté « à hauteur d’Hommes », sur un rythme très calme – au point qu’on pourrait croire que seul le lecteur est au courant de l'imminence de cette fin du monde à venir !
Surtout, les personnages que nous croisons dans une suite de courts chapitres sont tout à fait ordinaires, très loin des clichés des super héros de science-fiction habituels. Tous ne réagissent pas de la même façon. Mais, si la majorité est déjà dans des abris ou dans je ne sais quelle navette, en tout cas loin de nos regards, ceux que nous avons sous les yeux semblent relativement calmes. Certains continuant même de vivre comme si de rien n’était, alors même que les rues sont désertes.
C’est l’occasion pour certains de faire le point sur ce qui est essentiel, pour d’autres de s’enfuir intérieurement, etc.
Le dessin de Lisa Blumen est lui aussi original et loin de ce qui se fait habituellement dans ce genre de science-fiction. Minimaliste, simple, voire parfois « enfantin », il s’en dégage une certaine poésie. Et aussi de la sérénité, qui convient bien au ton employé pour traiter de cette presque fin du monde.
Un album et une auteure à découvrir en tout cas.
L’album traite de façon relativement originale un sujet assez dur, l’anorexie.
J’ai eu du mal à entrer dans cette histoire. La faute sans doute à une narration assez froide, qui fait que je ne me suis pas trop attaché aux personnages (une jeune femme et un jeune homme qui tous deux souffrent de ce mal, sont rejetés plus ou moins directement par leur entourage, et qui vont trouver ensemble des moyens de mieux se resaisir et peut-être de s’en sortir).
La faute surtout à un dessin assez désarçonnant. La colorisation est très froide (et accentue cet aspect présent dans la narration donc). Le dessin l’est presque plus, un peu stylisé, minimaliste, rigide, avec en sus des nez qui font un peu museaux ou nez de clown (mais triste alors).
Finalement je me suis accroché. Si j’ai eu du mal jusqu’au bout avec le dessin (mais c’est affaire de goûts), j’ai fini par m’intéresser à ce duo, Hubert ayant choisi une fin un peu plus optimiste que ce à quoi je m’attendais.
Note réelle 2,5/5.
Cet album se déroule dans la continuité de Batman - White Knight et se passe plus de dix ans après Batman - Curse of the White Knight. Le décor de Gotham a radicalement changé entretemps, la ville s'est transformée en cité futuriste dystopique avec une force militaro-policière faisant régner l'ordre de manière assez fasciste. Toute cette nouvelle situation est présentée comme résultant des actes passés de Batman/Bruce Wayne, ce dernier étant en prison depuis qu'il s'est rendu à la justice à la fin de Curse of the White Knight, et l'un de ses anciens associés ayant récupéré tous ses innovations technologiques et sa fortune pour fonder cet état policier. C'est aussi l'occasion d'introduire le personnage du jeune Terry McGinnis qui va faire ses premiers pas dans le rôle de Batman du futur (Batman Beyond) même si cela passe initialement par un conflit avec Bruce Wayne, le vrai Batman.
J'avoue que, outre la curiosité quant à cette suite futuriste de White Knight, c'est l'idée de cette rencontre entre les deux Batman qui m'a poussé à l'achat de cet album car pour le reste, je n'ai jamais tellement accroché aux récits de Sean Murphy.
Comme indiqué ci-dessus, le cadre de l'histoire n'a plus grand chose à voir avec les aventures classiques de Batman. Plus de super-vilains mais à la place un nouvel adversaire ayant fascisé Gotham et convaincu Nightwing de le rejoindre pour faire régner l'ordre. Barbara Gordon est devenue une commissaire déjà blasée de la ville, Harleen Quinzel a deux enfants devenus ados, et Bruce Wayne est un vieux repris de justice bourru et dépassé par l'évolution de sa ville. Et il y a aussi le Joker/Jack Napier sans quoi ce ne serait plus le White Knight, mais il apparait ici sous une forme qui n'a rien à voir avec le Joker que l'on connait, ni moralement ni physiquement. Et il y a aussi plusieurs Robin de différentes origines, des anciens comme des nouveaux... dont l'un est introduit par le biais d'une histoire en deux chapitres avec Jason Todd pour héros, intercalée dans l'histoire principale.
D'ailleurs, là où l'on voit qu'on n'est vraiment pas dans la continuité classique des Batman, c'est quand Jason Todd est présenté comme premier Robin, et Dick Grayson comme celui qui a pris sa relève, mélangeant au passage les rôles de Dick et de Tim Drake, le troisième Robin qui n'existe pas ici. L'auteur a jugé ce retournement de réalité utile pour complexifier la relation entre Jason et Nightwing.
Qu'avons-nous au final ?
Une histoire rythmée qui tient plutôt la route.
Un bon dessin de manière globale, dynamique et soigné malgré quelques ombrages et traits superflus au niveau des visages (je n'ai toujours pas compris si Barbara avait de grosses rides sous la bouche, si elle mâchouillait des brins d'herbe ou quoi).
Quelques développements de personnages intéressants et notamment Sean Murphy qui va au bout de son idée concernant la relation entre Batman et Harleen Quinzel.
Pas mal de fan service aussi, comme dans White Knight, avec tous ces Robin, ces batmobiles et une conclusion où toute la famille de Batman se regroupe pour le grand combat contre le méchant.
Et un final légèrement surprenant avec l'introduction d'une certaine Diana Prince et d'une menace extraterrestre qu'on reconnaitra vite sans savoir si cela annonce une quatrième histoire dans la continuité du White Knight ou si c'est simplement une fin en clin d'œil.
Bon album, intéressant parce qu'il montre où l'auteur voulait en venir avec tous les bouleversements qu'il amenait depuis White Knight, et qu'il apporte quelques idées originales pour le monde de Batman et une intrigue d'action futuriste assez divertissante. Pas un indispensable mais pas mal.
Personnellement cette époque paraît bénite par rapport aux pressions d'aujourd'hui. Les valeurs familiales peuvent paraître désuètes mais elles garantissaient un équilibre social et humain qui est remplacé aujourd'hui par l'influence du pouvoir, des médias et des réseaux sociaux et du harcèlement. Alors rappelez-vous 'Libération, piège à cons', le vrai bonheur et la grâce ont disparu de notre quotidien. Peut être Les Labouret étaient heureux ?
Un album emprunté au pifomètre et sur le nom de Davy Mourier, l’auteur m’a agréablement surpris.
Je ne l’attendais pas du tout dans ce registre, j’imaginais une BD ping-pong comme dans Relation cheap, sur fond de déconne. Ici le récit est tout autre, le sujet est plus « lourd » mais est traité de façon légère en s’attachant à la vision de Tao, petit garçon de 8 ans. Le côté religieux m’a assez rebuté (enfin le comportement de la mère) mais on s’attache à ce petit Tao, pleins d’imagination et de combativité dans son triste cocon familial.
C’est astucieusement réalisé avec un dessins à 4 mains, Mourier se chargeant des récits qu’imaginent Tao (la partie drôle) et Camille Moog du récit principal (la partie touchante).
Le tout est fluide et bien équilibré, un récit intelligent sur un sujet délicat. Même si ça appuie, je regrette vraiment le côté bigote, le fond m’a semblé du coup moins universel.
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La Fabrique pornographique
Je découvre cette collection que je connaissais depuis longtemps mais dont je n'avais jamais lu un seul tome avec cet album qui montre les coulisses de la pornographie. La lecture a été instructive même si j'avais déjà entendu parler de quelques détails, surtout en ce qui concerne ce qui arrive aux hommes. Ben oui ça a l'air d'un métier de rêve de baiser des femmes, mais à force d'avoir du sexe, cela finit par être mécanique, il y a pas de plaisir et en peut finir avec des problèmes érectiles. Quant aux femmes, sans surprises certaines ont eu une vie sexuelle de merde avant d'atterrir dans le porno. C'est intéressant de voir l'envers du décor. Les auteurs montrent les problèmes du porno (magouilles, la santé des acteurs qui n'est pas prise en compte) sans tomber dans un ton moralisateur chiant. On montre les faits et on laisse le lecteur juger du pour et du contre. Le dessin est sympa, les scènes de sexes ne sont pas émoustillantes, mais je pense que c'est bien que ça ne soit pas le cas, cela illustre le propos qu'à la longue on perd du plaisir à faire ce genre de film. D'ailleurs, vers la fin je commençais à trouver cela lassant de voir des gens parler de sexe tout le temps.
Au tribunal des couples
Cette collection de Casterman, sans faire de bruit, se révèle plutôt intéressante, proposant des reportages en BD sur des sujets très variés. C’est souvent l’occasion de découvrir un sujet (quitte à approfondir ensuite avec d’autres lectures). Ici, j’y ai trouvé de l’intérêt, même si j’ai aussi trouvé que le sujet était en partie survolé trop rapidement. Il s’agit des audiences de couples en instance de divorce – à l’amiable ou pas – au cours desquelles un/une juge et sa greffière entendent les deux parties, pour ensuite statuer, pour le partage des biens, la garde des enfants (sujet le plus sensible et le plus courant dans les cas évoqués dans cet album), etc. Au travers des exemples regroupés ici on a une idée de la diversité des situations, et de la difficulté pour la justice, et donc pour les juges des affaires familiales, d’être juste et équilibré, dans des affaires comme le divorce, où souvent il n’y a que des perdants. La mauvaise fois de certains, la situation compliquée de beaucoup font qu’on alterne entre sourire et s’énerver. La narration est fluide, le dessin – maladroit et très simple – accompagne bien le récit, il est lisible (par-delà les affaires de goûts). On s’attache particulièrement à la greffière, qui fait la transition entre deux juges, et qui vit dans son couple la situation qu’elle a à gérer dans son travail. Mon regret vient du fait que le manque de moyens de la Justice, qui fait que les dossiers sont traités très vite, à la chaîne, n’est pas assez montré – faute de place sans doute (ce qui fait que l’album souffre des mêmes maux que le sujet qu’il traite !?). Une lecture intéressante en tout cas. En région parisienne, un mariage sur deux finissant par un divorce, une partie des lecteurs pourra un temps se sentir concerné par le sujet de ce documentaire.
Dog et moi
Un album sympathique. Vite lu (peu de texte et de pages), une narration agréable, un dessin simple mais lui aussi très lisible. On est embarqué dans ce road-movie sans trop se poser de questions, et globalement avec plaisir. Je regrette juste un manque de consistance, et un côté un peu trop linéaire de l’intrigue. Quelques petites digressions, quelques bons mots supplémentaires n’auraient pas été de refus. La chute peut se laisser deviner. Mais elle est l’une des rares petites « surprises » ménagées par le scénario, dans une histoire qui m’a laissé un petit goût de trop peu.
Sunugal - Retour au village
On retrouve une partie des personnages du chouette Village global dans cette suite qui se déroule en quelque sorte de l'autre côté du décor, à savoir le Sénégal, pays d'où partent de nombreuses personnes venues chercher une vie meilleure en Europe. Dans la foulée d'Aristide et son pote Génésio nous est donné à découvrir le Sénégal authentique, accueillant, bienveillant, à la fois chamarré et simple. Oh bien sûr, au-delà du message d'espoir porté par Ibou et sa famille (un brin surjoué quand même à la fin, tout le monde trouve sa place et surtout une vie remplie), il y a aussi les à-côtés pas très sympas du pays : les vols de bagages à l'aéroport, le trafic de jeunes filles dans des filières de prostitution locales puis internationales, les recruteurs-requins prêts à faire venir en Europe le George Weah de demain (oui, je parle de foot). Ce n'est pas facile pour tout le monde, loin de là, et tout n'est pas rose, mais les auteurs, qui ont bénéficié d'un coup de pouce financier, ont pu se rendre sur place et croquer un ensemble de portraits probablement assez authentiques. Malgré la bienveillance qui règne sur le récit et la qualité de l'histoire, je le trouve un chouïa en-deça de Village global, car un peu répétitif quand on lit les deux à la suite. Il n'en reste pas moins que c'est un chouette bouquin sur un chouette pays.
Ecoute, Jolie Márcia
2.5 Un autre album que je n'aurais sans doute jamais lu s'il n'avait pas reçu un prix à Angoulême. La raison est simple: je n'aime pas le dessin que je trouve moche. Rien que regarder la couverture ne me donne pas du tout envie de lire l'album. J'ai tout de même fini par le lire par curiosité. Il m'a fallu du temps pour rentrer dans le récit non seulement à cause du dessin, mais aussi parce qu'au premier abord les personnages ne sont pas très attachants. Et puis petit à petit, j'ai fini par m'attacher un peu à cette mère qui fait tout son possible pour sauver sa fille de ses démons et son homme qui fait tout pour aider malgré tout. En revanche, la fille est vraiment détestable avec son comportement autodestructeur et ingrat. J'ai pas réussi à trouver le récit passionnant, il y a tout de même de bons moments et j'ai bien aimé la description de l'univers socio-politique où évoluent les personnages.
Avant l'oubli
La fin du monde est proche, la lune va s’écraser sur la Terre. Sur ce canevas pré-apocalyptique, Lisa Blumen (que je découvre avec cet album) a développé une histoire qui sort clairement des sentiers battus. D’abord parce qu’il n’y a aucune surenchère catastrophiste, pas de grandes planches décrivant l’Armageddon achevant les derniers Terriens. Au contraire, tout est raconté « à hauteur d’Hommes », sur un rythme très calme – au point qu’on pourrait croire que seul le lecteur est au courant de l'imminence de cette fin du monde à venir ! Surtout, les personnages que nous croisons dans une suite de courts chapitres sont tout à fait ordinaires, très loin des clichés des super héros de science-fiction habituels. Tous ne réagissent pas de la même façon. Mais, si la majorité est déjà dans des abris ou dans je ne sais quelle navette, en tout cas loin de nos regards, ceux que nous avons sous les yeux semblent relativement calmes. Certains continuant même de vivre comme si de rien n’était, alors même que les rues sont désertes. C’est l’occasion pour certains de faire le point sur ce qui est essentiel, pour d’autres de s’enfuir intérieurement, etc. Le dessin de Lisa Blumen est lui aussi original et loin de ce qui se fait habituellement dans ce genre de science-fiction. Minimaliste, simple, voire parfois « enfantin », il s’en dégage une certaine poésie. Et aussi de la sérénité, qui convient bien au ton employé pour traiter de cette presque fin du monde. Un album et une auteure à découvrir en tout cas.
La Chair de l'araignée
L’album traite de façon relativement originale un sujet assez dur, l’anorexie. J’ai eu du mal à entrer dans cette histoire. La faute sans doute à une narration assez froide, qui fait que je ne me suis pas trop attaché aux personnages (une jeune femme et un jeune homme qui tous deux souffrent de ce mal, sont rejetés plus ou moins directement par leur entourage, et qui vont trouver ensemble des moyens de mieux se resaisir et peut-être de s’en sortir). La faute surtout à un dessin assez désarçonnant. La colorisation est très froide (et accentue cet aspect présent dans la narration donc). Le dessin l’est presque plus, un peu stylisé, minimaliste, rigide, avec en sus des nez qui font un peu museaux ou nez de clown (mais triste alors). Finalement je me suis accroché. Si j’ai eu du mal jusqu’au bout avec le dessin (mais c’est affaire de goûts), j’ai fini par m’intéresser à ce duo, Hubert ayant choisi une fin un peu plus optimiste que ce à quoi je m’attendais. Note réelle 2,5/5.
Batman - Beyond the White Knight
Cet album se déroule dans la continuité de Batman - White Knight et se passe plus de dix ans après Batman - Curse of the White Knight. Le décor de Gotham a radicalement changé entretemps, la ville s'est transformée en cité futuriste dystopique avec une force militaro-policière faisant régner l'ordre de manière assez fasciste. Toute cette nouvelle situation est présentée comme résultant des actes passés de Batman/Bruce Wayne, ce dernier étant en prison depuis qu'il s'est rendu à la justice à la fin de Curse of the White Knight, et l'un de ses anciens associés ayant récupéré tous ses innovations technologiques et sa fortune pour fonder cet état policier. C'est aussi l'occasion d'introduire le personnage du jeune Terry McGinnis qui va faire ses premiers pas dans le rôle de Batman du futur (Batman Beyond) même si cela passe initialement par un conflit avec Bruce Wayne, le vrai Batman. J'avoue que, outre la curiosité quant à cette suite futuriste de White Knight, c'est l'idée de cette rencontre entre les deux Batman qui m'a poussé à l'achat de cet album car pour le reste, je n'ai jamais tellement accroché aux récits de Sean Murphy. Comme indiqué ci-dessus, le cadre de l'histoire n'a plus grand chose à voir avec les aventures classiques de Batman. Plus de super-vilains mais à la place un nouvel adversaire ayant fascisé Gotham et convaincu Nightwing de le rejoindre pour faire régner l'ordre. Barbara Gordon est devenue une commissaire déjà blasée de la ville, Harleen Quinzel a deux enfants devenus ados, et Bruce Wayne est un vieux repris de justice bourru et dépassé par l'évolution de sa ville. Et il y a aussi le Joker/Jack Napier sans quoi ce ne serait plus le White Knight, mais il apparait ici sous une forme qui n'a rien à voir avec le Joker que l'on connait, ni moralement ni physiquement. Et il y a aussi plusieurs Robin de différentes origines, des anciens comme des nouveaux... dont l'un est introduit par le biais d'une histoire en deux chapitres avec Jason Todd pour héros, intercalée dans l'histoire principale. D'ailleurs, là où l'on voit qu'on n'est vraiment pas dans la continuité classique des Batman, c'est quand Jason Todd est présenté comme premier Robin, et Dick Grayson comme celui qui a pris sa relève, mélangeant au passage les rôles de Dick et de Tim Drake, le troisième Robin qui n'existe pas ici. L'auteur a jugé ce retournement de réalité utile pour complexifier la relation entre Jason et Nightwing. Qu'avons-nous au final ? Une histoire rythmée qui tient plutôt la route. Un bon dessin de manière globale, dynamique et soigné malgré quelques ombrages et traits superflus au niveau des visages (je n'ai toujours pas compris si Barbara avait de grosses rides sous la bouche, si elle mâchouillait des brins d'herbe ou quoi). Quelques développements de personnages intéressants et notamment Sean Murphy qui va au bout de son idée concernant la relation entre Batman et Harleen Quinzel. Pas mal de fan service aussi, comme dans White Knight, avec tous ces Robin, ces batmobiles et une conclusion où toute la famille de Batman se regroupe pour le grand combat contre le méchant. Et un final légèrement surprenant avec l'introduction d'une certaine Diana Prince et d'une menace extraterrestre qu'on reconnaitra vite sans savoir si cela annonce une quatrième histoire dans la continuité du White Knight ou si c'est simplement une fin en clin d'œil. Bon album, intéressant parce qu'il montre où l'auteur voulait en venir avec tous les bouleversements qu'il amenait depuis White Knight, et qu'il apporte quelques idées originales pour le monde de Batman et une intrigue d'action futuriste assez divertissante. Pas un indispensable mais pas mal.
Les Labourdet
Personnellement cette époque paraît bénite par rapport aux pressions d'aujourd'hui. Les valeurs familiales peuvent paraître désuètes mais elles garantissaient un équilibre social et humain qui est remplacé aujourd'hui par l'influence du pouvoir, des médias et des réseaux sociaux et du harcèlement. Alors rappelez-vous 'Libération, piège à cons', le vrai bonheur et la grâce ont disparu de notre quotidien. Peut être Les Labouret étaient heureux ?
Dieu n'aime pas papa
Un album emprunté au pifomètre et sur le nom de Davy Mourier, l’auteur m’a agréablement surpris. Je ne l’attendais pas du tout dans ce registre, j’imaginais une BD ping-pong comme dans Relation cheap, sur fond de déconne. Ici le récit est tout autre, le sujet est plus « lourd » mais est traité de façon légère en s’attachant à la vision de Tao, petit garçon de 8 ans. Le côté religieux m’a assez rebuté (enfin le comportement de la mère) mais on s’attache à ce petit Tao, pleins d’imagination et de combativité dans son triste cocon familial. C’est astucieusement réalisé avec un dessins à 4 mains, Mourier se chargeant des récits qu’imaginent Tao (la partie drôle) et Camille Moog du récit principal (la partie touchante). Le tout est fluide et bien équilibré, un récit intelligent sur un sujet délicat. Même si ça appuie, je regrette vraiment le côté bigote, le fond m’a semblé du coup moins universel. Pas mal bien.