Un documentaire qui montre les coulisses d'une série télé bien connue en France et dont j'ai aperçu des extraits par-ci par-là sur TV5. On a pas besoin de connaitre la série pour apprécier cet album, l'intérêt est de voir comment on fabrique à la chaine une série avec plein d'épisodes et sans le budget qu'on peut retrouver aux États-Unis.
On va donc suivre les étapes, de la création du concept de la série, l'écriture des intrigues, les changements scénaristiques durant le tournage à cause des contraintes et plusieurs autres choses. J'ai appris beaucoup sur le fonctionnement d'un certain type de série télé et c'était intéressant à suivre. Le dessin est bon aussi. Le seul défaut que je vois est que l'héroïne est un peu trop nunuche-maladroite par moment. On dirait presque un personnage d'une sitcom alors qu'une des forces de cette collection est que jusqu'à présent dans les albums que j'avais lus, tout semblait réel même lorsque les personnages étaient excentriques. Ici, je trouvais que ce qui arrivait au personnage principal me semblait un peu trop forcé et que ça manquait de naturel.
Le célèbre inventeur Nikola Tesla, devenu une sorte de Nicolas Flamel moderne, a enfermé la puissance de toutes ses découvertes dans des cristaux et les a scellés pour qu'ils servent l'humanité dans le futur, quand elle sera devenue suffisamment avancée pour savoir s'en servir correctement. Un siècle plus tard toutefois, il semble bien que ces cristaux ont fait leur réapparition du fait d'actes criminels et surnaturels qui se répandent dans le monde. Le service de sécurité intérieure du Japon, sorte de CIA à la Japonaise, va envoyer ses meilleurs agents à leur poursuite. Il s'agit de Kuruma, fringant jeune agent secret, et de Botan, la fille ninja qui a été élevée depuis sa prime jeunesse pour devenir une espionne et une combattante, et tous deux seront bientôt rejoints par d'autres recrues.
Même si les héros sont théoriquement des espions, il s'agit avant tout d'un manga d'action. A ce stade, on ne parle plus vraiment d'espions façon James Bond qui combat les méchants, mais carrément des Totally spies tant leurs aventures frôlent la science-fiction et l'incroyable, avec toujours force bagarres, poursuites et cascades.
Au départ, l'intrigue mêle histoires relativement sérieuses d'espionnage et péripéties lycéennes puisque Botan est sensée se faire passer pour une simple étudiante. Puis au fil des tomes, la confrontation avec la société adverse se fait de plus en plus présente au point d'en arriver à la grande confrontation finale pour sauver le Monde toute entier. Au passage, on aura eu droit à la rencontre de pas mal de nouveaux personnages et aussi de quelques... retournements de situation que je révèlerai pas pour ne pas gâcher la surprise.
Par contre, le super vilain final est assez décevant dans sa caricature de "méchant trop méchant" et on a bien du mal à comprendre qu'il ait pu convaincre des gens à travailler pour son compte. On notera aussi une oscillation un peu étrange entre moments graves avec quelques morts cruelles, et moments nettement plus gnangnan, comme en ce qui concerne les relations entre les personnages, même entre ennemis. Ca donne une certaine originalité au ton de l'intrigue mais ça empêche aussi d'y croire pour de bon.
Mais dans l'ensemble, c'est pas mal, plutôt bien dessiné, bien rythmé, pas très original sur le fond mais divertissant.
Une belle surprise.
Pour un premier album, Nicolas Bazin s'en tire plutôt bien. Il a pour référence : Neil Gaiman, Jeff Lemire, James Tynion IV, Andrea Sorrentino ..... que du beau monde.
Une campagne participative a été lancée sur Ulule par les éditions Bubble pour permettre la publication de cette BD.
Un artiste avec, déjà, son univers, un récit de science-fiction mêlant l'anticipation et les violences conjugales.
Damien est un homme violent physiquement et psychologiquement jusqu'au jour où un accident de voiture va bouleverser sa vie et celle de sa compagne. Que feriez-vous si on vous propose de vivre 8 années de plus en vous rendant meilleur ? Évidemment ce pacte ne sera pas sans conséquences, au bout des 8 ans il faut en payer le prix et libérer la bête qui sommeil en lui.
Un récit sans round d'observation, on entre de suite dans cette histoire assez folle, il faut faire abstraction de nos certitudes et se laisser porter par une narration agressive, non linéaire et délirante.
Un récit qui n'est pas sans défauts, une pagination plus importante aurait permis de mieux développer l'intrigue et les personnages, et ainsi, une meilleure maîtrise du sujet. Mais je chipote, j'ai aimé ce voyage qui visite des univers bien différents.
C'est la couverture qui a attiré mon regard.
Le dessin en noir et blanc de Bazin est hypnotique, un trait nerveux, mordant et charbonneux. Une texture qui est en parfaite harmonie avec le récit et qui apporte cette atmosphère sombre et violente.
La mise en page n'est pas en reste, elle est destructurée et cinématographique.
Superbe.
Pour les curieux.
Note réelle : 3,5.
Coup de cœur graphique.
L’album relate ce qui peut s’apparenter à une descente aux enfers d’un immigré sénégalais, Magid en France (à Paris en particulier). Arrivé plein de rêve et d’envie, il est accueilli tout d’abord dans la chambre de bonne d’une cousine (mais dans le XVIème arrondissement de Paris, ce qui lui donne une fausse idée de la vie du Français moyen).
Rapidement il cherche l’indépendance, et du boulot. Il va ainsi passer de squat en foyers délabrés, et se faire exploiter par des patrons sans scrupules, qui embauchent sans papiers des vigiles, et ne les payent que très très peu, très en retard. Magid est aussi victime de sa gentillesse et d’une certaine naïveté.
C’est ainsi qu’il va sombrer dans la dépression, quasi sans le sou, souvent sans habitat stable, et surtout sans papier, son visa touristique étant arrivé à expiration.
En parallèle de ses galères pour trouver du boulot, un logement et de quoi manger, nous suivons ses démarches pour constituer un dossier pour pouvoir rester légalement en France. Et là aussi, entre ceux qui exploitent la situation (y compris des médecins), les lourdeurs de l’administration (et son caractère kafkaïen), un certain fatalisme absurde domine, même si Magid ne perd jamais réellement espoir.
L’album adapte un roman sans doute autobiographique.
J’ai juste trouvé un peu trop brutal et facile la rencontre décisive vers la fin, qui, de fil en aiguilles va permettre à Magid de s’en sortir, et de fonder un foyer stable en France.
Pour le reste, c’est un récit qui se lit agréablement, assez rapidement. On est rapidement captivé par la sincérité et l’optimisme (teinté de naïveté) de Magid, et on est scandalisé avec lui par les obstacles qu’il rencontre.
Olivier Petit propose une illustration de neuf poèmes de Jacques Prévert dans le format habituel de la collection.
Un bref rappel biographique précède une illustration d'un poème connu de Prévert. Pour une fois un poème est repris deux fois (L'orgue de barbarie) pour "attiser l'imaginaire du lecteur" et l'inciter à avoir son propre ressenti.
Je ne suis pas entièrement convaincu par l'argumentaire car l'image proposée/imposée est toujours un peu castratrice.
Malgré sa notoriété la poésie de Prévert n'est pas de mes préférées. Je lui trouve évidemment une modernité de vocabulaire et de pensée très admirable.
Le paradoxe de l'ouvrage est que le graphisme est en deçà de cette prise de modernité et je le trouve très classique voire un peu convenu.
Malgré tout un ouvrage séduisant pour redécouvrir un peu d'une oeuvre majeure.
Wynd est une aventure fantasy pour adolescents. Elle s'entame dans une cité refermée sur elle-même dans la crainte des dangers d'un extérieur imprégné de dangereuse magie. Le jeune Wynd, 15 ans, travaille comme serveur dans l'auberge dont les propriétaires l'ont adopté bébé quand il a été mystérieusement découvert abandonné. Mais il doit surtout prendre garde à cacher ses oreilles pointues car dans cette cité, les être corrompus par la magie sont haïs et éliminés. Hélas, le roi semble se douter de la présence de telles personnes dans les murs de sa ville car il a convoqué l'Ecorché, un terrible chasseur de fées qui pourrait représenter un danger mortel pour Wynd et l'obliger à fuir.
Couverture souple et format bouquin, cet album présente l'allure typique des comics de fantasy pour ados américains qui sont plutôt à la mode depuis quelques années. Le graphisme de Michael Dialynas ne se démarquera pas tellement non plus du genre, avec un style assez proche de l'animation et des couleurs joyeuses. Honnêtement j'aime bien ce style et la mise en page est souvent recherchée et jolie. Ca se lit en tout cas avec plaisir.
L'histoire du premier tome n'est pas mal mais un peu déjà vue dans son intrigue. On est plongé dans une cité oppressante où règnent autorité et racisme mais où le bon peuple se serre les coudes. Et le héros et sa copine doivent fuir le danger qui les menace et découvrir les bas-fonds avant de pouvoir s'échapper. Sauf qu'en parallèle, quelques éléments viennent apporter de la nouveauté. D'abord il y a le fils du roi qui lui aussi veut s'échapper de la ville pour des raisons toutes autres. Et puis il y a tout le contexte extérieur à cela, une histoire de rivalités entre les humains et d'autres peuples magiques, et de complot pour empêcher que le racisme royal continue à faire sombrer la cité dans la haine.
Ce n'est toutefois qu'à partir du second tome que la série prend pour de bon son rythme en prenant aussi un tour nettement plus proche de l'héroïc-fantasy. Nous y sommes en effet rapidement plongés dans le cadre d'une guerre entre trois peuples, humains, fées et vampyres, le tout avec une origine mythologique plus ancienne. Et le groupe désormais formé par nos héros est embarqué dans cela bien malgré eux tout en gardant chacun leurs motivations propres. L'intrigue se fait plus prenante, plus mouvementée et aussi avec davantage d'envergure. Et puis il y a le mystère autour des origines de Wynd qui tient en haleine. Si bien qu'arrivé en fin de tome 2, j'avais très envie de lire la suite mais il va falloir attendre un peu car les épisodes du troisième et dernier tome ne sont pas encore parus aux USA.
Je dois toutefois noter des éléments woke et très typés "gender study" des USA des années 2020 qui m'ont un peu sorti du récit. En effet, quand je vois que dans un groupe de 6 héros, on a droit à un jeune homosexuel, le bel éphèbe qu'il aimait en secret et qui se révèlera forcément attiré lui aussi par les hommes (ça tombe bien), une jeune femme forte comme un homme, et une personne non genrée aux cheveux roses à qui on s'adresse avec le pronom "iel", ça me donne la même impression de manque de naturel que ces films américains où il faut forcément un héros noir, un héros asiatique et une femme pour remplir les quotas. J'apprécie que l'homosexualité du héros soit traitée avec naturel par ses amis, mais j'ai trouvé que l'auteur insistait trop sur le sujet et en rajoutait ensuite trop avec les autres personnages pour que ça reste naturel.
Ca ne m'a pas empêché de passer un bon moment de lecture et si la conclusion de l'histoire est du même niveau, je pourrais bien relever ma note.
Le livre de Georges Orwell est un classique (à juste titre), qui est d’une lecture aisée, même s’il propose une vision cynique mais réaliste d’événements bien réels : on peut y retrouver l’évolution de bien des régimes, mais surtout bien sûr le dévoiement de la Révolution bolchévique (en connaitre protagonistes et évolution donne du sel à cet ouvrage).
Ici, les auteurs en font une adaptation tous publics, mais que je pense davantage tournée vers des adolescents, un public jeune : le lire en parallèle des cours d’histoire de Troisième est recommandé.
En tout cas la trame est respectée, les différents paliers qui font passer de la Révolution enthousiaste et libératrice à la reconduction d’un système inique et inégalitaire, dictatorial, voire totalitaire y sont tous présentés, de façon claire.
En 48 pages, l’essentiel est dit, et la lecture est fluide, agréable. Même si la relative simplification conviendra sûrement davantage aux adolescents je pense.
Le dessin est lui aussi simple et efficace (même si personnellement je l’ai trouvé manquant de profondeur, pour le coup trop « dessin jeunesse » parfois – mais bon, ça passe très bien).
Je n’ai par contre pas compris pourquoi Rodolphe avait changé le nom des personnages par rapport au roman d’origine.
Une adaptation sympathique d’un roman qu’il faut vraiment lire (comme d’autres œuvres d’Orwell d’ailleurs).
L’album est plutôt minimaliste, sur le fond et sur la forme, avec un dessin en particulier qui, sur fond de décors un peu plus détaillés, nous présente de rares protagonistes – pigeons essentiellement – dessinés presque comme le feraient des enfants, en « oiseau-bâton »
Mais ce minimalisme ne nuit pas au récit. Au contraire, ça lui donne un côté rafraichissant. D’autant plus que la narration est, elle aussi, assez simple. Nous suivons un pigeon parisien, qui se démarque de ses congénères, sorte de double de l’auteure. Au fil de ses errances dans les rues et sur les toits de Paris, il rencontre quelques œuvres d’artistes de street-art, avec lesquelles il dialogue.
Comme le confirme Pome Bernos, cette promenade est aussi l’occasion de rendre hommage, de mettre « sur le devant de la scène » des graffitis ou pochoirs (trois ou quatre interviennent – je ne connaissais que Space Invaders et le chat jaune), de ce street-art de plus en plus présent dans les grandes villes.
L’album se laisse lire agréablement, c’est une découverte sympathique.
Je n’ai pas grand-chose à dire au sortir de cet album, si ce n’est que sa lecture n’est pas désagréable, la narration est fluide.
Le sujet est très classique, déjà pas mal vu : c’est un huis-clos, dans un appartement, durant une soirée où sont réunis une dizaine d’ami(e)s. Entre discussions plus ou moins potaches, quelques malentendus et autres rancœurs qui remontent à la surface, il y a là comme une pièce de théâtre (même si c’est moins drôle, ça m’a parfois fait penser à la pièce « Le Prénom »).
Les personnages auraient peut-être pu être plus creusés, on reste ici à la surface des choses, de leur histoire et des liens qui les relient/distendent (seul l’un d’entre eux semble faire une relative unanimité à son encontre).
Rien d’hyper original ni d’inoubliable. Disons que c’est une lecture d’emprunt sympathique, ça se lit vite et bien.
2.5
Le problème avec ce documentaire c'est que si on est moindrement politisé, il y a pas grandes surprises.
Alors on suit un journaliste débutant qui apprend le métier et évidemment il va être confronté à la dure réalité de la manipulation. Les patrons décident des sujets et de comment les aborder. On oriente le reportage via le montage en montrant que ce que l'on veut que les téléspectateurs voient. Ah oui et bien sûr les politiciens de tous bords ont déjà leurs réponses toutes prêtes pour les reportages qui font du buzz.
J'ai tout de même appris quelques trucs comme les étapes pour un reportage et que des jeunes peuvent vraiment être cons face à une caméra (la fin m'a d'ailleurs fait rigoler) et cela reste un bon album si on connait rien au sujet.. Ce qui m'a surtout fait à moitié décrocher c'est le dessin que j'ai trouvé pas terrible. Je n'aime pas du tout comment les personnages sont dessinés.
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Plus belle la série
Un documentaire qui montre les coulisses d'une série télé bien connue en France et dont j'ai aperçu des extraits par-ci par-là sur TV5. On a pas besoin de connaitre la série pour apprécier cet album, l'intérêt est de voir comment on fabrique à la chaine une série avec plein d'épisodes et sans le budget qu'on peut retrouver aux États-Unis. On va donc suivre les étapes, de la création du concept de la série, l'écriture des intrigues, les changements scénaristiques durant le tournage à cause des contraintes et plusieurs autres choses. J'ai appris beaucoup sur le fonctionnement d'un certain type de série télé et c'était intéressant à suivre. Le dessin est bon aussi. Le seul défaut que je vois est que l'héroïne est un peu trop nunuche-maladroite par moment. On dirait presque un personnage d'une sitcom alors qu'une des forces de cette collection est que jusqu'à présent dans les albums que j'avais lus, tout semblait réel même lorsque les personnages étaient excentriques. Ici, je trouvais que ce qui arrivait au personnage principal me semblait un peu trop forcé et que ça manquait de naturel.
Tesla note
Le célèbre inventeur Nikola Tesla, devenu une sorte de Nicolas Flamel moderne, a enfermé la puissance de toutes ses découvertes dans des cristaux et les a scellés pour qu'ils servent l'humanité dans le futur, quand elle sera devenue suffisamment avancée pour savoir s'en servir correctement. Un siècle plus tard toutefois, il semble bien que ces cristaux ont fait leur réapparition du fait d'actes criminels et surnaturels qui se répandent dans le monde. Le service de sécurité intérieure du Japon, sorte de CIA à la Japonaise, va envoyer ses meilleurs agents à leur poursuite. Il s'agit de Kuruma, fringant jeune agent secret, et de Botan, la fille ninja qui a été élevée depuis sa prime jeunesse pour devenir une espionne et une combattante, et tous deux seront bientôt rejoints par d'autres recrues. Même si les héros sont théoriquement des espions, il s'agit avant tout d'un manga d'action. A ce stade, on ne parle plus vraiment d'espions façon James Bond qui combat les méchants, mais carrément des Totally spies tant leurs aventures frôlent la science-fiction et l'incroyable, avec toujours force bagarres, poursuites et cascades. Au départ, l'intrigue mêle histoires relativement sérieuses d'espionnage et péripéties lycéennes puisque Botan est sensée se faire passer pour une simple étudiante. Puis au fil des tomes, la confrontation avec la société adverse se fait de plus en plus présente au point d'en arriver à la grande confrontation finale pour sauver le Monde toute entier. Au passage, on aura eu droit à la rencontre de pas mal de nouveaux personnages et aussi de quelques... retournements de situation que je révèlerai pas pour ne pas gâcher la surprise. Par contre, le super vilain final est assez décevant dans sa caricature de "méchant trop méchant" et on a bien du mal à comprendre qu'il ait pu convaincre des gens à travailler pour son compte. On notera aussi une oscillation un peu étrange entre moments graves avec quelques morts cruelles, et moments nettement plus gnangnan, comme en ce qui concerne les relations entre les personnages, même entre ennemis. Ca donne une certaine originalité au ton de l'intrigue mais ça empêche aussi d'y croire pour de bon. Mais dans l'ensemble, c'est pas mal, plutôt bien dessiné, bien rythmé, pas très original sur le fond mais divertissant.
Demain la rage
Une belle surprise. Pour un premier album, Nicolas Bazin s'en tire plutôt bien. Il a pour référence : Neil Gaiman, Jeff Lemire, James Tynion IV, Andrea Sorrentino ..... que du beau monde. Une campagne participative a été lancée sur Ulule par les éditions Bubble pour permettre la publication de cette BD. Un artiste avec, déjà, son univers, un récit de science-fiction mêlant l'anticipation et les violences conjugales. Damien est un homme violent physiquement et psychologiquement jusqu'au jour où un accident de voiture va bouleverser sa vie et celle de sa compagne. Que feriez-vous si on vous propose de vivre 8 années de plus en vous rendant meilleur ? Évidemment ce pacte ne sera pas sans conséquences, au bout des 8 ans il faut en payer le prix et libérer la bête qui sommeil en lui. Un récit sans round d'observation, on entre de suite dans cette histoire assez folle, il faut faire abstraction de nos certitudes et se laisser porter par une narration agressive, non linéaire et délirante. Un récit qui n'est pas sans défauts, une pagination plus importante aurait permis de mieux développer l'intrigue et les personnages, et ainsi, une meilleure maîtrise du sujet. Mais je chipote, j'ai aimé ce voyage qui visite des univers bien différents. C'est la couverture qui a attiré mon regard. Le dessin en noir et blanc de Bazin est hypnotique, un trait nerveux, mordant et charbonneux. Une texture qui est en parfaite harmonie avec le récit et qui apporte cette atmosphère sombre et violente. La mise en page n'est pas en reste, elle est destructurée et cinématographique. Superbe. Pour les curieux. Note réelle : 3,5. Coup de cœur graphique.
Magic-Majid - La Sardine du cannibale
L’album relate ce qui peut s’apparenter à une descente aux enfers d’un immigré sénégalais, Magid en France (à Paris en particulier). Arrivé plein de rêve et d’envie, il est accueilli tout d’abord dans la chambre de bonne d’une cousine (mais dans le XVIème arrondissement de Paris, ce qui lui donne une fausse idée de la vie du Français moyen). Rapidement il cherche l’indépendance, et du boulot. Il va ainsi passer de squat en foyers délabrés, et se faire exploiter par des patrons sans scrupules, qui embauchent sans papiers des vigiles, et ne les payent que très très peu, très en retard. Magid est aussi victime de sa gentillesse et d’une certaine naïveté. C’est ainsi qu’il va sombrer dans la dépression, quasi sans le sou, souvent sans habitat stable, et surtout sans papier, son visa touristique étant arrivé à expiration. En parallèle de ses galères pour trouver du boulot, un logement et de quoi manger, nous suivons ses démarches pour constituer un dossier pour pouvoir rester légalement en France. Et là aussi, entre ceux qui exploitent la situation (y compris des médecins), les lourdeurs de l’administration (et son caractère kafkaïen), un certain fatalisme absurde domine, même si Magid ne perd jamais réellement espoir. L’album adapte un roman sans doute autobiographique. J’ai juste trouvé un peu trop brutal et facile la rencontre décisive vers la fin, qui, de fil en aiguilles va permettre à Magid de s’en sortir, et de fonder un foyer stable en France. Pour le reste, c’est un récit qui se lit agréablement, assez rapidement. On est rapidement captivé par la sincérité et l’optimisme (teinté de naïveté) de Magid, et on est scandalisé avec lui par les obstacles qu’il rencontre.
Prévert - Les Poèmes en bande dessinée (Les Poèmes de Jacques Prévert en BD)
Olivier Petit propose une illustration de neuf poèmes de Jacques Prévert dans le format habituel de la collection. Un bref rappel biographique précède une illustration d'un poème connu de Prévert. Pour une fois un poème est repris deux fois (L'orgue de barbarie) pour "attiser l'imaginaire du lecteur" et l'inciter à avoir son propre ressenti. Je ne suis pas entièrement convaincu par l'argumentaire car l'image proposée/imposée est toujours un peu castratrice. Malgré sa notoriété la poésie de Prévert n'est pas de mes préférées. Je lui trouve évidemment une modernité de vocabulaire et de pensée très admirable. Le paradoxe de l'ouvrage est que le graphisme est en deçà de cette prise de modernité et je le trouve très classique voire un peu convenu. Malgré tout un ouvrage séduisant pour redécouvrir un peu d'une oeuvre majeure.
Wynd
Wynd est une aventure fantasy pour adolescents. Elle s'entame dans une cité refermée sur elle-même dans la crainte des dangers d'un extérieur imprégné de dangereuse magie. Le jeune Wynd, 15 ans, travaille comme serveur dans l'auberge dont les propriétaires l'ont adopté bébé quand il a été mystérieusement découvert abandonné. Mais il doit surtout prendre garde à cacher ses oreilles pointues car dans cette cité, les être corrompus par la magie sont haïs et éliminés. Hélas, le roi semble se douter de la présence de telles personnes dans les murs de sa ville car il a convoqué l'Ecorché, un terrible chasseur de fées qui pourrait représenter un danger mortel pour Wynd et l'obliger à fuir. Couverture souple et format bouquin, cet album présente l'allure typique des comics de fantasy pour ados américains qui sont plutôt à la mode depuis quelques années. Le graphisme de Michael Dialynas ne se démarquera pas tellement non plus du genre, avec un style assez proche de l'animation et des couleurs joyeuses. Honnêtement j'aime bien ce style et la mise en page est souvent recherchée et jolie. Ca se lit en tout cas avec plaisir. L'histoire du premier tome n'est pas mal mais un peu déjà vue dans son intrigue. On est plongé dans une cité oppressante où règnent autorité et racisme mais où le bon peuple se serre les coudes. Et le héros et sa copine doivent fuir le danger qui les menace et découvrir les bas-fonds avant de pouvoir s'échapper. Sauf qu'en parallèle, quelques éléments viennent apporter de la nouveauté. D'abord il y a le fils du roi qui lui aussi veut s'échapper de la ville pour des raisons toutes autres. Et puis il y a tout le contexte extérieur à cela, une histoire de rivalités entre les humains et d'autres peuples magiques, et de complot pour empêcher que le racisme royal continue à faire sombrer la cité dans la haine. Ce n'est toutefois qu'à partir du second tome que la série prend pour de bon son rythme en prenant aussi un tour nettement plus proche de l'héroïc-fantasy. Nous y sommes en effet rapidement plongés dans le cadre d'une guerre entre trois peuples, humains, fées et vampyres, le tout avec une origine mythologique plus ancienne. Et le groupe désormais formé par nos héros est embarqué dans cela bien malgré eux tout en gardant chacun leurs motivations propres. L'intrigue se fait plus prenante, plus mouvementée et aussi avec davantage d'envergure. Et puis il y a le mystère autour des origines de Wynd qui tient en haleine. Si bien qu'arrivé en fin de tome 2, j'avais très envie de lire la suite mais il va falloir attendre un peu car les épisodes du troisième et dernier tome ne sont pas encore parus aux USA. Je dois toutefois noter des éléments woke et très typés "gender study" des USA des années 2020 qui m'ont un peu sorti du récit. En effet, quand je vois que dans un groupe de 6 héros, on a droit à un jeune homosexuel, le bel éphèbe qu'il aimait en secret et qui se révèlera forcément attiré lui aussi par les hommes (ça tombe bien), une jeune femme forte comme un homme, et une personne non genrée aux cheveux roses à qui on s'adresse avec le pronom "iel", ça me donne la même impression de manque de naturel que ces films américains où il faut forcément un héros noir, un héros asiatique et une femme pour remplir les quotas. J'apprécie que l'homosexualité du héros soit traitée avec naturel par ses amis, mais j'ai trouvé que l'auteur insistait trop sur le sujet et en rajoutait ensuite trop avec les autres personnages pour que ça reste naturel. Ca ne m'a pas empêché de passer un bon moment de lecture et si la conclusion de l'histoire est du même niveau, je pourrais bien relever ma note.
La Ferme des animaux, de George Orwell
Le livre de Georges Orwell est un classique (à juste titre), qui est d’une lecture aisée, même s’il propose une vision cynique mais réaliste d’événements bien réels : on peut y retrouver l’évolution de bien des régimes, mais surtout bien sûr le dévoiement de la Révolution bolchévique (en connaitre protagonistes et évolution donne du sel à cet ouvrage). Ici, les auteurs en font une adaptation tous publics, mais que je pense davantage tournée vers des adolescents, un public jeune : le lire en parallèle des cours d’histoire de Troisième est recommandé. En tout cas la trame est respectée, les différents paliers qui font passer de la Révolution enthousiaste et libératrice à la reconduction d’un système inique et inégalitaire, dictatorial, voire totalitaire y sont tous présentés, de façon claire. En 48 pages, l’essentiel est dit, et la lecture est fluide, agréable. Même si la relative simplification conviendra sûrement davantage aux adolescents je pense. Le dessin est lui aussi simple et efficace (même si personnellement je l’ai trouvé manquant de profondeur, pour le coup trop « dessin jeunesse » parfois – mais bon, ça passe très bien). Je n’ai par contre pas compris pourquoi Rodolphe avait changé le nom des personnages par rapport au roman d’origine. Une adaptation sympathique d’un roman qu’il faut vraiment lire (comme d’autres œuvres d’Orwell d’ailleurs).
Chroniques d'un pigeon parisien
L’album est plutôt minimaliste, sur le fond et sur la forme, avec un dessin en particulier qui, sur fond de décors un peu plus détaillés, nous présente de rares protagonistes – pigeons essentiellement – dessinés presque comme le feraient des enfants, en « oiseau-bâton » Mais ce minimalisme ne nuit pas au récit. Au contraire, ça lui donne un côté rafraichissant. D’autant plus que la narration est, elle aussi, assez simple. Nous suivons un pigeon parisien, qui se démarque de ses congénères, sorte de double de l’auteure. Au fil de ses errances dans les rues et sur les toits de Paris, il rencontre quelques œuvres d’artistes de street-art, avec lesquelles il dialogue. Comme le confirme Pome Bernos, cette promenade est aussi l’occasion de rendre hommage, de mettre « sur le devant de la scène » des graffitis ou pochoirs (trois ou quatre interviennent – je ne connaissais que Space Invaders et le chat jaune), de ce street-art de plus en plus présent dans les grandes villes. L’album se laisse lire agréablement, c’est une découverte sympathique.
La Nuit des cendres
Je n’ai pas grand-chose à dire au sortir de cet album, si ce n’est que sa lecture n’est pas désagréable, la narration est fluide. Le sujet est très classique, déjà pas mal vu : c’est un huis-clos, dans un appartement, durant une soirée où sont réunis une dizaine d’ami(e)s. Entre discussions plus ou moins potaches, quelques malentendus et autres rancœurs qui remontent à la surface, il y a là comme une pièce de théâtre (même si c’est moins drôle, ça m’a parfois fait penser à la pièce « Le Prénom »). Les personnages auraient peut-être pu être plus creusés, on reste ici à la surface des choses, de leur histoire et des liens qui les relient/distendent (seul l’un d’entre eux semble faire une relative unanimité à son encontre). Rien d’hyper original ni d’inoubliable. Disons que c’est une lecture d’emprunt sympathique, ça se lit vite et bien.
La Banlieue du 20 heures
2.5 Le problème avec ce documentaire c'est que si on est moindrement politisé, il y a pas grandes surprises. Alors on suit un journaliste débutant qui apprend le métier et évidemment il va être confronté à la dure réalité de la manipulation. Les patrons décident des sujets et de comment les aborder. On oriente le reportage via le montage en montrant que ce que l'on veut que les téléspectateurs voient. Ah oui et bien sûr les politiciens de tous bords ont déjà leurs réponses toutes prêtes pour les reportages qui font du buzz. J'ai tout de même appris quelques trucs comme les étapes pour un reportage et que des jeunes peuvent vraiment être cons face à une caméra (la fin m'a d'ailleurs fait rigoler) et cela reste un bon album si on connait rien au sujet.. Ce qui m'a surtout fait à moitié décrocher c'est le dessin que j'ai trouvé pas terrible. Je n'aime pas du tout comment les personnages sont dessinés.