Les aventures d'un groupe de sept phasmes, ils ont des caractères et des camouflages bien différents.
Un récit simpliste et éducatif sur le monde des insectes qui convient à un jeune public, entre 8 et 10 ans. Je ne fais pas partie du public visé mais j'ai passé un bon moment lors de ma rapide lecture (32 planches).
En fin d'album, un dossier documentaire avec l'aide d'une spécialiste sur les insectes et autres petites bêtes rencontrés lors du récit.
Un vrai plus.
Nancy Peña adapte son dessin au jeune public, il est lisible et toujours aussi beau.
J'ai aimé le choix des couleurs et sa colorisation lumineuse.
Le point fort de cette BD.
Une belle idée de cadeau pour les 8/10 ans.
Prolongement presque direct de Batman - White Knight, cette mini-série se lit difficilement sans avoir lu la précédente. En effet, Sean Murphy a déjà pas mal chamboulé l'univers de Batman dans sa mini-série précédente et celui qui ne l'aura pas lue sera perdu devant tout ce qu'il découvre sur Jack Napier et sur Harleen Quinzel dès les premières pages de Curse of the White Knight. Mais surtout, l'auteur poursuit son travail de sape du monde de Bruce Wayne, l'attaquant à nouveau de manière extrêmement radicale. Dans ce sens, la série des White Knight ne peut pas se lire comme étant un simple épisode de plus dans l'univers de Batman car elle fait des ravages dans les éléments constitutifs du personnage, de ses adversaires et de ses proches. Jusqu'à s'attaquer à son identité elle-même... Et tout cela de manière irréversible.
J'avais moyennement accroché à Batman - White Knight parce que je trouvais que Batman y agissait de manière trop brutale et loin de l'intelligence dont il est sensé faire preuve. Dans Curse of the White Knight il est un peu plus posé et sage dans ses actions, mais il en prend tellement plein la figure qu'il demeure loin du grand détective qu'il est dans d'autres de ses aventures. Et puis son adversaire principal ici est Azrael, un antagoniste que je n'ai jamais trouvé charismatique, donc leur confrontation ne me passionne pas.
Pour autant, j'ai trouvé l'intrigue intéressante. Déjà pour sa radicalité, n'hésitant pas à tuer pour de bon des personnages clés et à modifier irrémédiablement le monde de Batman. Mais aussi parce que le rythme et le déroulement de l'intrigue tient plutôt bien en haleine. Et j'ai aussi trouvé intéressante la relation entre Harleen et Batman, ainsi que les comportements des autres protagonistes de l'histoire, hormis Azrael lui-même qui est trop plat et unidirectionnel.
Et le graphisme est lui aussi de bonne qualité, quoique Batman y ait des allures de gros ours voire de Wolverine par moment.
Et comme j'ai aussi entamé la suite, "Batman- Beyond the White Knight", je peux constater que tous les changements amenés par cette aventure tragique ne sont pas gratuits et amèneront le héros dans un cadre encore bien différent, conséquence des évènements de Curse of the White Knight. C'est donc là une œuvre qui se démarque des autres aventures de Batman et rien que pour ça et parce qu'elle tient plutôt bien la route, je ne regrette pas mon achat.
Cette BD a les qualités et défaut d'une première œuvre qui veut tout faire bien mais pourrait le faire mieux. Avec sa couverture en composition vertigineuse, son dessin qui tente et ose, parfois un peu trop, et son scénario qui veut nous parler de plusieurs sujets tout en restant linéaire, la BD semble de prime abord réservé avant tout à des curieux endurcis et une élite littéraire qui osera se plonger dans un volume aussi étrange. Mais si l'on passe l'étrangeté de la mise en scène et de la représentation du monde, la BD s'avère somme toute assez classique dans le fond. Il s'agit d'une histoire portant au paroxysme l'idée de célébrité d'un monde hyper-connecté, avec une mise en scène où la vie nous quitte lorsque nous avons été oublié. J'y vois une variation moderne du choix d'Achille, dans l'Illiade, mais c'est sans doute une vision personnelle.
La BD a un graphisme assez original, variant les compositions entre des personnages qui sont plus en courbe et des décors tout en ligne, dans un mélange qui est assez unique visuellement. Les compositions de pages sont travaillées, parfois trop peut-être, pour donner des sensations diverses notamment lorsqu'on se balade à l'extérieur ou que la protagonistes a des états d'âme. C'est fouillé, mais presque trop pour une lecture parfaitement fluide. Après, c'est en adéquation avec le propos et cette omniprésence de noms en tout sens pour tenter de ne pas disparaitre sous la masse.
La critique menée dans la BD est assez pertinente grâce à l'évolution du personnage principal et de son parcours progressif. Évoluant par la force des choses et les nécessités, Manel Naher devient une héroïne changeante, qui n'est pas toujours sympathique et qui peut devenir même agaçante à se conformer à ce système absurde au dernier degré. Finalement, rejetant tout et s'enfonçant dans les bois, elle s'arrêtera sur une conclusion ouverte qui a quelque chose d'étrange : trop ouvert pour ce qui a été amenée, trop avancée pour être réellement ouverte. Il aurait fallu un peu plus ou un peu moins je pense, s'arrêter sur le choix de partir ou continuer pour montrer la décision finale. Cet arrêt un peu étrange me semble trop entre deux.
Au final, après lecture, je ressors avec un intérêt léger pour l'auteure et ses potentielles créations futures, mais je ne suis pas sur d'avoir envie d'investir dans celle-ci. Il y a un peu trop de détails qui me bloquent pour que je l'achète, mais la lecture a un intérêt pour les curieux et passionnés de BD.
Étrange que ce soit un auteur finlandais qui produise une telle histoire, qui semble a priori totalement imprégnée de la culture chinoise de Hong-Kong.
Pour casser le caractère un peu linéaire de l’intrigue l’auteur joue sur l’ordre de narration, les trois chapitres ne respectant pas la chronologie, c’est sans doute une bonne idée.
Pour le reste, la première partie de l’histoire, tout en étant bien menée, n’est pas trop mon truc, lorsque nous suivons les malheurs de jeunes gens amoureux, alors que la famille de la fille rêvait d’un mari socialement plus « armé ». Hormis le cadre géographique, ça sent le déjà-vu. Mais les deux chapitres suivants, surtout celui du milieu (le dernier chronologiquement) relèvent le plat. Car en plus de la pression familiale, la tension est maintenue car nous sommes en plein dans la période de rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine.
Pas forcément le genre d’histoire qui me captive, mais ça se laisse lire quand même facilement. Le dessin – en tout cas le rendu, assez lisse – est agréable. Assez gras, avare de détails (parfois proche d’esquisses « améliorées »), il est assez froid (et la colorisation plutôt terne, à base de gris et de marron clair accentue cette impression), mais colle bien au récit, finalement assez triste.
Note réelle 2,5/5.
Denis Fauvel est un amoureux des mythologies et de l’histoire de l’Inde et cela se voit.
Après avoir publié chez Kailash la collection Mythes et Dieux sur trois entités du panthéon hindou (que je dois relire avant d’aviser), il s’attaque ici à la vie du Bouddha emblématique, Siddharta Gautama.
Vaste programme, surtout que les éléments réels manquants furent ensuite joyeusement comblés par l’imaginaire foisonnant des disciples. Et c’est bien entendu cet amalgame d’histoire et de légende qui nous est délivré ici, avec assez de bonheur j’ai trouvé.
Si la bd semble bien documenter la généalogie et la jeunesse du prince Gautama, l’auteur s’attarde surtout sur les rencontres, réelles et fantasmées, tentatrices ou effrayantes, pour suggérer son cheminement vers « l’éveil ».
J’ai trouvé l’ensemble équilibré et résumant bien ce que la postérité a pu en retenir, sans entrer dans des considérations philosophiques improbables. Du coup, ça me convient et j’ai trouvé la lecture agréable.
Surtout que le dessin est assez agréable à regarder également. Fauvel a un trait, pas naïf… mais je dirais plutôt frais, qui serait bien adapté à des séries jeunesse. D’ailleurs, cette vie de Bouddha, comme la collection pré-citée, peuvent tout à fait convenir comme lecture jeunesse, contes et histoire orientale à la fois.
Pas mal du tout.
Deuxième incursion dans la collection, je dois dire qu’ici le concept « homme de l’année » à mieux fonctionné sur moi.
Une idée sympa mais je trouve que le scénariste peine un peu à captiver avec, la fin m’a bien plu et assure le clin d’œil, mais le milieu est peu longuet. La faute à des personnages pas très charismatiques et à un dessin lisible mais assez anguleux, j’ai un peu de mal avec la mâchoire de Colomb par exemple. A contrario les couleurs sont douces et passent bien.
Lecture détente, oubliable mais pas désagréable. J’attends l’album qui véritablement sortira du lot, mais en l’état on m’a servi ce que j’attendais de cette série concept.
Le titre de la série et la couverture du premier tome ne m’avaient franchement pas attiré, la couverture du suivant est plus engageante. J’ai eu l’occasion de les emprunter tous les deux, et je dois dire que c’est plutôt une bonne surprise.
Le dessin de Paty (meilleur que ce que je connaissais de lui) est dynamique. Son trait semi caricatural convient très bien aux animaux et aux humains qu’il croque, leur donnant des trognes à la fois expressives et souvent amusantes.
Les deux tomes peuvent se lire séparément, ce sont deux histoires indépendantes (même si le deuxième bénéficie de l’exposition des personnages dans le précédent).
Les deux histoires se laissent lire, sont bâties un peu sur le même schéma : un élément déclencheur, des rumeurs, une ambiance mystérieuse et vaguement fantastique, et puis à la fin la résolution, tout « s’explique » et redevient rationnel, les tensions qui avaient électrisé les rapports entre habitants du hameau et animaux de la ferme s’apaisent.
Crisse réussit très bien le mélange entre animaux et humains, et chez chacun deux camps s’opposent souvent (piliers de comptoirs contre cléricaux, puis femmes contre hommes chez les humains, moutons contre bouc et divers clans de moutons entre eux). C’est gentillet sans être niaiseux, la narration est fluide.
Chez les hommes, le curé et le barman donnent le la, tandis que chez les animaux, un vieux hibou et son colocataire écureuil semblent raison garder lorsque les autres s’emballent autour de questions de pouvoir, de questions religieuses ou politiques.
Bref, c’est une lecture agréable.
Note réelle 3,5/5.
Je serais moins enthousiaste que Ro.
Si la partie rédactionnelle est bien fait et intéressante du moment qu'on est fan des Tuniques Bleues, la partie bande dessinée m'a moins plus. Il y a deux ou trois hommages qui m'ont fait sourire et le reste m'a semblé au mieux anecdotique. Au final, la BD qui ressort du lot est celle de Lambil et Cauvin, qui revient sur les origines de la série et qui en plus avait été inédite en album pendant deux décennies.
Donc voilà pour le rédactionnel, je mettrais bien 4 étoiles, mais pour les BD je mettrais un gros 2.5. Un album qui s'adresse surtout aux fans des Tuniques Bleues qui voudraient en apprendre plus sur une série qu'ils aiment. Et si vous voulez des histoires faites par d'autres auteurs, je conseille plus la lecture de ''Les Tuniques Bleues - Des histoires courtes par...''.
L’album est intéressant. Nous suivons un Français, résident aux États-Unis (dont il est en train d’acquérir la nationalité), et qui réalise un documentaire sur les anciens combattants américains en Irak, leurs traumatismes, les malaises et autres névroses qui les assaillent, les cauchemars qui les empêchent de « revenir à la vie normale ».
Le titre est pour le coup bien trouvé. En effet, en sus de sa lecture littérale, il s’agit aussi de montrer la vie de zombies, de fantômes, de ces hommes et femmes brisés par leur expérience d’une guerre dégueulasse, loin des repères qu’ils pensaient s’être fixés. Pointe aussi, au travers de quelques réactions de ces revenants, une critique d’une guerre menée frauduleusement, par des pauvres, au profit de multinationales qui s’engraissent sur le dos des Irakiens comme des troufions américains.
Le dessin est agréable, et le sujet intéressant. Mais j’ai eu du mal à ressentir toute l’empathie que je souhaitais ressentir. La faute à un je ne sais quoi de monocorde.
Une lecture recommandable néanmoins.
Après Vincent - Un saint au temps des mousquetaires, voilà que Jean Dufaux s'attaque à un autre saint catholique emblématique : Saint Charles de Foucauld. On comprend très vite ce qui a pu fasciner l'auteur dans le parcours hors-normes de cet homme à qui tout réussissait, et qui a décidé de lui-même, dans un esprit de renoncement inattendu, de se couper du monde pour aller vivre en ermite dans le désert du Hoggar, au milieu des populations locales. Dufaux décrit assez bien les relations entre le père de Foucauld et les autochtones, s'attirant l'amitié des uns et la méfiance des autres.
Se décrivant lui-même comme le "frère universel", Charles de Foucauld savait se faire aimer de tous, sans jamais manifester une réprobation autre que pour la haine qui pouvait animer certains de ses invités, français comme touaregs. Mais jamais il ne s'oppose à l'individu lui-même, juste aux sentiments noirs qui l'agitent. En cela, je trouve que Dufaux atteint assez bien son but et sait nous attacher à la sagesse de cet homme au caractère exceptionnel.
On pourra toutefois regretter qu'il gomme ou ignore (peut-être honnêtement) certains aspects de la vie du père de Foucauld. Il le décrit notamment comme très apolitique, ce qui est en partie vrai. Cela dit, s'il s'oppose évidemment à la colonisation agressive d'un Jules Ferry et Gambetta, il soutenait pour autant largement la mission civilisatrice de l'armée française, ce que le scénario n'aborde que très peu et de manière assez légère, probablement pour éviter un débat potentiellement clivant (sur les potentiels bienfaits d'une certaine colonisation française au Maghreb). On le comprend, mais le sujet aurait pourtant mérité d'être abordé.
Dufaux préfère s'attarder sur les tourments intérieurs de Foucauld, et notamment son rejet de lui-même, qui confine parfois à l'ambivalence. Il s'abaisse au plus bas, mais certaines lignes de dialogues, trop ou pas assez explicites, semblent nous le montrer refusant de renier sa jeunesse festive à l'excès. Or, tout dans les écrits du saint montre qu'il avait plus que radicalement tourné cette page, et ne se reconnaissait pas dans ce jeune militaire insouciant et dragueur évoqué en début d'album.
De même, si on comprend bien la volonté de l'auteur, ce dernier a parfois tendance à extrapoler légèrement les propos du père de Foucauld, lui conférant un caractère très œcuménique, trop moderne pour refléter la réalité de sa mentalité. Être proche des autres religions et les accueillir sans distinction, oui, mais l'ermite a toujours affirmé haut et fort son désir de convertir les âmes. Ici, il semble parfois témoigner d'un respect qui exclut la conversion (quoiqu'il signale sa volonté au détour d'une ligne de dialogue).
Attention, ces remarques sont celles d'un lecteur qui connaît assez bien le personnage historique dont il est question ici, je ne dis pas que ces points de détails choqueront un lecteur novice, qui ne connaît pas outre mesure Charles de Foucauld. Et malgré les quelques approximations ou atténuations que j'ai signalées ci-dessus, je dois dire que le travail de synthèse de Dufaux est excellent. Il sait résumer toutes les grandes lignes de la vie du père de Foucauld en 64 pages de manière exhaustive, sans qu'on ait l'impression qu'il saute du coq à l'âne en allant d'une péripétie à l'autre. Ici, la narration est claire et concise, créant un récit prenant doté de personnages attachants.
Le dessin de Jamar, lui, est équivalent à son travail sur Vincent - Un saint au temps des mousquetaires. Peut-être un peu statique, il est toutefois très beau et complet, bénéficiant en outre d'une mise en couleur qui lui fait honneur. Le trait réaliste sait donner vie aux personnages comme il convient de le faire, et c'est un plaisir de regarder ces pages colorées et vives.
Bref, donc une biographie qui semble assez complète, malgré quelques absences narratives, probablement due à un nombre de pages trop limité pour aborder tous les débats qui auraient pu l'être. C'est agréable à lire, informatif, et probablement efficace pour quelqu'un qui ne connaîtrait pas (ou peu) la vie du père de Foucauld.
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Phasma Story
Les aventures d'un groupe de sept phasmes, ils ont des caractères et des camouflages bien différents. Un récit simpliste et éducatif sur le monde des insectes qui convient à un jeune public, entre 8 et 10 ans. Je ne fais pas partie du public visé mais j'ai passé un bon moment lors de ma rapide lecture (32 planches). En fin d'album, un dossier documentaire avec l'aide d'une spécialiste sur les insectes et autres petites bêtes rencontrés lors du récit. Un vrai plus. Nancy Peña adapte son dessin au jeune public, il est lisible et toujours aussi beau. J'ai aimé le choix des couleurs et sa colorisation lumineuse. Le point fort de cette BD. Une belle idée de cadeau pour les 8/10 ans.
Batman - Curse of the White Knight
Prolongement presque direct de Batman - White Knight, cette mini-série se lit difficilement sans avoir lu la précédente. En effet, Sean Murphy a déjà pas mal chamboulé l'univers de Batman dans sa mini-série précédente et celui qui ne l'aura pas lue sera perdu devant tout ce qu'il découvre sur Jack Napier et sur Harleen Quinzel dès les premières pages de Curse of the White Knight. Mais surtout, l'auteur poursuit son travail de sape du monde de Bruce Wayne, l'attaquant à nouveau de manière extrêmement radicale. Dans ce sens, la série des White Knight ne peut pas se lire comme étant un simple épisode de plus dans l'univers de Batman car elle fait des ravages dans les éléments constitutifs du personnage, de ses adversaires et de ses proches. Jusqu'à s'attaquer à son identité elle-même... Et tout cela de manière irréversible. J'avais moyennement accroché à Batman - White Knight parce que je trouvais que Batman y agissait de manière trop brutale et loin de l'intelligence dont il est sensé faire preuve. Dans Curse of the White Knight il est un peu plus posé et sage dans ses actions, mais il en prend tellement plein la figure qu'il demeure loin du grand détective qu'il est dans d'autres de ses aventures. Et puis son adversaire principal ici est Azrael, un antagoniste que je n'ai jamais trouvé charismatique, donc leur confrontation ne me passionne pas. Pour autant, j'ai trouvé l'intrigue intéressante. Déjà pour sa radicalité, n'hésitant pas à tuer pour de bon des personnages clés et à modifier irrémédiablement le monde de Batman. Mais aussi parce que le rythme et le déroulement de l'intrigue tient plutôt bien en haleine. Et j'ai aussi trouvé intéressante la relation entre Harleen et Batman, ainsi que les comportements des autres protagonistes de l'histoire, hormis Azrael lui-même qui est trop plat et unidirectionnel. Et le graphisme est lui aussi de bonne qualité, quoique Batman y ait des allures de gros ours voire de Wolverine par moment. Et comme j'ai aussi entamé la suite, "Batman- Beyond the White Knight", je peux constater que tous les changements amenés par cette aventure tragique ne sont pas gratuits et amèneront le héros dans un cadre encore bien différent, conséquence des évènements de Curse of the White Knight. C'est donc là une œuvre qui se démarque des autres aventures de Batman et rien que pour ça et parce qu'elle tient plutôt bien la route, je ne regrette pas mon achat.
Le Grand Vide
Cette BD a les qualités et défaut d'une première œuvre qui veut tout faire bien mais pourrait le faire mieux. Avec sa couverture en composition vertigineuse, son dessin qui tente et ose, parfois un peu trop, et son scénario qui veut nous parler de plusieurs sujets tout en restant linéaire, la BD semble de prime abord réservé avant tout à des curieux endurcis et une élite littéraire qui osera se plonger dans un volume aussi étrange. Mais si l'on passe l'étrangeté de la mise en scène et de la représentation du monde, la BD s'avère somme toute assez classique dans le fond. Il s'agit d'une histoire portant au paroxysme l'idée de célébrité d'un monde hyper-connecté, avec une mise en scène où la vie nous quitte lorsque nous avons été oublié. J'y vois une variation moderne du choix d'Achille, dans l'Illiade, mais c'est sans doute une vision personnelle. La BD a un graphisme assez original, variant les compositions entre des personnages qui sont plus en courbe et des décors tout en ligne, dans un mélange qui est assez unique visuellement. Les compositions de pages sont travaillées, parfois trop peut-être, pour donner des sensations diverses notamment lorsqu'on se balade à l'extérieur ou que la protagonistes a des états d'âme. C'est fouillé, mais presque trop pour une lecture parfaitement fluide. Après, c'est en adéquation avec le propos et cette omniprésence de noms en tout sens pour tenter de ne pas disparaitre sous la masse. La critique menée dans la BD est assez pertinente grâce à l'évolution du personnage principal et de son parcours progressif. Évoluant par la force des choses et les nécessités, Manel Naher devient une héroïne changeante, qui n'est pas toujours sympathique et qui peut devenir même agaçante à se conformer à ce système absurde au dernier degré. Finalement, rejetant tout et s'enfonçant dans les bois, elle s'arrêtera sur une conclusion ouverte qui a quelque chose d'étrange : trop ouvert pour ce qui a été amenée, trop avancée pour être réellement ouverte. Il aurait fallu un peu plus ou un peu moins je pense, s'arrêter sur le choix de partir ou continuer pour montrer la décision finale. Cet arrêt un peu étrange me semble trop entre deux. Au final, après lecture, je ressors avec un intérêt léger pour l'auteure et ses potentielles créations futures, mais je ne suis pas sur d'avoir envie d'investir dans celle-ci. Il y a un peu trop de détails qui me bloquent pour que je l'achète, mais la lecture a un intérêt pour les curieux et passionnés de BD.
Des oiseaux, des mers
Étrange que ce soit un auteur finlandais qui produise une telle histoire, qui semble a priori totalement imprégnée de la culture chinoise de Hong-Kong. Pour casser le caractère un peu linéaire de l’intrigue l’auteur joue sur l’ordre de narration, les trois chapitres ne respectant pas la chronologie, c’est sans doute une bonne idée. Pour le reste, la première partie de l’histoire, tout en étant bien menée, n’est pas trop mon truc, lorsque nous suivons les malheurs de jeunes gens amoureux, alors que la famille de la fille rêvait d’un mari socialement plus « armé ». Hormis le cadre géographique, ça sent le déjà-vu. Mais les deux chapitres suivants, surtout celui du milieu (le dernier chronologiquement) relèvent le plat. Car en plus de la pression familiale, la tension est maintenue car nous sommes en plein dans la période de rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine. Pas forcément le genre d’histoire qui me captive, mais ça se laisse lire quand même facilement. Le dessin – en tout cas le rendu, assez lisse – est agréable. Assez gras, avare de détails (parfois proche d’esquisses « améliorées »), il est assez froid (et la colorisation plutôt terne, à base de gris et de marron clair accentue cette impression), mais colle bien au récit, finalement assez triste. Note réelle 2,5/5.
Bouddha
Denis Fauvel est un amoureux des mythologies et de l’histoire de l’Inde et cela se voit. Après avoir publié chez Kailash la collection Mythes et Dieux sur trois entités du panthéon hindou (que je dois relire avant d’aviser), il s’attaque ici à la vie du Bouddha emblématique, Siddharta Gautama. Vaste programme, surtout que les éléments réels manquants furent ensuite joyeusement comblés par l’imaginaire foisonnant des disciples. Et c’est bien entendu cet amalgame d’histoire et de légende qui nous est délivré ici, avec assez de bonheur j’ai trouvé. Si la bd semble bien documenter la généalogie et la jeunesse du prince Gautama, l’auteur s’attarde surtout sur les rencontres, réelles et fantasmées, tentatrices ou effrayantes, pour suggérer son cheminement vers « l’éveil ». J’ai trouvé l’ensemble équilibré et résumant bien ce que la postérité a pu en retenir, sans entrer dans des considérations philosophiques improbables. Du coup, ça me convient et j’ai trouvé la lecture agréable. Surtout que le dessin est assez agréable à regarder également. Fauvel a un trait, pas naïf… mais je dirais plutôt frais, qui serait bien adapté à des séries jeunesse. D’ailleurs, cette vie de Bouddha, comme la collection pré-citée, peuvent tout à fait convenir comme lecture jeunesse, contes et histoire orientale à la fois. Pas mal du tout.
L'Homme de l'Année - 1492
Deuxième incursion dans la collection, je dois dire qu’ici le concept « homme de l’année » à mieux fonctionné sur moi. Une idée sympa mais je trouve que le scénariste peine un peu à captiver avec, la fin m’a bien plu et assure le clin d’œil, mais le milieu est peu longuet. La faute à des personnages pas très charismatiques et à un dessin lisible mais assez anguleux, j’ai un peu de mal avec la mâchoire de Colomb par exemple. A contrario les couleurs sont douces et passent bien. Lecture détente, oubliable mais pas désagréable. J’attends l’album qui véritablement sortira du lot, mais en l’état on m’a servi ce que j’attendais de cette série concept.
Le Pré derrière l'église
Le titre de la série et la couverture du premier tome ne m’avaient franchement pas attiré, la couverture du suivant est plus engageante. J’ai eu l’occasion de les emprunter tous les deux, et je dois dire que c’est plutôt une bonne surprise. Le dessin de Paty (meilleur que ce que je connaissais de lui) est dynamique. Son trait semi caricatural convient très bien aux animaux et aux humains qu’il croque, leur donnant des trognes à la fois expressives et souvent amusantes. Les deux tomes peuvent se lire séparément, ce sont deux histoires indépendantes (même si le deuxième bénéficie de l’exposition des personnages dans le précédent). Les deux histoires se laissent lire, sont bâties un peu sur le même schéma : un élément déclencheur, des rumeurs, une ambiance mystérieuse et vaguement fantastique, et puis à la fin la résolution, tout « s’explique » et redevient rationnel, les tensions qui avaient électrisé les rapports entre habitants du hameau et animaux de la ferme s’apaisent. Crisse réussit très bien le mélange entre animaux et humains, et chez chacun deux camps s’opposent souvent (piliers de comptoirs contre cléricaux, puis femmes contre hommes chez les humains, moutons contre bouc et divers clans de moutons entre eux). C’est gentillet sans être niaiseux, la narration est fluide. Chez les hommes, le curé et le barman donnent le la, tandis que chez les animaux, un vieux hibou et son colocataire écureuil semblent raison garder lorsque les autres s’emballent autour de questions de pouvoir, de questions religieuses ou politiques. Bref, c’est une lecture agréable. Note réelle 3,5/5.
L'Hommage aux Tuniques Bleues
Je serais moins enthousiaste que Ro. Si la partie rédactionnelle est bien fait et intéressante du moment qu'on est fan des Tuniques Bleues, la partie bande dessinée m'a moins plus. Il y a deux ou trois hommages qui m'ont fait sourire et le reste m'a semblé au mieux anecdotique. Au final, la BD qui ressort du lot est celle de Lambil et Cauvin, qui revient sur les origines de la série et qui en plus avait été inédite en album pendant deux décennies. Donc voilà pour le rédactionnel, je mettrais bien 4 étoiles, mais pour les BD je mettrais un gros 2.5. Un album qui s'adresse surtout aux fans des Tuniques Bleues qui voudraient en apprendre plus sur une série qu'ils aiment. Et si vous voulez des histoires faites par d'autres auteurs, je conseille plus la lecture de ''Les Tuniques Bleues - Des histoires courtes par...''.
Revenants
L’album est intéressant. Nous suivons un Français, résident aux États-Unis (dont il est en train d’acquérir la nationalité), et qui réalise un documentaire sur les anciens combattants américains en Irak, leurs traumatismes, les malaises et autres névroses qui les assaillent, les cauchemars qui les empêchent de « revenir à la vie normale ». Le titre est pour le coup bien trouvé. En effet, en sus de sa lecture littérale, il s’agit aussi de montrer la vie de zombies, de fantômes, de ces hommes et femmes brisés par leur expérience d’une guerre dégueulasse, loin des repères qu’ils pensaient s’être fixés. Pointe aussi, au travers de quelques réactions de ces revenants, une critique d’une guerre menée frauduleusement, par des pauvres, au profit de multinationales qui s’engraissent sur le dos des Irakiens comme des troufions américains. Le dessin est agréable, et le sujet intéressant. Mais j’ai eu du mal à ressentir toute l’empathie que je souhaitais ressentir. La faute à un je ne sais quoi de monocorde. Une lecture recommandable néanmoins.
Foucauld - Une tentation dans le désert
Après Vincent - Un saint au temps des mousquetaires, voilà que Jean Dufaux s'attaque à un autre saint catholique emblématique : Saint Charles de Foucauld. On comprend très vite ce qui a pu fasciner l'auteur dans le parcours hors-normes de cet homme à qui tout réussissait, et qui a décidé de lui-même, dans un esprit de renoncement inattendu, de se couper du monde pour aller vivre en ermite dans le désert du Hoggar, au milieu des populations locales. Dufaux décrit assez bien les relations entre le père de Foucauld et les autochtones, s'attirant l'amitié des uns et la méfiance des autres. Se décrivant lui-même comme le "frère universel", Charles de Foucauld savait se faire aimer de tous, sans jamais manifester une réprobation autre que pour la haine qui pouvait animer certains de ses invités, français comme touaregs. Mais jamais il ne s'oppose à l'individu lui-même, juste aux sentiments noirs qui l'agitent. En cela, je trouve que Dufaux atteint assez bien son but et sait nous attacher à la sagesse de cet homme au caractère exceptionnel. On pourra toutefois regretter qu'il gomme ou ignore (peut-être honnêtement) certains aspects de la vie du père de Foucauld. Il le décrit notamment comme très apolitique, ce qui est en partie vrai. Cela dit, s'il s'oppose évidemment à la colonisation agressive d'un Jules Ferry et Gambetta, il soutenait pour autant largement la mission civilisatrice de l'armée française, ce que le scénario n'aborde que très peu et de manière assez légère, probablement pour éviter un débat potentiellement clivant (sur les potentiels bienfaits d'une certaine colonisation française au Maghreb). On le comprend, mais le sujet aurait pourtant mérité d'être abordé. Dufaux préfère s'attarder sur les tourments intérieurs de Foucauld, et notamment son rejet de lui-même, qui confine parfois à l'ambivalence. Il s'abaisse au plus bas, mais certaines lignes de dialogues, trop ou pas assez explicites, semblent nous le montrer refusant de renier sa jeunesse festive à l'excès. Or, tout dans les écrits du saint montre qu'il avait plus que radicalement tourné cette page, et ne se reconnaissait pas dans ce jeune militaire insouciant et dragueur évoqué en début d'album. De même, si on comprend bien la volonté de l'auteur, ce dernier a parfois tendance à extrapoler légèrement les propos du père de Foucauld, lui conférant un caractère très œcuménique, trop moderne pour refléter la réalité de sa mentalité. Être proche des autres religions et les accueillir sans distinction, oui, mais l'ermite a toujours affirmé haut et fort son désir de convertir les âmes. Ici, il semble parfois témoigner d'un respect qui exclut la conversion (quoiqu'il signale sa volonté au détour d'une ligne de dialogue). Attention, ces remarques sont celles d'un lecteur qui connaît assez bien le personnage historique dont il est question ici, je ne dis pas que ces points de détails choqueront un lecteur novice, qui ne connaît pas outre mesure Charles de Foucauld. Et malgré les quelques approximations ou atténuations que j'ai signalées ci-dessus, je dois dire que le travail de synthèse de Dufaux est excellent. Il sait résumer toutes les grandes lignes de la vie du père de Foucauld en 64 pages de manière exhaustive, sans qu'on ait l'impression qu'il saute du coq à l'âne en allant d'une péripétie à l'autre. Ici, la narration est claire et concise, créant un récit prenant doté de personnages attachants. Le dessin de Jamar, lui, est équivalent à son travail sur Vincent - Un saint au temps des mousquetaires. Peut-être un peu statique, il est toutefois très beau et complet, bénéficiant en outre d'une mise en couleur qui lui fait honneur. Le trait réaliste sait donner vie aux personnages comme il convient de le faire, et c'est un plaisir de regarder ces pages colorées et vives. Bref, donc une biographie qui semble assez complète, malgré quelques absences narratives, probablement due à un nombre de pages trop limité pour aborder tous les débats qui auraient pu l'être. C'est agréable à lire, informatif, et probablement efficace pour quelqu'un qui ne connaîtrait pas (ou peu) la vie du père de Foucauld.