Bon ça ne fait que peu de temps que j'ai lu cette BD, donc désolé pour les avis précédents que je sent emplis de nostalgie, mais j'ai trouvé cela juste moyen.
Ceci dit c'est vrai que certains gags enfantins fonctionnent bien et que dans l'ensemble c'est un travail soigné, tous les éléments d'une enquête menée tambour battant sont présents, c'est une aventure assez rythmée.
Le monde dépaysant de Zoolande nous ramène le temps d'une lecture vers notre enfance, ça fait du bien...
Au niveau dessins et couleurs c'est là que cela pèche, on sent le coup de vieux pris par cette BD, Spooky a eu le mot juste: c'est suranné.
Finalement mon avis est bien moins sévère que ce que je pensais en commençant à l'écrire, comme quoi le temps ne fait rien à l'affaire, une bonne BD garde son charme avec les années. Une lecture vivement recommandée aux plus jeunes!
J'avais vraiment beaucoup aimé le premier tome et j'attendais avec impatience le deuxième depuis de nombreuses années. Trop d'impatience peut-être. En effet, je suis terriblement déçu par le tome 2: le dessin n'est plus aussi beau (mais est pas trop mal tout de même) mais surtout le scénario est très faible. Il ne se passe quasiment rien, il n'y a pas d'intrigue. L'univers mit en place dans le premier n'est pas du tout exploité. Je trouve ça dommage.
J'ai vraiment l'impression que Delcourt a sorti ce tome 2 pour répondre aux nombreuses demandes des lecteurs qui voulaient une fin à l'histoire, mais n'a pas fait beaucoup d'efforts sur le scénario.
J'ai tout de même mis un 3/5 car le premier tome vaut vraiment la peine d'être lu pour l'ambiance et le dessin/design magnifique du couple Cassegrain/Blanchard. Ce qui fait remonter un peu ma note.
Il y a déjà des futurs tomes de planifier. Peut-être mettront-ils moins de temps à sortir et seront-ils servis par un scénario plus à la hauteur? Je garde un petit espoir.
Eh bien ! On peut dire que la collection Expresso semble prometteuse. Après le superbe Salvatore de De Crécy et quelques rééditions de séries assez prestigieuses, c'est au tour Grégory Mardon (l'auteur entre autres de Vagues à l'âme) d'inaugurer une série assez particulière.
Le propos de l'homme invisible est finalement plutôt anecdotique. Un petit délire au début (Jean-Pierre qui s'imagine avoir un réel super-pouvoir) est un peu confondant, mais finalement ce bonhomme est juste peu remarquable, aussi banal que vous et moi (enfin j'en sais rien, peut-être que tout le monde se retourne pour vous mater, hein ^__^). L'histoire enchaîne rapidement sur Bérénice, la jolie kinésithérapeuthe dotée d'avantages remarquables et la personne avec qui elle vit, un homme paralysé et très, très aigri, qui élève la méchanceté au rang d'art. C'est bien sur leur relation, aussi particulière que terrible, que porte la grande majorité de l'album. Elle apparaît comme à la fois outrée et pourtant crédible. Une chose est sûre, elle est réellement dérangeante. On en gigote sur son fauteuil tellement on a envie de réagir.
Par contre à la fin du tome je n'ai pas compris l'intérêt de certains passages : la pseudo invisibilité du début, certes amusante, mais dont on n'entend plus reparler; le pote de Jean-Pierre, qui sert de prétexte et de faire-valoir mais qui pour l'instant n'a pas de vrai rôle...
Bref, cet album m'a bien plu, mais il reste encore assez étrange, et dérangeant. A relire, sans doute. Et le tome 2 donnera certainement une direction plus marquée.
J'oubliais : mention spéciale pour le délire gentiment érotique, pages 48 et suivantes, dont la forme n'est pas sans rappeler la scène d'Hable Con Ella -- le film d'Almodóvar -- où un homme visite un paysage à la fois familier et mystérieux, et pénètre dans une caverne... Hem ! Bref. :)
On rentre dans cet album comme dans du beurre... avec une légerété qui tranche avec le caractère sordide de certaines situations (dès les premières pages, un homme meurt bouffé par un cochon...). L’humour est tendre, la dérision permanente. Le dessin de Balez est agréable. Un peu trop simple par moments, je trouve, mais élégant. J’avoue avoir trouvé le ton des premières pages pas assez réaliste. Le héros me semblait trop peu marqué par la mort de son père. La suite de l’album sonne plus juste à ce niveau-là et donne des explications concernant cette apparente insensibilité. Cela dit, si cet album qui ne manque pas de charmes est plaisant à lire, j’ai trouvé l’intrigue un peu trop légère, comme dans « Le village qui s’amenuise », il manque à mon sens un vrai climax.
Probablement le bouquin fondateur de l'oeuvre de Lewis Trondheim. Ne respectant pas le dogme qui veut que l'on sache parfaitement maitriser le dessin et ses techniques avant de commencer ses premières BD, Lewis se lance dans l'aventure, hésitant, et utilisant même ces hésitations comme sujet de ses premières pages: il n'est pas très courant de faire partager ses doutes et ses appréhensions (Larcenet le fait également chez Les rêveurs) au lecteur et je trouve que c'est un signe d'humilité particulièrement touchant.
Sans vouloir tirer sur l'ambulance, force est de reconnaitre que Lewis a raison: son dessin n'est effectivement pas toujours au niveau ni exempt de tout reproche mais gagne en assurance au gré des pages; ce n'est ceci dit pas l'attrait principal de ce bouquin qui, souvent drôle nous fait suivre un bout de la vie de l'auteur et des ses amis de L'association. C'est pas d'un intérêt toujours transcendant mais ça sort clairement du lot, même plusieurs années après.
Le scénario de cette BD est fouillé, il y a des pistes multiples et c'est bien fait. En même temps je trouve qu'un seul album ça fait court pour raconter cette histoire, dommage...
Par exemple ce qui hante Simon au début du récit a été bien vite expédié selon moi. Autre chose: la tournure que prend l'histoire de Jeanne et Benavidez en deux ou trois pages me paraît traité de façon un peu rapide, difficile pour moi de croire à une telle évolution des personnages (Benavidez surtout!) en si peu de temps.
Les dessins de Risso, d'une manière générale ils me plaisent, son style a le mérite d'être assez unique et si je pense qu'ils sont de qualité différente selon ses oeuvres, j'avoue que là c'est d'une grande beauté. Un noir et blanc littéralement éclatant.
Dans l'ensemble j'ai apprécié cet album mais j'aurais aimé que certains évènements aient un développement amené avec plus de douceur. Ce qui me pousse à dire qu'une telle histoire aurait mérité un tome de plus, cela lui aurait donné plus d'ampleur et de profondeur. Une lecture agréable quand même.
Pas facile de s'attaquer à la marine et au XVIIIème siècle quand on passe après Les Passagers du vent ou Le passage de Vénus, deux très belles réussites du genre. Et pourtant, sans proposer un chef d'oeuvre pour autant, les auteurs réussissent leur pari en consacrant quasi-exclusivement leur premier tome à la vie des marins sur ces bateaux, alors que les oeuvres précédentes proposaient toutes des passages à terre, plus ou moins longs.
Ce parti-pris fonctionne plutôt bien même si j'ai peur que l'absence de changement de décor vienne à lasser un peu si le deuxième tome continue dans cette veine. Car malgré l'intrigue policière qui rajoute un peu de piment à l'ensemble, on reste quand même très loin de la grande aventure maritime d'un Moby Dick ou d'un "20 000 lieues sous les mers": ici pas de chasse à une baleine mythique ni d'attaque de céphalopode géant, tout reste très réaliste et un poil redondant. Ca ne porte pas à préjudice sur un tome mais il faut voir ce que ça donne par la suite. Une suite que je lirai avec plaisir et curiosité toutefois.
Je ne reviendrai pas sur le dessin de Manara (qui est ici en couleur) que je trouve sublime. La ligne est ici encore plus travaillée pour rendre des personnages plus réels dans un récit avec une très forte base historique. Du coup les protagonistes gagnent en profondeur et les émotions sont plus lisibles.
On y voit que Manara là où il sait si bien rendre le plaisir sur le visage de ses personnages, sait aussi y dépeindre la souffrance, notamment lors de la scène de viol de la jeune espagnole. Chose à priori rare chez Manara, l’acte sexuel dessiné ici est une douleur sans jouissance du protagoniste féminin.
Par ailleurs, on sent le dessin un minimum documenté (navires, paysages, villes…) qui renforce le côté bd historique.
Le scénario tient la route, mais je lui reproche un peu son manque de profondeur sur les faits liés au débarquement des anglais en Argentine et le combat avec les espagnoles. Beaucoup de thèmes sont abordés : les combats entre les différentes loges de la franc-maçonnerie, l’esclavage, l’assassinat en masse du peuple argentin et des tribus, mais ça reste un survol en marge de l’intrigue qui fait avancer cette bd et je trouve ça un peu dommage.
Cette intrigue d’ailleurs est, somme toute, une histoire d’amour banale, que Pratt place très habilement dans ce contexte historique. Mais ça fonctionne, et on suit ça avec un certain intérêt.
J'ai été un tantinet déçu par "Nomad", peut-être parce que j'en attendais trop vu le talent des deux auteurs. Mais j'avais oublié que c'était pour ainsi dire quasiment la première BD de ce fameux couple après l'essai western de "Reflets perdus". Et c'est vrai que, sur le début, ça se voit un peu: l'intrigue, malgré un canevas de départ cyber-punk super séduisant, a du mal à démarrer. Les dessins sont un peu hésitants mais il faut reconnaitre qu'ils sont en constante amélioration au gré des tomes, et deviennent franchement séduisants sur la fin.
Sur l'histoire proprement dite, pas grand chose de plus à dire si ce n'est souligner l'originalité du projet et du sujet pour l'époque. Le Nomad, manipulé et quasiment lobotomisé par l'armée est un personnage d'un grand intérêt et d'une grande complexité, notamment lorsqu'il perd les "entités" qu'il a en lui. La transition du doux agneau vers un super dur à la Vin Diesel a de quoi surprendre mais elle prend tout son sens quand la quête finale aboutit enfin. La fin de ces cinq tomes est en effet extrêmement intelligente tout en évitant le manichéisme facile, chose toujours appréciable.
Je m’intéresse à Manara depuis peu de temps (peut être une hausse hormonale à l’approche de la trentaine ?) et j’ai commencé par Le Parfum de L’Invisible (et El Gaucho, mais ce n’est pas le sujet ici).
La première chose qui frappe chez Manara, c’est la beauté des femmes qu’il dessine.
Elles sont superbes et ont ne s’en lasse pas de les contempler. D’autant plus que Manara nous les livre sous toutes les coutures, leurs anatomies tout en rondeur et courbes des plus harmonieuses nous devient aussi familière qu’un anus artificiel pour un proctologue.
Si je devais les qualifier d’un adjectif, je dirais que les femmes de Manara sont gourmandes. En voyant leurs visages, on y lit la gourmandise.
Ce qui est étonnant, c’est que ses personnages masculins quant à eux sont, d’une manière générale, assez laids (au sens physique du terme, pas graphiquement).
Là où ça pêche un peu, c’est dans le scénario. Ce n’est pas d’une finesse et d’une originalité débordante. Mais ç’est assez habile pour mener l’histoire de bout en bout sans anicroches.
De toute façon, je crois qu’un Manara, quand il scénarise lui-même, se lit d’abord pour ses femmes…
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Chaminou
Bon ça ne fait que peu de temps que j'ai lu cette BD, donc désolé pour les avis précédents que je sent emplis de nostalgie, mais j'ai trouvé cela juste moyen. Ceci dit c'est vrai que certains gags enfantins fonctionnent bien et que dans l'ensemble c'est un travail soigné, tous les éléments d'une enquête menée tambour battant sont présents, c'est une aventure assez rythmée. Le monde dépaysant de Zoolande nous ramène le temps d'une lecture vers notre enfance, ça fait du bien... Au niveau dessins et couleurs c'est là que cela pèche, on sent le coup de vieux pris par cette BD, Spooky a eu le mot juste: c'est suranné. Finalement mon avis est bien moins sévère que ce que je pensais en commençant à l'écrire, comme quoi le temps ne fait rien à l'affaire, une bonne BD garde son charme avec les années. Une lecture vivement recommandée aux plus jeunes!
Tao Bang
J'avais vraiment beaucoup aimé le premier tome et j'attendais avec impatience le deuxième depuis de nombreuses années. Trop d'impatience peut-être. En effet, je suis terriblement déçu par le tome 2: le dessin n'est plus aussi beau (mais est pas trop mal tout de même) mais surtout le scénario est très faible. Il ne se passe quasiment rien, il n'y a pas d'intrigue. L'univers mit en place dans le premier n'est pas du tout exploité. Je trouve ça dommage. J'ai vraiment l'impression que Delcourt a sorti ce tome 2 pour répondre aux nombreuses demandes des lecteurs qui voulaient une fin à l'histoire, mais n'a pas fait beaucoup d'efforts sur le scénario. J'ai tout de même mis un 3/5 car le premier tome vaut vraiment la peine d'être lu pour l'ambiance et le dessin/design magnifique du couple Cassegrain/Blanchard. Ce qui fait remonter un peu ma note. Il y a déjà des futurs tomes de planifier. Peut-être mettront-ils moins de temps à sortir et seront-ils servis par un scénario plus à la hauteur? Je garde un petit espoir.
Incognito
Eh bien ! On peut dire que la collection Expresso semble prometteuse. Après le superbe Salvatore de De Crécy et quelques rééditions de séries assez prestigieuses, c'est au tour Grégory Mardon (l'auteur entre autres de Vagues à l'âme) d'inaugurer une série assez particulière. Le propos de l'homme invisible est finalement plutôt anecdotique. Un petit délire au début (Jean-Pierre qui s'imagine avoir un réel super-pouvoir) est un peu confondant, mais finalement ce bonhomme est juste peu remarquable, aussi banal que vous et moi (enfin j'en sais rien, peut-être que tout le monde se retourne pour vous mater, hein ^__^). L'histoire enchaîne rapidement sur Bérénice, la jolie kinésithérapeuthe dotée d'avantages remarquables et la personne avec qui elle vit, un homme paralysé et très, très aigri, qui élève la méchanceté au rang d'art. C'est bien sur leur relation, aussi particulière que terrible, que porte la grande majorité de l'album. Elle apparaît comme à la fois outrée et pourtant crédible. Une chose est sûre, elle est réellement dérangeante. On en gigote sur son fauteuil tellement on a envie de réagir. Par contre à la fin du tome je n'ai pas compris l'intérêt de certains passages : la pseudo invisibilité du début, certes amusante, mais dont on n'entend plus reparler; le pote de Jean-Pierre, qui sert de prétexte et de faire-valoir mais qui pour l'instant n'a pas de vrai rôle... Bref, cet album m'a bien plu, mais il reste encore assez étrange, et dérangeant. A relire, sans doute. Et le tome 2 donnera certainement une direction plus marquée. J'oubliais : mention spéciale pour le délire gentiment érotique, pages 48 et suivantes, dont la forme n'est pas sans rappeler la scène d'Hable Con Ella -- le film d'Almodóvar -- où un homme visite un paysage à la fois familier et mystérieux, et pénètre dans une caverne... Hem ! Bref. :)
Charmes fous
On rentre dans cet album comme dans du beurre... avec une légerété qui tranche avec le caractère sordide de certaines situations (dès les premières pages, un homme meurt bouffé par un cochon...). L’humour est tendre, la dérision permanente. Le dessin de Balez est agréable. Un peu trop simple par moments, je trouve, mais élégant. J’avoue avoir trouvé le ton des premières pages pas assez réaliste. Le héros me semblait trop peu marqué par la mort de son père. La suite de l’album sonne plus juste à ce niveau-là et donne des explications concernant cette apparente insensibilité. Cela dit, si cet album qui ne manque pas de charmes est plaisant à lire, j’ai trouvé l’intrigue un peu trop légère, comme dans « Le village qui s’amenuise », il manque à mon sens un vrai climax.
Approximativement
Probablement le bouquin fondateur de l'oeuvre de Lewis Trondheim. Ne respectant pas le dogme qui veut que l'on sache parfaitement maitriser le dessin et ses techniques avant de commencer ses premières BD, Lewis se lance dans l'aventure, hésitant, et utilisant même ces hésitations comme sujet de ses premières pages: il n'est pas très courant de faire partager ses doutes et ses appréhensions (Larcenet le fait également chez Les rêveurs) au lecteur et je trouve que c'est un signe d'humilité particulièrement touchant. Sans vouloir tirer sur l'ambulance, force est de reconnaitre que Lewis a raison: son dessin n'est effectivement pas toujours au niveau ni exempt de tout reproche mais gagne en assurance au gré des pages; ce n'est ceci dit pas l'attrait principal de ce bouquin qui, souvent drôle nous fait suivre un bout de la vie de l'auteur et des ses amis de L'association. C'est pas d'un intérêt toujours transcendant mais ça sort clairement du lot, même plusieurs années après.
Simon - Une aventure américaine
Le scénario de cette BD est fouillé, il y a des pistes multiples et c'est bien fait. En même temps je trouve qu'un seul album ça fait court pour raconter cette histoire, dommage... Par exemple ce qui hante Simon au début du récit a été bien vite expédié selon moi. Autre chose: la tournure que prend l'histoire de Jeanne et Benavidez en deux ou trois pages me paraît traité de façon un peu rapide, difficile pour moi de croire à une telle évolution des personnages (Benavidez surtout!) en si peu de temps. Les dessins de Risso, d'une manière générale ils me plaisent, son style a le mérite d'être assez unique et si je pense qu'ils sont de qualité différente selon ses oeuvres, j'avoue que là c'est d'une grande beauté. Un noir et blanc littéralement éclatant. Dans l'ensemble j'ai apprécié cet album mais j'aurais aimé que certains évènements aient un développement amené avec plus de douceur. Ce qui me pousse à dire qu'une telle histoire aurait mérité un tome de plus, cela lui aurait donné plus d'ampleur et de profondeur. Une lecture agréable quand même.
H.M.S.
Pas facile de s'attaquer à la marine et au XVIIIème siècle quand on passe après Les Passagers du vent ou Le passage de Vénus, deux très belles réussites du genre. Et pourtant, sans proposer un chef d'oeuvre pour autant, les auteurs réussissent leur pari en consacrant quasi-exclusivement leur premier tome à la vie des marins sur ces bateaux, alors que les oeuvres précédentes proposaient toutes des passages à terre, plus ou moins longs. Ce parti-pris fonctionne plutôt bien même si j'ai peur que l'absence de changement de décor vienne à lasser un peu si le deuxième tome continue dans cette veine. Car malgré l'intrigue policière qui rajoute un peu de piment à l'ensemble, on reste quand même très loin de la grande aventure maritime d'un Moby Dick ou d'un "20 000 lieues sous les mers": ici pas de chasse à une baleine mythique ni d'attaque de céphalopode géant, tout reste très réaliste et un poil redondant. Ca ne porte pas à préjudice sur un tome mais il faut voir ce que ça donne par la suite. Une suite que je lirai avec plaisir et curiosité toutefois.
El Gaucho
Je ne reviendrai pas sur le dessin de Manara (qui est ici en couleur) que je trouve sublime. La ligne est ici encore plus travaillée pour rendre des personnages plus réels dans un récit avec une très forte base historique. Du coup les protagonistes gagnent en profondeur et les émotions sont plus lisibles. On y voit que Manara là où il sait si bien rendre le plaisir sur le visage de ses personnages, sait aussi y dépeindre la souffrance, notamment lors de la scène de viol de la jeune espagnole. Chose à priori rare chez Manara, l’acte sexuel dessiné ici est une douleur sans jouissance du protagoniste féminin. Par ailleurs, on sent le dessin un minimum documenté (navires, paysages, villes…) qui renforce le côté bd historique. Le scénario tient la route, mais je lui reproche un peu son manque de profondeur sur les faits liés au débarquement des anglais en Argentine et le combat avec les espagnoles. Beaucoup de thèmes sont abordés : les combats entre les différentes loges de la franc-maçonnerie, l’esclavage, l’assassinat en masse du peuple argentin et des tribus, mais ça reste un survol en marge de l’intrigue qui fait avancer cette bd et je trouve ça un peu dommage. Cette intrigue d’ailleurs est, somme toute, une histoire d’amour banale, que Pratt place très habilement dans ce contexte historique. Mais ça fonctionne, et on suit ça avec un certain intérêt.
Nomad
J'ai été un tantinet déçu par "Nomad", peut-être parce que j'en attendais trop vu le talent des deux auteurs. Mais j'avais oublié que c'était pour ainsi dire quasiment la première BD de ce fameux couple après l'essai western de "Reflets perdus". Et c'est vrai que, sur le début, ça se voit un peu: l'intrigue, malgré un canevas de départ cyber-punk super séduisant, a du mal à démarrer. Les dessins sont un peu hésitants mais il faut reconnaitre qu'ils sont en constante amélioration au gré des tomes, et deviennent franchement séduisants sur la fin. Sur l'histoire proprement dite, pas grand chose de plus à dire si ce n'est souligner l'originalité du projet et du sujet pour l'époque. Le Nomad, manipulé et quasiment lobotomisé par l'armée est un personnage d'un grand intérêt et d'une grande complexité, notamment lorsqu'il perd les "entités" qu'il a en lui. La transition du doux agneau vers un super dur à la Vin Diesel a de quoi surprendre mais elle prend tout son sens quand la quête finale aboutit enfin. La fin de ces cinq tomes est en effet extrêmement intelligente tout en évitant le manichéisme facile, chose toujours appréciable.
Le Parfum de l'Invisible
Je m’intéresse à Manara depuis peu de temps (peut être une hausse hormonale à l’approche de la trentaine ?) et j’ai commencé par Le Parfum de L’Invisible (et El Gaucho, mais ce n’est pas le sujet ici). La première chose qui frappe chez Manara, c’est la beauté des femmes qu’il dessine. Elles sont superbes et ont ne s’en lasse pas de les contempler. D’autant plus que Manara nous les livre sous toutes les coutures, leurs anatomies tout en rondeur et courbes des plus harmonieuses nous devient aussi familière qu’un anus artificiel pour un proctologue. Si je devais les qualifier d’un adjectif, je dirais que les femmes de Manara sont gourmandes. En voyant leurs visages, on y lit la gourmandise. Ce qui est étonnant, c’est que ses personnages masculins quant à eux sont, d’une manière générale, assez laids (au sens physique du terme, pas graphiquement). Là où ça pêche un peu, c’est dans le scénario. Ce n’est pas d’une finesse et d’une originalité débordante. Mais ç’est assez habile pour mener l’histoire de bout en bout sans anicroches. De toute façon, je crois qu’un Manara, quand il scénarise lui-même, se lit d’abord pour ses femmes…