Un peu déçu par ce one-shot. J'avais adoré 'Championzé - Une histoire de Battling Siki' du même duo d'auteurs et qui portait aussi sur un boxeur français issu des colonies. Je pensais que j'allais avoir le même sentiment pour cet album et au final je ne le trouve que sympathique.
On fait beaucoup d'aller-retour dans ce récit parce que tout en suivant le parcours de Young Perez, on suit parallèlement son incarcération dans le camp de concentration d'Auschwitz. Si la partie se passant durant la seconde guerre mondiale est bien faite, c'est le reste qui m'a moins marqué. J'ai eu l'impression qu'on survolait trop rapidement le reste de la vie de Young. Il y a plein de passages de sa vie qu’on ne voit pas. On dirait presque que tout ce qu'il a fait dans sa vie c'est de gagner un championnat et ensuite d'être victime des nazis. Ça se laisse lire sans problème, mais c'est pas aussi bien fait que Championzé d'où une déception en ce qui me concerne.
Dommage parce que le dessin du regretté Eddy Vaccaro est toujours aussi bon.
Je trouve que cette série se différencie agréablement de ce qu’il m’a été donné de lire dans le genre « manga romantique ». En effet, plutôt que de nous raconter une histoire d’amour en devenir, l’autrice nous dresse le portrait d’une jeune femme qui sombre peu à peu malgré sa volonté de rebondir. Econduite par son fiancé, elle s’installe à Tokyo chez une vague connaissance… mais ce ne sera que pour tomber encore plus bas ! Bon, je suppose que les prochains tomes la verront se reconstruire progressivement mais jusqu’à présent, c’est un récit triste et sombre qui nous est proposé.
Et j’ai plutôt bien aimé. Mon seul reproche ira au caractère assez moralisateur du récit puisqu’on peut voir dans les malheurs de l’héroïne une conséquence de sa trop grande légèreté (notamment en matière de relation sexuelle), ce qui me dérange un peu. Mais le personnage est attachant, ses choix, même malheureux, sont compréhensibles et j’en suis rapidement venu à espérer qu’elle puisse rebondir.
Le dessin de Yoko Nemu est assez fin. On retrouve les grandes lignes directrices du genre manga (peu de décors, gauffrier éclaté pour pouvoir remplir une page avec peu de dessins, pensées des personnages étalées sur plusieurs cases pour en cacher la banalité, etc…) mais c’est agréable et facile à lire.
Je vais en tous les cas continuer à suivre cette série. D’autant plus qu’elle est annoncée en 4 tomes, ce qui est assez court dans ce créneau.
Cette série participe à la réhabilitation d'une pionnière quasi inconnue jusque là. Les auteurs ont voulu expliquer à travers ce docu BD juste avant Paris 2024 que l'égalité dans le sport ne s'est pas faite tout seul.
Alice Milliat a dû lutter contre les préjugés mais aussi contre des hommes puissants au sein des organisations sportives naissantes pour imposer une évidence : une femme possède le même potentiel sportif qu'un homme et sa place dans les compétitions est aussi légitime.
Comme le montre certains rappels du livre le chemin pour en arriver là fut long et difficile dans ce milieu hyper sexiste. D'ailleurs tout n'est pas encore au beau fixe quand on entend certaines déclarations de hauts responsables sportifs.
La structure de la série répond aux standards de la collection avec une partie docu en courts chapitres illustrés par quelques planches de BD.
Je suis grand amateur de tous les sports mais la partie documentaire m'a appris beaucoup de choses.
Le scénario est assez simple qui déroule de façon chronologique les avancées d'Alice malgré les embuches sociétales ou au sein du mouvement sportif masculin. Cela peut amener à une lecture assez aride par moment car plusieurs idées forces se croisent.
J'ai vraiment aimé tous les rappels sur les tenues des sportives et les idées que ces remarques renvoyaient sur la représentation masculine du rôle de la femme dans un monde d'homme.
La partie BD est juste une bonne illustration des éléments de documentation sans apporter un grand plus sauf à permettre de passer d'un chapitre à l'autre de façon agréable.
Je trouve que le choix du suivi d'une interview entre Alice et un journaliste de l'Auto ne favorise pas trop le dynamisme. Le graphisme de Chandre fait le travail mais sans plus à mon goût.
De plus je trouve que la mise en couleur utilise trop les tons bruns/marrons.
Une série intéressante à un an des JO surtout pour réhabiliter le nom d'Alice Milliat, une grande dame qui a fait vivre l'esprit sportif comme il devrait toujours être.
2.5
Le premier chapitre ne donne vraiment pas envie de lire la suite. Alors c'est le récit d'un garçon et d'une fille qui ont été mélangé par erreur à la naissance (ne me demandez pas comment c'est possible, surtout qu'en plus une des mamans s'est fait dire le sexe de son bébé lorsqu'il est sorti de son ventre !) et des années plus tard les deux familles apprennent la vérité et les parents décident de les fiancer ! Alors notre héros qui aime une autre fille s'en va au rendez-vous bien triste et en chemin il va rencontrer une autre fille qui est triste parce qu'elle va se faire fiancer (ah oui et aussi il lui touche les seins par accident) alors ils font des photos pour faire croire qu'elle a déjà un copain, mais pas de bol son fiancé c'est le héros !
Bref, un chapitre bien cliché si on a déjà lu des comédies romantiques harem et dont les situations sont exaspérantes. Cela s'améliore un peu par la suite. Il y a des moments qui m'ont fait sourire même si l'humour est un peu stéréotypé (la fille de riche ne comprend rien à la vraie vie) et le dessin est correct. Mais en même temps les personnages sont quelconques et je me fiche un peu de savoir laquelle des trois héroïnes (dont sa petite sœur pas liée par le sang !) il va choisir. J'ai lu les 7 premiers tomes et il n'y a rien qui me donne envie de lire la suite, surtout que ça semble parti pour durer 25-30 tomes. C'est le genre de manga qui me divertit un peu, mais sans plus.
Au final, le plus intéressant est que c'est un manga harem fait par une autrice et on peut s'amuser à voir les différences entre des mangas du même genre fait par des hommes. Par exemple, les trois filles ont une bonne relation entre elles au lieu de passer leur temps à se battre pour un mec. On se demande pourquoi !
Je ne sais pas si je dois voir le verre à moitié plein ou à moitié vide.
Le portrait de deux femmes, Trista, une quinquagénaire dans la mouise côté boulot et cœur, et Hildy, une femme d'un âge très avancé, entourée de ses deux chats et toujours la clope au bec. Deux personnages qui ont du caractère.
Hildy fait partie de la G.I.L.T., la guilde des temporalistes indépendantes. Une organisation qui a le pouvoir de retourner dans le passé.
Trista va faire la connaissance de Hildy en devenant son aide à domicile, mais celle-ci vit dans un hôtel bien particulier, il a la particularité de posséder des portails temporels. Hildy va retourner en 1973 pour modifier un évènement de son passé et y emmener Trista par accident, mais c'est contre les règles de la guilde et cela risque d'avoir des conséquences imprévisibles sur les deux espaces temps.
Une narration au rythme soutenu avec les nombreux allers-retours entre 2017 et 1973. Un récit féministe qui permet de voir l'évolution des conditions des femmes entre les deux périodes et sur les relations humaines au travers plusieurs amitiés, sans oublier la vieillesse. L'humour est présent, surtout grâce à la causticité de Hildy.
Des situations cocasses, de nombreux rebondissements mais aussi des situations manquants de crédibilité qui ont chiffoné ma lecture.
Une couverture peu avenante, mais le contenu est plus agréable à regarder, Mauricet propose un style très comics dans le trait et la colorisation.
Un bon point pour la mise en page.
Un 3 étoiles pour séparer le contenu et le vide du verre, match nul.
Un comics recommandable qui fait le job, celui de passer un bon moment de détente.
Une trilogie honnête et qui ne se prend pas au sérieux. J’ai passé un bon moment de lecture même si je n’y adhère pas complètement.
L’histoire se passe dans un trou perdu des US et est animée par des personnages peu charismatiques mais décalés et hauts en couleurs. Une intrigue simple, nos 2 héros (?) tombent en panne dans un bled paumé et vont chahuter la vie du petit monde local (flics débiles, communautés de redneck ou nazi …).
Pour peu que l’on ne soit pas allergique au genre série B (voir plus ici), on se laisse facilement bercer par ce scénario rempli d’actions et de références, la narration est très cinématographique. A lire sous fond de musique Métal.
Une respiration dans la production de Fabien Bedouel, d’habitude très sérieuse. Là il s’essaie à un univers plus burlesque. J’ai trouvé son trait moins froid mais toujours trop rectiligne à mon goût, cependant il se révèle efficace et d’une visibilité à toute épreuve.
Le dernier tome m’a un peu déçu, il fait un peu trop dans la surenchère à mes yeux. Mais ça n’enlève pas le charme de ce délire assumé, lecture détente.
Les couleurs chatoyantes, pour ne pas dire sursaturées, de cet album ne laissent, je pense, pas indifférent. Moi, en tout cas, ça ne m'a pas laissé indifférent. C'est un parti-pris qui probablement laissera d'emblée sur la touche les amateurs de colorisations réalistes. ici, on sent clairement que le propos va déborder le cadre du strict quotidien.
Et de fait, au premier tiers de cette histoire qui semble appuyée sur des souvenirs d'enfance visiblement un brin traumatiques, le scénario tourne rapidement au trip hallucinogène à base de champignons, ce qui permet un recul tout en créant des possibilités métaphoriques plus souples. On est donc embarqué dans ce récit énigmatique sans douleur et jusqu'au bout. Il faut dire que ça se lit vite, cette BD comportant de nombreuses pages sans le moindre texte. Du coup, la narration graphique prend le relais sans peine. C'est réellement bien foutu.
Maintenant, il n'y a pas vraiment de mystère autour du sens global, même si, encore une fois, il y a tout de même ce petit fil rouge qui vous tient un minimum en haleine. Mais on comprend rapidement les "enjeux" et la fin est très claire : on a affaire à une histoire de passage à l'âge adulte, grosso modo.
Au final, on a une BD plaisante, agréable, facile, qui manque peut-être d'un battement plus soutenu. Un peu comme chez Charles Burn, qui imprègne ses BD d'un soupçon de fantastique, Simon Bournel-Bosson se livre à cet exercice en versant quant à lui cette larme de poésie qui colle si bien à l'ambiance graphique.
Décidément, je reste hermétique à la poésie de Grégory Panaccione. Peu marqué par Quelqu'un à qui parler, j’ai voulu retenter une autre adaptation de roman par cet auteur, alléché par les avis existants, et je suis ressorti sur la même impression mitigée.
Pourtant l’album avait tout pour me plaire, j’adore ce genre d’histoire qui philosophe sur la vie et la mort, mais ce récit est trop abstrait pour moi, trop « métaphysique », pour citer l’éditeur. J’ai passé un agréable moment de lecture, c’est relaxant, c’est bien dessiné et mis en couleur. Mais la fin m’a laissé dubitatif, et de manière générale je ne suis pas sûr d’avoir compris où l’auteur voulait en venir.
Je conclus sur la même phrase que pour Quelqu'un à qui parler : Une lecture agréable, mais peu marquante en ce qui me concerne.
Le duo Filippi & Camboni réchauffent un peu la (très bonne) soupe de Gargouilles pour rappeler Grégoire et sa soeur à notre bon souvenir.
Filippi a fait vieillir un Grégoire réticent à utiliser sa magie au contraire de sa soeur. L'auteur en profite pour introduire des thèmes ados comme le positionnement des ados dans une séparation des parents ou les premiers émois sentimentaux.
Le schéma est un peu répétitif avec une belle ado en désarroi qui se trouve par hasard aux portes d'un monde magique. Grégoire intervient pour l'aider à résoudre ce qu'elle ne comprend pas et elle se sert bien fort dans ses bras en guise de récompense. Cela a beaucoup de rythme, c'est bien plus soft que Gargouilles dans les combats (et même dans la sexualité) et j'ai trouvé cela très mignon.
Le déroulement des rebondissements est sans grande surprise et le récit est un plaisir des yeux avec le graphisme de Camboni.
Ce dernier s'est fait une spécialité des paysages panoramiques avec une exubérance végétale et animale prononcée. Comme pour ses Mickey il nous fait voyager dans des mondes où air, eau et terre n'obéissent pas à la logique commune. Cela fourmille de détails envoûtants qui me plaisent beaucoup.
Une lecture agréable même si les ressors sont assez prévisibles pour les lecteurs-rices de Gargouilles.
L’album se laisse lire, pas de soucis, mais j’en suis sorti légèrement frustré.
La faute sans doute à un parti pris bancal. En effet, j’ai trouvé étrange le mélange de la partie purement historique, lorsque nous suivons des sous-mariniers allemands pendant la seconde guerre mondiale, et d’autres passages beaucoup moins réalistes.
Si les flash-backs sur la jeunesse du héros passent bien, expliquant en plus comment il s’était retrouvé dans cet U-Boot, tous les passages où intervient le phoque, qui parle (caractéristique que seul le héros saisit), et certains rêves du héros, sont un peu décalés, sur le fond et sur la forme.
Certes, tout ça illustre les frustrations, les angoisses, mais aussi l’ennui ressentis par cet homme, dans ce huis-clos prolongé, avec un côté allégorique ou onirique pas forcément inintéressant. Mais cela manque un peu de liant, et on ne sait pas trop sur quel pied danser : est-ce un conte, est-ce réaliste ?
Du coup, je suis resté sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Young
Un peu déçu par ce one-shot. J'avais adoré 'Championzé - Une histoire de Battling Siki' du même duo d'auteurs et qui portait aussi sur un boxeur français issu des colonies. Je pensais que j'allais avoir le même sentiment pour cet album et au final je ne le trouve que sympathique. On fait beaucoup d'aller-retour dans ce récit parce que tout en suivant le parcours de Young Perez, on suit parallèlement son incarcération dans le camp de concentration d'Auschwitz. Si la partie se passant durant la seconde guerre mondiale est bien faite, c'est le reste qui m'a moins marqué. J'ai eu l'impression qu'on survolait trop rapidement le reste de la vie de Young. Il y a plein de passages de sa vie qu’on ne voit pas. On dirait presque que tout ce qu'il a fait dans sa vie c'est de gagner un championnat et ensuite d'être victime des nazis. Ça se laisse lire sans problème, mais c'est pas aussi bien fait que Championzé d'où une déception en ce qui me concerne. Dommage parce que le dessin du regretté Eddy Vaccaro est toujours aussi bon.
Trap Hole
Je trouve que cette série se différencie agréablement de ce qu’il m’a été donné de lire dans le genre « manga romantique ». En effet, plutôt que de nous raconter une histoire d’amour en devenir, l’autrice nous dresse le portrait d’une jeune femme qui sombre peu à peu malgré sa volonté de rebondir. Econduite par son fiancé, elle s’installe à Tokyo chez une vague connaissance… mais ce ne sera que pour tomber encore plus bas ! Bon, je suppose que les prochains tomes la verront se reconstruire progressivement mais jusqu’à présent, c’est un récit triste et sombre qui nous est proposé. Et j’ai plutôt bien aimé. Mon seul reproche ira au caractère assez moralisateur du récit puisqu’on peut voir dans les malheurs de l’héroïne une conséquence de sa trop grande légèreté (notamment en matière de relation sexuelle), ce qui me dérange un peu. Mais le personnage est attachant, ses choix, même malheureux, sont compréhensibles et j’en suis rapidement venu à espérer qu’elle puisse rebondir. Le dessin de Yoko Nemu est assez fin. On retrouve les grandes lignes directrices du genre manga (peu de décors, gauffrier éclaté pour pouvoir remplir une page avec peu de dessins, pensées des personnages étalées sur plusieurs cases pour en cacher la banalité, etc…) mais c’est agréable et facile à lire. Je vais en tous les cas continuer à suivre cette série. D’autant plus qu’elle est annoncée en 4 tomes, ce qui est assez court dans ce créneau.
Alice Milliat - Pionnière olympique
Cette série participe à la réhabilitation d'une pionnière quasi inconnue jusque là. Les auteurs ont voulu expliquer à travers ce docu BD juste avant Paris 2024 que l'égalité dans le sport ne s'est pas faite tout seul. Alice Milliat a dû lutter contre les préjugés mais aussi contre des hommes puissants au sein des organisations sportives naissantes pour imposer une évidence : une femme possède le même potentiel sportif qu'un homme et sa place dans les compétitions est aussi légitime. Comme le montre certains rappels du livre le chemin pour en arriver là fut long et difficile dans ce milieu hyper sexiste. D'ailleurs tout n'est pas encore au beau fixe quand on entend certaines déclarations de hauts responsables sportifs. La structure de la série répond aux standards de la collection avec une partie docu en courts chapitres illustrés par quelques planches de BD. Je suis grand amateur de tous les sports mais la partie documentaire m'a appris beaucoup de choses. Le scénario est assez simple qui déroule de façon chronologique les avancées d'Alice malgré les embuches sociétales ou au sein du mouvement sportif masculin. Cela peut amener à une lecture assez aride par moment car plusieurs idées forces se croisent. J'ai vraiment aimé tous les rappels sur les tenues des sportives et les idées que ces remarques renvoyaient sur la représentation masculine du rôle de la femme dans un monde d'homme. La partie BD est juste une bonne illustration des éléments de documentation sans apporter un grand plus sauf à permettre de passer d'un chapitre à l'autre de façon agréable. Je trouve que le choix du suivi d'une interview entre Alice et un journaliste de l'Auto ne favorise pas trop le dynamisme. Le graphisme de Chandre fait le travail mais sans plus à mon goût. De plus je trouve que la mise en couleur utilise trop les tons bruns/marrons. Une série intéressante à un an des JO surtout pour réhabiliter le nom d'Alice Milliat, une grande dame qui a fait vivre l'esprit sportif comme il devrait toujours être.
A Couple of Cuckoos
2.5 Le premier chapitre ne donne vraiment pas envie de lire la suite. Alors c'est le récit d'un garçon et d'une fille qui ont été mélangé par erreur à la naissance (ne me demandez pas comment c'est possible, surtout qu'en plus une des mamans s'est fait dire le sexe de son bébé lorsqu'il est sorti de son ventre !) et des années plus tard les deux familles apprennent la vérité et les parents décident de les fiancer ! Alors notre héros qui aime une autre fille s'en va au rendez-vous bien triste et en chemin il va rencontrer une autre fille qui est triste parce qu'elle va se faire fiancer (ah oui et aussi il lui touche les seins par accident) alors ils font des photos pour faire croire qu'elle a déjà un copain, mais pas de bol son fiancé c'est le héros ! Bref, un chapitre bien cliché si on a déjà lu des comédies romantiques harem et dont les situations sont exaspérantes. Cela s'améliore un peu par la suite. Il y a des moments qui m'ont fait sourire même si l'humour est un peu stéréotypé (la fille de riche ne comprend rien à la vraie vie) et le dessin est correct. Mais en même temps les personnages sont quelconques et je me fiche un peu de savoir laquelle des trois héroïnes (dont sa petite sœur pas liée par le sang !) il va choisir. J'ai lu les 7 premiers tomes et il n'y a rien qui me donne envie de lire la suite, surtout que ça semble parti pour durer 25-30 tomes. C'est le genre de manga qui me divertit un peu, mais sans plus. Au final, le plus intéressant est que c'est un manga harem fait par une autrice et on peut s'amuser à voir les différences entre des mangas du même genre fait par des hommes. Par exemple, les trois filles ont une bonne relation entre elles au lieu de passer leur temps à se battre pour un mec. On se demande pourquoi !
G.I.L.T. - La Guilde des Temporalistes Indépendantes
Je ne sais pas si je dois voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Le portrait de deux femmes, Trista, une quinquagénaire dans la mouise côté boulot et cœur, et Hildy, une femme d'un âge très avancé, entourée de ses deux chats et toujours la clope au bec. Deux personnages qui ont du caractère. Hildy fait partie de la G.I.L.T., la guilde des temporalistes indépendantes. Une organisation qui a le pouvoir de retourner dans le passé. Trista va faire la connaissance de Hildy en devenant son aide à domicile, mais celle-ci vit dans un hôtel bien particulier, il a la particularité de posséder des portails temporels. Hildy va retourner en 1973 pour modifier un évènement de son passé et y emmener Trista par accident, mais c'est contre les règles de la guilde et cela risque d'avoir des conséquences imprévisibles sur les deux espaces temps. Une narration au rythme soutenu avec les nombreux allers-retours entre 2017 et 1973. Un récit féministe qui permet de voir l'évolution des conditions des femmes entre les deux périodes et sur les relations humaines au travers plusieurs amitiés, sans oublier la vieillesse. L'humour est présent, surtout grâce à la causticité de Hildy. Des situations cocasses, de nombreux rebondissements mais aussi des situations manquants de crédibilité qui ont chiffoné ma lecture. Une couverture peu avenante, mais le contenu est plus agréable à regarder, Mauricet propose un style très comics dans le trait et la colorisation. Un bon point pour la mise en page. Un 3 étoiles pour séparer le contenu et le vide du verre, match nul. Un comics recommandable qui fait le job, celui de passer un bon moment de détente.
Valhalla Hotel
Une trilogie honnête et qui ne se prend pas au sérieux. J’ai passé un bon moment de lecture même si je n’y adhère pas complètement. L’histoire se passe dans un trou perdu des US et est animée par des personnages peu charismatiques mais décalés et hauts en couleurs. Une intrigue simple, nos 2 héros (?) tombent en panne dans un bled paumé et vont chahuter la vie du petit monde local (flics débiles, communautés de redneck ou nazi …). Pour peu que l’on ne soit pas allergique au genre série B (voir plus ici), on se laisse facilement bercer par ce scénario rempli d’actions et de références, la narration est très cinématographique. A lire sous fond de musique Métal. Une respiration dans la production de Fabien Bedouel, d’habitude très sérieuse. Là il s’essaie à un univers plus burlesque. J’ai trouvé son trait moins froid mais toujours trop rectiligne à mon goût, cependant il se révèle efficace et d’une visibilité à toute épreuve. Le dernier tome m’a un peu déçu, il fait un peu trop dans la surenchère à mes yeux. Mais ça n’enlève pas le charme de ce délire assumé, lecture détente.
Les Trompettes de la Mort
Les couleurs chatoyantes, pour ne pas dire sursaturées, de cet album ne laissent, je pense, pas indifférent. Moi, en tout cas, ça ne m'a pas laissé indifférent. C'est un parti-pris qui probablement laissera d'emblée sur la touche les amateurs de colorisations réalistes. ici, on sent clairement que le propos va déborder le cadre du strict quotidien. Et de fait, au premier tiers de cette histoire qui semble appuyée sur des souvenirs d'enfance visiblement un brin traumatiques, le scénario tourne rapidement au trip hallucinogène à base de champignons, ce qui permet un recul tout en créant des possibilités métaphoriques plus souples. On est donc embarqué dans ce récit énigmatique sans douleur et jusqu'au bout. Il faut dire que ça se lit vite, cette BD comportant de nombreuses pages sans le moindre texte. Du coup, la narration graphique prend le relais sans peine. C'est réellement bien foutu. Maintenant, il n'y a pas vraiment de mystère autour du sens global, même si, encore une fois, il y a tout de même ce petit fil rouge qui vous tient un minimum en haleine. Mais on comprend rapidement les "enjeux" et la fin est très claire : on a affaire à une histoire de passage à l'âge adulte, grosso modo. Au final, on a une BD plaisante, agréable, facile, qui manque peut-être d'un battement plus soutenu. Un peu comme chez Charles Burn, qui imprègne ses BD d'un soupçon de fantastique, Simon Bournel-Bosson se livre à cet exercice en versant quant à lui cette larme de poésie qui colle si bien à l'ambiance graphique.
La Petite Lumière
Décidément, je reste hermétique à la poésie de Grégory Panaccione. Peu marqué par Quelqu'un à qui parler, j’ai voulu retenter une autre adaptation de roman par cet auteur, alléché par les avis existants, et je suis ressorti sur la même impression mitigée. Pourtant l’album avait tout pour me plaire, j’adore ce genre d’histoire qui philosophe sur la vie et la mort, mais ce récit est trop abstrait pour moi, trop « métaphysique », pour citer l’éditeur. J’ai passé un agréable moment de lecture, c’est relaxant, c’est bien dessiné et mis en couleur. Mais la fin m’a laissé dubitatif, et de manière générale je ne suis pas sûr d’avoir compris où l’auteur voulait en venir. Je conclus sur la même phrase que pour Quelqu'un à qui parler : Une lecture agréable, mais peu marquante en ce qui me concerne.
Les Mondes Cachés
Le duo Filippi & Camboni réchauffent un peu la (très bonne) soupe de Gargouilles pour rappeler Grégoire et sa soeur à notre bon souvenir. Filippi a fait vieillir un Grégoire réticent à utiliser sa magie au contraire de sa soeur. L'auteur en profite pour introduire des thèmes ados comme le positionnement des ados dans une séparation des parents ou les premiers émois sentimentaux. Le schéma est un peu répétitif avec une belle ado en désarroi qui se trouve par hasard aux portes d'un monde magique. Grégoire intervient pour l'aider à résoudre ce qu'elle ne comprend pas et elle se sert bien fort dans ses bras en guise de récompense. Cela a beaucoup de rythme, c'est bien plus soft que Gargouilles dans les combats (et même dans la sexualité) et j'ai trouvé cela très mignon. Le déroulement des rebondissements est sans grande surprise et le récit est un plaisir des yeux avec le graphisme de Camboni. Ce dernier s'est fait une spécialité des paysages panoramiques avec une exubérance végétale et animale prononcée. Comme pour ses Mickey il nous fait voyager dans des mondes où air, eau et terre n'obéissent pas à la logique commune. Cela fourmille de détails envoûtants qui me plaisent beaucoup. Une lecture agréable même si les ressors sont assez prévisibles pour les lecteurs-rices de Gargouilles.
Rue des chiens marins
L’album se laisse lire, pas de soucis, mais j’en suis sorti légèrement frustré. La faute sans doute à un parti pris bancal. En effet, j’ai trouvé étrange le mélange de la partie purement historique, lorsque nous suivons des sous-mariniers allemands pendant la seconde guerre mondiale, et d’autres passages beaucoup moins réalistes. Si les flash-backs sur la jeunesse du héros passent bien, expliquant en plus comment il s’était retrouvé dans cet U-Boot, tous les passages où intervient le phoque, qui parle (caractéristique que seul le héros saisit), et certains rêves du héros, sont un peu décalés, sur le fond et sur la forme. Certes, tout ça illustre les frustrations, les angoisses, mais aussi l’ennui ressentis par cet homme, dans ce huis-clos prolongé, avec un côté allégorique ou onirique pas forcément inintéressant. Mais cela manque un peu de liant, et on ne sait pas trop sur quel pied danser : est-ce un conte, est-ce réaliste ? Du coup, je suis resté sur ma faim. Note réelle 2,5/5.