Young

Note: 3.8/5
(3.8/5 pour 5 avis)

Après avoir raconté la vie de Battling Siki dans Championzé, une histoire de Battling Siki, Aurélien Ducoudray et Eddy Vaccaro reviennent sur le devant du ring avec une nouvelle biographie de boxeur, celle de Victor Young Perez. 136 combats, 91 victoires dont 27 par KO, Young devint à 20 ans, le plus jeune champion du monde des poids mouches. Le 20 novembre 2013, son biopic avec Brahim Asloum dans le rôle titre, sera à l’affiche des salles de cinéma.


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale 1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Biographies La Boxe Nazisme et Shoah Nouveau Futuropolis

Né dans une modeste famille juive de Tunis en juin 1911, Victor Perez se passionne très jeune pour la boxe, et décide de devenir champion du monde, comme le Sénégalais Battling Siki ! En 22, il s’installe à Paris, travaille dans un magasin de chaussures et commence à s’entraîner sous la direction de son premier manager, Joe Guez. Il est très vite remarqué, tout le monde s’accorde à dire que c’est un pugiliste né, qu’il a du souffle, de l’esquive et est rapide. Il est sacré champion de France poids plume en 1930, avant de devenir champion du monde l’année suivante. Il devient la coqueluche du Tout-Paris, l’amant de la très belle Mireille Balin, mannequin, danseuse et bientôt actrice (Elle sera l’héroïne de Pépé le Moko, avec Jean Gabin), et la Tunisie en fait un héros. Mais le 31 octobre 1932, à Manchester, il cède son titre de champion du monde au profit de Jackie Brown. Cette date marque pour lui, la fin des jours heureux, de la gloire et de la vie facile. C’est le début d’une lente descente aux enfers, qui aboutit à Auschwitz, en 1943. Il y fait l’objet d’un traitement particulier. Le commandant de son camp étant un passionné de boxe, il lui est demandé d’entraîner une équipe de prisonniers pour présenter régulièrement des combats, et il travaille aux cuisines. Une faveur qui lui permet de nourrir en catimini ses compagnons de chambrée. Il sera d’ailleurs abattu par les nazis, le 22 janvier 45, alors qu’il est pris à distribuer du pain. Il portait sur son avant-bras gauche, le numéro 157178. Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Novembre 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Young © Futuropolis 2013
Les notes
Note: 3.8/5
(3.8/5 pour 5 avis)
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05/11/2013 | Alix
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Par Gaston
Note: 3/5
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Un peu déçu par ce one-shot. J'avais adoré 'Championzé - Une histoire de Battling Siki' du même duo d'auteurs et qui portait aussi sur un boxeur français issu des colonies. Je pensais que j'allais avoir le même sentiment pour cet album et au final je ne le trouve que sympathique. On fait beaucoup d'aller-retour dans ce récit parce que tout en suivant le parcours de Young Perez, on suit parallèlement son incarcération dans le camp de concentration d'Auschwitz. Si la partie se passant durant la seconde guerre mondiale est bien faite, c'est le reste qui m'a moins marqué. J'ai eu l'impression qu'on survolait trop rapidement le reste de la vie de Young. Il y a plein de passages de sa vie qu’on ne voit pas. On dirait presque que tout ce qu'il a fait dans sa vie c'est de gagner un championnat et ensuite d'être victime des nazis. Ça se laisse lire sans problème, mais c'est pas aussi bien fait que Championzé d'où une déception en ce qui me concerne. Dommage parce que le dessin du regretté Eddy Vaccaro est toujours aussi bon.

07/07/2023 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
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Victor Young Perez est tunisien et juif. Il fait une entrée fracassante dans la légende de la boxe en 1931 et devenant champion du monde dans la catégorie poids mouche. Le voilà donc plongé dans les années 30 jusqu’à ce qu’il soit rattrapé par le cauchemar nazi. Il sera envoyé à Auschwitz où dans cet univers effroyable, il remontra sur le ring pour survivre, en affrontant des boxeurs allemands, tel un gladiateur. Ce biopic scénarisé par Aurélien Ducoudray est magnifique. L’histoire du matricule 157178 est captivante et séduisante. Les conditions de vie sont déplorables dans ce triste camp de concentration. La souffrance, les coups, la peur, les larmes, la mort, les exécutions sommaires sont le quotidien de ces malheureux. Et pourtant malgré tout ça, il y a de la vie, de la solidarité et surtout de l’espoir dans l’homme. Loin des rings et des applaudissements, Victor Youg Perez se révèle être un homme honnête, empathique, généreux et héroïque. On ne peut qu’endurer avec lui les traumatismes que cet homme a subi au cours de sa vie. Les nombreux allers et retours entre sa vie d’avant et son existence à Auschwitz sont poignants et violents. Le graphisme en noir et blanc d’Aurélien Ducoudray est d’une justesse inouïe. Le trait est lourd, précis et sans fioriture. Les gros plans des visages sont sublimes. L’atmosphère est angoissante et sinistre. Les décors cauchemardesques concentrationnaires sont particulièrement réussis. Quelques planches avec des corps décharnés par le manque de nourriture sont insupportables mais d’une triste réalité que nous aimerions oublier. Victor Youg Perez décédera le 22 janvier 1945. Il est abattu d'une rafale de mitraillette . Il était parti chercher du pain pour le reste du groupe… Un héros jusque dans sa mort. Un album hommage à découvrir.

16/01/2021 (modifier)
Par montane
Note: 4/5
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Toute la vie d'un boxeur né dans une famille juive de Tunis : ses premiers pas, son ascension fulgurante dans les années 30, ses titres de gloire, ses amours.... Mais la période est troublée, Hitler accède aux responsabilités suprêmes en Allemagne, la guerre éclate et avec elle la mise en œuvre de la solution finale. Young Perez va donc se retrouver dans le camp d'Auchwitz dont nous venons de fêter le 70e anniversaire de la libération. Curieusement son statut d'ancien boxeur va lui permettre de bénéficier d'une certaine mansuétude de la part des Kapo et des autorités du camp. Car même dans l'univers concentrationnaire, la distraction existe: il faut bien que les bourreaux se distraient. Des combats sont organisés et Young Perez peut alors montrer qu'il n'a rien perdu de son savoir faire avec des poings qui lui ont permis autrefois d'accéder à la notoriété. Les petits privilèges dont il bénéficie au quotidien lui permettent d'améliorer la vie de ses compagnons d'infortune. Cela sera-t-il suffisant pour ressortir vivant du camp? Dans ce combat qui oppose David à Goliath, le plus faible en apparence l'emportera-t-il comme dans la Bible? C'est tout l'intérêt de cette histoire racontée par Ducoudray, sous forme de flash-back nombreux, qui nous font quitter la sinistre réalité des camps pour nous relater les différents moments de la vie du boxeur qui l'ont conduit de l'anonymat de la vie civile à la gloire sportive. Le dessin en noir et blanc colle parfaitement à la noirceur de cette période de l'histoire. Le style semi réaliste des personnages contribue selon moi à adoucir les horreurs de cet univers morbide. Mais le propos du scénariste a tôt fait de nous rappeler la cruauté et l'horreur de ce que fut la solution finale. Une belle réussite.

30/01/2015 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
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L'histoire de Victor "Young" Perez, très symbolique, semble dans l'air du temps. Mais Aurélien Ducoudray, scénariste de talent et de convictions, nous propose sa version, alors qu'une biopic s'annonce sur les écrans. L'histoire du jeune homme est simple : né à Tunis, alors colonie française, il se fait repérer par un entraîneur de boxe par ses qualités d'esquive et son habileté. Il gravit rapidement les marches de la renommée, jusqu'à devenir champion du monde de sa catégorie et être fiancé à une actrice en vue. Mais la chute n'est pas loin, laquelle sera suivie peu après par la déportation à Auschwitz (car il est juif), où Young pourra améliorer son ordinaire grâce à ses qualités. Mais la caractéristique aliénante de l'endroit reprend le dessus, et le jeune homme perd peu à peu le sens des réalités et mourra de façon tragique. Ducoudray décide de raconter l'histoire de son héros de façon hachée, alternant les époques pour que l'on mesure bien son parcours. seul reproche que je lui ferai, le choix de ne parler que de certaines époques : on ne sait pas ce qu'il se passe entre 1932 et 1938, par exemple. Eddy Vaccaro apporte son savoir-faire graphique à cette histoire, avec son noir et blanc puissant, expressif et précis. Une histoire triste, mais symbolique. A lire, forcément.

24/11/2013 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
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La vie du boxeur Victor « Young » Perez a fait déjà l’objet d’une bande dessinée aux éditions Futuropolis : A l'ombre de la gloire de Denis Lapière et Aude Samama. Aurélien Ducoudray et Eddy Vaccaro nous proposent donc leur version, alors que le biopic s’apprête à sortir en salle. De toute évidence la vie tragique de ce jeune tunisien inspire de nombreux auteurs. L’album retrace donc la vie de Victor : son enfance, ses premiers combats, puis son arrestation et Auschwitz. La narration est habile, et alterne les époques sans perdre le lecteur. Les passages se déroulant dans le camp ne racontent certes rien de nouveau, mais retranscrivent parfaitement le désespoir des prisonniers. Le dénouement tragique ne surprend pas puisqu’il est connu d’avance et révélé dans le résumé de l’éditeur. Le dessin noir et blanc d’Eddy Vaccaro est magistral et sied parfaitement au récit. Une biographie poignante.

05/11/2013 (modifier)