Un jour, ne sachant pas quoi prendre comme nouveau titre chez mon bouquiniste préféré, je lui ai demandé conseil. Il m'a dit : "Prends Blaksad, c'est ce qui fait de mieux actuellement." Bien m'en a pris, j'ai suivi son conseil et j'ai pris les deux derniers tomes.
D'un point de vue graphique, j'ai tout de suite accroché. Le fait que cela soit des animaux qui interprètent des rôles tout à fait humains m'a beaucoup plu. Je trouve que ça donne un coté Walt Disney pour adulte très agréable. En plus, étant généralement bon client des ambiances « Amérique des années 50 », je n’ai pu qu’apprécier (je trouve qu'en Bd, les voitures américaines, les affiches et les pin-up désuètes ça a toujours la classe).
Mais malheureusement, au fil de la lecture j’ai trouvé que le plaisir était gâché par un enchaînement de faits trop rapide. Dans chacun des tomes, j’ai l’impression qu’il y a un tournant dans l’histoire toutes les deux pages. Et pour ne pas arranger les choses, le scénariste entrecoupe souvent le récit par de violentes ellipses narratives (pour reprendre l'avis de Grosrobert ci-dessous) qui m’ont obligé à 3 ou 4 reprises à revenir en arrière pour bien tout comprendre. Pour moi, Blaksad aurait pu être Culte si la narration avait été plus facile, parce que, hormis ce gros défaut, tout est bon, intrigue, dessin, couleur, etc. Au lieu de cela elle n’est que « pas mal ».
Une Bédé, qui comme sa note l'indique est "Pas mal". Le dessin est super clean, les couleurs et les effets photoshopés agréables. Bref, rien à dire du travail de pro, et merci Lys pour les couleurs. La lecture est super fluide, ça se laisse lire très facilement et c’est assez divertissant. Le rythme est soutenu et l’action a la part belle.
Malheureusement, ce titre est trop "impersonnel". Beaucoup de gags sont artificiels et un peu trop orientés teenagers. Il faut réellement avoir 14 ans pour rentrer dans la peau des héros et avoir un peu d'apathie pour eux. La plupart des dialogues sont adressés à la génération Playstation et c'est bien dommage.
Ca se laisse donc lire, le travail est correct, mais l'ensemble manque d'âme. A acheter seulement si vous êtes un fan inconditionnel de Lanfeust et du dessin Soleil en général, à lire dans tous les cas si vous voulez passer un bon moment.
Sur cet album, mon impression est très mitigée, car il génère chez moi des sentiments très contradictoires.
D'un coté, j'ai reçu une éducation qui ressemble à s'y méprendre à celle de Davodeau: parents ouvriers en province, syndicalistes et catholiques, réunions pour refaire le monde jusqu'à pas d'heures, messe tous les dimanches, confessions, communions, participation à la vie associative et sportive du village, etc. C'est donc avec nostalgie, et un sourire aux lèvres, que j'ai "redécouvert", grâce au talent incontournable de Davodeau, des anecdotes et de petites situations qui m'ont rappelé ma jeunesse, comme par exemple l'invention de petits péchés à confesse pour masquer les gros (Moi, j'avouais piquer du chocolat en cachette...).
D'un autre coté, comme Davodeau semble vouloir le dire en fin d'album pour son cas à lui, cette éducation ne m'a pas laissé que de bons souvenirs, et j'en ai gardé une aversion certaine pour tout ce qui touche au religieux, ainsi qu'une méfiance à l'égard de tous ces grands mouvements (Syndicats, partis politiques, associations de consommateurs,...), humanistes en principe, souvent décevants et consommateurs de bonnes volontés en pratique.
Pour conclure, je dirais que je ne suis pas déçu, puisque c'est ce à quoi je m'attendais. En fait, j'ai lu cette bd surtout car elle a été primée à Angoulême et parce qu'elle est de Davodeau, qui est sans aucun doute un des auteurs les plus doués du moment. J'espère juste qu'il va un peu laisser tomber les documentaires en bd, genre que je n'apprécie guère, pour reprendre des fictions telles que l'excellent Chute de Vélo.
Je poursuis ma découverte de l'auteur Roosevelt en remontant en sens inverse la chronologie de ses oeuvres. J'avais grandement apprécié son oeuvre la plus récente, Derfal le magnifique; j'avais ensuite moins aimé A l'ombre des coquillages que je trouvais plus fouillis et moins concis; et je trouve que La Table de Vénus est encore un cran en dessous hélas.
Au dessin, je retrouve ce style que j'ai bien apprécié. Un trait fin, assez proche à mes yeux du style de Moebius tout en étant très loin d'avoir la même maîtrise technique. Certaines cases sont très jolies, travaillées, presque trop confuses tant elles sont emplies de détails. Mais d'autres sont nettement plus hésitantes, notamment au niveau des visages des personnages qui sont changeants et parfois ratés. Un peu trop inégal hélas, même si j'ai envie de l'aimer, ce dessin, et que je le trouve globalement plaisant à lire.
Le scénario, basé en 7 chapitres sensés reprendre les 7 sceaux de l'Apocalypse, est une allégorie, à mi-chemin entre le conte social, la SF et la philosophie, du Nouveau Testament, de la vie de Jésus et de l'apparition de l'Antéchrist annonçant l'Apocalypse. On y retrouve les 3 héros fêtiches de Roosevelt, Juanalberto, Vi et Ian, plongés dans une vie urbaine avec un groupe d'amis un peu intellectuels. Mais l'ennui, c'est qu'à partir de ce thème d'histoire et de ces personnages, le récit devient ensuite très confus. Les références se mélangent en permanence : référence à la Bible, à la littérature classique, à la SF (notamment Fahrenheit 451). Le message sensé ressortir de cette BD au discours philosophique manifeste mais obscur semble voir en la Télévision l'Antéchrist (même si ce même Antéchrist est également vu en au moins 2 autres personnages de la BD suivant les circonstances). La dénonciation de l'abrutissement de la télé me rappelle d'ailleurs beaucoup certains passages de l'Incal de Jodorowsky et Moebius avec des présentateurs façon Diavaloo et des téléspectateurs collés dans leurs fauteuils tandis qu'on leur annonce de grandes catastrophes hors de chez eux.
Hélas, il ressort bien peu de tout ce récit trop embrouillé. Et arrivé en fin de récit, au bout de près de 150 pages, j'ai eu l'impression de ne pas avoir compris où l'auteur voulait en venir et quel était l'interêt de ces intrigues diverses qu'on suit au fil des pages sans jamais vraiment y accrocher.
Ca se laisse lire, il y a quelques idées intéressantes, le dessin est souvent joli et lui aussi intéressant par la représentation d'une ville très vivante, mais dans l'ensemble, il est difficile d'accrocher à ce récit et d'en sortir quelque chose de vraiment appréciable.
Cette BD, comme toutes celles d'Altuna où il est à la fois dessinateur et scénariste, a un scénario limité, même si le dessin suit toujours ces critères de qualité (détails et couleurs qui se suivent et se fondent...).
La note de 3/5 est de 2 pour le dessin et de 1 pour le scénario...
Tiens, j'avais repéré cet album depuis un moment sans pour autant le trouver en librairie. La couverture et les commentaires me semblaient sympas, et donc quand je l'ai vu, j'ai foncé.
Des BD où l'auteur raconte un peu sa vie, il en existe des tonnes. Celle de Fabcaro ne sort pas franchement du lot, mais elle a le mérite d'être drôle et pas trop nombriliste. Bien sûr, selon la formule consacrée érigée en dogme éditorial, "chacun se reconnaîtra dans cet album". Ceci dit, ces histoires courtes, basées sur le complexe de timidité de l'auteur, sont quand même assez sympas, et l'on prend pas mal de plaisir à les lire, surtout que le graphisme, assez typique d'un mouvement fanzineux dont Nicolas Poupon est le représentant le plus visible, est plutôt agréable.
Un bon divertissement, qui a le mérite de dénoncer (avec légèreté) quelques travers de la vie quotidienne.
C'est avec une vraie curiosité que j'ai lu cette BD, dans un réel but d'en apprendre plus sur la scientologie et la façon dont quelqu'un peut se retrouver embrigadé dedans et peut réussir à s'en sortir. Sur ce plan là, cette BD correspond bien à ce à quoi je m'attendais. Le témoignage est authentique, on comprend les fonctionnements de ce système pervers qui a fait qu'une adulte intelligente se retrouve malgré tout à agir pendant presque toute une année de manière totalement incohérente vu d'un oeil extérieur, à agir et surtout penser sous influence. Bref, l'aspect informatif de cette BD est véritable et rendu d'autant plus fort que c'est une histoire strictement vraie telle que racontée par une femme qui n'a pourtant rien à première vue d'une naïve fragile. Je déplore uniquement le fait que j'aurais voulu en savoir encore plus : l'héroïne-victime n'est pas restée suffisamment longtemps dans la secte pour grimper vraiment les échelons et n'a vu qu'une partie qui me semble assez infime de ce que semble être cette secte multi-nationale. J'aurais aimé voir comment cet organisme fonctionnait à plus haut niveau. De même, j'aurais aimé comprendre un peu plus quels étaient ces cours auxquels elle participait et ce que ses "professeurs" tentaient de lui entrer dans la tête. Mais évidemment, nous parlons là d'un témoignage réel, je n'aurais pas voulu que Marion Latour subisse encore plus et pendant encore plus longtemps. Par contre, peut-être introduire le récit de celle qui deviendra ensuite son ami, Karine, aurait été intéressant car elle avait été cadre dans la secte, elle. Mais je ne sais pas si ça aurait été possible.
Sur la forme, le dessin est dans la ligne du dessin simple d'inspiration Dupuy-Berberian, celui qu'on retrouve dans beaucoup de BD récentes. Il n'est pas très joli mais reste efficace.
Et sur le plan de la narration, le récit est fluide et relativement plaisant à lire. Mais il manque un peu d'attrait. Il manque de quelque chose qui permettrait vraiment au lecteur de plonger dans la situation de Marion et de ressentir totalement ce qu'elle aurait pu ressentir.
Une bonne BD informative donc, mais pas un must sur le plan de la Bande-Dessinée pure.
Miss Pas Touche est une BD sympathique et assez originale. Les héroïnes de départ, Blanche et Agathe, sont originales, déjà parce que ce sont des femmes et ensuite parce qu'elles vivent à une époque assez rare en BD. Nous sommes dans le Paris des Guinguettes des années 30 et l'ambiance initiale est plaisante et bien rendue. Le récit devient un peu plus noir ensuite et ce qui ressemblait à une chronique du quotidien de ces femmes au départ devient un drame puis une enquête policière.
Concernant le dessin, quand Kerascoët avait repris la suite de Sfar sur Donjon crépuscule, je n'avais même pas vu la différence sur le coup. Ici encore, j'ai cru entamer une BD de Sfar quand j'ai vu le dessin dont je trouve le style très similaire. Pourtant, je n'aime pas vraiment le graphisme de Sfar et à l'inverse je trouve celui de Kerascoët dans Miss Pas Touche assez frais, esthétique, soigné mais surtout plaisant à lire. Bref, je ne crie pas au sublime mais c'est une BD que je trouve jolie et agréable à regarder.
C'est donc un récit plaisant, sans prétention, qui ne bouleversera pas le lecteur mais lui fera passer un assez bon moment dans un décor historique réussi.
Les 4 premiers tomes sont excellents. Par contre la suite devient une peu trop complexe. On se perd entre les histoires politiques, les différentes maladies. Ca redevient intéressant au tome 9 et encore.
Les dessins sont très beaux mais un scénario mal tourné. Je ne considérerais pas cette série comme culte.
Dommage que cette série n'ait pas été continuée par Paquet... Car malgré un démarrage un peu lent, elle promettait d'être intéressante... Dans un futur sans espoir, un boxeur qui contracte une étrange maladie sans le vouloir aurait pu donner une bonne histoire, même si elle manque d'originalité. Car le désespoir, la lassitude de John Mud étaient bien rendus, l'atmosphère glauque et sinistre de ce futur en forme de satire sociale s'annonçait pas mal. Le dessin de Fowler, qui rappelle un tout petit petit petit peu celui de Bilal était plutôt intéressant...
On ne saura probablement jamais ce que signifie Palooka...
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Blacksad
Un jour, ne sachant pas quoi prendre comme nouveau titre chez mon bouquiniste préféré, je lui ai demandé conseil. Il m'a dit : "Prends Blaksad, c'est ce qui fait de mieux actuellement." Bien m'en a pris, j'ai suivi son conseil et j'ai pris les deux derniers tomes. D'un point de vue graphique, j'ai tout de suite accroché. Le fait que cela soit des animaux qui interprètent des rôles tout à fait humains m'a beaucoup plu. Je trouve que ça donne un coté Walt Disney pour adulte très agréable. En plus, étant généralement bon client des ambiances « Amérique des années 50 », je n’ai pu qu’apprécier (je trouve qu'en Bd, les voitures américaines, les affiches et les pin-up désuètes ça a toujours la classe). Mais malheureusement, au fil de la lecture j’ai trouvé que le plaisir était gâché par un enchaînement de faits trop rapide. Dans chacun des tomes, j’ai l’impression qu’il y a un tournant dans l’histoire toutes les deux pages. Et pour ne pas arranger les choses, le scénariste entrecoupe souvent le récit par de violentes ellipses narratives (pour reprendre l'avis de Grosrobert ci-dessous) qui m’ont obligé à 3 ou 4 reprises à revenir en arrière pour bien tout comprendre. Pour moi, Blaksad aurait pu être Culte si la narration avait été plus facile, parce que, hormis ce gros défaut, tout est bon, intrigue, dessin, couleur, etc. Au lieu de cela elle n’est que « pas mal ».
Les Krashmonsters
Une Bédé, qui comme sa note l'indique est "Pas mal". Le dessin est super clean, les couleurs et les effets photoshopés agréables. Bref, rien à dire du travail de pro, et merci Lys pour les couleurs. La lecture est super fluide, ça se laisse lire très facilement et c’est assez divertissant. Le rythme est soutenu et l’action a la part belle. Malheureusement, ce titre est trop "impersonnel". Beaucoup de gags sont artificiels et un peu trop orientés teenagers. Il faut réellement avoir 14 ans pour rentrer dans la peau des héros et avoir un peu d'apathie pour eux. La plupart des dialogues sont adressés à la génération Playstation et c'est bien dommage. Ca se laisse donc lire, le travail est correct, mais l'ensemble manque d'âme. A acheter seulement si vous êtes un fan inconditionnel de Lanfeust et du dessin Soleil en général, à lire dans tous les cas si vous voulez passer un bon moment.
Les Mauvaises Gens
Sur cet album, mon impression est très mitigée, car il génère chez moi des sentiments très contradictoires. D'un coté, j'ai reçu une éducation qui ressemble à s'y méprendre à celle de Davodeau: parents ouvriers en province, syndicalistes et catholiques, réunions pour refaire le monde jusqu'à pas d'heures, messe tous les dimanches, confessions, communions, participation à la vie associative et sportive du village, etc. C'est donc avec nostalgie, et un sourire aux lèvres, que j'ai "redécouvert", grâce au talent incontournable de Davodeau, des anecdotes et de petites situations qui m'ont rappelé ma jeunesse, comme par exemple l'invention de petits péchés à confesse pour masquer les gros (Moi, j'avouais piquer du chocolat en cachette...). D'un autre coté, comme Davodeau semble vouloir le dire en fin d'album pour son cas à lui, cette éducation ne m'a pas laissé que de bons souvenirs, et j'en ai gardé une aversion certaine pour tout ce qui touche au religieux, ainsi qu'une méfiance à l'égard de tous ces grands mouvements (Syndicats, partis politiques, associations de consommateurs,...), humanistes en principe, souvent décevants et consommateurs de bonnes volontés en pratique. Pour conclure, je dirais que je ne suis pas déçu, puisque c'est ce à quoi je m'attendais. En fait, j'ai lu cette bd surtout car elle a été primée à Angoulême et parce qu'elle est de Davodeau, qui est sans aucun doute un des auteurs les plus doués du moment. J'espère juste qu'il va un peu laisser tomber les documentaires en bd, genre que je n'apprécie guère, pour reprendre des fictions telles que l'excellent Chute de Vélo.
La Table de Vénus
Je poursuis ma découverte de l'auteur Roosevelt en remontant en sens inverse la chronologie de ses oeuvres. J'avais grandement apprécié son oeuvre la plus récente, Derfal le magnifique; j'avais ensuite moins aimé A l'ombre des coquillages que je trouvais plus fouillis et moins concis; et je trouve que La Table de Vénus est encore un cran en dessous hélas. Au dessin, je retrouve ce style que j'ai bien apprécié. Un trait fin, assez proche à mes yeux du style de Moebius tout en étant très loin d'avoir la même maîtrise technique. Certaines cases sont très jolies, travaillées, presque trop confuses tant elles sont emplies de détails. Mais d'autres sont nettement plus hésitantes, notamment au niveau des visages des personnages qui sont changeants et parfois ratés. Un peu trop inégal hélas, même si j'ai envie de l'aimer, ce dessin, et que je le trouve globalement plaisant à lire. Le scénario, basé en 7 chapitres sensés reprendre les 7 sceaux de l'Apocalypse, est une allégorie, à mi-chemin entre le conte social, la SF et la philosophie, du Nouveau Testament, de la vie de Jésus et de l'apparition de l'Antéchrist annonçant l'Apocalypse. On y retrouve les 3 héros fêtiches de Roosevelt, Juanalberto, Vi et Ian, plongés dans une vie urbaine avec un groupe d'amis un peu intellectuels. Mais l'ennui, c'est qu'à partir de ce thème d'histoire et de ces personnages, le récit devient ensuite très confus. Les références se mélangent en permanence : référence à la Bible, à la littérature classique, à la SF (notamment Fahrenheit 451). Le message sensé ressortir de cette BD au discours philosophique manifeste mais obscur semble voir en la Télévision l'Antéchrist (même si ce même Antéchrist est également vu en au moins 2 autres personnages de la BD suivant les circonstances). La dénonciation de l'abrutissement de la télé me rappelle d'ailleurs beaucoup certains passages de l'Incal de Jodorowsky et Moebius avec des présentateurs façon Diavaloo et des téléspectateurs collés dans leurs fauteuils tandis qu'on leur annonce de grandes catastrophes hors de chez eux. Hélas, il ressort bien peu de tout ce récit trop embrouillé. Et arrivé en fin de récit, au bout de près de 150 pages, j'ai eu l'impression de ne pas avoir compris où l'auteur voulait en venir et quel était l'interêt de ces intrigues diverses qu'on suit au fil des pages sans jamais vraiment y accrocher. Ca se laisse lire, il y a quelques idées intéressantes, le dessin est souvent joli et lui aussi intéressant par la représentation d'une ville très vivante, mais dans l'ensemble, il est difficile d'accrocher à ce récit et d'en sortir quelque chose de vraiment appréciable.
Imaginaire
Cette BD, comme toutes celles d'Altuna où il est à la fois dessinateur et scénariste, a un scénario limité, même si le dessin suit toujours ces critères de qualité (détails et couleurs qui se suivent et se fondent...). La note de 3/5 est de 2 pour le dessin et de 1 pour le scénario...
Le Steak Haché de Damoclès
Tiens, j'avais repéré cet album depuis un moment sans pour autant le trouver en librairie. La couverture et les commentaires me semblaient sympas, et donc quand je l'ai vu, j'ai foncé. Des BD où l'auteur raconte un peu sa vie, il en existe des tonnes. Celle de Fabcaro ne sort pas franchement du lot, mais elle a le mérite d'être drôle et pas trop nombriliste. Bien sûr, selon la formule consacrée érigée en dogme éditorial, "chacun se reconnaîtra dans cet album". Ceci dit, ces histoires courtes, basées sur le complexe de timidité de l'auteur, sont quand même assez sympas, et l'on prend pas mal de plaisir à les lire, surtout que le graphisme, assez typique d'un mouvement fanzineux dont Nicolas Poupon est le représentant le plus visible, est plutôt agréable. Un bon divertissement, qui a le mérite de dénoncer (avec légèreté) quelques travers de la vie quotidienne.
Dans la secte
C'est avec une vraie curiosité que j'ai lu cette BD, dans un réel but d'en apprendre plus sur la scientologie et la façon dont quelqu'un peut se retrouver embrigadé dedans et peut réussir à s'en sortir. Sur ce plan là, cette BD correspond bien à ce à quoi je m'attendais. Le témoignage est authentique, on comprend les fonctionnements de ce système pervers qui a fait qu'une adulte intelligente se retrouve malgré tout à agir pendant presque toute une année de manière totalement incohérente vu d'un oeil extérieur, à agir et surtout penser sous influence. Bref, l'aspect informatif de cette BD est véritable et rendu d'autant plus fort que c'est une histoire strictement vraie telle que racontée par une femme qui n'a pourtant rien à première vue d'une naïve fragile. Je déplore uniquement le fait que j'aurais voulu en savoir encore plus : l'héroïne-victime n'est pas restée suffisamment longtemps dans la secte pour grimper vraiment les échelons et n'a vu qu'une partie qui me semble assez infime de ce que semble être cette secte multi-nationale. J'aurais aimé voir comment cet organisme fonctionnait à plus haut niveau. De même, j'aurais aimé comprendre un peu plus quels étaient ces cours auxquels elle participait et ce que ses "professeurs" tentaient de lui entrer dans la tête. Mais évidemment, nous parlons là d'un témoignage réel, je n'aurais pas voulu que Marion Latour subisse encore plus et pendant encore plus longtemps. Par contre, peut-être introduire le récit de celle qui deviendra ensuite son ami, Karine, aurait été intéressant car elle avait été cadre dans la secte, elle. Mais je ne sais pas si ça aurait été possible. Sur la forme, le dessin est dans la ligne du dessin simple d'inspiration Dupuy-Berberian, celui qu'on retrouve dans beaucoup de BD récentes. Il n'est pas très joli mais reste efficace. Et sur le plan de la narration, le récit est fluide et relativement plaisant à lire. Mais il manque un peu d'attrait. Il manque de quelque chose qui permettrait vraiment au lecteur de plonger dans la situation de Marion et de ressentir totalement ce qu'elle aurait pu ressentir. Une bonne BD informative donc, mais pas un must sur le plan de la Bande-Dessinée pure.
Miss Pas Touche
Miss Pas Touche est une BD sympathique et assez originale. Les héroïnes de départ, Blanche et Agathe, sont originales, déjà parce que ce sont des femmes et ensuite parce qu'elles vivent à une époque assez rare en BD. Nous sommes dans le Paris des Guinguettes des années 30 et l'ambiance initiale est plaisante et bien rendue. Le récit devient un peu plus noir ensuite et ce qui ressemblait à une chronique du quotidien de ces femmes au départ devient un drame puis une enquête policière. Concernant le dessin, quand Kerascoët avait repris la suite de Sfar sur Donjon crépuscule, je n'avais même pas vu la différence sur le coup. Ici encore, j'ai cru entamer une BD de Sfar quand j'ai vu le dessin dont je trouve le style très similaire. Pourtant, je n'aime pas vraiment le graphisme de Sfar et à l'inverse je trouve celui de Kerascoët dans Miss Pas Touche assez frais, esthétique, soigné mais surtout plaisant à lire. Bref, je ne crie pas au sublime mais c'est une BD que je trouve jolie et agréable à regarder. C'est donc un récit plaisant, sans prétention, qui ne bouleversera pas le lecteur mais lui fera passer un assez bon moment dans un décor historique réussi.
Eden - It's an Endless World!
Les 4 premiers tomes sont excellents. Par contre la suite devient une peu trop complexe. On se perd entre les histoires politiques, les différentes maladies. Ca redevient intéressant au tome 9 et encore. Les dessins sont très beaux mais un scénario mal tourné. Je ne considérerais pas cette série comme culte.
Palooka
Dommage que cette série n'ait pas été continuée par Paquet... Car malgré un démarrage un peu lent, elle promettait d'être intéressante... Dans un futur sans espoir, un boxeur qui contracte une étrange maladie sans le vouloir aurait pu donner une bonne histoire, même si elle manque d'originalité. Car le désespoir, la lassitude de John Mud étaient bien rendus, l'atmosphère glauque et sinistre de ce futur en forme de satire sociale s'annonçait pas mal. Le dessin de Fowler, qui rappelle un tout petit petit petit peu celui de Bilal était plutôt intéressant... On ne saura probablement jamais ce que signifie Palooka...