Jonathan fait sa première apparition dans l'hebdo Tintin n° 6, 30ème année, du 4 Février 1975.
Surprise... et appréciation des lecteurs.
Jonathan nous embarque dans un voyage initiatique au coeur des grands plateaux himalayens. Avec lui, on participe à sa quête mystique, à ses rencontres avec Drolma, Neal et son ami invisible et -surtout- Kate dont il va tomber amoureux.
Chacun de ces personnages possède une dimension faite de symboles, où spiritualité et philosophie ne sont d'ailleurs pas oubliés.
Jonathan ?... Une série ou Cosey nous en met plein la vue. Il multiplie les cadrages audacieux -comme au cinéma- et décrit de bien belle façon ces espaces enneigés ainsi que que ceux -par la suite- de l'Amérique du Nord.
Cette série se veut un hymne à l'amitié ; amitié que Cosey parvient à faire passer entre ses personnages ainsi qu'entre lui et nous.
Série profondément humaniste, Jonathan est une des plus originales de la fin du siècle dernier. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi il a fallu 10 ans pour la voir éditée en albums !...
L'auteur :
Bernard COSENDAI, dit COSEY, dessinateur-scénariste suisse, est né à Lausanne le 14 Juin 1950.
Outre "Jonathan", on lui connaît : Le Voyage en Italie, Orchidea, Saigon-hanoi et autres réalisations à la fois originales, fortes, sensibles et réalistes.
Marrante cette série...
Les Bogros (au départ les "Polluks") font leur première apparition dans le périodique (mensuel) "Pistil" n° 1 de Mai 1977.
Les Bogros ?... Ce sont de très très petits bonhommes qui vivent au milieu des déchets. Ils vivent cachés car ils ont peur de tout... et de rien.
Série "écologique" elle continue à être publiée jusqu'à la fin de "Pistil" (n° 71 du 13 Juin 1979).
Mais ce petit monde revient en force dans l'hebdo Spirou n° 2373 du 6 Octobre 1983. On leur découvre un nouveau "monde". Ils vivent maintenant, en parfaite autarcie, dans une clairière aménagée.
Les auteurs nous offrent ici une magnifique fable. Derrière des histoires "pour enfants" où les Bogros tentent de vaincre leur peur de l'inconnu, se cache une fine analyse de notre société. A lire donc à deux niveaux.
Trop occupé, Makyo (pseudo de Pierre Fournier) délaissera cette série en 1990. A noter que le scénariste "Toldac" est le propre frère de Makyo/Fournier. Une histoire de famille, quoi...
Plus de 15 que les Bogros ont disparu des vitrines des libraires. Vivent-ils toujours dans leur clairière ?... Ont-ils dépassé les limites de leurs connaissances (vous savez, un panneau qu'ils repoussaient de temps en temps...) ?... Seuls leurs auteurs le savent.
Peut-être, un jour...
Sept histoires suivant une fille, Jun, des jeux d'enfants aux jeux d'adultes. Sept épisodes du quotidien jalonnant son existence.
Comme chaque fois lorsqu'on se penche sur le passé, cet album est porteur d'une ambiance particulière, douce-amère. On redécouvre en même temps que Jun toute une gamme de sentiments: la gène, la honte, l'angoisse, le désir, la joie, etc.
Un bel album dont les seuls défauts sont des traits eux aussi caractéristiques des souvenirs : des trous ici et là, la non-linéarité du récit, des petites "histoires" qui n'en sont pas vraiment (pas de début ni de fin).
Théodore Poussin fait son entrée, calmement, dans l'hebdo Spirou n° 2428 du 25 Octobre 1984.
Théodore ?... Il est commis dans une compagnie maritime de Dunkerque. Il rêve de partir, loin là-bas sur les océans. Un jour de 1928, il se décide et s'embarque pour l'Indochine. Ce personnage lunaire va alors connaître moult aventures exotiques.
De simple "spectateur" au début, sa personnalité va -heureusement- s'affirmer au fils des albums. Il va devenir un véritable acteur et deviendra plus crédible aux yeux du lectorat.
Très vite un curieux personnage va suivre les pas de Théodore : M. Novembre, qui semble tout connaître de lui. Qui est-il ?... Que veut-il ?... Il faudra attendre le sixième épisode pour en savoir plus.
Théodore ?... c'est la longue histoire d'un anonyme qui, d'un coup saisi par le démon de l'aventure, va se "balader" au milieu d'événements bizarres.
C'est aussi une lente exploration des sentiments vécus. Savez-vous pourquoi ?... Derrière "Poussin" se trouve à l'origine Théodore-Charles Le Coq, le propre grand-père de l'auteur, Franck le Gall.
Le postulat de départ est authentique et va lui fournir une aide, un appui formidable. Re(lisez) l'album "La vallée des roses", opus qui conte l'enfance du personnage. Vous découvrirez ainsi un peu qui était en réalité ce grand-père...
Au fil des opus, le trait de Le Gall va s'affermir. Il va devenir plus réaliste. Les récits seront également plus ambitieux (appui de Yann pour certains épisodes).
Théodore ?... C'est un peu "la grande évasion". Qui n'a d'ailleurs jamais rêvé un jour de tenter ce genre d'aventure(s) ?...
L'auteur :
Franck LE GALL, dessinateur-scénariste de nationalité française est né à Rouen le 23 Septembre 1959. "Théodore" est sa série la plus connue, bien qu'il ait créé ou participé à d'autres -nombreuses- réalisations. Il est considéré comme un des meilleurs graphistes actuels. Bien fait pour lui !...
Timoléon et son énorme machine à rouler les cigarettes font leur apparition dans l'hebdo Pilote n° 525 du 27 Novembre 1969.
Timoléon ?... c'est un représentant-de-commerce-inventeur. Dans un sombre manoir, il est reçu par le professeur Stanislas, un doux-dingue, créateur d'une machine à remonter le temps.
Le premier voyage programmé ?... Rencontrer Léonard de Vinci, lui faire peindre la Joconde et l'acheter pour une bouchée de pain. Car, en effet, le but premier de Stanislas n'est pas de faire progresser la science, mais plutôt d'utiliser celle-ci pour en retirer un maximum d'argent.
Malheureusement pour eux, ces deux "escrocs du temps" vont rencontrer bien des déboires.
Une trame originale concoctée par Fred et Alexis emmène le lecteur dans une série humoristique pleine d'inventivité et de fantaisie.
Fred, ici scénariste, crée des scénarios à la fois tendres et poétiques. Le tout est "bien mis en musique" par un graphisme réaliste d'Alexis.
Les aventures de Timoléon paraîtront pendant quatre années pour prendre fin dans le n° 729 du 25 Octobre 1973 du même hebdo Pilote. Disparus. Comme ça. Plouf. Sans plus laisser aucune trace. Avalés par un trou noir ?...
Heureusement, leurs péripéties seront éditées en albums (3) dès 1974.
Un peu d'exotisme, de la sensualité trouble, des sentiments complexes, voilà un album dans la droite lignée des autres oeuvres de Warnauts et Raives. Pourtant, je n'ai pas tellement accroché.
Le dessin est toujours très bon, même si les couleurs sont un peu ternes, décors occidentaux et citadins obligent.
C'est plus l'histoire qui ne m'a pas tellement charmé. J'ai eu du mal à m'attacher à ce héros écrivain et à ses difficultés sentimentales et son manque d'inspiration. L'histoire qu'il vit avec cette Vietnamienne m'a un peu échappé, n'en saisissant pas tellement l'émotion ni l'intérêt.
Ca n'en reste pas moins une belle BD, plutôt bien racontée et plaisante, mais pas un indispensable de cette association d'auteurs.
Les petites histoires de "Tête noire" sont assez sympathiques (pour le premier et seul tome que j'ai lu).
Tanquerelle a un trait vif, dynamique et nerveux, qui peu faire penser à d'autres auteurs que j'apprécie (Sfar, Blain, etc...). De plus la couverture est assez belle.
Les histoires sont plaisantes, pour les jeunes lecteurs (d'ailleurs à cause du peu de texte présent, cette BD est clairement destinée à ce public), et sont souvent rigolotes.
Le personnage du petit catcheur colérique est attachant et les monstres rigolos font la force de cette petite série.
Une bien belle série, plutôt original.
Il était une fois... une série qui débute dans le magazine "Imagine" (trimestriel) n° 1 de Décembre 1975. Problème : la parution s'arrête après 3 numéros...
C'est en 1982, dans "Charlie Mensuel" qu'elle fait sa réapparition. Appréciée d'emblée -et le bouche à oreille fonctionnant- la "Quête" sera plébiscitée et deviendra (peut-être) un classique de la BD.
La "Quête", c'est une histoire narrée par un conteur -un grand-père qui s'adresse à sa descendance- dont l'identité ne sera connue qu'en fin du 4ème volume. Ce personnage, d'ailleurs va se révéler être une des "clefs" de la saga.
Le postulat de départ est plaisant : il y a très longtemps, le cruel Ramor -un dieu- sévissait au royaume d'Akbar (marrant, c'est le nom du général en chef des troupes rebelles dans Star Wars.. qui date de 1978 ). Prisonnier d'une sorte de conque, cette dernière ne peut plus être définitivement fermée que par un mystérieux "oiseau du temps". Pour ce faire, Mara, une magicienne, délègue sa fille Pélisse auprès du chevalier Bragon -son ancien amant-.
Bragon, Pélisse et son Drü (un animal doté de pouvoirs fantastiques) partent à la recherche du volatile. Se joignent à eux Bulrog et l'Inconnu. Ensemble, ils vont devoir se frayer un chemin semé de fameuses embûches...
Le Tendre et Loisel renouvellent (un peu) des grands thèmes de l'héroïc-fantasy. Ils nous narrent avec un talent certain cette quête qui s'annonce difficile ; et ce non sans humour...
J'ai lu. J'ai apprécié. Mais je n'en n'ai pas retiré cette quintessence qui pouvait -à mes yeux- en faire une BD "culte". Ce terme, personnellement, je l'assimile à "universel" (dans le monde de la BD francophone). "Culte", c'est aussi "intemporel". Je ne sais si on parlera encore de cette "quête" dans quelques dizaines d'années. Mais, sincèrement, tant mieux si c'est le cas !
Néanmoins nous voici, et ce depuis quelques années, face à une très belle série (parmi d'autres) à qui je souhaite de durer le plus longtemps possible.
Les auteurs :
Le scénariste, Serge LE TENDRE, de nationalité française, est né à Vincennes le 1er Décembre 1946. Outre la "Quête", on lui connaît aussi ses scénarios pour Jérome K Jérome Bloche et autres histoires imaginatives qui font de lui un des scénaristes essentiels de la bd actuelle.
Le dessinateur, Régis LOISEL, de nationalité française, est né à Saint-Maixent le 4 Décembre 1951.
Prudence Petitpas fait sa première apparition dans l'hebdo Tintin n° 19, 12ème année, du 7 Mai 1957.
Prudence ?... Une charmante "mémé" d'un âge... disons assez respectable, qui habite le petit village de Moucheron. Elle ne vit pas seule : elle a pour compagnon un horrible chat qui répond au nom de Stanislas.
Son meilleur ami est Cyprien, le garde-champêtre. Elle pourrait être une mamie bien calme. Mais non ! Prudence passe son temps à débrouiller le noeud de sombres intrigues policières.
Maurice Maréchal construit une oeuvre plaisante, pas ambitieuse du tout. Il se fait plaisir en faisant plaisir. Son graphisme est clair, ses histoires pleines d'humour. Et Prudence "va marcher". Les lecteurs en redemandent. Dépassé par ce succès, Maurice bénéficiera de l'appui scénaristique de Macherot, Greg, Goscinny (quel trio !) et de Mittéi et Seron au dessin.
Prudence fera une bonne carrière de 1957 à 1969. Elle prendra ensuite une retraite vraiment bien méritée... pour refaire un tour de scène dans l'hebdo Spirou en 1987.
Elle aura eu les honneurs de 5 albums.
Son créateur :
Un cas que cet homme !...
Maurice LEBLANC, dessinateur-scénariste de nationalité belge, est né à Waremme le 6 Juin 1922. Sa profession ?... Instituteur. Profession qu'il ne quittera jamais. C'est le soir, chez lui, qu'il met en scène les aventures de Prudence. Il fait tout : scénarios, graphisme, planches de coloriage, envois postaux à la maison d'édition. Suite au succès rapide de la série, il bénéficiera d'aide de "collègues" ( et quels collègues !).
Retraité, Maurice vit toujours. Il s'adonne à la peinture et à la sculpture. Un météore dans le monde de la BD qui, néanmoins, a laissé de bien belles traces.
C'est la première BD que je lis pour laquelle Eric Warnauts travaillait encore en solo. Je suis tellement habitué au couple Warnauts/Raives que je m'imaginais Warnauts en simple scénariste, et Raives en simple dessinateur. Avec Moonlight serenades, je découvre maintenant seulement à quel point Raives et Warnauts se partage le travail actuellement. En effet, dans cette BD du seul Warnauts, je reconnais le même style de dessin, la même ambiance que dans leurs BDs ensemble. Ils partagent vraiment le travail autant au niveau scénario que dessin.
Mais revenons uniquement sur Moonlight serenades.
Le dessin, pas excellent, n'y est pas mauvais. Par contre, les couleurs laissent franchement à désirer à mes yeux. Trop colorées, orange, rouge, bleu : je trouve qu'elles manquent d'harmonie et ne donnent pas un bel aspect aux planches. En outre, de la même manière qu'à cette époque Warnauts signait Warn's, il utilise une mise en page et des textes de titres franchement teintés années 80. Je n'aime pas trop.
Les scénarios de ces nouvelles sont assez simples, jouant sur la carte de l'amour désabusé ou se terminant mal, une touche blues dont l'ambiance ressort hélas assez peu et qui ne m'a que très peu touché.
Ca se lit bien, ça plaira assez aux amateurs du genre, mais Raives et Warnauts ont fait bien mieux depuis qu'ils sont associés.
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Jonathan fait sa première apparition dans l'hebdo Tintin n° 6, 30ème année, du 4 Février 1975. Surprise... et appréciation des lecteurs. Jonathan nous embarque dans un voyage initiatique au coeur des grands plateaux himalayens. Avec lui, on participe à sa quête mystique, à ses rencontres avec Drolma, Neal et son ami invisible et -surtout- Kate dont il va tomber amoureux. Chacun de ces personnages possède une dimension faite de symboles, où spiritualité et philosophie ne sont d'ailleurs pas oubliés. Jonathan ?... Une série ou Cosey nous en met plein la vue. Il multiplie les cadrages audacieux -comme au cinéma- et décrit de bien belle façon ces espaces enneigés ainsi que que ceux -par la suite- de l'Amérique du Nord. Cette série se veut un hymne à l'amitié ; amitié que Cosey parvient à faire passer entre ses personnages ainsi qu'entre lui et nous. Série profondément humaniste, Jonathan est une des plus originales de la fin du siècle dernier. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi il a fallu 10 ans pour la voir éditée en albums !... L'auteur : Bernard COSENDAI, dit COSEY, dessinateur-scénariste suisse, est né à Lausanne le 14 Juin 1950. Outre "Jonathan", on lui connaît : Le Voyage en Italie, Orchidea, Saigon-hanoi et autres réalisations à la fois originales, fortes, sensibles et réalistes.
Les Bogros
Marrante cette série... Les Bogros (au départ les "Polluks") font leur première apparition dans le périodique (mensuel) "Pistil" n° 1 de Mai 1977. Les Bogros ?... Ce sont de très très petits bonhommes qui vivent au milieu des déchets. Ils vivent cachés car ils ont peur de tout... et de rien. Série "écologique" elle continue à être publiée jusqu'à la fin de "Pistil" (n° 71 du 13 Juin 1979). Mais ce petit monde revient en force dans l'hebdo Spirou n° 2373 du 6 Octobre 1983. On leur découvre un nouveau "monde". Ils vivent maintenant, en parfaite autarcie, dans une clairière aménagée. Les auteurs nous offrent ici une magnifique fable. Derrière des histoires "pour enfants" où les Bogros tentent de vaincre leur peur de l'inconnu, se cache une fine analyse de notre société. A lire donc à deux niveaux. Trop occupé, Makyo (pseudo de Pierre Fournier) délaissera cette série en 1990. A noter que le scénariste "Toldac" est le propre frère de Makyo/Fournier. Une histoire de famille, quoi... Plus de 15 que les Bogros ont disparu des vitrines des libraires. Vivent-ils toujours dans leur clairière ?... Ont-ils dépassé les limites de leurs connaissances (vous savez, un panneau qu'ils repoussaient de temps en temps...) ?... Seuls leurs auteurs le savent. Peut-être, un jour...
Jeux d'enfant
Sept histoires suivant une fille, Jun, des jeux d'enfants aux jeux d'adultes. Sept épisodes du quotidien jalonnant son existence. Comme chaque fois lorsqu'on se penche sur le passé, cet album est porteur d'une ambiance particulière, douce-amère. On redécouvre en même temps que Jun toute une gamme de sentiments: la gène, la honte, l'angoisse, le désir, la joie, etc. Un bel album dont les seuls défauts sont des traits eux aussi caractéristiques des souvenirs : des trous ici et là, la non-linéarité du récit, des petites "histoires" qui n'en sont pas vraiment (pas de début ni de fin).
Théodore Poussin
Théodore Poussin fait son entrée, calmement, dans l'hebdo Spirou n° 2428 du 25 Octobre 1984. Théodore ?... Il est commis dans une compagnie maritime de Dunkerque. Il rêve de partir, loin là-bas sur les océans. Un jour de 1928, il se décide et s'embarque pour l'Indochine. Ce personnage lunaire va alors connaître moult aventures exotiques. De simple "spectateur" au début, sa personnalité va -heureusement- s'affirmer au fils des albums. Il va devenir un véritable acteur et deviendra plus crédible aux yeux du lectorat. Très vite un curieux personnage va suivre les pas de Théodore : M. Novembre, qui semble tout connaître de lui. Qui est-il ?... Que veut-il ?... Il faudra attendre le sixième épisode pour en savoir plus. Théodore ?... c'est la longue histoire d'un anonyme qui, d'un coup saisi par le démon de l'aventure, va se "balader" au milieu d'événements bizarres. C'est aussi une lente exploration des sentiments vécus. Savez-vous pourquoi ?... Derrière "Poussin" se trouve à l'origine Théodore-Charles Le Coq, le propre grand-père de l'auteur, Franck le Gall. Le postulat de départ est authentique et va lui fournir une aide, un appui formidable. Re(lisez) l'album "La vallée des roses", opus qui conte l'enfance du personnage. Vous découvrirez ainsi un peu qui était en réalité ce grand-père... Au fil des opus, le trait de Le Gall va s'affermir. Il va devenir plus réaliste. Les récits seront également plus ambitieux (appui de Yann pour certains épisodes). Théodore ?... C'est un peu "la grande évasion". Qui n'a d'ailleurs jamais rêvé un jour de tenter ce genre d'aventure(s) ?... L'auteur : Franck LE GALL, dessinateur-scénariste de nationalité française est né à Rouen le 23 Septembre 1959. "Théodore" est sa série la plus connue, bien qu'il ait créé ou participé à d'autres -nombreuses- réalisations. Il est considéré comme un des meilleurs graphistes actuels. Bien fait pour lui !...
Time is Money (Timoléon)
Timoléon et son énorme machine à rouler les cigarettes font leur apparition dans l'hebdo Pilote n° 525 du 27 Novembre 1969. Timoléon ?... c'est un représentant-de-commerce-inventeur. Dans un sombre manoir, il est reçu par le professeur Stanislas, un doux-dingue, créateur d'une machine à remonter le temps. Le premier voyage programmé ?... Rencontrer Léonard de Vinci, lui faire peindre la Joconde et l'acheter pour une bouchée de pain. Car, en effet, le but premier de Stanislas n'est pas de faire progresser la science, mais plutôt d'utiliser celle-ci pour en retirer un maximum d'argent. Malheureusement pour eux, ces deux "escrocs du temps" vont rencontrer bien des déboires. Une trame originale concoctée par Fred et Alexis emmène le lecteur dans une série humoristique pleine d'inventivité et de fantaisie. Fred, ici scénariste, crée des scénarios à la fois tendres et poétiques. Le tout est "bien mis en musique" par un graphisme réaliste d'Alexis. Les aventures de Timoléon paraîtront pendant quatre années pour prendre fin dans le n° 729 du 25 Octobre 1973 du même hebdo Pilote. Disparus. Comme ça. Plouf. Sans plus laisser aucune trace. Avalés par un trou noir ?... Heureusement, leurs péripéties seront éditées en albums (3) dès 1974.
La Contorsionniste
Un peu d'exotisme, de la sensualité trouble, des sentiments complexes, voilà un album dans la droite lignée des autres oeuvres de Warnauts et Raives. Pourtant, je n'ai pas tellement accroché. Le dessin est toujours très bon, même si les couleurs sont un peu ternes, décors occidentaux et citadins obligent. C'est plus l'histoire qui ne m'a pas tellement charmé. J'ai eu du mal à m'attacher à ce héros écrivain et à ses difficultés sentimentales et son manque d'inspiration. L'histoire qu'il vit avec cette Vietnamienne m'a un peu échappé, n'en saisissant pas tellement l'émotion ni l'intérêt. Ca n'en reste pas moins une belle BD, plutôt bien racontée et plaisante, mais pas un indispensable de cette association d'auteurs.
Tête noire
Les petites histoires de "Tête noire" sont assez sympathiques (pour le premier et seul tome que j'ai lu). Tanquerelle a un trait vif, dynamique et nerveux, qui peu faire penser à d'autres auteurs que j'apprécie (Sfar, Blain, etc...). De plus la couverture est assez belle. Les histoires sont plaisantes, pour les jeunes lecteurs (d'ailleurs à cause du peu de texte présent, cette BD est clairement destinée à ce public), et sont souvent rigolotes. Le personnage du petit catcheur colérique est attachant et les monstres rigolos font la force de cette petite série. Une bien belle série, plutôt original.
La Quête de l'Oiseau du Temps
Il était une fois... une série qui débute dans le magazine "Imagine" (trimestriel) n° 1 de Décembre 1975. Problème : la parution s'arrête après 3 numéros... C'est en 1982, dans "Charlie Mensuel" qu'elle fait sa réapparition. Appréciée d'emblée -et le bouche à oreille fonctionnant- la "Quête" sera plébiscitée et deviendra (peut-être) un classique de la BD. La "Quête", c'est une histoire narrée par un conteur -un grand-père qui s'adresse à sa descendance- dont l'identité ne sera connue qu'en fin du 4ème volume. Ce personnage, d'ailleurs va se révéler être une des "clefs" de la saga. Le postulat de départ est plaisant : il y a très longtemps, le cruel Ramor -un dieu- sévissait au royaume d'Akbar (marrant, c'est le nom du général en chef des troupes rebelles dans Star Wars.. qui date de 1978 ). Prisonnier d'une sorte de conque, cette dernière ne peut plus être définitivement fermée que par un mystérieux "oiseau du temps". Pour ce faire, Mara, une magicienne, délègue sa fille Pélisse auprès du chevalier Bragon -son ancien amant-. Bragon, Pélisse et son Drü (un animal doté de pouvoirs fantastiques) partent à la recherche du volatile. Se joignent à eux Bulrog et l'Inconnu. Ensemble, ils vont devoir se frayer un chemin semé de fameuses embûches... Le Tendre et Loisel renouvellent (un peu) des grands thèmes de l'héroïc-fantasy. Ils nous narrent avec un talent certain cette quête qui s'annonce difficile ; et ce non sans humour... J'ai lu. J'ai apprécié. Mais je n'en n'ai pas retiré cette quintessence qui pouvait -à mes yeux- en faire une BD "culte". Ce terme, personnellement, je l'assimile à "universel" (dans le monde de la BD francophone). "Culte", c'est aussi "intemporel". Je ne sais si on parlera encore de cette "quête" dans quelques dizaines d'années. Mais, sincèrement, tant mieux si c'est le cas ! Néanmoins nous voici, et ce depuis quelques années, face à une très belle série (parmi d'autres) à qui je souhaite de durer le plus longtemps possible. Les auteurs : Le scénariste, Serge LE TENDRE, de nationalité française, est né à Vincennes le 1er Décembre 1946. Outre la "Quête", on lui connaît aussi ses scénarios pour Jérome K Jérome Bloche et autres histoires imaginatives qui font de lui un des scénaristes essentiels de la bd actuelle. Le dessinateur, Régis LOISEL, de nationalité française, est né à Saint-Maixent le 4 Décembre 1951.
Prudence Petitpas
Prudence Petitpas fait sa première apparition dans l'hebdo Tintin n° 19, 12ème année, du 7 Mai 1957. Prudence ?... Une charmante "mémé" d'un âge... disons assez respectable, qui habite le petit village de Moucheron. Elle ne vit pas seule : elle a pour compagnon un horrible chat qui répond au nom de Stanislas. Son meilleur ami est Cyprien, le garde-champêtre. Elle pourrait être une mamie bien calme. Mais non ! Prudence passe son temps à débrouiller le noeud de sombres intrigues policières. Maurice Maréchal construit une oeuvre plaisante, pas ambitieuse du tout. Il se fait plaisir en faisant plaisir. Son graphisme est clair, ses histoires pleines d'humour. Et Prudence "va marcher". Les lecteurs en redemandent. Dépassé par ce succès, Maurice bénéficiera de l'appui scénaristique de Macherot, Greg, Goscinny (quel trio !) et de Mittéi et Seron au dessin. Prudence fera une bonne carrière de 1957 à 1969. Elle prendra ensuite une retraite vraiment bien méritée... pour refaire un tour de scène dans l'hebdo Spirou en 1987. Elle aura eu les honneurs de 5 albums. Son créateur : Un cas que cet homme !... Maurice LEBLANC, dessinateur-scénariste de nationalité belge, est né à Waremme le 6 Juin 1922. Sa profession ?... Instituteur. Profession qu'il ne quittera jamais. C'est le soir, chez lui, qu'il met en scène les aventures de Prudence. Il fait tout : scénarios, graphisme, planches de coloriage, envois postaux à la maison d'édition. Suite au succès rapide de la série, il bénéficiera d'aide de "collègues" ( et quels collègues !). Retraité, Maurice vit toujours. Il s'adonne à la peinture et à la sculpture. Un météore dans le monde de la BD qui, néanmoins, a laissé de bien belles traces.
Moonlight serenades
C'est la première BD que je lis pour laquelle Eric Warnauts travaillait encore en solo. Je suis tellement habitué au couple Warnauts/Raives que je m'imaginais Warnauts en simple scénariste, et Raives en simple dessinateur. Avec Moonlight serenades, je découvre maintenant seulement à quel point Raives et Warnauts se partage le travail actuellement. En effet, dans cette BD du seul Warnauts, je reconnais le même style de dessin, la même ambiance que dans leurs BDs ensemble. Ils partagent vraiment le travail autant au niveau scénario que dessin. Mais revenons uniquement sur Moonlight serenades. Le dessin, pas excellent, n'y est pas mauvais. Par contre, les couleurs laissent franchement à désirer à mes yeux. Trop colorées, orange, rouge, bleu : je trouve qu'elles manquent d'harmonie et ne donnent pas un bel aspect aux planches. En outre, de la même manière qu'à cette époque Warnauts signait Warn's, il utilise une mise en page et des textes de titres franchement teintés années 80. Je n'aime pas trop. Les scénarios de ces nouvelles sont assez simples, jouant sur la carte de l'amour désabusé ou se terminant mal, une touche blues dont l'ambiance ressort hélas assez peu et qui ne m'a que très peu touché. Ca se lit bien, ça plaira assez aux amateurs du genre, mais Raives et Warnauts ont fait bien mieux depuis qu'ils sont associés.