Attention, cet album est très différent.
D'abord, le titre. Un titre superbe, dont l'explication n'est livrée qu'en toute fin. Un titre d'une grande poésie, qui a une valeur métaphorique courant sur tout l'album.
L'histoire est celle d'un homme à la recherche de son amour perdu, qui se rend compte en cours de route que ce n'est pas forcément ça qu'il recherche. Une belle métaphore sur le passage à l'âge adulte, magnifié par le dessin si incroyable de Mattotti.
Mais ce dessin ne plaira pas à tout le monde. Tout en pastel, dans un style métaphorique lui aussi, on peut se perdre dans ses tableaux grandioses, ou faire un rejet total. Pour ma part, j'ai bien apprécié, mais son style n'est pas parmi mes préférés.
A réserver à ses fans, de préférence.
Ma note se rapproche plutôt du 3,5/5.
Parce que malgré mon plaisir de lecture plutôt évident, je n'ai pas été transporté par ce recueil d'histoires courtes.
Adrian Tomine est un auteur dont j'apprécie le trait, le côté un peu vain des histoires. "Les Yeux à vif" en est un bon exemple ; pour croquer simplement des tranches de vie, Tomine est un champion. Que ce soit sur deux ou vingt planches, il n'a pas d'équivalent, à mon sens, dans la sphère du comics. Et puis son trait est vraiment sympathique, même si un peu stéréotypé par moments.
Un chouette petit album, mais sans plus.
BD très historique avec une volonté d'intégrer des héros dans une fresque plus générale.
Le dessin est assez réaliste et les couleurs ont un goût d'époque.
L'ensemble est très bien réussi.
Bravo !
Le second et dernier tome du Bouddha d'Azur vient de sortir, me permettant ainsi de découvrir la série dans son ensemble.
Cosey y retrouve ses thèmes favoris : la montagne, l'esprit bouddhique, l'Himalaya et bien sûr une histoire d'amour atypique.
Son dessin n'a pas changé, excellent quand il s'agit de représenter des paysages montagneux et des personnages en tenue tibétaine. Il est fluide et très agréable à lire.
Je le trouve légèrement plus épuré et anguleux que dans certaines de ses oeuvres plus anciennes, ce que je regrette un peu, mais c'est une BD jolie à regarder et plaisante à la lecture. En outre la découverte du Bouddha d'Azur en lui-même est de toute beauté.
Le récit intègre romance et Histoire du Tibet et de la Chine qui l'a envahi.
C'est l'histoire de deux adolescents qui tombent amoureux dans une lamaserie tibétaine, mais qui seront séparés par le destin. L'un est anglais, obligé de quitter à regret son amour et le Tibet comme ce dernier est occupé par les Chinois. L'autre est orpheline, destinée à devenir la 5e réincarnation d'une prêtresse gardienne d'un trésor sur lequel les autorités Chinoises aimeraient bien mettre la main.
On sent à la lecture à quel point Cosey maîtrise son sujet. Le traitement est très réaliste, prenant. On est bien plongé dans l'époque et les lieux grâce à des décors et personnages réussis, crédibles et relativement originaux. Les termes et mots tibétains sont nombreux, nécessitant d'ailleurs un certain nombre de légendes de bas de page.
Par contre, je dois admettre avoir eu quelques difficultés à apprécier le récit à sa juste valeur. Faute à la narration je pense. Celle-ci est en effet assez décousue. Les albums sont denses et comportent de nombreuses pages (environ 80) mais on sent que l'auteur a beaucoup de choses à raconter, ce qui implique quelques ellipses, quelques passages un peu rapides, quelques sauts temporels pas toujours évidents. Résultat, l'atmosphère n'a pas réussi à m'imprégner autant que je l'aurais aimé et le récit m'a plu sans me charmer.
Une bonne lecture, une série qui a l'énorme avantage de tenir en deux tomes bien denses et des décors et personnages dépaysants comme Cosey sait si bien nous les offrir.
Un "pauvre" mec qui aura une "pauvre"durée de vie".
Miracle Jones apparaît -sous forme de strips- dans divers quotidiens US dès le 14 Février 1948. Il repart -définitivement- dans ses rêves le 5 Décembre de la même année.
Il est venu, on l'a vu, il est reparti...
Un véritable anti-héros insignifiant... s'il n'avait été créé et dessiné par Burne Hogarth, connu comme le principal dessinateur de Tarzan auquel son formidable style graphique va donner ses plus belles lettres de noblesse.
Miracles Jones ?... Il ne va "vivre" que pendant quelques mois, malgré son côté sympathique de "looser". Il pourra néanmoins démontrer qu'il n'a pas eu peur d'affronter la fort belle Witch Hazel, une redoutable sorcière plus qu'originale.
Le dessin ?... Style surprenant. Hogarth combine des personnages "comiques" à un superbe -et fort réaliste- personnage féminin ; le tout dans un excellent noir et blanc qui met ses compositions en valeur.
Ben voilà... C'était Miracle Jones. Un personnage complètement oublié mais qui, heureusement pour lui, a fait l'objet d'un album broché, en noir et blanc, édité chez SERG en 1976.
In mémoriam...
Voici une bd qui surprend par sa forme narrative. En effet, chose peu banale, Götting implique pleinement le lecteur en lui faisant prendre place au centre de son récit. C’est assez déroutant au début mais on s’y fait bien. L’histoire n’est pas exceptionnelle en soi mais les ressorts narratifs sont efficaces, de sorte que le lecteur à envie d’en connaître plus sur lui-même et ses propres motivations (curieux à dire mais c’est pourtant ça). Pourquoi en effet vouloir postposer un rendez-vous ? De quel rendez-vous s’agit-il ? Bien des questions qui trouveront une réponse dans l’épilogue. Côté dessin, Götting à un trait gras assez intéressant que je rapprocherai d’un auteur plus actuel qu’est Tom Tirabosco.
Une curiosité à découvrir !
Bob Mallard ?... Un grand blond élancé à la stature virile ; le héros "pur et dur" que l'on aimait retrouver à l'aube de années cinquante...
Il fait ses débuts vrombissants dans l'hebdo Vaillant n° 61 du 11 Juillet 1946. Il bat une dernière fois des ailes dans Pif Gadget n° 37 du 8 Novembre 1969.
Curieux : une série qui va durer plus de 20 ans et dont quasi plus personne ne se souvient.
Voici une vingtaine d'années, en classant une partie de mes vieux "récits complets" (des "albums" agrafés, de 12 à 30 pages, format à l'italienne) de l'immédiate après-guerre, j'ai retrouvé les deux "vieux machins" qui le mettent en scène. Surprise : fin des années 90, découverte de deux "briques" qui y ont trait dans une bourse BD. J'allais quand même pas le laisser se rendormir pour de bon !?!...
Ses aventures ?... Des scénarios simples, faits de situations dramatiques où le héros DOIT s'en sortir sans une griffe. Tous les poncifs du genre sont réunis : une solide équipe qui -au long de ses pérégrinations- va devoir affronter des "bandits" de toutes sortes.
De 1946 à 1957, Bourdens et Boulès -les créateurs- vont s'en occuper. Trames classiques au dessin réaliste. Un trait vigoureux, d'ailleurs, bien mis en évidence par une très bonne utilisation du noir et blanc.
De 1957 à 1962. Jean Sani est au texte, Yves Roy (en réalité Francisco Hidalgo) au dessin. Changement de style : le trait est un peu plus figé, plus académique, mais les détails techniques sont mis en évidence ; ce qui va donner une plus grande véracité à la série.
Dès 1962. Sani reste au scénario, mais c'est André Chéret (Rahan) qui s'y met au dessin. La série "redémarre" de bien belle façon, aidée en cela par un trait puissant et dynamique qui va en être son atout premier.
1969. Accaparé par Rahan (voir aussi Domino), Chéret délaisse -définitivement- ce brave Bob.
Bob Mallard ?... Une bonne série d'après-guerre qui faisait rêver les adolescents de l'époque... mais qui m'a bien fait rire à la relecture de ces opus premiers. Ca se veut sérieux mais, prise au second degré, elle ne tient plus tellement la route de par ses scénarios alambiqués.
Les albums :
Deux "récits complets" paraîtront en 1947 et 1949 ; deux "albums" agrafés édités chez Vaillant.
Joie : deux "briques", en noir et blanc, de plus de 160 pages chacune, période Chéret, seront éditées en 1977 et 1978 chez "Jeunesse et Vacances". Un "Bob Mallard revival" vite retombé dans l'oubli... sauf pour quelques passionnés (dont je suis).
Contrairement à Cassidy, je suis bien rentré dans cette bd qui est un petit délire en soi. Ce Lover Masqué est un justicier original qui use des rimes, vers et autres subtilités de la langue française pour contrecarrer les sombres desseins d’un mystérieux mégalomane.
Comme le souligne Cassidy, cette bd est assez cliché en accumulant lieux communs et poncifs du genre. Mais cette caricature volontaire est assez distrayante et pas prise de tête. Concernant le dessin, je dirais que le trait de Frichet se situe entre celui de Clark et celui de Gazotti. Ca se passe donc de commentaires !
Bravo à l’auteur !
C'est dans un gros paquet de recueils "Fillette" des années 50 à 1963 que j'ai découvert Aggie, une sorte de Cendrillon contemporaine.
Longue série, qui débute en 1946 dans les pages du Chicago Tribune ; et en France dans l'hebdo "Fillette" dès le 13 Mars 1947.
Drôle de vie, Aggie. Orpheline de mère, son père s'est remarié. Marin, souvent absent, il laisse "fifille" aux soins de sa seconde épouse de qui elle deviendra le souffre-douleur.
Triste, la série ?... Ben non justement !...
Aggie va vite s'émanciper et, d'épisodes en épisodes, l'action sera plutôt mise sur un mélange de démêlés comiques et sentimentaux.
De plus en plus "Aggie" se tournera vers un lectorat "jeune", ciblant les 12-15 ans "made in USA".
C'est humoristique... du moins pour l'époque, mais j'ai l'impression de plonger dans des épisodes des "filles d'à côté" ou du "miel et des abeilles" car on y parle beaucoup... pour pas grand chose à vrai dire.
Aggie est néanmoins un bon reflet d'une certaine jeunesse qui va s'échelonner de l'après-guerre jusqu'au milieu des années 60 ; une sorte de témoignage graphique des "jeunes-bien-comme-il-faut" de cette époque.
Allez, pas mal : mais sans plus !...
Elevé en Europe, un jeune garçon décide de partir vers l'Afrique à la recherche de ses parents disparus.
Postulat simple, c'est vrai, mais l'action se situe dans les années 50 : c'est la fin des colonies et les anciens "maîtres" ne vont pas se laisser faire.
Plusieurs histoires, plusieurs regards à poser sur cette série qui débute dans l'hebdo Spirou n° 2602 du 23 Février 1988.
Desorgher a passé une partie de sa jeunesse au Zaïre. Il "sait" ce qu'il dessine ; et cela se voit, se sent. J'ai ainsi apprécié ce cocktail fait d'un habile mélange d'intensité dramatique et d'humour, de drames... et de nostalgie.
C'est subtil, sans mièvrerie.
Des membres de ma famille ont vécu cette période coloniale dans l'ancien "Congo belge". Ils n'en parlaient pas beaucoup à leur retour. Jimmy Tousseul m'a ainsi permis de "retracer" une période de leur histoire. Une histoire narrée avec de la sensibilité... et de l'émotion.
Ma cote réelle : 3,5/5.
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Le Bruit du givre
Attention, cet album est très différent. D'abord, le titre. Un titre superbe, dont l'explication n'est livrée qu'en toute fin. Un titre d'une grande poésie, qui a une valeur métaphorique courant sur tout l'album. L'histoire est celle d'un homme à la recherche de son amour perdu, qui se rend compte en cours de route que ce n'est pas forcément ça qu'il recherche. Une belle métaphore sur le passage à l'âge adulte, magnifié par le dessin si incroyable de Mattotti. Mais ce dessin ne plaira pas à tout le monde. Tout en pastel, dans un style métaphorique lui aussi, on peut se perdre dans ses tableaux grandioses, ou faire un rejet total. Pour ma part, j'ai bien apprécié, mais son style n'est pas parmi mes préférés. A réserver à ses fans, de préférence.
Les Yeux à vif
Ma note se rapproche plutôt du 3,5/5. Parce que malgré mon plaisir de lecture plutôt évident, je n'ai pas été transporté par ce recueil d'histoires courtes. Adrian Tomine est un auteur dont j'apprécie le trait, le côté un peu vain des histoires. "Les Yeux à vif" en est un bon exemple ; pour croquer simplement des tranches de vie, Tomine est un champion. Que ce soit sur deux ou vingt planches, il n'a pas d'équivalent, à mon sens, dans la sphère du comics. Et puis son trait est vraiment sympathique, même si un peu stéréotypé par moments. Un chouette petit album, mais sans plus.
Shandy, un Anglais dans l'Empire
BD très historique avec une volonté d'intégrer des héros dans une fresque plus générale. Le dessin est assez réaliste et les couleurs ont un goût d'époque. L'ensemble est très bien réussi. Bravo !
Le Bouddha d'Azur
Le second et dernier tome du Bouddha d'Azur vient de sortir, me permettant ainsi de découvrir la série dans son ensemble. Cosey y retrouve ses thèmes favoris : la montagne, l'esprit bouddhique, l'Himalaya et bien sûr une histoire d'amour atypique. Son dessin n'a pas changé, excellent quand il s'agit de représenter des paysages montagneux et des personnages en tenue tibétaine. Il est fluide et très agréable à lire. Je le trouve légèrement plus épuré et anguleux que dans certaines de ses oeuvres plus anciennes, ce que je regrette un peu, mais c'est une BD jolie à regarder et plaisante à la lecture. En outre la découverte du Bouddha d'Azur en lui-même est de toute beauté. Le récit intègre romance et Histoire du Tibet et de la Chine qui l'a envahi. C'est l'histoire de deux adolescents qui tombent amoureux dans une lamaserie tibétaine, mais qui seront séparés par le destin. L'un est anglais, obligé de quitter à regret son amour et le Tibet comme ce dernier est occupé par les Chinois. L'autre est orpheline, destinée à devenir la 5e réincarnation d'une prêtresse gardienne d'un trésor sur lequel les autorités Chinoises aimeraient bien mettre la main. On sent à la lecture à quel point Cosey maîtrise son sujet. Le traitement est très réaliste, prenant. On est bien plongé dans l'époque et les lieux grâce à des décors et personnages réussis, crédibles et relativement originaux. Les termes et mots tibétains sont nombreux, nécessitant d'ailleurs un certain nombre de légendes de bas de page. Par contre, je dois admettre avoir eu quelques difficultés à apprécier le récit à sa juste valeur. Faute à la narration je pense. Celle-ci est en effet assez décousue. Les albums sont denses et comportent de nombreuses pages (environ 80) mais on sent que l'auteur a beaucoup de choses à raconter, ce qui implique quelques ellipses, quelques passages un peu rapides, quelques sauts temporels pas toujours évidents. Résultat, l'atmosphère n'a pas réussi à m'imprégner autant que je l'aurais aimé et le récit m'a plu sans me charmer. Une bonne lecture, une série qui a l'énorme avantage de tenir en deux tomes bien denses et des décors et personnages dépaysants comme Cosey sait si bien nous les offrir.
Miracle Jones
Un "pauvre" mec qui aura une "pauvre"durée de vie". Miracle Jones apparaît -sous forme de strips- dans divers quotidiens US dès le 14 Février 1948. Il repart -définitivement- dans ses rêves le 5 Décembre de la même année. Il est venu, on l'a vu, il est reparti... Un véritable anti-héros insignifiant... s'il n'avait été créé et dessiné par Burne Hogarth, connu comme le principal dessinateur de Tarzan auquel son formidable style graphique va donner ses plus belles lettres de noblesse. Miracles Jones ?... Il ne va "vivre" que pendant quelques mois, malgré son côté sympathique de "looser". Il pourra néanmoins démontrer qu'il n'a pas eu peur d'affronter la fort belle Witch Hazel, une redoutable sorcière plus qu'originale. Le dessin ?... Style surprenant. Hogarth combine des personnages "comiques" à un superbe -et fort réaliste- personnage féminin ; le tout dans un excellent noir et blanc qui met ses compositions en valeur. Ben voilà... C'était Miracle Jones. Un personnage complètement oublié mais qui, heureusement pour lui, a fait l'objet d'un album broché, en noir et blanc, édité chez SERG en 1976. In mémoriam...
La Serviette noire
Voici une bd qui surprend par sa forme narrative. En effet, chose peu banale, Götting implique pleinement le lecteur en lui faisant prendre place au centre de son récit. C’est assez déroutant au début mais on s’y fait bien. L’histoire n’est pas exceptionnelle en soi mais les ressorts narratifs sont efficaces, de sorte que le lecteur à envie d’en connaître plus sur lui-même et ses propres motivations (curieux à dire mais c’est pourtant ça). Pourquoi en effet vouloir postposer un rendez-vous ? De quel rendez-vous s’agit-il ? Bien des questions qui trouveront une réponse dans l’épilogue. Côté dessin, Götting à un trait gras assez intéressant que je rapprocherai d’un auteur plus actuel qu’est Tom Tirabosco. Une curiosité à découvrir !
Bob Mallard
Bob Mallard ?... Un grand blond élancé à la stature virile ; le héros "pur et dur" que l'on aimait retrouver à l'aube de années cinquante... Il fait ses débuts vrombissants dans l'hebdo Vaillant n° 61 du 11 Juillet 1946. Il bat une dernière fois des ailes dans Pif Gadget n° 37 du 8 Novembre 1969. Curieux : une série qui va durer plus de 20 ans et dont quasi plus personne ne se souvient. Voici une vingtaine d'années, en classant une partie de mes vieux "récits complets" (des "albums" agrafés, de 12 à 30 pages, format à l'italienne) de l'immédiate après-guerre, j'ai retrouvé les deux "vieux machins" qui le mettent en scène. Surprise : fin des années 90, découverte de deux "briques" qui y ont trait dans une bourse BD. J'allais quand même pas le laisser se rendormir pour de bon !?!... Ses aventures ?... Des scénarios simples, faits de situations dramatiques où le héros DOIT s'en sortir sans une griffe. Tous les poncifs du genre sont réunis : une solide équipe qui -au long de ses pérégrinations- va devoir affronter des "bandits" de toutes sortes. De 1946 à 1957, Bourdens et Boulès -les créateurs- vont s'en occuper. Trames classiques au dessin réaliste. Un trait vigoureux, d'ailleurs, bien mis en évidence par une très bonne utilisation du noir et blanc. De 1957 à 1962. Jean Sani est au texte, Yves Roy (en réalité Francisco Hidalgo) au dessin. Changement de style : le trait est un peu plus figé, plus académique, mais les détails techniques sont mis en évidence ; ce qui va donner une plus grande véracité à la série. Dès 1962. Sani reste au scénario, mais c'est André Chéret (Rahan) qui s'y met au dessin. La série "redémarre" de bien belle façon, aidée en cela par un trait puissant et dynamique qui va en être son atout premier. 1969. Accaparé par Rahan (voir aussi Domino), Chéret délaisse -définitivement- ce brave Bob. Bob Mallard ?... Une bonne série d'après-guerre qui faisait rêver les adolescents de l'époque... mais qui m'a bien fait rire à la relecture de ces opus premiers. Ca se veut sérieux mais, prise au second degré, elle ne tient plus tellement la route de par ses scénarios alambiqués. Les albums : Deux "récits complets" paraîtront en 1947 et 1949 ; deux "albums" agrafés édités chez Vaillant. Joie : deux "briques", en noir et blanc, de plus de 160 pages chacune, période Chéret, seront éditées en 1977 et 1978 chez "Jeunesse et Vacances". Un "Bob Mallard revival" vite retombé dans l'oubli... sauf pour quelques passionnés (dont je suis).
Lover masqué
Contrairement à Cassidy, je suis bien rentré dans cette bd qui est un petit délire en soi. Ce Lover Masqué est un justicier original qui use des rimes, vers et autres subtilités de la langue française pour contrecarrer les sombres desseins d’un mystérieux mégalomane. Comme le souligne Cassidy, cette bd est assez cliché en accumulant lieux communs et poncifs du genre. Mais cette caricature volontaire est assez distrayante et pas prise de tête. Concernant le dessin, je dirais que le trait de Frichet se situe entre celui de Clark et celui de Gazotti. Ca se passe donc de commentaires ! Bravo à l’auteur !
Aggie
C'est dans un gros paquet de recueils "Fillette" des années 50 à 1963 que j'ai découvert Aggie, une sorte de Cendrillon contemporaine. Longue série, qui débute en 1946 dans les pages du Chicago Tribune ; et en France dans l'hebdo "Fillette" dès le 13 Mars 1947. Drôle de vie, Aggie. Orpheline de mère, son père s'est remarié. Marin, souvent absent, il laisse "fifille" aux soins de sa seconde épouse de qui elle deviendra le souffre-douleur. Triste, la série ?... Ben non justement !... Aggie va vite s'émanciper et, d'épisodes en épisodes, l'action sera plutôt mise sur un mélange de démêlés comiques et sentimentaux. De plus en plus "Aggie" se tournera vers un lectorat "jeune", ciblant les 12-15 ans "made in USA". C'est humoristique... du moins pour l'époque, mais j'ai l'impression de plonger dans des épisodes des "filles d'à côté" ou du "miel et des abeilles" car on y parle beaucoup... pour pas grand chose à vrai dire. Aggie est néanmoins un bon reflet d'une certaine jeunesse qui va s'échelonner de l'après-guerre jusqu'au milieu des années 60 ; une sorte de témoignage graphique des "jeunes-bien-comme-il-faut" de cette époque. Allez, pas mal : mais sans plus !...
Jimmy Tousseul
Elevé en Europe, un jeune garçon décide de partir vers l'Afrique à la recherche de ses parents disparus. Postulat simple, c'est vrai, mais l'action se situe dans les années 50 : c'est la fin des colonies et les anciens "maîtres" ne vont pas se laisser faire. Plusieurs histoires, plusieurs regards à poser sur cette série qui débute dans l'hebdo Spirou n° 2602 du 23 Février 1988. Desorgher a passé une partie de sa jeunesse au Zaïre. Il "sait" ce qu'il dessine ; et cela se voit, se sent. J'ai ainsi apprécié ce cocktail fait d'un habile mélange d'intensité dramatique et d'humour, de drames... et de nostalgie. C'est subtil, sans mièvrerie. Des membres de ma famille ont vécu cette période coloniale dans l'ancien "Congo belge". Ils n'en parlaient pas beaucoup à leur retour. Jimmy Tousseul m'a ainsi permis de "retracer" une période de leur histoire. Une histoire narrée avec de la sensibilité... et de l'émotion. Ma cote réelle : 3,5/5.