Le Bruit du givre

Note: 3/5
(3/5 pour 7 avis)

Images et paroles de deux poètes ...


Auteurs argentins Auteurs italiens

"Je me souviens très bien : nous revenions de la plage ... La peau me brûlait ... La voiture un vrai four ... Et Alice dit :"je vourdrais un enfant de toi Samuel." Je me souviens très bien, c'est à ce moment-là que ma tête fut envahie par le bruit. Le bruit ... le bruit" Le bruit qui empêche d'avancer, de voir. Alice le quitte. Un an après, il recoit une lettre d'elle lui disant : "Viens". Commence alors l'itinéraire de Samuel. Sa recherche de l'autre, sa recherche de soi ...

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 2003
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Bruit du givre © Casterman 2003
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 7 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

24/02/2003 | fourmi
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un album qui va dérouter ou frustrer les amateurs d’histoires rythmées, avec gaufrier traditionnel. Tout ici renforce l’impression dominante d’onirisme (Mattotti nous y habitue), avec un récit quelque peu planant, autour d’un homme hésitant, louvoyant face aux responsabilités, se prenant la tête dès lors qu’il faut choisir. Du coup intrigue et narration semblent parfois mollassonnes, engourdies, le très beau dessin de Mattotti accentuant cet aspect. Il faut dire aussi que l’intrigue menée par Mattotti et surtout par Zentner est sans doute moins « dense », plus linéaire que celles que Kramsky a pu imaginer pour accompagner le coup de pinceaux du dessinateur italien. J’avais trouvé un peu la même chose sur une autre de leurs collaborations, Caboto. Un poème visuel à contempler à l’occasion.

19/09/2022 (modifier)
L'avatar du posteur carottebio

Le graphisme est intéressant comme peut l'être une expo de peinture. Mais d'un point de vue strictement BD, j'ai trouvé ça trop mou. Le format qui découpe chaque page en 2 cases sans aucun phylactère alourdit la lecture. Cette voix off qui raconte bêtement le dialogue intérieur d’un gars un peu paumé ralentit le rythme. D’ailleurs l’ensemble ressemble plus à un conte illustré qu’à une BD. Ce genre d’histoire devrait prendre aux tripes, obliger le lecteur à verser quelques larmes sur cette misère humaine… ou sinon, cela pourrait être la grosse claque philosophique qui bouscule nos croyances et nous éveille à une autre réalité du ‘moi’… Mais non, ce ‘bruit du givre’ se contente de mollesse et de convenance. Dommage.

26/02/2007 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

Attention, cet album est très différent. D'abord, le titre. Un titre superbe, dont l'explication n'est livrée qu'en toute fin. Un titre d'une grande poésie, qui a une valeur métaphorique courant sur tout l'album. L'histoire est celle d'un homme à la recherche de son amour perdu, qui se rend compte en cours de route que ce n'est pas forcément ça qu'il recherche. Une belle métaphore sur le passage à l'âge adulte, magnifié par le dessin si incroyable de Mattotti. Mais ce dessin ne plaira pas à tout le monde. Tout en pastel, dans un style métaphorique lui aussi, on peut se perdre dans ses tableaux grandioses, ou faire un rejet total. Pour ma part, j'ai bien apprécié, mais son style n'est pas parmi mes préférés. A réserver à ses fans, de préférence.

17/11/2006 (modifier)
Par Marie M
Note: 3/5

Par peur d'affronter la vie, Samuel Darko laisse partir Alice, la femme qu'il aime. Parce qu'elle lui demande un enfant, il plonge dans l'angoisse, une peur palpable, douloureuse et bruyante. L'auto protection qu'il s'était construite s'effondre et le voilà en proie aux bruits qui l'attaquent lâchement, ne sachant pas encore s’en défendre. Un beau jour, il décide d'aller regarder la vie en face ! Alors, il entreprend un voyage, et petit à petit, grâce aux rencontres qu'il fait, l'homme reprend confiance. Il finira même par être capable d'imaginer le futur sereinement, de prendre ses responsabilités... Là seulement, devenu lui-même le « bruit » disparaîtra ! Superbe métaphore sur la peur des hommes à prendre des décisions et à s’engager dans la vie. "Le bruit du givre" aurait pu être sous-titré : Méthode douce pour se libérer du poids de la peur en appliquant des règles de vie inspirées des grands sages. Ainsi, comme certains végétaux que l'on arrose légèrement en hiver pour que le froid fige l'eau et fabrique une couche protectrice de givre, le héros s'est enfermé dans un cocon chaleureux mais isolé du monde. Comme sur les boutons floraux lors du réchauffement de l'atmosphère, le givre fond, il fait alors ce bruit crissant que représente Mattotti sous formes d'oiseaux noirs, inquiétants et hostiles, le bruit ! C’est la fissure et le danger qui s’infiltre. A ce niveau, plusieurs hypothèses sont possibles. Zentner a choisi le côté optimiste et courageux et le héros fait alors un très gros travail sur lui-même. Ce sont le dessin et les couleurs incomparables de Mattotti, atouts supplémentaires au récit, qui l’aident à sortir vers l’extérieur, l’enveloppant dans des courbes rassurantes. Au final,Mattotti et Zentner ont construit un récit lent, fort, qui ramène le calme. A lire et à relire en écoutant Eclipse de Pink Floyd et "Y'a une fille qui habite chez moi" de Benabar.... ;-)

29/08/2006 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Je suis assez perplexe sur le dessin que je ne trouve pas particulièrement beau pour ma part même si je reconnais ses qualités. Je n'aime pas vraiment ce type de couleurs en fait. Chaque planche comporte 2 grandes cases avec le narrateur qui fait sa prose, mais très peu de phylactères au final. Quant à l'histoire elle est assez classique, le couple séparé, mais tout en poésie, en finesse. Notre personnage principal fait une suite de rencontres qui le font chaque fois réfléchir un peu plus sur le sens de la vie etc. :)

27/04/2006 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Impression mitigée comme presque toujours pour moi avec une BD illustrée par Mattoti. Le dessin est comme toujours aussi particulier, aussi esthétique, aussi proche de la peinture abstraite. J'aime la matière qu'utilise Mattoti pour ses dessins, du pastel semble-t-il. Je trouve certaines cases très belles. Mais d'autres cases, un peu trop nombreuses à mon goût, ne me semblent pas vraiment belles, pêchant par un manque d'harmonie dans les couleurs, par une figuration trop abstraite, un manque d'esthétisme difficile à exprimer. Alors autant certaines cases sont vraiment fortes de beauté et me suffisent à trouver l'ensemble de l'album de belle qualité visuelle, autant un grand nombre d'autres font que je garde le sentiment de n'avoir pas trouvé l'album vraiment indispensable graphiquement parlant. Quant à l'histoire, elle contient toujours une part de symbolisme et d'onirique comme dans nombre d'albums illustrés par Mattoti mais au final, le scénario est très linéaire et moins difficile à suivre que d'autres BDs plus ardues de Mattoti. Le récit en lui-même ne m'a guère captivé ni vraiment plu au final, mais je garde un souvenir assez fort de la dernière planche tant par sa beauté visuelle que par la fin du récit, et le "bruit du givre" lui-même.

29/03/2005 (modifier)
Par fourmi
Note: 4/5

Quelle beauté. Voila les premiers mots qui me viennent à l'esprit. Textes de Zentner, tout un poème. Nous suivons Samuel dans sa recherche qui commence par affronter ce bruit, cette peur omniprésente dans sa tête, dans son coeur, qui paralyse tout, qui éloigne tout. Son voyage n'est pas sans surprise. Un conte par ici (très belle histoire que celle du roi de Liu), un incendie par là, qui lui occasionne une période de cécité, la rencontre sur son chemin de gens qui le font évoluer, réflechir. Et les retrouvailles avec Alice ... Une quête illustrée magistralement par un Mattotti au sommet de son art. Une palette de couleurs hors norme, une description de l'angoisse, de la folie presque, du bruit ... Sincèrement époustouflante ! Difficile de décrire ce que l'on peut ressentir à la lecture de cette BD. Chacun y trouvera quelque chose, suivant sa sensibilité. J'y ai trouvé plein de choses et en premier lieu un plaisir immense à lire ces deux auteurs, ces deux poètes.

24/02/2003 (modifier)