J'ai découvert ce livre lors du dernier festival de la bande dessinée au Palais de la Conciergerie à Paris.
Un sentiment de trop peu domine à la lecture de ce livre. Trop court, trop prévisible, et le caractère du personnage principal n'est pas assez exploité par l'auteur.
Reste la beauté des dessins à l'aquarelle, reste la moiteur et les mystères d'une Afrique, pure chimère et héritière de celle d'un Arthur Rimbaud, aventurier d'un autre siècle, véritable fil rouge de cette passion amoureuse.
Les personnages secondaires sont réussis (comment, en apercevant l'attaché culturel et le directeur du centre, ne pas songer au film de Tavernier Coup de torchon !). Car toute l'Afrique est là, entre vestige d'un passé colonial et ses traditions, sans oublier le sens de la combine (voir par exemple l'épisode des visas pour faire sortir Fikrie de son pays).
Un témoignage réussi mais qui, par le côté naïf du héros, ne convainc guère. Je ne sais si "Fikrie" effleure le récit autobiographique, mais à côté de récits comme La Tentation , cette bande dessinée est à un degré au dessous.
Un bon livre qui se lit un peu trop vite, mais reste un peu trop prévisible. Mais le dessin de Joël Allessandra est fort beau.
A découvrir.
Pepito ?... une bonne série jeunesse qui paraît, pour la première fois, dans un hebdo italien -"Gaie Fantasie"- en 1951.
Et j'en ai lu, des "Pepito", quand j'étais gamin !...
Heureux souvenirs que ceux de ce petit corsaire qui passe son temps à combattre les nantis. J'ai bien ri -à l'époque, c'est vrai-, des aventures de cette sorte de "Robin des Bois" des mers et de ses amis : son second Ventempoupe, de Merluche le charpentier, de Crochette le brave flibustier... sans oublier Bec-de-Fer, le perroquet.
Rien de méchant ou de sanguinaire dans cette série ; plutôt des batailles pour rire dans des aventures bondissantes qui ne demandent rien à personne, sauf le fait d'offrir un joyeux petit délassement, plein d'entrain, aux "plus jeunes".
Les histoires ?... Simples, linéaires même, qui mettent le plus souvent en avant les duels "pour rire" entre Pepito et sa bande contre le gouverneur Hernandez et son âme damnée : le diabolique Scartoff.
Le dessin ?... Bottaro y va d'un graphisme tout en rondeurs, de qualité, dont il fait le support principal de cette oeuvre à l'humour bon enfant.
In fine : une bonne série, délassante, pas trop oubliée d'ailleurs ; et qui ne demande qu'à être (re)découverte.
Je me dois de moduler l'avis précédent. Il faut remettre dans le contexte cette BD. Elle date en effet du début des années 80, époque où 99% des lecteurs de BD ne connaissaient que Tintin et Milou, Astérix ou Alix...
Pour moi, cette BD est dans la lignée de Liberatore et représente le côté... rebelle, comparable au mouvement punk en musique, ça décape, le sang, le sexe, le sordide, des couleurs criardes... ça lorgne aussi sur le côté Mad Max; bref dérangeant mais jubilatoire en 1980, c'est Preacher avant l'heure.
Alors oui, il y a eu mieux (justement Liberatore ou Ennis) mais c'est pas mal ; quant à l'acheter vous ne la trouverez pas sauf chez les bouquinistes !
PS : du même dessinateur Gene Kong est mieux (King Kong dans la zone New Yorkaise) et là c'est 4/5.
Tels Alice au Pays des Merveilles, Maître Pertinent et son clerc de notaire -Olivier Rameau- basculent "de l'autre côté du miroir".
La série débute dans l'hebdo Tintin n° 42, 23ème année, du 15 Octobre 1968.
Aux commandes ?... Greg et Dany. Fameux duo !...
Le pays de Rêverose, sa capitale Hallucinaville et des champs de sucettes qui s'étendent à perte de vue... J'ai directement apprécié cet univers parallèle où règne l'anormalité la plus totale.
Un univers ou toute méchanceté est bannie, où cette idyllique contrée est peuplée d'habitants serviables ; dont la belle Colombe Tiredaile (pour moi, un des plus jolis noms de la BD francophone) qui tombera amoureuse d'Olivier.
Les auteurs vont également "bonifier" la série d'autres personnages attachants : le lion Majestor, l'épouvantail Pazunbrin, etc...
Une série qui est un magnifique hommage à l'oeuvre de Lewis Caroll, au "Magicien d'Oz" ; une série qui a -au début- bouleversé certaines conventions, a versé dans l'onirisme le plus débridé.
Une très belle aventure pour Olivier et Colombe, un des couples les plus solides de la BD.
Ma cote : 3,5/5
L'horreur est aux portes de Buenos Aires... des extraterrestres vont -petit à petit- envahir la ville puis la Terre...
Eternauta ?... Plus qu'une simple histoire de science-fiction, c'est un récit qui mêle peur réelle et angoisse inexplicable.
C'est en 1958 que la série débute dans un hebdo argentin : "Hora Con Semanal", pour ensuite se poursuivre dans le magazine Scorpio.
En 1969, Oesterheld et Alberto Breccia en conçoivent une nouvelle version. Breccia se livre à de nombreuses expériences graphiques, utilise des trames, des collages, des griffes dans les vignettes (cases). Le scénario se politise, dénonce la mainmise des grandes puissances occidentales sur l'Amérique latine.
C'en est trop et la rédaction de l'hebdo "Gente", ou paraissait la série, en interrompt la publication (pressions politiques ?) ; affichant même un éditorial d'excuses envers ses lecteurs (!)...
Heureusement, au début des années 70, "Eternauta" traversera l'Atlantique et sera publiée en Italie, en Espagne, et en France dans la revue "Phénix" et "Charlie Mensuel".
Le scénario ?... l'asservissement inéluctable des populations sud-américaines par des puissances étrangères ; ce au travers d'une fable de science-fiction. A l'époque, fallait oser !
Le dessin ?... Surprenant (j'avoue que ce n'est pas ma tasse de thé), haché, torturé, qui mêle un tas de techniques.
Au final : un album qui m'a surpris, intrigué, étonné même ; fort dans son postulat textuel et graphique, mais qui m'a laissé dans la perplexité -moi, Européen, qui ne connaît pas grand chose du vécu réel de cette Argentine d'alors.
L'album :
1 tome paru aux Humanoïdes Associés en 1993. Un hommage explicite à cette surprenante série ainsi qu'à ses créateurs.
Un bon petit album.
Euh non, pas si petit que ça, il fait 136 pages ! En fait "Erminio le Milanais" entretient la flamme de la fascination pour les contrées transalpines, comme dans Où le regard ne porte pas...
Sauf que là, il s'agit de la Sicile, et si vous dites à un Sicilien qu'il est italien, il vous envoie des plombs dans les fesses à coup d'escopette !
C'est un peu ce qui arrive à Erminio, "étranger" dans ce village. La BD joue donc sur le registre de la tolérance, de l'inclusion, et c'est une belle réussite de ce côté-là.
L'album baigne dans une ambiance un peu vaporeuse, chaude comme un pays du sud, et c'est un vrai plaisir de le lire, même si au départ je ne suis pas trop fan du style d'Erwann Surcouf.
Un bien bel objet cet album, carré, en rouge et noir, un livre qui a ce que l'on pourrait appeler du caractère. Que réserve donc le contenu de cet ouvrage à la fois classieux et clinquant?
Mon avis est plutôt mitigé... Graphiquement c'est réussi, je trouve que les dessins sont très élégants, Dave Gibbons s'est surpassé, on voit tout le soin qu'il a apporté à cette oeuvre, tant au niveau de la pureté de son trait que pour son extraordinaire représentation du monde que nous offre Originals. Originals est visuellement original.
Pour ce qui est de l'histoire que nous raconte Dave Gibbons, je suis un peu déçu, hormis le traitement particulier je ne vois rien de bien particulier, cette histoire est basée sur l'amitié, la différence, les difficultés que l'on peut rencontrer quand l'on grandit, quand on change de monde... C'est justement écrit mais il n'y a aucune fantaisie ni originalité, c'est un peu plat, un peu trop classique.
On sent qu'un verni autobiographique recouvre légèrement cette histoire, avec ses Originals Dave Gibbons nous parle peut-être des skins ou des mods, d'une certaine jeunesse, d'un état d'esprit.
Originals, n'est pas une mauvaise BD, de manière formelle elle est même carrément très bonne, malheureusement cela me semble un peu trop sage pour convaincre, un peu trop bouffé de nostalgie sans doute.
JJJ
Mouais.
Pour son passage chez les Humanos, Tardi fait ce qu'il connaît (presque) le mieux : du polar. Il adapte donc un roman de Manchette, considéré comme l'un des maîtres français du genre.
Cependant j'ai du mal à adhérer à ce polar-là. Désabusé, craspec, rocailleux... Mais le style de Manchette est un peu plus nerveux que celui de Léo Malet, ce qui donne des images plus violentes que la "moyenne" tardienne. Mais ce genre d'histoires me laisse plutôt de glace, on a même l'impression que l'histoire se déroule comme dans un rêve, tellement la voix off est envahissante...
Heureusement que le dessin de Tardi est sympa, et permet de lire cet album assommant sans trop de mal. Pour le reste...
Une série qui débute dans "Télérama" n° 1591 du 9 Juillet 1980.
A la lecture du premier tome édité, j'ai cru me replonger dans une histoire "à la Edgar Pierre Jacobs". Une sorte de "copiage" de l'auteur des Blake et Mortimer ? Non ; plutôt un chouette hommage.
Raffini ?... Un commissaire à l'air bougon qui officie au Quai des Orfèvres.
J'avoue aimer cette ambiance des années 50, aux histoires dont les ressorts semblent tirés des romans (style "Fleuve Noir") de l'époque.
Les scénarios ?... Des intrigues vraiment parfois tordues que même un Maigret aurait eu du mal à redresser.
"Atmosphère... atmosphère... Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ?..." Ben oui, Raffini, et c'est pour ça que je t'aime bien ; avec ton imper mastic et ton vieux chapeau vissé.
Raffini ?... Une bonne série policière, pas toute récente c'est vrai, mais qui a le goût des vieilles bonnes choses -pas encore- oubliées.
Un duo qui fait partie intégrante de l'hebdo Spirou. Ils y débutent en effet dans le n° 1 du 21 Avril 1938.
Ce n'est pourtant qu'à la cinquième planche qu'ils font connaissance ; Tif y rencontre un naufragé -Tondu- capitaine du bateau "Marius". Ils ne se quitteront plus ; vivant de nombreuses aventures qui passeront du Congo belge aux Etats-Unis.
La série va être animée une dizaine d'années par Fernand Dineur.
Curieusement, en 1949, l'éditeur juge ces personnages "vieillots" et en confie leur "rajeunissement" à Will, alors débutant. Dineur, lui, continuera d'imaginer les histoires.
D'autres scénaristes viendront bientôt se "greffer" ; dont Maurice Rosy qui crééra M. Choc ; un personnage dont le visage est perpétuellement masqué par un heaume, et qui dirige une organisation criminelle nommée "La Main Blanche".
Rapidement, les affrontement entre nos deux gaillards et Choc vont devenir assez légendaires, une grande partie du lectorat s'ingéniant à imaginer qui pourrait se cacher derrière ce criminel d'envergure.
Tif et Tondu ?... Ils ont grandi, mûri sous la patte et l'imaginaire d'autres dessinateurs et scénaristes. Et c'est ce que j'aime en cette série. D'aventures en aventures, celle-ci à -par la suite- distillé un climat fantastique, s'est un peu politisée, à même abordé la problématique de l'extrême droite...
Une série qui est un véritable classique, dont chaque opus m'amène un vrai plaisir de lecture, car chacun me relate une bien bonne histoire faite d'intrigues, de rebondissements, d'enquêtes policières ; et ce sans jamais (trop) se prendre au sérieux.
C'est tout bon.
Ma cote réelle : 3,5/5
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Fikrie
J'ai découvert ce livre lors du dernier festival de la bande dessinée au Palais de la Conciergerie à Paris. Un sentiment de trop peu domine à la lecture de ce livre. Trop court, trop prévisible, et le caractère du personnage principal n'est pas assez exploité par l'auteur. Reste la beauté des dessins à l'aquarelle, reste la moiteur et les mystères d'une Afrique, pure chimère et héritière de celle d'un Arthur Rimbaud, aventurier d'un autre siècle, véritable fil rouge de cette passion amoureuse. Les personnages secondaires sont réussis (comment, en apercevant l'attaché culturel et le directeur du centre, ne pas songer au film de Tavernier Coup de torchon !). Car toute l'Afrique est là, entre vestige d'un passé colonial et ses traditions, sans oublier le sens de la combine (voir par exemple l'épisode des visas pour faire sortir Fikrie de son pays). Un témoignage réussi mais qui, par le côté naïf du héros, ne convainc guère. Je ne sais si "Fikrie" effleure le récit autobiographique, mais à côté de récits comme La Tentation , cette bande dessinée est à un degré au dessous. Un bon livre qui se lit un peu trop vite, mais reste un peu trop prévisible. Mais le dessin de Joël Allessandra est fort beau. A découvrir.
Pepito
Pepito ?... une bonne série jeunesse qui paraît, pour la première fois, dans un hebdo italien -"Gaie Fantasie"- en 1951. Et j'en ai lu, des "Pepito", quand j'étais gamin !... Heureux souvenirs que ceux de ce petit corsaire qui passe son temps à combattre les nantis. J'ai bien ri -à l'époque, c'est vrai-, des aventures de cette sorte de "Robin des Bois" des mers et de ses amis : son second Ventempoupe, de Merluche le charpentier, de Crochette le brave flibustier... sans oublier Bec-de-Fer, le perroquet. Rien de méchant ou de sanguinaire dans cette série ; plutôt des batailles pour rire dans des aventures bondissantes qui ne demandent rien à personne, sauf le fait d'offrir un joyeux petit délassement, plein d'entrain, aux "plus jeunes". Les histoires ?... Simples, linéaires même, qui mettent le plus souvent en avant les duels "pour rire" entre Pepito et sa bande contre le gouverneur Hernandez et son âme damnée : le diabolique Scartoff. Le dessin ?... Bottaro y va d'un graphisme tout en rondeurs, de qualité, dont il fait le support principal de cette oeuvre à l'humour bon enfant. In fine : une bonne série, délassante, pas trop oubliée d'ailleurs ; et qui ne demande qu'à être (re)découverte.
Rebel
Je me dois de moduler l'avis précédent. Il faut remettre dans le contexte cette BD. Elle date en effet du début des années 80, époque où 99% des lecteurs de BD ne connaissaient que Tintin et Milou, Astérix ou Alix... Pour moi, cette BD est dans la lignée de Liberatore et représente le côté... rebelle, comparable au mouvement punk en musique, ça décape, le sang, le sexe, le sordide, des couleurs criardes... ça lorgne aussi sur le côté Mad Max; bref dérangeant mais jubilatoire en 1980, c'est Preacher avant l'heure. Alors oui, il y a eu mieux (justement Liberatore ou Ennis) mais c'est pas mal ; quant à l'acheter vous ne la trouverez pas sauf chez les bouquinistes ! PS : du même dessinateur Gene Kong est mieux (King Kong dans la zone New Yorkaise) et là c'est 4/5.
Olivier Rameau
Tels Alice au Pays des Merveilles, Maître Pertinent et son clerc de notaire -Olivier Rameau- basculent "de l'autre côté du miroir". La série débute dans l'hebdo Tintin n° 42, 23ème année, du 15 Octobre 1968. Aux commandes ?... Greg et Dany. Fameux duo !... Le pays de Rêverose, sa capitale Hallucinaville et des champs de sucettes qui s'étendent à perte de vue... J'ai directement apprécié cet univers parallèle où règne l'anormalité la plus totale. Un univers ou toute méchanceté est bannie, où cette idyllique contrée est peuplée d'habitants serviables ; dont la belle Colombe Tiredaile (pour moi, un des plus jolis noms de la BD francophone) qui tombera amoureuse d'Olivier. Les auteurs vont également "bonifier" la série d'autres personnages attachants : le lion Majestor, l'épouvantail Pazunbrin, etc... Une série qui est un magnifique hommage à l'oeuvre de Lewis Caroll, au "Magicien d'Oz" ; une série qui a -au début- bouleversé certaines conventions, a versé dans l'onirisme le plus débridé. Une très belle aventure pour Olivier et Colombe, un des couples les plus solides de la BD. Ma cote : 3,5/5
L'Eternaute 1969
L'horreur est aux portes de Buenos Aires... des extraterrestres vont -petit à petit- envahir la ville puis la Terre... Eternauta ?... Plus qu'une simple histoire de science-fiction, c'est un récit qui mêle peur réelle et angoisse inexplicable. C'est en 1958 que la série débute dans un hebdo argentin : "Hora Con Semanal", pour ensuite se poursuivre dans le magazine Scorpio. En 1969, Oesterheld et Alberto Breccia en conçoivent une nouvelle version. Breccia se livre à de nombreuses expériences graphiques, utilise des trames, des collages, des griffes dans les vignettes (cases). Le scénario se politise, dénonce la mainmise des grandes puissances occidentales sur l'Amérique latine. C'en est trop et la rédaction de l'hebdo "Gente", ou paraissait la série, en interrompt la publication (pressions politiques ?) ; affichant même un éditorial d'excuses envers ses lecteurs (!)... Heureusement, au début des années 70, "Eternauta" traversera l'Atlantique et sera publiée en Italie, en Espagne, et en France dans la revue "Phénix" et "Charlie Mensuel". Le scénario ?... l'asservissement inéluctable des populations sud-américaines par des puissances étrangères ; ce au travers d'une fable de science-fiction. A l'époque, fallait oser ! Le dessin ?... Surprenant (j'avoue que ce n'est pas ma tasse de thé), haché, torturé, qui mêle un tas de techniques. Au final : un album qui m'a surpris, intrigué, étonné même ; fort dans son postulat textuel et graphique, mais qui m'a laissé dans la perplexité -moi, Européen, qui ne connaît pas grand chose du vécu réel de cette Argentine d'alors. L'album : 1 tome paru aux Humanoïdes Associés en 1993. Un hommage explicite à cette surprenante série ainsi qu'à ses créateurs.
Erminio le Milanais
Un bon petit album. Euh non, pas si petit que ça, il fait 136 pages ! En fait "Erminio le Milanais" entretient la flamme de la fascination pour les contrées transalpines, comme dans Où le regard ne porte pas... Sauf que là, il s'agit de la Sicile, et si vous dites à un Sicilien qu'il est italien, il vous envoie des plombs dans les fesses à coup d'escopette ! C'est un peu ce qui arrive à Erminio, "étranger" dans ce village. La BD joue donc sur le registre de la tolérance, de l'inclusion, et c'est une belle réussite de ce côté-là. L'album baigne dans une ambiance un peu vaporeuse, chaude comme un pays du sud, et c'est un vrai plaisir de le lire, même si au départ je ne suis pas trop fan du style d'Erwann Surcouf.
Originals
Un bien bel objet cet album, carré, en rouge et noir, un livre qui a ce que l'on pourrait appeler du caractère. Que réserve donc le contenu de cet ouvrage à la fois classieux et clinquant? Mon avis est plutôt mitigé... Graphiquement c'est réussi, je trouve que les dessins sont très élégants, Dave Gibbons s'est surpassé, on voit tout le soin qu'il a apporté à cette oeuvre, tant au niveau de la pureté de son trait que pour son extraordinaire représentation du monde que nous offre Originals. Originals est visuellement original. Pour ce qui est de l'histoire que nous raconte Dave Gibbons, je suis un peu déçu, hormis le traitement particulier je ne vois rien de bien particulier, cette histoire est basée sur l'amitié, la différence, les difficultés que l'on peut rencontrer quand l'on grandit, quand on change de monde... C'est justement écrit mais il n'y a aucune fantaisie ni originalité, c'est un peu plat, un peu trop classique. On sent qu'un verni autobiographique recouvre légèrement cette histoire, avec ses Originals Dave Gibbons nous parle peut-être des skins ou des mods, d'une certaine jeunesse, d'un état d'esprit. Originals, n'est pas une mauvaise BD, de manière formelle elle est même carrément très bonne, malheureusement cela me semble un peu trop sage pour convaincre, un peu trop bouffé de nostalgie sans doute. JJJ
Le Petit Bleu de la Côte Ouest
Mouais. Pour son passage chez les Humanos, Tardi fait ce qu'il connaît (presque) le mieux : du polar. Il adapte donc un roman de Manchette, considéré comme l'un des maîtres français du genre. Cependant j'ai du mal à adhérer à ce polar-là. Désabusé, craspec, rocailleux... Mais le style de Manchette est un peu plus nerveux que celui de Léo Malet, ce qui donne des images plus violentes que la "moyenne" tardienne. Mais ce genre d'histoires me laisse plutôt de glace, on a même l'impression que l'histoire se déroule comme dans un rêve, tellement la voix off est envahissante... Heureusement que le dessin de Tardi est sympa, et permet de lire cet album assommant sans trop de mal. Pour le reste...
Commissaire Raffini
Une série qui débute dans "Télérama" n° 1591 du 9 Juillet 1980. A la lecture du premier tome édité, j'ai cru me replonger dans une histoire "à la Edgar Pierre Jacobs". Une sorte de "copiage" de l'auteur des Blake et Mortimer ? Non ; plutôt un chouette hommage. Raffini ?... Un commissaire à l'air bougon qui officie au Quai des Orfèvres. J'avoue aimer cette ambiance des années 50, aux histoires dont les ressorts semblent tirés des romans (style "Fleuve Noir") de l'époque. Les scénarios ?... Des intrigues vraiment parfois tordues que même un Maigret aurait eu du mal à redresser. "Atmosphère... atmosphère... Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ?..." Ben oui, Raffini, et c'est pour ça que je t'aime bien ; avec ton imper mastic et ton vieux chapeau vissé. Raffini ?... Une bonne série policière, pas toute récente c'est vrai, mais qui a le goût des vieilles bonnes choses -pas encore- oubliées.
Tif et Tondu
Un duo qui fait partie intégrante de l'hebdo Spirou. Ils y débutent en effet dans le n° 1 du 21 Avril 1938. Ce n'est pourtant qu'à la cinquième planche qu'ils font connaissance ; Tif y rencontre un naufragé -Tondu- capitaine du bateau "Marius". Ils ne se quitteront plus ; vivant de nombreuses aventures qui passeront du Congo belge aux Etats-Unis. La série va être animée une dizaine d'années par Fernand Dineur. Curieusement, en 1949, l'éditeur juge ces personnages "vieillots" et en confie leur "rajeunissement" à Will, alors débutant. Dineur, lui, continuera d'imaginer les histoires. D'autres scénaristes viendront bientôt se "greffer" ; dont Maurice Rosy qui crééra M. Choc ; un personnage dont le visage est perpétuellement masqué par un heaume, et qui dirige une organisation criminelle nommée "La Main Blanche". Rapidement, les affrontement entre nos deux gaillards et Choc vont devenir assez légendaires, une grande partie du lectorat s'ingéniant à imaginer qui pourrait se cacher derrière ce criminel d'envergure. Tif et Tondu ?... Ils ont grandi, mûri sous la patte et l'imaginaire d'autres dessinateurs et scénaristes. Et c'est ce que j'aime en cette série. D'aventures en aventures, celle-ci à -par la suite- distillé un climat fantastique, s'est un peu politisée, à même abordé la problématique de l'extrême droite... Une série qui est un véritable classique, dont chaque opus m'amène un vrai plaisir de lecture, car chacun me relate une bien bonne histoire faite d'intrigues, de rebondissements, d'enquêtes policières ; et ce sans jamais (trop) se prendre au sérieux. C'est tout bon. Ma cote réelle : 3,5/5