Les chroniques de ce petit village débutent dans le mensuel "A suivre" n° 29 de Juin 1980 ; et ce sous la forme de petits récits.
Graduellement, ces histoires deviendront plus longues, plus graves aussi.
Ce qui m'a plu ?... Tito (pseudo de Tiburcio de la Llave) s'est basé sur ses souvenirs, sur la vision de ses parents et grands-parents. C'est assez "fin" comme série : des petits faits de ce "peuple régional", des gestes, des ambiances, des anecdotes...
A la première lecture, cette série m'a paru "simple". Mais elle livre -à qui veut bien la lire attentivement, et à son aise- une vision talentueuse et puissante.
Oeuvre vraiment personnelle, elle m'attire également par sa mise en couleurs simple et en même temps lumineuse. Le dessin ?... C'est vrai, le graphisme est un peu statique. Mais il apporte ainsi une note, une touche d'authenticité vraie.
"Soledad" ?... A mettre entre toutes les mains. Un plongeon nostalgique et tendre dans ce pays gorgé de soleil ; et pourtant alors meurtri par la Guerre Civile...
En entamant le premier tome de ce manga, je me suis demandé pourquoi il était rangé dans la collection Big Kana : en effet, il commence sur une trame très proche des shonens typiques. Un jeune garçon turbulent découvre un nouveau sport, ici l'Aikido, et grâce à un maître gentil et intelligent, on sent qu'il va finir par s'y initier et en gravir les échelons tome après tome.
Sauf que la série Evil Heart se termine en 3 tomes seulement. Les choses ne pourront donc pas se passer sous la forme d'une suite de combats, d'évolutions et de découverte des beautés de l'Aikido.
Et en effet...
J'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit de ce manga. La narration, notamment celle des scènes d'action, n'est pas toujours très claire. Le jeune héros n'est pas très attachant en début de lecture car on ne sait pas pourquoi il est aussi impulsif et violent, même si on voit bien qu'il ne s'énerve que quand il estime devoir se défendre ou défendre sa grande soeur.
Le dessin est à double tranchant, parfois sérieux et assez net, il prend des tournures assez caricaturales et un peu plus "bâclées" par moment qui me plaisent moyennement.
Quant au début de réflexion sur la violence et comment l'Aikido permet de gagner "en n'étant jamais celui qui attaque", il ne m'a guère captivé sur les deux premiers tiers du premier tome.
Mais la fin de ce tome amène avec l'arrivée du grand frère du héros l'explication de son comportement et donne à mes yeux une vraie raison d'être au récit et au combat contre la violence elle-même et à la recherche de la maîtrise de soi. Cette situation familiale et sociale a véritablement titillé mon intérêt et me donne une vraie envie de savoir comment l'Aikido permettra (ou non) de gérer les évènements, comment le héros se comportera face aux évènements et si l'histoire pourra avoir un happy-ending ou pas. Un véritable désir de connaître la suite que je ne pensais pas avoir tant le début de Evil Heart me paraissait classique au premier abord.
Quand le shonen rencontre une situation plus grave et plus proche du seinen, cela donne ce manga qui aura l'avantage de se terminer en peu de tomes. J'en conseille donc l'achat et suis curieux de voir la suite.
Michel débute sa longue carrière dans l'hebdo Tintin n° 433, 12ème année, du 7 Février 1957. Une série qui aura bientôt 50 ans et dont les rênes sont toujours tenus par son créateur. Faut le faire, non ?...
Vaillant ?... C'est le monde du sport automobile, avec ses courses, ses victoires, ses défaites, ses espoirs, ses coups bas aussi ; le tout réalisé avec un grand réalisme ainsi que sur base d'une énorme documentation.
Michel Vaillant ?... Une série centrée sur la famille du même nom : Henri, le directeur des usines ; ses fils : Jean-Pierre, l'ingénieur-metteur au point des bolides et -surtout- Michel, un très grand pilote courageux et loyal.
Autour s'agitent et vivent des personnages qui renforcent l'esprit de clan : Steve Warson, un adversaire qui deviendra l'ami fidèle de Michel, Julie Wood, Françoise -la journaliste qui épousera le héros.
Ce que je n'aime pas trop : l'esprit paternaliste qui règne dans la série.
Ce qui m'attire : Jean Graton s'est entouré d'une solide équipe. Ensemble, ils créent ainsi des histoires bien scénarisées qui mêlent avec habileté des personnages imaginaires à des vrais champions de course. Aimant la "F1", ayant "fait" différents circuits, je m'y suis retrouvé dans ces pages où un certain pointillisme des décors est du plus bel effet.
Rétrograde Michel Vaillant ?... Je ne sais pas. Il évolue avec son époque -bien qu'il ne vieillisse pas trop-. Du premier tome de ses aventures au dernier édité, c'est une véritable histoire de l'automobile de course qui s'offre ainsi à mes yeux ; un demi-siècle de bolides dessinés qui forment -pour moi- une sorte de dictionnaire didactique.
In fine : une bonne série, aux histoires solidement ficelées, qui vit et continue avec son temps.
Un classique. Un vrai ! On pourrait en écrire des pages et des pages...
Notre cow-boy débute sa carrière dans "L'Almanach Spirou 1947" paru en 1946.
Le graphisme des débuts ?... Assez simple, linéaire ; où Morris subit encore les effets du cinéma d'animation pour lequel il travaillait à l'époque. Mais, rapidement, son style va évoluer et devenir plus clair, plus dynamique.
Mais qu'est-ce qui fait -encore aujourd'hui- le succès de Lucky Luke ?...
Pour moi, c'est d'abord l'humour et la parodie ; mais aussi -et surtout- le fait que les auteurs se sont toujours attaché à décrire un Far-West plus que crédible. C'est ainsi qu'au fil des histoires, j'ai agréablement (re)découvert tel ou tel personnage connu à cette époque : Jesse James, le juge Roy Bean, Calamity Jane, Billy the Kid, etc... et -surtout- sans oublier les Dalton !
Il y a également tout le mythe de ce Far-West encore sauvage d'alors : la ruée vers l'or, les révoltes indiennes, le chemin de fer, la découverte du pétrole...
Et il y a -surtout- ce fameux tandem qu'il campe avec son cheval Jolly Jumper ; un véritable ami et confident avec lequel ils vont défendre ensemble les grandes causes de l'histoire des USA...
Après leurs créateurs, d'autres scénaristes et dessinateurs reprendront le flambeau ; toujours de bien belle manière, et surtout dans l'esprit original de la série.
Lucky Luke ?... Il n'est pas prêt de s'arrêter de chanter "I"m a poor lonesome cow-boy..." Et c'est tant mieux !
Ma cote réelle : 3,5/5.
C’est pas mal dans le genre. Bon, évidemment, il faut apprécier la bd pop-corn comme le souligne Alix.
Ca commence tout doucement, banalement même pour Ethan (un petit coup de branlette et des insultes au bar) puis bien vite l’histoire vire au cauchemar pour les habitants de la petite ville de Pennystown. Certains passages sont crus et peuvent paraître choquants aux yeux de certains. Etonnant de la part d’une bd publiée dans une Amérique pourtant si puritaine... La fin du premier tome annonce une suite prometteuse et l’idée paraît bien séduisante et sans nul doute originale. Mais ce n’est pas trop mon genre de bd et le graphisme, globalement bon, ne m’a pas séduit. De plus, le dessinateur use et abuse des flous de bougés.
Maintenant, à vous de voir... Car cette bd possède objectivement des qualités qui pourraient vous plaire plus qu’à moi.
J’aime beaucoup la musique de M, c’est donc avec une grande curiosité que j’ai attaqué cette lecture. Ce livre raconte les histoires croisées de plusieurs jeunes qui s’apprêtent à se rendre à un concert du chanteur M.
Ces différentes histoires sont en fait des amourettes un peu, voire carrément superficielles. J’ai trouvé ça très léger. C’est à peine si on connaît le prénom de chacun des protagonistes. Je ne me suis attaché à aucun d’entre eux.
Il ne reste alors plus que le dessin, original et très réaliste. Et les passages qui mettent en scène les paroles de M. Les mélodies me venaient à l’esprit en lisant ces cases là en me donnant envie de les fredonner.
Je pense quand même que cette BD aura du mal à trouver un public plus large que les fans du chanteur.
Voilà un manga déroutant et attisant la curiosité du lecteur occidental. Il s'agit en effet d'une oeuvre hybride, à mi-chemin entre les histoires courtes et animalières et le véritable documentaire zoologique, le tout accompagné de textes véritablement encyclopédiques.
On reconnaît très vite le trait de Taniguchi. En représentant le récit de ces animaux préhistoriques, on les voit agir et penser à la manière de ses personnages, de manière humaine et parfois débonnaire. Au delà de l'aspect réaliste et travaillé du dessin, on reconnaît presque dans certaines de leurs expressions animales des mimiques typiques du manga.
Nous sommes donc en terrain connu pour ces 18 petits récits dessinés par Taniguchi.
En ce qui concerne les thèmes de ces récits, ce sont à chaque fois des périodes différentes de la préhistoire, des tous premiers reptiles mammaires il y a plus de 200 millions d'années jusqu'aux lointains descendants de l'homme il y a quelques millions d'années. Taniguchi s'attache à mettre en image quelques instants charnières de l'évolution de ces animaux, ou tout simplement à les faire vivre sous nos yeux pour nous présenter leur environnement et leur mode de vie.
Chaque récit est entrecoupé de deux pages de texte encyclopédique écrits par Ryûichi Kanekoryûichi reprenant la thématique des bandes dessinées qui les précèdent pour approfondir le sujet et fournir au lecteur toutes les données scientifiques s'y rapportant ainsi que quelques anecdotes intéressantes.
C'est donc à un véritable manga documentaire que nous avons affaire. Un documentaire intéressant car il met en image des créatures ignorées du public, et nous apprend quelques informations très intéressantes. J'ai notamment été épaté de découvrir l'origine de l'allaitement à l'époque où les mammifères n'existaient pas encore en tant que tels.
Cependant, le cocktail de ce manga est un peu trop hybride pour prendre totalement.
Les récits dessinés sont assez simples mais surtout accompagnés en permanence de bulles de textes exprimant les pensées de l'animal que l'on suit. Ces textes, d'une part redondants car ils commentent souvent ce que l'image montre très bien, sont d'autre part plutôt naïfs, comme si l'auteur les destinaient à un lectorat jeunesse.
C'est une chose, mais cela contraste fortement avec les textes encyclopédiques et certaines notions paléontologiques à connaître pour bien apprécier les récits. La partie encyclopédique de l'ouvrage est en effet vraiment fouillé et scientifiquement stricte ("telle théorie avancée par untel à telle date tendrait à croire que ceci tandis que telles découvertes par untel à tel endroit dit l'inverse", etc...).
Bref, la cible de ce manga est très difficile à cerner puisque les BDs semblent s'adresser à un jeune public et la partie encyclopédie à un public averti. Impression mitigée de flotter entre deux eaux sans que ni l'une ni l'autre des options ne se suffise vraiment à elle-même.
Ce manga passionnera les amateurs de zoologie, d'évolution et de paléontologie même si ceux-ci pourront être déroutés par la relative naïveté des récits en bande-dessinée. Mais ils pourront toujours faire lire ceux-ci à leurs enfants pour les amener à partager un jour leur passion.
Gratte-moi la puce est une petite BD d'humour à destination des enfants.
Cela raconte les petites aventures de poux représentés sous la forme de boules marrons à six pattes. Dessin minimaliste, plutôt passable, mais histoires rigolotes.
Cela se lit avec plaisir, avec le sourire même s'il ne faut pas chercher de quoi se tordre de rire. Les enfants apprécieront, les filles trouveront mignons ces poux amoureux de puces, les parents liront cela avec plaisir à leurs enfants.
Mais ces albums me semblent un peu légers, les scénarios pas suffisamment originaux et le dessin trop médiocre pour vraiment en conseiller l'achat.
Pourquoi pas ? Mais pas moi en tout cas.
Je n'ai lu que les 3 premiers tomes de cette série, mais chacun peut se lire indépendamment.
Dès le début, j'ai apprécié les superbes couleurs et textures des images. L'auteur utilise un maximum de ce que l'informatique peut lui offrir pour donner une vraie force visuelle aux planches. A côté de cette colorisation excellente, le trait du dessin en lui-même est assez simple, pas très joli, mais cela passe tout à fait grâce aux couleurs et aux textures en elles-mêmes.
Les intrigues sont courtes et plutôt simples mais agréables à lire. Une dose d'humour, un peu de poésie, des histoires à même de plaire aux enfants comme aux adultes, ce sont des BDs très plaisantes. Le seul véritable défaut, inhérent à beaucoup de BDs jeunesse, est la relative brièveté de chaque tome ce qui fait hésiter à l'achat.
Mais dans l'ensemble, c'est une BD que je conseillerais sans hésiter aux parents désireux de les offrir à leurs enfants.
Yuu Watase est l'auteur à succès de "Fushigi Yugi", d'Ayashi No Ceres, d'Imadoki, d'Alice 19th... Suite à la demande de son éditeur, elle accepte de réaliser un manga sur la façon de réaliser... un manga.
Elle décide de présenter ça sous la forme d'une histoire assez traditionnelle, en se mettant elle-même en scène dans le costume du Professeur U, qui va aider Eiri à réaliser son premier manga de A à Z. Joli coup de la part de Tonkam de publier cet ouvrage, même s'il comporte certaines failles dont nous allons parler.
Watase décide de rendre son récit plus vivant, en faisant interagir apprentie, professeur et personnages réalisés par l'apprentie. Cela donne un récit à trois niveaux assez rafraîchissant, assez loin du didactisme proposé par un Benoît Springer dans feu Pavillon rouge, par exemple, mais se rapprochant de l'oeuvre de Trondheim et Garcia, "La bande dessinée, apprendre et comprendre". Le récit est vivant, dynamique, mais un peu long. En 192 pages et 65 leçons, Watase nous permet d'avoir un large panorama de la création en manga, ce qui, en soi, est une gageure. L'auteur prend le temps de bien détailler ses arguments, un peu trop parfois. Il aurait fallu un peu plus de place pour l'exemple, par rapport à l'argumentation. On remarquera d'ailleurs que le découpage, la mise en scène font l'objet de nombreuses leçons, au détriment du dessin proprement dit. Peu de notions d'anatomie, peu de conseils, si ce n'est qu'il faut copier les autres auteurs, s'inspirer de photos...
L'autre souci majeur de cet album unique, c'est sa spécificité. Yuu Watase est spécialisée dans le shojô. Du coup, un bon nombre de ses exemples sont ancrés dans ce genre, dans un style typique de ce genre, qui n'est pas particulièrement remarquable. De plus, certaines considérations sont imprégnées de notions japonaises. Et malgré l'afflux massif de mangas dans nos contrées ces dernières années, je crains que les apprentis mangakas européens ne parviennent pas à saisir certaines subtilités.
Les défauts que j'ai énumérés, s'ils ne sont pas majeurs, sont en plus compensés par des "bonus" appréciables dans ce tome unique : quelques questions-réponses, des contributions synthétiques de rédacteurs cherchant des jeunes talents, une "interview" de l'auteur sur sa perception du métier (peu intéressante au final), un index des différentes notions développées dans ce manga, et même la reproduction d'un dossier complet de candidature !
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Soledad
Les chroniques de ce petit village débutent dans le mensuel "A suivre" n° 29 de Juin 1980 ; et ce sous la forme de petits récits. Graduellement, ces histoires deviendront plus longues, plus graves aussi. Ce qui m'a plu ?... Tito (pseudo de Tiburcio de la Llave) s'est basé sur ses souvenirs, sur la vision de ses parents et grands-parents. C'est assez "fin" comme série : des petits faits de ce "peuple régional", des gestes, des ambiances, des anecdotes... A la première lecture, cette série m'a paru "simple". Mais elle livre -à qui veut bien la lire attentivement, et à son aise- une vision talentueuse et puissante. Oeuvre vraiment personnelle, elle m'attire également par sa mise en couleurs simple et en même temps lumineuse. Le dessin ?... C'est vrai, le graphisme est un peu statique. Mais il apporte ainsi une note, une touche d'authenticité vraie. "Soledad" ?... A mettre entre toutes les mains. Un plongeon nostalgique et tendre dans ce pays gorgé de soleil ; et pourtant alors meurtri par la Guerre Civile...
Evil Heart
En entamant le premier tome de ce manga, je me suis demandé pourquoi il était rangé dans la collection Big Kana : en effet, il commence sur une trame très proche des shonens typiques. Un jeune garçon turbulent découvre un nouveau sport, ici l'Aikido, et grâce à un maître gentil et intelligent, on sent qu'il va finir par s'y initier et en gravir les échelons tome après tome. Sauf que la série Evil Heart se termine en 3 tomes seulement. Les choses ne pourront donc pas se passer sous la forme d'une suite de combats, d'évolutions et de découverte des beautés de l'Aikido. Et en effet... J'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit de ce manga. La narration, notamment celle des scènes d'action, n'est pas toujours très claire. Le jeune héros n'est pas très attachant en début de lecture car on ne sait pas pourquoi il est aussi impulsif et violent, même si on voit bien qu'il ne s'énerve que quand il estime devoir se défendre ou défendre sa grande soeur. Le dessin est à double tranchant, parfois sérieux et assez net, il prend des tournures assez caricaturales et un peu plus "bâclées" par moment qui me plaisent moyennement. Quant au début de réflexion sur la violence et comment l'Aikido permet de gagner "en n'étant jamais celui qui attaque", il ne m'a guère captivé sur les deux premiers tiers du premier tome. Mais la fin de ce tome amène avec l'arrivée du grand frère du héros l'explication de son comportement et donne à mes yeux une vraie raison d'être au récit et au combat contre la violence elle-même et à la recherche de la maîtrise de soi. Cette situation familiale et sociale a véritablement titillé mon intérêt et me donne une vraie envie de savoir comment l'Aikido permettra (ou non) de gérer les évènements, comment le héros se comportera face aux évènements et si l'histoire pourra avoir un happy-ending ou pas. Un véritable désir de connaître la suite que je ne pensais pas avoir tant le début de Evil Heart me paraissait classique au premier abord. Quand le shonen rencontre une situation plus grave et plus proche du seinen, cela donne ce manga qui aura l'avantage de se terminer en peu de tomes. J'en conseille donc l'achat et suis curieux de voir la suite.
Michel Vaillant
Michel débute sa longue carrière dans l'hebdo Tintin n° 433, 12ème année, du 7 Février 1957. Une série qui aura bientôt 50 ans et dont les rênes sont toujours tenus par son créateur. Faut le faire, non ?... Vaillant ?... C'est le monde du sport automobile, avec ses courses, ses victoires, ses défaites, ses espoirs, ses coups bas aussi ; le tout réalisé avec un grand réalisme ainsi que sur base d'une énorme documentation. Michel Vaillant ?... Une série centrée sur la famille du même nom : Henri, le directeur des usines ; ses fils : Jean-Pierre, l'ingénieur-metteur au point des bolides et -surtout- Michel, un très grand pilote courageux et loyal. Autour s'agitent et vivent des personnages qui renforcent l'esprit de clan : Steve Warson, un adversaire qui deviendra l'ami fidèle de Michel, Julie Wood, Françoise -la journaliste qui épousera le héros. Ce que je n'aime pas trop : l'esprit paternaliste qui règne dans la série. Ce qui m'attire : Jean Graton s'est entouré d'une solide équipe. Ensemble, ils créent ainsi des histoires bien scénarisées qui mêlent avec habileté des personnages imaginaires à des vrais champions de course. Aimant la "F1", ayant "fait" différents circuits, je m'y suis retrouvé dans ces pages où un certain pointillisme des décors est du plus bel effet. Rétrograde Michel Vaillant ?... Je ne sais pas. Il évolue avec son époque -bien qu'il ne vieillisse pas trop-. Du premier tome de ses aventures au dernier édité, c'est une véritable histoire de l'automobile de course qui s'offre ainsi à mes yeux ; un demi-siècle de bolides dessinés qui forment -pour moi- une sorte de dictionnaire didactique. In fine : une bonne série, aux histoires solidement ficelées, qui vit et continue avec son temps.
Lucky Luke
Un classique. Un vrai ! On pourrait en écrire des pages et des pages... Notre cow-boy débute sa carrière dans "L'Almanach Spirou 1947" paru en 1946. Le graphisme des débuts ?... Assez simple, linéaire ; où Morris subit encore les effets du cinéma d'animation pour lequel il travaillait à l'époque. Mais, rapidement, son style va évoluer et devenir plus clair, plus dynamique. Mais qu'est-ce qui fait -encore aujourd'hui- le succès de Lucky Luke ?... Pour moi, c'est d'abord l'humour et la parodie ; mais aussi -et surtout- le fait que les auteurs se sont toujours attaché à décrire un Far-West plus que crédible. C'est ainsi qu'au fil des histoires, j'ai agréablement (re)découvert tel ou tel personnage connu à cette époque : Jesse James, le juge Roy Bean, Calamity Jane, Billy the Kid, etc... et -surtout- sans oublier les Dalton ! Il y a également tout le mythe de ce Far-West encore sauvage d'alors : la ruée vers l'or, les révoltes indiennes, le chemin de fer, la découverte du pétrole... Et il y a -surtout- ce fameux tandem qu'il campe avec son cheval Jolly Jumper ; un véritable ami et confident avec lequel ils vont défendre ensemble les grandes causes de l'histoire des USA... Après leurs créateurs, d'autres scénaristes et dessinateurs reprendront le flambeau ; toujours de bien belle manière, et surtout dans l'esprit original de la série. Lucky Luke ?... Il n'est pas prêt de s'arrêter de chanter "I"m a poor lonesome cow-boy..." Et c'est tant mieux ! Ma cote réelle : 3,5/5.
Girls
C’est pas mal dans le genre. Bon, évidemment, il faut apprécier la bd pop-corn comme le souligne Alix. Ca commence tout doucement, banalement même pour Ethan (un petit coup de branlette et des insultes au bar) puis bien vite l’histoire vire au cauchemar pour les habitants de la petite ville de Pennystown. Certains passages sont crus et peuvent paraître choquants aux yeux de certains. Etonnant de la part d’une bd publiée dans une Amérique pourtant si puritaine... La fin du premier tome annonce une suite prometteuse et l’idée paraît bien séduisante et sans nul doute originale. Mais ce n’est pas trop mon genre de bd et le graphisme, globalement bon, ne m’a pas séduit. De plus, le dessinateur use et abuse des flous de bougés. Maintenant, à vous de voir... Car cette bd possède objectivement des qualités qui pourraient vous plaire plus qu’à moi.
Les Mots contre les Maux
J’aime beaucoup la musique de M, c’est donc avec une grande curiosité que j’ai attaqué cette lecture. Ce livre raconte les histoires croisées de plusieurs jeunes qui s’apprêtent à se rendre à un concert du chanteur M. Ces différentes histoires sont en fait des amourettes un peu, voire carrément superficielles. J’ai trouvé ça très léger. C’est à peine si on connaît le prénom de chacun des protagonistes. Je ne me suis attaché à aucun d’entre eux. Il ne reste alors plus que le dessin, original et très réaliste. Et les passages qui mettent en scène les paroles de M. Les mélodies me venaient à l’esprit en lisant ces cases là en me donnant envie de les fredonner. Je pense quand même que cette BD aura du mal à trouver un public plus large que les fans du chanteur.
Encyclopédie des animaux de la préhistoire
Voilà un manga déroutant et attisant la curiosité du lecteur occidental. Il s'agit en effet d'une oeuvre hybride, à mi-chemin entre les histoires courtes et animalières et le véritable documentaire zoologique, le tout accompagné de textes véritablement encyclopédiques. On reconnaît très vite le trait de Taniguchi. En représentant le récit de ces animaux préhistoriques, on les voit agir et penser à la manière de ses personnages, de manière humaine et parfois débonnaire. Au delà de l'aspect réaliste et travaillé du dessin, on reconnaît presque dans certaines de leurs expressions animales des mimiques typiques du manga. Nous sommes donc en terrain connu pour ces 18 petits récits dessinés par Taniguchi. En ce qui concerne les thèmes de ces récits, ce sont à chaque fois des périodes différentes de la préhistoire, des tous premiers reptiles mammaires il y a plus de 200 millions d'années jusqu'aux lointains descendants de l'homme il y a quelques millions d'années. Taniguchi s'attache à mettre en image quelques instants charnières de l'évolution de ces animaux, ou tout simplement à les faire vivre sous nos yeux pour nous présenter leur environnement et leur mode de vie. Chaque récit est entrecoupé de deux pages de texte encyclopédique écrits par Ryûichi Kanekoryûichi reprenant la thématique des bandes dessinées qui les précèdent pour approfondir le sujet et fournir au lecteur toutes les données scientifiques s'y rapportant ainsi que quelques anecdotes intéressantes. C'est donc à un véritable manga documentaire que nous avons affaire. Un documentaire intéressant car il met en image des créatures ignorées du public, et nous apprend quelques informations très intéressantes. J'ai notamment été épaté de découvrir l'origine de l'allaitement à l'époque où les mammifères n'existaient pas encore en tant que tels. Cependant, le cocktail de ce manga est un peu trop hybride pour prendre totalement. Les récits dessinés sont assez simples mais surtout accompagnés en permanence de bulles de textes exprimant les pensées de l'animal que l'on suit. Ces textes, d'une part redondants car ils commentent souvent ce que l'image montre très bien, sont d'autre part plutôt naïfs, comme si l'auteur les destinaient à un lectorat jeunesse. C'est une chose, mais cela contraste fortement avec les textes encyclopédiques et certaines notions paléontologiques à connaître pour bien apprécier les récits. La partie encyclopédique de l'ouvrage est en effet vraiment fouillé et scientifiquement stricte ("telle théorie avancée par untel à telle date tendrait à croire que ceci tandis que telles découvertes par untel à tel endroit dit l'inverse", etc...). Bref, la cible de ce manga est très difficile à cerner puisque les BDs semblent s'adresser à un jeune public et la partie encyclopédie à un public averti. Impression mitigée de flotter entre deux eaux sans que ni l'une ni l'autre des options ne se suffise vraiment à elle-même. Ce manga passionnera les amateurs de zoologie, d'évolution et de paléontologie même si ceux-ci pourront être déroutés par la relative naïveté des récits en bande-dessinée. Mais ils pourront toujours faire lire ceux-ci à leurs enfants pour les amener à partager un jour leur passion.
Gratte-moi la puce - Le Pou déguisé en Sckwrkx
Gratte-moi la puce est une petite BD d'humour à destination des enfants. Cela raconte les petites aventures de poux représentés sous la forme de boules marrons à six pattes. Dessin minimaliste, plutôt passable, mais histoires rigolotes. Cela se lit avec plaisir, avec le sourire même s'il ne faut pas chercher de quoi se tordre de rire. Les enfants apprécieront, les filles trouveront mignons ces poux amoureux de puces, les parents liront cela avec plaisir à leurs enfants. Mais ces albums me semblent un peu légers, les scénarios pas suffisamment originaux et le dessin trop médiocre pour vraiment en conseiller l'achat. Pourquoi pas ? Mais pas moi en tout cas.
Genz Gys Khan
Je n'ai lu que les 3 premiers tomes de cette série, mais chacun peut se lire indépendamment. Dès le début, j'ai apprécié les superbes couleurs et textures des images. L'auteur utilise un maximum de ce que l'informatique peut lui offrir pour donner une vraie force visuelle aux planches. A côté de cette colorisation excellente, le trait du dessin en lui-même est assez simple, pas très joli, mais cela passe tout à fait grâce aux couleurs et aux textures en elles-mêmes. Les intrigues sont courtes et plutôt simples mais agréables à lire. Une dose d'humour, un peu de poésie, des histoires à même de plaire aux enfants comme aux adultes, ce sont des BDs très plaisantes. Le seul véritable défaut, inhérent à beaucoup de BDs jeunesse, est la relative brièveté de chaque tome ce qui fait hésiter à l'achat. Mais dans l'ensemble, c'est une BD que je conseillerais sans hésiter aux parents désireux de les offrir à leurs enfants.
Dessinez le Manga avec Yuu Watase
Yuu Watase est l'auteur à succès de "Fushigi Yugi", d'Ayashi No Ceres, d'Imadoki, d'Alice 19th... Suite à la demande de son éditeur, elle accepte de réaliser un manga sur la façon de réaliser... un manga. Elle décide de présenter ça sous la forme d'une histoire assez traditionnelle, en se mettant elle-même en scène dans le costume du Professeur U, qui va aider Eiri à réaliser son premier manga de A à Z. Joli coup de la part de Tonkam de publier cet ouvrage, même s'il comporte certaines failles dont nous allons parler. Watase décide de rendre son récit plus vivant, en faisant interagir apprentie, professeur et personnages réalisés par l'apprentie. Cela donne un récit à trois niveaux assez rafraîchissant, assez loin du didactisme proposé par un Benoît Springer dans feu Pavillon rouge, par exemple, mais se rapprochant de l'oeuvre de Trondheim et Garcia, "La bande dessinée, apprendre et comprendre". Le récit est vivant, dynamique, mais un peu long. En 192 pages et 65 leçons, Watase nous permet d'avoir un large panorama de la création en manga, ce qui, en soi, est une gageure. L'auteur prend le temps de bien détailler ses arguments, un peu trop parfois. Il aurait fallu un peu plus de place pour l'exemple, par rapport à l'argumentation. On remarquera d'ailleurs que le découpage, la mise en scène font l'objet de nombreuses leçons, au détriment du dessin proprement dit. Peu de notions d'anatomie, peu de conseils, si ce n'est qu'il faut copier les autres auteurs, s'inspirer de photos... L'autre souci majeur de cet album unique, c'est sa spécificité. Yuu Watase est spécialisée dans le shojô. Du coup, un bon nombre de ses exemples sont ancrés dans ce genre, dans un style typique de ce genre, qui n'est pas particulièrement remarquable. De plus, certaines considérations sont imprégnées de notions japonaises. Et malgré l'afflux massif de mangas dans nos contrées ces dernières années, je crains que les apprentis mangakas européens ne parviennent pas à saisir certaines subtilités. Les défauts que j'ai énumérés, s'ils ne sont pas majeurs, sont en plus compensés par des "bonus" appréciables dans ce tome unique : quelques questions-réponses, des contributions synthétiques de rédacteurs cherchant des jeunes talents, une "interview" de l'auteur sur sa perception du métier (peu intéressante au final), un index des différentes notions développées dans ce manga, et même la reproduction d'un dossier complet de candidature !