Les "Scorpions" ?... c'est l'histoire authentique d'une unité irrégulière de l'armée britannique qui a opéré au Moyen Orient pendant la seconde guerre mondiale.
Histoire de guerre, oui, mais surtout réflexion sur celle-ci. Elle débute, sous la houlette de Pratt, dans l'hebdo italien "Sgt Kirk" n° 28 d'Octobre 1969.
Elle mêle adroitement des personnages et événements historiques à des aventures romanesques.
Pratt a ici construit une oeuvre forte, très sensible, qui pose au lecteur de multiples questions sur la gent humaine plongée bien involontairement dans ces années de guerre.
Si Pratt est un grand conteur, j'avoue parfois ressentir des réticences quant à son graphisme "colorisé". J'aime quand il travaille en noir et blanc, quand il me surprend par des mises en pages au ton nouveau, spectaculaires.
Mais j'apprécie moins ses mises en couleurs bien que je reconnais en lui un formidable aquarelliste.
Très bon donc (avis perso) pour les éditions en noir et blanc ; un peu moins pour les tomes colorisés.
Néanmoins c'est du Pratt ! C'est à dire du très bon.
Cote personnelle : 3,5/5.
Une femme qui s'appelle Catherine, comme l'auteur tiens tiens, recherche sa famille biologique. Bien sûr on ne peut s'empêcher de penser immédiatement à l'autobiographie. A travers ces pages de bd muettes entrecoupées d'articles de presses, de lettres manuscrites, on voit Catherine évoluer dans ses recherches, en âge mais pas physiquement gardant ses traits d'enfant si bien qu'on peut avoir du mal à comprendre son âge.
Un peu court, c'est intéressant mais il manque peut-être certains côtés, par exemple on n'a pas la réaction des parents adoptifs ou des proches de Catherine. Et le choix d'une bd permet de suggérer beaucoup de choses mais contraignant pour montrer justement les réactions des personnes.
Si vous aimez les histoires à l'anglaise style "Bridget Jones", "Bridget Jones à la ferme", "Bridget Jones vient de se faire plaquer", Andi Watson saura trouver grâce à vos yeux. On pose rapidement les personnages. Tout d'abord, personnage central (Bridget), une jeune américaine qui débarque en Britannie pour travailler en tant que stagiaire pour un journal. Elle a pour collègue un jeune homme type Tanguy qui vit encore chez son père malgré sa relation amoureuse mais aussi de rivalité avec une autre collègue.
Avec tous les décalages culturels, on assiste à une gentille guéguerre entre le britannique et notre américaine qui, pour une stagiaire, la ramène beaucoup au sein de la rédaction de son journal. Les 2 compères vont lutter pour trouver un article intéressant pour le dit journal, entre la rubrique des chiens écrasés et la nécrologie, et finalement arrivera ce qui doit arriver dans ce genre d'histoires.
Après çà se laisse lire, j'ai vu Bridget Jones aussi.
Avec cet anti-héros, Druillet casse le style qu'on lui connaît.
J'avoue que je n'ai pas trop aimé, au début; habitué que j'étais aux fantastiques démonstrations graphiques de l'auteur.
Vuzz ?... C'est un guerrier, un pillard, qui traverse la vie sans se poser trop de questions.
Autant Lone Sloane est quelqu'un de sérieux, autant Vuzz est son "autre côté du miroir". Il se moque de tout, ne pense qu'à se battre, manger, faire l'amour. Plus que moqueur, il n'attache un peu d'importance aux rencontres que si ces dernières ne peuvent que lui apporter du bien-être.
Drôle d'histoire en deux tomes. Druillet m'a surpris par un style très épuré. Le dessin -noir et blanc- est haché, baroque, composé parfois de quelques traits simples. Finies les grandes envolées graphiques, les architectures démesurées, les explosions de couleurs, la démesure de la mise en page.
Ici, c'est un mélange de petites histoires, novatrices pourtant, et nées de l'imaginaire créatif d'un auteur hors normes.
Cette histoire est une réflexion sur la vie et la mort.
Elle se passe dans des cases "structurées", "raisonnées". Le dessin est épuré, c'est vrai, mais joue ainsi sur le comportement des personnages, de leurs réflexions.
Au fil des pages, "Vuzz le comique" va devenir "Vuzz le sombre". Il sait qu'il va vers la mort. Il la souhaite ; mais autant qu'elle soit la plus belle possible : dans un ultime et grand combat.
Et pour lui, c'est très bien ainsi.
Vuzz ?... Une oeuvre à part dans l'univers de Druillet. Un peu de sa vie ?...
Ma cote perso : 3,5/5.
Les albums :
Les EO sont déclinées en deux brochés, noir et blanc.
La 1ère édition chez Dargaud, en 1974. La seconde aux Humanoïdes, en 1978.
C’est avec “L’Autre monde” que j’ai découvert le sublime coup de crayon de Florence Magnin.
Tout m’a charmé dans cette série : son atmosphère si particulière faite de fantastique et de poésie, à la frontière de l’onirisme, le scénario que j’ai trouvé original, le dessin et sa mise en couleurs bien sûr, totalement adaptés à cette histoire, et le rythme de la narration.
C’est une série à part, que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire, mais à laquelle je ne peux me résoudre à attribuer plus que 3/5. Disons que c’est un 3.5 ;)
Le texte de Flaubert est magnifiquement interprété par le style graphique de Druillet ; lequel en fait une oeuvre -pour moi- quasi magistrale... si ce n'avaient été les couleurs...
Dessins, mise en page m'ont littéralement plongé dans un univers féerique de... noirceur.
Cette sorte d'univers parallèle, au texte original de Flaubert, est dominé par les guerres, les massacres, les trahisons qui prennent corps à chaque page.
Une fois encore j'ai été dominé par ces architectures écrasantes, la noirceur des personnages -bons ou mauvais-, la folie qui habite les dieux et les hommes.
Ces trois albums, fantastiques dans leur conception graphique auraient pu être "l'oeuvre" de Druillet. Malheureusement il y a ces couleurs d'un "autre âge" qui -personnellement- dénaturent souvent ces planches magnifiques. A la limite, un rendu en noir et blanc eut peut-être mieux convenu.
Déception de ma part. J'ai parfois eu du mal "à m'y retrouver" entre texte, dessin, couleurs et lettrage. D'où ma cote que j'évalue néanmoins à 3,5/5.
A noter : Matho est en réalité Lone Sloane, héros créé par Druillet en 1966, et qui continue ici sa longue saga dans un monde qui le dépasse...
Un album curieux, mélange de trois histoires parues de 1967 à 1975. Ces histoires font place à l'imaginaire le plus débridé jusqu'à une oeuvre contemporaine ("Le garage à vélos").
Belle "anthologie", surtout dans sa version originelle -un album broché noir et blanc à la fantastique couverture- où la vision de Druillet et son style graphique imprègnent déjà les pages.
Toujours le combat du Bien et du Mal, sans que jamais Druillet ne nous dévoile qui est le Bien ?... qui est le Mal ?...
J'avoue avoir bien aimé -et posséder en EO- ce grand format au contenu fort, aux styles graphiques différents qui passent du trait simple au baroque le plus fou.
Un bien bel opus où la "patte" de Druillet est directement reconnaissable.
Ma cote réelle : 3,5/5
L'album :
L'E.O., album broché de 1976, sera rééditée en 1980 et 1985 sous de nouvelles couvertures. Mais rien ne vaut vraiment l'original. Une très belle pièce de mes collections.
"Adler" est une série très sympa qui, à travers son scénario, nous fait voyager dans des contrées idylliques.
Le scénario se lit avec beaucoup de fluidité et le dessin de Sterne, issu de la ligne claire, est très aéré et subtil.
Rien de bien révolutionnaire ne se dégage de cette bd mais on prend beaucoup de plaisir en compagnie d'Adler.
Je ne conseille pas l'achat de cette série car je pense que celle-ci n'est plus dans le catalogue Lombard. Sinon peut-être en occasion...
J'aime beaucoup ce que fait Jirô Taniguchi.
Je suis un grande partie de ses publications en France, depuis les premières, au milieu des années 1990. Et depuis 2-3 ans, Taniguchi est devenu "bankable" pour les deux éditeurs qui publient ses oeuvres en France, Casterman et Dargaud (Kana). Et du coup, ils publient un peu tout et n'importe quoi, sans réellement faire le tri dans l'oeuvre du maître japonais. Pour moi cette "Encyclopédie des animaux de la préhistoire" fait partie de ses oeuvres mineures, nonobstant la visée pédagogique de l'ouvrage.
Car, mis à part 2-3 récits sur la petite vingtaine de l'album, il faut bien dire qu je me suis globalement ennuyé. Les saynètes nous montrent la "vie quotidienne" d'un certain nombre d'animaux qui ont précédé les espèces actuelles. Pour ma part, j'étais plus intéressé par les dinosaures dans ma jeunesse, mais ce n'est pas le sujet du bouquin. Nous avons là un large panorama, non exhaustif, d'animaux à un moment-clé de leur évolution : les débuts de l'allaitement, le premier singe à se tenir debout, les osmoses entre gros et petits... C'est probablement passionnant pour ceux que le sujet intéresse, mais les autres seront un peu déçus. Car malgré l'humour que Taniguchi met dans quelques situations, les récits restent d'une grande platitude. A côté de ça, les commentaires scientifiques de Ryuichi Kaneko sont plutôt intéressants, et permettent de replacer les récits dans un contexte évolutionniste bienvenu, et parfois de rectifier les erreurs dans les nouvelles dessinées.
Taniguchi a un grand talent, mais je ne trouve pas qu'il ait mis le maximum dans ces histoires animales. On reconnaît sa patte par moments, mais pas toujours.
Bref, un tome un peu décevant pour les fans de Taniguchi, à moins d'être un fan hardcore, mais qui plaira certainement aux gens que le sujet de la paléontologie intéresse.
Scénario original ?... euh.. oui... mais néanmoins inspiré par le roman "La mémoire dans la peau" (dont film et téléfilms ont été tirés). La série débute dans l'hebdo Spirou n° 2408 du 7 Juin 1984.
Aux commandes ?... Vance et Van Hamme. Prometteur !... et ça va tenir la route...
Le postulat est pourtant simple : un homme amnésique qui part à la recherche de son identité.
Homme "normal" ?... Il semble bien que non ! Et c'est là que la série va s'envoler, prendre de l'ampleur, devenir haletante : cet inconnu semble issu d'un service plus que secret et sera traqué par de multiples organisations, tant militaires que civiles...
Comme un puzzle, petit à petit, j'ai apprécié d'en découvrir -au fil des épisodes- un peu plus (ou un peu moins) sur ce personnage bien mystérieux.
Qui plus est, les auteurs m'ont emmené dans des trames qui mêlent action, événements politiques, imaginaire parfois débridé ; le tout dans une narration très efficace qui renouvelle -avec un talent vrai- les poncifs de la BD d'espionnage classique.
XIII ?... Une belle réussite, tant artistique que... commerciale, menée tambour battant et qui soulève toujours bien des questions en fin de chaque tome.
Ma cote réelle : 3,5/5.
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Les Scorpions du désert
Les "Scorpions" ?... c'est l'histoire authentique d'une unité irrégulière de l'armée britannique qui a opéré au Moyen Orient pendant la seconde guerre mondiale. Histoire de guerre, oui, mais surtout réflexion sur celle-ci. Elle débute, sous la houlette de Pratt, dans l'hebdo italien "Sgt Kirk" n° 28 d'Octobre 1969. Elle mêle adroitement des personnages et événements historiques à des aventures romanesques. Pratt a ici construit une oeuvre forte, très sensible, qui pose au lecteur de multiples questions sur la gent humaine plongée bien involontairement dans ces années de guerre. Si Pratt est un grand conteur, j'avoue parfois ressentir des réticences quant à son graphisme "colorisé". J'aime quand il travaille en noir et blanc, quand il me surprend par des mises en pages au ton nouveau, spectaculaires. Mais j'apprécie moins ses mises en couleurs bien que je reconnais en lui un formidable aquarelliste. Très bon donc (avis perso) pour les éditions en noir et blanc ; un peu moins pour les tomes colorisés. Néanmoins c'est du Pratt ! C'est à dire du très bon. Cote personnelle : 3,5/5.
Peine perdue
Une femme qui s'appelle Catherine, comme l'auteur tiens tiens, recherche sa famille biologique. Bien sûr on ne peut s'empêcher de penser immédiatement à l'autobiographie. A travers ces pages de bd muettes entrecoupées d'articles de presses, de lettres manuscrites, on voit Catherine évoluer dans ses recherches, en âge mais pas physiquement gardant ses traits d'enfant si bien qu'on peut avoir du mal à comprendre son âge. Un peu court, c'est intéressant mais il manque peut-être certains côtés, par exemple on n'a pas la réaction des parents adoptifs ou des proches de Catherine. Et le choix d'une bd permet de suggérer beaucoup de choses mais contraignant pour montrer justement les réactions des personnes.
Slow News Day
Si vous aimez les histoires à l'anglaise style "Bridget Jones", "Bridget Jones à la ferme", "Bridget Jones vient de se faire plaquer", Andi Watson saura trouver grâce à vos yeux. On pose rapidement les personnages. Tout d'abord, personnage central (Bridget), une jeune américaine qui débarque en Britannie pour travailler en tant que stagiaire pour un journal. Elle a pour collègue un jeune homme type Tanguy qui vit encore chez son père malgré sa relation amoureuse mais aussi de rivalité avec une autre collègue. Avec tous les décalages culturels, on assiste à une gentille guéguerre entre le britannique et notre américaine qui, pour une stagiaire, la ramène beaucoup au sein de la rédaction de son journal. Les 2 compères vont lutter pour trouver un article intéressant pour le dit journal, entre la rubrique des chiens écrasés et la nécrologie, et finalement arrivera ce qui doit arriver dans ce genre d'histoires. Après çà se laisse lire, j'ai vu Bridget Jones aussi.
Vuzz
Avec cet anti-héros, Druillet casse le style qu'on lui connaît. J'avoue que je n'ai pas trop aimé, au début; habitué que j'étais aux fantastiques démonstrations graphiques de l'auteur. Vuzz ?... C'est un guerrier, un pillard, qui traverse la vie sans se poser trop de questions. Autant Lone Sloane est quelqu'un de sérieux, autant Vuzz est son "autre côté du miroir". Il se moque de tout, ne pense qu'à se battre, manger, faire l'amour. Plus que moqueur, il n'attache un peu d'importance aux rencontres que si ces dernières ne peuvent que lui apporter du bien-être. Drôle d'histoire en deux tomes. Druillet m'a surpris par un style très épuré. Le dessin -noir et blanc- est haché, baroque, composé parfois de quelques traits simples. Finies les grandes envolées graphiques, les architectures démesurées, les explosions de couleurs, la démesure de la mise en page. Ici, c'est un mélange de petites histoires, novatrices pourtant, et nées de l'imaginaire créatif d'un auteur hors normes. Cette histoire est une réflexion sur la vie et la mort. Elle se passe dans des cases "structurées", "raisonnées". Le dessin est épuré, c'est vrai, mais joue ainsi sur le comportement des personnages, de leurs réflexions. Au fil des pages, "Vuzz le comique" va devenir "Vuzz le sombre". Il sait qu'il va vers la mort. Il la souhaite ; mais autant qu'elle soit la plus belle possible : dans un ultime et grand combat. Et pour lui, c'est très bien ainsi. Vuzz ?... Une oeuvre à part dans l'univers de Druillet. Un peu de sa vie ?... Ma cote perso : 3,5/5. Les albums : Les EO sont déclinées en deux brochés, noir et blanc. La 1ère édition chez Dargaud, en 1974. La seconde aux Humanoïdes, en 1978.
L'Autre Monde
C’est avec “L’Autre monde” que j’ai découvert le sublime coup de crayon de Florence Magnin. Tout m’a charmé dans cette série : son atmosphère si particulière faite de fantastique et de poésie, à la frontière de l’onirisme, le scénario que j’ai trouvé original, le dessin et sa mise en couleurs bien sûr, totalement adaptés à cette histoire, et le rythme de la narration. C’est une série à part, que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire, mais à laquelle je ne peux me résoudre à attribuer plus que 3/5. Disons que c’est un 3.5 ;)
Salammbô
Le texte de Flaubert est magnifiquement interprété par le style graphique de Druillet ; lequel en fait une oeuvre -pour moi- quasi magistrale... si ce n'avaient été les couleurs... Dessins, mise en page m'ont littéralement plongé dans un univers féerique de... noirceur. Cette sorte d'univers parallèle, au texte original de Flaubert, est dominé par les guerres, les massacres, les trahisons qui prennent corps à chaque page. Une fois encore j'ai été dominé par ces architectures écrasantes, la noirceur des personnages -bons ou mauvais-, la folie qui habite les dieux et les hommes. Ces trois albums, fantastiques dans leur conception graphique auraient pu être "l'oeuvre" de Druillet. Malheureusement il y a ces couleurs d'un "autre âge" qui -personnellement- dénaturent souvent ces planches magnifiques. A la limite, un rendu en noir et blanc eut peut-être mieux convenu. Déception de ma part. J'ai parfois eu du mal "à m'y retrouver" entre texte, dessin, couleurs et lettrage. D'où ma cote que j'évalue néanmoins à 3,5/5. A noter : Matho est en réalité Lone Sloane, héros créé par Druillet en 1966, et qui continue ici sa longue saga dans un monde qui le dépasse...
Mirages
Un album curieux, mélange de trois histoires parues de 1967 à 1975. Ces histoires font place à l'imaginaire le plus débridé jusqu'à une oeuvre contemporaine ("Le garage à vélos"). Belle "anthologie", surtout dans sa version originelle -un album broché noir et blanc à la fantastique couverture- où la vision de Druillet et son style graphique imprègnent déjà les pages. Toujours le combat du Bien et du Mal, sans que jamais Druillet ne nous dévoile qui est le Bien ?... qui est le Mal ?... J'avoue avoir bien aimé -et posséder en EO- ce grand format au contenu fort, aux styles graphiques différents qui passent du trait simple au baroque le plus fou. Un bien bel opus où la "patte" de Druillet est directement reconnaissable. Ma cote réelle : 3,5/5 L'album : L'E.O., album broché de 1976, sera rééditée en 1980 et 1985 sous de nouvelles couvertures. Mais rien ne vaut vraiment l'original. Une très belle pièce de mes collections.
Adler
"Adler" est une série très sympa qui, à travers son scénario, nous fait voyager dans des contrées idylliques. Le scénario se lit avec beaucoup de fluidité et le dessin de Sterne, issu de la ligne claire, est très aéré et subtil. Rien de bien révolutionnaire ne se dégage de cette bd mais on prend beaucoup de plaisir en compagnie d'Adler. Je ne conseille pas l'achat de cette série car je pense que celle-ci n'est plus dans le catalogue Lombard. Sinon peut-être en occasion...
Encyclopédie des animaux de la préhistoire
J'aime beaucoup ce que fait Jirô Taniguchi. Je suis un grande partie de ses publications en France, depuis les premières, au milieu des années 1990. Et depuis 2-3 ans, Taniguchi est devenu "bankable" pour les deux éditeurs qui publient ses oeuvres en France, Casterman et Dargaud (Kana). Et du coup, ils publient un peu tout et n'importe quoi, sans réellement faire le tri dans l'oeuvre du maître japonais. Pour moi cette "Encyclopédie des animaux de la préhistoire" fait partie de ses oeuvres mineures, nonobstant la visée pédagogique de l'ouvrage. Car, mis à part 2-3 récits sur la petite vingtaine de l'album, il faut bien dire qu je me suis globalement ennuyé. Les saynètes nous montrent la "vie quotidienne" d'un certain nombre d'animaux qui ont précédé les espèces actuelles. Pour ma part, j'étais plus intéressé par les dinosaures dans ma jeunesse, mais ce n'est pas le sujet du bouquin. Nous avons là un large panorama, non exhaustif, d'animaux à un moment-clé de leur évolution : les débuts de l'allaitement, le premier singe à se tenir debout, les osmoses entre gros et petits... C'est probablement passionnant pour ceux que le sujet intéresse, mais les autres seront un peu déçus. Car malgré l'humour que Taniguchi met dans quelques situations, les récits restent d'une grande platitude. A côté de ça, les commentaires scientifiques de Ryuichi Kaneko sont plutôt intéressants, et permettent de replacer les récits dans un contexte évolutionniste bienvenu, et parfois de rectifier les erreurs dans les nouvelles dessinées. Taniguchi a un grand talent, mais je ne trouve pas qu'il ait mis le maximum dans ces histoires animales. On reconnaît sa patte par moments, mais pas toujours. Bref, un tome un peu décevant pour les fans de Taniguchi, à moins d'être un fan hardcore, mais qui plaira certainement aux gens que le sujet de la paléontologie intéresse.
XIII
Scénario original ?... euh.. oui... mais néanmoins inspiré par le roman "La mémoire dans la peau" (dont film et téléfilms ont été tirés). La série débute dans l'hebdo Spirou n° 2408 du 7 Juin 1984. Aux commandes ?... Vance et Van Hamme. Prometteur !... et ça va tenir la route... Le postulat est pourtant simple : un homme amnésique qui part à la recherche de son identité. Homme "normal" ?... Il semble bien que non ! Et c'est là que la série va s'envoler, prendre de l'ampleur, devenir haletante : cet inconnu semble issu d'un service plus que secret et sera traqué par de multiples organisations, tant militaires que civiles... Comme un puzzle, petit à petit, j'ai apprécié d'en découvrir -au fil des épisodes- un peu plus (ou un peu moins) sur ce personnage bien mystérieux. Qui plus est, les auteurs m'ont emmené dans des trames qui mêlent action, événements politiques, imaginaire parfois débridé ; le tout dans une narration très efficace qui renouvelle -avec un talent vrai- les poncifs de la BD d'espionnage classique. XIII ?... Une belle réussite, tant artistique que... commerciale, menée tambour battant et qui soulève toujours bien des questions en fin de chaque tome. Ma cote réelle : 3,5/5.