Note approximative : 2,5/5
Une série qui, à défaut d'être réellement passionnante, se révèle intéressante.
Parce qu'elle raconte un épisode inconnu de l'histoire du Japon, du moins inconnu de nous, occidentaux. Il s'agit de la révolte de paysans chrétiens d'une petite partie du pays face au pouvoir shogunal. L'introduction à chaque tome raconte cet épisode, et l'importance qu'il revêt pour la suite de l'histoire du pays. On serait presque tenté de dire que cette introduction se suffit à elle-même, puisque la BD en reprend un partie, et que le maigre fil blanc représenté par le héros-titre ne parvient pas à enrober l'histoire. De plus c'est un peu décousu comme style narratif. On mélange passé, présent, et même plusieurs couches de présent.
Le dessin de Robert Gigi (qui vient de nous quitter) est particulier, c'est un style très proche de l'esquisse par moments. Mais on reconnaît aussi cette patte franco-belge prolongée par Delitte ou Gine par exemple, à la fois réaliste et difficile à saisir.
Une lisibilité médiocre donc, au service d'une série qui constitue cependant un récit d'aventure correct, sans plus.
J’ai abordé le lecture de ce manga un peu par hasard… parce que j’étais attiré par le dessin assez détaillé et la narration assez claire (ce qui me gène parfois le plus dans pas mal de manga shojo ou shonen, c’est l’économie de décor et la mise en page trop chargée et mouvementée). Otogi Matsuri est un seinen sur la forme (son dessin soigné et l’attention portée aux décors), un shonen sur le fond, car il semble tout de même s’adresser avant tout aux ados.
Le premier tome m’a amusé mais pas totalement convaincu. Je voyais surtout ce tome comme « une histoire de gamin armé de super pouvoir combattant des démons » de plus. J’étais un peu intrigué par la manière dont le déroulement des combats m’évoquait la logique d’un jeu vidéo. Vous savez, quand vous devez combattre le boss et qu’il faut le toucher à un endroit précis et que vous n’avez que trois flèches dans votre arc magique… Otogi Matsuri est bourré de challenges narratifs de la sorte et on ne s’étonnera pas d’apprendre que l’auteur, avant de réaliser ce premier manga a travaillé pour le jeu vidéo.
Le deuxième tome et troisième tome m’ont nettement plus enthousiasmé. Les personnages et leurs caractères s’installent, le rythme narratif est très bon, la gestion du suspense assez magistrale. Le fond de l’intrigue reste très basique, ne vous attendez pas à des trésors d’originalité, c’est des ados qui combattent des démons. Ca reste de la série B., dans l’esprit comme sur le fond. Mais le rythme et la gestion du suspense sont assez étonnants. L’humour est bien présent, y’a même des éléments plus kawaïï (les petits renardeaux magiques) qui tranchent avec le caractère gore de certaines scènes. Quelque part entre Spirale, Parasite et la comédie façon Love Hina… je sais, c’est large, mais j’ai pensé à tout ça à lisant les trois premiers tome de ce manga que je suivrai avec assiduité.
Ces gags de 4e de couverture, Fluide Glacial en a publié plusieurs albums dont certains à titre promotionnel ou chez des éditeurs spéciaux comme France Loisirs. Et on y retrouve la plupart du temps les mêmes gags.
Cela va des grands classiques de Franquin issus du Trombone Illustré à des séries de gags qui me plaisent nettement moins à la manière de Pépé Malin de Hugot ou de Chaponoir de lamorthe. Hormis quelques rares réussites, ce sont donc le plus souvent des gags qui font sourire au mieux, sans véritable accroche.
C'est le genre d'album qu'on lit avec plaisir quand on a quelques minutes, le temps d'aller aux chiottes par exemple.
Mais ça reste à mes yeux trop de la BD promotionnelle pour mériter vraiment l'achat.
Je n’ai jamais lu le magazine Fluide Glacial. Je me suis dit que cette bd pouvait me montrer un peu à quoi ressemble ce magazine.
Dans cet album, il y a des grands auteurs : Gotlib, Binet, Alexis, Franquin. La plupart des gags sont drôles, les autres font parfois sourire ou ne sont pas drôles. C’est de l’humour pour adultes, des fois trash et/ou vulgaire.
Mes gags préférés : ceux de Gotlib, Franquin, édika, Goossens, Ferri, Hugot, Tom, Lefred-Thouron.
Le dessin : ça dépend des auteurs les dessins de Gotlib/Alexis/Franquin sont très beaux, d’autres moins.
Un petit reproche quand même, 30 pages ce n’est pas beaucoup.
Achat conseillé : non.
Comment faire une BD qui cartonne et rapporte pleins de pépettes à ses auteurs ?
La recette est connue :
- un beau héros sans peur et sans reproche, capable de sortir la petite blague qui tue avec 40 méchants à ses trousses, et tant qu'à faire, plein aux as malgré lui,
- un comparse un peu Yan Solo : brave voyou dragueur et blagueur mais vachement courageux quand même,
- des jolies pépées en veux-tu en voilà, toutes plus légèrement vêtues les unes que les autres et qui tombent comme des mouches dans les bras de nos deux Don Juan,
- de l'action, de l'action, de l'action, avec des pan-pan et des vraoum-vraoum,
- des décors d'agence de voyage : Istamboul, Venise, New-York, la Birmanie...
- des méchants diaboliques, en costard-cravate dans leurs buildings futuristes.
Alors bon, bien sûr, on se laisse prendre comme dans un bon vieux James Bond des familles, mais il ne faut pas venir chercher de l'originalité dans cette série surtout détendante.
Je ne suis pas amateur, voire j'ai tendance à détester l'utilisation de 3D et images digitalisées dans une BD. Mais force m'est d'admettre que les graphismes de L'Ange et le Dragon sont impressionnants de travail et de beauté.
De grandes et belles cases, toutes travaillées avec un soin constant. Une très belle utilisation de la lumière et des compositions pour rendre un bel esthétisme. De beaux décors, de très beaux dragons, de belles couleurs. C'est un album qu'on regarde autant qu'on le lit. Et, même si le rythme est parfois un peu brisé par l'envie d'admirer certains cases ou d'en inspecter les détails, la lecture reste fluide comme pour une BD au graphisme habituel.
Seuls les personnages ne me convainquent pas vraiment. Comme trop souvent en images 3D, ils ont des poses un peu figées et des expressions pas vraiment naturelles.
De même, l'origine "construction 3D" du dessin ressort parfois un peu trop. L'utilisation de la 3D force en effet la comparaison avec des jeux vidéos pour lesquels des studios entiers se sont attelés à la tâche, et dans une telle comparaison, il faut admettre que des graphismes de grands jeux comme Oblivion paraissent nettement plus réalistes et l'aspect 3D moins visible. Mais il n'y a ici que deux auteurs qui se sont mis seuls à l'ouvrage, cela force donc le respect.
L'ambiance de ce récit est manifestement tournée vers le romantisme. J'y note d'ailleurs un hommage peut-être inconscient au peintre romantique Friedrich puisque la seconde image de la galerie par exemple me rappelle fortement son tableau "Cloister Cemetery in the Snow".
Cette ambiance romantique, chère à Téhy, est proche de celle de Fée et tendres Automates.
C'est donc un peu grandiloquent ou théâtral par moment mais c'est un style et il est loin d'être désagréable.
Le scénario est bon, pas tout à fait ma tasse de thé mais il n'a rien de trop léger ou de trop banal. Je ne suis pas encore vraiment convaincu car le premier tome actuellement paru n'y suffit pas à mes yeux, mais je demande à voir la suite, second tome qui aura en outre l'avantage d'achever le diptyque.
Je trouve toujours très frustrante la lecture de Yoko Tsuno. Leloup a manifestement en tête un univers très riche, son dessin est superbe et regorge de détails, même si les personnages ont un petit côté rigide.
L'inspiration rappelle Jacobs, avec ces cryptes, ces civilisations technologiques enfouies sous terre, ces immenses salles de machines zébrées d'éclairs...
Mais pourquoi s'acharner à faire tenir en 48 pages des histoires qui mériteraient, chacune, deux à trois tomes pour se déployer et laisser respirer les personnages ? Jacobs, lui, n'a pas hésité à prendre son temps quand il le fallait.
Un récit assez surprenant dont on ne sait quoi attendre quand on l'entame.
Un grand costaud simple d'esprit qui quitte sa forêt pour s'enfoncer dans une ville tentaculaire, des visions d'illuminés, des meurtres sanglants, un enquêteur mal dans sa peau mais intelligent qui remonte vite à la source de ces crimes... Double intrigue mélangeant donc une enquête policière et une histoire plus mystique sur le conflit entre la Nature et la Société Urbaine.
Un graphisme sympathique et relativement général. Mais je déplore la colorisation informatique qui écrase le dessin, lui ôtant la profondeur dont il a pourtant bien besoin.
A la fin du premier tome, on ne sait pas trop où tout cela va nous mener mais la lecture est plaisante donc j'attends la suite.
"L'espace d'un soir", que voilà un album ludique ! On s'amuse à lire verticalement, horizontalement, parfois dans un peu tous les sens les différentes intrigues qui se trament dans cet immeuble ce soir là... Le procédé est bien maîtrisé, et réellement distrayant.
Après, en ce qui concerne les intrigues en elles-mêmes, elles sont assez inégales. L'obligation de représenter ce qu'il se passe sur 4 étages simultanément a visiblement poussé les auteurs à faire parfois du "remplissage", pas toujours convainquant. Ainsi, l'histoire qui se passe au 2eme étage, avec le petit garçon qui ne veut pas dormir et sa tante qui vient se faire draguer par la suite, n'apporte vraiment pas grand chose à l'histoire.
En revanche, l'intrigue principale, même si elle n'est pas d'une originalité folle, est plaisamment mise en scène et la conclusion est futée et amusante.
Cet album est donc moins original sur le fond que sur la forme, mais offre un grand plaisir récréatif, servi par un dessin très mignon aux couleurs chatoyantes. Une BD-bonbon, en somme.
Un univers riche et intéressant. Un thème -le pouvoir de la peinture- rarement abordé en BD. Le personnage principal est malheureusement un peu fade : forcément beau, courageux, intelligent, qui fait craquer toutes les filles... Dommage.
Mais on se laisse prendre à l'histoire, bien construite et sans temps morts, et par les dessins très fluides de Miguel, élève de Léo (Aldébaran, Kenya...).
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Ugaki
Note approximative : 2,5/5 Une série qui, à défaut d'être réellement passionnante, se révèle intéressante. Parce qu'elle raconte un épisode inconnu de l'histoire du Japon, du moins inconnu de nous, occidentaux. Il s'agit de la révolte de paysans chrétiens d'une petite partie du pays face au pouvoir shogunal. L'introduction à chaque tome raconte cet épisode, et l'importance qu'il revêt pour la suite de l'histoire du pays. On serait presque tenté de dire que cette introduction se suffit à elle-même, puisque la BD en reprend un partie, et que le maigre fil blanc représenté par le héros-titre ne parvient pas à enrober l'histoire. De plus c'est un peu décousu comme style narratif. On mélange passé, présent, et même plusieurs couches de présent. Le dessin de Robert Gigi (qui vient de nous quitter) est particulier, c'est un style très proche de l'esquisse par moments. Mais on reconnaît aussi cette patte franco-belge prolongée par Delitte ou Gine par exemple, à la fois réaliste et difficile à saisir. Une lisibilité médiocre donc, au service d'une série qui constitue cependant un récit d'aventure correct, sans plus.
Otogi Matsuri
J’ai abordé le lecture de ce manga un peu par hasard… parce que j’étais attiré par le dessin assez détaillé et la narration assez claire (ce qui me gène parfois le plus dans pas mal de manga shojo ou shonen, c’est l’économie de décor et la mise en page trop chargée et mouvementée). Otogi Matsuri est un seinen sur la forme (son dessin soigné et l’attention portée aux décors), un shonen sur le fond, car il semble tout de même s’adresser avant tout aux ados. Le premier tome m’a amusé mais pas totalement convaincu. Je voyais surtout ce tome comme « une histoire de gamin armé de super pouvoir combattant des démons » de plus. J’étais un peu intrigué par la manière dont le déroulement des combats m’évoquait la logique d’un jeu vidéo. Vous savez, quand vous devez combattre le boss et qu’il faut le toucher à un endroit précis et que vous n’avez que trois flèches dans votre arc magique… Otogi Matsuri est bourré de challenges narratifs de la sorte et on ne s’étonnera pas d’apprendre que l’auteur, avant de réaliser ce premier manga a travaillé pour le jeu vidéo. Le deuxième tome et troisième tome m’ont nettement plus enthousiasmé. Les personnages et leurs caractères s’installent, le rythme narratif est très bon, la gestion du suspense assez magistrale. Le fond de l’intrigue reste très basique, ne vous attendez pas à des trésors d’originalité, c’est des ados qui combattent des démons. Ca reste de la série B., dans l’esprit comme sur le fond. Mais le rythme et la gestion du suspense sont assez étonnants. L’humour est bien présent, y’a même des éléments plus kawaïï (les petits renardeaux magiques) qui tranchent avec le caractère gore de certaines scènes. Quelque part entre Spirale, Parasite et la comédie façon Love Hina… je sais, c’est large, mais j’ai pensé à tout ça à lisant les trois premiers tome de ce manga que je suivrai avec assiduité.
Le Meilleur des 4 de couv
Ces gags de 4e de couverture, Fluide Glacial en a publié plusieurs albums dont certains à titre promotionnel ou chez des éditeurs spéciaux comme France Loisirs. Et on y retrouve la plupart du temps les mêmes gags. Cela va des grands classiques de Franquin issus du Trombone Illustré à des séries de gags qui me plaisent nettement moins à la manière de Pépé Malin de Hugot ou de Chaponoir de lamorthe. Hormis quelques rares réussites, ce sont donc le plus souvent des gags qui font sourire au mieux, sans véritable accroche. C'est le genre d'album qu'on lit avec plaisir quand on a quelques minutes, le temps d'aller aux chiottes par exemple. Mais ça reste à mes yeux trop de la BD promotionnelle pour mériter vraiment l'achat.
Le Meilleur des 4 de couv
Je n’ai jamais lu le magazine Fluide Glacial. Je me suis dit que cette bd pouvait me montrer un peu à quoi ressemble ce magazine. Dans cet album, il y a des grands auteurs : Gotlib, Binet, Alexis, Franquin. La plupart des gags sont drôles, les autres font parfois sourire ou ne sont pas drôles. C’est de l’humour pour adultes, des fois trash et/ou vulgaire. Mes gags préférés : ceux de Gotlib, Franquin, édika, Goossens, Ferri, Hugot, Tom, Lefred-Thouron. Le dessin : ça dépend des auteurs les dessins de Gotlib/Alexis/Franquin sont très beaux, d’autres moins. Un petit reproche quand même, 30 pages ce n’est pas beaucoup. Achat conseillé : non.
Largo Winch
Comment faire une BD qui cartonne et rapporte pleins de pépettes à ses auteurs ? La recette est connue : - un beau héros sans peur et sans reproche, capable de sortir la petite blague qui tue avec 40 méchants à ses trousses, et tant qu'à faire, plein aux as malgré lui, - un comparse un peu Yan Solo : brave voyou dragueur et blagueur mais vachement courageux quand même, - des jolies pépées en veux-tu en voilà, toutes plus légèrement vêtues les unes que les autres et qui tombent comme des mouches dans les bras de nos deux Don Juan, - de l'action, de l'action, de l'action, avec des pan-pan et des vraoum-vraoum, - des décors d'agence de voyage : Istamboul, Venise, New-York, la Birmanie... - des méchants diaboliques, en costard-cravate dans leurs buildings futuristes. Alors bon, bien sûr, on se laisse prendre comme dans un bon vieux James Bond des familles, mais il ne faut pas venir chercher de l'originalité dans cette série surtout détendante.
L'Ange & le Dragon
Je ne suis pas amateur, voire j'ai tendance à détester l'utilisation de 3D et images digitalisées dans une BD. Mais force m'est d'admettre que les graphismes de L'Ange et le Dragon sont impressionnants de travail et de beauté. De grandes et belles cases, toutes travaillées avec un soin constant. Une très belle utilisation de la lumière et des compositions pour rendre un bel esthétisme. De beaux décors, de très beaux dragons, de belles couleurs. C'est un album qu'on regarde autant qu'on le lit. Et, même si le rythme est parfois un peu brisé par l'envie d'admirer certains cases ou d'en inspecter les détails, la lecture reste fluide comme pour une BD au graphisme habituel. Seuls les personnages ne me convainquent pas vraiment. Comme trop souvent en images 3D, ils ont des poses un peu figées et des expressions pas vraiment naturelles. De même, l'origine "construction 3D" du dessin ressort parfois un peu trop. L'utilisation de la 3D force en effet la comparaison avec des jeux vidéos pour lesquels des studios entiers se sont attelés à la tâche, et dans une telle comparaison, il faut admettre que des graphismes de grands jeux comme Oblivion paraissent nettement plus réalistes et l'aspect 3D moins visible. Mais il n'y a ici que deux auteurs qui se sont mis seuls à l'ouvrage, cela force donc le respect. L'ambiance de ce récit est manifestement tournée vers le romantisme. J'y note d'ailleurs un hommage peut-être inconscient au peintre romantique Friedrich puisque la seconde image de la galerie par exemple me rappelle fortement son tableau "Cloister Cemetery in the Snow". Cette ambiance romantique, chère à Téhy, est proche de celle de Fée et tendres Automates. C'est donc un peu grandiloquent ou théâtral par moment mais c'est un style et il est loin d'être désagréable. Le scénario est bon, pas tout à fait ma tasse de thé mais il n'a rien de trop léger ou de trop banal. Je ne suis pas encore vraiment convaincu car le premier tome actuellement paru n'y suffit pas à mes yeux, mais je demande à voir la suite, second tome qui aura en outre l'avantage d'achever le diptyque.
Yoko Tsuno
Je trouve toujours très frustrante la lecture de Yoko Tsuno. Leloup a manifestement en tête un univers très riche, son dessin est superbe et regorge de détails, même si les personnages ont un petit côté rigide. L'inspiration rappelle Jacobs, avec ces cryptes, ces civilisations technologiques enfouies sous terre, ces immenses salles de machines zébrées d'éclairs... Mais pourquoi s'acharner à faire tenir en 48 pages des histoires qui mériteraient, chacune, deux à trois tomes pour se déployer et laisser respirer les personnages ? Jacobs, lui, n'a pas hésité à prendre son temps quand il le fallait.
Ronces
Un récit assez surprenant dont on ne sait quoi attendre quand on l'entame. Un grand costaud simple d'esprit qui quitte sa forêt pour s'enfoncer dans une ville tentaculaire, des visions d'illuminés, des meurtres sanglants, un enquêteur mal dans sa peau mais intelligent qui remonte vite à la source de ces crimes... Double intrigue mélangeant donc une enquête policière et une histoire plus mystique sur le conflit entre la Nature et la Société Urbaine. Un graphisme sympathique et relativement général. Mais je déplore la colorisation informatique qui écrase le dessin, lui ôtant la profondeur dont il a pourtant bien besoin. A la fin du premier tome, on ne sait pas trop où tout cela va nous mener mais la lecture est plaisante donc j'attends la suite.
L'Espace d'un soir
"L'espace d'un soir", que voilà un album ludique ! On s'amuse à lire verticalement, horizontalement, parfois dans un peu tous les sens les différentes intrigues qui se trament dans cet immeuble ce soir là... Le procédé est bien maîtrisé, et réellement distrayant. Après, en ce qui concerne les intrigues en elles-mêmes, elles sont assez inégales. L'obligation de représenter ce qu'il se passe sur 4 étages simultanément a visiblement poussé les auteurs à faire parfois du "remplissage", pas toujours convainquant. Ainsi, l'histoire qui se passe au 2eme étage, avec le petit garçon qui ne veut pas dormir et sa tante qui vient se faire draguer par la suite, n'apporte vraiment pas grand chose à l'histoire. En revanche, l'intrigue principale, même si elle n'est pas d'une originalité folle, est plaisamment mise en scène et la conclusion est futée et amusante. Cet album est donc moins original sur le fond que sur la forme, mais offre un grand plaisir récréatif, servi par un dessin très mignon aux couleurs chatoyantes. Une BD-bonbon, en somme.
Myrkos
Un univers riche et intéressant. Un thème -le pouvoir de la peinture- rarement abordé en BD. Le personnage principal est malheureusement un peu fade : forcément beau, courageux, intelligent, qui fait craquer toutes les filles... Dommage. Mais on se laisse prendre à l'histoire, bien construite et sans temps morts, et par les dessins très fluides de Miguel, élève de Léo (Aldébaran, Kenya...).