Après 56 avis, on se demande si c'est utile de rajouter sa pierre à l'édifice... J'essaye.
J'ai longtemps repoussé la lecture de cet album parce que son titre n'évoquait rien pour moi. Quelque chose de blanc ( la chèvre de monsieur Seguin ? ) voire dans les moments de fringale, une blanquette de veau ? A croire que pendant les va-et vient linguistiques France/Angleterre, les couvertures étaient blanches, de la laine bouillie brute peut-être...
L'ajout de "manteau de neige" ne m'apparaît qu'en venant sur bdthèque et insiste donc sur la couleur avec son caractère neigeux et froid. On peut aussi y ajouter une nuance d'innocence puisqu'il s'agit d'un premier amour sous la neige et sous une couverture faite à la main pendant des mois par Raina.
Ce titre, laissé en anglais, comme pour les films américains à gros budget m'a fait classer l'œuvre dans le même panier. Mais après avoir lu Habibi puis Ginseng roots, du même auteur, j'ai révisé mon jugement, et j'ai cherché comment traduire blankets. Couvertures. En français, cela aurait fait penser à un roman noir, des filatures, de l'espionnage, bref à côté de la plaque.
D'ailleurs, est-ce vraiment une couverture ? Plutôt un couvre-lit en patchwork. Mais Patchwork aurait indiqué une multiplicité aléatoire très loin de la composition hyper concentrée sur le sujet qu'est cet album. Couvre-lit a une nuance vieillotte qui aurait été en contre-sens avec l'amour naissant et révolté de Craig et Raina vis-à-vis de leur monde étriqué et religieux. Même chose pour couverture piquée avec un caractère technique inutile. Boutis : encore pire sur le côté précis avec un arrière-goût de catalogue La Redoute.
En refaisant un peu le chemin de l'éditeur, j'abandonne le côté couches superposées de neige et de laine, qui reste dans l'indéfini : sans article.
J'aurais plutôt proposé "La couverture". Ou "Sa couverture".
Comme je l'ai dit c'est une oeuvre très bien composée et concentrée, le dessin au trait appuyé caractéristique de l'auteur est très habile.
Il se trouve que je le lis juste après "Une sœur" de Vivès et Cet été-là et que j'ai un peu une over-dose de récits initiatiques d'adolescence ... Par ailleurs cela me paraît moins proche de moi, sans-doute du fait du milieu sectaire familial décrit... J'ai du mal à percevoir la qualité d'observation sociale que j'ai vu dans les deux autres.
Comme j'ai vraiment apprécié Ginseng Roots où Craig Johnson arrive à tirer un sens politique de son expérience personnelle, j'ai du mal à accrocher ici où on reste dans une sorte de souffrance qui n'a pas de remède.
2.5
J'ai un peu de la difficulté à donner une note globalement parce qu'il y a du bon et du moins bon.
Déjà, le scénario est pas trop mal et j'aime bien l'idée de départ. Je trouve juste que c'est un peu long et qu'au final c'est encore une fois une histoire mettant en vedette un personnage de comics qui est traité de manière spéciale, alors que c'est juste une autre histoire de plus mettant en vedette le personnage et qu'on aurait pu la placer dans sa série principale sans problème.
Non parce que vu que c'était un des premiers titres qui lançait une collection vertigo (qui n'a pas duré longtemps d'ailleurs) et scénarisé par un écrivain que je ne connais pas, mais qui semble un peu connu....Ben je m'attendais à plus qu'une énième histoire de John Constantine....C'est pas mauvais et l'écrivain évite les pièges récurrents des écrivains qui pensent que la BD et les romans ont les mêmes codes et du coup on se retrouve avec plein de textes narratifs. Ça ne se voit pas du tout que le scénariste n'était pas un habitué des comics. C'est juste que bon c'est un peu routinier si on connait bien John Constantine, il y a rien de vraiment spécial dans le scénario.
Mais le plus gros problème est le dessin que je n'ai pas du tout aimé. Du coup, même si je trouve des qualités au scénario, je ne suis jamais vraiment rentré dans le récit à cause de ce style de dessin que je trouve un peu moche. La lecture de l'album a donc été peu palpitante et j'ai dû m'y reprendre à deux fois pour réussir à le finir.
Flous artistiques est un récit choral où l'on suit un personnage en plein questionnement, qui rencontre quelqu'un lui racontant à son tour son histoire, ses propres doutes, et le moment où il ou elle a croisé une autre personne... laquelle racontera aussi son histoire, et ainsi de suite. On est ici dans le roman graphique dans ce qu'il a de plus stéréotypé : un enchaînement de récits qui rappellent les scénarios de films d'auteur, pleins de psychologie et d'histoires intimes.
Le format confirme cette impression : un album très épais (480 pages), découpé en quatre cases par page, illustré par le dessin assez médiocre de Dash Shaw. Heureusement, la mise en page est aérée et les dialogues ne s'éternisent pas, mais ça reste un gros volume, difficile à lire d'une seule traite.
Concrètement, arrivé à la moitié, j'en ai eu assez. Toutes les quarante pages, on passe d'un personnage au suivant, comme une succession de digressions dans les digressions. Si chaque histoire prise isolément n'est pas inintéressante et que l'ensemble est assez varié, je me surprenais à oublier ce qui était arrivé aux personnages rencontrés deux ou trois étapes plus tôt. Résultat : une vraie saturation à force de découvrir sans cesse de nouvelles histoires sans que les précédentes ne soient terminées.
Heureusement, c'est justement à la moitié de l'album que le concept se renverse : chaque digression trouve successivement sa conclusion, on remonte l'ordre des personnages, et les histoires se referment peu à peu. La frustration disparaît, mais les conclusions, elles, restent assez inégales. Certaines histoires paraissent anecdotiques, peu m'ont réellement parlé, et la fin de l'album n'apporte pas grand-chose de plus. Pas de grande apothéose, même si des personnages de différentes histoires réapparaissent dans le dernier tableau. Bref, rien de mémorable. Mais comme aucune histoire n'est vraiment ennuyeuse, j'ai quand même pu aller jusqu'au bout.
Note : 2.5/5
Je suis totalement étranger à l'univers des skinheads, qui restent pour moi presque une légende urbaine tant je n'ai jamais approché de près ou de loin ces groupes dont j'ignorais même qu'ils n'avaient pas encore disparu à la fin des années 1990. Mirador - Tête de mort a le mérite de proposer un témoignage rare et sincère, celui d'un ancien membre de ces groupuscules. David Cénou revient sur son passé, entre violence, bière, musique haineuse et ratonnades, avant la chute et une éventuelle rédemption qu'on ne verra pas ici. Ce regard de l'intérieur, sans fascination ni jugement appuyé, donne à l'album une certaine authenticité... mais son message reste flou.
On suit donc ce personnage de jeune skin qui transpire la haine et la violence malgré sa petite taille et son incapacité à se battre. On découvre son quotidien avec ses camarades de lutte et de beuverie, en particulier après un drame dont il semble être le complice. Mais rien ne vient expliquer comment il a pu devenir ce skin, ce qui l'a conduit à une telle haine et à un tel racisme : je ne saurai donc pas et ne comprendrai toujours pas comment on peut en arriver à cet extrémisme.
La narration, parfois décousue, rend la chronologie un peu confuse, mais le récit reste prenant, surtout grâce aux passages alternant entre souvenirs et garde-à-vue. L'ambiance des années 90 est bien restituée, et l'album éclaire aussi la diversité de ces mouvances extrémistes. On est frappé par l'absurdité de ces factions rivales qui se détestent autant qu'elles haïssent l'extérieur.
Graphiquement, le lavis de gris installe une atmosphère contrastée : la douceur du trait tranche avec la brutalité du propos, ce qui crée une tension intéressante, même si le dessin reste assez passe-partout et manque parfois de force.
Il en découle une lecture instructive, plus documentaire qu'émotionnelle, qui montre la descente aux enfers d'un jeune paumé en quête d'identité, sans expliquer hélas comment il en est arrivé là. La conclusion m'a également laissé perplexe, avec le sentiment flou qu'un message avait été vaguement glissé dans les deux dernières pages d'un épilogue un peu coupé du reste, mais sans que j'en comprenne bien la teneur. Un témoignage intéressant, même si j'aurais aimé qu'il dépasse l'anecdote pour offrir une réflexion plus approfondie sur ce passé.
3.5/5
Entre le 3 et le 4. Le premier tome de la série n'est pas forcément engageant, j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, jusqu'à me demander si ça valait le coup de continuer et de finir la série. J'ai persévéré, et finalement, j'ai bien fait, car cela s'améliore grandement, notamment dans le tome 2 qui est le meilleur à mon goût.
L'histoire concoctée par X.Dorison fait quelque peu froid dans le dos, tant elle pourrait se rapprocher de la réalité dans un futur proche. On passe par plusieurs sentiments en suivant le destin du personnage principal. Quant aux dessins de T. Allart, ils m'ont bien plu, avec une amélioration notable au travers des tomes.
Au final, HSE, c'est une série à lire, qui conte un futur où chacun peut réussir, mais à quel prix ? Les dérives de la société moderne de consommation sont assez bien abordées. Si vendre son âme au diable à un prix, quel est-il sur les marchés boursiers ?
(Ceci est mon premier avis sur le site, et sur les BDs en général. Je ne suis pas hyper doué ni à l'aise pour ce genre d'exercice. Soyez indulgents !)
Je ne connaissais pas Hermiston, ultime roman inachevé de Stevenson, et c'est par cette BD que je l'ai découvert. Jean Harambat y imagine une conclusion en s'appuyant sur les notes et intentions de l'écrivain. Le premier tome reprend fidèlement le texte de Stevenson et s'achève sur un cliffhanger, tandis que le second apporte une fin logique et crédible. Sur le fond, je trouve que l'ensemble fonctionne bien.
Sur la forme en revanche, je reste peu sensible au dessin de Harambat. Son style me rappelle celui de Daniel Casanave, mais en plus lâché, comme tracé trop vite. Il parvient à construire une narration claire et des visages expressifs, mais son trait trop brouillon ne me séduit pas et il rend mal, à mon goût, la beauté de la lande écossaise et l'élan tragique qui habitent Stevenson.
Malgré ces réserves graphiques, j'ai pris plaisir à la lecture. J'aime l'ambiance écossaise, ces récits isolés du monde, et l'atmosphère propre à Stevenson. Le premier tome, un peu lent à se mettre en place, séduit par son climat singulier. Le second, plus rythmé et riche en action, complète bien le tout en reprenant les éléments essentiels. Entre dilemmes moraux, affrontements avec le père et destinées brisées, cette bande dessinée réussit à restituer l'esprit de Stevenson.
Une série qui parle de la guerre entre la Russie et les Tchétchènes, cette sale guerre (il n'y en a pas de propre de toute façon) que Poutine a poursuivit pendant des années et qui tua tant de jeunes russes tout en saccageant la Tchétchénie jusqu'à l'intégrer à la Russie par la violence.
J'avais entendu parler de cette guerre en BD plusieurs fois (Chroniques du proche étranger en Tchétchénie ou Anna Politkovskaïa - Journaliste dissidente) et cette BD est un nouvel éclairage, avec cette mère à la recherche de son fils dans un pays en guerre face à des personnes motivées. Et la BD est très sympathique, avec ce voyage dans les contrées en guerre et la rencontre de la brutale réalité de celle-ci. Les personnages sont vite attachants et on comprend que tout ceci ne pourra pas très bien finir...
Les deux volumes sont rapidement lus, sans temps morts, finissant sur ces mères russes qui ont été souvent médiatisés avec leurs demandes à Poutine et au gouvernement russe de là où sont leurs enfants, envoyés dans des conflits absurdes. Aujourd'hui la Russie est à nouveau en guerre et s'est armée contre de nouveaux ennemis, mais sacrifie toujours ses enfants, tout en mettant en scène les mères...
Un diptyque sympathique, pas inoubliable mais qui a l'art de rappeler la violence de ces guerres, ce qu'elles amènent à ces pauvres gens et bien sur, la violence sans fin qu'elles engendrent.
C'est la première fois que je lis des aventures de la Justice Society of America (le groupe de super-héros des années 40 de DC Comics) par Geoff Johns qui a produit beaucoup d'histoires sur ce groupe.
La qualité est dans la moyenne de ce que j'ai lu de Geoff Johns à savoir du bon divertissement si on est fan de super-héros, mais avec quelques défauts. Déjà, il y a une très longue histoire qu'on retrouve dans les deux volumes qui dure un peu trop long. J'ai eu l'impression que cela n'allait jamais finir et lorsque c'était enfin fini j'en avais plus grand chose à foutre du récit. Il faut aussi avoir une bonne connaissance de l'univers DC, notamment sur les univers parallèles comme 'Kingdom Come' sinon on risque de s'y perdre facilement. Il faut dire aussi qu'il y a paquet de personnages et moi-même je ne connaissais pas ou très peu certains d'entre-eux. Globalement, ce sont au final des histoires dont j'ai surtout apprécié certaines scènes, notamment les scènes plus intimistes entre super-héros. Je pense que je deviens trop vieux pour les scènes de bastons avec pleins de super-héros qui affrontent les méchants.
Quant au dessinateur, hormis Alex Ross, ils ont le style standard et sans personnalité des comics de l'époque. C'est correct, mais je ne suis pas un fan du style que l'on retrouve dans les comics de super-héros modernes, préférant le style des vieux dessinateurs des années 60-80.
Attiré par sa magnifique couverture probablement réalisée à la peinture, c'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai ouvert cette nouvelle série de Corentin Rouge et Caryl Férey.
Cette série se démarque, il est vrai, avant-tout par le trait magnifique de Corentin Rouge. On sent qu'il a bossé les paysages et les villages constitutifs de l'Islande et qu'il prend un réel plaisir à dessiner les littoraux et les fjords sur de pleines pages. Le lecteur en prend réellement plein les mirettes! De plus, il a un réel talent pour croquer les visages des personnages et son trait très dynamique s'adapte parfaitement à cette série d'action.
Du point de vue du scénario, s'agissant du premier tome d'un triptyque, les auteurs se contentent de poser les bases de l'histoire en amenant quelques zones d'ombre qui trouveront, on l'espère, leur réponse dans les deux prochains tomes : Quelle est l'histoire de Liam, le héros ? Qu'est-ce que le projet "Islander" ?
Bien que le scénario ne précise pas réellement les catastrophes qui sont à l'origine du déplacement des personnes, il s'appuie sur un postulat de base qui doit amener chaque lecteur à s'interroger sur l'avenir de notre planète à l'heure du changement climatique et des migrations de populations qui devront nécessairement s'opérer dans les décennies à venir au vu de la probable inhabilité de certains territoires de la planète (submersions marines, températures trop élevées, etc).
Les auteurs nous donnent ainsi un avant-goût (pas très réjouissant il est vrai) de ce que pourrait-être le monde si les pays se replient sur eux-mêmes en fermant les frontières et en ne recherchant pas une solution qui devra être nécessairement mondiale. Bien que certains personnages restent un peu trop caricaturaux à mon goût et ce premier tome étant résolument tourné vers l'action, on suit avec un réel plaisir les pérégrinations de Liam et des deux sœurs Islandaises en se demandant quel sera le fin mot de l'histoire.
Un bon 3/5 pour l'instant que j'augmenterai par la suite en fonction de l'évolution de l'histoire des tomes 2 et 3.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 6/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 8/10
NOTE GLOBALE : 14/20
Une mignonne petite histoire sur une institutrice souffrant de troubles alimentaires et d'une mauvaise image d'elle-même et de l'un de ses élèves qui entre dans l'adolescence et souhaite l'aider (mais ne parvient pas à être assez courageux pour enfin le faire).
C'est une jolie petite histoire sur la maturité et l'image que l'on a de soi-même traitée comme une fable animalière. Romain est un lion, l'éponyme mademoiselle Sophie est un hippopotame et les élèves moqueurs sont des hyènes et des vautours.
Simple, touchant, mais pas parfait pour autant. J'avoue que même pour un récit tout public je m'attendais à un peu plus de coffre, un peu plus de développement sur le propos et le message encourageant. Le résultat n'est pas mauvais mais m'a vraiment semblé manquer de quelque chose, voire même m'a paru trop facile narrativement à certains moments.
Encore une fois l'album reste tout de même bon et je comprends totalement pourquoi d'autres personnes semblent l'avoir bien plus apprécié.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Blankets - Manteau de neige
Après 56 avis, on se demande si c'est utile de rajouter sa pierre à l'édifice... J'essaye. J'ai longtemps repoussé la lecture de cet album parce que son titre n'évoquait rien pour moi. Quelque chose de blanc ( la chèvre de monsieur Seguin ? ) voire dans les moments de fringale, une blanquette de veau ? A croire que pendant les va-et vient linguistiques France/Angleterre, les couvertures étaient blanches, de la laine bouillie brute peut-être... L'ajout de "manteau de neige" ne m'apparaît qu'en venant sur bdthèque et insiste donc sur la couleur avec son caractère neigeux et froid. On peut aussi y ajouter une nuance d'innocence puisqu'il s'agit d'un premier amour sous la neige et sous une couverture faite à la main pendant des mois par Raina. Ce titre, laissé en anglais, comme pour les films américains à gros budget m'a fait classer l'œuvre dans le même panier. Mais après avoir lu Habibi puis Ginseng roots, du même auteur, j'ai révisé mon jugement, et j'ai cherché comment traduire blankets. Couvertures. En français, cela aurait fait penser à un roman noir, des filatures, de l'espionnage, bref à côté de la plaque. D'ailleurs, est-ce vraiment une couverture ? Plutôt un couvre-lit en patchwork. Mais Patchwork aurait indiqué une multiplicité aléatoire très loin de la composition hyper concentrée sur le sujet qu'est cet album. Couvre-lit a une nuance vieillotte qui aurait été en contre-sens avec l'amour naissant et révolté de Craig et Raina vis-à-vis de leur monde étriqué et religieux. Même chose pour couverture piquée avec un caractère technique inutile. Boutis : encore pire sur le côté précis avec un arrière-goût de catalogue La Redoute. En refaisant un peu le chemin de l'éditeur, j'abandonne le côté couches superposées de neige et de laine, qui reste dans l'indéfini : sans article. J'aurais plutôt proposé "La couverture". Ou "Sa couverture". Comme je l'ai dit c'est une oeuvre très bien composée et concentrée, le dessin au trait appuyé caractéristique de l'auteur est très habile. Il se trouve que je le lis juste après "Une sœur" de Vivès et Cet été-là et que j'ai un peu une over-dose de récits initiatiques d'adolescence ... Par ailleurs cela me paraît moins proche de moi, sans-doute du fait du milieu sectaire familial décrit... J'ai du mal à percevoir la qualité d'observation sociale que j'ai vu dans les deux autres. Comme j'ai vraiment apprécié Ginseng Roots où Craig Johnson arrive à tirer un sens politique de son expérience personnelle, j'ai du mal à accrocher ici où on reste dans une sorte de souffrance qui n'a pas de remède.
John Constantine Hellblazer - Dark entries
2.5 J'ai un peu de la difficulté à donner une note globalement parce qu'il y a du bon et du moins bon. Déjà, le scénario est pas trop mal et j'aime bien l'idée de départ. Je trouve juste que c'est un peu long et qu'au final c'est encore une fois une histoire mettant en vedette un personnage de comics qui est traité de manière spéciale, alors que c'est juste une autre histoire de plus mettant en vedette le personnage et qu'on aurait pu la placer dans sa série principale sans problème. Non parce que vu que c'était un des premiers titres qui lançait une collection vertigo (qui n'a pas duré longtemps d'ailleurs) et scénarisé par un écrivain que je ne connais pas, mais qui semble un peu connu....Ben je m'attendais à plus qu'une énième histoire de John Constantine....C'est pas mauvais et l'écrivain évite les pièges récurrents des écrivains qui pensent que la BD et les romans ont les mêmes codes et du coup on se retrouve avec plein de textes narratifs. Ça ne se voit pas du tout que le scénariste n'était pas un habitué des comics. C'est juste que bon c'est un peu routinier si on connait bien John Constantine, il y a rien de vraiment spécial dans le scénario. Mais le plus gros problème est le dessin que je n'ai pas du tout aimé. Du coup, même si je trouve des qualités au scénario, je ne suis jamais vraiment rentré dans le récit à cause de ce style de dessin que je trouve un peu moche. La lecture de l'album a donc été peu palpitante et j'ai dû m'y reprendre à deux fois pour réussir à le finir.
Flous artistiques
Flous artistiques est un récit choral où l'on suit un personnage en plein questionnement, qui rencontre quelqu'un lui racontant à son tour son histoire, ses propres doutes, et le moment où il ou elle a croisé une autre personne... laquelle racontera aussi son histoire, et ainsi de suite. On est ici dans le roman graphique dans ce qu'il a de plus stéréotypé : un enchaînement de récits qui rappellent les scénarios de films d'auteur, pleins de psychologie et d'histoires intimes. Le format confirme cette impression : un album très épais (480 pages), découpé en quatre cases par page, illustré par le dessin assez médiocre de Dash Shaw. Heureusement, la mise en page est aérée et les dialogues ne s'éternisent pas, mais ça reste un gros volume, difficile à lire d'une seule traite. Concrètement, arrivé à la moitié, j'en ai eu assez. Toutes les quarante pages, on passe d'un personnage au suivant, comme une succession de digressions dans les digressions. Si chaque histoire prise isolément n'est pas inintéressante et que l'ensemble est assez varié, je me surprenais à oublier ce qui était arrivé aux personnages rencontrés deux ou trois étapes plus tôt. Résultat : une vraie saturation à force de découvrir sans cesse de nouvelles histoires sans que les précédentes ne soient terminées. Heureusement, c'est justement à la moitié de l'album que le concept se renverse : chaque digression trouve successivement sa conclusion, on remonte l'ordre des personnages, et les histoires se referment peu à peu. La frustration disparaît, mais les conclusions, elles, restent assez inégales. Certaines histoires paraissent anecdotiques, peu m'ont réellement parlé, et la fin de l'album n'apporte pas grand-chose de plus. Pas de grande apothéose, même si des personnages de différentes histoires réapparaissent dans le dernier tableau. Bref, rien de mémorable. Mais comme aucune histoire n'est vraiment ennuyeuse, j'ai quand même pu aller jusqu'au bout. Note : 2.5/5
Mirador - Tête de mort
Je suis totalement étranger à l'univers des skinheads, qui restent pour moi presque une légende urbaine tant je n'ai jamais approché de près ou de loin ces groupes dont j'ignorais même qu'ils n'avaient pas encore disparu à la fin des années 1990. Mirador - Tête de mort a le mérite de proposer un témoignage rare et sincère, celui d'un ancien membre de ces groupuscules. David Cénou revient sur son passé, entre violence, bière, musique haineuse et ratonnades, avant la chute et une éventuelle rédemption qu'on ne verra pas ici. Ce regard de l'intérieur, sans fascination ni jugement appuyé, donne à l'album une certaine authenticité... mais son message reste flou. On suit donc ce personnage de jeune skin qui transpire la haine et la violence malgré sa petite taille et son incapacité à se battre. On découvre son quotidien avec ses camarades de lutte et de beuverie, en particulier après un drame dont il semble être le complice. Mais rien ne vient expliquer comment il a pu devenir ce skin, ce qui l'a conduit à une telle haine et à un tel racisme : je ne saurai donc pas et ne comprendrai toujours pas comment on peut en arriver à cet extrémisme. La narration, parfois décousue, rend la chronologie un peu confuse, mais le récit reste prenant, surtout grâce aux passages alternant entre souvenirs et garde-à-vue. L'ambiance des années 90 est bien restituée, et l'album éclaire aussi la diversité de ces mouvances extrémistes. On est frappé par l'absurdité de ces factions rivales qui se détestent autant qu'elles haïssent l'extérieur. Graphiquement, le lavis de gris installe une atmosphère contrastée : la douceur du trait tranche avec la brutalité du propos, ce qui crée une tension intéressante, même si le dessin reste assez passe-partout et manque parfois de force. Il en découle une lecture instructive, plus documentaire qu'émotionnelle, qui montre la descente aux enfers d'un jeune paumé en quête d'identité, sans expliquer hélas comment il en est arrivé là. La conclusion m'a également laissé perplexe, avec le sentiment flou qu'un message avait été vaguement glissé dans les deux dernières pages d'un épilogue un peu coupé du reste, mais sans que j'en comprenne bien la teneur. Un témoignage intéressant, même si j'aurais aimé qu'il dépasse l'anecdote pour offrir une réflexion plus approfondie sur ce passé.
HSE - Human Stock Exchange
3.5/5 Entre le 3 et le 4. Le premier tome de la série n'est pas forcément engageant, j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, jusqu'à me demander si ça valait le coup de continuer et de finir la série. J'ai persévéré, et finalement, j'ai bien fait, car cela s'améliore grandement, notamment dans le tome 2 qui est le meilleur à mon goût. L'histoire concoctée par X.Dorison fait quelque peu froid dans le dos, tant elle pourrait se rapprocher de la réalité dans un futur proche. On passe par plusieurs sentiments en suivant le destin du personnage principal. Quant aux dessins de T. Allart, ils m'ont bien plu, avec une amélioration notable au travers des tomes. Au final, HSE, c'est une série à lire, qui conte un futur où chacun peut réussir, mais à quel prix ? Les dérives de la société moderne de consommation sont assez bien abordées. Si vendre son âme au diable à un prix, quel est-il sur les marchés boursiers ? (Ceci est mon premier avis sur le site, et sur les BDs en général. Je ne suis pas hyper doué ni à l'aise pour ce genre d'exercice. Soyez indulgents !)
Hermiston
Je ne connaissais pas Hermiston, ultime roman inachevé de Stevenson, et c'est par cette BD que je l'ai découvert. Jean Harambat y imagine une conclusion en s'appuyant sur les notes et intentions de l'écrivain. Le premier tome reprend fidèlement le texte de Stevenson et s'achève sur un cliffhanger, tandis que le second apporte une fin logique et crédible. Sur le fond, je trouve que l'ensemble fonctionne bien. Sur la forme en revanche, je reste peu sensible au dessin de Harambat. Son style me rappelle celui de Daniel Casanave, mais en plus lâché, comme tracé trop vite. Il parvient à construire une narration claire et des visages expressifs, mais son trait trop brouillon ne me séduit pas et il rend mal, à mon goût, la beauté de la lande écossaise et l'élan tragique qui habitent Stevenson. Malgré ces réserves graphiques, j'ai pris plaisir à la lecture. J'aime l'ambiance écossaise, ces récits isolés du monde, et l'atmosphère propre à Stevenson. Le premier tome, un peu lent à se mettre en place, séduit par son climat singulier. Le second, plus rythmé et riche en action, complète bien le tout en reprenant les éléments essentiels. Entre dilemmes moraux, affrontements avec le père et destinées brisées, cette bande dessinée réussit à restituer l'esprit de Stevenson.
Amère Russie
Une série qui parle de la guerre entre la Russie et les Tchétchènes, cette sale guerre (il n'y en a pas de propre de toute façon) que Poutine a poursuivit pendant des années et qui tua tant de jeunes russes tout en saccageant la Tchétchénie jusqu'à l'intégrer à la Russie par la violence. J'avais entendu parler de cette guerre en BD plusieurs fois (Chroniques du proche étranger en Tchétchénie ou Anna Politkovskaïa - Journaliste dissidente) et cette BD est un nouvel éclairage, avec cette mère à la recherche de son fils dans un pays en guerre face à des personnes motivées. Et la BD est très sympathique, avec ce voyage dans les contrées en guerre et la rencontre de la brutale réalité de celle-ci. Les personnages sont vite attachants et on comprend que tout ceci ne pourra pas très bien finir... Les deux volumes sont rapidement lus, sans temps morts, finissant sur ces mères russes qui ont été souvent médiatisés avec leurs demandes à Poutine et au gouvernement russe de là où sont leurs enfants, envoyés dans des conflits absurdes. Aujourd'hui la Russie est à nouveau en guerre et s'est armée contre de nouveaux ennemis, mais sacrifie toujours ses enfants, tout en mettant en scène les mères... Un diptyque sympathique, pas inoubliable mais qui a l'art de rappeler la violence de ces guerres, ce qu'elles amènent à ces pauvres gens et bien sur, la violence sans fin qu'elles engendrent.
Justice Society of America - Le nouvel âge
C'est la première fois que je lis des aventures de la Justice Society of America (le groupe de super-héros des années 40 de DC Comics) par Geoff Johns qui a produit beaucoup d'histoires sur ce groupe. La qualité est dans la moyenne de ce que j'ai lu de Geoff Johns à savoir du bon divertissement si on est fan de super-héros, mais avec quelques défauts. Déjà, il y a une très longue histoire qu'on retrouve dans les deux volumes qui dure un peu trop long. J'ai eu l'impression que cela n'allait jamais finir et lorsque c'était enfin fini j'en avais plus grand chose à foutre du récit. Il faut aussi avoir une bonne connaissance de l'univers DC, notamment sur les univers parallèles comme 'Kingdom Come' sinon on risque de s'y perdre facilement. Il faut dire aussi qu'il y a paquet de personnages et moi-même je ne connaissais pas ou très peu certains d'entre-eux. Globalement, ce sont au final des histoires dont j'ai surtout apprécié certaines scènes, notamment les scènes plus intimistes entre super-héros. Je pense que je deviens trop vieux pour les scènes de bastons avec pleins de super-héros qui affrontent les méchants. Quant au dessinateur, hormis Alex Ross, ils ont le style standard et sans personnalité des comics de l'époque. C'est correct, mais je ne suis pas un fan du style que l'on retrouve dans les comics de super-héros modernes, préférant le style des vieux dessinateurs des années 60-80.
Islander
Attiré par sa magnifique couverture probablement réalisée à la peinture, c'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai ouvert cette nouvelle série de Corentin Rouge et Caryl Férey. Cette série se démarque, il est vrai, avant-tout par le trait magnifique de Corentin Rouge. On sent qu'il a bossé les paysages et les villages constitutifs de l'Islande et qu'il prend un réel plaisir à dessiner les littoraux et les fjords sur de pleines pages. Le lecteur en prend réellement plein les mirettes! De plus, il a un réel talent pour croquer les visages des personnages et son trait très dynamique s'adapte parfaitement à cette série d'action. Du point de vue du scénario, s'agissant du premier tome d'un triptyque, les auteurs se contentent de poser les bases de l'histoire en amenant quelques zones d'ombre qui trouveront, on l'espère, leur réponse dans les deux prochains tomes : Quelle est l'histoire de Liam, le héros ? Qu'est-ce que le projet "Islander" ? Bien que le scénario ne précise pas réellement les catastrophes qui sont à l'origine du déplacement des personnes, il s'appuie sur un postulat de base qui doit amener chaque lecteur à s'interroger sur l'avenir de notre planète à l'heure du changement climatique et des migrations de populations qui devront nécessairement s'opérer dans les décennies à venir au vu de la probable inhabilité de certains territoires de la planète (submersions marines, températures trop élevées, etc). Les auteurs nous donnent ainsi un avant-goût (pas très réjouissant il est vrai) de ce que pourrait-être le monde si les pays se replient sur eux-mêmes en fermant les frontières et en ne recherchant pas une solution qui devra être nécessairement mondiale. Bien que certains personnages restent un peu trop caricaturaux à mon goût et ce premier tome étant résolument tourné vers l'action, on suit avec un réel plaisir les pérégrinations de Liam et des deux sœurs Islandaises en se demandant quel sera le fin mot de l'histoire. Un bon 3/5 pour l'instant que j'augmenterai par la suite en fonction de l'évolution de l'histoire des tomes 2 et 3. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 6/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 8/10 NOTE GLOBALE : 14/20
Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et de l'hippopotame
Une mignonne petite histoire sur une institutrice souffrant de troubles alimentaires et d'une mauvaise image d'elle-même et de l'un de ses élèves qui entre dans l'adolescence et souhaite l'aider (mais ne parvient pas à être assez courageux pour enfin le faire). C'est une jolie petite histoire sur la maturité et l'image que l'on a de soi-même traitée comme une fable animalière. Romain est un lion, l'éponyme mademoiselle Sophie est un hippopotame et les élèves moqueurs sont des hyènes et des vautours. Simple, touchant, mais pas parfait pour autant. J'avoue que même pour un récit tout public je m'attendais à un peu plus de coffre, un peu plus de développement sur le propos et le message encourageant. Le résultat n'est pas mauvais mais m'a vraiment semblé manquer de quelque chose, voire même m'a paru trop facile narrativement à certains moments. Encore une fois l'album reste tout de même bon et je comprends totalement pourquoi d'autres personnes semblent l'avoir bien plus apprécié.