L'Homme qui pouvait accomplir des miracles
M. Fotheringay, homme ordinaire sans ambition ni imagination, découvre un jour qu'il peut accomplir des miracles d'un simple souhait.
Auteurs espagnols H.G. Wells Iles Britanniques Nouveautés BD, comics et manga
Mais plutôt que de changer le monde, il se contente de petits prodiges insignifiants... jusqu'à ce qu'un accès de colère l'amène à envoyer un policier en enfer – littéralement. Pris de panique, il se tourne vers le pasteur Maydig, un homme bien plus enthousiasmé que lui par ce pouvoir. Ensemble, ils entreprennent d'améliorer la société, mais leur maladresse et leur excès de zèle finissent par provoquer une catastrophe aux proportions bibliques ! Seul dans un monde ravagé par ses propres miracles, Fotheringay devra faire face aux conséquences de son incroyable don. Adaptée d'une nouvelle méconnue de H.G. Wells, cette comédie fantastique délicieusement british, entre satire et farce absurde, s'inscrit dans la lignée des oeuvres de Lewis Carroll, Douglas Adams et Terry Pratchett.
| Scénario | |
| Oeuvre originale | |
| Dessin | |
| Couleurs | |
|
Editeur
|
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
| Date de parution | 19 Septembre 2025 |
| Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Coutumier des adaptations d’écrivains célèbres, et parfois de leurs œuvres plus méconnues, tel Peter Pan de Kensington, inspiré des écrits de James Matthew Barrie, Jose-Luis Munuera adapte cette fois une nouvelle de H. G. Wells. Ce dernier, plus connu pour ses romans de science-fiction comme « La Machine à explorer le temps », « L’Homme invisible » ou « La Guerre des mondes », fut un auteur extrêmement prolixe, mais la plupart de ses autres ouvrages (qu’il s’agisse de romans, de nouvelles ou d’essais historiques ou scientifiques) furent loin d’avoir le même écho. Publié en 1898, « L’homme qui pouvait accomplir des miracles » en fait partie. On peut donc féliciter Jose-Luis Munuera d’avoir eu la bonne idée de nous faire redécouvrir cette nouvelle exhumée des greniers de la littérature fantastique mondiale. Avec ce « héros » candide au nom imprononçable qu’est George McWhirter Fotheringay, Jose-Luis Munuera va nous plonger dans une dimension fantastique aux senteurs de l’enfance, tout en évoquant les implications terrifiantes d’une « magie » ultra-puissante lorsqu’elle tombe dans des mains pas forcément bien intentionnées… Sous ses airs de fable innocente, « L’homme qui pouvait accomplir des miracles » est aussi une sorte d'avertissement délivré à une époque où les découvertes scientifiques et technologiques allaient changer la face du monde, faire de l’Homme un démiurge, et pas forcément pour le meilleur même si on avait envie de penser le contraire en cette fin de XIXe siècle. Une œuvre que l’on peut considérer comme visionnaire et qui résonne avec les deux guerres mondiales dévastatrices qui allaient suivre quelques années et décennies après sa parution, notamment avec l’invention de la bombe atomique et les bombardements de Nagasaki et d’Hiroshima qui s’ensuivirent… L’intrigue simple, certes liée au format court des nouvelles, a permis une narration extrêmement fluide et accessible à tous les publics. Le livre est donc vite lu, trop vite peut-être pour être suffisamment marquant, mais le plaisir de lecture demeure, renforcé par la fantaisie du récit. Si les personnages sont très caricaturaux, cela s’explique de la même façon par le registre choisi… Le dessin de José-Luis Muruena est toujours très léché, avec un rendu très réussi pour les ambiances nocturnes et brumeuses, qui contribuent à restituer cette ambiance victorienne de la fin du XIXe siècle. L’auteur ne dédaigne pas recourir à des effets numériques — notamment pour représenter les traces lumineuses, la foudre ou les ectoplasmes — visant à accentuer le côté merveilleux de cette fable où entre en jeu la magie inhérente aux miracles, mais il le fait avec retenue. Ces atmosphères surannées revisitées digitalement, alliées à son trait franco-belge aux accents disneyens, évoquent avec bonheur les dessins animés de notre enfance. « L’homme qui accomplissait des miracles » est une lecture plaisante, intergénérationnelle, et offre des grilles de lecture différentes en évitant d’imposer un message figé. Si celui-ci est digne d’intérêt, on retiendra surtout le côté à la fois délirant et jubilatoire de cette sympathique fable.
Adaptée d'une nouvelle de H.G. Wells, cette BD raconte l'histoire d'un homme ordinaire d'un petit village anglais qui découvre un soir qu'il peut réaliser absolument tous les souhaits qu'il formule. De la plus simple envie, comme faire apparaître une allumette, jusqu'au désir le plus extravagant, il lui suffit de parler pour que cela se produise. Mais ce personnage foncièrement simple et sans malice ne sait pas vraiment quoi faire d'un tel don. Il s'interroge sur son origine, doute même de sa réalité, avant d'aller en parler au prêtre du village, lequel imagine aussitôt de grandes choses à accomplir pour le bien de l'humanité. José Luis Munuera s'essaie une fois de plus à l'adaptation d'une nouvelle du XIXe siècle, et l'exercice lui convient parfaitement. Le matériau de base lui fournit un scénario solide et adapté à un album court, tandis que son dessin continue de s'affirmer avec une grande maîtrise. On y retrouve sa patte graphique : des décors réalistes et envoutants en couleurs directes, alliés à des personnages proches de l'animation mais plus posés que dans ses premières œuvres. C'est visuellement splendide, parfaitement mis en scène, et l'adaptation en elle-même est irréprochable. Reste l'histoire, qui demeure volontairement légère. Le récit prend la forme d'une fable : que se passerait-il si un homme ordinaire et bienveillant se retrouvait soudain doté du pouvoir de réaliser tous ses désirs ? Quelles envies exprimerait-il, et jusqu'où cela pourrait-il aller ? Ici, les conséquences oscillent entre l'anecdotique et le cataclysmique. Le héros se contente de petites fantaisies, comme changer la couleur d'un vase ou métamorphoser son chapeau en lapin, sans jamais songer à la richesse ou au pouvoir. Le pire qu'il ait fait a été d'envoyer par erreur un policier en enfer (avec une pleine page amusante à ce sujet) avant de le renvoyer plutôt à San Francisco. Ce n'est que lorsque le prêtre s'en mêle avec une fausse bonne idée que la situation dérape... avant de se conclure très rapidement quelques pages plus loin. C'est un conte amusant et naïf, plus divertissant que profond, qui se lit avec plaisir mais sans grande intensité. L'album est séduisant visuellement, charmant dans son ton, mais son intrigue reste assez anecdotique et se boucle un peu trop vite. Cela n'empêche pas l'ensemble d'être une lecture agréable : légère, souriante, bien dessinée et efficace dans ce qu'elle entreprend.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2025 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site
© Dargaud 2025