Golden Cup est un spin off de Golden City et ça se voit (dans le mauvais sens du terme). Pecqueur exploite sa passion pour le sport automobile (il a fait de la F3000) pour pondre un scénario dans un monde de courses un peu futuriste. Le résultat est pas franchement mauvais mais s'oublie immédiatement une fois l'album (ou le pavillon rouge puisque l'histoire a été diffusée intégralement dans le dernier PR) refermé. Niveau dessin, Henriet reste bien dans la lignée de Golden City mais son trait, que je trouve au demeurant agréable, va de pair avec une mise en couleur semblable à celle de la série mère que je trouve toujours aussi froide et artificielle.
Ceci dit j'adore la façon dont est fringuée la nana en scooter aérien qui prend le héros en stop, il faut lire Golden Cup juste pour ça :)
Je suis surpris de tant d'adulation pour cette série. Je la possède depuis longtemps, ayant acheté les tomes dès leur sortie à chaque fois.
Oui, je trouve les dessins (peintures ?) de Ledroit fantastiques, mais moins bons que dans Xoco, par exemple.
Mais surtout, je trouve le scénario creux, complètement creux. Les trois tomes auraient très bien pu tenir en un seul car la somme d'idées qu'on y trouve se résume à un album. Alors, d'accord, ça veut dire qu'on a droit à 3 fois plus de beaux dessins de Ledroit, mais franchement si c'est pour les dédier à l'habituel cortège de démons, de belles femmes, de sang et de violence de Froideval, c'est gâcher le talent de Ledroit.
De tels dessins auraient mérité un scénario plus fin et moins grand spectacle.
Tome 1 : 2/5
Harry Curtis est une sorte de Clifton irlandais, la voiture en moins, l'amour de la France en plus. Intérimaire de luxe pour la société Interworld, ce rouquin moustachu est en réalité un agent secret pas spécialement futé mais drôlement chanceux. Dans ce premier tome, Harry hérite d'une drôle de mission : il doit enquêter sur un bien curieux hôpital qui confie les opérations les plus délicates à des mains de robot… Bien entendu il y a une histoire de savant un peu fou là-dessous… De rebondissements en coups du sort, Harry Curtis va devoir échapper aux sombres desseins du petit savant en question.
Avec un dessin qui fait la part belle aux phylactères abondants et aux traits gras, Massonnet met en place son héros en lui conférant déjà un caractère bien à part. Débonnaire et pas spécialement très intelligent, Harry Curtis bénéficie toutefois d'une sacrée chance et globalement il n'a peur de rien. Derrière ce schéma ultra classique et un noir et blanc sans prétention, l'auteur nous offre une aventure rocambolesque d'espionnage franchouillard. Rien de bien révolutionnaire mais au moins c'est fait dans la simplicité et la bonne humeur.
Tome 2 : 2/5
Avec "In Vitro Veritas" et comme son nom l'indique, Harry Curtis est de retour pour une nouvelle aventure qui mélange espionnage et aventures en mettant notre héros aux prises avec un savant fou (toujours le même).
Mais comme si cela ne suffisait pas, Massonnet colle à Harry et ses belles moustaches un petit flirt, un sauvetage d'enfant tragicomique et une partie de kung-fu face à son propre clone… Autant dire que ça n'arrête pas, on n'a jamais une seconde pour reprendre son souffle et ça part vraiment dans tous les sens. Inutile de chercher une trame sérieuse ou une quelconque structure, il n'y en a pas. Et le gros point faible de ce deuxième tome, comme du reste de son prédécesseur, c'est le manque de véritable humour. Massonnet aurait pu adopter un ton comique, un réel esprit satirique ou parodique, bref, opter pour un pastiche comique. Au lieu de ça il se contente de dérouler une histoire classique à l'extrême avec des ressorts vus et revus et surtout qui ne prêtent jamais à rire, à peine à sourire… C'est bien dommage.
Quant au dessin, il est à l'image du scénario : classique et qui rate sa cible, cette fois à cause de phylactères trop abondants, d'un trait trop gras. Même dans son dessin, Harry Curtis ne parvient pas à trouver son rythme ni son style…
Tome 3 : 1/5
Suite directe de Interworld 2, alias "In Vitro Veritas", "Le topo" reprend là où ce dernier s'était arrêté, après un interlude d'une page ou deux absolument inutile en ouverture de l'album.
Une fois de plus l'humour de Massonnet m'est passé un peu au-dessus de la tête avec ce troisième volet des aventures d'Harry Curtis. Pire encore, il ne se passe finalement rien dans cet épisode, et les rares planches intéressantes sonnent faux : le côté psychologique des deux frères jumeaux qui sont les savants fous de cette saga est délaissé car on est dans une trame comique. Ou plutôt une trame qui se veut comique car en ce qui concerne "Le topo", ni le ton, ni les personnages, ni les dialogues ne prêtent à rire, pas même à sourire.
Malgré un dessin un peu différent des deux premiers volets (et peut-être "meilleur" grâce à des dégradés de gris qui donnent un peu plus de consistance), ce "topo" est assurément le plus faible de la série et n'incite nullement à poursuivre la lecture de cette saga bien morose.
Je suis vraiment très mitigé à la lecture de ce premier tome. Et je ne lirai peut-être jamais le deuxième tome, qui sort pourtant très bientôt. En fait, mon avis est clairement dichotomique : d’un côté, j’aime le scénario, il n’a rien de génial mais présage du bon pour la suite. C’est en tout cas un bon scénario de premier tome : c'est-à-dire qu’il en dit assez sans en dire trop et qu’il se termine sur un suspense insoutenable. Pas moyen de savoir encore si ce sera une bonne histoire ou une grande histoire, mais ça met l’eau à la bouche.
Le dessin, en revanche, je ne l’aime pas du tout. C’est une opinion toute personnelle, (remarquez que la plupart des autres lecteurs l’ont grandement apprécié) mais moi, je le trouve laid et repoussant. Je dois admettre que ce Moreno a une certaine patte, très personnelle et originale. Mais je trouve l’usage des couleurs tape à l’œil, les perspectives souvent fausses et le découpage trop approximatif. Quant à la mise en page, elle est trop irrégulière, accordant une place énorme à des cases qui ne le méritent pas et une place ridicule à d’autres cases sans que cela se justifie narrativement. Je le dis en toute honnêteté, c’est le dessin qui me fait descendre ma cote à deux et ne me donne pas envie de lire la suite. Je n’avais jamais imaginé qu’un dessin me déplairait au point de faire l’impasse sur une bd au scénario pourtant plaisant… C’est ce qui m’arrive ici… A vous de voir, donc…
Comme JBT je suis pourtant fan du travail de Mathieu. Mais là, si j'ai plaisir à retrouver son univers et ses superbes encrages, je reste très dubitatif sur le contenu. L'idée de départ est séduisante mais son développement est bien trop court et la fin expéditivement balancée. Des trois albums "Pattes de mouche" que j'ai lus jusqu'à présent, Trondheim est le seul à m'avoir convaincu que son univers pouvait coller à ce format si spécifique.
Pour mieux étayer mon avis, je vais reprendre les commentaires de l'éditeur en quatrième de couverture:
"Une enquête complète digne du film Usual Suspects,"
L'intrigue est totalement incohérente au début mais on finit par découvrir une histoire qui tient pas trop mal la route. Le bon point de ce bouquin. Mais mieux vaut ne pas lire le résumé en quatrième de couverture, il révèle tout.
"dont les séquences passé / présent s’articulent avec fluidité et la précision d’un mécanisme d’horloge."
Alors là pas du tout, c'est un gigantesque foutoir mal maîtrisé. Les séquences passé / présent s'articulent sans aucune fluidité, on est complètement paumé à la manière d'un Mulholand Drive, le talent en moins.
"Un véritable tourbillon d’intrigues politico judiciaires, aux rebondissements étourdissants."
Faudrait pas exagérer, les rebondissements, ils sont en quatrième de couverture (j'ai bien fait de pas la lire avant moi) et ils sont aussi étourdissants qu'une Tourtel.
"Le tout servi par un dessin terriblement efficace et séduisant, où chaque cadrage, chaque détail, chaque ambiance, servent à merveille l’intensité et la rigueur du scénario."
Alors là mauvais point. La quasi-totalité de l'album se passe dans le désert donc le décor ne change pas sur parfois une bonne dizaine de page. Les personnages sont incertains, dus à la mauvaise mise en couleur notamment. C'est dommage parce que les crayonnés en début d'album sont carrément chouette, faudrait donc revoir la colorisation.
Au final un album un peu maladroit qui ne donne pas vraiment envie de découvrir la suite mais il faut se rappeler que ce n'est qu'une première oeuvres pour les deux soeurs.
"30 millions d’imbéciles" et sa suite "Ni Dieu, ni maître, ni croquettes" fonctionne un peu sur le même principe que "La vie est courte" du même Manu Larcenet avec Thiriet: des gags en pleine pages, relativement drôles, agrémentés de textes du petit frère. Bien que la lecture soit agréable, je ne suis vraiment pas fan de ce type de bouquins. C’est vite lu et assez redondant au final. Je n’ai pas grand chose à reprocher, ça ne doit juste pas correspondre à ce que j’aime chez Larcenet. Sans compter que les textes du frangins ne sont franchement pas inoubliables.
A noter tout de même deux préfaces de Gaudelette dont une absolument hilarante, dans le premier tome, sur les talents partagés des deux frères qui donne à peu près ceci: "il y en a un qui sait écrire, l’autre dessiner mais l’un d’eux est nettement meilleur que l’autre et je ne vous dirai pas lequel" et un non moins hilarant dessin de Larcenet y répondant, montrant Pat demander à Manu si c’était vraiment une bonne idée de confier la préface à Gaudelette.
Avec "Terrain Vague", Kaz nous propose un condensé d'humour underground, morbide et amoral. Les animaux et les humains qui peuplent son univers partagent tous une vision tristement cynique de la vie et du monde. Il en découle des strips d'une page au ton souvent violent, parfois dérangeant, qui ne s'encombrent d'aucune gêne ni d'aucun tabou. Mais le plus gênant n'est pas tant dans les propos que Kaz s'amuse à faire tenir à ses histoires. Car dans l'ensemble, ces strips restent d'une qualité très inégale et ils sont trop souvent répétitifs. Pire encore, certains me sont carrément passés au-dessus de la tête : je n'ai absolument rien compris à l'humour que cherchait à provoquer l'auteur…
Il reste donc le dessin, croustillant à souhait et qui souligne de bien belle manière le propos. Ce n'est certes pas une œuvre d'art mais c'est diablement efficace. Ainsi, les oppositions entre les minois angéliques de certains protagonistes et la violence de leur destinée ou de leurs actes, sont vraiment réussies.
"Terrain Vague" semble être à la lisière entre l'indépendant classique et l'underground un brin gore. Rien de dramatique ni de traumatisant pour autant quand même… A ce titre il mérite peut être d'être au moins feuilleté, voire même lu, ne serait ce que par curiosité.
Natali décide de faire les dessins lui-même et s'en sort correctement mais les couleurs hideuses gâchent cet album. Comme on ne vole pas bien haut niveau scénario, l'ensemble est très vite oublié.
Je n’ai pas accroché à cette bd. J'en ignore même les raisons profondes. Peut-être parce que rien ne m'a franchement étonné ou enthousiasmé. Ni le dessin de Bajram auquel je ne trouve ni qualité ni défaut particulier, ni le scénario que je trouve franchement banal malgré un rythme soutenu et le soin apporté à la crédibilité scientifique de l’histoire. En fait, ce qui me gêne les plus ce sont les références incontournables et envahissantes : Alien, tous les films de Zombies, et le cinéma américain dans sa manière de croquer les personnages. Si on enlève tout ça, il ne reste plus grand chose. Et comme je n'ai aucune attirance particulière pour ce cinéma, je regrette amèrement que Cailletteau et Bajram se soient contenté de se mesurer à leur modèles (ou même l'égaler, dirons certains) plutôt que d'apporter leur grain de sel personnel bien à eux... Y’a largement moyen de faire autre chose que ça en bd, surtout en science-fiction. Puis globalement, je trouve qu’en matière d’action, il est toujours un peu vain de vouloir égaler le cinéma américain en bd… Bref, j’ai largement préféré UW1.
Remarquez que je ne déconseille pas spécialement l’achat. Parce que ce n’est pas à moi de vous dire si cette bd va vous plaire ou pas, mais à vous de le savoir : si vous tenez absolument à retrouver Alien et Zombies en bd, c’est la bd qu’il vous faut, au sinon, non….
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Golden Cup
Golden Cup est un spin off de Golden City et ça se voit (dans le mauvais sens du terme). Pecqueur exploite sa passion pour le sport automobile (il a fait de la F3000) pour pondre un scénario dans un monde de courses un peu futuriste. Le résultat est pas franchement mauvais mais s'oublie immédiatement une fois l'album (ou le pavillon rouge puisque l'histoire a été diffusée intégralement dans le dernier PR) refermé. Niveau dessin, Henriet reste bien dans la lignée de Golden City mais son trait, que je trouve au demeurant agréable, va de pair avec une mise en couleur semblable à celle de la série mère que je trouve toujours aussi froide et artificielle. Ceci dit j'adore la façon dont est fringuée la nana en scooter aérien qui prend le héros en stop, il faut lire Golden Cup juste pour ça :)
Sha
Je suis surpris de tant d'adulation pour cette série. Je la possède depuis longtemps, ayant acheté les tomes dès leur sortie à chaque fois. Oui, je trouve les dessins (peintures ?) de Ledroit fantastiques, mais moins bons que dans Xoco, par exemple. Mais surtout, je trouve le scénario creux, complètement creux. Les trois tomes auraient très bien pu tenir en un seul car la somme d'idées qu'on y trouve se résume à un album. Alors, d'accord, ça veut dire qu'on a droit à 3 fois plus de beaux dessins de Ledroit, mais franchement si c'est pour les dédier à l'habituel cortège de démons, de belles femmes, de sang et de violence de Froideval, c'est gâcher le talent de Ledroit. De tels dessins auraient mérité un scénario plus fin et moins grand spectacle.
Interworld - Une aventure d'Harry Curtis, intérimaire de luxe
Tome 1 : 2/5 Harry Curtis est une sorte de Clifton irlandais, la voiture en moins, l'amour de la France en plus. Intérimaire de luxe pour la société Interworld, ce rouquin moustachu est en réalité un agent secret pas spécialement futé mais drôlement chanceux. Dans ce premier tome, Harry hérite d'une drôle de mission : il doit enquêter sur un bien curieux hôpital qui confie les opérations les plus délicates à des mains de robot… Bien entendu il y a une histoire de savant un peu fou là-dessous… De rebondissements en coups du sort, Harry Curtis va devoir échapper aux sombres desseins du petit savant en question. Avec un dessin qui fait la part belle aux phylactères abondants et aux traits gras, Massonnet met en place son héros en lui conférant déjà un caractère bien à part. Débonnaire et pas spécialement très intelligent, Harry Curtis bénéficie toutefois d'une sacrée chance et globalement il n'a peur de rien. Derrière ce schéma ultra classique et un noir et blanc sans prétention, l'auteur nous offre une aventure rocambolesque d'espionnage franchouillard. Rien de bien révolutionnaire mais au moins c'est fait dans la simplicité et la bonne humeur. Tome 2 : 2/5 Avec "In Vitro Veritas" et comme son nom l'indique, Harry Curtis est de retour pour une nouvelle aventure qui mélange espionnage et aventures en mettant notre héros aux prises avec un savant fou (toujours le même). Mais comme si cela ne suffisait pas, Massonnet colle à Harry et ses belles moustaches un petit flirt, un sauvetage d'enfant tragicomique et une partie de kung-fu face à son propre clone… Autant dire que ça n'arrête pas, on n'a jamais une seconde pour reprendre son souffle et ça part vraiment dans tous les sens. Inutile de chercher une trame sérieuse ou une quelconque structure, il n'y en a pas. Et le gros point faible de ce deuxième tome, comme du reste de son prédécesseur, c'est le manque de véritable humour. Massonnet aurait pu adopter un ton comique, un réel esprit satirique ou parodique, bref, opter pour un pastiche comique. Au lieu de ça il se contente de dérouler une histoire classique à l'extrême avec des ressorts vus et revus et surtout qui ne prêtent jamais à rire, à peine à sourire… C'est bien dommage. Quant au dessin, il est à l'image du scénario : classique et qui rate sa cible, cette fois à cause de phylactères trop abondants, d'un trait trop gras. Même dans son dessin, Harry Curtis ne parvient pas à trouver son rythme ni son style… Tome 3 : 1/5 Suite directe de Interworld 2, alias "In Vitro Veritas", "Le topo" reprend là où ce dernier s'était arrêté, après un interlude d'une page ou deux absolument inutile en ouverture de l'album. Une fois de plus l'humour de Massonnet m'est passé un peu au-dessus de la tête avec ce troisième volet des aventures d'Harry Curtis. Pire encore, il ne se passe finalement rien dans cet épisode, et les rares planches intéressantes sonnent faux : le côté psychologique des deux frères jumeaux qui sont les savants fous de cette saga est délaissé car on est dans une trame comique. Ou plutôt une trame qui se veut comique car en ce qui concerne "Le topo", ni le ton, ni les personnages, ni les dialogues ne prêtent à rire, pas même à sourire. Malgré un dessin un peu différent des deux premiers volets (et peut-être "meilleur" grâce à des dégradés de gris qui donnent un peu plus de consistance), ce "topo" est assurément le plus faible de la série et n'incite nullement à poursuivre la lecture de cette saga bien morose.
Le Régulateur
Je suis vraiment très mitigé à la lecture de ce premier tome. Et je ne lirai peut-être jamais le deuxième tome, qui sort pourtant très bientôt. En fait, mon avis est clairement dichotomique : d’un côté, j’aime le scénario, il n’a rien de génial mais présage du bon pour la suite. C’est en tout cas un bon scénario de premier tome : c'est-à-dire qu’il en dit assez sans en dire trop et qu’il se termine sur un suspense insoutenable. Pas moyen de savoir encore si ce sera une bonne histoire ou une grande histoire, mais ça met l’eau à la bouche. Le dessin, en revanche, je ne l’aime pas du tout. C’est une opinion toute personnelle, (remarquez que la plupart des autres lecteurs l’ont grandement apprécié) mais moi, je le trouve laid et repoussant. Je dois admettre que ce Moreno a une certaine patte, très personnelle et originale. Mais je trouve l’usage des couleurs tape à l’œil, les perspectives souvent fausses et le découpage trop approximatif. Quant à la mise en page, elle est trop irrégulière, accordant une place énorme à des cases qui ne le méritent pas et une place ridicule à d’autres cases sans que cela se justifie narrativement. Je le dis en toute honnêteté, c’est le dessin qui me fait descendre ma cote à deux et ne me donne pas envie de lire la suite. Je n’avais jamais imaginé qu’un dessin me déplairait au point de faire l’impasse sur une bd au scénario pourtant plaisant… C’est ce qui m’arrive ici… A vous de voir, donc…
La mutation
Comme JBT je suis pourtant fan du travail de Mathieu. Mais là, si j'ai plaisir à retrouver son univers et ses superbes encrages, je reste très dubitatif sur le contenu. L'idée de départ est séduisante mais son développement est bien trop court et la fin expéditivement balancée. Des trois albums "Pattes de mouche" que j'ai lus jusqu'à présent, Trondheim est le seul à m'avoir convaincu que son univers pouvait coller à ce format si spécifique.
Grain de sable
Pour mieux étayer mon avis, je vais reprendre les commentaires de l'éditeur en quatrième de couverture: "Une enquête complète digne du film Usual Suspects," L'intrigue est totalement incohérente au début mais on finit par découvrir une histoire qui tient pas trop mal la route. Le bon point de ce bouquin. Mais mieux vaut ne pas lire le résumé en quatrième de couverture, il révèle tout. "dont les séquences passé / présent s’articulent avec fluidité et la précision d’un mécanisme d’horloge." Alors là pas du tout, c'est un gigantesque foutoir mal maîtrisé. Les séquences passé / présent s'articulent sans aucune fluidité, on est complètement paumé à la manière d'un Mulholand Drive, le talent en moins. "Un véritable tourbillon d’intrigues politico judiciaires, aux rebondissements étourdissants." Faudrait pas exagérer, les rebondissements, ils sont en quatrième de couverture (j'ai bien fait de pas la lire avant moi) et ils sont aussi étourdissants qu'une Tourtel. "Le tout servi par un dessin terriblement efficace et séduisant, où chaque cadrage, chaque détail, chaque ambiance, servent à merveille l’intensité et la rigueur du scénario." Alors là mauvais point. La quasi-totalité de l'album se passe dans le désert donc le décor ne change pas sur parfois une bonne dizaine de page. Les personnages sont incertains, dus à la mauvaise mise en couleur notamment. C'est dommage parce que les crayonnés en début d'album sont carrément chouette, faudrait donc revoir la colorisation. Au final un album un peu maladroit qui ne donne pas vraiment envie de découvrir la suite mais il faut se rappeler que ce n'est qu'une première oeuvres pour les deux soeurs.
30 millions d'imbéciles
"30 millions d’imbéciles" et sa suite "Ni Dieu, ni maître, ni croquettes" fonctionne un peu sur le même principe que "La vie est courte" du même Manu Larcenet avec Thiriet: des gags en pleine pages, relativement drôles, agrémentés de textes du petit frère. Bien que la lecture soit agréable, je ne suis vraiment pas fan de ce type de bouquins. C’est vite lu et assez redondant au final. Je n’ai pas grand chose à reprocher, ça ne doit juste pas correspondre à ce que j’aime chez Larcenet. Sans compter que les textes du frangins ne sont franchement pas inoubliables. A noter tout de même deux préfaces de Gaudelette dont une absolument hilarante, dans le premier tome, sur les talents partagés des deux frères qui donne à peu près ceci: "il y en a un qui sait écrire, l’autre dessiner mais l’un d’eux est nettement meilleur que l’autre et je ne vous dirai pas lequel" et un non moins hilarant dessin de Larcenet y répondant, montrant Pat demander à Manu si c’était vraiment une bonne idée de confier la préface à Gaudelette.
Terrain vague
Avec "Terrain Vague", Kaz nous propose un condensé d'humour underground, morbide et amoral. Les animaux et les humains qui peuplent son univers partagent tous une vision tristement cynique de la vie et du monde. Il en découle des strips d'une page au ton souvent violent, parfois dérangeant, qui ne s'encombrent d'aucune gêne ni d'aucun tabou. Mais le plus gênant n'est pas tant dans les propos que Kaz s'amuse à faire tenir à ses histoires. Car dans l'ensemble, ces strips restent d'une qualité très inégale et ils sont trop souvent répétitifs. Pire encore, certains me sont carrément passés au-dessus de la tête : je n'ai absolument rien compris à l'humour que cherchait à provoquer l'auteur… Il reste donc le dessin, croustillant à souhait et qui souligne de bien belle manière le propos. Ce n'est certes pas une œuvre d'art mais c'est diablement efficace. Ainsi, les oppositions entre les minois angéliques de certains protagonistes et la violence de leur destinée ou de leurs actes, sont vraiment réussies. "Terrain Vague" semble être à la lisière entre l'indépendant classique et l'underground un brin gore. Rien de dramatique ni de traumatisant pour autant quand même… A ce titre il mérite peut être d'être au moins feuilleté, voire même lu, ne serait ce que par curiosité.
Docile adorée
Natali décide de faire les dessins lui-même et s'en sort correctement mais les couleurs hideuses gâchent cet album. Comme on ne vole pas bien haut niveau scénario, l'ensemble est très vite oublié.
Cryozone
Je n’ai pas accroché à cette bd. J'en ignore même les raisons profondes. Peut-être parce que rien ne m'a franchement étonné ou enthousiasmé. Ni le dessin de Bajram auquel je ne trouve ni qualité ni défaut particulier, ni le scénario que je trouve franchement banal malgré un rythme soutenu et le soin apporté à la crédibilité scientifique de l’histoire. En fait, ce qui me gêne les plus ce sont les références incontournables et envahissantes : Alien, tous les films de Zombies, et le cinéma américain dans sa manière de croquer les personnages. Si on enlève tout ça, il ne reste plus grand chose. Et comme je n'ai aucune attirance particulière pour ce cinéma, je regrette amèrement que Cailletteau et Bajram se soient contenté de se mesurer à leur modèles (ou même l'égaler, dirons certains) plutôt que d'apporter leur grain de sel personnel bien à eux... Y’a largement moyen de faire autre chose que ça en bd, surtout en science-fiction. Puis globalement, je trouve qu’en matière d’action, il est toujours un peu vain de vouloir égaler le cinéma américain en bd… Bref, j’ai largement préféré UW1. Remarquez que je ne déconseille pas spécialement l’achat. Parce que ce n’est pas à moi de vous dire si cette bd va vous plaire ou pas, mais à vous de le savoir : si vous tenez absolument à retrouver Alien et Zombies en bd, c’est la bd qu’il vous faut, au sinon, non….