Mpf. Ca commençait presque bien, et puis on retombe évidemment dans tous les fantasmes habituels à Von Gotha et on a donc droit à un concentré de soumission, cravachage, ligotage, partouzes à gogo, doubles pénétrations et autres joyeusetés. C'est un peu moins dégoûtant que dans ses autres albums à cause du prétexte du rêve et parce que l'album est muet, ce qui nous épargne les répugnants et fastidieux textes habituels.
Aaaah, le dessin de Gibrat, quand même, c’est quelque chose ! Il est pour beaucoup dans le charme de cette parodie gentiment érotique de Pinocchio. Parce que si l’idée de base est très intéressante, l’histoire est relativement pénible, avec moultes aventures et pseudo-rebondissements plutôt lassants. Le tout colle bien à l’univers de Pinocchio, mais la surabondance de textes off indispensables au suivi de l’histoire est vraiment lourde et souligne en permanence l’insuffisance du seul dessin dans la narration (pour qu’il suffise, il aurait probablement fallu trois tomes au lieu d’un seul).
J’ai quand même bien ri une fois, lorsque la voix off en question explique qu’il est du devoir de Lorenzo de fouetter Pinocchia. A part ça, c’est plutôt ennuyeux, et quitte à avoir une narration lourdingue, un livre d’illustrations aurait sans doute permis à Gibrat de faire d’encore plus belles images.
Bref, joli mais plutôt pénible.
Étrangement, ce qui me fait mettre un 2/5 (au lieu d’un 1), c’est le scénario qui, bien qu’assez classique et pas très complexe, est plutôt bien mené. Il montre la descente dans les enfers du sexe de Flora, mariée avec une caricature de catholique intégriste. Le trait est très forcé est parfois dérangeant : baiser un autre homme le soir de son mariage en présence de son mari ivre et endormi, moi ça ne m’amuse pas du tout. A part ça, dire que les doubles pénétrations et douches de sperme me plaisent modérément est certainement un euphémisme. Le dessin de Coq n’est pas mal, assez peu réaliste mais plutôt plaisant, avec une mise en couleurs un peu étrange (note pour Don Lope : les couleurs bavent moins que les bites).
Les scènes se succèdent au rythme du naufrage de Flora : longues au début, elles se raccourcissent et accélèrent au fil de l’album. La fin, classique et rapide, est cependant intéressante comme mise en abyme.
J’ai bien aimé découvrir un peu plus un auteur que j’apprécie par l’intermédiaire de ce carnet de notes. C’est super intéressant de le voir évoluer au milieu de sa bande de copains ou de sa famille, de l’entendre se passionner par la musique plus que par sa planche à dessin, et tout.
Mais d’une part, cette « BD » n’en n’est pas une, mais bien ce qu’elle dit être, un carnet dans le quel sont notés à la va-vite des impressions à côté de quelques croquis, et à part pour des grands fans de l’auteur, je ne vois pas trop d’intérêt d’acheter ça.
Et d’autre part, Sfar y présente ses réflexions comme s’il avait 10 ans. Alors même si on sent là une façon de se distancier de ce qu’il écrit, ou bien un regard ironique sur ses relations, comme avec sa fille par exemple, qui ne peut pas apparaître sur le coin d’une page sans qu’on le voit lui, la larme à l’œil, s’écrier au génie, et bien ça crée un peu un malaise sur l’image qu’il souhaite donner de lui. On retrouve un peu le ton décalé de Donjon, où les monstres s’expriment comme des gamins dans une cour de récré, sauf que là il s’agit un peu d’un journal, et ça fait bizarre.
Ceci dit, si vous adorez Sfar, allez au moins feuilleter ce carnet, ça vaut beaucoup plus le coup qu’une interview. Et puis y a certaines planches très chouettes, et très différentes de sa façon de dessiner dans ses albums.
La particularité de cette bd est de nous raconter une histoire de démons et d'anges avec l'Amérique urbaine des années 50 en arrière-fond. A ma connaissance, ce mélange étrange est inédit en bd et les auteurs s'en amusent : on croit entrer dans un polar classique et on découvre petit à petit qu'on est en plein fantastique. Le début de l'album fonctionne plutôt bien à cet égard.
Le dessin est élégant mais la mise en couleur trop froide à mon goût...
Mais bon... Le héros est quand même très archétypal. Hormis le fait qu'il soit un diablotin sous l'apparence d'un humain, il fait de l'humour facile et ne rencontre que des bombes sexuelles. L'ensemble serait plus captivant s'il était d'un niveau supérieur à des séries télévisées du genre Angel et Buffy contre les vampires, ce n'est pas le cas... Le dénouement de cette aventure est trop conventionnel et un peu tiré par les cheveux... de la pure série B...
C'est le genre de BD que même étant jeune, je n'aimais pas vraiment. Le dessin me rappelle beaucoup celui de Turk et je n'aime pas ce style rondouillard d'ailleurs très éloigné de ce que De Gieter fera ensuite sur Papyrus.
Quant aux histoires, c'est de l'histoire franco-belge pour gamins un peu bêbête : des gentils, des méchants un peu couillons, des courses poursuites, beaucoup d'action un peu grand-guignolesques, et au final rien de vraiment original ni prenant. Seul le personnage de Tôoot est un peu original mais au final, elle ne se révèle qu'un prétexte à des histoires d'aventures pour enfants banales et pas drôles.
J'ai lu la Guerre Eternelle (roman et BD) avec beaucoup de plaisir, savourant autant le scénario sombre de Haldeman que sa mise en dessin imaginative et vivante par Marvano.
J'ai donc abordé sa suite en BD avec énormément d'espoir.
Il faut reconnaître que ces trois volumes sont très en dessous de leurs prédécesseurs.
L'intensité dramatique qui existait dans la Guerre Eternelle, l'univers terrible et réaliste qu'elle décrivait, la violence des scènes de bataille et les sentiments poignants de Mandella et de Marygay étaient autant d'éléments qui nous tenaient en haleine sur les trois volumes.
Ici, les aventures poussives de cette bande de vieux vétérans sont loin de susciter le même enthousiasme. Le ton détaché et désabusé des textes qui servaient bien le propos lors de la guerre, me paraît pompeux et fatigant en temps de paix. L'intrigue met un sacré bout de temps à décoller (c'est le cas de le dire) et s'achève, paradoxalement, dans la précipitation d'un délire mystico-philosophique bon marché (c'est beau ce que je dis, on dirait une critique de Frédéric Mitterrand).
Le dessin de Marvano a gagné en maîtrise dans cette série, c'est indéniable. Mais le fait qu'il soit devenu plus propre, plus précis enlève un peu de ce qui faisait sa force auparavant, à savoir son aspect brutal et un peu grossier. Là, tout est trop lisse, trop net et je trouve, un peu fade.
Je ne conseille pas l'achat et j'irai même jusqu'à dire que j'en déconseille la lecture à ceux qui ont aimé la Guerre Eternelle. Ils seront certainement déçus (même si cette série reste d'une facture tout à fait honorable).
Le sujet peut paraître un peu "chaud", mais il n'en est rien. Ce manga transpose de nos jours de vieux rites initiatiques sexuels qui avaient cours au Japon en des temps plus anciens.
Je m'attendais à trouver un côté un peu sulfureux, et bien j'ai été déçu, il ne se passe pas grand chose le long de ces 200 pages et même si l'auteur insiste sur le malaise ressenti par Hairua, on a l'impression de tourner en rond assez vite. Pas mal de situations sont difficiles à croire et tellement peu d'éléments sont dévoilés sur les quelques mystères de l'intrigue, que l'on se sent perdu et c'est dur de ne pas avoir envie de sortir de cette histoire.
Les dessins, il n'y a rien de particulier à en dire c'est du graph manga basique.
Un premier tome qui pose les bases de façon un peu longuette, ça ne donne pas forcément envie d'en savoir plus tant c'est ennuyeux parfois.
Pour les amateurs d'érotisme: passez votre chemin il n'y a rien de bien transcendant.
Bref, Je lirai peut-être le suivant pour voir, mais franchement c'est une lecture dispensable...
Cette série commence de manière très moyenne. Les 2 premiers tomes sont dessinés de manière médiocre (avec des visages moches et des erreurs de perspective vraiment dérangeantes) et sont dotés de scénarios peu originaux rappelant furieusement un succédané de Thorgal. Les histoires sont naïves, racontées de manière très moyennes et pas vraiment prenantes.
A partir du tome 3, le dessin s'améliore un peu (notamment au niveau de la colorisation) mais prend justement un style encore plus proche de celui de Rosinski. Quant aux histoires, elles sont toujours moyennes.
Le scénario du tome 3 est très prévisible (la jeune fille qui revient au pays de sa naissance pour découvrir qu'elle en est la princesse et qu'elle doit sauver la magie de son pays...). Mais en plus d'être prévisible, il est également lourd au niveau de la narration : des dialogues trop nombreux, une histoire confuse et surtout pas prenante du tout, j'ai très vite décroché.
Et le tome 4 m'a paru encore pire à ce niveau là : le scénario est ultra-confus, l'histoire part à droite à gauche sans qu'on suive trop bien (à tel point que ça ressemble à une allégorie de la folie), l'intrigue est ardue à suivre tant la narration est embrouillée.
Et voilà, là, j'ai complètement décroché.
Un mélange pas réussi de plein d'influences : Chrétien de Troyes, Thorgal, Mythes Celtiques, etc...
Bref, une série très moyenne qui ne m'a pas plu.
Au risque de répéter ce que d'autres ont déjà dit avant moins, je prends la plume... hum... Le dessin de cette série est peut-être honorable, je trouve que la mise en couleur rend le tout trop chargé. Kael faisait la comparaison avec le dessin de Segur. Je vais dans son sens (j'aime pas non plus le dessin de Segur...). Mais je m'y serais sans doute fait s'il y avait eu derrière un scénario capable de m'intéresser. Et ce n'est pas du tout le cas. Je vois plus ce scénario comme une espèce de succession de lieux communs provenant de deux genres : la fantasy et la SF. Je trouve assez grande la proportion de scènes qui semblent de simples digressions qui n'apportent rien de particulier au récit. Et je ne parle pas seulement de la scène "lesbienne" dont la plupart de mes prédécesseurs ont relevé la potentielle inutilité. Perso, je la trouve pas beaucoup plus inutile que bien d'autres scènes, au moins il s'y passait peut-être quelque chose de sensible... ce qui est loin d'être les cas de l'ensemble de l'album qui n'utilise que des grosses ficelles et présente des personnages bien trop archétypals que pour être attachants. Rien de particulièrement mauvais... mais bof... cette série ne se démarque vraiment pas des centaines d'autres qui usent des mêmes ficelles...
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Le rêve de Cécile
Mpf. Ca commençait presque bien, et puis on retombe évidemment dans tous les fantasmes habituels à Von Gotha et on a donc droit à un concentré de soumission, cravachage, ligotage, partouzes à gogo, doubles pénétrations et autres joyeusetés. C'est un peu moins dégoûtant que dans ses autres albums à cause du prétexte du rêve et parce que l'album est muet, ce qui nous épargne les répugnants et fastidieux textes habituels.
Pinocchia
Aaaah, le dessin de Gibrat, quand même, c’est quelque chose ! Il est pour beaucoup dans le charme de cette parodie gentiment érotique de Pinocchio. Parce que si l’idée de base est très intéressante, l’histoire est relativement pénible, avec moultes aventures et pseudo-rebondissements plutôt lassants. Le tout colle bien à l’univers de Pinocchio, mais la surabondance de textes off indispensables au suivi de l’histoire est vraiment lourde et souligne en permanence l’insuffisance du seul dessin dans la narration (pour qu’il suffise, il aurait probablement fallu trois tomes au lieu d’un seul). J’ai quand même bien ri une fois, lorsque la voix off en question explique qu’il est du devoir de Lorenzo de fouetter Pinocchia. A part ça, c’est plutôt ennuyeux, et quitte à avoir une narration lourdingue, un livre d’illustrations aurait sans doute permis à Gibrat de faire d’encore plus belles images. Bref, joli mais plutôt pénible.
La Vie de Flora
Étrangement, ce qui me fait mettre un 2/5 (au lieu d’un 1), c’est le scénario qui, bien qu’assez classique et pas très complexe, est plutôt bien mené. Il montre la descente dans les enfers du sexe de Flora, mariée avec une caricature de catholique intégriste. Le trait est très forcé est parfois dérangeant : baiser un autre homme le soir de son mariage en présence de son mari ivre et endormi, moi ça ne m’amuse pas du tout. A part ça, dire que les doubles pénétrations et douches de sperme me plaisent modérément est certainement un euphémisme. Le dessin de Coq n’est pas mal, assez peu réaliste mais plutôt plaisant, avec une mise en couleurs un peu étrange (note pour Don Lope : les couleurs bavent moins que les bites). Les scènes se succèdent au rythme du naufrage de Flora : longues au début, elles se raccourcissent et accélèrent au fil de l’album. La fin, classique et rapide, est cependant intéressante comme mise en abyme.
Carnets de Joann Sfar
J’ai bien aimé découvrir un peu plus un auteur que j’apprécie par l’intermédiaire de ce carnet de notes. C’est super intéressant de le voir évoluer au milieu de sa bande de copains ou de sa famille, de l’entendre se passionner par la musique plus que par sa planche à dessin, et tout. Mais d’une part, cette « BD » n’en n’est pas une, mais bien ce qu’elle dit être, un carnet dans le quel sont notés à la va-vite des impressions à côté de quelques croquis, et à part pour des grands fans de l’auteur, je ne vois pas trop d’intérêt d’acheter ça. Et d’autre part, Sfar y présente ses réflexions comme s’il avait 10 ans. Alors même si on sent là une façon de se distancier de ce qu’il écrit, ou bien un regard ironique sur ses relations, comme avec sa fille par exemple, qui ne peut pas apparaître sur le coin d’une page sans qu’on le voit lui, la larme à l’œil, s’écrier au génie, et bien ça crée un peu un malaise sur l’image qu’il souhaite donner de lui. On retrouve un peu le ton décalé de Donjon, où les monstres s’expriment comme des gamins dans une cour de récré, sauf que là il s’agit un peu d’un journal, et ça fait bizarre. Ceci dit, si vous adorez Sfar, allez au moins feuilleter ce carnet, ça vaut beaucoup plus le coup qu’une interview. Et puis y a certaines planches très chouettes, et très différentes de sa façon de dessiner dans ses albums.
Maxime Murene
La particularité de cette bd est de nous raconter une histoire de démons et d'anges avec l'Amérique urbaine des années 50 en arrière-fond. A ma connaissance, ce mélange étrange est inédit en bd et les auteurs s'en amusent : on croit entrer dans un polar classique et on découvre petit à petit qu'on est en plein fantastique. Le début de l'album fonctionne plutôt bien à cet égard. Le dessin est élégant mais la mise en couleur trop froide à mon goût... Mais bon... Le héros est quand même très archétypal. Hormis le fait qu'il soit un diablotin sous l'apparence d'un humain, il fait de l'humour facile et ne rencontre que des bombes sexuelles. L'ensemble serait plus captivant s'il était d'un niveau supérieur à des séries télévisées du genre Angel et Buffy contre les vampires, ce n'est pas le cas... Le dénouement de cette aventure est trop conventionnel et un peu tiré par les cheveux... de la pure série B...
Tôoot et Puit
C'est le genre de BD que même étant jeune, je n'aimais pas vraiment. Le dessin me rappelle beaucoup celui de Turk et je n'aime pas ce style rondouillard d'ailleurs très éloigné de ce que De Gieter fera ensuite sur Papyrus. Quant aux histoires, c'est de l'histoire franco-belge pour gamins un peu bêbête : des gentils, des méchants un peu couillons, des courses poursuites, beaucoup d'action un peu grand-guignolesques, et au final rien de vraiment original ni prenant. Seul le personnage de Tôoot est un peu original mais au final, elle ne se révèle qu'un prétexte à des histoires d'aventures pour enfants banales et pas drôles.
Libre à jamais
J'ai lu la Guerre Eternelle (roman et BD) avec beaucoup de plaisir, savourant autant le scénario sombre de Haldeman que sa mise en dessin imaginative et vivante par Marvano. J'ai donc abordé sa suite en BD avec énormément d'espoir. Il faut reconnaître que ces trois volumes sont très en dessous de leurs prédécesseurs. L'intensité dramatique qui existait dans la Guerre Eternelle, l'univers terrible et réaliste qu'elle décrivait, la violence des scènes de bataille et les sentiments poignants de Mandella et de Marygay étaient autant d'éléments qui nous tenaient en haleine sur les trois volumes. Ici, les aventures poussives de cette bande de vieux vétérans sont loin de susciter le même enthousiasme. Le ton détaché et désabusé des textes qui servaient bien le propos lors de la guerre, me paraît pompeux et fatigant en temps de paix. L'intrigue met un sacré bout de temps à décoller (c'est le cas de le dire) et s'achève, paradoxalement, dans la précipitation d'un délire mystico-philosophique bon marché (c'est beau ce que je dis, on dirait une critique de Frédéric Mitterrand). Le dessin de Marvano a gagné en maîtrise dans cette série, c'est indéniable. Mais le fait qu'il soit devenu plus propre, plus précis enlève un peu de ce qui faisait sa force auparavant, à savoir son aspect brutal et un peu grossier. Là, tout est trop lisse, trop net et je trouve, un peu fade. Je ne conseille pas l'achat et j'irai même jusqu'à dire que j'en déconseille la lecture à ceux qui ont aimé la Guerre Eternelle. Ils seront certainement déçus (même si cette série reste d'une facture tout à fait honorable).
Initiation
Le sujet peut paraître un peu "chaud", mais il n'en est rien. Ce manga transpose de nos jours de vieux rites initiatiques sexuels qui avaient cours au Japon en des temps plus anciens. Je m'attendais à trouver un côté un peu sulfureux, et bien j'ai été déçu, il ne se passe pas grand chose le long de ces 200 pages et même si l'auteur insiste sur le malaise ressenti par Hairua, on a l'impression de tourner en rond assez vite. Pas mal de situations sont difficiles à croire et tellement peu d'éléments sont dévoilés sur les quelques mystères de l'intrigue, que l'on se sent perdu et c'est dur de ne pas avoir envie de sortir de cette histoire. Les dessins, il n'y a rien de particulier à en dire c'est du graph manga basique. Un premier tome qui pose les bases de façon un peu longuette, ça ne donne pas forcément envie d'en savoir plus tant c'est ennuyeux parfois. Pour les amateurs d'érotisme: passez votre chemin il n'y a rien de bien transcendant. Bref, Je lirai peut-être le suivant pour voir, mais franchement c'est une lecture dispensable...
Tristan
Cette série commence de manière très moyenne. Les 2 premiers tomes sont dessinés de manière médiocre (avec des visages moches et des erreurs de perspective vraiment dérangeantes) et sont dotés de scénarios peu originaux rappelant furieusement un succédané de Thorgal. Les histoires sont naïves, racontées de manière très moyennes et pas vraiment prenantes. A partir du tome 3, le dessin s'améliore un peu (notamment au niveau de la colorisation) mais prend justement un style encore plus proche de celui de Rosinski. Quant aux histoires, elles sont toujours moyennes. Le scénario du tome 3 est très prévisible (la jeune fille qui revient au pays de sa naissance pour découvrir qu'elle en est la princesse et qu'elle doit sauver la magie de son pays...). Mais en plus d'être prévisible, il est également lourd au niveau de la narration : des dialogues trop nombreux, une histoire confuse et surtout pas prenante du tout, j'ai très vite décroché. Et le tome 4 m'a paru encore pire à ce niveau là : le scénario est ultra-confus, l'histoire part à droite à gauche sans qu'on suive trop bien (à tel point que ça ressemble à une allégorie de la folie), l'intrigue est ardue à suivre tant la narration est embrouillée. Et voilà, là, j'ai complètement décroché. Un mélange pas réussi de plein d'influences : Chrétien de Troyes, Thorgal, Mythes Celtiques, etc... Bref, une série très moyenne qui ne m'a pas plu.
Les Ames d'Hélios
Au risque de répéter ce que d'autres ont déjà dit avant moins, je prends la plume... hum... Le dessin de cette série est peut-être honorable, je trouve que la mise en couleur rend le tout trop chargé. Kael faisait la comparaison avec le dessin de Segur. Je vais dans son sens (j'aime pas non plus le dessin de Segur...). Mais je m'y serais sans doute fait s'il y avait eu derrière un scénario capable de m'intéresser. Et ce n'est pas du tout le cas. Je vois plus ce scénario comme une espèce de succession de lieux communs provenant de deux genres : la fantasy et la SF. Je trouve assez grande la proportion de scènes qui semblent de simples digressions qui n'apportent rien de particulier au récit. Et je ne parle pas seulement de la scène "lesbienne" dont la plupart de mes prédécesseurs ont relevé la potentielle inutilité. Perso, je la trouve pas beaucoup plus inutile que bien d'autres scènes, au moins il s'y passait peut-être quelque chose de sensible... ce qui est loin d'être les cas de l'ensemble de l'album qui n'utilise que des grosses ficelles et présente des personnages bien trop archétypals que pour être attachants. Rien de particulièrement mauvais... mais bof... cette série ne se démarque vraiment pas des centaines d'autres qui usent des mêmes ficelles...