Je retiens tout particulièrement le texte de présentation en 4e de couverture de l'album : "Ce qui à l'origine ne devait être qu'une parodie de BD de Science-Fiction"... Parodie, c'est le mot, car la quasi-totalité de cet album est un véritable ersatz de l'Incal de Jodorowsky et Moebius, avec une petite once de Caza également dans le dessin. On retrouve le même type d'univers, le même type de personnages, les mêmes décors à peu de choses près, une intrigue pas si lointaine, etc... Hommage, pompage, parodie ? Quoiqu'il en soit, le résultat, c'est une sous-oeuvre de SF de série B.
Le bon côté de cette Bd, c'est son dessin. Dans un style énormément inspiré de Moebius, l'auteur nous offre des décors réussis et des personnages pas mal du tout.
Mais au niveau scénario, ce n'est pas ça du tout.
La narration est dure à suivre, surtout pour les premières planches que j'ai dû relire plusieurs fois pour bien voir qui disait quoi et ce que représentait chaque image.
L'intrigue est très très moyenne, de niveau amateur un peu immature. Et surtout elle sent largement l'improvisation car elle se modifie au fil des pages.
En guise de parodie, l'humour est à peine présent si ce n'est dans le côté risible de certaines situations (et le côté hilarant de ce texte de 4e de couverture : "vertigineux combat de titans entre le Bien et le Mal" Arf ! :D).
Et surtout, la BD ne se contente pas du registre de la science-fiction puisqu'elle est également ouvertement érotique, voire pornographique par moments, de manière souvent purement gratuite (et qui dit gratuit, dit aucun interêt quand il s'agit d'érotisme). L'auteur a trouvé judicieux de donner comme point crucial de son intrigue des scènes de baise et d'en parsemer d'autres par-ci par-là, histoire de... Mais jamais rien d'émoustillant, loin de là, juste un peu raccoleur, quoi...
Bref, de la BD de série B, sans originalité ni interêt, si ce n'est d'une certaine manière l'hommage un peu raté rendu à l'oeuvre de Moebius.
Quand je repense à cette BD, j'ai un sentiment de dégoût et d'avoir lu une mauvaise BD. Et pourtant, je n'arrive pas à la détester. Je suis par contre soulagé de l'avoir trouvée en soldes à 3€ car j'aurais sûrement été nettement plus énervé de l'avoir payé le prix fort.
J'ai acheté et lu le Psychopompe avec curiosité. J'avais entendu parler d'elle, je voyais les avis très mitigés la concernant, l'ayant feuilleté j'avais vu son graphisme si particulier; j'étais donc vraiment curieux.
Le dessin est en effet vraiment spécial. Techniquement, il n'est pas beau. Un tiers des cases sont assez incompréhensibles. Les visages sont moches. Les décors et tout le reste sont modifiés en permanence d'une case à l'autre pour ne pas avoir à dessiner vraiment deux fois la même chose, ce qui prouverait la difficulté qu'a le dessinateur à représenter une seule et même chose sous plusieurs angles.
Mais la vraie originalité de ce dessin vient de sa colorisation : tout est noir. Les planches sont presque en "teintes de noir", agrémentées par ci par là d'un violet très sombre, voire d'orange foncé quand il brûle une flamme quelconque. Sans une bonne lumière, certaines planches sont véritablement difficiles à simplement voir (notamment le passage dans le bien-nommé domaine des Ténèbres). Toute la BD est comme ça. Original car cette obscurité réussit finalement à donner une vraie ambiance claustrophobique au récit.
Concernant le récit, justement, dès le début, j'ai aussitôt pensé à Requiem, Chevalier Vampire, sauf qu'au lieu d'un homme mauvais réincarné en vampire, c'est ici un homme mauvais réincarné en démon - sauf aussi que le dessin de Ledroit est excellent tandis que celui de Delmas n'est vraiment pas du même niveau -. Comme dans Requiem, Chevalier Vampire, le... héros va découvrir le mode de vie affreux des Enfers, il va se retrouver embrigadé dans de violents combats dans le monde infernal contre des horreurs ténébreuses, il va évoluer pour gagner en connaissance et en grade, etc... Dans Requiem, Chevalier Vampire, l'histoire ne se prend pas trop au sérieux et privilégie l'action aux dialogues. Ici par contre, ça se prend vraiment complètement au sérieux. C'en est parfois grotesque.
La narration est très pénible, allourdie par des tonnes de texte simili-poétique mais surtout pompeux. Le récit est difficile à suivre - il faut dire aussi que les dessins indéchiffrables et noir sur fond noir n'aident pas à la compréhension - et les personnages sont tout sauf attachants.
Mais le plus spécial dans ce récit, c'est à quel point il représente avec tout le sérieux qui s'impose une ode à l'Enfer, au Mal, à la Haine, la Douleur et au conflit total contre "Dieu le porc". Il y a véritablement de quoi parler là d'hymne au satanisme.
Cet hymne pourrait être fort, marquant, intelligent même si dérangeant : ici il est repoussant et grotesque par le sérieux avec lequel l'auteur nous assène des diatribes dythirambiques et autres poèmes maléfiques.
Vraiment une BD qu'on ne sait pas trop par quel bout prendre, avec la seule assurance me concernant que c'est une mauvaise BD, moche et mal construite, mais qui garde malgré tout une touche d'originalité qui mérite une lecture ou du moins une tentative de lecture par curiosité.
Comme souvent avec Follet, les dessins sont magnifiques (dans le cas de Shelena, on a une des plus belles couvertures faites en 2005 et quelques planches superbes - la danse des enfants avec les oiseaux sous la pluie par exemple) mais c'est au niveau du récit que ça coince. L'histoire racontée dans cet album ne m'a pas convaincu. On suit une famille et sa malédiction sur quatre générations en 50 pages. Certains personnages sont sympathiques, mais ils meurent trop rapidement pour qu'on ait le temps de s'y attacher. Tout va trop vite.
Hanté est une de mes grosses déceptions de 2005. J’aime beaucoup le tandem Dupuy-Berberian, et j’ai donc abordé la lecture de l’album avec un a priori positif. Le résumé et la critique que l’on trouve sur BDP annonçait aussi un livre intéressant, dans lequel l’auteur est censé explorer ses angoisses sur le vide ou la mutilation (avec une comparaison aux « carnets » de Nanni Moretti). Hélas, malgré quelques très beaux passages (le peintre et le vide, la conversation avec la mère), j’ai trouvé l’album globalement... vide. :) Le sujet est traité la plupart du temps de manière anecdotique, insignifiante (pour le lecteur), avec plein de détours. Question dessin, j'ai l'impression que tout a été fait à la va-vite, ce qui ne m'a pas du tout donné envie de m'attarder sur le dessin - je l'ai donc lu à la va-vite moi aussi. Le sujet se rapproche un peu d’une psychanalyse, sans cependant aller très loin et en noyant le poisson dans des historiettes bien gentilles mais qui ne cassent rien. Bref, je n’ai pas trouvé ça génial.
Victor Levallois, petit employé terne et sans histoire, met son nez dans une histoire de gangsters qui le dépasse. Il est témoin d'un meurtre, s’embarque sur un paquebot, découvre un traffic véreux, débarque à Saïgon, tue le temps pendant quelques jours puis s’engage dans une course poursuite des plus classiques, qui se finit comme il se doit par un “pan pan t’es mort”. Comme le premier tome, les albums se lisent en 5 minutes - sans surprise et sans intérêt. Ca ressemble à du sous-Tintin et Milou (reporter au petit XXe), en un peu plus adulte (plus violent, plus réaliste, plus historique), mais en beaucoup moins bien ficelé. Ca ressemble aussi à du sous-Théodore Poussin, sans la profondeur psychologique des personnages de Frank Le Gall. Les méchants – comme les gentils d’ailleurs – ont beaucoup plus d’épaisseur et de crédibilité (et d’ambiguité) dans Théodore Poussin que dans Victor Levallois.
Les fans de Stanislas apprécieront, les autres risquent fort de trouver cet album inutile. J’ai acheté cette BD dans un bac à solde, et elle y retournera bientôt.
J'avais adoré L'Ascension du Haut Mal du même auteur et même si le sujet proposé dans "les Complots Nocturnes" m'attirait beaucoup moins, je m'attendais néanmoins à passer un bon moment de lecture.
Hélas: une succession de rêves sans vraiment de dénominateur commun, sans réelle transition, sans histoire. J'aurais aimé trouvé dans cette ouvrage une trame de fond, un fil conducteur qui me permette de pénétrer dans ce monde onirique. N'est pas Freud qui veut.
Ainsi, même si le trait de David B convient tout à fait à ce style de récit, la lecture m'a profondément ennuyé.
J'ai vraiment peu de choses à dire sur cette série car elle se lit aussi vite qu'elle s'oublie. Les gags sont assez répétitifs, pas très drôles, un peu couillons. On peut prendre un petit peu d'interêt à découvrir les nouveaux pièges dans lequel le petit barbare héros se fait étriper, écraser, dissoudre ou que sais-je. Mais c'est plus du feuilletage rapide qu'un véritable intérêt pour ma part. Véritablement une série dérivée de Kid Paddle à but commercial et sans charme, Game Over n'a pour qualité que le fait qu'elle reste relativement plaisante à survoler.
Premier cycle : tomes 1 à 8
Dessin bien. Couleurs discutables.
Le scénario est bon dans ses grandes lignes, mais totalement grossier dans ses détails. Convard semble avoir fait des efforts de réalisme, il n’y a pas de fantastique, mais il s’arrange tout de même bien de l’invraisemblance pour introduire certains effets, scènes, rebondissements. J’ai été choqué par trop de défauts de cohérence (Neige qui à 5 ans parle comme un adulte, une société secrète que tout le monde connaît, des personnages prétendument d’une grande intelligence et parfois très naïfs, etc) qui sont peut-être simplement des facilités scénaristiques, un monde créé « à la va vite » (toute civilisation a disparu, mais pas la haute technologie, les réserves de carburant, énergie et munitions sembles inépuisables tandis qu’on s’entretue pour du sel, il ne semble pas y avoir de printemps, mais il y a quand-même des arbres et des animaux, etc) ; et puis un héros qui, non content d’être super fort (il est capable de diriger le sang dans son corps), est aussi super beau et tombe toutes les femmes, qui évidemment ne sont pas des boudins. Le scénariste se prend souvent pour un poète et verse ses personnages dans la grandiloquence. Heureusement, le suspens est bien ménagé, et la trame de fond est originale, ce qui permet de s’accrocher pour ne pas décrocher de cette trop longue série.
Convard a voulu mettre trop de choses dans cette série, et l’a de ce fait alourdie.
Abel ouvre une agence d’exorciseur car il est convaincu d’avoir des dons pour communiquer avec l’au-delà. Le hic, c’est qu’il est le seul à en être convaincu. Ses potes s’en amusent et sa copine le considère malade. Seul Gandalf, son « chien-fantôme » lui est dévoué. Pour entrer en contact avec l’au-delà, un encens hallucinogène est utilisé par Abel, de sorte qu’on ne sait si les événements qui se produisent sont la réalité ou le fruit de l’imagination . . .
Ce qui m’a motivé à lire cette bd, c’est son contenu annoncé en 4e de couv : « humour et exorcisme » . . . Finalement, c’est pas terrible et surtout pas à la hauteur de ce que laissait espérer le 4e de couv (je sais, faut pas toujours s’y fier). Les histoires, pas marrantes pour un sou, sont plutôt du genre « gavant ». Les séances de pseudo-spiritisme d’Abel et ses potes m’indiffèrent complètement. La dernière histoire est limite gore et totalement gratuite. Les planches sont lourdes elles aussi avec des tons monochromes qui tirent sur l’ocre et le vert.
Assurément de mauvais goût, cette bd est à éviter . . .
Le manga hentai le mieux noté de BDthèque, je n'allais quand même pas passer à côté ? Je me suis donc procuré les 5 premiers tomes pour voir ce que ça donnait.
Résultat très mitigé...
Côté dessin, c'est du classique manga. Il n'est pas formidable pour le premier tome mais s'améliore au fil des albums tout en restant sans originalité.
Côté scénario... Tout au long de la série, ça restera du cul mélangé à de l'humour con. Les premières histoires jouent sur le contexte adolescent, décor lycéen, bastons entre gangs (de filles), dragues minables et voyeurisme immature. Tandis que les tomes suivants voient apparaitre un peu plus de fantastique, avec des rivalités amoureuses à la Ranma 1/2 et des situations tendant plus vers l'érotisme sans trop se soucier du scénario.
J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire car l'humour est vraiment immature au départ, à base de petites culottes et de blagues grasses sur le sexe. J'ai eu d'autant plus de mal que les premières histoires ont leur lot de bastons violentes et autres situations à même de plaire uniquement à des adolescents en mal d'hormones. En outre, l'humour basé sur un anti-héros minable, lâche mais complètement pervers, ça me lasse.
Pourtant je dois dire que j'ai malgré tout bien rigolé à l'humour con qui marche bien par moment. C'est con, c'est gras, mais ça fait rire.
Mais vraiment pas tout le temps !
Déjà, je trouve que l'humour se délétère au fil des tomes, mais en plus les scénarios deviennent de moins en moins intéressants avec plus de cul et moins d'intrigue.
Bref, il ne reste bien vite que l'érotisme et celui-ci est assez minable puisque c'est du cul façon hentai, avec flous, petites culottes et femmes-gamines.
Seul petit interêt, l'héroïne a un peu de personnalité en début d'histoire ce qui est rare dans un hentai, mais elle la perd ensuite quand elle devient plus proche du héros/anti-héros.
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L'Au-delà - Sous la peau du temps
Je retiens tout particulièrement le texte de présentation en 4e de couverture de l'album : "Ce qui à l'origine ne devait être qu'une parodie de BD de Science-Fiction"... Parodie, c'est le mot, car la quasi-totalité de cet album est un véritable ersatz de l'Incal de Jodorowsky et Moebius, avec une petite once de Caza également dans le dessin. On retrouve le même type d'univers, le même type de personnages, les mêmes décors à peu de choses près, une intrigue pas si lointaine, etc... Hommage, pompage, parodie ? Quoiqu'il en soit, le résultat, c'est une sous-oeuvre de SF de série B. Le bon côté de cette Bd, c'est son dessin. Dans un style énormément inspiré de Moebius, l'auteur nous offre des décors réussis et des personnages pas mal du tout. Mais au niveau scénario, ce n'est pas ça du tout. La narration est dure à suivre, surtout pour les premières planches que j'ai dû relire plusieurs fois pour bien voir qui disait quoi et ce que représentait chaque image. L'intrigue est très très moyenne, de niveau amateur un peu immature. Et surtout elle sent largement l'improvisation car elle se modifie au fil des pages. En guise de parodie, l'humour est à peine présent si ce n'est dans le côté risible de certaines situations (et le côté hilarant de ce texte de 4e de couverture : "vertigineux combat de titans entre le Bien et le Mal" Arf ! :D). Et surtout, la BD ne se contente pas du registre de la science-fiction puisqu'elle est également ouvertement érotique, voire pornographique par moments, de manière souvent purement gratuite (et qui dit gratuit, dit aucun interêt quand il s'agit d'érotisme). L'auteur a trouvé judicieux de donner comme point crucial de son intrigue des scènes de baise et d'en parsemer d'autres par-ci par-là, histoire de... Mais jamais rien d'émoustillant, loin de là, juste un peu raccoleur, quoi... Bref, de la BD de série B, sans originalité ni interêt, si ce n'est d'une certaine manière l'hommage un peu raté rendu à l'oeuvre de Moebius.
Le Psychopompe
Quand je repense à cette BD, j'ai un sentiment de dégoût et d'avoir lu une mauvaise BD. Et pourtant, je n'arrive pas à la détester. Je suis par contre soulagé de l'avoir trouvée en soldes à 3€ car j'aurais sûrement été nettement plus énervé de l'avoir payé le prix fort. J'ai acheté et lu le Psychopompe avec curiosité. J'avais entendu parler d'elle, je voyais les avis très mitigés la concernant, l'ayant feuilleté j'avais vu son graphisme si particulier; j'étais donc vraiment curieux. Le dessin est en effet vraiment spécial. Techniquement, il n'est pas beau. Un tiers des cases sont assez incompréhensibles. Les visages sont moches. Les décors et tout le reste sont modifiés en permanence d'une case à l'autre pour ne pas avoir à dessiner vraiment deux fois la même chose, ce qui prouverait la difficulté qu'a le dessinateur à représenter une seule et même chose sous plusieurs angles. Mais la vraie originalité de ce dessin vient de sa colorisation : tout est noir. Les planches sont presque en "teintes de noir", agrémentées par ci par là d'un violet très sombre, voire d'orange foncé quand il brûle une flamme quelconque. Sans une bonne lumière, certaines planches sont véritablement difficiles à simplement voir (notamment le passage dans le bien-nommé domaine des Ténèbres). Toute la BD est comme ça. Original car cette obscurité réussit finalement à donner une vraie ambiance claustrophobique au récit. Concernant le récit, justement, dès le début, j'ai aussitôt pensé à Requiem, Chevalier Vampire, sauf qu'au lieu d'un homme mauvais réincarné en vampire, c'est ici un homme mauvais réincarné en démon - sauf aussi que le dessin de Ledroit est excellent tandis que celui de Delmas n'est vraiment pas du même niveau -. Comme dans Requiem, Chevalier Vampire, le... héros va découvrir le mode de vie affreux des Enfers, il va se retrouver embrigadé dans de violents combats dans le monde infernal contre des horreurs ténébreuses, il va évoluer pour gagner en connaissance et en grade, etc... Dans Requiem, Chevalier Vampire, l'histoire ne se prend pas trop au sérieux et privilégie l'action aux dialogues. Ici par contre, ça se prend vraiment complètement au sérieux. C'en est parfois grotesque. La narration est très pénible, allourdie par des tonnes de texte simili-poétique mais surtout pompeux. Le récit est difficile à suivre - il faut dire aussi que les dessins indéchiffrables et noir sur fond noir n'aident pas à la compréhension - et les personnages sont tout sauf attachants. Mais le plus spécial dans ce récit, c'est à quel point il représente avec tout le sérieux qui s'impose une ode à l'Enfer, au Mal, à la Haine, la Douleur et au conflit total contre "Dieu le porc". Il y a véritablement de quoi parler là d'hymne au satanisme. Cet hymne pourrait être fort, marquant, intelligent même si dérangeant : ici il est repoussant et grotesque par le sérieux avec lequel l'auteur nous assène des diatribes dythirambiques et autres poèmes maléfiques. Vraiment une BD qu'on ne sait pas trop par quel bout prendre, avec la seule assurance me concernant que c'est une mauvaise BD, moche et mal construite, mais qui garde malgré tout une touche d'originalité qui mérite une lecture ou du moins une tentative de lecture par curiosité.
Shelena
Comme souvent avec Follet, les dessins sont magnifiques (dans le cas de Shelena, on a une des plus belles couvertures faites en 2005 et quelques planches superbes - la danse des enfants avec les oiseaux sous la pluie par exemple) mais c'est au niveau du récit que ça coince. L'histoire racontée dans cet album ne m'a pas convaincu. On suit une famille et sa malédiction sur quatre générations en 50 pages. Certains personnages sont sympathiques, mais ils meurent trop rapidement pour qu'on ait le temps de s'y attacher. Tout va trop vite.
Hanté
Hanté est une de mes grosses déceptions de 2005. J’aime beaucoup le tandem Dupuy-Berberian, et j’ai donc abordé la lecture de l’album avec un a priori positif. Le résumé et la critique que l’on trouve sur BDP annonçait aussi un livre intéressant, dans lequel l’auteur est censé explorer ses angoisses sur le vide ou la mutilation (avec une comparaison aux « carnets » de Nanni Moretti). Hélas, malgré quelques très beaux passages (le peintre et le vide, la conversation avec la mère), j’ai trouvé l’album globalement... vide. :) Le sujet est traité la plupart du temps de manière anecdotique, insignifiante (pour le lecteur), avec plein de détours. Question dessin, j'ai l'impression que tout a été fait à la va-vite, ce qui ne m'a pas du tout donné envie de m'attarder sur le dessin - je l'ai donc lu à la va-vite moi aussi. Le sujet se rapproche un peu d’une psychanalyse, sans cependant aller très loin et en noyant le poisson dans des historiettes bien gentilles mais qui ne cassent rien. Bref, je n’ai pas trouvé ça génial.
La Vie de Victor Levallois
Victor Levallois, petit employé terne et sans histoire, met son nez dans une histoire de gangsters qui le dépasse. Il est témoin d'un meurtre, s’embarque sur un paquebot, découvre un traffic véreux, débarque à Saïgon, tue le temps pendant quelques jours puis s’engage dans une course poursuite des plus classiques, qui se finit comme il se doit par un “pan pan t’es mort”. Comme le premier tome, les albums se lisent en 5 minutes - sans surprise et sans intérêt. Ca ressemble à du sous-Tintin et Milou (reporter au petit XXe), en un peu plus adulte (plus violent, plus réaliste, plus historique), mais en beaucoup moins bien ficelé. Ca ressemble aussi à du sous-Théodore Poussin, sans la profondeur psychologique des personnages de Frank Le Gall. Les méchants – comme les gentils d’ailleurs – ont beaucoup plus d’épaisseur et de crédibilité (et d’ambiguité) dans Théodore Poussin que dans Victor Levallois. Les fans de Stanislas apprécieront, les autres risquent fort de trouver cet album inutile. J’ai acheté cette BD dans un bac à solde, et elle y retournera bientôt.
Les complots nocturnes
J'avais adoré L'Ascension du Haut Mal du même auteur et même si le sujet proposé dans "les Complots Nocturnes" m'attirait beaucoup moins, je m'attendais néanmoins à passer un bon moment de lecture. Hélas: une succession de rêves sans vraiment de dénominateur commun, sans réelle transition, sans histoire. J'aurais aimé trouvé dans cette ouvrage une trame de fond, un fil conducteur qui me permette de pénétrer dans ce monde onirique. N'est pas Freud qui veut. Ainsi, même si le trait de David B convient tout à fait à ce style de récit, la lecture m'a profondément ennuyé.
Game Over
J'ai vraiment peu de choses à dire sur cette série car elle se lit aussi vite qu'elle s'oublie. Les gags sont assez répétitifs, pas très drôles, un peu couillons. On peut prendre un petit peu d'interêt à découvrir les nouveaux pièges dans lequel le petit barbare héros se fait étriper, écraser, dissoudre ou que sais-je. Mais c'est plus du feuilletage rapide qu'un véritable intérêt pour ma part. Véritablement une série dérivée de Kid Paddle à but commercial et sans charme, Game Over n'a pour qualité que le fait qu'elle reste relativement plaisante à survoler.
Neige
Premier cycle : tomes 1 à 8 Dessin bien. Couleurs discutables. Le scénario est bon dans ses grandes lignes, mais totalement grossier dans ses détails. Convard semble avoir fait des efforts de réalisme, il n’y a pas de fantastique, mais il s’arrange tout de même bien de l’invraisemblance pour introduire certains effets, scènes, rebondissements. J’ai été choqué par trop de défauts de cohérence (Neige qui à 5 ans parle comme un adulte, une société secrète que tout le monde connaît, des personnages prétendument d’une grande intelligence et parfois très naïfs, etc) qui sont peut-être simplement des facilités scénaristiques, un monde créé « à la va vite » (toute civilisation a disparu, mais pas la haute technologie, les réserves de carburant, énergie et munitions sembles inépuisables tandis qu’on s’entretue pour du sel, il ne semble pas y avoir de printemps, mais il y a quand-même des arbres et des animaux, etc) ; et puis un héros qui, non content d’être super fort (il est capable de diriger le sang dans son corps), est aussi super beau et tombe toutes les femmes, qui évidemment ne sont pas des boudins. Le scénariste se prend souvent pour un poète et verse ses personnages dans la grandiloquence. Heureusement, le suspens est bien ménagé, et la trame de fond est originale, ce qui permet de s’accrocher pour ne pas décrocher de cette trop longue série. Convard a voulu mettre trop de choses dans cette série, et l’a de ce fait alourdie.
Abel Abigalus
Abel ouvre une agence d’exorciseur car il est convaincu d’avoir des dons pour communiquer avec l’au-delà. Le hic, c’est qu’il est le seul à en être convaincu. Ses potes s’en amusent et sa copine le considère malade. Seul Gandalf, son « chien-fantôme » lui est dévoué. Pour entrer en contact avec l’au-delà, un encens hallucinogène est utilisé par Abel, de sorte qu’on ne sait si les événements qui se produisent sont la réalité ou le fruit de l’imagination . . . Ce qui m’a motivé à lire cette bd, c’est son contenu annoncé en 4e de couv : « humour et exorcisme » . . . Finalement, c’est pas terrible et surtout pas à la hauteur de ce que laissait espérer le 4e de couv (je sais, faut pas toujours s’y fier). Les histoires, pas marrantes pour un sou, sont plutôt du genre « gavant ». Les séances de pseudo-spiritisme d’Abel et ses potes m’indiffèrent complètement. La dernière histoire est limite gore et totalement gratuite. Les planches sont lourdes elles aussi avec des tons monochromes qui tirent sur l’ocre et le vert. Assurément de mauvais goût, cette bd est à éviter . . .
Angel
Le manga hentai le mieux noté de BDthèque, je n'allais quand même pas passer à côté ? Je me suis donc procuré les 5 premiers tomes pour voir ce que ça donnait. Résultat très mitigé... Côté dessin, c'est du classique manga. Il n'est pas formidable pour le premier tome mais s'améliore au fil des albums tout en restant sans originalité. Côté scénario... Tout au long de la série, ça restera du cul mélangé à de l'humour con. Les premières histoires jouent sur le contexte adolescent, décor lycéen, bastons entre gangs (de filles), dragues minables et voyeurisme immature. Tandis que les tomes suivants voient apparaitre un peu plus de fantastique, avec des rivalités amoureuses à la Ranma 1/2 et des situations tendant plus vers l'érotisme sans trop se soucier du scénario. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire car l'humour est vraiment immature au départ, à base de petites culottes et de blagues grasses sur le sexe. J'ai eu d'autant plus de mal que les premières histoires ont leur lot de bastons violentes et autres situations à même de plaire uniquement à des adolescents en mal d'hormones. En outre, l'humour basé sur un anti-héros minable, lâche mais complètement pervers, ça me lasse. Pourtant je dois dire que j'ai malgré tout bien rigolé à l'humour con qui marche bien par moment. C'est con, c'est gras, mais ça fait rire. Mais vraiment pas tout le temps ! Déjà, je trouve que l'humour se délétère au fil des tomes, mais en plus les scénarios deviennent de moins en moins intéressants avec plus de cul et moins d'intrigue. Bref, il ne reste bien vite que l'érotisme et celui-ci est assez minable puisque c'est du cul façon hentai, avec flous, petites culottes et femmes-gamines. Seul petit interêt, l'héroïne a un peu de personnalité en début d'histoire ce qui est rare dans un hentai, mais elle la perd ensuite quand elle devient plus proche du héros/anti-héros.