Bon, Doña Hermine va être déçue, car, outre le fait que j'aie moi aussi lu ce livre, je partage totalement son point de vue. L'album m'avait tapé dans l'oeil à cause de sa jolie couverture. Je pensais alors qu'il s'agissait d'un roman graphique, peut-être pas très intéressant, mais plutôt bien dessiné. Lorsque j'ai pu lire l'album, je n'ai pas hésité...
Première "déception" : il s'agissait d'un témoignage sur la vie quotidienne en Serbie pendant les bombardements OTANiens de 1999. Bon, c'est pas grave, j'aime tout lire. Et puis, comme l'a souligné Doña Hermine, on n'a pas souvent l'occasion de lire "l'autre côté".
Et à la lecture... Eh bien c'est vraiment décousu. On a une suite de saynètes, ou plutôt des scènes de la vie quotidienne, alignées de façon totalement artificielle. On passe du coq à l'âne, et l'on est vite lassé. Alors c'est bien dommage, parce que les témoignages graphiques serbes ne sont pas très visibles chez nous. Mais publier un truc aussi mal fait, ça relève de la précipitation.
Dommage, parce que le niveau graphique de Goran Josic est plus qu'honorable, rappelant par moments Bilal, à d'autres des auteurs de comics divers.
Bref, c'est dommage...
Je suis un fan de travail de Callède et c'est ce qui m'a orienté vers cette série, qui ne me tentait pas de prime abord. J'ai été déçu par le scénario, sans originalité, par l'ambiance, beaucoup trop gore à mon goût et surtout, j'ai flairé le serial killer à peu près de suite. Il faut dire que toutes les "faux suspects" n'ont pas très bien joué leur rôle de leurre tant ils étaient stéréotypés.
Coté dessin, c'est plutôt propre, même si ce n'est pas forcement un terme très heureux pour cette série, mais je n'ai pas tellement aimé les couleurs.
Une petite déception donc, comparée à d'autres séries de Callède telles que Dans la nuit ou Enchaînés.
Lamorthe a un style de dessin anguleux et assez original, du moins reconnaissable au premier coup d'oeil. Sa colorisation est également reconnaissable car assez pétante. Au final, c'est assez original, assez efficace, mais pas véritablement joli.
Quant à l'humour... il est spécial. Assez lourd, parfois cynique, quelque fois délirant, il laisse plus souvent indifférent qu'il ne fait sourire.
Série délirante et explosive, y a pas à dire. Couleurs pêtantes, dessins ultra-dynamiques à mi-chemin entre manga et cartoon, scénarios minimes à base de course-poursuite ou autre façon cartoon, et surtout bombes sexuelles en guise d'héroïnes. Cette série n'a à mes yeux pour but que de permettre à Trantkat de dessiner ses belles pépés et de mettre en image des scènes d'actions visuellement dignes des meilleurs mangas du genre. Pour ses personnages et ses scènes d'action, il est vraiment doué. Par contre, les décors sont un peu vides de contenu, mais cela passe très bien malgré tout.
L'ennui, c'est qu'à part regarder le dessin et fantasmer sur des poupées façon manga érotique, il n'y a franchement pas grand chose à lire dans cette série. Le scénario est inexistant, le récit sans interêt, le délire n'est pas drôle ou à peine.
Bref, la lecture s'oublie aussi vite qu'elle se fait et si elle se fait, c'est sans grande motivation pour ma part.
Le dessin m’a fait directement penser à Loisel… En nettement moins réussi malheureusement. Il y a par-ci par-là des erreurs de perspectives et des bouilles un peu trop grimaçantes… mais le gros problème de cet album, c’est qu’il semble avant tout l’œuvre d’un dessinateur qui, s’il a un imaginaire visuel parsemé d’images fortes (un bateau volant, des nuées d’oiseaux…), se révèle beaucoup moins doué d’un point de vue strictement narratif : c’est d’un plat ! Ce premier album est trop linéaire et trop creux. L'enjeu narratif est très mince, les personnages agissent tous au petit bonheur la chance...
Pour tout dire, je suis assez déçu par ce livre. Il relate les derniers moments de "flocon de neige" au zoo de Barcelone tels qu’ils sont perçus par l’auteur. Je ne doute de la sincérité de l’oeuvre qui est un hommage à un être unique sur le point de s’éteindre. Mais la narration de Toffolo est ennuyante, voire agaçante par moment, notamment quand il appuie ses phrases pour donner sans doute plus d’intensité dans ses propos, en vain pour moi. Les chapitres sont agencés bizarrement avec des transitions trop abruptes, ce qui rend la lecture laborieuse. Le trait de Toffolo ressemble par moment à du Craig Thomson, en moins abouti. Seuls les passages au lavis sont de toute beauté. De même, les gorilles sont bien croqués.
Une oeuvre très personnelle, trop sans doute, ce qui la rend hermétique.
Je retiens tout particulièrement le texte de présentation en 4e de couverture de l'album : "Ce qui à l'origine ne devait être qu'une parodie de BD de Science-Fiction"... Parodie, c'est le mot, car la quasi-totalité de cet album est un véritable ersatz de l'Incal de Jodorowsky et Moebius, avec une petite once de Caza également dans le dessin. On retrouve le même type d'univers, le même type de personnages, les mêmes décors à peu de choses près, une intrigue pas si lointaine, etc... Hommage, pompage, parodie ? Quoiqu'il en soit, le résultat, c'est une sous-oeuvre de SF de série B.
Le bon côté de cette Bd, c'est son dessin. Dans un style énormément inspiré de Moebius, l'auteur nous offre des décors réussis et des personnages pas mal du tout.
Mais au niveau scénario, ce n'est pas ça du tout.
La narration est dure à suivre, surtout pour les premières planches que j'ai dû relire plusieurs fois pour bien voir qui disait quoi et ce que représentait chaque image.
L'intrigue est très très moyenne, de niveau amateur un peu immature. Et surtout elle sent largement l'improvisation car elle se modifie au fil des pages.
En guise de parodie, l'humour est à peine présent si ce n'est dans le côté risible de certaines situations (et le côté hilarant de ce texte de 4e de couverture : "vertigineux combat de titans entre le Bien et le Mal" Arf ! :D).
Et surtout, la BD ne se contente pas du registre de la science-fiction puisqu'elle est également ouvertement érotique, voire pornographique par moments, de manière souvent purement gratuite (et qui dit gratuit, dit aucun interêt quand il s'agit d'érotisme). L'auteur a trouvé judicieux de donner comme point crucial de son intrigue des scènes de baise et d'en parsemer d'autres par-ci par-là, histoire de... Mais jamais rien d'émoustillant, loin de là, juste un peu raccoleur, quoi...
Bref, de la BD de série B, sans originalité ni interêt, si ce n'est d'une certaine manière l'hommage un peu raté rendu à l'oeuvre de Moebius.
Quand je repense à cette BD, j'ai un sentiment de dégoût et d'avoir lu une mauvaise BD. Et pourtant, je n'arrive pas à la détester. Je suis par contre soulagé de l'avoir trouvée en soldes à 3€ car j'aurais sûrement été nettement plus énervé de l'avoir payé le prix fort.
J'ai acheté et lu le Psychopompe avec curiosité. J'avais entendu parler d'elle, je voyais les avis très mitigés la concernant, l'ayant feuilleté j'avais vu son graphisme si particulier; j'étais donc vraiment curieux.
Le dessin est en effet vraiment spécial. Techniquement, il n'est pas beau. Un tiers des cases sont assez incompréhensibles. Les visages sont moches. Les décors et tout le reste sont modifiés en permanence d'une case à l'autre pour ne pas avoir à dessiner vraiment deux fois la même chose, ce qui prouverait la difficulté qu'a le dessinateur à représenter une seule et même chose sous plusieurs angles.
Mais la vraie originalité de ce dessin vient de sa colorisation : tout est noir. Les planches sont presque en "teintes de noir", agrémentées par ci par là d'un violet très sombre, voire d'orange foncé quand il brûle une flamme quelconque. Sans une bonne lumière, certaines planches sont véritablement difficiles à simplement voir (notamment le passage dans le bien-nommé domaine des Ténèbres). Toute la BD est comme ça. Original car cette obscurité réussit finalement à donner une vraie ambiance claustrophobique au récit.
Concernant le récit, justement, dès le début, j'ai aussitôt pensé à Requiem, Chevalier Vampire, sauf qu'au lieu d'un homme mauvais réincarné en vampire, c'est ici un homme mauvais réincarné en démon - sauf aussi que le dessin de Ledroit est excellent tandis que celui de Delmas n'est vraiment pas du même niveau -. Comme dans Requiem, Chevalier Vampire, le... héros va découvrir le mode de vie affreux des Enfers, il va se retrouver embrigadé dans de violents combats dans le monde infernal contre des horreurs ténébreuses, il va évoluer pour gagner en connaissance et en grade, etc... Dans Requiem, Chevalier Vampire, l'histoire ne se prend pas trop au sérieux et privilégie l'action aux dialogues. Ici par contre, ça se prend vraiment complètement au sérieux. C'en est parfois grotesque.
La narration est très pénible, allourdie par des tonnes de texte simili-poétique mais surtout pompeux. Le récit est difficile à suivre - il faut dire aussi que les dessins indéchiffrables et noir sur fond noir n'aident pas à la compréhension - et les personnages sont tout sauf attachants.
Mais le plus spécial dans ce récit, c'est à quel point il représente avec tout le sérieux qui s'impose une ode à l'Enfer, au Mal, à la Haine, la Douleur et au conflit total contre "Dieu le porc". Il y a véritablement de quoi parler là d'hymne au satanisme.
Cet hymne pourrait être fort, marquant, intelligent même si dérangeant : ici il est repoussant et grotesque par le sérieux avec lequel l'auteur nous assène des diatribes dythirambiques et autres poèmes maléfiques.
Vraiment une BD qu'on ne sait pas trop par quel bout prendre, avec la seule assurance me concernant que c'est une mauvaise BD, moche et mal construite, mais qui garde malgré tout une touche d'originalité qui mérite une lecture ou du moins une tentative de lecture par curiosité.
Comme souvent avec Follet, les dessins sont magnifiques (dans le cas de Shelena, on a une des plus belles couvertures faites en 2005 et quelques planches superbes - la danse des enfants avec les oiseaux sous la pluie par exemple) mais c'est au niveau du récit que ça coince. L'histoire racontée dans cet album ne m'a pas convaincu. On suit une famille et sa malédiction sur quatre générations en 50 pages. Certains personnages sont sympathiques, mais ils meurent trop rapidement pour qu'on ait le temps de s'y attacher. Tout va trop vite.
Hanté est une de mes grosses déceptions de 2005. J’aime beaucoup le tandem Dupuy-Berberian, et j’ai donc abordé la lecture de l’album avec un a priori positif. Le résumé et la critique que l’on trouve sur BDP annonçait aussi un livre intéressant, dans lequel l’auteur est censé explorer ses angoisses sur le vide ou la mutilation (avec une comparaison aux « carnets » de Nanni Moretti). Hélas, malgré quelques très beaux passages (le peintre et le vide, la conversation avec la mère), j’ai trouvé l’album globalement... vide. :) Le sujet est traité la plupart du temps de manière anecdotique, insignifiante (pour le lecteur), avec plein de détours. Question dessin, j'ai l'impression que tout a été fait à la va-vite, ce qui ne m'a pas du tout donné envie de m'attarder sur le dessin - je l'ai donc lu à la va-vite moi aussi. Le sujet se rapproche un peu d’une psychanalyse, sans cependant aller très loin et en noyant le poisson dans des historiettes bien gentilles mais qui ne cassent rien. Bref, je n’ai pas trouvé ça génial.
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Des Rivières sur les ponts
Bon, Doña Hermine va être déçue, car, outre le fait que j'aie moi aussi lu ce livre, je partage totalement son point de vue. L'album m'avait tapé dans l'oeil à cause de sa jolie couverture. Je pensais alors qu'il s'agissait d'un roman graphique, peut-être pas très intéressant, mais plutôt bien dessiné. Lorsque j'ai pu lire l'album, je n'ai pas hésité... Première "déception" : il s'agissait d'un témoignage sur la vie quotidienne en Serbie pendant les bombardements OTANiens de 1999. Bon, c'est pas grave, j'aime tout lire. Et puis, comme l'a souligné Doña Hermine, on n'a pas souvent l'occasion de lire "l'autre côté". Et à la lecture... Eh bien c'est vraiment décousu. On a une suite de saynètes, ou plutôt des scènes de la vie quotidienne, alignées de façon totalement artificielle. On passe du coq à l'âne, et l'on est vite lassé. Alors c'est bien dommage, parce que les témoignages graphiques serbes ne sont pas très visibles chez nous. Mais publier un truc aussi mal fait, ça relève de la précipitation. Dommage, parce que le niveau graphique de Goran Josic est plus qu'honorable, rappelant par moments Bilal, à d'autres des auteurs de comics divers. Bref, c'est dommage...
Comptine d'Halloween
Je suis un fan de travail de Callède et c'est ce qui m'a orienté vers cette série, qui ne me tentait pas de prime abord. J'ai été déçu par le scénario, sans originalité, par l'ambiance, beaucoup trop gore à mon goût et surtout, j'ai flairé le serial killer à peu près de suite. Il faut dire que toutes les "faux suspects" n'ont pas très bien joué leur rôle de leurre tant ils étaient stéréotypés. Coté dessin, c'est plutôt propre, même si ce n'est pas forcement un terme très heureux pour cette série, mais je n'ai pas tellement aimé les couleurs. Une petite déception donc, comparée à d'autres séries de Callède telles que Dans la nuit ou Enchaînés.
Chaponoir
Lamorthe a un style de dessin anguleux et assez original, du moins reconnaissable au premier coup d'oeil. Sa colorisation est également reconnaissable car assez pétante. Au final, c'est assez original, assez efficace, mais pas véritablement joli. Quant à l'humour... il est spécial. Assez lourd, parfois cynique, quelque fois délirant, il laisse plus souvent indifférent qu'il ne fait sourire.
Tutti Frutti
Série délirante et explosive, y a pas à dire. Couleurs pêtantes, dessins ultra-dynamiques à mi-chemin entre manga et cartoon, scénarios minimes à base de course-poursuite ou autre façon cartoon, et surtout bombes sexuelles en guise d'héroïnes. Cette série n'a à mes yeux pour but que de permettre à Trantkat de dessiner ses belles pépés et de mettre en image des scènes d'actions visuellement dignes des meilleurs mangas du genre. Pour ses personnages et ses scènes d'action, il est vraiment doué. Par contre, les décors sont un peu vides de contenu, mais cela passe très bien malgré tout. L'ennui, c'est qu'à part regarder le dessin et fantasmer sur des poupées façon manga érotique, il n'y a franchement pas grand chose à lire dans cette série. Le scénario est inexistant, le récit sans interêt, le délire n'est pas drôle ou à peine. Bref, la lecture s'oublie aussi vite qu'elle se fait et si elle se fait, c'est sans grande motivation pour ma part.
Albatros
Le dessin m’a fait directement penser à Loisel… En nettement moins réussi malheureusement. Il y a par-ci par-là des erreurs de perspectives et des bouilles un peu trop grimaçantes… mais le gros problème de cet album, c’est qu’il semble avant tout l’œuvre d’un dessinateur qui, s’il a un imaginaire visuel parsemé d’images fortes (un bateau volant, des nuées d’oiseaux…), se révèle beaucoup moins doué d’un point de vue strictement narratif : c’est d’un plat ! Ce premier album est trop linéaire et trop creux. L'enjeu narratif est très mince, les personnages agissent tous au petit bonheur la chance...
Le Roi blanc
Pour tout dire, je suis assez déçu par ce livre. Il relate les derniers moments de "flocon de neige" au zoo de Barcelone tels qu’ils sont perçus par l’auteur. Je ne doute de la sincérité de l’oeuvre qui est un hommage à un être unique sur le point de s’éteindre. Mais la narration de Toffolo est ennuyante, voire agaçante par moment, notamment quand il appuie ses phrases pour donner sans doute plus d’intensité dans ses propos, en vain pour moi. Les chapitres sont agencés bizarrement avec des transitions trop abruptes, ce qui rend la lecture laborieuse. Le trait de Toffolo ressemble par moment à du Craig Thomson, en moins abouti. Seuls les passages au lavis sont de toute beauté. De même, les gorilles sont bien croqués. Une oeuvre très personnelle, trop sans doute, ce qui la rend hermétique.
L'Au-delà - Sous la peau du temps
Je retiens tout particulièrement le texte de présentation en 4e de couverture de l'album : "Ce qui à l'origine ne devait être qu'une parodie de BD de Science-Fiction"... Parodie, c'est le mot, car la quasi-totalité de cet album est un véritable ersatz de l'Incal de Jodorowsky et Moebius, avec une petite once de Caza également dans le dessin. On retrouve le même type d'univers, le même type de personnages, les mêmes décors à peu de choses près, une intrigue pas si lointaine, etc... Hommage, pompage, parodie ? Quoiqu'il en soit, le résultat, c'est une sous-oeuvre de SF de série B. Le bon côté de cette Bd, c'est son dessin. Dans un style énormément inspiré de Moebius, l'auteur nous offre des décors réussis et des personnages pas mal du tout. Mais au niveau scénario, ce n'est pas ça du tout. La narration est dure à suivre, surtout pour les premières planches que j'ai dû relire plusieurs fois pour bien voir qui disait quoi et ce que représentait chaque image. L'intrigue est très très moyenne, de niveau amateur un peu immature. Et surtout elle sent largement l'improvisation car elle se modifie au fil des pages. En guise de parodie, l'humour est à peine présent si ce n'est dans le côté risible de certaines situations (et le côté hilarant de ce texte de 4e de couverture : "vertigineux combat de titans entre le Bien et le Mal" Arf ! :D). Et surtout, la BD ne se contente pas du registre de la science-fiction puisqu'elle est également ouvertement érotique, voire pornographique par moments, de manière souvent purement gratuite (et qui dit gratuit, dit aucun interêt quand il s'agit d'érotisme). L'auteur a trouvé judicieux de donner comme point crucial de son intrigue des scènes de baise et d'en parsemer d'autres par-ci par-là, histoire de... Mais jamais rien d'émoustillant, loin de là, juste un peu raccoleur, quoi... Bref, de la BD de série B, sans originalité ni interêt, si ce n'est d'une certaine manière l'hommage un peu raté rendu à l'oeuvre de Moebius.
Le Psychopompe
Quand je repense à cette BD, j'ai un sentiment de dégoût et d'avoir lu une mauvaise BD. Et pourtant, je n'arrive pas à la détester. Je suis par contre soulagé de l'avoir trouvée en soldes à 3€ car j'aurais sûrement été nettement plus énervé de l'avoir payé le prix fort. J'ai acheté et lu le Psychopompe avec curiosité. J'avais entendu parler d'elle, je voyais les avis très mitigés la concernant, l'ayant feuilleté j'avais vu son graphisme si particulier; j'étais donc vraiment curieux. Le dessin est en effet vraiment spécial. Techniquement, il n'est pas beau. Un tiers des cases sont assez incompréhensibles. Les visages sont moches. Les décors et tout le reste sont modifiés en permanence d'une case à l'autre pour ne pas avoir à dessiner vraiment deux fois la même chose, ce qui prouverait la difficulté qu'a le dessinateur à représenter une seule et même chose sous plusieurs angles. Mais la vraie originalité de ce dessin vient de sa colorisation : tout est noir. Les planches sont presque en "teintes de noir", agrémentées par ci par là d'un violet très sombre, voire d'orange foncé quand il brûle une flamme quelconque. Sans une bonne lumière, certaines planches sont véritablement difficiles à simplement voir (notamment le passage dans le bien-nommé domaine des Ténèbres). Toute la BD est comme ça. Original car cette obscurité réussit finalement à donner une vraie ambiance claustrophobique au récit. Concernant le récit, justement, dès le début, j'ai aussitôt pensé à Requiem, Chevalier Vampire, sauf qu'au lieu d'un homme mauvais réincarné en vampire, c'est ici un homme mauvais réincarné en démon - sauf aussi que le dessin de Ledroit est excellent tandis que celui de Delmas n'est vraiment pas du même niveau -. Comme dans Requiem, Chevalier Vampire, le... héros va découvrir le mode de vie affreux des Enfers, il va se retrouver embrigadé dans de violents combats dans le monde infernal contre des horreurs ténébreuses, il va évoluer pour gagner en connaissance et en grade, etc... Dans Requiem, Chevalier Vampire, l'histoire ne se prend pas trop au sérieux et privilégie l'action aux dialogues. Ici par contre, ça se prend vraiment complètement au sérieux. C'en est parfois grotesque. La narration est très pénible, allourdie par des tonnes de texte simili-poétique mais surtout pompeux. Le récit est difficile à suivre - il faut dire aussi que les dessins indéchiffrables et noir sur fond noir n'aident pas à la compréhension - et les personnages sont tout sauf attachants. Mais le plus spécial dans ce récit, c'est à quel point il représente avec tout le sérieux qui s'impose une ode à l'Enfer, au Mal, à la Haine, la Douleur et au conflit total contre "Dieu le porc". Il y a véritablement de quoi parler là d'hymne au satanisme. Cet hymne pourrait être fort, marquant, intelligent même si dérangeant : ici il est repoussant et grotesque par le sérieux avec lequel l'auteur nous assène des diatribes dythirambiques et autres poèmes maléfiques. Vraiment une BD qu'on ne sait pas trop par quel bout prendre, avec la seule assurance me concernant que c'est une mauvaise BD, moche et mal construite, mais qui garde malgré tout une touche d'originalité qui mérite une lecture ou du moins une tentative de lecture par curiosité.
Shelena
Comme souvent avec Follet, les dessins sont magnifiques (dans le cas de Shelena, on a une des plus belles couvertures faites en 2005 et quelques planches superbes - la danse des enfants avec les oiseaux sous la pluie par exemple) mais c'est au niveau du récit que ça coince. L'histoire racontée dans cet album ne m'a pas convaincu. On suit une famille et sa malédiction sur quatre générations en 50 pages. Certains personnages sont sympathiques, mais ils meurent trop rapidement pour qu'on ait le temps de s'y attacher. Tout va trop vite.
Hanté
Hanté est une de mes grosses déceptions de 2005. J’aime beaucoup le tandem Dupuy-Berberian, et j’ai donc abordé la lecture de l’album avec un a priori positif. Le résumé et la critique que l’on trouve sur BDP annonçait aussi un livre intéressant, dans lequel l’auteur est censé explorer ses angoisses sur le vide ou la mutilation (avec une comparaison aux « carnets » de Nanni Moretti). Hélas, malgré quelques très beaux passages (le peintre et le vide, la conversation avec la mère), j’ai trouvé l’album globalement... vide. :) Le sujet est traité la plupart du temps de manière anecdotique, insignifiante (pour le lecteur), avec plein de détours. Question dessin, j'ai l'impression que tout a été fait à la va-vite, ce qui ne m'a pas du tout donné envie de m'attarder sur le dessin - je l'ai donc lu à la va-vite moi aussi. Le sujet se rapproche un peu d’une psychanalyse, sans cependant aller très loin et en noyant le poisson dans des historiettes bien gentilles mais qui ne cassent rien. Bref, je n’ai pas trouvé ça génial.