Voilà un manga bien téméraire : proposer un univers d'anticipation et un conflit géopolitique entre la terre et la lune dans un univers de pure science-fiction c'était une gageure (du moins pour cet auteur).
Malheureusement le scénariste n'était pas à la hauteur et nous noie dans cette oeuvre longtemps sans queue ni tête. Le dernier tome sorti (9) semble vouloir remettre un peu d'ordre et de cohérence dans l'histoire mais le mal est fait : lorsque l'on a parcouru 8 tomes sans rien comprendre car les auteurs ont oublié de donner les clefs nécessaires, il ne faut pas s'attendre à ce que tout devienne lumineux.
Symboles de cet imbroglio : le changement de scénariste à partir du tome 3 et le prolongement de l’œuvre (il ne devait y avoir que 5 ou 6 tomes, chaque tome étant annoncé alors comme l'avant dernier - le tome 9 n'échappe pas à la règle).
L'atmosphère dégagée par cet univers d'anticipation est bien sympa, les dessins sont bien détaillés et assez jolis. Hormis les prothèses mammaires comparables à des airbags de camions, il n'y a pas trop de fautes de goût stylistique et il est d'autant plus dommage que cette oeuvre soit aussi incohérente (pour les lecteurs du moins).
Je ré-évaluerais peut-être ma notation quand sortira le tome 10 (s’il sort) et si celui est bien, comme annoncé, le dernier. En attendant, abstenez-vous d'acheter cette oeuvre !
Il me semblait bien avoir vu, il y a une dizaine d'années, des planches humoristiques de Trondheim dans la presse jeu/micro. Les retrouver en album, c'est un peu se replonger dans cette époque. Par rapport à pas mal d'auteurs qui font ce genre d'histoire, Trondheim a un esprit souvent plus fin, voyant au-delà des dernières techniques leurs applications mais aussi leurs limites. On retrouve cet esprit dans ces planches, et c'est plutôt sympathique. Sympathique, mais sans plus, car son dessin est quand même moins léché que dans "Lapinot" ou "Donjon", et le fan est vite déçu.
Note approximative : 2.5/5
Si je voulais être objectif avec cette nouvelle série, je dirais qu'elle n'est pas mal et ne présente pas de réel défaut de construction. Son sujet, un groupe d'enquêteurs dans le milieu du trafic d'oeuvres d'art, est assez original et traité avec sérieux et une bonne dose de documentation. Amateurs de Largo Winch, I.R.$. et autres thrillers financiers seront ravis de cette nouvelle lecture pleine d'action et de suspense.
Maintenant, en ce qui me concerne, je suis plus que lassé par ces ersatz de Largo Winch et de séries télévisées américaines.
L'équipe de héros de cette série est composée d'un beau jeune premier, d'une mannequin pleine de charme et d'intelligence, d'un petit génie de l'informatique et d'un vieux mentor qui gère tout le monde à distance. Comme c'est original...
Nous nageons en plein monde de fortune, gloire et beauté. Notre équipe de héros possède son jet privé, ses nombreuses voitures de luxe, son QG est un palais vénitien, son équipement informatique est à la pointe de la technologie, etc. La petite équipe policière typique, quoi.
Tout le monde est beau, riche, maître en arts martiaux, en explosifs, en infiltration et en armes à feux. Et personne n'a d'acnée juvénile, heureusement.
Et tout ce petit monde navigue sans sourciller entre Paris, Londres, Venise et Hong-Kong, avec des allers-retours entre ces villes comme s'il suffisait de prendre le taxi pour aller de l'une à l'autre.
Et bien sûr, nous fréquentons les conseils d'administrations de grandes holdings et les salles d'enchères où tout se joue en millions de dollars.
La routine habituelle, quoi...
Bref, je trouve ça lourdingue ces séries où tout brille et où seule l'action et le fait d'épater le lecteur comptent.
Le scénario, pour sa part, est assez typique du genre. Conflits entre puissants, secrets enfouis depuis la Seconde Guerre Mondiale, tueurs anciennement formés par le K.G.B, menace d'O.P.A, etc...
La narration est rendue assez confuse par des sauts trop fréquents d'un pays à un autre, de personnages à d'autres. Il faut bien une quinzaine de pages pour bien cerner qui est qui, et encore ce n'est pas gagné.
Le dessin, enfin, est très classique, lisse et sans âme sans avoir pour autant de véritable défaut technique.
A classer dans la liste des thrillers financiers ou d'espionnage en BD sans rien renouveler au thème.
Cette BD nous offre des petites tranches de la vie amoureuse, des saynètes variées et réalistes mettant en scène le couple ou l'un de ses membres en pleine discussion ou dans de simples moments de la vie.
Les planches de l'album ne sont pas découpées en cases mais présentent directement des dessins au trait gris sur fond beige. Le style est réaliste, avec un petit effet de déformation qui rend les bras et les mains petits en comparaison des têtes, un peu comme si on observait les gens à travers une lentille fish-eye pointée sur les têtes et parfois plus précisément sur les yeux, que les personnages ont clairs et parfois presque effrayants de vide.
Je dois avouer que je n'aime pas ce style de dessin. Non pas qu'il soit mal dessiné, je ne saurais pas me prononcer là-dessus, mais je trouve les personnages moches, peut-être par trop de réalisme, et leurs corps déformés me rebutent franchement. Bref, graphiquement, j'aime pas.
Au niveau des saynètes maintenant, il faut déjà savoir que je partais avec un mauvais a priori puisque je ne suis pas amateur de romans graphiques sur le quotidien, sur de simples tranches de vie, de discussions, etc... Les saynètes sont en outre très courtes, et si on n'y accroche pas vite, elles passent et s'oublient sans qu'on n'y ai trouvé aucun interêt. Ca a été mon cas pour la première de ces histoires par exemple.
Mais ensuite, j'ai fini par retrouver dans ces saynètes des moments que j'avais moi-même connus ou à peu de choses près. Des choses de l'amour, ou plutôt de la vie de couple car je ne ressens guère le sentiment amoureux dans une grande partie d'entre elles, désolé, des choses vécues, pas toujours agréables, mais souvent touchantes. Et c'est vrai que j'ai été touché à quelques moments. Et aussi assez touché par la fin de l'album qui termine sur une note de tristesse.
Mais je suis aussi resté froid à de nombreux autres moments, avec toujours ce dessin qui me rebutait et m'empêchait de me projeter plus facilement dans la peau des personnages.
En outre, il faut dire que l'album se lit bien vite. Malgré ses 176 pages, le fait de n'avoir que deux ou trois images par page, plus des dialogues très très ténus, voire parfois inexistants, cela fait une lecture rapide qui me laisse un peu en travers de la gorge le prix élevé.
Je n'ai pas encore lu le plus connu Gilgamesh de Duchazeau et De Bonneval mais voilà, j'aurais au moins lu cette ambition de série SF scénarisée par l'auteur de Chroniques Barbares et autres Vae Victis. Ambition de série seulement car après la parution du premier tome en 1996, les ventes ont dû être suffisamment mauvaises pour que la série s'arrête là... (pas de remarque sur le fait qu'une série abandonnée dès le tome 1 par Soleil, ce n'est pas rare...)
La série se déroule sur deux époques :
- la Guerre du Golfe durant laquelle Gilgamesh est récupéré par une escouade de militaires français et une journaliste de CNN qui découvre un homme vieux de plus de 5000 ans encore vivant et doté d'étranges pouvoirs surnaturels
- et l'époque Mésopotamienne où l'on retrouve le jeune Gilgamesh et son frère Ennkidou en quête de l'Eden, ville où règnent en maîtres un peuple qui semble bien être de puissants extra-terrestres dont les gigantesques vaisseaux spatiaux sillonnent le ciel de la Terre antique
C'est de la SF assez naïve, desservie par des dialogues basiques et des scènes où les bas instincts semblent plus actifs que la reflexion (mais pas de cul, ou du moins pas encore, comme Mitton nous y habitue dans la plupart de ses séries). Mais cela se lit bien, et le mystère de ces vaisseaux spatiaux et de la survie de Gilgamesh des millénaires plus tard est suffisamment prenant pour captiver le lecteur.
Le dessin est moyen, parfois pas mauvais, mais d'autres fois très perfectible. Et les couleurs, toujours dans des dégradés de orange ou de bleu, sont assez lassantes.
Bref, de la BD très moyenne mais qui se laisse lire... du moins jusqu'à la fin de ce tome 1 qui restera sans doute à jamais sans suite.
Une BD qui part sur une idée assez originale mais qu'au final je trouve pas mal sans plus.
A voir la couverture et le style du dessin, on pourrait s'attendre à de l'animalier assez gentil, avec un bon chien-chien comme héros et une intrigue légère. Au lieu de ça, on tombe dès les premières planches dans un récit noir à tendance un peu trash.
Le dessin n'est pas mauvais, avec là encore un certain contraste entre des décors réussis, mais dans un style assez Disney ou Pif Gadget, et des personnages plus anguleux, plus agressifs. La mise en page est plutôt travaillée, on est loin d'un simple gaufrier. Ca marche assez bien. Seules quelques cases et quelques moments d'action sont un peu confus et difficilement déchiffrables.
Le récit m'a surpris par son aspect trash du départ. Mais je dois dire que cela colle assez bien avec l'univers canin dans lequel la BD nous mène. Après tout, les chiens reniflent les merdes des autres, se reniflent le cul, pissent partout, bouffent des trucs parfois immondes, etc... On n'a pas droit à tout ça dans Du Rififi chez les clébards mais je dois dire que j'ai bien aimé cette approche à la fois antropomorphique et purement animale des personnages canins. C'est là tout l'interêt de cette BD à mes yeux, la façon dont elle nous emmène dans un "vrai" univers de chiens.
Par contre, l'éditeur parle de dialogues "à la San-Antonio", je suis loin de penser que l'auteur a ici le talent de Frédéric Dard : au contraire, je trouve les dialogues artificiellement remplis d'argot et de jurons et je trouve que ça n'apporte rien au récit, bien au contraire. Bref, je n'ai guère apprécié les dialogues de cette BD.
Quant à l'intrigue, je dois dire qu'elle m'a assez peu captivé. Le polar que représente cette BD est scindé à mes yeux en deux parties, avec une première fin partielle au deux-tiers de l'album puis un second dénouement après quelques péripéties supplémentaires. Mais d'une part, j'ai trouvé la première enquête assez naïve, dans le style où on a tout compris dès les premières planches, intrigue tellement bateau qu'hormis son aspect trash je la trouve presque enfantine. Et d'autre part, la seconde partie action est embourbée dans une réflexion en parrallèle sur le fait d'être un héros/tueur et de devoir accepter certaines responsabilités, faire confiance, etc... Une prise de tête que j'ai trouvée trop artificielle, trop bidon tout simplement pour accrocher.
Bref, une oeuvre que je trouve d'un côté entre deux eaux, avec un décor trash sur une intrigue naïve, et d'un autre côté assez inaboutie car plombée par des éléments plutôt mal amenés et trop artificiels dans le récit.
Oui, bon…Bartoll ramasse un beau succès de vente avec sa série Insiders alors les éditeurs lui courent après… A l’intérieur de l’album, on cite tous les projets qui doivent bientôt sortir… Faut espérer que dans le tas, y’en aura de plus engageant que ce "Mortelle Riviera", parce qu’on a affaire à un joli ballet de clichés. Le seul truc qu’on ne peut pas reprocher à cette bd, c’est l’efficacité du rythme de l’intrigue, ça ne traîne pas. Pas de dialogues interminables, de longueurs inutiles. Mais les clichés, halalala… la jeune et fringante avocate éprise de justice et proche du petit peuple et des vrais gens, le politicien véreux à la solde des méchants promoteurs immobiliers sans scrupules qui s’avèrent être aussi d’infâmes trafiquants de drogues… pfffff… Le tout servi par une approche des personnages assez froide et sans grande psychologie. On peut réduire chacun d’entre eux à deux trois traits de caractères forts et puis c’est tout…Pourtant, pardon, mais il y avait des choses à creuser à ce niveau-là, l’antagonisme entre l’héroïne et son père, le politicien véreux, aurait pu être exploité de manière intelligente et sensible… Rien de tout cela ici, circulez, il n'y a rien à voir… Ce qu’il faut, c’est du complot, du complot et du complot, fomenté par des méchants très méchants… qui vont flinguer la gentille très courageuse… On me dira : « T’en demande trop à un scénario de genre populaire ». Et là, je ne suis pas d’accord, une intrigue de genre même bien balisée, peut tout à fait nous offrir des personnages crédibles. Les exemples sont légions. On dira ce qu’on voudra d’un scénariste comme Desberg, par exemple, qui, même s’il est aussi souvent dans l’intrigue très codifiée, sait traiter ses personnages avec égard, leur donner une complexité, des contradictions qui en font des vrais personnages. Y’a dix fois plus de travail à ce niveau-là dans le moindre dialogue d’une série comme Black Op ou Rafales que dans tout cet album assez plat…
Pourtant, ce n’est pas une bouse infâme, cette bd, ça peut même bien se vendre car le genre est commercialement porteur. Mais faut pas être trop exigeant…
Bon, je sais, je suis plutôt difficile en BD d'humour. Je n'apprécie que celles qui me font énormément marrer. "Focu" se place dans une position moyenne dans mon spectre d'appréciation. Certains gags m'ont bien fait sourire, d'autres m'ont laissé complètement froid. J'en ai même utilisé moi-même certaines, de ces expressions... C'est assez inégal, et surtout répétitif quant aux situations "top-limites" auxquelles est confronté Focu. Du coup, ça reste assez médiocre...
Bof bof... Je ne suis pas vraiment client des productions de Baudoin, décidément...
Cet album possède en effet un aspect fouillis, "brouillon" qui perturbe assez la lecture... Ca ressemble plus à un carnet de notes (à l'intérêt limité) qu'à une vraie BD. Il n'y a pas vraiment de fil rouge, mis à part sa mère, en fin de vie dans une maison de retraite. les raccords sont faits assez artificiellement, alors qu'une véritable poésie se détache de certaines planches. Mais ça ne suffit pas pour accrocher le lecteur.
Beaucoup de battage médiatique pour finalement pas grand chose. Avec au scénario Xavier Dorison (Le Troisième Testament) et Fabien Nury (W.E.S.T, Je suis légion), on pouvait s'attendre à du grandiose. Il n'en est rien. Une simple histoire de guerre des polices dans un Paris au début 20ème, sur fond d'enquête sur la bande à Bonnot. Ce n'est pas passionnant, et guère prenant. Bref, je suis resté sur ma faim et cet album reste tout de même assez banal et sans surprise.
Le dessin de Delitte est égal à lui-même. Mis à part les costumes, j'ai toujours l'impression de voir les mêmes personnages d'une série à l'autre.
Déception donc.
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Seraphic Feather
Voilà un manga bien téméraire : proposer un univers d'anticipation et un conflit géopolitique entre la terre et la lune dans un univers de pure science-fiction c'était une gageure (du moins pour cet auteur). Malheureusement le scénariste n'était pas à la hauteur et nous noie dans cette oeuvre longtemps sans queue ni tête. Le dernier tome sorti (9) semble vouloir remettre un peu d'ordre et de cohérence dans l'histoire mais le mal est fait : lorsque l'on a parcouru 8 tomes sans rien comprendre car les auteurs ont oublié de donner les clefs nécessaires, il ne faut pas s'attendre à ce que tout devienne lumineux. Symboles de cet imbroglio : le changement de scénariste à partir du tome 3 et le prolongement de l’œuvre (il ne devait y avoir que 5 ou 6 tomes, chaque tome étant annoncé alors comme l'avant dernier - le tome 9 n'échappe pas à la règle). L'atmosphère dégagée par cet univers d'anticipation est bien sympa, les dessins sont bien détaillés et assez jolis. Hormis les prothèses mammaires comparables à des airbags de camions, il n'y a pas trop de fautes de goût stylistique et il est d'autant plus dommage que cette oeuvre soit aussi incohérente (pour les lecteurs du moins). Je ré-évaluerais peut-être ma notation quand sortira le tome 10 (s’il sort) et si celui est bien, comme annoncé, le dernier. En attendant, abstenez-vous d'acheter cette oeuvre !
Les Formidables Aventures sans Lapinot
Il me semblait bien avoir vu, il y a une dizaine d'années, des planches humoristiques de Trondheim dans la presse jeu/micro. Les retrouver en album, c'est un peu se replonger dans cette époque. Par rapport à pas mal d'auteurs qui font ce genre d'histoire, Trondheim a un esprit souvent plus fin, voyant au-delà des dernières techniques leurs applications mais aussi leurs limites. On retrouve cet esprit dans ces planches, et c'est plutôt sympathique. Sympathique, mais sans plus, car son dessin est quand même moins léché que dans "Lapinot" ou "Donjon", et le fan est vite déçu.
L'Agence
Note approximative : 2.5/5 Si je voulais être objectif avec cette nouvelle série, je dirais qu'elle n'est pas mal et ne présente pas de réel défaut de construction. Son sujet, un groupe d'enquêteurs dans le milieu du trafic d'oeuvres d'art, est assez original et traité avec sérieux et une bonne dose de documentation. Amateurs de Largo Winch, I.R.$. et autres thrillers financiers seront ravis de cette nouvelle lecture pleine d'action et de suspense. Maintenant, en ce qui me concerne, je suis plus que lassé par ces ersatz de Largo Winch et de séries télévisées américaines. L'équipe de héros de cette série est composée d'un beau jeune premier, d'une mannequin pleine de charme et d'intelligence, d'un petit génie de l'informatique et d'un vieux mentor qui gère tout le monde à distance. Comme c'est original... Nous nageons en plein monde de fortune, gloire et beauté. Notre équipe de héros possède son jet privé, ses nombreuses voitures de luxe, son QG est un palais vénitien, son équipement informatique est à la pointe de la technologie, etc. La petite équipe policière typique, quoi. Tout le monde est beau, riche, maître en arts martiaux, en explosifs, en infiltration et en armes à feux. Et personne n'a d'acnée juvénile, heureusement. Et tout ce petit monde navigue sans sourciller entre Paris, Londres, Venise et Hong-Kong, avec des allers-retours entre ces villes comme s'il suffisait de prendre le taxi pour aller de l'une à l'autre. Et bien sûr, nous fréquentons les conseils d'administrations de grandes holdings et les salles d'enchères où tout se joue en millions de dollars. La routine habituelle, quoi... Bref, je trouve ça lourdingue ces séries où tout brille et où seule l'action et le fait d'épater le lecteur comptent. Le scénario, pour sa part, est assez typique du genre. Conflits entre puissants, secrets enfouis depuis la Seconde Guerre Mondiale, tueurs anciennement formés par le K.G.B, menace d'O.P.A, etc... La narration est rendue assez confuse par des sauts trop fréquents d'un pays à un autre, de personnages à d'autres. Il faut bien une quinzaine de pages pour bien cerner qui est qui, et encore ce n'est pas gagné. Le dessin, enfin, est très classique, lisse et sans âme sans avoir pour autant de véritable défaut technique. A classer dans la liste des thrillers financiers ou d'espionnage en BD sans rien renouveler au thème.
Mon bel amour
Cette BD nous offre des petites tranches de la vie amoureuse, des saynètes variées et réalistes mettant en scène le couple ou l'un de ses membres en pleine discussion ou dans de simples moments de la vie. Les planches de l'album ne sont pas découpées en cases mais présentent directement des dessins au trait gris sur fond beige. Le style est réaliste, avec un petit effet de déformation qui rend les bras et les mains petits en comparaison des têtes, un peu comme si on observait les gens à travers une lentille fish-eye pointée sur les têtes et parfois plus précisément sur les yeux, que les personnages ont clairs et parfois presque effrayants de vide. Je dois avouer que je n'aime pas ce style de dessin. Non pas qu'il soit mal dessiné, je ne saurais pas me prononcer là-dessus, mais je trouve les personnages moches, peut-être par trop de réalisme, et leurs corps déformés me rebutent franchement. Bref, graphiquement, j'aime pas. Au niveau des saynètes maintenant, il faut déjà savoir que je partais avec un mauvais a priori puisque je ne suis pas amateur de romans graphiques sur le quotidien, sur de simples tranches de vie, de discussions, etc... Les saynètes sont en outre très courtes, et si on n'y accroche pas vite, elles passent et s'oublient sans qu'on n'y ai trouvé aucun interêt. Ca a été mon cas pour la première de ces histoires par exemple. Mais ensuite, j'ai fini par retrouver dans ces saynètes des moments que j'avais moi-même connus ou à peu de choses près. Des choses de l'amour, ou plutôt de la vie de couple car je ne ressens guère le sentiment amoureux dans une grande partie d'entre elles, désolé, des choses vécues, pas toujours agréables, mais souvent touchantes. Et c'est vrai que j'ai été touché à quelques moments. Et aussi assez touché par la fin de l'album qui termine sur une note de tristesse. Mais je suis aussi resté froid à de nombreux autres moments, avec toujours ce dessin qui me rebutait et m'empêchait de me projeter plus facilement dans la peau des personnages. En outre, il faut dire que l'album se lit bien vite. Malgré ses 176 pages, le fait de n'avoir que deux ou trois images par page, plus des dialogues très très ténus, voire parfois inexistants, cela fait une lecture rapide qui me laisse un peu en travers de la gorge le prix élevé.
Gilgamesh (Soleil)
Je n'ai pas encore lu le plus connu Gilgamesh de Duchazeau et De Bonneval mais voilà, j'aurais au moins lu cette ambition de série SF scénarisée par l'auteur de Chroniques Barbares et autres Vae Victis. Ambition de série seulement car après la parution du premier tome en 1996, les ventes ont dû être suffisamment mauvaises pour que la série s'arrête là... (pas de remarque sur le fait qu'une série abandonnée dès le tome 1 par Soleil, ce n'est pas rare...) La série se déroule sur deux époques : - la Guerre du Golfe durant laquelle Gilgamesh est récupéré par une escouade de militaires français et une journaliste de CNN qui découvre un homme vieux de plus de 5000 ans encore vivant et doté d'étranges pouvoirs surnaturels - et l'époque Mésopotamienne où l'on retrouve le jeune Gilgamesh et son frère Ennkidou en quête de l'Eden, ville où règnent en maîtres un peuple qui semble bien être de puissants extra-terrestres dont les gigantesques vaisseaux spatiaux sillonnent le ciel de la Terre antique C'est de la SF assez naïve, desservie par des dialogues basiques et des scènes où les bas instincts semblent plus actifs que la reflexion (mais pas de cul, ou du moins pas encore, comme Mitton nous y habitue dans la plupart de ses séries). Mais cela se lit bien, et le mystère de ces vaisseaux spatiaux et de la survie de Gilgamesh des millénaires plus tard est suffisamment prenant pour captiver le lecteur. Le dessin est moyen, parfois pas mauvais, mais d'autres fois très perfectible. Et les couleurs, toujours dans des dégradés de orange ou de bleu, sont assez lassantes. Bref, de la BD très moyenne mais qui se laisse lire... du moins jusqu'à la fin de ce tome 1 qui restera sans doute à jamais sans suite.
Du Rififi chez les clébards
Une BD qui part sur une idée assez originale mais qu'au final je trouve pas mal sans plus. A voir la couverture et le style du dessin, on pourrait s'attendre à de l'animalier assez gentil, avec un bon chien-chien comme héros et une intrigue légère. Au lieu de ça, on tombe dès les premières planches dans un récit noir à tendance un peu trash. Le dessin n'est pas mauvais, avec là encore un certain contraste entre des décors réussis, mais dans un style assez Disney ou Pif Gadget, et des personnages plus anguleux, plus agressifs. La mise en page est plutôt travaillée, on est loin d'un simple gaufrier. Ca marche assez bien. Seules quelques cases et quelques moments d'action sont un peu confus et difficilement déchiffrables. Le récit m'a surpris par son aspect trash du départ. Mais je dois dire que cela colle assez bien avec l'univers canin dans lequel la BD nous mène. Après tout, les chiens reniflent les merdes des autres, se reniflent le cul, pissent partout, bouffent des trucs parfois immondes, etc... On n'a pas droit à tout ça dans Du Rififi chez les clébards mais je dois dire que j'ai bien aimé cette approche à la fois antropomorphique et purement animale des personnages canins. C'est là tout l'interêt de cette BD à mes yeux, la façon dont elle nous emmène dans un "vrai" univers de chiens. Par contre, l'éditeur parle de dialogues "à la San-Antonio", je suis loin de penser que l'auteur a ici le talent de Frédéric Dard : au contraire, je trouve les dialogues artificiellement remplis d'argot et de jurons et je trouve que ça n'apporte rien au récit, bien au contraire. Bref, je n'ai guère apprécié les dialogues de cette BD. Quant à l'intrigue, je dois dire qu'elle m'a assez peu captivé. Le polar que représente cette BD est scindé à mes yeux en deux parties, avec une première fin partielle au deux-tiers de l'album puis un second dénouement après quelques péripéties supplémentaires. Mais d'une part, j'ai trouvé la première enquête assez naïve, dans le style où on a tout compris dès les premières planches, intrigue tellement bateau qu'hormis son aspect trash je la trouve presque enfantine. Et d'autre part, la seconde partie action est embourbée dans une réflexion en parrallèle sur le fait d'être un héros/tueur et de devoir accepter certaines responsabilités, faire confiance, etc... Une prise de tête que j'ai trouvée trop artificielle, trop bidon tout simplement pour accrocher. Bref, une oeuvre que je trouve d'un côté entre deux eaux, avec un décor trash sur une intrigue naïve, et d'un autre côté assez inaboutie car plombée par des éléments plutôt mal amenés et trop artificiels dans le récit.
Mortelle Riviera
Oui, bon…Bartoll ramasse un beau succès de vente avec sa série Insiders alors les éditeurs lui courent après… A l’intérieur de l’album, on cite tous les projets qui doivent bientôt sortir… Faut espérer que dans le tas, y’en aura de plus engageant que ce "Mortelle Riviera", parce qu’on a affaire à un joli ballet de clichés. Le seul truc qu’on ne peut pas reprocher à cette bd, c’est l’efficacité du rythme de l’intrigue, ça ne traîne pas. Pas de dialogues interminables, de longueurs inutiles. Mais les clichés, halalala… la jeune et fringante avocate éprise de justice et proche du petit peuple et des vrais gens, le politicien véreux à la solde des méchants promoteurs immobiliers sans scrupules qui s’avèrent être aussi d’infâmes trafiquants de drogues… pfffff… Le tout servi par une approche des personnages assez froide et sans grande psychologie. On peut réduire chacun d’entre eux à deux trois traits de caractères forts et puis c’est tout…Pourtant, pardon, mais il y avait des choses à creuser à ce niveau-là, l’antagonisme entre l’héroïne et son père, le politicien véreux, aurait pu être exploité de manière intelligente et sensible… Rien de tout cela ici, circulez, il n'y a rien à voir… Ce qu’il faut, c’est du complot, du complot et du complot, fomenté par des méchants très méchants… qui vont flinguer la gentille très courageuse… On me dira : « T’en demande trop à un scénario de genre populaire ». Et là, je ne suis pas d’accord, une intrigue de genre même bien balisée, peut tout à fait nous offrir des personnages crédibles. Les exemples sont légions. On dira ce qu’on voudra d’un scénariste comme Desberg, par exemple, qui, même s’il est aussi souvent dans l’intrigue très codifiée, sait traiter ses personnages avec égard, leur donner une complexité, des contradictions qui en font des vrais personnages. Y’a dix fois plus de travail à ce niveau-là dans le moindre dialogue d’une série comme Black Op ou Rafales que dans tout cet album assez plat… Pourtant, ce n’est pas une bouse infâme, cette bd, ça peut même bien se vendre car le genre est commercialement porteur. Mais faut pas être trop exigeant…
Focu
Bon, je sais, je suis plutôt difficile en BD d'humour. Je n'apprécie que celles qui me font énormément marrer. "Focu" se place dans une position moyenne dans mon spectre d'appréciation. Certains gags m'ont bien fait sourire, d'autres m'ont laissé complètement froid. J'en ai même utilisé moi-même certaines, de ces expressions... C'est assez inégal, et surtout répétitif quant aux situations "top-limites" auxquelles est confronté Focu. Du coup, ça reste assez médiocre...
Eloge de la poussière
Bof bof... Je ne suis pas vraiment client des productions de Baudoin, décidément... Cet album possède en effet un aspect fouillis, "brouillon" qui perturbe assez la lecture... Ca ressemble plus à un carnet de notes (à l'intérêt limité) qu'à une vraie BD. Il n'y a pas vraiment de fil rouge, mis à part sa mère, en fin de vie dans une maison de retraite. les raccords sont faits assez artificiellement, alors qu'une véritable poésie se détache de certaines planches. Mais ça ne suffit pas pour accrocher le lecteur.
Une Aventure des Brigades du Tigre
Beaucoup de battage médiatique pour finalement pas grand chose. Avec au scénario Xavier Dorison (Le Troisième Testament) et Fabien Nury (W.E.S.T, Je suis légion), on pouvait s'attendre à du grandiose. Il n'en est rien. Une simple histoire de guerre des polices dans un Paris au début 20ème, sur fond d'enquête sur la bande à Bonnot. Ce n'est pas passionnant, et guère prenant. Bref, je suis resté sur ma faim et cet album reste tout de même assez banal et sans surprise. Le dessin de Delitte est égal à lui-même. Mis à part les costumes, j'ai toujours l'impression de voir les mêmes personnages d'une série à l'autre. Déception donc.