A propos d'autres œuvres de G. Sorel j'ai pu dans mes avis exprimer tout le plaisir à chaque fois que je lis une histoire dessinée par cet auteur. Quel talent, quel coup de pinceau, c'est véritablement du grand art.
Pour ce qui est de la nouvelle de Maupassant je suis un peu plus réservé, comme toute une génération j'ai étudié celle-ci dans mes années de lycée et c'est là que le bât blesse. En effet, elle nous fut présentée comme une nouvelle fantastique, à l'époque je découvrais Lovecraft, R. Howard et tant d'autres donc fantastique cela ne l'était pas trop, quoi, lire les affres d'un auteur dont on ne savait pas s'il écrivait sous l'emprise de l'alcool ou autres drogues, bref cela manquait de créatures hideuses et innommables dont le nom ne doit pas être prononcé. (Vous voyez ce que je veux dire).
Pour autant il se dégage de cette BD une atmosphère réellement angoissante où l'on sent le héros être précipité lentement mais sûrement dans la folie, bien sûr et j'insiste cela est grandement le fait d'un dessin magistral qui retranscrit les ambiances à merveille. Arrivée du voilier brésilien sur la Seine, les vues du Mont Saint Michel ou la sublime page 53, vision Lovecraftienne du Horla.
A coup sûr une belle BD à lire.
Bonjour tout le monde. J'ai un coup de cœur pour cette bd, et j'espère, mais franchement, un tome 2,3,4.... Cette histoire change tout de l'imaginaire ou du classique, elle est bien dessinée (bravo pour le travail), bien rédigée, écrite (bravo pour l'imagination). J'ai pas de mots pour ça parce que je l'adore. Ceux qui aiment les livre romantiques, mystérieux, ado, imaginatifs, etc. c'est ce livre qu'il vous faut. Alors croyez moi, ce livre est magnifiquement bien fait.
Faites un tome 2 et vite !
PS. N'oubliez pas de me prévenir si le tome 2 sort, je compte sur vous !
Allez, bisous tout le monde ????
Excellente surprise ! Je ne connaissais pas du tout Jean Harambat (j'avais renoncé à lire Opération Copperhead à cause du dessin, peu engageant : oui, j'avoue, il m'en faut parfois peu), mais mes parents, connaissant mon amour inconditionnel de Chesterton, des auteurs du Detection Club (le vrai) et du roman policier en général, m'ont offert cette BD récemment sortie, et ils ont vu juste.
Le seul véritable reproche que j'ai à faire est au niveau du dessin : un peu plus de rigueur ne nuirait pas. Sans être insupportable, je trouve que le trait est trop grossier pour être vraiment efficace, et il aurait mérité un aspect caricatural plus maîtrisé ou bien un réalisme plus poussé. Ici, c'est brouillon sans dégager un vrai style, je trouve (mais ça n'engage que moi).
Pour le reste, c'est merveilleux ! Les personnages sont très fidèles à leur modèle initial (pour ce que j'en connais), et c'est un vrai plaisir de voir Chesterton, Agatha Christie ou John Dickson Carr, cette fois non plus en tant que créateur, mais en tant que personnages. Les échanges entre Chesterton et son amie Agatha sont délicieux, tant on y retrouve les caractères de l'un et de l'autre, et les dialogues sont écrits avec une intelligence bien rare.
Du côté scénario, on est dans le rocambolesque pur, mais c'est voulu et assumé. En fait, on est très proche d'une parodie type Un Cadavre au dessert (formidable comédie policière dotée d'un hallucinant casting) : ce qui compte, ce sont les péripéties en elles-mêmes, et non le scénario dans sa globalité. La résolution de l'affaire est donc dans l'outrance la plus complète, mais en réalité, c'est bien dans le ton de l'ensemble et finalement, très rigolo. Harambat s'y entend à merveille pour reprendre les codes du genre et les distordre dans tous les sens.
A mon sens, étant donné qu'il ouvre sa BD par les 10 commandements de la bonne intrigue policière, tels qu'édictés par l'authentique Detection Club, il aurait pu essayer de s'y plier au lieu de les trahir (volontairement) un à un, mais c'est un choix qu'il fait et que je respecte. Je trouve que cela aurait rendu l'exercice plus intéressant, mais aussi mille fois plus contraignant. Pas forcément facile pour quelqu'un qui n'a pas nécessairement la vocation d'auteur policier.
Bref, si c'est à réserver aux amateurs de whodunit et aux connaisseurs de littérature policière anglaise, ces derniers se délecteront face à cette fantaisie littéraire très bien écrite. A mon avis, Harambat gagnerait seulement à s'allier avec un bon dessinateur, et ce serait parfait !
Fan de films et séries policiers, je pense ne pas prendre trop de risques en disant que SODA est le meilleur polar en bande dessinée depuis 30 ans.
Plus on avance dans les albums, plus les personnages s’étoffent et le contexte général devient de plus en plus passionnant.
Du bon, du très très bon!!!
Mon album préféré? Allez, un petit coup de cœur pour "Prières et balistique"... Peut être parce que c'est la seule fois de ma vie où j'ai vu ces deux mots dans la même phrase :)...
Pour ma part, que l'on se retrouve dans la jungle avec une bande d'animaux déjantés qui sont plus burlesques les uns que les autres, j'ai trouvé cela excellent.
Les albums ne sont pas tous égaux, mais je ne me lasse pas de cette série.
Seconde série de Gianfranco Manfredi que je lis ce mois-ci et encore une fois c'est vraiment excellent. Cela me donne une autre raison de regretter que la BD populaire italienne ne soit pas aussi connue en francophonie parce que j'aimerais tellement que plus de titres soient traduits !
L'action se situe en Chine dans les dernières années du 19ème siècle lorsque le pays est colonisé par différentes nations occidentales et que les Chinois eux-même sont divisés entre réformateurs et conservateurs. Je ne connais pas trop cette période donc je ne sais pas à quel point le scénariste est fidèle à la réalité historique, mais tout dans la série me semble crédible. Au début, je pensais que l'intrigue serait simple: un jeune blanc idéaliste se déguise en justicier pour sauver les pauvres chinois contre l'oppresseur blanc, sauf que ça se révèle vite complexe (par exemple, le Chinois qu'il sauve au début du premier chapitre se révèle très vite n'être pas très sympathique) et que durant plusieurs chapitres, il ne se déguise même pas.
Les amateurs de récits feuilletonistes à la Charlier vont adorer cette série car chaque chapitre fait plus de 90 pages et durant ces chapitres il s'en passe des choses. C'est souvent un peu complexe parce que non seulement il y a beaucoup de personnages, mais plusieurs d'entre-eux sont des espions, des révolutionnaires (les fameux boxer chinois) ou encore des hommes d'affaires peu scrupuleux qui ont tous leurs propres buts et qui manipulent souvent le héros. Bref, il faut rester un peu concentré pour bien suivre. J'ai bien aimé parce qu'on ne sait jamais vraiment si tel personnage est du côté du héros ou non et cela donne des bonnes surprises. Le scénario est prenant et les différents dessinateurs ont un style qui me plait. Le seul défaut est que la naïveté du héros peut être un peu énervante par moment, mais je pense que l'un des points du scénario est comment ce jeune homme va devenir moins naïf au fil du temps et rentrer dans le monde complexe des adultes.
Dommage que le tome 3 semble indisponible au Québec parce que j'aimerais tellement lire la fin....
J'ai beaucoup apprécié cette histoire. Les dessins aussi, mais malheureusement je reste sur ma faim concernant la fin de l'album. Il me manque quelque chose, la fin est trop ouverte pour un one-shot.
« Les Indes fourbes » ne pouvaient pas mieux tomber pour que je poste mon 900ème avis sur ce site de bédéphiles.
En effet, après avoir lu ce gros pavé, ma réaction fut : « Purée, quel job ! ». Je me demandais ce que faisait Juanjo Guarnido depuis quelques années… La réponse est dans la réalisation des « Indes fourbes », une bande dessinée de 160 pages ( !), en collaboration avec Alain Ayrolles en tant que scénariste.
« Les Indes fourbes » est une adaptation d’un récit d’aventures espagnol assez méconnu en France : « La vie de l'aventurier Don Pablos de Ségovie ». Ça se passe au XVIIème siècle à mi-cheval entre la péninsule ibérique et l’Amérique du Sud. Je ne voudrais pas en dire trop sur ce récit pour que vous gardiez l’effet de surprise en découvrant les (très) nombreuses péripéties de Pablo, le personnage principal de cette bande dessinée.
Ce fut une histoire très intéressante à lire du fait du contexte de l’époque et aussi, parce qu’à travers les situations rocambolesques de Pablo, le lecteur ne pourra que mesurer à quel degré la folie des hommes peut atteindre !
J’ai été donc très emballé par cette bande dessinée, elle aurait pu être parmi mes panthéons du 9ème art s’il n’y avait eu cet épilogue qui –à mon avis- discrédite complètement l’histoire et qui ne m’est pas apparu utile. Il est clair que ma relecture de ce récit s’arrêtera avant ce dernier chapitre afin que je puisse en apprécier pleinement toutes ces qualités.
Je ne vous ai pas encore parlé du coup de patte de Juanjo Guarnido, il est tout simplement exceptionnel ! L’apothéose de son travail est –à mon avis- atteint dans ce fameux passage muet et les vues panoramiques d’une extraordinaire beauté !
« Les Indes fourbes » est une bande dessinée assez chère à acquérir mais ce coût m’est apparu amplement justifié par le grand plaisir de lecture qu’elle m’a procuré. Cela fait longtemps que je n’avais pas feuilleté un tel ouvrage scénaristiquement et graphiquement exceptionnel. Dommage que l’épilogue (qui n’apporte pas grand chose à la compréhension de l’histoire) des « Indes fourbes » m’a un peu gâché ce feuilletage mais au moins, je saurai désormais m’arrêter avant ce chapitre.
Mon coup de cœur de l’année 2019 !
« Les 5 Terres » apparaît comme la nouvelle série susceptible de s’imposer comme une voire LA future locomotive des ventes chez Delcourt. Un projet titanesque qui devrait se dérouler (logiquement) sur 5 cycles, avec un cycle par « Terre » et 6 tomes par cycle. Ce premier tome est plutôt de bon augure, et Delcourt, qui n’a pas fait les choses à l’aveuglette, semble s’être donné les moyens de ses ambitions: budget conséquent, équipe fournie chapeautée par un directeur artistique (également dessinateur), Didier Poli. Avec aux commandes du scénario David Chauvel – qui signe sous le collectif Lewelyn, composé également d’Andoryss et Patrick Wong -, et Jérôme Lereculey au dessin, assisté d’une encreuse et d’un coloriste, l’éditeur a joué la carte des valeurs sûres et des talents. De la même façon, l’histoire pourrait avoir un air de déjà vu, puisqu’on pense à une sorte de mix entre Blacksad pour le coté anthropomorphe et Murena pour l’intrigue, voire « Game of Thrones » si l’on s’écarte un peu de la BD. Au-delà du gros coup éditorial qui prêterait aisément le flanc à la critique, force est de reconnaître que la lecture de ce tome est plutôt convaincante.
Le dessin y est pour beaucoup, tout à fait en phase avec ce que l’on attend d’une telle série. Un brin académique certes, mais le vieux compère de David Chauvel possède un trait sûr et détaillé, tout en finesse. Il conçoit des plans audacieux bien choisis et très variés, dont beaucoup à vue d’oiseau, ainsi qu’un bon cadrage cinématographique qui n’oublie pas de mettre en valeur les jeux de regards des personnages très expressifs. Le travail de Dimitris Martinos sur la couleur est fabuleux, notamment sur les costumes. Quant au scénario, s’il ne brille pas par son originalité (du moins jusqu’à présent), la narration est relativement fluide, même s’il faut un peu de temps pour se familiariser avec les nombreux protagonistes en butte aux querelles de pouvoirs (le syndrome « Game of Thrones » sans doute), mais ils possèdent tous une personnalité bien campée pour faciliter suffisamment la tâche au lecteur. Bref, voilà une superproduction, puisque c’est bien de cela dont il s’agit, qui se révèle des plus prometteuses.
Je ne me suis jamais caché d'être de pensée politique de gauche, très à gauche même. Et à ce niveau, j'entends parfois dire que l'objectivité historique manque aux personnes de gauche, surtout autour de l'épineuse question des guerres de la seconde moitié du XXème siècle. C'est pour cela que j'aime lire les témoignages sur ces fameux conflits où s'opposaient des visions politiques du monde. Et voir ce qu'il en était réellement.
Si je digresse en premier lieu sur la politique, c'est parce que je pense que la BD est éminemment politique. Elle développe une histoire biographique d'un simple soldat français de l'époque qui changea de camp pour rallier ceux qui avaient les mêmes idéaux que lui. Devenant, par le fait même, un traitre à la patrie (pour les Français, évidemment). Et le récit prend un sens bien différent lorsqu'on réalise que cette vision du monde que le personnage veut défendre n'est pas simplement liée à sa sensibilité communiste. Entre les résidus de la Seconde guerre mondiale, la vision de la politique française des colonies, la réalité des conditions de vie dans ces pays loin de la métropole et les considérations racistes qui continuent de germer dans l'esprit des militaires français, on se retrouve bien vite devant un récit qui explique ce revirement non pas pour des raisons d'idéologie, mais par une véritable réflexion détachée du clivage droite/gauche. Et c'est ce que j'ai réellement apprécié dans ce récit : bien que très politisé, le récit se concentre avant tout sur ce qui a créé cette politique chez les personnages.
D'autre part, le récit prend le temps de développer ces fameux Vietnamiens que l'on combattit en tant que Français, puis que les Américains allèrent envahir encore une fois dans une guerre absurde et meurtrière. Et sur ce point, le récit permet de mieux comprendre comment ce pays put mener une telle guerre, aussi longue et coûteuse pour lui. Ce qui m'a personnellement frappé, c'est la misère dans laquelle ces populations étaient maintenues, et tout ce dont la France les privait délibérément avec de grands noms. La réalité du terrain me fait bien mieux comprendre comment tout un peuple peut aborder des idéaux qui nous semblent si peu intéressants. Encore une fois, c'est l'importance de se mettre à la place de l'autre et comprendre sa situation.
Le dessin m'a beaucoup moins plu, très proche d'une certaine réalité photographique mais avec un aspect trop froid et trop vide par moment. Je reconnais que c'est plus clair et lisible, laissant vraiment la place aux dialogues et au récit, mais je pense qu'il y aurait eu moyen de faire un peu mieux pour la lisibilité.
Je m'épanche beaucoup sur cette BD, mais j'ai vraiment apprécié la démarche à l’œuvre derrière et la réflexion qui en ressort. Aujourd'hui encore, de nombreux conflits existent de par le monde autour de peuplades qui cherchent à vivre indépendamment, et peut-être juste vivre (les Kurdes sont un bon exemple). C'est le genre de BD qui nous rappelle que le monde ne doit pas être vu uniquement de chez nous, mais qu'il faut s'ouvrir sur la vie des autres. Et je crois bien que c'est un message très fort aujourd'hui.
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Le Horla (Sorel)
A propos d'autres œuvres de G. Sorel j'ai pu dans mes avis exprimer tout le plaisir à chaque fois que je lis une histoire dessinée par cet auteur. Quel talent, quel coup de pinceau, c'est véritablement du grand art. Pour ce qui est de la nouvelle de Maupassant je suis un peu plus réservé, comme toute une génération j'ai étudié celle-ci dans mes années de lycée et c'est là que le bât blesse. En effet, elle nous fut présentée comme une nouvelle fantastique, à l'époque je découvrais Lovecraft, R. Howard et tant d'autres donc fantastique cela ne l'était pas trop, quoi, lire les affres d'un auteur dont on ne savait pas s'il écrivait sous l'emprise de l'alcool ou autres drogues, bref cela manquait de créatures hideuses et innommables dont le nom ne doit pas être prononcé. (Vous voyez ce que je veux dire). Pour autant il se dégage de cette BD une atmosphère réellement angoissante où l'on sent le héros être précipité lentement mais sûrement dans la folie, bien sûr et j'insiste cela est grandement le fait d'un dessin magistral qui retranscrit les ambiances à merveille. Arrivée du voilier brésilien sur la Seine, les vues du Mont Saint Michel ou la sublime page 53, vision Lovecraftienne du Horla. A coup sûr une belle BD à lire.
Comme ton ombre
Bonjour tout le monde. J'ai un coup de cœur pour cette bd, et j'espère, mais franchement, un tome 2,3,4.... Cette histoire change tout de l'imaginaire ou du classique, elle est bien dessinée (bravo pour le travail), bien rédigée, écrite (bravo pour l'imagination). J'ai pas de mots pour ça parce que je l'adore. Ceux qui aiment les livre romantiques, mystérieux, ado, imaginatifs, etc. c'est ce livre qu'il vous faut. Alors croyez moi, ce livre est magnifiquement bien fait. Faites un tome 2 et vite ! PS. N'oubliez pas de me prévenir si le tome 2 sort, je compte sur vous ! Allez, bisous tout le monde ????
Le Detection Club
Excellente surprise ! Je ne connaissais pas du tout Jean Harambat (j'avais renoncé à lire Opération Copperhead à cause du dessin, peu engageant : oui, j'avoue, il m'en faut parfois peu), mais mes parents, connaissant mon amour inconditionnel de Chesterton, des auteurs du Detection Club (le vrai) et du roman policier en général, m'ont offert cette BD récemment sortie, et ils ont vu juste. Le seul véritable reproche que j'ai à faire est au niveau du dessin : un peu plus de rigueur ne nuirait pas. Sans être insupportable, je trouve que le trait est trop grossier pour être vraiment efficace, et il aurait mérité un aspect caricatural plus maîtrisé ou bien un réalisme plus poussé. Ici, c'est brouillon sans dégager un vrai style, je trouve (mais ça n'engage que moi). Pour le reste, c'est merveilleux ! Les personnages sont très fidèles à leur modèle initial (pour ce que j'en connais), et c'est un vrai plaisir de voir Chesterton, Agatha Christie ou John Dickson Carr, cette fois non plus en tant que créateur, mais en tant que personnages. Les échanges entre Chesterton et son amie Agatha sont délicieux, tant on y retrouve les caractères de l'un et de l'autre, et les dialogues sont écrits avec une intelligence bien rare. Du côté scénario, on est dans le rocambolesque pur, mais c'est voulu et assumé. En fait, on est très proche d'une parodie type Un Cadavre au dessert (formidable comédie policière dotée d'un hallucinant casting) : ce qui compte, ce sont les péripéties en elles-mêmes, et non le scénario dans sa globalité. La résolution de l'affaire est donc dans l'outrance la plus complète, mais en réalité, c'est bien dans le ton de l'ensemble et finalement, très rigolo. Harambat s'y entend à merveille pour reprendre les codes du genre et les distordre dans tous les sens. A mon sens, étant donné qu'il ouvre sa BD par les 10 commandements de la bonne intrigue policière, tels qu'édictés par l'authentique Detection Club, il aurait pu essayer de s'y plier au lieu de les trahir (volontairement) un à un, mais c'est un choix qu'il fait et que je respecte. Je trouve que cela aurait rendu l'exercice plus intéressant, mais aussi mille fois plus contraignant. Pas forcément facile pour quelqu'un qui n'a pas nécessairement la vocation d'auteur policier. Bref, si c'est à réserver aux amateurs de whodunit et aux connaisseurs de littérature policière anglaise, ces derniers se délecteront face à cette fantaisie littéraire très bien écrite. A mon avis, Harambat gagnerait seulement à s'allier avec un bon dessinateur, et ce serait parfait !
Soda
Fan de films et séries policiers, je pense ne pas prendre trop de risques en disant que SODA est le meilleur polar en bande dessinée depuis 30 ans. Plus on avance dans les albums, plus les personnages s’étoffent et le contexte général devient de plus en plus passionnant. Du bon, du très très bon!!! Mon album préféré? Allez, un petit coup de cœur pour "Prières et balistique"... Peut être parce que c'est la seule fois de ma vie où j'ai vu ces deux mots dans la même phrase :)...
La Jungle en folie
Pour ma part, que l'on se retrouve dans la jungle avec une bande d'animaux déjantés qui sont plus burlesques les uns que les autres, j'ai trouvé cela excellent. Les albums ne sont pas tous égaux, mais je ne me lasse pas de cette série.
Shanghai Devil
Seconde série de Gianfranco Manfredi que je lis ce mois-ci et encore une fois c'est vraiment excellent. Cela me donne une autre raison de regretter que la BD populaire italienne ne soit pas aussi connue en francophonie parce que j'aimerais tellement que plus de titres soient traduits ! L'action se situe en Chine dans les dernières années du 19ème siècle lorsque le pays est colonisé par différentes nations occidentales et que les Chinois eux-même sont divisés entre réformateurs et conservateurs. Je ne connais pas trop cette période donc je ne sais pas à quel point le scénariste est fidèle à la réalité historique, mais tout dans la série me semble crédible. Au début, je pensais que l'intrigue serait simple: un jeune blanc idéaliste se déguise en justicier pour sauver les pauvres chinois contre l'oppresseur blanc, sauf que ça se révèle vite complexe (par exemple, le Chinois qu'il sauve au début du premier chapitre se révèle très vite n'être pas très sympathique) et que durant plusieurs chapitres, il ne se déguise même pas. Les amateurs de récits feuilletonistes à la Charlier vont adorer cette série car chaque chapitre fait plus de 90 pages et durant ces chapitres il s'en passe des choses. C'est souvent un peu complexe parce que non seulement il y a beaucoup de personnages, mais plusieurs d'entre-eux sont des espions, des révolutionnaires (les fameux boxer chinois) ou encore des hommes d'affaires peu scrupuleux qui ont tous leurs propres buts et qui manipulent souvent le héros. Bref, il faut rester un peu concentré pour bien suivre. J'ai bien aimé parce qu'on ne sait jamais vraiment si tel personnage est du côté du héros ou non et cela donne des bonnes surprises. Le scénario est prenant et les différents dessinateurs ont un style qui me plait. Le seul défaut est que la naïveté du héros peut être un peu énervante par moment, mais je pense que l'un des points du scénario est comment ce jeune homme va devenir moins naïf au fil du temps et rentrer dans le monde complexe des adultes. Dommage que le tome 3 semble indisponible au Québec parce que j'aimerais tellement lire la fin....
Jusqu'au dernier
J'ai beaucoup apprécié cette histoire. Les dessins aussi, mais malheureusement je reste sur ma faim concernant la fin de l'album. Il me manque quelque chose, la fin est trop ouverte pour un one-shot.
Les Indes fourbes
« Les Indes fourbes » ne pouvaient pas mieux tomber pour que je poste mon 900ème avis sur ce site de bédéphiles. En effet, après avoir lu ce gros pavé, ma réaction fut : « Purée, quel job ! ». Je me demandais ce que faisait Juanjo Guarnido depuis quelques années… La réponse est dans la réalisation des « Indes fourbes », une bande dessinée de 160 pages ( !), en collaboration avec Alain Ayrolles en tant que scénariste. « Les Indes fourbes » est une adaptation d’un récit d’aventures espagnol assez méconnu en France : « La vie de l'aventurier Don Pablos de Ségovie ». Ça se passe au XVIIème siècle à mi-cheval entre la péninsule ibérique et l’Amérique du Sud. Je ne voudrais pas en dire trop sur ce récit pour que vous gardiez l’effet de surprise en découvrant les (très) nombreuses péripéties de Pablo, le personnage principal de cette bande dessinée. Ce fut une histoire très intéressante à lire du fait du contexte de l’époque et aussi, parce qu’à travers les situations rocambolesques de Pablo, le lecteur ne pourra que mesurer à quel degré la folie des hommes peut atteindre ! J’ai été donc très emballé par cette bande dessinée, elle aurait pu être parmi mes panthéons du 9ème art s’il n’y avait eu cet épilogue qui –à mon avis- discrédite complètement l’histoire et qui ne m’est pas apparu utile. Il est clair que ma relecture de ce récit s’arrêtera avant ce dernier chapitre afin que je puisse en apprécier pleinement toutes ces qualités. Je ne vous ai pas encore parlé du coup de patte de Juanjo Guarnido, il est tout simplement exceptionnel ! L’apothéose de son travail est –à mon avis- atteint dans ce fameux passage muet et les vues panoramiques d’une extraordinaire beauté ! « Les Indes fourbes » est une bande dessinée assez chère à acquérir mais ce coût m’est apparu amplement justifié par le grand plaisir de lecture qu’elle m’a procuré. Cela fait longtemps que je n’avais pas feuilleté un tel ouvrage scénaristiquement et graphiquement exceptionnel. Dommage que l’épilogue (qui n’apporte pas grand chose à la compréhension de l’histoire) des « Indes fourbes » m’a un peu gâché ce feuilletage mais au moins, je saurai désormais m’arrêter avant ce chapitre. Mon coup de cœur de l’année 2019 !
Les 5 Terres
« Les 5 Terres » apparaît comme la nouvelle série susceptible de s’imposer comme une voire LA future locomotive des ventes chez Delcourt. Un projet titanesque qui devrait se dérouler (logiquement) sur 5 cycles, avec un cycle par « Terre » et 6 tomes par cycle. Ce premier tome est plutôt de bon augure, et Delcourt, qui n’a pas fait les choses à l’aveuglette, semble s’être donné les moyens de ses ambitions: budget conséquent, équipe fournie chapeautée par un directeur artistique (également dessinateur), Didier Poli. Avec aux commandes du scénario David Chauvel – qui signe sous le collectif Lewelyn, composé également d’Andoryss et Patrick Wong -, et Jérôme Lereculey au dessin, assisté d’une encreuse et d’un coloriste, l’éditeur a joué la carte des valeurs sûres et des talents. De la même façon, l’histoire pourrait avoir un air de déjà vu, puisqu’on pense à une sorte de mix entre Blacksad pour le coté anthropomorphe et Murena pour l’intrigue, voire « Game of Thrones » si l’on s’écarte un peu de la BD. Au-delà du gros coup éditorial qui prêterait aisément le flanc à la critique, force est de reconnaître que la lecture de ce tome est plutôt convaincante. Le dessin y est pour beaucoup, tout à fait en phase avec ce que l’on attend d’une telle série. Un brin académique certes, mais le vieux compère de David Chauvel possède un trait sûr et détaillé, tout en finesse. Il conçoit des plans audacieux bien choisis et très variés, dont beaucoup à vue d’oiseau, ainsi qu’un bon cadrage cinématographique qui n’oublie pas de mettre en valeur les jeux de regards des personnages très expressifs. Le travail de Dimitris Martinos sur la couleur est fabuleux, notamment sur les costumes. Quant au scénario, s’il ne brille pas par son originalité (du moins jusqu’à présent), la narration est relativement fluide, même s’il faut un peu de temps pour se familiariser avec les nombreux protagonistes en butte aux querelles de pouvoirs (le syndrome « Game of Thrones » sans doute), mais ils possèdent tous une personnalité bien campée pour faciliter suffisamment la tâche au lecteur. Bref, voilà une superproduction, puisque c’est bien de cela dont il s’agit, qui se révèle des plus prometteuses.
Dans la nuit la liberté nous écoute...
Je ne me suis jamais caché d'être de pensée politique de gauche, très à gauche même. Et à ce niveau, j'entends parfois dire que l'objectivité historique manque aux personnes de gauche, surtout autour de l'épineuse question des guerres de la seconde moitié du XXème siècle. C'est pour cela que j'aime lire les témoignages sur ces fameux conflits où s'opposaient des visions politiques du monde. Et voir ce qu'il en était réellement. Si je digresse en premier lieu sur la politique, c'est parce que je pense que la BD est éminemment politique. Elle développe une histoire biographique d'un simple soldat français de l'époque qui changea de camp pour rallier ceux qui avaient les mêmes idéaux que lui. Devenant, par le fait même, un traitre à la patrie (pour les Français, évidemment). Et le récit prend un sens bien différent lorsqu'on réalise que cette vision du monde que le personnage veut défendre n'est pas simplement liée à sa sensibilité communiste. Entre les résidus de la Seconde guerre mondiale, la vision de la politique française des colonies, la réalité des conditions de vie dans ces pays loin de la métropole et les considérations racistes qui continuent de germer dans l'esprit des militaires français, on se retrouve bien vite devant un récit qui explique ce revirement non pas pour des raisons d'idéologie, mais par une véritable réflexion détachée du clivage droite/gauche. Et c'est ce que j'ai réellement apprécié dans ce récit : bien que très politisé, le récit se concentre avant tout sur ce qui a créé cette politique chez les personnages. D'autre part, le récit prend le temps de développer ces fameux Vietnamiens que l'on combattit en tant que Français, puis que les Américains allèrent envahir encore une fois dans une guerre absurde et meurtrière. Et sur ce point, le récit permet de mieux comprendre comment ce pays put mener une telle guerre, aussi longue et coûteuse pour lui. Ce qui m'a personnellement frappé, c'est la misère dans laquelle ces populations étaient maintenues, et tout ce dont la France les privait délibérément avec de grands noms. La réalité du terrain me fait bien mieux comprendre comment tout un peuple peut aborder des idéaux qui nous semblent si peu intéressants. Encore une fois, c'est l'importance de se mettre à la place de l'autre et comprendre sa situation. Le dessin m'a beaucoup moins plu, très proche d'une certaine réalité photographique mais avec un aspect trop froid et trop vide par moment. Je reconnais que c'est plus clair et lisible, laissant vraiment la place aux dialogues et au récit, mais je pense qu'il y aurait eu moyen de faire un peu mieux pour la lisibilité. Je m'épanche beaucoup sur cette BD, mais j'ai vraiment apprécié la démarche à l’œuvre derrière et la réflexion qui en ressort. Aujourd'hui encore, de nombreux conflits existent de par le monde autour de peuplades qui cherchent à vivre indépendamment, et peut-être juste vivre (les Kurdes sont un bon exemple). C'est le genre de BD qui nous rappelle que le monde ne doit pas être vu uniquement de chez nous, mais qu'il faut s'ouvrir sur la vie des autres. Et je crois bien que c'est un message très fort aujourd'hui.