Le Horla (Sorel)

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 6 avis)

Guillaume Sorel met en image l'une des plus célèbres nouvelles de Maupassant issue de son cycle fantastique. Un récit halluciné et morbide qui évoque les premiers symptômes de troubles mentaux de l'écrivain dans les dernières années de sa vie.


Adaptations de romans en BD Folie Guy de Maupassant Il y a 10 ans... La Normandie

Le héros mène une vie contemplative dans une jolie demeure des bords de Seine, à quelques kilomètres de Rouen, en Normandie. D'étranges phénomènes font alors leur apparition. D'abord, ce sont des objets qui disparaissent, des verres qui se brisent, la carafe d'eau qu'il laisse remplie sur sa table de nuit et qu'il retrouve vide à son réveil le lendemain matin, etc. Petit à petit, le narrateur fait face à une certitude : il se trouve en présence d'un être surnaturel qui s'est installé chez lui. Le Horla, comme il le nomme, exerce une emprise de plus en plus grandissante. Quand la tension atteint son paroxysme, l'homme se retrouve au bord du gouffre...

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Mars 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Horla (Sorel) © Rue de Sèvres 2014
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 6 avis)
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25/03/2014 | Erik
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Par Ro
Note: 3/5
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Décidément, Guillaume Sorel dessine vraiment bien. Dès la première planche de cet album, je me suis dit "wow !". Ses peintures sont excellentes, évocatrices et surtout très belles. J'adorerais les voir au service d'un vraiment très bon scénario, chose qui n'est pas encore arrivé à mon goût, même si j'ai une certaine affection pour les premiers tomes d'Algernon Woodcock. Ce n'est qu'à moitié le cas ici car autant le Horla est une nouvelle intéressante de Maupassant, autant elle n'est quand même pas exceptionnelle. Malgré tout, Sorel l'adapte ici parfaitement bien, avec un rythme et une mise en scène qui font oublier qu'il s'agit à la base d'un roman. Cela se lit bien mais j'avoue avoir été seulement en partie captivé. Déjà, forcément, parce que je connaissais la nouvelle et donc le nœud de l'intrigue, donc pas de surprise pour moi. Mais aussi parce que certains passages sont un peu longuets, et cela manque de punch ou d'impact émotionnel. Très beau et bien adapté donc, mais cela aurait pu être plus passionnant.

30/07/2020 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
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A propos d'autres œuvres de G. Sorel j'ai pu dans mes avis exprimer tout le plaisir à chaque fois que je lis une histoire dessinée par cet auteur. Quel talent, quel coup de pinceau, c'est véritablement du grand art. Pour ce qui est de la nouvelle de Maupassant je suis un peu plus réservé, comme toute une génération j'ai étudié celle-ci dans mes années de lycée et c'est là que le bât blesse. En effet, elle nous fut présentée comme une nouvelle fantastique, à l'époque je découvrais Lovecraft, R. Howard et tant d'autres donc fantastique cela ne l'était pas trop, quoi, lire les affres d'un auteur dont on ne savait pas s'il écrivait sous l'emprise de l'alcool ou autres drogues, bref cela manquait de créatures hideuses et innommables dont le nom ne doit pas être prononcé. (Vous voyez ce que je veux dire). Pour autant il se dégage de cette BD une atmosphère réellement angoissante où l'on sent le héros être précipité lentement mais sûrement dans la folie, bien sûr et j'insiste cela est grandement le fait d'un dessin magistral qui retranscrit les ambiances à merveille. Arrivée du voilier brésilien sur la Seine, les vues du Mont Saint Michel ou la sublime page 53, vision Lovecraftienne du Horla. A coup sûr une belle BD à lire.

26/12/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

C'est le conte le plus célèbre et le plus terrifiant de Maupassant, écrit en 1887 alors qu'il était déjà malade, soumis à des hallucinations ; c'est donc une oeuvre remplie des propres épreuves pathologiques de l'auteur. Vu par Sorel, c'est un gage de qualité. Etrangement, je ne l'ai jamais lu, comme quoi il me reste encore des classiques à lire, mais je dois avouer que l'histoire ne me séduit pas vraiment, d'où ma réticence ; je me suis lancé dans cette Bd sans trop d'enthousiasme. Il est clair qu'un tel dessin sublime une oeuvre comme celle-ci, avec son style illustratif d'aspect peinture, ses grandes cases muettes mises en valeur par le très grand format de l'album... tout ceci laisse installer une atmosphère angoissante. Sorel sait jouer de cette ambiance en faisant bien ressentir au lecteur la peur indicible du personnage. Mais là aussi , je ne suis pas séduit comme je l'aurais cru, sans doute parce que je ne suis pas tellement adepte de ce style graphique ; j'ai plutôt l'impression de contempler des gravures illustrant une oeuvre littéraire. En somme, pour moi, ça ne fait pas assez bande dessinée. Autant sur Algernon Woodcock, ça allait, autant là j'ai un peu plus de mal. Ceci dit, je reconnais la valeur du travail de Sorel, et il est intéressant de voir le Mont Saint-Michel avant les aménagements modernes pour le tourisme ; l'ensemble des lieux et des bords de Seine sont bien reproduits. C'est juste que ce style ne me convient qu'à moitié.

01/04/2016 (modifier)
Par Telenk0
Note: 2/5

C'est vrai que le dessin de Guillaume Sorel est magnifique, mais quel dommage que les scénarii ne soient jamais à la hauteur. J'avais trouvé vraiment nul Mâle de mer, très moyens Typhaon, Algernon Woodcock ou Hotel Particulier. Il y a très souvent du fantastique dans ses histoires et c'est un peu lassant. J'aimerais le voir dans un autre registre, car j'adore son trait mais lire du Sorel est pour moi toujours laborieux. Au bout d'un moment je m'ennuie. J'ai apprécié le début du livre qui montre la vie oisive du rentier, mais la fin manque vraiment de force (et pourtant je n'ai pas lu l’œuvre de Maupassant, donc je pouvais être surpris). Cela est peut être dû au fait que je n'ai pas ressenti suffisamment cette torture morale du personnage principal. Je suppose que cela occupe une bonne partie du roman ; ici je ne trouve pas ça suffisamment approfondi. Dessin somptueux comme d'habitude, mais s'il vous plait Monsieur Sorel, faites autre chose que du fantastique!

09/07/2014 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur herve

Depuis plusieurs années, je m'étais juré d'arrêter d'acheter des albums issus d'adaptations de romans. En effet, grand lecteur de romans ou de nouvelles devant l'Eternel, je suis assez réfractaire à ces libres adaptations, parfois faciles. Pourtant, ce principe finit par souffrir d'exceptions au fil du temps: - la formidable adaptation du Le Dahlia noir , par Miles Hyman , Matz et David Fincher, qui mérite toute votre attention. - la fantastique bande dessinée, le mot est faible, de Corominas sur Dorian Gray, qui même après la lecture du roman d'Oscar Wilde ou du visionnage du film d'Albert Léwin me scotche littéralement sur place. Pour en revenir à cette adaptation de Guillaume Sorel, je dois dire que je n'y aurais sans nul doute prêté attention sans le choix de la maison d'édition de "rue de Sèvres" de sortir cet album en grand format, qui magnifie le dessin de Sorel. Je ne suis guère un adepte de Sorel, je n'ai pas du tout adhéré à la série Algernon Woodcock, qui l'a révélé, ou encore à son dernier album Hotel Particulier. Par contre, j'avais adoré l'adaptation, une de plus, du roman, qui a inspiré le lumineux et tragique Les Derniers Jours de Stefan Zweig. Avec la présente adaptation d'une nouvelle de Maupassant, Guillaume Sorel nous livre là une formidable adaptation, certes assez éloignée, parfois, de la nouvelle originale (le rôle du chat n'est pas aussi présent chez Maupassant) mais l'idée générale de la nouvelle est très bien retranscrite par Guillaume Sorel; en particulier l'univers de Croisset, cher à Flaubert qui est assez bien retranscrit dans cet album. L'ensemble des pages de l'album dessinées par Sorel sont magnifiques, en particulier celles consacrées au Mont Saint-Michel. Guillaume Sorel, par cette adaptation magistrale, s'est entièrement approprié cette nouvelle de Maupassant et lui rend hommage avec brio. Une très belle adaptation suivie d'une dessin magistral. Que demander de plus. A lire évidemment.

31/03/2014 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
L'avatar du posteur Erik

De toutes les œuvres littéraires que j’avais étudiées en son temps à l’Ecole, j’avais surtout retenu la nouvelle fantastique de Guy de Maupassant. Le Horla, c’est d’abord un journal intime d’un homme qui va rapporter ses peurs et ses angoisses face à un mal qui le ronge de l’intérieur. On pouvait percevoir plusieurs lectures possibles : la maladie ? la folie ? ou bien une possession démoniaque ? Il est vrai que le Horla est représenté par un être invisible, ce qui laisse libre cours à l’interprétation. Pourtant, notre auteur Guillaume Sorel a choisi la voie de l'irrationnel à savoir celle de l’esprit dans sa cohabitation avec un être surnaturel. On observera également une grande part laissée à son animal favori : le chat qui joue déjà un grand rôle dans sa série Algernon Woodcock ou plus récemment dans Hotel Particulier. Ce félin n’a-t-il pas la réputation de ressentir les choses avant les hommes ? Il a senti la présence du Horla bien avant son maître et a pu par conséquent se mettre à l’abri en fuyant. J’ai bien aimé cette adaptation en bande dessinée de ce que je considère comme le chef d’œuvre de Maupassant car ce titre allait préfigurer le genre de la science-fiction et du fantastique. On va éprouver toute la solitude du personnage principal, on va suivre ses angoisses jusqu’à son basculement dans une espèce de folie qui le ravage de l’intérieur. De la quiétude, on va passer à l’inquiétude. Du raisonnement logique, on va sombrer dans l’ésotérisme. Que dire de cette bd ? Le dessin est tout d’abord une pure merveille. L’auteur est parvenu au sommet de son art. C’est franchement de belles planches à admirer. Je me souviens notamment de l’arrivée royale de ce navire brésilien dans la rade normande. J’ai été littéralement subjugué par le trait ainsi que par les couleurs harmonieuses. La lecture me fut très agréable. Cette réflexion sur l’irrationnel peut sans doute nous amener à une réponse qui ne sera sans doute pas parfaite. Au-delà de toute pensée torturée, c’est l’œuvre qui nous emporte avec cette atmosphère qui s’alourdit et cette tension croissante jusqu’au final effroyable. On n’oubliera pas de sitôt cette adaptation réussie. Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

25/03/2014 (MAJ le 26/03/2014) (modifier)