Les derniers avis (38555 avis)

Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Le Troisième Testament
Le Troisième Testament

J'ai lu cette BD d'un bloc assez récemment. J'avoue avoir bien apprécié, tous les tomes sans exception. Et surtout, je trouve certains dessins très beaux (et surtout bien réutilisables pour des jeux de rôles médiévaux ;o) ) notamment les dessins des villes et des paysages. Le scénario fait voyager dans toute l'Europe médiévale, les personnages sont bons, et toute la trame de l'histoire est bien foutue. Bref, j'aime bien. Néanmoins, j'aurai des reproches à faire. Tout d'abord, le scénario à la base fait vraiment très "Nom de la Rose". Mais surtout toutes ces histoires médiévales fantastiques, avec templiers, mysticisme, satanisme, etc... ça fait très vu et revu. En outre, les chevaliers super méchants, tout en noir avec des armures cools, l'inquisiteur beau et super fort, la jeune fille belle et intelligente, ça fait tellement cliché et tellement... commercial, que ça me rebute un peu. Après quelques temps, je reviens sur cet avis. En effet, je viens de lire le Triangle Secret au thème très similaire, et tout le long de cette lecture, je revoyais en permanence certaines images grandioses du Troisième Testament (les clochers de Notre-Dame, Tolède, la campagne allemande, et...) et je me suis rendu compte que cette série, malgré quelques passages un peu moins bons à mon goût, m'avait bien plus marqué et plu que je l'imaginais au départ. Je passe donc ma note de 3/5 à 4/5.

21/11/2003 (modifier)
Couverture de la série Thorgal
Thorgal

Jusqu'au tome 19 (inclus), la série est fantastique : le dessin de Rosinsky est absolument somptueux, les histoires concoctées par Van Hamme sont à la fois intéressantes, prenantes, ludiques et poétiques tout en restant fidèles à l'imaginaire scandinave, les personnages sont trés réussis, et on suit avec beaucoup de plaisir leurs pérégrinations, leurs interrogations, leurs aspirations, et leurs évolutions. A partir du tome 20, la série est en déclin, tant au niveau des intrigues (on tourne en rond, on se répète... on s'ennuie ?) que du dessin. Dommage !

21/11/2003 (modifier)
Couverture de la série Les 7 vies de l'épervier
Les 7 vies de l'épervier

C'est carré, c'est solide, et c'est confortable : l'intrigue est parfaitement calibrée, les dialogues sont très habiles, le dessin de Juillard sert l'intrigue sans verser dans le décorum... Il n'y a pas de surprise dans les 7 vies : l'intrigue est jalonnée par les rappels de la prophétie initiale, et Cothias ne fait pas de détours inutiles sur la route de sa BD. On sait où on va, et on se laisse guider avec plaisir vers une fin vraiment bien réussie.

21/11/2003 (modifier)
Couverture de la série Western
Western

Graphiquement, c'est une merveille absolue ! Peut-être le plus bel album de Rosinsky, et les couleurs, des tons de gris colorés, y sont pour beaucoup et s'accordent parfaitement avec l'environnement imaginé par Van Hamme. L'histoire, quant à elle, ne révolutionnera pas le monde du western (mais ce n'était sûrement pas l'ambition de VH), mais on y retrouve les codes du genre, et c'est aussi ça qu'on aime dans les westerns... On se laisse avec bien du plaisir émouvoir par le destin ironique de ce jeune manchot. La fin ne fait aucune concession, et en est d'autant plus réussie. Pour toutes ces raisons, "Western" est un très bon western...

21/11/2003 (modifier)
Par Niko128
Note: 4/5
Couverture de la série Blacksad
Blacksad

Moi qui cherchais une bonne série policière en BD, je suis allé me jeter sur "Blacksad". Et je n'ai pas été déçu. Le tome 1 est, comme je m'y attendais, un chef d'oeuvre graphique, qui recréé un univers à base d'animaux diablement réaliste. Le scénario est quant à lui assez classique, mais les personnages charismatiques et les plans hollywoodiens nous font oublier une histoire trop bancale. Bref, que du bonheur. J'ai alors couru vers ma fnac pour arracher des mains du vendeur le second tome. Comme les critiques à l'égard du premier m'avaient semblé très juste, je m'attendais à, comme ce qui est dit ici, un tome encore meilleur que le premier. Si les graphismes sont toujours aussi beau, le blanc (neige, personnages) omniprésent rend le tout moins agréable à parcourir que le premier. Mais là où je suis déçu, c'est au niveau du scénario. Ok, il est plus original que le premier, voire même trop, car il en devient à certains moments loufoque et s'éloigne trop du but initial : retrouver la petite fille. Mais le PIRE, c'est l'ambiance malsaine qui règne : pédophilie, inceste, adultère, racisme, secte et traîtrise sont omniprésents et rendent le récit réaliste, OK, mais aussi dégeulasse.

20/11/2003 (modifier)
Par JBT900
Note: 4/5
Couverture de la série La Danse des morts (Totentanz)
La Danse des morts (Totentanz)

Bézian... Un auteur boudé du grand public pour des raisons incompréhensibles... Il suffit d'ouvrir un tome de sa "Danse des morts" pour être immédiatement accroché devant son travail d'orfèvre. Ciselés, travaillés, tourmentés jusqu'à l'excès, ses dessins comptent parmi les plus beaux noirs et blancs qu'il m'ait été donné de voir. S'appliquant à donner à ses personnages des faciès découpés à la serpe, Bézian semble avoir tout étudié : les ombres, les profils, les gouttes de sueur, les plis des cheveux, les replis des rideaux en arrière-plan comme la disposition des verres sur le guéridon tout au fond du fond de la petite case perdue au milieu des autres. Son dessin fouillé à l'extrême est un véritable paradis pour les amateurs de dessins léchés, personnels, tourmentés voire maladifs. C'est spectaculairement beau. Les histoires qui composent ces deux albums sont à l'image de ce trait si particulier et évoquent les meilleures créations d'un Poe ou d'un Hoffman. L'extraordinaire est partout présent, le fantastique joue les premiers rôles, tout en finesse, tout en ambiances et en clins d'oeils adroits et étudiés. Une oeuvre surprenante, merveille pour les yeux, froide peut-être, répétitive souvent, mais qui ne laisse jamais indifférent.

19/11/2003 (modifier)
Par EviLmaN7
Note: 5/5
Couverture de la série Le Grand Pouvoir du Chninkel
Le Grand Pouvoir du Chninkel

Superbe série! Le dessin en noir et blanc donne une dimension très plaisante à la série et l'histoire de ce héros malgré lui est plutôt intéressante, et le mondé crée est plutôt riche et la trame de fond attractive et pleine de rebondissement.. On est loin de ces séries débiles où on voit le héros sans cesse détruire, casser, violer à tour de bras et ceci dans la plus grande gloire... Le héros ici est un esclave chétif plutôt faible, mais qui arrivera quand même a trouver des solutions à ses problèmes. Le genre de héros plutôt rare.. et qu'on aimerait voir plus souvent!!!

17/11/2003 (modifier)
Couverture de la série Psychopark
Psychopark

Une série assez drôle, avec son humour parfois décalé, ses personnages hauts en couleur, suffisamment nombreux pour que les gags ne tournent pas en rond, j'ai beaucoup aimé "PsychoPark", dont le nom français est plutôt bien choisi. On sent que ça a été publié dans un journal, strip oblige, mais surtout dans le ton et la succession de certains gags. Dans l'ensemble plutôt marrant, mais la traduction de certains strips vous laisseront de marbre (référence américaine, mauvaise traduction...). A conseiller aux fans de comics humoristiques qui en ont assez de Garfield.

17/11/2003 (modifier)
Couverture de la série Jésus
Jésus

Tome 1 :
J'en vois sourire là-bas au fond à droite. Il faut dire le sujet peut s'y prêter : la vie de Jésus vue par un mangaka japonais, qui plus est un des créateurs de "Gundam", mon Dieu, qu'est-ce que ça va bien pouvoir donner ?! C'est en fait à moitié ce que je pensais en achetant cet album... mais bon, quelqu'un qui a fait "Jeanne" et qui utilise l'aquarelle pour faire du manga ne peut pas être tout à fait mauvais. ;) Et je dois avouer que si la couverture ne me plaît pas beaucoup, les quelques premières pages de dessin sont non seulement très belles, mais bénéficient aussi d'une dramaturgie très intéressante. Les plans sont soigneusement choisis pour faire ressortir l'intensité de la situation, et ceci ajouté à l'ambiance monochromatique de ces pages les rend très prenantes. Arrive un texte d'introduction, sur deux petites pages. Et là je suis resté tout simplement scotché. En deux malheureuses petites pages d'un texte qui ne se veut ni polémique ni provocateur, les choses sont recadrées d'une façon absolument magistrale. Tout y est dit sur un ton extrêmement factuel, presque historique au sens noble du terme, et on comprend qu'il s'agit là d'un livre d'histoire. Qu'on ne va pas nous rabâcher une énième fois la vie de Jésus le fils de Dieu, celui qui guérit les lépreux en les touchant, qui multiplie les pains, etc. mais la vie de l'homme que fût Jésus, avec un aspect quotidien et réaliste très, très intéressant. Il s'agit bien sûr d'une interprétation de la vie de Jésus, mais certainement beaucoup plus proche de ce que fût la réalité que les textes bibliques. Et de fait, le manga tient toutes ces promesses. L'auteur s'est visiblement documenté, a puisé dans des sources historiques, et parle de Jésus comme il parlerait de De Gaulle ou Cortès, sans fioritures ésotériques et religieuses inutiles. Jésus est un rabbi, il a des disciples, il prêche. Autour de lui les gens s'agitent, croient, nient, l'encensent ou le haïssent. Je dois dire que j'ai été absolument subjugué par cette vision de la chose, et je crois qu'en matière de leçon d'humilité "Jésus" peut nous en apprendre beaucoup. Bien sûr, il y a un côté un peu exagéré dans l'aspect dramaturgique que je citais. Cet album ne se veut pas non plus un documentaire, il est là aussi et surtout pour distraire, et il faut donc un peu de "spectacle"... Mais tout de même, il se lit très bien et est très intéressant, du point de vue historique et du point de vue "simple histoire". Le dessin, comme pour "Jeanne", est très particulier, tout à l'aquarelle, et doté d'ambiances colorées uniformes et fortes, conférant à ces deux mangas une personnalité marquée. Bref, j'aime.
Tome 2 :
Ce deuxième volume, s'il reste agréable à lire, m'a un peu moins plu que le précédent. En effet, l'histoire est un peu terne, sans trop de relief (et ce ne sont pas les quelques passages comiques où les disciples se chamaillent qui relèvent la chose, même s'ils font sourire). Certes, on suit Jésus à travers le regard de Josué, mais il reste mystérieux, d'une apparence très renfermée, secrète. Il est présenté comme un homme – un prophète, le messie, mais un homme – confronté à l'incrédulité, à la malice et à la malveillance des autres, avec des mises à l'épreuve dont il se sort plutôt bien, et à côté de ça on le voit ressusciter Lazare sans aucune autre forme d'explication. Pourquoi Lazare ? Qu'avait-il de spécial ? Pourquoi le ressusciter lui et pas un autre ? Pourquoi ne ressusciter que lui ? Le "portrait" ainsi dressé me paraît un peu bancal, en tout cas certainement pas homogène, ni très clair. Et puis le personnage de Jésus ne se départit pas d'une impression de sérieux très prononcée. D'une gravité sans limite, souvent une parole d'évangile (au sens propre, ah ah, d'ailleurs les citations sont précisément indiquées) à la bouche, parlant sans cesse par métaphores (comme le fait remarquer Pierre, p. 23)… Pas forcément la personne à inviter pour mettre de l'ambiance, quoi. Par ailleurs, le contexte historique, en particulier politique, est très peu développé, en fait juste évoqué, et je trouve ça un peu dommage. L'occasion était pourtant belle de traiter le sujet, et aurait probablement permis de comprendre pas mal de choses. Bon allez, on va voir le dernier tome. :)

17/11/2003 (modifier)
Par Don Lope
Note: 5/5
Couverture de la série Maus
Maus

Si je mets 5 étoiles à "Maus", ça n'est pas parce que le thème est fort mais bien parce que c'est une grande BD. Spiegelman ne joue pas la facilité. Il mêle sa vie personnelle, le malaise persistant qu'il y a entre lui et son père, la culpabilité qui le ronge, à l'histoire passée de son père, des pogroms polonais aux camps de concentration d'Auschwitz et de Dachau. A ce mode de narration alambiqué, dense et risqué, il prend le parti pris d'un dessin épuré et d'animaux en guise d'humains. J'ai eu un peu de mal avec ce postulat : cela veut-il dire qu'un Juif se reconnaît à son physique? Cela veut-il dire qu'un non Juif polonais se reconnaît également à son physique? Spiegelman ne répond pas à la question et ne la pose pour ainsi dire même pas. C'est le seul point faible que je voie à son oeuvre. Le dessin est simple mais efficace. C'est sûr qu'on ne lit pas "Maus" pour sa qualité graphique, mais dans son style de ne pas y toucher, Spiegelman sait aller à l'essentiel et nous toucher par sa fausse naïveté. La manière de conduire l'histoire est brillante. La facilité aurait consisté à commencer le récit dans les camps. Au contraire l'auteur nous montre comment le mal a pris racine, la lente perte d'humanité de tout un pays, la misère, la faim sur les routes, les getthos, tout ce que l'on oublie quand on parle de la deuxième guerre mondiale. J'ai trouvé à ce titre ce premier tome encore plus réussi que le second, moins dense et moins complexe quoique tout aussi fort. Malgré tout l'effroi que peut inspirer la lecture de "Maus", cela reste un livre d'intense espoir. Cela vient sûrement du fait que dès le départ, on sait qu'on est face à l'histoire d'un survivant. Plus même, on est confronté à l'histoire d'un couple de survivants. Etant donné que ce sont les pas du père d'Art que l'on suit, que l'on sait qu'il finira par s'en sortir, on garde toujours au fond du coeur cette lueur d'espoir qui permet de contrebalancer les horreurs que l'on lit. Ce parti pris scénaristique aurait pu être un échec, Spiegelman arrive à le sublimer : c'est un bout d'humanité que son père a sauvé en survivant à la Shoah, et il nous en fait prendre conscience magnifiquement.

17/11/2003 (modifier)