Les derniers avis (38556 avis)

Par Don Lope
Note: 5/5
Couverture de la série Maus
Maus

Si je mets 5 étoiles à "Maus", ça n'est pas parce que le thème est fort mais bien parce que c'est une grande BD. Spiegelman ne joue pas la facilité. Il mêle sa vie personnelle, le malaise persistant qu'il y a entre lui et son père, la culpabilité qui le ronge, à l'histoire passée de son père, des pogroms polonais aux camps de concentration d'Auschwitz et de Dachau. A ce mode de narration alambiqué, dense et risqué, il prend le parti pris d'un dessin épuré et d'animaux en guise d'humains. J'ai eu un peu de mal avec ce postulat : cela veut-il dire qu'un Juif se reconnaît à son physique? Cela veut-il dire qu'un non Juif polonais se reconnaît également à son physique? Spiegelman ne répond pas à la question et ne la pose pour ainsi dire même pas. C'est le seul point faible que je voie à son oeuvre. Le dessin est simple mais efficace. C'est sûr qu'on ne lit pas "Maus" pour sa qualité graphique, mais dans son style de ne pas y toucher, Spiegelman sait aller à l'essentiel et nous toucher par sa fausse naïveté. La manière de conduire l'histoire est brillante. La facilité aurait consisté à commencer le récit dans les camps. Au contraire l'auteur nous montre comment le mal a pris racine, la lente perte d'humanité de tout un pays, la misère, la faim sur les routes, les getthos, tout ce que l'on oublie quand on parle de la deuxième guerre mondiale. J'ai trouvé à ce titre ce premier tome encore plus réussi que le second, moins dense et moins complexe quoique tout aussi fort. Malgré tout l'effroi que peut inspirer la lecture de "Maus", cela reste un livre d'intense espoir. Cela vient sûrement du fait que dès le départ, on sait qu'on est face à l'histoire d'un survivant. Plus même, on est confronté à l'histoire d'un couple de survivants. Etant donné que ce sont les pas du père d'Art que l'on suit, que l'on sait qu'il finira par s'en sortir, on garde toujours au fond du coeur cette lueur d'espoir qui permet de contrebalancer les horreurs que l'on lit. Ce parti pris scénaristique aurait pu être un échec, Spiegelman arrive à le sublimer : c'est un bout d'humanité que son père a sauvé en survivant à la Shoah, et il nous en fait prendre conscience magnifiquement.

17/11/2003 (modifier)
Par JBT900
Note: 4/5
Couverture de la série Bill Baroud
Bill Baroud

Bill Baroud est le héros des temps modernes. L'humour est omniprésent, à la fois très Fluide au début de la série, il se teinte naturellement de la patte personnelle de Manu Larcenet lors de la suite. Et si les deux premiers tomes sont d'un niveau respectable mais pas non plus délirant, le tome 3 amorce une réelle progression avec un sens de l'absurde que Larcenet maîtrise très bien. Bill Baroud est mis dans des situations toujours aussi farfelues mais il s'éloigne de l'humour potache à la Fluide qui au bout d'un moment tourne méchamment en rond. Avec son anti-héros plus américain que jamais, ce tome 3 s'achève sur un avant goût de l'excellentissime et brillant tome 4. "La jeunesse de Bill Baroud" est franchement un excellent album, à la fois drôle et délirant et plein de tendresse, une façon de mettre en lumière des choses sérieuses sans se prendre au sérieux. Larcenet s'appuie sur des thèmes déjà développés dans "Les entremondes" notamment et des personnages et des préoccupations que l'on retrouve dans "Le retour à la terre". Ce tome 4 est indispensable.

16/11/2003 (modifier)
Par Greumlins
Note: 4/5
Couverture de la série Batman - Un long Halloween
Batman - Un long Halloween

Vraiment très bon : un scénario sombre et des dessins magnifiques. Une des grandes réussites du duo Loeb & Sale, à lire avant leur "Dark Victory" si possible, ça aide beaucoup à la compréhension. Par contre, le seul moyen de se le procurer, c'est les 4 hors-série parus chez Semic. Soleil avait acquis les droits mais a oublié de publier la série... A quand une réédition en Semic Books ?

16/11/2003 (modifier)
Par Thorn
Note: 4/5
Couverture de la série Elle
Elle

Cette BD est un petit bijou, des dessins splendides, une histoire pleine de sentiments et de mystère. C'est l'histoire de deux chemins qui se croisent, celui de ce jeune résistant qui se laisse entraîner plus loin qu'il ne l'aurait voulu parce que "c'est la guerre" et de cette jeune fille à l'apparence angélique qui recherche ses ailes sans comprendre grand chose à ce qui l'entoure. On ne sait pas trop où nous mène l'auteur, mais on y va avec plaisir. Vivement le tome deux qui finira l'histoire, et qui nous apprendra probablement s'il faut ou non croire aux anges...

16/11/2003 (modifier)
Par Thorn
Note: 4/5
Couverture de la série Koma
Koma

Une histoire qui démarre bien, je fais confiance pour la suite ! Les dessins sont sympas, sans plus. Expressifs mais pas franchement beaux, quoi. L'histoire est étrange, l'univers d'une ville démesurée à plusieurs étages est déjà vu ("Horlogium" par exemple), mais est bien traité, assez crédible. Ce qui me fait craquer, c'est le personnage de la petite fille. Un vrai rayon de lumière et de fraîcheur, un grand sourire, un esprit bien raisonnable mais pas trop... elle est géniale ! Elle évolue avec simplicité dans un univers trop grand pour elle, et on s'attache de plus en plus à elle quand elle se retrouve perdue et bouleversée. Les autres personnages sont sympathiques, mais forcément, leur intérêt est surtout dans leurs interactions avec la gamine.

16/11/2003 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série La Ligue des Gentlemen Extraordinaires
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

L'idée de départ est originale et plaisante. Des héros de livres anciens tous regroupés ensemble dans de mêmes aventures, c'est un concept sympa propre à assouvir les phantasmes littéraires de nombre de lecteurs. La foule de références à quantités d'oeuvres connues ou oubliées est aussi très plaisante. J'avais bien apprécié les 2 premiers tomes, malgré un scnéario sans grande originalité, mais je restais fortement déçu par le tome 3. Et voilà que le tome 4 m'a agréablement surpris et raccommodé avec la série. Autant la trame générale de l'histoire reste sans surprise (c'est la Guerre des Mondes à la mode d'Alan Moore, avec juste quelques modifications), autant la façon dont les personnages de la Ligue sont traités devient intéressante et originale. Moore n'hésite pas à aller à fond avec ses persos, notamment Mina, Quatermain et Hyde. C'est original, fort et un peu dérangeant. Et surtout, la fin du tome 4 est très bonne. Cela fait plaisir.

15/11/2003 (modifier)
Par shun
Note: 4/5
Couverture de la série Ki-itchi
Ki-itchi

TOME 1 : J’ai fini par l'acheter au vu des bonnes critiques! Je ne ferai pas une critique comme vous, je l'ai apprécié d'une autre manière, je pense. Personnellement j'aime bien les dessins, il vont parfaitement avec l'oeuvre, sauf peut-être 1-2 fois quand la mère essaye d'expliquer à son fils quelque chose calmement, mais a la bouche tellement ouverte qu'on pense qu'elle crie... Je me suis beaucoup attaché aux différents personnages (les enfants en fait), Ki-Itchi a une façon juste un peu brutale d'extérioriser ses idées, mais ça fait son charme (combien de fois j'ai pas ri quand il partait en guerre ^^). Je n'ai pas eu l'impression que les parents jouaient mal leur rôle, surtout en voyant les jeunes parents de notre société actuelle (ça me fait bien plus peur). Même s'ils devraient plus le surveiller vu qu'il s'échappe tout le temps (on ferme la porte à clef et on retire la clef, c'est simple, non ? :p ). L’oeuvre a l'avantage d'être touchante à un moment, bon point! TOME 2 : Émotion, je m'y attendais et malgré tout je me suis laisser emporter, en partie à cause des réactions de Ki-Itchi, quand il lève son bras devant sa mère, on croit y lire "vas-y, bats-toi, sois fort". Les réactions de Ki-Itchi sont vraiment le centre d'intérêt du manga, il est attachant. Le moment où la grand-mère regarde la vidéo est très touchant, je n’ai pas su me retenir. 2-3 petits détails m'ont ennuyé, j'ai eu du mal à saisir l'action montrée sur certaines pages, le fait de n'avoir pas vu ses grands-parents chercher après manque. Les 2 derniers chapitres étaient moins intéressants, j'accorde plus d'importance au côté psychologique du petit garçon que des sdf, sauf par exemple au Mac Do, ou à la dernière page où le bras de Ki-Itchi prend tout son sens. Très bonne surprise, j'avais peur que ce 2ème tome devienne saoulant (peur que la morale du manga passe en premier plan, je lui accorde plus d'intérêt en second plan) et ce n'est pas le cas; j'espère que le 3, qui sera au centre des sdf, ne le sera pas!

15/11/2003 (modifier)
Par Don Lope
Note: 4/5
Couverture de la série Azrayen'
Azrayen'

Je suis d'accord avec Le poulpe et Thorn (et donc en total désaccord avec Alix et les avis plus bas). "Azrayen" ne présente absolument pas l'armée française comme des "méchants" et les Algériens comme des "gentils". Toute la finesse du scénario de Giroud est au contraire de montrer la part d'ombre de chaque peuple. Il y réussit parfaitement alors que c'était extrêmement casse-gueule. Le flash back racontant comment un membre du FLN égorgea sa femme, la soeur de son meilleur ami, pour un adultère, montre la sauvagerie qu'il pouvait y avoir dans ce camp là également. A contrario l'armée française n'est pas des plus reluisantes, Giroud mettant en évidence tous les sentiments, des plus nobles aux plus abjects, habitant chaque militaire (même si certains sont éminemment plus sympathiques que d'autres). Bref, une BD non manichéenne sur une guerre qui laissa des souvenirs aussi douloureux, c'est déjà pas mal. Non content de cette réussite, Giroud arrive à étudier les différents protagonistes de l'histoire en profondeur, mêlant comme il aime le faire ("La fille aux ibis" par exemple) histoire et Histoire. La petite histoire est ici liée à la potentielle désertion d'une section entière de l'armée française. L'enquête nous mène également sur les traces d'un amour impossible et nous permet de comprendre beaucoup de choses sur les personnalités des gens engagés dans le conflit. Bref, le récit est palpitant et la psychologie des protagonistes bien plus qu'esquissée. Niveau dessin, Lax révolutionne son style. Il y un avant et un après "Azrayen" dans la carrière de cet homme. Plus brut, plus intuitif, peut-être moins détaillé, Lax nous prend aux tripes et illustre parfaitement cette brillante histoire faite de neige, de sable, de sang et de regrets.

14/11/2003 (modifier)
Par Don Lope
Note: 5/5
Couverture de la série Donjon Potron-minet
Donjon Potron-minet

"Donjon Potron-Minet" est le segment qui m'a le moins séduit au départ, même si tout est relatif tant l'ensemble touche à l'excellence. Il est vrai que je ne suis, à la base, pas un très grand fan du dessin de Christophe Blain (quoiqu’il soit très personnel) même si cela passe beaucoup mieux ici pour moi que sur Isaac le pirate. Vu qu'il est encensé par à peu près tout le monde, j'imagine être un cas particulier. Et, à la différence des puristes, je suis beaucoup plus fan de son dessin en -84 qu'à ses débuts : allez comprendre ! Si cette période apparaît éminemment poétique, les scénarii des deux premiers tomes m'ont plu sans pour autant déchainer mon enthousiasme. La naïveté et la bravoure de Hyacinthe sont un peu saoûlantes (ce personnage, surtout en tant que gardien un peu plus tard, est d’ailleurs loin d’être le plus intéressant à mon avis), même si le délire autour de la pipe du destin ne me fait assez marrer. Au final, l’humour de ce premier cycle fait cependant un peu moins mouche. Mais les tomes -97 et -84 sont absolument brillants, pour des raisons un peu différentes, et contre-balancent complétement mes premières impressions un tout petit peu moins enthousiastes qu'à l'accoutumée. Ils font définitivement partie de ces quelques tomes tels Donjon Zenith 2, Donjon crépuscule 101, Donjon monsters 5 et 9 et la trilogie "Armaggedon") à valoir la note maximale. Le propos du -97 "Une jeunesse qui s'enfuit" est profond et concis, l’humour est efficace (l’épisode de la blénoragie est particulièrement savoureux), le personnage secondaire (un juriste partouzeur au caractère pourtant bien trempé) est sans doute le personnage secondaire le plus intéressant qui ait été créé jusqu’à présent (à quand un Donjon monsters sur lui ?) et l’histoire, assez sérieuse à la base, parvient à poser de vraies questions sur le droit, la justice, le bien fondé de certaines décisions apparemment justes, sans nous prendre la tête pour autant. Le tome -84, premier de la trilogie de l'automate et dernière réalisation de Blain (courage au prochain pour trouver son style sans copier, ça va pas être fastoche) clôt le cycle Antiopolis. Première nouveauté, ce numéro ne suit pas le dernier (13 numéros d'un coup en moins). Coup d'essai, coup de maître, l'élipse ne pose aucun problème de compréhension (on commence à être habitué avec les Monsters ceci dit) et autorise le développement d'une intrigue extrêmement riche : on comprendra enfin comment Hyacinthe perd sa première femme, revient au donjon, débute son job en repoussant son premier assaut et pourquoi un mal de dos persistant ne le quitte jamais. Au final un tome incontournable qui clôt magnifiquement toute une époque : celle de Blain, d'Antiopolis et d'une certaine insouciance.

14/11/2003 (modifier)
Par Don Lope
Note: 4/5
Couverture de la série Donjon Parade
Donjon Parade

"Donjon Parade" est une grosse rigolade mais j’aime ça. Beaucoup moins sérieux que les autres "Donjons" (on n’a pas l’impression de lire la même série selon que l’on s’attaque à "Crépuscule" ou à "Parade"), cette série n’est pourtant pas dénuée de qualités. Le dessin est exemplaire, c’est le plus réussi de tous les albums parus (avec celui de Yoann), en tout cas le plus adapté à mes goûts; il faut dire que je suis assez fan du graphisme de Larcenet qui s’est attaqué ici à une entreprise particulièrement périlleuse : ces tomes se déroulant entre les albums 1 et 2 de Zénith, il y avait un certain environnement graphique à respecter, ce que Larcenet a fait à merveille tout en ajoutant une touche très personnelle. Les histoires enfin, quoique très courtes, sont absolument tordantes (mention spéciale à la 1 et la 3 qui vont plus à l’essentiel et restent plus fines que le très scato tome 4 au demeurant assez drôle). On y voit le donjon sans cesse menacé (par la concurrence, par une invasion de crapauds), et cet angle très humoristique marche parfaitement. Marvin et Herbert, toujours aussi peu courageux, sont des personnages savoureux. Un "Donjon" peut-être un peu moins "hype" que les autres mais que, personnellement, j’adore.

14/11/2003 (modifier)