La série originelle des Donjons est selon moi la meilleure.
Lorgnant du côté de la pastiche des aventures à la Donjons & Dragons, elle s'est peu à peu étoffée et dotée d'une véritable cohérence, allant jusqu'à générer une multitude de séries périphériques, d'une qualité plus variable.
Dans celle ci, l'accent est clairement mis sur le côté humoristique mais l'ensemble est porté par des scenarii bien ficelés et intelligents (pas étonnant avec Trondheim et Sfar) où l'on prend un grand plaisir à suivre les personnages.
Le dessin est très basique (c'est du Trondheim, quoi) mais perso, je le trouve vraiment agréable à regarder et souvent original.
Le principal reproche que l'on peut faire à cette série, c'est un rythme plutôt lent de parution.
Je n'aurais qu'un point négatif: les expressions du visage qui ne sont pas assez travaillées. Les couleurs, entièrement travaillées à la main (sauf pour quelques retouches effectuées au laser) sont remarquables, le dessin est sublime, et le scénario de Valérie Mangin parfaitement maîtrisé.
Après lecture de la série complète, j'ai un sentiment différent du dessin, Démarez a fait d'important progrès au niveau des visages. Ses planches sont toujours aussi sublimes.
Le scénario est toujours aussi captivant, Mangin nous surprend à chaque album.
Une réussite totale.
Voici la série qui se situe entre cauchemar et réalité.
Le tome 1 fait très bonne impression tant par le graphisme noir que par l'intelligence du scénario angoissant à souhait.
Le tome 2 procure une ambiance encore plus lourde car tout se passe sous terre en une seule nuit.
Le tome 3 me procure par contre moins l'ambiance pesante des deux premiers. On retrouve les 2 flics du premier volume, ce qui nous est familier pour ceux qui connaissent la série. Le graphisme par contre est plus travaillé que ceux des premiers volumes. La fin est de toute manière bien glauque aussi. Un album moins prenant au début mais une fin très réussie.
J'adhère à la note pour faire comme tout le monde, mais nous avons peut-être là un culte du fantastique.
Si quelque chose pouvait faire de ce One-Shot un album culte, ce serait sans conteste son originalité.
Originalité dans le scénario d'une part, mais grande originalité surtout dans le traitement graphique.
Comme le dit ThePatrick ci-dessous, le graphisme n'est pas homogène. Le style change presque toutes les deux pages, restant dans une thématique proche à chaque fois, mais variant tant dans le trait (plus ou moins de détails, plus ou moins de réalisme) que dans la colorisation, dans le traitement informatique, dans... plein de choses. Parfois on a aussi du photoréalisme, ou alors des couvertures de magazines à mi-chemin entre l'image 3D et le poster à l'aérographe, ou alors des symboles, des... C'est vraiment surprenant quand on feuillette l'album de voir autant de genre différent, mais ça passe très bien à la lecture. La mise en page elle aussi est très variée et souvent innovante. Cette mise en page est le plus souvent franchement bonne, quoique d'autres fois elle a un petit peu moins bien marché pour moi (dans les cas où j'avais quelques hésitations pour savoir quelle bulle de texte lire dans quel ordre).
Passés les compliments que je peux faire à cette BD pour son traitement graphique, compliments que je fais donc à la fois sur les prouesses de l'auteur pour utiliser avec brio de styles différents mais aussi sur l'originalité et la fonctionnalité de son traitement visuel et de sa mise en page, je dois avouer qu'au niveau de mon ressenti personnel, je n'ai pas tout apprécié dans ce dessin. Un petit manque d'humanité dans ce dessin et ces couleurs (un peu trop d'informatique ?) et un petit manque de détails, notamment dans le personnage de Lola elle-même, m'ont un peu tenu à distance du personnage et empêcher de bien m'attacher à l'héroïne et à son histoire.
Venons-en maintenant au scénario. Délirant d'originalité, mélangeant une intrigue façon X-Files avec un personnage de prostituée je-m'en-foutiste et supra-intelligente (grâce aux nano-psules) entourée d'extra-terrestres obsédés sexuels. Une intrigue sérieuse associée à des personnages pleins d'humour et de délire, donc. Un peu déstabilisant au départ (j'ai mis quelques pages à bien entrer dans l'histoire), mais rapidement sympa. Il y a en outre dans cette BD plein d'idées SF vraiment sympas, notamment la méthode de calcul des évènements chaotiques qui donnent une technique de combat vraiment excellente !
Pourtant, je dois avouer que je commençais à trouver que le scénario s'essoufflait sur les dernières pages (je trouve par exemple la planche avec Chirac parfaitement dispensable). Mais la toute fin de l'album m'a carrément réconcilié avec le scénario car non seulement il permet d'expliquer une grosse partie du reste de l'histoire mais surtout il offre un final excellent (et drôle) à ce scénario.
Un véritable OVNI visuel dans le monde de la BD avec un scénario plein d'originalité et d'humour.
Excellent !
Voilà une BD de Moebius pas si connue et qui sort de sa production habituelle. Pas de science-fiction, rien de tout ça, mais une bonne tranche de folie et une histoire étrange à souhait. On explore les confins du fanatisme religieux avec le héros, le professeur Mangel, personnage très humain qui vit un véritable combat intérieur tout au long des albums. C'est une série très spéciale qui n'est pas faite pour plaire à tout le monde et de plus, de nombreuses lectures attentives sont utiles si l'on veut vraiment saisir les trois albums de cette saga si particulière.
Le dessin de Moebius, reconnaissable bien que différent, est pas mal du tout. Petit bémol cependant, j'ai acheté l'intégrale en noir et blanc de la collection Styx et les pages font un peu vides puisque il y a très peu d'ombrages (normal c’était prévu pour être publié en couleurs).
Une série à connaître, qui mérite d'être lue car elle apporte un éclairage différent sur le scénariste et montre que Jodo sait y faire dans tous les genres.
C'est dans ces histoires courtes où Alexis était aussi bien dessinateur que scénariste qu'on se rend compte à quel point le style d'Alexis est finalement proche de celui de Goossens (et vice-versa). Emprunts aux classiques du cinéma et de la littérature, humour décalé, absurde, parfois noir, souvent délirant et (presque) toujours fin. Dessin plein de classe, sérieux, pour accentuer sur le côté pince-sans-rire de l'humour.
D'ailleurs, toutes ces histoires courtes ne sont pas des gags ou des histoires "pour rire". Certaines sont juste décalées, surprenantes, représentatives de l'imagination d'Alexis qui touche aussi bien au fantastique qu'à l'humour "aussi épais que l'humour d'un belge à la fin d'un repas de noces" (comme le dit Alexis dans ce présent album, d'une manière qui ravira sans doute Goossens lui-même ;) ).
Le dessin d'Alexis est très maîtrisé, un peu trop réaliste peut-être. D'accord, ça colle bien au contraste voulu entre apparence sérieuse du dessin et absurdité et délire de l'humour, mais ce côté sérieux du dessin et de la narration m'empêche parfois un peu d'entrer dans l'histoire aussi rapidement que je le voudrais.
Comme un Goossens, ça se savoure en prenant son temps, quoi.
"Le Vent dans les Saules" c’est une merveille. Plessix (dessin, couleur et scénario), nous livre une série drôle, chaleureuse et pleine de simplicité.
Les dessins sont magnifiques, fins et riches en détails. Les couleurs sont superbes et nous font découvrir un monde idyllique. Les personnages sont très attachants : Tapes, Rat, Blaireaux et Crapaud sont vraiment tous très expressifs et mignons à croquer.
Le scénario, c’est une adaptation du roman de 1908 de Kenneth Grahame. Mais les dialogues de Plessix sont mitonnés aux petits oignons (très poétique à la manière de De Cape et de Crocs même si ça n'a rien à voir). La voix off est géniale.
En revanche l’histoire est "bidon" (surtout les tomes 1 et 2, ensuite les deux suivants sont un peu plus soutenue avec les péripéties de Crapaud) mais de toutes façons, on s’en fout, ce n’est pas ça qui compte. Avec cette série, il faut juste se laisser bercer par l’ambiance reposante et bon enfant.
Je viens de tout relire avant d’attaquer le nouveau cycle (Le Vent dans les Sables) et je ne m’en lasse pas.
Premier tome d’une série à suivre de près, « La loi du sang » fait partie de ses albums qu’on commence et qu’on ne relâche pas avant la fin... Et pour cause : le dessin et la mise en couleurs sont très agréables, l’intrigue et les personnages plein de relief. J’aime la manière dont on sent poindre, tout au long de l’album, les contradictions du personnage principal, il vit dans deux mondes, totalement opposé : celui du crime et de la violence, et celui des premiers émois amoureux et des sentiments humains... Espérons que les auteurs sauront tirer bon parti de la thématique qu’ils ont si bien posée dans ce premier tome.
Jolie petite surprise que cet album lu sans savoir à quoi m'attendre. L'histoire est assez courte (30 planches + un certain nombre d'illustrations), mais elle est très fraîche et son rythme très enlevé. Ce petit conte assez cocasse, à la fois tendre, adorable et cruel, est cependant loin d'être privé de substance, les thèmes sous-jacents étant assez nombreux et proposant donc une vraie richesse de fond. Outre cela, le parti pris graphique de Dupuy & Berberian est assumé jusqu'au bout, et résulte en un graphisme d'une grande cohérence, d'une grande unité, parfois superbement stylisé.
Pas un coup de coeur en ce qui me concerne, mais la réalisation - d'une grande excellence sur tous les plans - mérite largement quatre étoiles.
Century Club :
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Ce tome 2 de W.E.S.T est une vrai réussite. Il clôt superbement le 1er cycle de la série.
Concernant l'histoire, le scénario est très fouillé et le récit mené sur des chapeaux de roue. Les deux scénaristes, Xavier Dorison et Fabien Nury, développent leur complot surnaturel politico-financier de mains de maître en distillant ça et là les éléments de suspens.
Coté graphisme, les dessins de Rossi sont excellents et bien mis en valeur par une remarquable colorisation jaune-orangée. La mise en scène des planches, dynamique à souhait, semble pensée telle un découpage cinématographique. Outre les décors, Rossi parvient aussi à rendre ses personnages très expressifs. Magnifique !
Pour finir, l'éditeur nous annonce déjà un deuxième cycle. Pour ma part, j'en serai... et vous ?
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Donjon Zenith
La série originelle des Donjons est selon moi la meilleure. Lorgnant du côté de la pastiche des aventures à la Donjons & Dragons, elle s'est peu à peu étoffée et dotée d'une véritable cohérence, allant jusqu'à générer une multitude de séries périphériques, d'une qualité plus variable. Dans celle ci, l'accent est clairement mis sur le côté humoristique mais l'ensemble est porté par des scenarii bien ficelés et intelligents (pas étonnant avec Trondheim et Sfar) où l'on prend un grand plaisir à suivre les personnages. Le dessin est très basique (c'est du Trondheim, quoi) mais perso, je le trouve vraiment agréable à regarder et souvent original. Le principal reproche que l'on peut faire à cette série, c'est un rythme plutôt lent de parution.
Le dernier Troyen
Je n'aurais qu'un point négatif: les expressions du visage qui ne sont pas assez travaillées. Les couleurs, entièrement travaillées à la main (sauf pour quelques retouches effectuées au laser) sont remarquables, le dessin est sublime, et le scénario de Valérie Mangin parfaitement maîtrisé. Après lecture de la série complète, j'ai un sentiment différent du dessin, Démarez a fait d'important progrès au niveau des visages. Ses planches sont toujours aussi sublimes. Le scénario est toujours aussi captivant, Mangin nous surprend à chaque album. Une réussite totale.
Dans la nuit
Voici la série qui se situe entre cauchemar et réalité. Le tome 1 fait très bonne impression tant par le graphisme noir que par l'intelligence du scénario angoissant à souhait. Le tome 2 procure une ambiance encore plus lourde car tout se passe sous terre en une seule nuit. Le tome 3 me procure par contre moins l'ambiance pesante des deux premiers. On retrouve les 2 flics du premier volume, ce qui nous est familier pour ceux qui connaissent la série. Le graphisme par contre est plus travaillé que ceux des premiers volumes. La fin est de toute manière bien glauque aussi. Un album moins prenant au début mais une fin très réussie. J'adhère à la note pour faire comme tout le monde, mais nous avons peut-être là un culte du fantastique.
Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)
Si quelque chose pouvait faire de ce One-Shot un album culte, ce serait sans conteste son originalité. Originalité dans le scénario d'une part, mais grande originalité surtout dans le traitement graphique. Comme le dit ThePatrick ci-dessous, le graphisme n'est pas homogène. Le style change presque toutes les deux pages, restant dans une thématique proche à chaque fois, mais variant tant dans le trait (plus ou moins de détails, plus ou moins de réalisme) que dans la colorisation, dans le traitement informatique, dans... plein de choses. Parfois on a aussi du photoréalisme, ou alors des couvertures de magazines à mi-chemin entre l'image 3D et le poster à l'aérographe, ou alors des symboles, des... C'est vraiment surprenant quand on feuillette l'album de voir autant de genre différent, mais ça passe très bien à la lecture. La mise en page elle aussi est très variée et souvent innovante. Cette mise en page est le plus souvent franchement bonne, quoique d'autres fois elle a un petit peu moins bien marché pour moi (dans les cas où j'avais quelques hésitations pour savoir quelle bulle de texte lire dans quel ordre). Passés les compliments que je peux faire à cette BD pour son traitement graphique, compliments que je fais donc à la fois sur les prouesses de l'auteur pour utiliser avec brio de styles différents mais aussi sur l'originalité et la fonctionnalité de son traitement visuel et de sa mise en page, je dois avouer qu'au niveau de mon ressenti personnel, je n'ai pas tout apprécié dans ce dessin. Un petit manque d'humanité dans ce dessin et ces couleurs (un peu trop d'informatique ?) et un petit manque de détails, notamment dans le personnage de Lola elle-même, m'ont un peu tenu à distance du personnage et empêcher de bien m'attacher à l'héroïne et à son histoire. Venons-en maintenant au scénario. Délirant d'originalité, mélangeant une intrigue façon X-Files avec un personnage de prostituée je-m'en-foutiste et supra-intelligente (grâce aux nano-psules) entourée d'extra-terrestres obsédés sexuels. Une intrigue sérieuse associée à des personnages pleins d'humour et de délire, donc. Un peu déstabilisant au départ (j'ai mis quelques pages à bien entrer dans l'histoire), mais rapidement sympa. Il y a en outre dans cette BD plein d'idées SF vraiment sympas, notamment la méthode de calcul des évènements chaotiques qui donnent une technique de combat vraiment excellente ! Pourtant, je dois avouer que je commençais à trouver que le scénario s'essoufflait sur les dernières pages (je trouve par exemple la planche avec Chirac parfaitement dispensable). Mais la toute fin de l'album m'a carrément réconcilié avec le scénario car non seulement il permet d'expliquer une grosse partie du reste de l'histoire mais surtout il offre un final excellent (et drôle) à ce scénario. Un véritable OVNI visuel dans le monde de la BD avec un scénario plein d'originalité et d'humour. Excellent !
La Folle du Sacré-Coeur (Le Coeur couronné)
Voilà une BD de Moebius pas si connue et qui sort de sa production habituelle. Pas de science-fiction, rien de tout ça, mais une bonne tranche de folie et une histoire étrange à souhait. On explore les confins du fanatisme religieux avec le héros, le professeur Mangel, personnage très humain qui vit un véritable combat intérieur tout au long des albums. C'est une série très spéciale qui n'est pas faite pour plaire à tout le monde et de plus, de nombreuses lectures attentives sont utiles si l'on veut vraiment saisir les trois albums de cette saga si particulière. Le dessin de Moebius, reconnaissable bien que différent, est pas mal du tout. Petit bémol cependant, j'ai acheté l'intégrale en noir et blanc de la collection Styx et les pages font un peu vides puisque il y a très peu d'ombrages (normal c’était prévu pour être publié en couleurs). Une série à connaître, qui mérite d'être lue car elle apporte un éclairage différent sur le scénariste et montre que Jodo sait y faire dans tous les genres.
Fantaisies Solitaires
C'est dans ces histoires courtes où Alexis était aussi bien dessinateur que scénariste qu'on se rend compte à quel point le style d'Alexis est finalement proche de celui de Goossens (et vice-versa). Emprunts aux classiques du cinéma et de la littérature, humour décalé, absurde, parfois noir, souvent délirant et (presque) toujours fin. Dessin plein de classe, sérieux, pour accentuer sur le côté pince-sans-rire de l'humour. D'ailleurs, toutes ces histoires courtes ne sont pas des gags ou des histoires "pour rire". Certaines sont juste décalées, surprenantes, représentatives de l'imagination d'Alexis qui touche aussi bien au fantastique qu'à l'humour "aussi épais que l'humour d'un belge à la fin d'un repas de noces" (comme le dit Alexis dans ce présent album, d'une manière qui ravira sans doute Goossens lui-même ;) ). Le dessin d'Alexis est très maîtrisé, un peu trop réaliste peut-être. D'accord, ça colle bien au contraste voulu entre apparence sérieuse du dessin et absurdité et délire de l'humour, mais ce côté sérieux du dessin et de la narration m'empêche parfois un peu d'entrer dans l'histoire aussi rapidement que je le voudrais. Comme un Goossens, ça se savoure en prenant son temps, quoi.
Le Vent dans les Saules
"Le Vent dans les Saules" c’est une merveille. Plessix (dessin, couleur et scénario), nous livre une série drôle, chaleureuse et pleine de simplicité. Les dessins sont magnifiques, fins et riches en détails. Les couleurs sont superbes et nous font découvrir un monde idyllique. Les personnages sont très attachants : Tapes, Rat, Blaireaux et Crapaud sont vraiment tous très expressifs et mignons à croquer. Le scénario, c’est une adaptation du roman de 1908 de Kenneth Grahame. Mais les dialogues de Plessix sont mitonnés aux petits oignons (très poétique à la manière de De Cape et de Crocs même si ça n'a rien à voir). La voix off est géniale. En revanche l’histoire est "bidon" (surtout les tomes 1 et 2, ensuite les deux suivants sont un peu plus soutenue avec les péripéties de Crapaud) mais de toutes façons, on s’en fout, ce n’est pas ça qui compte. Avec cette série, il faut juste se laisser bercer par l’ambiance reposante et bon enfant. Je viens de tout relire avant d’attaquer le nouveau cycle (Le Vent dans les Sables) et je ne m’en lasse pas.
Albanie - La Loi du Kanun
Premier tome d’une série à suivre de près, « La loi du sang » fait partie de ses albums qu’on commence et qu’on ne relâche pas avant la fin... Et pour cause : le dessin et la mise en couleurs sont très agréables, l’intrigue et les personnages plein de relief. J’aime la manière dont on sent poindre, tout au long de l’album, les contradictions du personnage principal, il vit dans deux mondes, totalement opposé : celui du crime et de la violence, et celui des premiers émois amoureux et des sentiments humains... Espérons que les auteurs sauront tirer bon parti de la thématique qu’ils ont si bien posée dans ce premier tome.
Petit peintre
Jolie petite surprise que cet album lu sans savoir à quoi m'attendre. L'histoire est assez courte (30 planches + un certain nombre d'illustrations), mais elle est très fraîche et son rythme très enlevé. Ce petit conte assez cocasse, à la fois tendre, adorable et cruel, est cependant loin d'être privé de substance, les thèmes sous-jacents étant assez nombreux et proposant donc une vraie richesse de fond. Outre cela, le parti pris graphique de Dupuy & Berberian est assumé jusqu'au bout, et résulte en un graphisme d'une grande cohérence, d'une grande unité, parfois superbement stylisé. Pas un coup de coeur en ce qui me concerne, mais la réalisation - d'une grande excellence sur tous les plans - mérite largement quatre étoiles.
W.E.S.T
Century Club : -------------- Ce tome 2 de W.E.S.T est une vrai réussite. Il clôt superbement le 1er cycle de la série. Concernant l'histoire, le scénario est très fouillé et le récit mené sur des chapeaux de roue. Les deux scénaristes, Xavier Dorison et Fabien Nury, développent leur complot surnaturel politico-financier de mains de maître en distillant ça et là les éléments de suspens. Coté graphisme, les dessins de Rossi sont excellents et bien mis en valeur par une remarquable colorisation jaune-orangée. La mise en scène des planches, dynamique à souhait, semble pensée telle un découpage cinématographique. Outre les décors, Rossi parvient aussi à rendre ses personnages très expressifs. Magnifique ! Pour finir, l'éditeur nous annonce déjà un deuxième cycle. Pour ma part, j'en serai... et vous ?